Repérée en 2021 avec sa série « Au grand air » (qui lui valut avec JS Saia le Prix Caritas de la photo sociale), Victorine Alisse poursuit depuis quatre ans un travail documentaire au long cours sur la disparition du monde paysan. Un premier volet a conduit cette petite-fille d’agriculteur à visiter des exploitations en France et un second l’a amenée en Cisjordanie occupée avec les agriculteurs de Wadi Fukin« Sans bruit, ni explosions, dit la présentation, les agriculteurs et agricultrices palestiniens du village de Wadi Fukin sont en première ligne d’un long combat de résistance à l’expropriation ». Quel est le trait d’union entre les paysans français et palestiniens ? Au-delà de la lutte, peut-être le silence qui baigne leur quotidien et qui a marqué la photographe lorsqu’elle s’est rendue à Semousies et Ramousies, deux villages de l’Avesnois.

LA TÊTE DE L’EMPLOI

Inventée par Anatol Josepho à New York en septembre 1924, la cabine photographique a célébré son centenaire l’an dernier. Pour sa part, en 2024, Alan Adler a fêté ses quatre-vingt-quatorze ans, dont cinquante passés à l’entretien des photomatons de Melbourne. Dans le cadre d’un documentaire sur les dernières cabines de la ville, Jessie Norman et Chris Sutherland sont allés à la rencontre du vieil homme. Quelle ne fut pas leur surprise d’apprendre qu’il avait gardé dans son garage les photos-tests qu’il prenait lors de ses missions ! Ainsi est née l’idée d’Auto-Photo: A Life in Portraits, livre compilant ces portraits et célébrant de jolie manière le dévouement de « l’homme derrière les machines ».

QUAND URSUS FAISAIT SA PUB

Moins connu que son fils François, Paul de Roubaix a réalisé quelques films avant de monter sa société de production « Je vois tout ». C’est cette maison qui hébergea, en 1961, Fructidor ou le parfait photographe, court-métrage de fiction réalisé par Armand Chartiet et dans lequel on suit les mésaventures aux quatre coins de France d’un photographe publicitaire nommé Ursus Beauminet (ça ne s’invente pas). Ce qu’on appelle une curiosité…

PHO•pho•phoTUS !

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous trouver ce mot de six lettres en lien avec la photographie ?

L'ACTU DÉCHIFFRÉe

2
C’est le chiffre autour duquel tourne « Alter », série colorée dans laquelle Camille Brasselet interroge la notion de double.
40
C’est le nombre d’années d’ancienneté de Russell Preston Brown au sein d’Adobe, ce qui fait de lui la personne la mieux placée pour raconter la naissance de Photoshop (il y a 35 ans déjà).
1934
C’est l’année où fut fondé le studio Harcourt, un lieu qui attire toujours les curieux… et même les journalistes de Rien n’est trop beau pour Paname.
8500

C’est le nombre d’artistes (architectes, designer·euses, dessinateur·ices, graphistes, illustrateur·rices, peintres, photographes, plasticien·nes, sculpteur·rices) défendus par la SAIF depuis 1999. Vingt-cinq ans d’actions qui méritaient bien un film commémoratif.

5
C’est le nombre de photos soumises au vote du public pour le Prix de la photo de presse 2025. Alors, laquelle selon vous incarne le mieux les valeurs du photojournalisme ?
49,8
C’est, en mètres, le nouveau record de profondeur pour un portrait. La séance s’est déroulée au large de la Floride, et le record est désormais détenu par le photographe canadien Steve Haining et son modèle Ciara Antoski.
1935
C’est l’année où Associated Press mit en service Wirephoto, un système de transmission des images à distance directement inspiré de notre bélinographe.
20000
C’est l’objectif que s’est donné à atteindre Bérangère Yar pour financer son livre photo sur le lynx pardelle. À vot’ bon coeur !
6
C’est le nombre d’objectifs du 3DS-EXP 645. Et si vous savez comment faire fonctionner ce drôle d’appareil, Jack Joy est preneur de vos conseils.
74
C’est l’âge auquel s’est éteinte Maryvonne Lepage, mère de Camille Lepage qui a beaucoup œuvré pour que le travail photojournalistique de sa fille ne tombe pas dans l’oubli.
1988
C’est l’année de cette archive de Lunettes noires pour nuits blanches, où étaient invités, entre autres, Pierre & Gilles.
90000

C’est le nombre de photos produites par Norbert Ghisoland durant sa carrière. 45000 ont survécu aux affres du temps, dont un étrange portrait que son arrière-petit-fils Antoine a tenté de décrypter pour L’Avenir.

23
C’est, en secondes, le temps passé par une caméra d’action Insta360 dans la gueule d’un requin-tigre avant d’être recrachée.
600
C’est, en euros, la somme à verser pour se procurer un nounours de 28 cm à l’effigie de Leica (ou 150 € pour un porte-clés).
3000

C’est, en kilomètres, la longueur du Te Araroa trail, une randonnée longue distance à travers la Nouvelle-Zélande qu’a effectuée Dylan Moron, un photographe et vidéaste strasbourgeois (bon, il est peu question de photo dans la vidéo, mais c’est dépaysant).

32400000

C’est, selon d’habiles calculs, le salaire horaire de Richard Bellia.

Dans les journaux, les photos étaient encore en noir et blanc, et les gens n’avaient pas l’habitude de voir des photos de guerre en couleur. Bien sûr, aujourd’hui, plus personne n’y pense. À l’époque, savoir si la guerre devait ou non être montrée uniquement en noir et blanc ne faisait pas partie de mes préoccupations. Contrairement à ce qu’on a suggéré, je n’ai pas cédé à des pressions éditoriales. J’ai travaillé en couleur au Nicaragua parce que je réagissais à ce que je voyais, et peut-être à ce que je ressentais.

SUSAN MEISELAS

Je ne pense pas que la rue ait inspiré ou inspire la mode. La rue a vu certaines choses. Une fois les bas supprimés, il fallait les collants… Eh bien, le collant est encore là aujourd’hui ! La rue a accepté certains vêtements qui n’ont, depuis, jamais quitté le paysage. J’ai photographié le premier jean en 1961 : il est encore là. La suggestion vient toujours des créateurs mais la femme accepte ce qu’elle veut. Elle adopte ou elle abandonne.

PETER KNAPP

la petite Musique de fin

On trouve tout sur Internet, y compris des études sur l’image photographique dans la chanson congolaise. Dans cet essai, Dieudonné Moukouamou Mouendo analyse la présence de la photo , « comme trace rémanente du passé ou comme forme d’expression métaphorique », dans les textes de Nguashi N’timboTrio MadjesiPamelo Mounk’aHardos Massamba et quelques autres. Avec « Wélé (Elle est partie) », par exemple, Zao livre une chanson d’amour aux résonances funestes, où la séparation avec l’être aimé est associée à la mort, le vers « Laisse-moi une photographie de toi au carrefour » étant une référence directe aux rites funéraires des ethnies Kongo.

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