Né en 1983 à Sarajevo, Džemil Hodžić a vu sa vie bouleversée par la guerre des Balkans. Il a vécu pendant quatre ans le siège de sa ville et a vu, en mai 1995, son grand-frère Amel se faire tuer par un sniper alors qu’il jouait au tennis dans la rue. C’est pour honorer sa mémoire que Džemil Hodžić a lancé en 2019 le Sniper Alley Photo Project, une initiative visant à localiser et à archiver les photographies prises pendant le siège de Sarajevo. Ainsi a-t-il contacté les photojournalistes étrangers présents sur place à l’époque. Dans la série de vidéos « The story behind the photo », chacun retrace son parcours puis témoigne de ce qu’il a vu. Dans les yeux qui s’embuent, dans la voix qui s’étrangle, dans les mains qui tremblent, l’émotion est toujours palpable trente ans après les faits. « Les images que l’on a rapportées sont fortes, dit Peter Kullmann, mais elles sont encore très loin de la vérité. Aucune ne dit la souffrance que les gens ont dû traverser. C’est inimaginable. »

PREMIERS « DES CLICS »

Voyageuse dans l’âme, Maud Bernos a navigué dans les métiers du livre avant de mettre le cap sur la photographie. Avec un certain succès. D’Arles à Hoëdic en passant par Moncoutant-sur-Sèvre, sa série de portraits des héros du Vendée Globe « Tous les marins ont les yeux bleus » a fait le tour des festivals d’été. Tout en poursuivant ses travaux personnels ou de commande, Maud Bernos s’est lancée en fin d’année dernière dans la réalisation de podcasts, sous la forme de conversations d’une trentaine de minutes avec des femmes photographes. Au micro de « Des clics » se sont pour l’instant succédé la portraitiste Laura Stevens, la plasticienne Sara Imloul et la documentariste Anaïs Oudart. On attend la suite !

DENNIS MORRIS, UNE VIE EN MUSIQUE

Par son amplitude temporelle (de la fin des années 1960 à aujourd’hui), la rétrospective que la MEP consacre à Dennis Morris est la plus exhaustive jamais produite. Le photographe britannique s’en réjouit et y voit un juste retour des choses : « C’est à Paris que j’ai réalisé que je devais aborder mon travail de façon plus artistique. Venir à Paris m’a permis de trouver ma voie en tant que photographe et artiste. » Cette voie l’a conduit à photographier rien moins que Bob Marley, Marianne Faithfull, les Rita Mitsouko ou encore Johnny Rotten/John Lydon au sein des Sex Pistols puis de Public Image Limited, participant ainsi activement à son changement d’image, du destroy au glamour.

PHO•pho•phoTUS !

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous trouver ce mot de cinq lettres en lien avec la photographie ?

EN BREF ET EN VRAC

En décernant à Max Rush, le premier prix de l’International Garden Photographer of the Year 2025, le jury du concours a voulu saluer son sens de la lumière mais aussi mettre l’accent sur l’appareil utilisé : une chambre unique en son genre.
À Tokyo, une exposition montée par l’opérateur NTT Docomo démontre comment les selfies sont exploités par les harceleurs pour localiser leurs futures victimes.
Quand d’autres demandent aux IA de créer leurs images, Todd Dominey a demandé à ChatGPT de donner son avis sur ses photos de paysages. « Crunchy ! »
Georgia Makhlouf s’est inspirée de la vie de Marie El Khazen, première femme photographe libanaise, pour la trame de son nouveau roman, Pays amer. Elle en a parlé au micro de « Littérature sans frontières » (RFI).
Qui pourrait croire que la visite d’une usine a des vertus apaisantes ? C’est pourtant le sentiment qui prédomine au visionnage de cette vidéo montrant, sans commentaire, la fabrication d’un zoom Sigma 70-200 mm f/2,8. (via Dpreview)
Vous rêvez de visiter le CERN et, mieux, photographier ses installations ? Postulez au Global Physics Photowalk.
Photographe spécialisé dans le sport et le lifestyle, Will Douglas a mis ses compétences au service des Brentford Penguins, un club de foot où jouent des jeunes atteints du syndrome de Down.
Le concours DPG Masters Underwater vient de dévoiler son palmarès, et la photo lauréate de la section « Conservation » a de quoi serrer la gorge.
Un premier extrait du biopic consacré à Peter Hujar (et réalisé par Ira Sachs) a été mis en ligne et, d’après les premiers échos critiques, il semble qu’il reflète parfaitement l’esprit du film.

La photographie est un art éminemment politique, en ce sens qu’elle permet de mettre en débat et en discussion avec les spectateurs notre rapport au monde, d’inviter à une réflexion sur des paysages qui semblent à la fois « s’enruiner » sous les effets du capitalocène et se réinventer par les usages.

GEOFFROY MATHIEU

Je m’interroge sur la stabilité de l’identité et dans quelle mesure elle est façonnée par les attentes de la société plutôt que par les réalités internes. Cela remet en question l’idée de l’identité comme quelque chose de fixe ou de singulier et la présente au contraire comme dynamique et stratifiée.

MONIKA CHABICOVSKY

la petite Musique de fin

Influencé par les bandes originales de François de Roubaix et Ennio Morricone, Ludovic Macioszczyk réalise ses productions instrumentales sur du matériel analogique et revendique d’enregistrer sur bande. Depuis 2020, le Limougeaud a produit six albums sous l’alias Nuit Modulaire, parmi lesquels une bande sonore pour une exposition du photographe Clement Descubes et une compilation intitulée « Collection d’images », conçue comme un album de souvenirs photo. Ce lien avec la photo ne doit rien au hasard. Le père de Ludovic Macioszczyk lui a transmis le goût de l’argentique. En retour, le musicien a développé cinq morceaux inspirés par des diapositives de son père datant des années 1970.

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.