Réalisé en 1941 par Yousuf Karsh, The Roaring lion (Le Lion rugissant) appartient à la catégorie des photos iconiques. Et comme toute icône, elle a sa légende : pour éviter que la fumée envahisse le plan, Karsh aurait arraché des lèvres de Winston Churchill son fameux cigare, d’où son air contrarié. Apparu en couverture du numéro du 21 mai 1945 de Life, ce portrait a fait l’objet de nombreux tirages. L’un d’eux, signé par l’auteur, trônait de longue date dans le « reading lounge » du Château Laurier, hôtel d’Ottawa où le portraitiste avait installé son studio de 1972 à 1992. Mais durant l’hiver 2021-2022, il a été dérobé et remplacé par une copie. Le vol, constaté huit mois plus tard, a causé un certain émoi au Canada. Et si l’affaire est aujourd’hui résolue, il reste des zones d’ombre que ce long format d’Aïda Semlali permet d’éclairer.

ROMPRE LE SILENCE

Déjà lauréate en 2024 du Anja Niedringhaus Courage In Photojournalism Award, la photographe palestinienne Samar Abu Elouf a remporté le premier prix du World Press Photo 2025 pour son portrait de Mahmoud Ajjour, garçon de 9 ans amputé des deux bras suite à une attaque israélienne sur Gaza. Directrice exécutive du World Press Photo, Joumana El Zein Khoury a salué ce choix en déclarant : « C’est une photo silencieuse, qui pourtant parle très fort. » Par une triste coïncidence, ces mots font écho à ceux écrits par la photojournaliste Fatima Hassouna sur ses réseaux sociaux peu avant sa mort brutale, survenue le 16 avril dernier lors d’un bombardement de son domicile gazaoui par l’armée israélienne :« Si je meurs, je veux une mort bruyante. Je ne veux pas être une brève aux infos, un chiffre parmi d’autres. Je veux une mort que le monde entier entendra, dont l’impact durera dans le temps. » Le nom et les images de Fatima Hassouna résonneront lors du prochain Festival de Cannes puisqu’elle figure au générique de Put your soul on your hand and walk, documentaire de Sepideh Farsi présenté dans la section ACID. 

PIONNIERS DES CIMES

En trois volets riches en archives (De bas en haut, la photographie en montagne, Une excursion en traîneau à la Grande-Chartreuse et L’art de capturer les Pyrénées : la photographie au service des Pyrénéistes), Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF, donne à voir ceux qui, les premiers, tentèrent de mettre en images les sommets alpins et pyrénéens. Des plaques de glace aux plaques de verre, un voyage temporel où l’on croise le nom des Tairraz, bien sûr, mais aussi ceux moins connus d’Henri Ferrand, membre fondateur de la Société dauphinoise d’amateurs photographes, ou encore de Georges « Marchoucrève » Ledormeur qui durant sa vie gravit 1500 sommets et pris 6800 photos.

PHO•pho•phoTUS !

Sur le principe de feu Motus, saurez-vous trouver ce mot de six lettres en lien avec la photographie ?

LA LOI DES NOMBRES

5
C’est, en grammes, le poids approximatif du roitelet à triple bandeaux, joli petit passereau que Dragana Lehmann a photographié dans le canton de Vaud.
36
C’est le nombre de photos tirées des archives de Creem où l’on voit quelques idoles des 70’s posées avec (et parfois sur) leur bagnole.
800
C’est, en pixels, la largeur maximale des fichiers désormais téléchargeables depuis Flickr.
25000

C’est le nombre de sites polonais où la photographie est désormais strictement interdite. Toute personne enfreignant cette nouvelle mesure législative risque une amende, une arrestation et/ou la confiscation de son matériel.

6
C’est le nombre de jours qu’il vous reste pour participer à l’édition 2025 du concours photo du Festival de Montier.
45
C’est, en minutes, la durée de cette interview de Valentine de Villemeur, photographe qui a multiplié les expériences depuis sa sortie de Speos et a fait de sa PMA le sujet de son dernier livre.
1964
C’est l’année où Jean Dieuzaide fit construire auprès de sa maison toulousaine son laboratoire. Un labo qui a vu passer beaucoup de monde et qui est aujourd’hui en passe de disparaître.
204000
C’est, en dollars, le montant atteint en juillet 2024 par une photo de la Lune prise par la mission Apollo XIII. Un record qui illustre l’attractivité actuelle des clichés astrophotographiques vintage.
12,4
C’est, en millions, le nombre de personnes déplacées depuis le début de la guerre au Soudan il y a deux ans. Giles Clark est allé à leur rencontre dans divers camps de réfugiés.
67
C’est, en kilomètres, la longueur du littoral belge, une bande de sable que Diana Takacsova arpente depuis 2017.
1975
C’est l’année où commença la guerre du Liban, conflit que Claude Salhani, alors âgé de 23 ans, couvrit pendant neuf ans.
229000

C’est, en tonnes, la masse des déchets plastiques rejetés en mer Méditerranée chaque année. Un fléau qu’étudient les « Argonautes » photographiés par Juliette Pavy.

23
C’est le nombre de photographes émergents accueillis au CENTQUATRE-PARIS pour le festival « Circulation(s) ». Arte Journal a interviewé deux d’entre eux. Et deux autres ont été invitées au micro de Sur le pont des Arts (RFI).
104
C’est le numéro de la route américaine où Basile Ducornau a réalisé sa photo de foudre la plus spectaculaire.
8000

C’est, en euros, l’objectif fixé par Morgan Fache pour le financement de son nouveau livre, Les Hauts d’une île.

420000

C’est, selon l’Unicef, le nombre d’enfants au Pérou, au Brésil et en Colombie directement impactés par les épisodes de sécheresse qui touchent l’Amazone et ses affluents. Une situation critique dont rend compte le travail photographique de Musuk Nolte, justement primé au World Press Photo.

Les gens répètent que tout a déjà été fait, mais je ne crois pas du tout à ça. Le futur, par définition, reste à écrire. Il y a des tas d’opportunités à saisir : des technologies, des événements, des gens nouveaux. Certains thèmes sont récurrents, mais les visages, les moments, les arrière-plans diffèrent. Tout est nouveau tout le temps.

TRENT MITCHELL

C’est pour exprimer la fragilité et le côté presque insaisissable des images oniriques que j’ai commencé à travailler, dans la chambre noire, sur l’envers du papier baryté. Cette technique donnait un certain velouté et un côté flottant à l’image, qui se rapprochait des images mentales.

LOUISE NARBO

la petite Musique de fin

S’il était un objectif, Olli « Otu » Suurmunne serait un zoom polyvalent de très forte amplitude. Le Finlandais est un multi-instrumentiste aguerri dont la plage focale vocale va du murmure à la vocifération. Attention à ne pas en faire trop quand même, car sur le bien nommé « Broken lens », on n’est jamais très loin de la rupture.

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
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