Pour moi Arles commence toujours par un train, donc une gare, avec son ambiance à la Hopper
Arles : ses journées de septembre à la chaleur encore écrasante, où l'on cherche la fraicheur dans les églises, les cloitres. Ici l'expo magnifique de Gregor Sailer, "le village Potemkine" : des images à la chambre de décors à taille réelle servant à l'entrainement de militaires, de policiers, de pompiers, dans le désert du Nevada, en France, en Suede...
D'une expo l'autre, se rafraichir les doigts dans la caresse du marbres des statues
La réduction d'une importante partie de surface d'expos (au profit de la fondation Luma) a forcé les organisateurs à trouver d'autres lieux. Où l'endroit se mêle à l'oeuvre montrée
Bien sûr il y a Robert Franck, incontournable. des images cent fois montrées, cent fois vues. L'intérêt, outre les tirages d'époque, est la présentation passionnante des planches contacts. Ou l'on voit les choix de l'artiste. Perso je n'aurais pas retenu cette image mais celle d'à côté. Et pourtant, en y réfléchissant....
à l'étage (fondation Van Gogh, ancien asile où le peintre fut interné), Raymond Depardon, l'Amérique. Des tirages éblouissants de Patrick Toussaint. Au fond des grands formats issus d'"Errances". Je n'aurais pas retenu le 1er (en partant de la gauche). Parce que l'horizon n'est pas à mi-hauteur. Quand on se fixe une règle, autant s'y tenir....
Aller jusqu'au ateliers SNCF, désormais capté par la fondation Luma. La tour en construction évoque les images de chantiers pharaoniques qu'on exposait, pour s'en moquer, ici même il y a quelques années. Une seule expo, mais magnifique, celle consacrée au train qui traverse les USA avec le cercueil de Robert Kennedy. Une oeuvre bouleversante, de Philippe Parreno, qui a refilmé, en 70mm, depuis un train, le trajet exact du cercueil, avec des figurants habillés comme l'étaient les badauds photographié par Paul Fusco. Troublant. Ou est la réalité?
Traverser le Rhône par le passage souterrain qui est à l'intérieur (vraiment!) du pont autoroutier
Et atteindre l'expo de Mathieu Ricard. J'ai jamais été fan de ses images, mais là, grands tirages noir et blanc sur papier awagami, et surtout le pavillon de bambou construit pour l'occasion. Bon, les familles gitanes qui vivent à côté et hurlent pour communiquer troublent un peu l'aspect méditatif. Mais c'est comme la vie...
On peut faire des paris fous : aller à pieds à l'abbaye de Montmajour. Traverser les routes poussiéreuses
Chercher l'ombre en bordure de rizière
Si, si : c'est bien du riz
Et parvenir enfin dans la chaleur étouffante de la mi-journée à Montmajour. Expo Godard-Picasso. Pas mal du tout.
Puis le retour. La lumière baisse dans la ville antique ou tout est photo, chaque mur, chaque pierre.
Bref, une grande année, Arles 2018....
Merci pour le partage. Je suis du même avis pour la photo de Depardon.