Bonjour à tous,
La situation dans laquelle nous nous trouvons m'a incité à me replonger dans mon stock de photos de ces dernières années. Un peu de réflexion et de partage autour d'une sélection de ces images me sont apparus comme un bon moyen d'occuper une partie du temps de confinement que nous allons connaître ces prochaines semaines.
Alors je vous propose quelques photos et éléments d'information sur la flore des Alpes du Sud et des Préalpes. Si le sujet suscite un tant soit peu d'intérêt, j'ai de quoi alimenter ce fil pendant ...un certain temps. Si pas d'intérêt, aucun souci.
Je tiens à souligner que ces images n'ont pas d'ambition autre que documentaire et que je répondrai volontiers à toute question les concernant.
Impossible de commencer par une autre espèce que Saxifraga florulenta (saxifrage à fleurs nombreuses), endémique du Mercantour central cristallin, versants français et italien. Elle fut l'emblème du Parc National du Mercantour à sa création.
C'est une espèce de haute altitude qui pousse dans les fissures des rochers et parois verticales. Elle présente la particularité d'être monocarpique, c'est à dire qu'elle ne fleurit qu'une seule fois à la fin de sa vie, comme les plantes succulentes exotiques du genre Agave que les habitants du bord de la Méditerranée connaissent bien.
Pour illustrer la difficulté d'accéder à cette plante il me revient une anecdote qui date d'il y a tout juste 10 ans. J'avais été convié à faire une présentation dans la splendide ville de Bergame, en Italie, aujourd'hui durement touchée. A la fin de mon exposé un auditeur était intervenu pour signaler que, dans les villages de montagne de la région piémontaise dont il était originaire, les jeunes hommes qui entendaient demander la main d'une jeune femme devaient autrefois, en gage de la sincérité de leurs sentiments, aller cueillir un exemplaire de ce saxifrage !
Saxifraga florulenta, Madone des Fenestres (Alpes-Maritimes), 07/2011, 2180 m.
Une image "Nature" très honorable.
Une belle saxifrage en fleur, bien dans son élément. Une plante que j'aimais bien rencontrer lors de mes randos. Mais, si je me souviens bien, on ne les voit pas souvent en fleur. Pour moi ton fil est le bienvenu et tu peux l'alimenter quand tu veux. :)
Tout comme Henri, je suis bien intéressé par une alimentation de ton fil. Il est toujours agréable de découvrir et d'apprendre ;-)
Bonne première image d'une fleur pas facile à saisir. Je suis intéressé de découvrir la flore de ta région (pas très loin de la mienne)
Belle photo d'une bien belle et très rare fleur des Alpes.
Merci pour le partage.
Amicalement.
Un très bon texte explicite qui justifie grandement le post de cette image. On attend la suite avec curiosité! ;)
André.
Il ne faut surtout pas te priver de poster ! Tu as même droit de mettre plusieurs images (et commentaires) en même temps. :D
La Madone de Fenestre, ça me renvoie ............. + de 40 ans en arrière quand nous découvrions, avec quelques copains, St-Martin de Vésubie et ses alentours. De très bons souvenirs...
Très belle plante, qu'il faut mériter j'ai l'impression, et j'attends la suite avec impatience,
cdlt
mslicht
Bonjour et merci pour vos encouragements. Je propose aujourd'hui de montrer une espèce plus largement répandue que la précédente, la Pivoine officinale. L'espèce en tant que telle est répartie au centre et au sud de l'Europe. Dans ma région c'est la sous-espèce huthii qui est présente, sa répartition s'étend du centre de l'Italie à la Provence avec deux zones principales pour le département 06 qui sont les Préalpes de Grasse et celles de Menton.
Elle apprécie les milieux d'altitude moyenne, assez chauds, en bordure des bois de chêne pubescent, de pin sylvestre ou de charme-houblon, sur sol calcaire. Je connais cependant une très belle station dans le mélézéin du Col des Champs, à 1800 m d'altitude.
Sa floraison est spectaculaire autant par la taille des fleurs que par leur abondance. Si l'espèce ne semble pas vraiment menacée elle subit des cueillettes excessives sur ses stations les plus connues et les plus accessibles.
J'ai réduit la taille des photos pour rendre la visualisation plus agréable sur tablette et j'essaye de poster deux images.
Paeonia officinalis subsp. huthii, 05/2009, commune de Peille (Alpes-Maritimes), 1160 m.
Paeonia officinalis subsp. huthii, 06/2012, Col des Champs (Alpes-Maritimes), 1750 m.
Bonjour, un sujet intéressant que je vais suivre, tu peux l'alimenter. J'ai un studio dans le Vercors et je pense qu'a travers tes photos je pourrai certaine plante ou fleurs que je croise lors de mes randonnées.
Merci pour ce partage.
Magnifix, Jamix ! Tu n'as aucun doute à avoir sur l'intérêt que nous portons à ce fil ; perso, j'apprécie beaucoup les textes introductifs qui situent et présentent le sujet. En outre, quand on dispose d'une aussi somptueuse iconographie, il serait bien dommage de garder le tout pour soi ! À l'instar d'un Roland Ripoll qui nous distille régulièrement des fils de la même veine, merci de nous abreuver de telles merveilles !
Non seulement les textes sont instructifs mais les photos sont de qualité. J'aime bien ces fleurs présentées dans leur environnement. Bravo
Merci pour cette suite ! Etonné d'apprendre que la pivoine peut pousser à l'état sauvage.
Sujet intéressant que je vais suivre.
Citation de: Roland Ripoll le Mars 23, 2020, 17:32:59
Merci pour cette suite ! Etonné d'apprendre que la pivoine peut pousser à l'état sauvage.
Bonsoir Roland,
Toutes les plantes cultivées dérivent plus ou moins directement de plantes sauvages par multiplication artificielle et, éventuellement, sélection ou hybridation.
Citation de: Roland Ripoll le Mars 23, 2020, 17:32:59
Merci pour cette suite ! Etonné d'apprendre que la pivoine peut pousser à l'état sauvage.
Tout comme Roland, je ne le pensais pas non plus. Merci pour cette découverte et ce partage.
Belles images qui plus est agrémentées d'un texte fort intéressant. Merci. :)
Aujourd'hui une autre micro endémique emblématique de la région : Primula allionii (Primevère d'Allioni). Cette espèce est répartie en deux populations distinctes, une en Italie et l'autre dans le bassin supérieur de la Roya, à l'Est du département des Alpes-Maritimes. A l'intérieur de cette aire de répartition très réduite le nombre de plantes est assez élevé mais la plupart sont très peu accessibles. En effet, l'espèce fréquente les falaises calcaires souvent en compagnie d'autres endémiques locales que j'évoquerai ultérieurement. On peut voir de belles stations, de loin, à partir de sentiers entretenus, accéder à proximité des plantes est une autre affaire...
Une des caractéristiques remarquable de cette espèce est la précocité de sa floraison. Pour ma part j'ai trouvé des plantes en fleurs dès le 10 janvier en 2016.
Son nom honore la mémoire de Carlo Allioni (1728-1804), médecin et directeur du jardin botanique de Turin qui a publié en 1757 le premier ouvrage sur la flore de la région niçoise.
Bonne journée à tous et prenez soin de vous.
Primula allionii, 02/2008, commune de Fontan (Alpes-Maritimes) 1070 m.
Primula allionii, 02/2009, commune de Fontan (Alpes-Maritimes) 1070 m.
Superbe, et très intéressant. Merci !
Une très belle fleur que tu nous présentes aujourd'hui ! Je me rends compte que la flore des basses Alpes (comme on disait autrefois) est, pour certaines espèces, bien différente de celle de la Provence.
Bonjour Roland,
Merci pour ton commentaire. Les Basses-Alpes c'était l'ancien nom des actuelles Alpes de Haute-Provence, le nom du département français des Alpes-Maritimes n'a pas changé depuis sa création lors du rattachement du Comté de Nice à la France, il y a un peu plus de 150 ans.
Jolies photos et très beau et intéressant commentaires. Merci du partage
Un grand merci pour ce partage instructif.
Que ta montagne est belle !
Merci pour ces variétés de fleurs pas commune et pour toutes les explications qui vont avec.
cdlt
msicht
Quelques images de fritillaires maintenant en commençant par Fritillaria tubiformis, la Fritillaire du Dauphiné. L'espèce-type est répartie depuis les Alpes maritimes jusqu'aux Alpes du Dauphiné. C'est donc une plante d'altitude, elle se développe assez vite dès la fonte des neiges entamée. Elle habite les pelouses rocailleuses, plutôt en exposition Nord. Dans le département des Alpes-Maritimes elle est présente dans la partie Ouest et Nord-Ouest.
C'est une espèce à la floraison précoce et attractive. J'ai malheureusement pu constater qu'elle était parfois cueillie, avec son bulbe, pour être replantée dans les jardins avec un taux de réussite certainement très faible.
Fritillaria tubiformis subsp. tubiformis, Gréolières (A-M), 05/2010, 1580 m.
Fritillaria tubiformis subsp. tubiformis, Andon (A-M), 05/2011, 1470 m.
La flore des Alpes-Maritimes est riche d'une sous-espèce à fleur jaune : Fritillaria tubiformis subsp. moggridgei, présente au Nord et Nord-Est du département. Elle apprécie les prairies plus riches et plus humides que l'espèce-type et semble se développer un peu plus en altitude.
Son nom évoque la mémoire de John Moggridge (1842-1874), botaniste amateur éclairé britannique qui s'était installé à Menton.
Fritillaria tubiformis subsp. moggridgei, Breil-sur-Roya (A-M), 05/2016, 1890 m.
Fritillaria tubiformis subsp. moggridgei, Saint-Etienne de Tinée (A-M), 06/2019, 2105 m.
Encore de belles photos bien commentées. Dans le Vercors j'ai rencontré celles de couleurs "violette" "mauve" mais jamais de jaune. Merci pour ce partage
Il est toujours bien agréable de se cultiver tout en admirant de belles images, merci pour ce partage tout aussi instructif qu'esthétique. :)
Un fil aéré, très agréable à lire, tant par les "monographies" de chaque plante que par les jolies photos qui les accompagnent ! :)
Merci pour ce partage très intéressant, avec de très belles images et un texte qui les accompagne tout aussi intéressant.
Voir un jour cette superbe plante qu'est la fritillaire est un rêve pour moi...
Encore une série intéressante. Merci à toi.
Le plateau de Caussols, dans les Préalpes de Grasse, est fréquenté chaque printemps par des botanistes parfois venus de loin. L'un de ses attraits est la présence d'une fritillaire peu commune, en particulier pour la France, à tel point qu'elle fut décrite originellement comme une micro endémique locale : Fritillaria caussolensis Goaty et Pons.
Il est aujourd'hui admis que cette population correspond plutôt à l'espèce F. montana (Fritillaire des montagnes), propre aux les montagnes du Sud-Est de l'Europe. Avec une présence principale dans toute l'Italie, sa répartition est très morcelée ailleurs et la station de Caussols est donc l'unique endroit de France où on peut la trouver. Cette fritillaire présente la particularité d'avoir assez fréquemment deux fleurs par hampe florale, ce qui la distingue clairement des autres espèces de la région.
Fritillaria montana, 05/2010 et 05/2013, Caussols (A-M), 1130 m.
Bravo et merci pour ce fil très enrichissant! J'étais loin de penser qu'il existait des Fritillaires à 2 fleurs par hampe et encore moins des Fritillaires jaunes.
Comme Mig74, je rêve de voir et photographier cette fleur que je cherche en Cévennes depuis 3 ans.
Surtout, tu peux continuer à poster pour notre plus grand plaisir ;).
André.
Je suis les mises à jour avec beaucoup d'intérêt et d'attention et c'est avec plaisir que je découvre des nouvelles espèces.
Ce n'est pas forcement le style d'images qui me fait "vibrer", mais je ne les trouve pas pour autant inintéressantes
Je repasserai avec plaisir...merci du partage
Denis ;)
Merci jamix2 pour ce partage qui me parle beaucoup. Nous avons la chance d'avoir une flore exceptionnelle.
J''attends Fritillaria involucrata avec impatience......
Encore merci et bravo.
Amicalement.
Et bien c'était prévu pour aujourd'hui :D
Pour en terminer avec les fritillaires je vous présente aujourd'hui une endémique régionale : Fritillaria involucrata. Cette plante se rencontre depuis la Provence (Bouches-du-Rhône, sud du Vaucluse) jusqu'en Ligurie italienne. Elle est assez fréquente dans les Alpes-Maritimes, sauf dans la partie Nord-Ouest du département. Cette espèce s'accommode de plusieurs types de milieux avec une préférence pour les sols calcaires et les sous-bois clairs.
La couleur de la fleur varie du jaune au bordeaux plus ou moins panaché. On la reconnaît grâce aux trois dernières feuilles de la tige insérées en un même point, formant comme un involucre, d'où le nom de l'espèce.
Fritillaria involucrata, 04/2018, commune de Peille (A-M), 1120 m.
Fritillaria involucrata, 04/2019, La Tour-sur-Tinée (A-M), 500 m.
J'aime beaucoup cette dernière
Merci pour ce fil qui s'enrichit chaque jour.
Amitiés
Je ne suis pas contre de voir aussi l'environnement. Deux belles images, pour moi!
André.
Merci pour ce fil qui nous apprend beaucoup
Citation de: urka le Mars 27, 2020, 11:40:08
Je ne suis pas contre de voir aussi l'environnement. Deux belles images, pour moi!
André.
Encore merci à tous pour vos encouragements. Là je voulais montrer la variabilité de couleur de la fleur et aussi l'environnement. Mais je n'avais pas de plus "jolie" photo avec le milieu.
Rendez-vous à demain, pas encore choisi la plante...
Merci pour toutes ces découvertes, autant pour les photos que le texte qui les accompagne !! Très intéressant.
Très jolie et instructive suite ! Bravo à toi ! :)
Voici maintenant une autre primevère : Primula marginata (Primevère marginée) est une endémique des Alpes du Sud-Ouest (Alpes sud-occidentales), répartie depuis le Queyras et le Mont Viso au Nord jusqu'aux Alpes ligures et aux Préalpes de Provence. A l'intérieur de son aire de répartition cette plante est presque commune et son amplitude altitudinale est très importante. Je l'ai rencontrée depuis 400 m, dans les gorges inférieures du Cians (département 06), jusqu'à près de 2600 m au vallon de Restefond (département 04). Elle pousse exclusivement sur la roche : falaises, blocs et éboulis grossiers, souvent sur calcaire mais aussi grès et granites.
On la reconnaît facilement à la forme de ses feuilles largement dentées et à leur bordure claire plus ou moins marquée.
Primula marginata, 05/2009, Lauvet d'Illonse (A-M), 1900 m.
Primula marginata, 05/2013, Gréolières (A-M), 1500 m.
Très belles ces dernières fleurs !
D'une espèce spectaculaire nous passons à une autre bien plus discrète et plus rare. Moehringia lebrunii (Sabline de Le Brun) est une micro endémique de la partie Sud-Ouest des Alpes ligures; on la rencontre de part et d'autre de la frontière franco-italienne, sur quelques Km2. En France, sa station principale, qui regroupe la majorité des sujets de l'espèce, est située dans les vallons en rive gauche de la partie supérieure du fleuve Roya.
Cette plante pousse sur les falaises calcaires, généralement en situation de surplomb. La photographier n'est pas des plus facile autant à cause de l'accès que pour l'éclairage qu'elle reçoit.
Cette espèce est dédiée au botaniste Pierre Le Brun (1894-1970).
Moehringia lebrunii, 05/2006, commune de Tende, 1050 m.
Moehringia lebrunii, 06/2009, commune de Tende, 1020 m.
quelques captures de mon séjour dans les Hautes Alpes pour remonter ce fil coloré:
tulipe australe ; lac du Lauzanier ;endémiques dans ce secteur, mais jamais vu ailleurs dans le département .
J'ai complètement oublié le process de la compression pour ce site, donc résultat très aléatoire ???
une autre rareté ;: la tulipe de Guillestre, on ne l'a trouve que dans cette ville ( disent les habitants)
Tes petites fleurs blanches sont superbes. Bravo Jamix.
Lilipop, je ne vois nulle part qu'il s'agit d'un fil ouvert.
TOutes mes excuses , je n'avais pas vu et je vais essayer de supprimer
bis pour les excuses: je ne parviens pas à supprimer les 2 posts
Lilipop
Voilà qui explique mon "erreur" ;)
"
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... mais de la courtoisie, de la gentillesse, de la convivialité, du bonheur !
Merci Jamix2 pour cette visite de ma région....
Puisque tu suis un cheminement naturel et chronologique de la flore endémique du sud est et qu'il me
semble que je peux te demander le programme..... aurais tu dans tes archives l'Orchis de Spitzell ?
Cette orchidée très rare que j'ai vue quelques fois pas loin de Gréolières du temps de l'argentique et que je n'ai jamais pu revoir depuis.
Encore merci pour cette visite dédiée.
Amicalement.
Bonjour à vous et merci.
[at] Lolipop : pas de souci :D
A noter, en ce qui concerne la Tulipe méridionale (Tulipa sylvestris subsp. australis) de ta photo que c'est une plante largement répartie dans un quart Sud-Est de la France et dans le Sud de l'Europe. On ne peut donc pas dire "lac du Lauzanier; endémiques dans ce secteur."
A l'inverse, la Tulipe de Guillestre (Tulipa platystigma) est bien une micro endémique locale extrémement rare. D'après mon ouvrage de référence (Atlas des plantes rares ou protégées des Hautes-Alpes) elle n'est plus présente qu'en un seul lieu que je t'engage à tenir secret.
Bonjour Zoomagic,
Je n'ai pas vraiment d'ordre précis. Les dates mentionnées sont là pour donner un ordre d'idée sur la période de floraison. Oui, j'ai photographié Orchis spitzelii dans la Drôme et les Alpes-Maritimes, pas très loin de Gréolières pour ce département, en effet.
Je n'ai aucun programme défini et du coup je peux présenter cette belle orchidée demain...
Bonne soirée :D
Ton fil est très intéressant et instructif, j'aime bien ta présentation images bien argumentées. Merci pour ces partages .
Citation de: jamix2 le Mars 29, 2020, 16:36:37
A noter, en ce qui concerne la Tulipe méridionale (Tulipa sylvestris subsp. australis) de ta photo que c'est une plante largement répartie dans un quart Sud-Est de la France et dans le Sud de l'Europe. On ne peut donc pas dire "lac du Lauzanier; endémiques dans ce secteur."
J'ai écrit cela parce que en 5 ans de vie et pérégrinations quotidiennes en Hautes Alpes, c'est bien le seul endroit où j'ai pu les observer. Pour la tulipe platystigma, effectivement elle est très bien gardée :) ,
Très belle suite avec une petite préférence pour les primevères...
cdlt
mslicht
Merci beaucoup pour ce fil très intéressant que ce soit la découverte des fleurs de cette région et les descriptions très enrichissantes pour des gens comme moi qui ne connaissent pas grand chose à toutes ces variétés.
Voici donc aujourd'hui Orchis spitzelii (Orchis de Spitzel), une orchidée peu commune en France. La répartition générale de l'espèce s'étend du Caucase à l'Espagne avec une présence très morcelée (= des populations éloignées les unes des autres). En France elle est présente dans toutes les Alpes, très rare au nord du massif, jusqu'au Jura. Dans les Alpes-Maritimes elle est confinée au Sud-Ouest, dans les Préalpes de Grasse.
C'est une plante montagnarde (800-1400 m d'altitude) qui apprécie les lisières et clairières des bois de Pin sylvestre, de préférence sur calcaire, souvent en compagnie des buis. Dans la Drôme elle cohabite aussi avec la busserole ou raisin d'ours (Arctostaphylos uva-ursi).
Elle se reconnaît assez facilement aux sépales de sa fleur teintés de vert olive et ponctués à l'intérieur, teintés de pourpre à l'extérieur.
L'espèce est dédiée au botaniste allemand Anton Von Spitzel (1807-1853).
Orchis spitzelii, 05/2011, commune de La Piarre (Drôme), 1365 m.
Orchis spitzelii, 06/2014, commune d'Andon (Alpes-Maritimes), 1215 m.
Je profite de la présentation de cette orchidée peu commune pour signaler qu'une plante peut être rare mais en même temps d'accès facile. Ce n'est pas le cas pour la première station en Drôme de la photo précédente, qui nécessite plus de 30 minutes d'ascension pour être atteinte. Mais je vous propose aussi cette image d' Orchis sptitzelii photographié au bord de la route, une situation qui ne se rencontre toutefois que très peu !
Orchis spitzelii, 05/2016, Drôme, 1300 m.
Je suis toujours avec intérêt ce panorama de la flore de ta région !
Merci Jamix2 pour ce beau cadeau. J'apprécie vraiment d'autant que la station de Spitzelli que je connais est
sur la commune d'Andon aussi mais plutôt dans un ubac.
Il y a eu une coupe de bois il y a quelques années et je ne les ai plus vus depuis.
Je m'abonne à ton fil avec grand plaisir.
Amicalement.
Merci pour vos commentaires et votre fidélité à ce fil !
Nous allons aujourd'hui nous intéresser à une plante du genre Anemone et, plus particulièrement, à l'espèce A. halleri (Anémone de Haller). Elle est endémique de l'Ouest des Alpes (Suisse, Italie et France) et atteint dans le département des Alpes-Maritimes la limite méridionale de son aire de répartition. Elle est assez commune sauf, justement, dans les Alpes-Maritimes où sa présence est centrée sur deux zones principales : l'une dans les Préalpes de Grasse, l'autre en moyenne-Tinée.
C'est une espèce montagnarde et subalpine qui fréquente les pelouses et les clairières, préferentiellement sur calcaire et en ubac. La taille et la couleur de ses fleurs ainsi que la fine pilosité blanc-argenté qui la recouvre permettent de la reconnaître à coup sûr.
Cette anémone est dédiée au botaniste suisse Albrecht von Haller (1708-1764).
Anemone halleri, 05/2011, Gréolières, 1470 m.
Anemone halleri, 05/2019, Roubion, 1850 m.
Tes fleurs de montagne embellissent mes journées. Merci du partage.
Quoi de plus banal que le genre Erodium me direz-vous ? Oui, peut-être. Mais dans ma région se trouve un Erodium spectaculaire, aux grandes fleurs roses, qui n'existe que là sur une poignée de Km2, dans les Préalpes de Grasse : Erodium rodiei (Erodium de Rodié). On a longtemps pensé que cette espèce était une endémique stricte du département des Alpes-Maritimes. Mais récemment de nouvelles stations de cette plante ont été découvertes, dans la continuité de son aire, dans le département voisin du Var. Elle pousse en exposition Sud, dans les fissures de la roche calcaire et les pelouses ouvertes. Les bonnes années on la remarque facilement depuis la route; j'aurais même pu poster une image où l'on voit un joli pied en fleur, au ras du bitume.
Cette espèce est dédiée à Joseph Rodié (1881-1973), ingénieur-chimiste et botaniste amateur qui a vécu à plusieurs reprises dans la région grassoise, travaillant pour l'industrie du parfum.
Erodium rodiei, 05/2011, Saint-Vallier de Thiey, 950 m.
Erodium rodiei, 05/2018, Saint-Vallier de Thiey, 930 m.
Très beau cet érodium que je ne connaissais pas.
Nous retrouvons aujourd'hui des altitudes plus élevées avec l'une de mes plantes préférées : Allium narcissiflorum (Ail à fleurs de narcisse). C'est une espèce endémique du Sud-Ouest des Alpes franco-italiennes, son aire de répartition s'étend depuis le Piémont jusqu'aux Alpes ligures, au Mercantour et aux Préalpes de Provence et du Dauphiné. Dans les Alpes-Maritimes, où elle n'est pas rare, on la trouve en partie supérieure de toutes les vallées pour autant que son habitat exclusif soit présent. En effet, cette espèce fréquente uniquement les grandes zones d'éboulis calcaire bien exposées.
Allium narcissiflorum, 07/2007, Tende (A-M), 2100 m.
Allium narcissiflorum, 07/2014, Saint-Martin d'Entraunes (A-M), 2180 m.
Bravo et merci pour ce voyage floral!
On sent bien ta passion à travers tes images et textes explicatifs ;).
André.
Superbe suite. Je suis toujours avec autant d'attention.
Joli cet Allium que je ne connaissais pas ;-)
Merci jamix2 pour avoir créé ce fil, je vais découvrir énormément d'espéces. ..!
Et aussi un grand merci pour les identifications faites et à venir...
Que dire... c'est un fil sur lequel je me jette avec délice car je découvre des plantes inconnues et surtout toutes les explications nécessaires. Il ne manque plus que le déconfinement pour se prendre le temps de marcher dans les pas de Jamix2 et d'admirer cette belle nature. Merci de partager tes images et connaissance de la flore de ta région
cdlt
mslicht
Encore merci pour votre intérêt et votre fidélité.
Je poursuis aujourd'hui avec une autre de mes favorites qui fréquente en partie les mêmes lieux que l'espèce précédente, mais présente une amplitude écologique plus importante.
Berardia lanuginosa (= B. subacaulis, Chardon de Bérard) est considérée comme rare, c'est une endémique des Alpes du Sud-Ouest franco-italiennes et la seule espèce du genre Berardia (qui se trouve, du même coup, être le seul genre endémique de la région citée plus haut). On la trouve souvent en compagnie de Allium narcissiflorum dans les grands éboulis calcaires bien exposés, mais cette espèce est aussi présente sur les sols fins ouverts et instables et aux altitudes les plus élevées.
Le genre Berardia est dédié au Chanoine Edouard Bérard (1825-1889), prêtre et botaniste originaire des Alpes italiennes.
Berardia lanuginosa, 07/2009, Colmars (Alpes de haute-Provence), 2230 m.
Berardia lanuginosa, 08/2013, Jausiers (Alpes de haute-Provence), 2630 m.
J'aime beaucoup tes explications sur ces plantes et fleurs de montagne.
Belle suite avec le Chardon de Bérard. Je ne l'ai vu qu'une fois en fleur....
Merci pour le partage.
Amicalement
Nombre d'entre vous doivent connaître, ne serait-ce que par photos, le Panicaut bleu des Alpes ou "Chardon" bleu des Alpes, Eyngium alpinum. Cette plante emblématique du massif alpin, absente du département des Alpes-Maritimes, n'est pas un chardon (famille Asteraceae) au sens propre, il s'agit en effet d'une ombellifère (famille Apiaceae).
Aujourd'hui je vous propose un autre panicaut de répartition plus restreinte : Eryngium spinalba (Panicaut blanc des Alpes). Cette espèce est endémique des Alpes du Sud-Ouest, son aire de répartition est morcelée en quatre ensembles : Alpes ligures franco-italiennes, Préalpes de Digne, Mont Ventoux et Préalpes du Dauphiné. Dans le département des Alpes-Maritimes elle est essentiellement présente en Haute-Roya à proximité immédiate de la frontière avec l'Italie, où ont été prises les photos qui suivent. Je l'ai cherchée, en vain, à l'autre bout du département, sur une station supposée au Col des Champs.
Cette plante habite les prairies ouvertes, sèches et rocailleuses, de préférence sur calcaire.
Eryngium spinalba, 08/2009, La Brigue, 2010 m.
Eryngium spinalba, 08/2009, La Brigue, 1980 m.
A titre de comparaison :
Eryngium alpinum, 07/2007, Commune de Larche (AHP), 2000 m.
Que de découvertes pour moi ! Et que d'envies d'aller dans la nature ! Merci Jamix2.
A proximité du Panicaut blanc des Alpes pousse une autre plante propre à notre région : Asperula hexaphylla (Aspérule à feuilles par six, famille Rubiaceae). Cette espèce est une endémique franco-italienne dont l'aire de répartition se limite aux Alpes ligures et maritimes. En France elle n'existe que dans le département des Alpes-Maritimes, depuis la crête frontière avec l'Italie, à l'Est, jusqu'aux reliefs de la moyenne-Tinée. A l'intérieur de son aire de présence elle est relativement commune mais son habitat, falaises calcaires surtout ou pelouses calcicoles rocailleuses, ne favorise pas les rencontres.
Asperula hexaphylla, 07/2010, La Brigue (Alpes-Maritimes), 1970 m.
Asperula hexaphylla, 07/2010, La Brigue (Alpes-Maritimes), 2020 m.
Toujours aussi agréables de parcourir ton fil ! J'aime bien également le fait que tu précises l'étymologie du nom de ces plantes, souvent associées à un naturaliste dont j'ignorais jusque alors l'existence ! Bravo et merci ! :)
Ici, aussi, je retrouve une grande partie de mon terrain de jeux... ;)
Elles sont bien saisies... en particulier la Saxifrage à nombreuses fleurs que je n'ai encore jamais vue en fleur !
Tiens, puisque l'on évoque le genre Saxifraga, je vais vous présenter les deux autres saxifrages endémiques de la région en commençant par Saxifraga pedemontana (Saxifrage du Piémont). Il s'agit d'une endémique des Alpes maritimes franco-italiennes. En France elle n'est présente que dans le département des Alpes-Maritimes et restreinte au Mercantour central siliceux, depuis la Haute-Tinée jusqu'à la Haute-Roya. A l'intérieur de son aire de répartition elle est loin d'être rare.
Cette plante habite les fentes de la roche dans les falaises et les éboulis grossiers où on peut la rencontrer près du sol.
Saxifraga pedemontana, 06/2006, Vinadio (Province de Cuneo, Italie), 2350 m.
Saxifraga pedemontana, 05/2009, Tende (Alpes-Maritimes, France), 1400 m.
Excellente suite avec ces fleurs parfois méconnues avec, parfois, de formidables paysages en toile de fond!
André.
Merci Jamix2, encore deux fleurs que je connaissais pas.
J'espère que la fin du confinement nous permettra d'en voir quelques unes avant la fin de leur floraison....
Amicalement
Voici une autre espèce de saxifrage présente uniquement, pour la France, dans le département des Alpes-Maritimes : Saxifraga cochlearis (Saxifrage en cuillère). Il s'agit d'une endémique des Alpes maritimes et ligures. De notre côté de la frontière son aire de répartition est située dans la vallée de la Roya et jusqu'aux montagnes de l'arrière-pays mentonnais. A l'intérieur de sa zone de présence cette plante est assez commune. Elle habite les fissures de la roche dans les parois calcaires bien exposées.
Son nom d'espèce fait référence à la forme de ses feuilles, aux bords d'abord parallèles s'élargissant en un lobe arrondi à l'extrémité, ce qui la distingue de la plus répandue S. callosa/S. lantoscana dont les feuilles s'élargissent progressivement.
Saxifraga cochlearis, 07/2010, La Brigue, 865 m.
Saxifraga cochlearis, 03/2019, Castillon, 950 m.
Ah ! Celles-ci, je les connais... ;)
Je propose de continuer aujourd'hui à "jouer" avec le terme saxifraga (saxi = pierre & fraga = casser) en évoquant une autre espèce endémique des Alpes maritimes, principalement françaises, qui pousse à même la roche : Potentilla saxifraga (Potentille saxifrage).
Cette plante ne se rencontre que dans le département des Alpes-Maritimes depuis la frontière italienne jusqu'aux gorges de la Vésubie et du Moyen-Var et, marginalement, dans la continuité, dans la basse vallée de la Roya en Italie. Elle habite exclusivement les falaises calcaires où elle forme des touffes suspendues pouvant atteindre près d'un mètre de diamètre.
Potentilla saxifraga, 05/2011, commune de Peille (A-M), 610 m.
Bien belle cette potentille blanche ! Je ne connais que la Potentille rampante et la Potentille printanière, jaunes toutes les deux.
Alors, spécialement pour Roland :D, une autre potentille à fleurs blanches : Potentilla alba la bien nommée.
Potentilla alba n'est pas une endémique de la région, loin s'en faut. Elle est présente dans une large partie de l'Europe. Toutefois, en France elle atteint la limite Ouest de son aire de répartition dans les départements 04, 05, 06 et 83, ainsi que dans les Vosges. Dans les Alpes-Maritimes elle n'est connue que très ponctuellement de l'arrière-pays grassois et du Haut-Cians.
Elle habite les sous-bois des forêts de conifères ou leurs marges, en ambiance un peu humide.
Potentilla alba, 05/2009, commune d'Andon (A-M), 1150 m.
Potentilla alba, 06/2014, commune d'Andon (A-M), 1230 m.
Merci jamix pour cette nouvelle potentille !
Aujourd'hui nous regagnons les hauteurs avec une autre endémique du Mercantour central siliceux : Silene cordifolia (Silène à feuilles en coeur). L'aire de répartition de cette espèce se situe de part et d'autre de la frontière franco-italienne, en France elle n'est présente que dans le département des Alpes-Maritimes. Elle est presque commune dans son habitat spécifique constitué par les fentes des rochers et des falaises généralement aux expositions favorables.
C'est la forme générale de ses feuilles qui a donné le nom à l'espèce, il faut vraiment regarder de près pour s'en convaincre.
Silene cordifolia, 07/2009, Casterino, 1680 m.
Silene cordifolia, 07/2010, Col de la Lombarde, 2280 m.
Encore de beaux ajouts de fleurs que je rencontre mais que je n'aurai pu nommer, merci pour ça.
Je connais par contre la potentille alba....puisqu'elle se trouve tout près de chez moi.....
Merci pour le partage.
Rendez vous sur le fil d'identification et bonne journée.
Amicalement.
Ce matin nous allons nous intéresser à une autre endémique franco-italienne : Descurainia tanacetifolia subsp. tanacetifolia (Ouf !) (Hugueninie à feuilles de tanaisie). Cette espèce, en réalité présente depuis le Sud des Alpes du Valais, s'étend jusqu'aux Alpes ligures et à l'Est des Alpes françaises. Dans le département des Alpes-Maritimes elle occupe quelques stations tout au Nord le long de la frontière.
Cette plante apprécie les sols humides en pleine lumière comme à l'ombre. Une autre sous-espèce (suffruticosa) est propre aux Pyrénées.
Descurainia tanacetifolia subsp. tanacetifolia, 06/2006, Vinadio (Prov. Cuneo, Italie), 2020 m.
Descurainia tanacetifolia subsp. tanacetifolia, 07/2010, Isola (Alpes-Maritimes), 2310 m.
Un nouveau grand merci pour la richesse de ce fil, pour les précisions fournies et pour la qualité des images!
Je recherche le nom d'une plante photographiée dans les Pyrénées qui ressemble beaucoup à ''Descurainia tanacetifolia subsp. tanacetifolia'' et je vais la proposer à l' identification car c'est peut-être (suffruticosa) !
Je profite de la période actuelle pour réorganiser mes dossiers d'images et surtout identifier toutes les espèces,
et votre aide m'est infiniment précieuse!
J'ai rattrapé mon retard et je me suis instruit. Merci.
Dans les milieux semblables à ceux fréquentés par l'espèce précédente on peut rencontrer une autre endémique régionale : Tephroseris balbisiana (Séneçon de Balbis).
C'est une plante dont l'aire de répartition est scindée en deux ensemble, l'un au Nord dans les Alpes cottiennes (Mont Viso - Queyras), l'autre, principale, dans les Alpes maritimes et ligures. En France elle n'est présente que dans les Alpes-Maritimes, dans le Mercantour central siliceux.
Elle habite les bords de ruisseaux et de suintements, au subalpin.
Le nom d'espèce est dédié au botaniste italien Giovanni Battista Balbis (1765-1831)
Tephroseris balbisiana, 07/2010, Isola (A-M), 2100 m.
Tephroseris balbisiana, 06/2011, Isola (A-M), 1730 m. (NB : l'essentiel des feuilles en arrière-plan appartiennent à Cirsium alsophilum (= C. montanum)
Toujours dans le même secteur du Mercantour central siliceux, une autre endémique régionale : Coincya richeri (Coincie de Richer). Cette espèce est endémique des Alpes du Sud-Ouest depuis l'Italie (Val d'Aoste, Piémont) jusqu'à l'Argentera-Mercantour. En France elle est présente dans les départements alpins de la Savoie jusqu'aux Alpes-Maritimes où elle est rare puisque connue de deux petites aires à proximité de la frontière italienne.
Cette plante habite les éboulis grossiers de roches cristallines sur pentes bien exposées.
Le nom de l'espèce honore la mémoire du botaniste français Pierre Richer de Belleval (1555-1632), fondateur du Jardin des Plantes de Montpellier.
Coincya richeri (Coincie de Richer), 07/2010, Col de la Lombarde, 2210 - 2300 m.
Que d'espèces de fleurs dans ta région ! Merci de nous les présenter et de nous les faire découvrir.
Je vais beaucoup mieux regarder quand je retournerai sur place... ;)
Merci du partage, très intéressant !
Il faut un peu de variété dans ce fil, alors nous changeons assez radicalement d'horizon. Bien entendu en restant dans le même département qui présente tous les étages de végétation, ce qui contribue grandement à son extraordinaire richesse floristique.
Aujourd'hui, une autre endémique locale : Acis nicaeensis (Nivéole de Nice). Son aire de distribution est très restreinte depuis la frontière italienne, à l'Est, jusqu'au Baou de Saint-Jeannet, à l'Ouest, et du Col de Castillon au (presque) niveau de la mer à Monaco où elle est visible depuis la voie publique... les bonnes années.
Cette espèce habite les zones rocailleuses et les poches d'argile rouge dans les pelouses ouvertes ou même sous couvert d'arbustes. Elle est relativement commune à l'intérieur de son aire limitée et en voie de réduction du fait de l'urbanisation.
Acis nicaeensis , 04/2011, La Turbie, 380 m.
Acis nicaeensis (fruits) 05/2014, Beausoleil, 270 m.
Aujourd'hui je vous propose un autre bijou végétal qui n'existe que dans le département des Alpes-Maritimes. Campanula albicans est, en effet, une endémique locale dont l'aire de répartition très limitée, moins de 20 Km2, est située dans les Préalpes de Grasse. Cette espèce protégée est visible depuis la route dans les Clues du Riolan et d'Aiglun. On pourrait craindre pour sa conservation, cependant son habitat exclusif, les falaises calcaires bien exposées, met à l'abri des convoitises l'essentiel de sa population.
Campanula albicans, 07/2009, Cuebris (Alpes-Maritimes), 600 m.
Campanula albicans, 07/2017, Sigale (Alpes-Maritimes), 650 m.
...
Encore deux fleurs que je découvre....
La visite botanique se poursuit agréablement. Merci.
Amicalement
Reprenons un peu d'altitude...
Aujourd'hui j'avais envie de vous parler d'une plante très spectaculaire, dont certaines formes sont utilisées en horticulture : Delphinium dubium (Dauphinelle douteuse). Ce n'est pas une endémique régionale, mais tout de même une endémique des Alpes avec une répartition scindée en deux aires disjointes, l'une au Nord de l'Italie et jusqu'aux Dolomites, l'autre dans les Alpes du Sud-Ouest. Dans le département des Alpes-Maritimes on trouve de petites populations dans toutes les hautes vallées. Cette espèce apprécie les endroits frais et pourvus en eau comme le bord des torrents (photo) mais on la trouve également dans les grands éboulis.
Delphinium dubium, 08/2010, Saint-Martin Vésubie, 2030 m.
Delphinium dubium, 07/2011, Saint-Martin Vésubie, 2140 m.
Une forme hypochrome observée une unique fois.
Delphinium dubium, 07/2011, Saint-Martin Vésubie, 2140 m.
Bien belle cette Dauphinelle !
Belle série, avec un plus pour la nivéole de nice et les delphinium
cdlt
mslicht
Les ancolies sont parmi les plantes aux fleurs les plus attractives. Dans les Alpes, Aquilegia alpina, aux grandes fleurs, est largement répandue dans les prairies. Curieusement, cette espèce est rare dans le département des Alpes-Maritimes où l'on rencontre plus fréquemment une autre ancolie à grandes fleurs : Aquilegia bertolonii (Ancolie de Bertoloni).
Cette dernière est une endémique à aire disjointe, présente dans les Apennins de Toscane, d'une part, et dans les Préalpes de Provence jusqu'au Dauphiné, d'autre part. Elle se différencie de l'ancolie des Alpes principalement par sa tige non feuillée et des dimensions générales un peu plus faibles, caractère difficile à apprécier.
Aquilegia bertolonii pousse sur les pentes calcaires des éboulis et des pelouses rocailleuses, souvent à découvert et aux expositions favorables, mais parfois aussi sous un léger couvert.
Cette espèce est dédiée au médecin et botaniste italien Antonio Bertoloni (1775-1869).
Aquilegia bertolonii, 07/2009, Entraunes (A-M), 1580 m.
Aquilegia bertolonii, 06/2010, Prads (Alpes de Haute-Provence), 1230 m.
Aquilegia bertolonii, 06/2012, Saint-Martin d'Entraunes (A-M), 1610 m.
Toujours un vrai régal, ce fil! Et en lisant le texte qui accompagne ces 3 images de l'Ancolie de Bertoloni, je me rends compte que cette fleur a des points ressemblants à l'Ancolie visqueuse des Causses (endémique) qui pousse sur des falaises calcaires ou balmes suintantes et dont la tige ne possède des feuilles qu'à la base de la tige ne dépassant pas 50cm.
Merci pour ce superbe fil!
André.
Ah les ancolies une de mes fleurs préférées dont il existe une infinité de cultivars (du moins en UK). D'où petite question ayant des pieds "sauvages" qui sont apparus dans mon jardin, comment arrive t-on à identifier les sauvages par rapport aux cultivars ?
Merci de ce fil que je suis avec interêt et plaisir
cdlt
mslicht
Citation de: mslicht le Avril 17, 2020, 14:56:07
...D'où petite question ayant des pieds "sauvages" qui sont apparus dans mon jardin, comment arrive t-on à identifier les sauvages par rapport aux cultivars ?
Merci de ce fil que je suis avec interêt et plaisir
Merci à toi Mslicht.
Je ne suis pas certain de bien comprendre ta question, mais je suggère d'essayer d'identifier tes plantes avec une flore de ta région. Si rien ne correspond dans la flore ce devrait être des plantes cultivées.
Au sein de la flore française les lis portent une valeur symbolique importante conjuguée à une attractivité certaine. Hormis le lis martagon les quatre autres espèces ont des aires de répartition et/ou des habitudes écologiques qui ne se recoupent pas.
Lilium pomponium (Lis de Pompone, Lis rouge) est une endémique franco-italienne des Préalpes de Ligurie et de Provence. En France elle n'est présente que dans les départements 04, 06 et 83. Dans les Alpes-Maritimes c'est une plante qui se rencontre fréquemment, notamment au bord des routes le long des talus rocailleux ou des falaises bien ensoleillées, toujours sur calcaire. Son amplitude altitudinale est très élevée. Comme tous les lis cette plante peut être victime de son attractivité, mais si les cueillettes ne sont pas rares sa propension à coloniser les escarpements les plus abrupts lui procure une sérieuse protection.
On peut penser, sans certitude, que le nom de l'espèce évoque la mémoire de Pompone de Bellièvre (1529-1607) diplomate et home d'Etat français.
Lilium pomponium, 06/2009, Peille, 760 m.
Très beau ces lys, même si je préfère les martagons des hautes Vosges ou du Vercors.
Ma question est vrai ne fut pas bien formulée. Donc j'essaye de la reformuler. A partir de pieds d'ancolie cultivé dans les jardins , il s'en re-sème assez facilement. J'ai observé des apparitions spontanées de pieds mais du coup après n-générations ce ne sont plus des pieds identiques au pied mère mais pour autant cela ne devient pas un pied sauvage. Du coup les différences entre les pieds sauvages et ceux qui se sont "évadés" des jardins sont elles suffisamment nettes pour les distinguer ?
cdlt
mslicht
De découvertes en belles images, on se régale de ce fil ! :)
Je vous propose aujourd'hui une autre endémique franco-italienne du sud-ouest des Alpes, présente en France uniquement dans le département des Alpes-Maritimes : Gentiana ligustica (Gentiane de Ligurie). C'est une gentiane acaule à grandes fleurs bleues qui peut être facilement confondue avec la très commune Gentianae acaule (Gentiana acaulis). Plusieurs critères permettent de les différencier lors d'un examen attentif : souche émettant des stolons, bordure transparente des feuilles, dents du calice en forme d'as de pique pour G. ligustica. On peut rajouter que cette dernière est calcicole et G. acaulis plutôt acidophile mais ce n'est pas déterminant en soi.
Cette plante est dotée d'une assez grande amplitude écologique et altitudinale. On la rencontre, sur substrat calcaire, aussi bien au sein des pelouses rocailleuses ouvertes, le long des bordures escarpées et sous couvert de pin sylvestre.
Gentiana ligustica, 06/2008, Tende, 2130 m.
Gentiana ligustica, 05/2011, Valdeblore, 1850 m.
Forme hypochrome
Gentiana ligustica, 05/2015, Ilonse, 1470 m.
Citation de: mslicht le Avril 18, 2020, 14:38:33
...A partir de pieds d'ancolie cultivé dans les jardins , il s'en re-sème assez facilement. J'ai observé des apparitions spontanées de pieds mais du coup après n-générations ce ne sont plus des pieds identiques au pied mère mais pour autant cela ne devient pas un pied sauvage. Du coup les différences entre les pieds sauvages et ceux qui se sont "évadés" des jardins sont elles suffisamment nettes pour les distinguer ?
Je ne sais pas répondre à cette question. Il faudrait connaître les espèces spontanées de ta région et la/les espèces sur laquelle sont basées tes plantes cultivées. Ce peut être des espèces complètement différentes (j'ai remarqué que souvent les ancolies cultivées sont de grande taille) ou bien proches.
Merci pour ce beau catalogue bien documenté. Ces fleurs sauvages sont de toute beauté.
Quelles beautés et quelle diversité de fleurs dans ta région !
Citation de: jamix2 le Avril 19, 2020, 10:01:59
Je ne sais pas répondre à cette question. Il faudrait connaître les espèces spontanées de ta région et la/les espèces sur laquelle sont basées tes plantes cultivées. Ce peut être des espèces complètement différentes (j'ai remarqué que souvent les ancolies cultivées sont de grande taille) ou bien proches.
Merci Jamix pour cette réponse.
Sinon sur la premiere des gentianes de Ligurie le bleu est il si intense ?
cdlt
mslicht
Vraiment un très beau reportage sur toute cette flore quelquefois rencontrée mais très rarement identifiée pour ma part. ;D Un grand merci !
Pierre
Les ancolies, les pomponium je connaissais mais les gentianes de Ligurie pas du tout....
Merci pour ce beau catalogue des montagnes fleurs du sud est....
Amicalement
Citation de: mslicht le Avril 19, 2020, 14:35:08
...
Sinon sur la premiere des gentianes de Ligurie le bleu est il si intense ?
Bonne remarque, je viens d'aller vérifier dans mon LR et en effet j'ai mis de la saturation en excès au moment du traitement qui ne date pas d'hier.
Le bleu de ces gentianes peu être très vif, surtout par temps couvert, mais on est bien plus proche de la réalité sur la seconde image.
Bonne soirée.
Je vous propose aujourd'hui une espèce endémique du Sud des Alpes françaises dont la répartition s'étend depuis le Dauphiné jusqu'au Mercantour occidental : Hedysarum boutignyanum (Sainfoin de Boutigny). Dans les Alpes-Maritimes cette plante occupe la partie Nord-Ouest du département, dans les Hautes vallées du Var et de la Tinée où elle ne passe pas inaperçue en raison des grandes touffes qu'elle forme. Elle habite les pentes bien exposées, sur des éléments fins non stabilisés (calcaires et marnes), plus rarement les pelouses ouvertes.
L'espèce est dédiée à M. Boutigny, botaniste français du 19ème Siécle.
Hedysarum boutignyanum, 07/2006, Saint-Martin d'Entraunes (A-M), 2100 m.
Hedysarum boutignyanum, 08/2014, Colmars (A-H-P), 2240 m.
Une vraie bibliothèque florale, avec de très belles images pour illustrer
Toujours une belle balade... Merci... ;)
Et voici une nouvelle endémique de la partie franco-italienne du Sud-Oust des Alpes : Achillea eraba-rotta subsp. erba-rotta (Achillée à feuilles simples, Camomille du Piémont). On trouve cette espèce de part et d'autre de la frontière depuis la Savoie et le Val d'Aoste, jusqu'au Mercantour. Une autre sous- espèce (moschata) est présente plus au Nord. C'est une plante d'altitude (subalpin supérieur et alpin) qui se développe uniquement sur substrat siliceux au creux des rochers. Dans les Alpes-Maritimes elle est assez commune dans son habitat de prédilection.
Son nom illustre la forme de ses feuilles supérieures tronquées au bord dentelé. L'un de ses noms vernaculaires évoque l'une de ses utilisations et/ou sa ressemblance avec d'autres Astéracées.
Achillea erba-rotta subsp. erba-rotta, 07/2007, Saint-Martin Vésubie, 2100 m.
Achillea erba-rotta subsp. erba-rotta, 07/2012, Isola, 2350 m.
Il me semble que je suis au milieu de ces belles fleurs de montagne grâce à ton fil. :)
Ah ! Bah ! Voilà ! Celle-ci aussi je l'ai croisée... ;)
Aujourd'hui nous faisons le grand écart et quittons la haute montagne pour le bord de mer. Je l'ai déjà signalé, l'extrême variété des conditions écologiques, et particulièrement d'altitude, est une des raisons de la richesse floristique exceptionnelle du département des Alpes-Maritimes.
Limonium cordatum (Statice à feuilles cordées) est une endémique du littoral de Ligurie et de Provence où sa présence est continue sauf à la limite Ouest de son aire de répartition, dans les Bouches du Rhône, où on ne la trouve que ponctuellement. C'est une espèce "halophile" (qui aime les embruns salés) et donc qui ne s'écarte pas de la proximité immédiate de la mer. Elle pousse dans les rochers, à découvert, sur tous les substrats.
Limonium cordatum, 09/2010, Saint-Jean Cap Ferrat, 7 m.
Limonium cordatum, 06/2011, Saint-Jean Cap Ferrat, 7 m.
Cette dernière (autant la fleur que la photo) est superbe ! Merci encore pour le partage ! :)
Je m'associe au commentaire deSeb.
Amitiés
Toujours autant de bonnes explications qui accompagnent les images prises dans leur environnement!
Bravo!
André.
Une bien belle fleur que cette Statice à feuilles cordées !
Merci aux fidèles de ce fil !
Voici une plante qui pourrait être confondue avec de bien plus banales qu'elle. Mais celle-ci est une endémique française des Préalpes de Provence : Leucanthemum burnatii (Marguerite de Burnat). Son aire de répartition s'étend du département des Alpes-Maritimes à celui des Bouches-du-Rhône et elle n'est commune nulle part.
Son habitat préférentiel est constitué des pelouses sèches, rases et pierreuses, sur calcaire. On peut la trouver également en bordure des rebords rocheux escarpés.
L'espèce est dédiée à Emile Burnat (1828-1920), botaniste suisse étroitement attaché à la flore des Alpes maritimes.
Leucanthemum burnatii, 05/2009, Gréolières, 1400 m.
Leucanthemum burnatii, 05/2014, Andon, 1490 m.
Superbes mise en valeur des belles fleurs de notre région.
Je reconnais des arrières plans familiers....
Je m'attends un de ces jours à voir des primevères marginées qui poussent sur les murs en ruine de la chapelle du Castellaras d'Andon.....
Merci pour ce beau partage.
Amicalement
La plante de montagne que je vous propose aujourd'hui est une autre endémique franco-italienne des Alpes du Sud-Ouest : Sempervivum globiferum subsp. allionii (Joubarbe d'Allioni). L'aire de répartition de cette sous-espèce est scindée en deux parties, la principale se situant depuis le Mont Viso jusqu'aux Alpes maritimes et ligures, complétée par une aire secondaire de petite taille dans le nord du Piémont italien. En France elle est présente dans les départements 04 et 06 ainsi que, très localisée, dans le 05.
L'amplitude altitudinale de cette joubarbe, plutôt commune dans les Alpes-Maritimes, s'étend du montagnard à l'alpin. Elle croît sur les versants bien exposés, dans les pelouses ouvertes et les fissures de la roche, de préférence siliceuse. Elle est plus rare sur calcaire.
Son nom honore la mémoire de Carlo Allioni (1728-1804), médecin et directeur du jardin botanique de Turin qui a publié en 1757 le premier ouvrage sur la flore de la région niçoise.
Sempervivum globiferum subsp. allionii, 08/2010, Belvédère, 1935 m.
Sempervivum globiferum subsp. allionii, 05/2017, Tende, 1670 m.
La couleur de ses fleurs et leurs pétales frangés la distinguent aisément de toute autre joubarbe.
Sempervivum globiferum subsp. allionii, 08/2009, Tende, 1730 m.
Merci pour cet "herbier" toujours intéressant et toujours autant varié !
Voici une autre endémique du Sud-Ouest des Alpes franco-italiennes dédiée au botaniste Carlo Allioni : Veronica allionii (Véronique d'Allioni). Cette espèce occupe de façon continue, le long de la chaîne principale, un territoire qui s'étend depuis le Grand Paradis jusqu'aux Alpes maritimes et ligures. En France elle est présente de la Savoie aux Alpes-Maritimes où elle n'est pas rare dès lors que le substrat lui convient.
C'est une espèce des hautes altitudes qui croît dans les pelouses sèches siliceuses ou décalcifiées. Elle se reconnaît facilement à ses inflorescences allongées et aux nombreux stolons émis par la souche.
Veronica allionii, 08/2006, Saint-Dalmas le Selvage (A-M), 2500 m.
Veronica allionii, 07/2009, Jausiers (A-H-P), 2680 m.
Nous allons passer quelques jours avec les violettes. Pour commencer je vous propose une espèce endémique des Alpes maritimes franco-italiennes et de Corse (seule espèce endémique des montagnes de Corse et des Alpes) : Viola argenteria (Violette de l'Argentera).
Son nom fait référence à la montagne italienne de l'Argentera étroitement liée à celle du Mercantour français à tel point que les biogéographes parlent de "massif de l'Argentera-Mercantour" pour désigner la terminaison sud-occidentales des Alpes.
Dans le département des Alpes-Maritimes cette espèce est présente tout au long de la chaîne montagneuse centrale. Elle habite les fissures à éléments fins au sein des blocs rocheux uniquement sur silice.
Viola argenteria, 07/2008, Saint-Martin-Vésubie, 2200 m.
Viola argenteria, 06/2012, Valdeblore, 2310 m.
Très belles ces violettes !
Voici une autre violette endémique des Alpes franco-italiennes du Sud-Ouest : Viola valderia (Violette de Valdieri). Cette espèce est surtout présente sur le versant français, un peu moins sur le versant italien. En France elle ne se rencontre que dans le département des Alpes-Maritimes. J'ai trouvé Viola valderia et V. argenteria dans la même zone, la seconde plus en altitude, mais dans la littérature on signale qu'on peut les trouver ensemble. Viola valderia est pubescente avec des fleurs plus grandes alors que V. argenteria est glabre ce qui permet de les distinguer assez facilement.
Viola valderia habite les pentes ensoleillées sur substrat fin siliceux ou calcaire. Son nom évoque le village de Valdieri dans le Piémont italien.
Viola valderia, 07/2010, Valdeblore, 1830 m.
Viola valderia, 06/2011, Valdeblore, 2080 m.
Et pour terminer avec les Viola, voici aujourd'hui une espèce qui n'est pas une endémique locale puisqu'elle habite l'ensemble des Alpes mais très localisée. En France on la trouve depuis la Savoie jusqu'au département des Alpes-Maritimes où elle n'est connue que d'une unique station. Il s'agit de Viola pinnata (Violette à feuilles pennées), reconnaissable entre toutes grâce à la forme de ses feuilles.
L'une des deux photos que je vous propose illustre son habitat, composé de roches plus compactes dans la partie supérieure de la zone.
Viola pinnata, 06/2019, Roubion, 1900 m.
Belles série sur les violettes que je connaissais que sous leur version v. odorata.
Cdlt
mslicht
Merci du partage de cette flore très variée.
Merci Jamix pour cette série sur les violettes. Je les confonds souvent avec les pervenches,.
Un plus pour la dernière, la violette à feuilles pennées.
Merci pour le partage
Amicalement
Une autre espèce "rupicole" (qui pousse sur les rochers) endémique des Alpes maritimes et ligure : Micromeria marginata (Sariette marginée). Son aire de répartition est morcelée en trois ensembles depuis la Ligurie jusqu'à la vallée du Var. Sa présence principale se situe en Italie et, dans la continuité, à l'extrémité Nord-Est du département des Alpes-Maritimes où elle est assez commune même si elle échappe facilement au regard en raison de son habitat.
Celui-ci est constitué de falaises et d'escarpements rocheux, sur calcaire de préférence.
Le nom de l'espèce fait référence à la bordure des feuilles, enroulée sur elle-même, formant une marge (discrète).
Micromeria marginata, 08/2009, Tende, 1900 m.
Micromeria marginata, 08/2010, Tende, 1870 m.
Micromeria marginata, 08/2010, Tende, 1870 m.
Je vous propose aujourd'hui une plante qui est à la fois fréquente à l'intérieur de son aire de répartition et aisément reconnaissable : Leucanthemum virgatum n'en reste pas moins une endémique régionale des Alpes franco-italiennes maritimes et ligures. En France cette espèce n'existe que dans le département des Alpes-Maritimes. D'apparence elle ressemble à une marguerite commune de laquelle on aurait retiré les ligules blanches qui entourent le capitule (la "fleur").
Elle occupe un tiers Sud-Est du département des Alpes-Maritimes, dans la continuité de son aire italienne, et il n'est pas rare de l'observer au bord des routes. Ses préférences écologiques sont vastes, tant en matière d'altitude que d'exposition.
Leucanthemum virgatum, 07/2018, Moulinet, 1250 m.
Leucanthemum virgatum, 07/2010, Castillon, 520 m.
Belle fleur que la sarriette marginée ! Et que de découvertes pour moi à chacune de tes mises à jour.
Belles suites avec ces Violettes, la Sariette marginée et l'original Leucanthemum virgatum!
Très belles, ces Violettes!
André.
Toujours aussi instructif avec en plus des photos de qualité où les biotopes sont bien présents.
Pierre
Toujours un régal de venir sur ton fil Jamix.
Je continue à connaître le nom des fleurs que je voie quelquefois pendant mes balades.
Merci du partage.
Amicalement.
Encore des belles découvertes qui donnent envie de vacances pour les trouver...
merci du partage et surtout pour toutes les explications
cdlt
mslicht
Comme beaucoup ici je découvre ces belles qui vivent dans des endroits apparemment.. peu fréquentés!...
A nouveau merci pour vos encouragements !
Aujourd'hui petit clin d'oeil particulier au regard de la date, je vous propose deux images de la plante du jour, le muguet : Convallaria majalis.
C'est une espèce qui est loin d'être propre à la région, elle est même plus rare ici qu'ailleurs sans doute en raison d'un manque d'humidité. Plante de demi-ombre, elle fréquente les sous-bois de conifères et de feuillus en basse et moyenne montagne. C'est une plante toxique, en particulier ses fruits rouges.
Convallaria majalis, 05/2012, Valdrôme (Drôme), 1250 m.
Convallaria majalis, 05/2012, Saint-Etienne de Tinée (A-M), 1370 m.
Merci pour ce muguet. Oui, il y a du muguet sauvage dans les bois sur le piémont des Pyrénées.
Retour aux endémiques régionales avec une espèce qui n'existe pratiquement que dans le département des Alpes-Maritimes : Ballota frutescens (Ballote buissonnante). Son aire de répartition s'étend ponctuellement à l'Ouest dans les Alpes de haute-Provence et, à l'Est, en Italie.
C'est une plante qui se rencontre depuis le niveau de la mer jusqu'en basse montagne, de préférence en exposition favorable, accrochée aux parois rocheuses calcaires où elle peut former des touffes imposantes.
On reconnaît facilement Ballota frutescens lorsqu'elle est en fleur mais aussi en dehors de la période de floraison où l'on peut absorber les terminaisons épineuses du calice de ses fleurs desséchées. Cette particularité lui avait valu un temps le nom de Ballota spinosa (Ballote épineuse).
Ballota frutescens, 06/2009, Salagriffon, 810 m.
Ballota frutescens, 06/2014, Fontan, 450 m.
Encore une très belle découverte pour moi. Cette fleur ne ressemble à rien que je connaissais. Merci pour ce fil passionnant
cdlt
mslicht
Vraiment étrange cette dernière !
Galeopsis reuteri (Galeopsis de Reuter) : voici une nouvelle plante dont la répartition est centrée sur les Alpes maritimes, présente en France uniquement dans le département du même nom, où elle n'est pas commune. On la retrouve en Italie, dans les Alpes ligures, dans la continuité de son aire française.
C'est une espèce montagnarde et subalpine qui apprécie les emplacements secs et chauds et les sols caillouteux, de préférence sur calcaire.
Le nom d'espèce célèbre la mémoire du naturaliste français Georges François Reuter (1805-1872) qui fut Directeur du jardin botanique de Genève.
Galeopsis reuteri, 07/2009, Péone, 1470 m.
Galeopsis reuteri, 08/2010, Roubion, 1230 m.
Bonjour Jamix encore de belles fleurs portées à notre connaissance. Merci pour cette flore numérique.
Un coup de coeur pour la Ballote buissonneuse, "Fontan" oblige.
Amicalement.
Je vous propose aujourd'hui une autre endémique stricte du département des Alpes-Maritimes qui devrait être en pleine floraison actuellement : Cytisus ardoinoi (Cytise d'Ardoino). Son aire de répartition présente deux ensembles distincts, l'un dans l'immédiat arrière-pays mentonnais, l'autre dans les Préalpes de Grasse.
Cette plante habite les pelouses rocailleuses et les fissures de rochers calcaires, parfois à proximité immédiate des voies de circulation, en pleine lumière comme sous couvert de chênes ou d'ostryers.
Le nom de cette espèce honore la mémoire d'Honoré Ardoino (1819-1874), naturaliste mentonnais auteur de plusieurs ouvrages sur la flore locale dont la "Flore analytique des Alpes-Maritimes" (1867, rééditée en 1879).
Cytisus ardoinoi, 05/2009, Peille, 1050 m.
Cytisus ardoinoi, 05/2013, Peille, 970 m.
L'habitant des plaines que je suis découvre et se régale de ta flore en images. Quelle richesse ! Tes textes mettent en lumière des espèces spécifiques et tes photos les illustrent parfaitement. Bravo !
Toujours autant intéressant cet inventaire floral !
Merci pour vos commentaires chaleureux 😀
Bonsoir Jamix
enfin une fleur que je connais....et pour cause.
Merci pour ce partage
Amicalement
Aujourd'hui je voudrais évoquer une plante dont plusieurs sous-espèces ont été décrites, chacune ayant une aire de présence propre. Centaurea balbisiana (Centaurée de Balbis) est une endémique des départements des Alpes-Maritimes et des Alpes de Haute-Provence.
Centaurea balbisiana subsp. jordaniana (Centaurée de Jordan) est endémique des Alpes de Haute-Provence. La sous-espèce-type, C. balbisiana subsp. balbisiana (Centaurée de Balbis), est propre aux basses gorges de la Vésubie (A-M), C. balbisiana subsp. verguinii (Centaurée de Verguin) ne se rencontre qu'un peu plus au Nord, à la confluence Var-Tinée (A-M) et C. balbisiana subsp. aemilii (Centaurée d'Emile Burnat) dans le massif du Mont Vial entre Var et Estéron (A-M).
Je n'ai photographié que les deux dernières qui présentent des habitudes écologiques assez différentes (comme, semble-t-il, les deux autres sous-espèces). La Centaurée de Balbis fréquentes les falaises calcaires, alors que la Centaurée d'Emile Burnat préfère les pelouses ouvertes sur pentes exposées au nord.
Ces taxons sont dédiés aux botanistes Giovanni Battista Balbis (1765-1831), Emile Burnat (1828-1920), Alexis Jordan (1814-1897) et Louis Verguin (1868-1936).
Centaurea balbisiana subsp. balbisiana, 06/2010, Duranus, 360 m.
Centaurea balbisiana subsp. aemilii, 07/2018, Toudon, 1450 m.
Une jolie centaurée !
Voici une autre endémique de la partie centrale siliceuse du massif de l'Argentera-Mercantour, Potentilla valderia (Potentille de Valdieri). En France, elle ne se trouve que dans le département des Alpes-Maritimes et déborde un peu vers l'Italie. C'est une espèce d'altitude (subalpin et alpin) qui occupe les pentes ensoleillées et sèches, sur les blocs rocheux ou les pelouses ouvertes rocailleuses, sur silice uniquement. Elle est plutôt commune à l'intérieur de son aire de dispersion.
Cette plante forme des touffes basses pouvant atteindre de belles dimensions, au sein desquelles on remarque surtout ses grandes feuilles à 5-7 folioles dentées prenant parfois un aspect argénté virant au rouge-orangé en automne. La floraison passe volontiers inaperçue car les pétales blanchâtres, s'étalant peu, sont bien plus courts et discrets que le calice verdâtre.
Potentilla valderia, 08/2018, Tende, 2210 m.
Potentilla valderia, 09/2018, Belvédère, 1950 m.
Potentilla valderia, 08/2014, Belvédère, 1980 m.
Nous allons nous intéresser aujourd'hui à une endémique des Préalpes du Sud-Ouest à aire de répartition morcelée et, globalement, très réduite : Phyteuma villarsii (Raiponce de Villars). Cette Raiponce est présente dans les Alpes maritimes italiennes ainsi qu'en France dans les départements 04, 06 et 83. Dans le département des Alpes-Maritimes elle n'est connue que des clues de l'Estéron.
Son habitat très spécifique est constitué des failles entre les parois des falaises calcaires en situation ombragée. Les espèces du genre Phyteuma sont souvent semblables entre elles. Celle-ci se reconnaît aisément à son dimorphisme foliaire : les feuilles de la base sont ovales en forme de coeur alors que les feuilles supérieures sont longuement lancéolées (en forme de fer de lance).
Cette espèce est dédiée au botaniste français Dominique Villars (1745-1814).
Phyteuma villarsii, 06/2009, Barles (Alpes de Haute-Provence), 790 m.
Phyteuma villarsii, 06/2010, Barles (Alpes de Haute-Provence), 850 m.
Je connaissais la Raiponce orbiculaire, tu me fais découvrir la Raiponce de Villars.
J'avais vu des raiponces et des potentilles mais pas celles que tu nous présentes. Merci pour ce voyage à travers les plantes de ta région et surtout aussi pour toutes les explications
cdlt
mslicht
Très belle Raiponce de Villars, en effet, mais j'ai retenu aussi la Ballote buissonnante et la Centaurée de Balbis.
Les Potentilles peuvent, de par leur couleur, laisser indifférent mais quand le regard s'y pose....
André.
Aujourd'hui je vous propose une autre espèce endémique des Alpes maritimes et ligures présente de part et d'autre de la frontière franco-italienne. En France elle ne se rencontre que dans le département des Alpes-Maritimes et, plus précisément, dans son extrémité Nord-Est où elle est assez commune.
Silene campanula (Silène campanule) habite exclusivement les fissures et rebords des rochers en situation ombragée, préférentiellement sur calcaire et au subalpin.
Silene campanula, 07/2007, Tende, 1750 m.
Silene campanula, 07/2009, Tende 1740 m.
Encore une belle fleur que je ne connaissais pas !
Une fois n'est pas coutume voici une espèce essentiellement italienne dont l'aire de répartition est presque entièrement située en Ligurie, ce qui lui a valu son nom : Crocus ligusticus (Crocus de Ligurie). Elle atteint toutefois le département des Alpes-Maritimes à la limite Ouest de sa zone de présence et on la rencontre en de rares localités sur les corniches entre Nice et Menton. Elle est également présente sur les proches contreforts montagneux où de nouvelles stations ont été découvertes récemment.
On peut penser que, du fait de sa floraison automnale, cette plante pourrait avoir été sous-observée. Elle est, de fait, assez facile à identifier en raison de la période de sa floraison et, si besoin, la forme de ses stigmates constitue une confirmation indubitable.
Crocus ligusticus, 10/2007, La Turbie, 500 m.
Crocus ligusticus, 10/2016, La Turbie, 500 m.
Crocus ligusticus, 10/2016, La Turbie, 500 m
Je suis émerveillé par autant de diversité ! Quelle richesse et quelles beautés !
Bonjour à tous,
Nous voici arrivés à la veille du jour attendu depuis deux mois et la reprise de nos activités et loisirs habituels, avec quelques restrictions. Ce fil ne sera plus alimenté à partir de demain et je remercie tous ceux qui y ont trouvé un intérêt et adressé des commentaires positifs.
Les informations fournies, outre les données de localisation et les observations personnelles, sont extraites de l'ouvrage "Flore des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco, originalité et diversité" ISBN 978-2-9090717-75-3. Ce livre est disponible chez vos sources habituelles et chez l'éditeur, Naturalia publications : https://www.naturalia-publications.com (https://www.naturalia-publications.com)
Des ouvrages similaires existent pour le Var et les Alpes de Haute-Provence, et bien d'autres publications naturalistes sont disponibles chez cet éditeur.
Aujourd'hui je vous propose une espèce de montagne qui passe souvent inaperçue, Gentiana burseri (Gentiane de Burser), car semblable à une autre gentiane très commune, Gentiana lutea (grande Gentiane à fleurs jaunes). Il existe trois sous-espèces de Gentiana burseri. G. burseri subsp. burseri est une endémique pyrénéenne. G. burseri subsp. actinocalyx est une endémique de Ligurie dont l'aire de répartition touche l'extrémité Est du département des Alpes-Maritimes. G. burseri subsp. villarsii (Gentiane de Villars) est endémique du Sud-Ouest des Alpes franco-italiennes depuis le Queyras jusqu'à l'Argentera-Mercantour. Elle n'est pas rare dans le département des Alpes-Maritimes.
Cette plante apprécie les zones fraîches et humides, au subalpin principalement.
Gentiana burseri subsp. villarsii, 08/2010, Saint-Martin Vésubie, 1850 m.
Gentiana burseri subsp. villarsii, 08/2018, Tende, 1910 m.
Au contact des aires où sont présentes les deux sous-espèces du département des Alpes-Maritimes (secteur de l'Authion) on trouve des individus aux caractères intermédiaires entre les subsp. villarsii et actinocalyx.
07/2007, l'Authion, 2100 m.
Un beau fil tant pour tes explications que pour tes photos. Merci. :)
J'aime beaucoup Gentiana ligustica que je ne rencontre pas dans les premiers plateaux du Jura.
Je pense que nous avons tous" les jambes qui nous démangent". Demain sera un grand jour ! :D Alain.
"je remercie tous ceux qui y ont trouvé un intérêt et adressé des commentaires positifs." C'est nous qui te remercions pour ce fil didactique et toujours richement illustré et aussi pour ta constance dans les mises à jour quotidiennes !
Ce fût un beau fil enrichissant!
Merci à toi de nous avoir fait profiter de raretés florales!
André.
Merci pour ce reportage très fourni et didactique. :)
Pierre
jamix... je reviens sur ton terrain de jeux avec un grand plaisir... ;)
C'est aussi le mien et j'y retrouve plein de connaissances ! Tu m'incites à bien regarder la prochaine fois je monterai dans nos montagnes !
Avec un peu de chance dans pas longtemps, j'ai bon avec les 100 km à vol d'oiseau ! ;D
Merci beaucoup pour ce fil enrichissant qui nous a permis de nous évadez durant ces deux mois de confinement. Bon retour à la nature.
Merci pour cette belle promenade dans une nature bien expliquée
cdlt
mslicht
Des ajouts fort intéressants depuis mon dernier passage. J'en apprends tous les jours.
Un grand merci pour la richesse de ce fil, pour la découverte de toutes ces fleurs endémiques, pour les informatiins détaillées de chaque plante...
Ce fil restera une référence
Et il nous aura donné l'envie de regarder davantage notre flore...
Bravo Jamix,
Cette science botanique est épatante pour le néophyte que je suis, et la qualité de tes photos l'enrichit vraiment.
L'analyse des aires de répartition est impressionnante.
Bonnes ballades
Ramène nous d'autres photos...
Fil très instructif.
Cela me renvoie à quelques modules de botanique que j'ai pu faire avec plaisir mais du côté du sud ouest il y a presque 30 ans.
Je suppose que vous êtes l'auteur de l'ouvrage que vous citez.
Je suis d'autant plus frustré que je devais venir en vacances en mars pour explorer un des nombreux parcs et mon choix n'avait pas été arrêté entre Mercantour et les Ecrins.
Il me faudra certainement reprogrammer un voyage au printemps prochain car je suppose que ce sont des floraisons printanières.
Néanmoins j'espère pouvoir prévoir un voyage qui ne sera pas botanique malheureusement vers septembre si la pandémie cesse.
Je suis de la Réunion et chez moi ce sont les arbres qui dominent la flore d'où ma frustration de ne pouvoir photographier des herbacées.
Citation de: Xylopicron le Mai 11, 2020, 09:38:25
Fil très instructif.
Cela me renvoie à quelques modules de botanique que j'ai pu faire avec plaisir mais du côté du sud ouest il y a presque 30 ans.
Je suppose que vous êtes l'auteur de l'ouvrage que vous citez.
....
Bonsoir,
Non pas l'auteur. C'est un ouvrage collectif, je n'y ai participé que pour l'illustration.
La meilleure période pour voir ces bijoux végétaux est au printemps je suppose ?
C'est assez variable surtout en fonction de l'altitude. Disons que c'est autour du mois de juin, mais ça commence en février avec Primula allionii.
Merci.
Le livre indique les périodes de floraison ?
Oui !
Merci je vais peut être me le procurer mais j'ai le temps pour un voyage l'année prochaine :)
Dommage qu'il ne se poursuive pas, c'est didactique et bien illustré (une bonne révision pour certaines espèces que je pourrai peut être rencontrer cet été)