Forum Chasseur d'Images - www.chassimages.com

[ L'AGORA ] => Publier, exposer, diffuser. Emploi... => Discussion démarrée par: Michel Hilt le Novembre 28, 2008, 19:44:53

Titre: POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Michel Hilt le Novembre 28, 2008, 19:44:53
Je ne ferais aucun commentaire, mais c est à lire avec beaucoup d attention et a faire suivre au tour de vous.
-Pour une photo équitable

Chaque année le prix des photos baisse, inexorablement. Les raisons sont multiples, parmi
lesquelles l'utilisation généralisée du numérique et l'idée reçue selon laquelle tout le monde serait
capable de produire de belles images, vient ensuite l'ouverture des photothèques en ligne avec
possibilité d'acheter mondialement, pour finir par l'apparition des agences de microstocks,
euphémisme pour parler de micro prix.
La profession est tellement abasourdie par ces changements, que le Libre de Droit, frayeur des
années 2000, passe pour un vaillant défenseur du droit d'auteur.
Le but de cette chronique n'est pas de crier au loup, mais plutôt de nous interroger sur le sens
profond de cette mutation et de ses conséquences.
Chaque produit a un coût qui dépend de sa nature même et en grande partie de la région du
monde où il a été cultivé ou fabriqué. Des citoyens de pays en développement gagnent pour
fabriquer des objets de grande consommation mondiale souvent moins de 100 US $ par mois. On
peut penser que cela est choquant - ou pas - mais ce dont on est sûr, c'est que ces pays
émergents verront sous peu le niveau de vie de leurs habitants augmenter.
Maintenant regardons la situation de la photo, principalement produite dans les pays occidentaux,
où le salaire minimum moyen est d'environ 1000 € par mois, par des photographes professionnels
qui eux ont vu leurs revenus chuter de 30 à 50 % depuis 5 ans. Je parle bien sûr uniquement de
ceux qui sont encore photographes.
La question qui se pose est de savoir si il y a encore une place pour la photo ou tout au moins
pour les photographes. Seraient-ils, comme les derniers Dodos, voués à disparaître alors que la
photo est partout, dans chaque moment de notre vie ?
Le monde serait-il devenu schizophrène ? Sans doute.
Mais nous avons le pouvoir, chacun d'entre nous, photographes, agences, éditeurs, rédacteurs de
magazines, publicitaires, de nous interroger et d'agir. Les deux premiers peuvent décider de ne
pas vendre si le prix proposé est trop bas et sans rapport avec le travail fourni, les autres peuvent
décider d'acheter les photos juste un peu plus cher.
Inimaginable ? Non, il y a d'autres exemples. Des milliers de consommateurs sont prêts à payer
leur café 30 % de plus parce qu'il est est équitable et que ce prix juste permettra à de petits
producteurs et à leur famille d'avoir une vie décente.
Lorsque l'on achète une image 1 euro, permet-on au photographe une vie décente?
Pour arriver au salaire minimum mentionné plus haut, il faut vendre 1000 images, (2000 si les
images sont vendues par une agence). Combien d'images doivent être produites pour en vendre
2000? En tout cas plus que ne le peut un seul photographe par mois!
Si les photographes ne peuvent pas vivre de leur travail, ils vont disparaître. C'est une évidence.
Dans le meilleur (ou le pire) des cas, ils continueront la photo comme un hobby.
Qui fournira alors, les photos de nos magazines, de nos livres? Des grosses agences
photographiques internationales propriétaires de leur fonds qui imposent une vision unique du
monde et des amateurs...
Amateur n'a rien de péjoratif sous les touches de mon clavier. Le photographe amateur fait des
photos parce qu'il a rêvé devant des images de professionnels et il a mis sa patience et sa
passion à tendre vers l'excellence que représentait ces modèles. Cependant l'amateur, par son
statut même, n'a pas les exigences du photographe professionnel. Exigences de rentabilité
financière, puisque son revenu vient d'autres sources et exigence créative, car il a le choix de ne
produire que des images qui lui font plaisir.
Le corolaire de cette situation, c'est la disparition de la plupart des photographes qui faisaient par
leur nombre et leurs multiples créations la richesse des fonds photographiques. Cette perte de
talent, d'originalité et de diversité ne va pas se voir tout de suite. On s'habitue facilement à la
banalisation des images qu'on nous propose. Le processus a déjà commencé.

Réfléchissons ensemble à nos responsabilités dans le processus.

Une chose est sûre : pour que la photo soit durable, elle doit être équitable.

Catherine Deulofeu
Fondatrice de l'agence Biosphoto
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Michel Denis-Huot le Novembre 28, 2008, 20:01:06
Je connaissais déjà ce texte de Catherine, mais je ne peux que l'applaudir, car il résume parfaitement et sans trop de polémique la situation du marché de la photo.
MDH qui arrive a s'en sortir plutot pas trop mal, mais combien de photographes sont dans la m.....
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Novembre 28, 2008, 20:11:45
Beau texte, que dire de plus hélas. Il s'est passé la même chose avec l'écrit, le graphisme, la mise en pages, l'édition. On nous a expliqué que les bons survivraient. Force est de constater que ce n'est pas le cas : survivent ceux qui savent se vendre.

On nous a aussi expliqué que permettre aux amateurs de prendre la place des pros, c'était favorable à la création. Force est de constater que ce n'est pas vrai : un peu d'ouverture a fait du bien, ceux qui ont percé ont renouvelé le genre, d'accord, mais pour le reste on tourne vite en rond.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: cedricchassagne le Novembre 28, 2008, 20:16:49
J'abonde en ce sens aussi, je sais d'ailleurs que l'agence Naturimages s'associe au sens de ce texte.

Le problème vient a mon avis de la rencontre entre personnes peu scrupuleuses désireuses d'avoir l'image la moins cher voir gratuite, et d'apprentis photographes, ou de photographes galériens frustrés, qui sont prêts a tout pour vendre.

Ajoutons a cela de petits producteurs d'images, fiers d'avoir vendu une photo et de voir leur nom en dessous dans un magazine, et qui ne savent pas ce qu'ils font.

Un moyen pour éviter ça ?

Ouvrir le marché photo aux "petits" photographes et partager le gâteau plutot que de le faire disparaître par immobilisme.

Les acteurs du monde de l'image doivent intégrer ces petits producteurs.

Si on les rejette, c'en est fini, tout simplement.

Enfin, non, reste un facteur : la baisse de qualité photographique qu'engendre ce phénomène.

Pour y remedier, il faut, je crois, éduquer les regards, cela passe par des salons, festivals, expositions, bref, encore une fois, par l'ouverture a l'autre, et par une prise de conscience.

A quand un "Manifeste des acteurs de l'image" ? Un serment de Nicephore ?

Ce qui est certain, c'est que tout le monde doit y mettre du sien.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: laurent.f le Novembre 28, 2008, 21:09:01
excellent texte de Catherine et nombreux nous sommes à partager son analyse qui est bien au delà des agences mais aussi au sein de l'UPC comme ailleurs.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: laurent.f le Novembre 28, 2008, 21:15:37
mais la question reste entière ? comment agir ?
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: JOZE le Novembre 28, 2008, 21:22:23
C'est vrai qu'il y a un manque de volonté politique, à laisser se multiplier les Fotalia et Pixburger qui sont dans l'illégalité et bafouent les lois Françaises.
Ils faut rejoindre les syndicats, qui luttent contre cet état de fait.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: AlexC le Novembre 28, 2008, 23:24:11
Bonsoir, j'interviens rarement depuis longtemps sur ce forum; mais je confirme les dires de C.Chassagne.

Naturimages suis Bios dans cette logique.

J'ai discuté trés rapidement avec Catherine à montier à ce sujet.

A suivre !

Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Henri34 le Novembre 29, 2008, 18:24:45
Tres bien ce texte et ça résume d'une manière claire le problème.
Une petite chose quand même que j'ai du mal à comprendre

Citation de: michel hilt le Novembre 28, 2008, 19:44:53

La profession est tellement abasourdie par ces changements, que le Libre de Droit, frayeur des
années 2000, passe pour un vaillant défenseur du droit d'auteur.


Si elle veut dire par là que le libre de droits à 300 euros la photo telle qu'il est maintenant pratiqué par quasiment toutes les agences, ça défend le droit d'auteur, je ne suis pas du tout d'accord. C'est au contraire cette pratique qui a permis les microstocks !
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Cedric_g le Novembre 30, 2008, 17:47:04
Henri,

Dans les agences traditionnelles, le CA du "libre de droit" représente (cas de BIOS par exemple) une goutte d'eau dans l'océan... Je ne donnerai pas les chiffres exacts car ce n'est pas à moi de le faire, mais c'est de l'ordre de 0.1% !

Maintenant, "libre de droit" en agence trad' ne signifie pas la même chose que "libre de droit" au sens que l'entendent les microstocks. Il demeure une limite dans le temps et l'espace de l'utilisation des photographies, seules les utilisations possibles sont vues de manière (extrêmement) large...

Enfin, cela ne concernent qu'une infîme partie du stock photo disponible, et certainement pas les images récentes et d'actualité  ;)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Novembre 30, 2008, 17:51:55
Reste que ce terme est ambigu et qu'on ne devrait jamais l'utiliser. Il suffit de parler de cession de droits étendus.

On a tout à fait le droit d'étendre la cession, pas d'aller jusqu'au « libre de droit », en cas de procès la différence serait de taille.

Pourquoi ne pas aller jusqu'à un label à décerner aux journaux qui le respectent ?
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Henri34 le Novembre 30, 2008, 18:42:01
Cedric,
C'est exact que le libre de droits des agences traditionnelles est un peu plus restrictif que celui des fauxtolia et cie, mais il autorise en général les droits mondiaux, non exclusifs, et perpétuels, pour les support de son choix,  en publicité, presse, édition, communication d'entreprise, matériel promotionnel, oeuvres télévisuelles, supports multimédia, etc.
Il est vrai que Bios et d'autres n'autorisent pas "d' utiliser les images dans des produits finaux dont les images sont une composante significative de la valeur de revente du produit (par exemple cartes postales, affiches, calendriers, etc.)."

Mais on est quand même très loin du respect du droit d'auteur français ! Et si le LDD ne représente qu'une petite partie de CA de certaines agences, c'est sans doute que leurs photographes refusent heureusement d'entrer dans ce systeme. Je sais pour en avoir discuté avec le patron de mon agence qui s'est mis aussi récemment à faire du LDD qu'ils ont une grosse pression, surtout de la part des agences de pub. C'est vraiment à nous de refuser ça.

Et je ne comprends toujours pas pourquoi cette dame, que je ne connais pas, et qui dit des choses très sensées considère que le libre de droits est le défenseur du droit d'auteur.

Sinon Didier, bonne idée le label mais alors quel boulot !
On pourrait aussi épingler ceusses qui passent du microstock.

Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Cedric_g le Novembre 30, 2008, 18:48:32
Pour l'épinglage, je m'y connais :D

(attention toutefois à ne pas s'autogriller... une association de photographes pourrait par contre faire ça sans aucun soucis !!!)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Corazon le Novembre 30, 2008, 20:30:46
Bonsoir

Très belle idée, mais une question me turlupine !  J'aimerai bien savoir combien cela paye, un sujet dans nos magasines photo préférés, car lors de mon premier (et dernier) essai il était question d'honneur (c'est une chance pour vous d'être publié, un tremplin, ...) plutôt que d'euros !  Quelqu'un saurait-il me le dire ?

Amitiés
Martin
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: pierreL le Novembre 30, 2008, 20:49:27
Rarement lu un raisonnement si gauche .
Titre: Re : Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Henri34 le Décembre 01, 2008, 09:08:20
Citation de: Corazon le Novembre 30, 2008, 20:30:46
Bonsoir

Très belle idée, mais une question me turlupine !  J'aimerai bien savoir combien cela paye, un sujet dans nos magasines photo préférés, car lors de mon premier (et dernier) essai il était question d'honneur (c'est une chance pour vous d'être publié, un tremplin, ...) plutôt que d'euros !  Quelqu'un saurait-il me le dire ?

Amitiés
Martin

Je ne sais pas quels sont tes magazines photos préférés mais on va dire entre 60 euros ( en dessous du 1/4 de page dans un petit magazine ) et plus de 1000 euros ( double page dans Match ou Gèo ).
Tes photos sont magnifiques, ce serait plutôt une question d'honneur pour toi d'être correctement rémunéré !

Titre: Re : Re : Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Anne-Laure le Décembre 01, 2008, 14:11:51
Citation de: Henri34 le Décembre 01, 2008, 09:08:20
ce serait plutôt une question d'honneur pour toi d'être correctement rémunéré !

Bien jolie formule !! A noter !  ;)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Corazon le Décembre 01, 2008, 19:18:27
Merci Henri34.
Amitiés
Martin
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Décembre 02, 2008, 02:59:32
Subitement je m'interroge. Si vous regardez l'heure du post, vous pourrez en déduire que ce n'est pas un coup de tête (je n'écris jamais sur un forum la nuit).

Quelle est l'intention de l'initiateur du fil ? Uniquement mettre à notre disposition une information « nouvelle » sur des sujets déjà amplement débattus ici ?

A-t-il demandé l'autorisation à Catherine ? Sinon, je conseille à cette dernière de suivre ma procédure et de réclamer 250 euros. Pourquoi un texte aurait moins de valeur qu'une photo ?

Si elle est au courant, alors quelle est la démarche, l'intention ?

Au passage, je remercie Henri34 dont au départ l'intervention m'avait parue saugrenue. Outre sa justesse, elle m'a amené à réfléchir au contexte et à certains aspects pas évoqués ici.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Cedric_g le Décembre 02, 2008, 09:40:26
Didier,

L'information a à priori fait le tour du net désormais... J'ai eu Catherine au téléphone 3 fois la semaine passée, je voulais justement lui demander l'autorisation (ce texte a été diffusé largement à Montier) mais nous étions absorbé par une autre "affaire"  ::)

Du coup je l'ai aussi relayée, après quelques autres (je ne pense pas qu'elle s'en offusque par ailleurs, le but étant que justement, ce texte soit diffusé !)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: PHP_online le Décembre 02, 2008, 10:37:48
La solution "équitable" pour les photographes c'est de toucher 70% des droits
pour compenser la baisse des tarifs .
Comme çà ne se fera pas (çà va plutôt être le contraire, ils vont profiter de la crise
pour s'aligner sur le "modèle" des gros, genre Getty):

Créons nos propres agences, ou plutôt nos propres réseaux de diffusion!

Après la 1 ière étape : les photographes pour la plupart ont leurs sites persos
chacun dans leur coin du net, passons à la 2ième étape:

Des sites collectifs! Des photothèques de photographes !

Plus d'intermédiaires commerciaux qui s'engraissent sur notre dos avec leurs contrats léonins
et qui nous remercient avec leurs  rubriques libre de droits.
Les photographes comme maillon faible de la chaine graphique, comme vache à lait, çà
a assez duré!
Ne nous laissons plus gruger par les discours des commerciaux, nous ne sommes pas
des produits équitables !
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Décembre 02, 2008, 12:05:52
Citation de: PHP_online le Décembre 02, 2008, 10:37:48
La solution "équitable" pour les photographes c'est de toucher 70% des droits
pour compenser la baisse des tarifs .
Comme çà ne se fera pas (çà va plutôt être le contraire, ils vont profiter de la crise
pour s'aligner sur le "modèle" des gros, genre Getty):

Créons nos propres agences, ou plutôt nos propres réseaux de diffusion!

Après la 1 ière étape : les photographes pour la plupart ont leurs sites persos
chacun dans leur coin du net, passons à la 2ième étape:

Des sites collectifs! Des photothèques de photographes !

Plus d'intermédiaires commerciaux qui s'engraissent sur notre dos avec leurs contrats léonins
et qui nous remercient avec leurs  rubriques libre de droits.
Les photographes comme maillon faible de la chaine graphique, comme vache à lait, çà
a assez duré!
Ne nous laissons plus gruger par les discours des commerciaux, nous ne sommes pas
des produits équitables !

Tu résumes assez bien ce que j'évoquais. Ça me gêne un peu que ce soit une directrice d'agence qui lance la notion de photo équitable. Je ne la connais pas, elle est peut être une femme très bien, là n'est pas la question.

Disons que ce genre de discussions a lieu dans l'édition. Dans ce qu'on appelle la chaîne du livre... il n'y a pas les auteurs ! Tout ce petit monde éditeurs-diffuseurs-libraires s'entend à merveille (tout en se descendant réciproquement). Mais depuis que les marges s'effondrent, ils s'intéressent à nouveau aux auteurs. Du moins, à ceux qui restent. On peut se demander pourquoi ?

La réponse est assez simple, et elle est triple :
• leurs marges ayant fondu, ils deviennent tout à coup solidaires de ceux qu'ils ont préalablement exploités
• l'exploitation des auteurs a abouti à leur disparition, donc en fait à leur multiplication. Au lieu d'avoir des auteurs à plein temps capables de sortir chaque année un livre sur un sujet différent, on a autant de livres que d'auteurs. Ça mettait les éditeurs dans une situation confortable. Mais quand les marges s'effondrent, avoir une infinité d'interlocuteurs, ça coûte trop cher.
• les auteurs deviennent de plus indépendants, publient via le net, créent des sites collectifs forts dérangeants pour le petit monde bien-pensant qui ronronnait dans un système patriarcal

Je pense que dans la photo, il y a beaucoup d'éléments similaires. Et comme dit Php-online, beaucoup d'agences sentent le vent du boulet : quel est le photographe qui vend plus par son/ses agence(s) qu'en direct ?
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Cedric_g le Décembre 02, 2008, 14:49:59
Pour répondre à ta dernière question, j'en connais personnellement (et qui sont des photimiens qui plus est)

En fait, ce sont ceux qui ne veulent pas s'emm... à gérer la clientèle. Personnellement je vends plus en direct qu'avec les agences, même si ma collaboration avec ces dernières m'est plutôt profitable (entrées dans certains magazines où il était impossible de mettre le bout de l'orteil, notamment - j'y laisse 50% mais je suis quand même gagnant d'autant que les photos ne sont pas vendues quelques euros)

Maintenant, tout le monde n'a pas la fibre "commerciale" ou les facilités techniques pour vendre par le net (par exemple). J'ai en tête un projet depuis quelques mois, projet que je risque de mettre à exécution avec un ami qui a le même profil que moi (si tu vois ce que je veux dire par là  ;D ) et qui pourrait à terme intéresser pas mal de monde ici  ;)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Fay le Décembre 02, 2008, 15:14:46
A mon avis ça semble annoncer la fin des agences et non la fin des photographes.
Ceux qui ont vraiment des choses à vendre le feront en direct.
Cdlt.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Kadobonux le Décembre 02, 2008, 15:24:54
100% d'accord avec les 3 derniers posts et donc difficile de ne pas prendre l'article de départ pour un plaidoyer non pour les photographes mais pour ceux qui en vivent (je n'ai pas dit "exploitent"..)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Décembre 02, 2008, 15:32:23
Cédric, loin de moi l'idée de critiquer les agences et je sais que certains photimiens en vivent bien, mais je sais aussi que leurs recettes via agences ont diminué de 30% cette année.

La question que je pose n'est pas celle-là, ni sur l'opportunité d'être en agence, que des agences existent et je ne fais aucun procès d'intention.

Simplement quand un acteur commercial s'interroge et tente de mobiliser ceux-là même grâce à qui il vivait, même si c'est en respect et harmonie, je me pose des questions et je pense légitime de le faire.

Il se trouve que je connais assez bien le marché de l'édition, qui présente pas mal de similitudes avec celui de la photo (et des différences notables). Le marché de l'édition étant peu rentable, il est extrêmement bien organisé mais... en excluant les auteurs ! Du moins, presque tous : certains très en vue, et qui militent dans des associations, savent se défendre mais souvent au détriment de tous les auteurs anonymes (99%).

Une telle organisation a eu pour effet évident de stériliser la production, même les éditeurs en cause ne le contestent plus. Il n'empêche que dans les multiples réunions auxquelles j'ai participé, ils ne démordent pas de leur chaîne du livre, ne voyant pas que c'est elle qui est obsolète (et bientôt dézinguée par internet).

Le parallèle avec la photo, chacun le fera.

Comme le fit Fay, les agences ont sans doute plus à craindre que les photographes.

Dommage Cédric que tu n'aies pas mis un lien vers ton article et le débat qui s'est engagé. De mon côté, j'ai pris les choses sous forme d'une petite fable qui est plus un clin d'œil qu'un texte grinçant : [Pour une photo équitable ?] Les revendeurs de pizzas (http://vereeck.romandie.com/post/13253/138417) (je met au début un lien vers ton article)

Quant à ton projet j'attends avec impatience !
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: GLaG le Décembre 02, 2008, 16:13:02
 Je rejoins certaines réserves sur le rôle des agences...Il ne me semblerait pas choquant que leur marge diminue par rapport aux classiques 50%.
Quand j'ai déposé mes premières images, en 2000, les bureaux de l'agence étaient remplis de grands casiers, eux-mêmes remplis de diapositives. Et pendant l'heure que j'ai passé à discuter avec l'un des gérant et à signer le contrat, trois clients potentiels sont passés pour une recherche pointue (je me souviens d'une recherche sur "un élément de carrosserie de voiture de luxe, rouge". Les légendes des photos étaient succintes sur les caches. Ce genre de recherche manuelle fréquentes dans un stock de dias, le prix des duplis qu'il fallait envoyer pour les clients à distance, le prix du stockage, ... justifiaient à mon avis sans aucun problème les 50% de marge.
Aujourd'hui toute la recherche se fait sur un catalogueur, sur des mots-clés nombreux rentrés par le photographe lui-même dans les champs IPTC (si le légendage de Bios est meilleur que celui de Fotolia, est-ce grâce à l'agence, ou au photographe ?), les images sont envoyées par internet, plus de soucis de duplis, de stockage physique...Et une bonne part des ventes se fait de manière totalement automatique par le client. Parallèlement le % reste au moins le même, et on voit apparaître des exigences de passer les pourcentage de l'agence à 70%...c'est sans doute pour elles la seule solution (si les prix, le nombre de clients diminuent) mais ça ne me semble pas très logique.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Eric34 le Décembre 02, 2008, 16:51:16
Et sur le blog Aube Nature, sous le texte de la directrice de Bios, la magie des annonces automatiques a placé une pub pour ... Getty Images !
;D

Quand tous les photographes du monde seront chez Getty... ::)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Cedric_g le Décembre 02, 2008, 17:21:50
(oui mais avec la pub, Getty perd de l'argent et l'éditeur - moi en l'occurrence - en gagne ;D)
GLaG, la force de BIOS ne réside pas seulement en l'indexation drastique des photographies (qui est à la base réalisée en partie par les photographes mais qui repose sur une vérification systématique avant l'intégration en stock) mais aussi et surtout par la présence d'iconographes très spécialisés, dont certains ont une formation en biologie et peuvent donc répondre à des questions très pointues (par ex. une photo de Bombylius cinerascens, une espèce de bombyle (http://www.aube-nature.com/photo,bombylius-cinerascens,1468,185.php) - mouche très velue - qui est littéralement inconnue des gens non spécialistes des diptères, je cite cet exemple car il faut observer en très gros plan l'insecte pour le différencier des autres variétés dont le très connu grand bombyle - Bombylius major)

Quand un magazine généraliste leur demande une photo de telle espèce précise, par exemple un ours brun, et que les gens de ce mag ne sont pas capables de faire la différence entre ours brun, ours noir et grizzly (ça existe !), et bien les gens du magazine sont bien heureux d'avoir un interlocuteur spécialiste de la question... et de ne pas se retrouver avec une photo qui ne correspond pas à leur article (ça arrive beaucoup plus souvent qu'on ne le croit !!! Aussi bien concernant la faune sauvage que... les animaux domestiques, croyez-moi !)

Voilà la vraie valeur ajoutée d'une agence. Un photographe peut évidemment proposer les mêmes services, mais c'est du temps passé non négligeable...
Didier, excellente ta petite fable ;)  (vais la lier aussi tiens !)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Décembre 02, 2008, 17:49:41
Là, on part sur le débat sur les agences qui à mon avis n'est pas le sujet du fil. Du moins, ce qui est le sujet, c'est la position des agences, pas qui est sérieux et qui ne l'est pas. On parle aussi, comme me l'écrit quelqu'un en mail, de :  « La grandeur d'âme m'étonne toujours quand y figure le nom d'une société exerçant dans le même domaine ».

On pourrait bien sûr rêver à  une charte des agences pour savoir s'y retrouver, mais ça n'est pas facile car chacune a sa spécificité, et donc ses points faibles et forts.

Mais faire une charte sur la photo équitable (tu as raison Henri : quel boulot !) doit être fait à mon avis avec les photographes à la manœuvre, et les acteurs commerciaux en second, et non l'inverse comme ce qui est proposé ici.

Sinon, je suis globalement d'accord avec Guillaume sur des pourcentages justifiés ou non selon le type de boulot fait. Mais certains diront à juste titre que ce n'est pas comme ça qu'on doit calculer : 50 %, c'est le taf commercial. Si les ventes sont là, le photographe est content, et l'agence peut grandir et développer ses compétences. Si le résultat n'est pas ou plus là, ça devient trop pour le photographe et pas assez pour l'agence. Et il semble qu'on en soit là aujourd'hui ?

Le même genre de question se pose dans l'édition. Excusez-moi d'insister avec ce parallèle, mais les problèmes ont précédé ceux de la photo et peuvent donc servir d'exemple. En édition donc, il devient de moins intéressant d'avoir un diffuseur. Pour que ce soit rentable, il faut vendre beaucoup. C'est pourquoi les petites maisons n'ont pas de diffuseur, ou n'en ont plus.

Du coup, l'auteur reçoit moins de droits d'auteur... Conséquence, de plus en plus s'auto-éditent. Alors, c'est pas pareil en photo ?
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: hendrix le Décembre 03, 2008, 12:10:14
 Merci zouaves pour tes remarques à ce sujet, et à tout les autres aussi

Le sujet est très (trop) complexe, j'interviendrai ce soir pour compléter ma pensée....le milieu scientifique est très sensible à ce sujet... et il fait parti des précurseurs dans la notion de "libre de droit"...le débat est quasi quotidien dans notre milieu depuis plusieurs années...Dans notre cas, nous mesurons de manière quotidienne l'influence de l'excès du "non libre de droit"...ok en sciences et en techno c'est pas pareil, mais la situation est suffisamment grotesque (notamment détournement de l'argent publique, donc de vos impôts) qu'elle provoque une grosse prise de conscience dans les plus grosses universités du monde, voir boites.

Le problème c'est que la notion "libre de droit" peut être mal utilisé,comme tout système, voir spolier, pour faire du fric et de manière injuste...les microstosks sont à mon sens un parfait exemple de spoliation de cette notion...surtout que le droit moral, ne me semble pas respecter...Mais l'abondance d'images ne risque t'il pas de créer des images gratuites dans ce système que nous connaissons? Comment doit réagir le droit face à cela? Comment protéger la vision personnel de l'auteur, et comment peut il vivre? Franchement c'est pas simple! Le marché du droit d'auteur à permis de répondre jusqu'à présent à cela...mais cette solution n'est pas parfaite et ne s'adapte peut être pas à la situation de 2008...surtout face à l'appauvrissement général actuel ( et j'insiste la dessus) de ceux qui souhaitent acheter ces droits!!!

Pour moi,  il y a quelques maladresses dans le texte de Catherine. Je suis un peu adepte de la perfection...sur un tel sujet, il faut être le plus rigoureux possible, pour éviter le maximum de maladresse dans les présentations des choses...le texte vient un peu trop du "coeur" pour moi...et la problématique est mal développée en début de texte.

En tout cas l'idée de photo équitable, est un idée à développer! Que cela proviennent d'un commercial, d'un auteur ou de n'importe qui, moi cela me dérange pas ...une bonne idée, est une bonne idée...point...

 [at] plus
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Anne-Laure le Décembre 03, 2008, 15:14:33
Est-ce que, bientôt, ce ne sera pas tout simplement la notion de "travail équitable" qu'il faudra défendre, et ceci ... en France ?!  :o   :-\
C'est vrai que le métier de la photo n'est pas franchement florissant mais quand on voit les autres filières, où ce sont encore toujours les mêmes qui se remplissent tellement les poches de fric que ça débordent mais qui ont besoin d'aide pour ne pas être obligés de licencier leurs employés... on se dit qu'en fait c'est carrément la société qu'il faut passer au karcher !! (ah ah ! et c'est pas dans les banlieues qu'il y a le plus de ménage à faire !!!)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: 222 le Décembre 04, 2008, 10:06:16
Je comprends ce texte ...

mais en même temps, les photographes se soucient-ils des autres quand ils achètent leur matériel au plus bas, hors de France, en fraudant éventuellement la TVA ?

On ne peut pas se plaindre d'un système quand on l'utilise soi même
Aujourd'hui on est tous d'accord pour gueuler si notre boîte délocalise en Chine ou dans les pays de l'Est, mais quand on achète, on ne se soucie pas de où ca vient !

Celui qui achète sciemment un produit qu'il sait fabriqué de façon non équitable  doit comprendre qu'il télécommande, d'"une certaine manière, la main du dirigeant qui délocalise

Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Décembre 04, 2008, 11:11:35
Citation de: 222 le Décembre 04, 2008, 10:06:16
Je comprends ce texte ...

mais en même temps, les photographes se soucient-ils des autres quand ils achètent leur matériel au plus bas, hors de France, en fraudant éventuellement la TVA ?

On ne peut pas se plaindre d'un système quand on l'utilise soi même
Aujourd'hui on est tous d'accord pour gueuler si notre boîte délocalise en Chine ou dans les pays de l'Est, mais quand on achète, on ne se soucie pas de où ca vient !

Celui qui achète sciemment un produit qu'il sait fabriqué de façon non équitable  doit comprendre qu'il télécommande, d'"une certaine manière, la main du dirigeant qui délocalise


Merci pour la leçon mais je ne sais pas s'il y a beaucoup de photographes pros ou d'auteurs qui achètent leur matériel de cette manière, ne fut-ce que pour des raisons pratiques (essai, prêt de dépannage, rapidité d'intervention). En ce qui me concerne, j'ai toujours tout acheté en magasin. Je le regrette d'autant moins que, par exemple, c'est par un magasin que j'ai eu contact avec un éditeur pour mon premier livre photo...
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Cedric_g le Décembre 04, 2008, 13:44:32
Attendez, là c'est un AUTRE problème.

Exemple "pratique" : un p'tit Canon 500/4 L IS USM... Affiché en moyenne à 6400€ en France, 5800€ en Allemagne (je parle des prix moyens). De plus quand on achète HT en Allemagne (ce qui est mon cas vu que ça passe sur mon entreprise en parfaite légalité), on n'avance pas les 19% de TVA, ce qui représente une paille en matière de trésorerie et ce qui monte le delta avec le prix France à l'achat (le montant en euros à sortir) à 1400€ (en moyenne... au pire à 1000€ ce qui vous en conviendrez, est très loin d'être négligeable !)

Réception des colis en 48h, paiement en contre-remboursement, interlocuteurs francophones, reprise de matériel sans aucun problème... Sur du matériel archi connu où il n'y a pas de surprises, QUOI DE PLUS ?
Quand Canon France aura compris qu'il faut arrêter de nous prendre pour des pigeons, alors on fera des efforts. Dernier exemple en date, le 5D mark II affiché 400€ plus cher UNIQUEMENT en France. Pour le reste (trépieds, accessoires, logiciels, matériel informatique) j'achète tout en France et en local quand c'est possible (c.à.d quand je trouve ce que je veux avec un tarif correct et des délais qui ne sont pas démentiels, tout simplement).

Et puis bon, y'a une différence en concurrence commerciale dans la communauté européenne et concurrence déloyale de la part d'entreprises qui ne RESPECTENT PAS la loi (en l'occurrence les microstocks, qui en plus de se foutre du CPI, font du dumping caractérisé et de la vente à perte).
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Daska47 le Décembre 04, 2008, 13:53:10
 :D :D :D
t'es sur d'être sur le bon fil???
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Cedric_g le Décembre 04, 2008, 14:17:35
Bah oui pourquoi ?

Quelqu'un vient de faire allusion à tous ceux qui n'achètent pas leur matos en boutique en France... Je réponds, voilà tout. j'en profite juste pour en remettre une couche à Canon France et aux microchiottes en passant, c'est tout  :D
Titre: Re : Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Matthieu Soudet le Décembre 04, 2008, 15:08:06
Citation de: laurent.f le Novembre 28, 2008, 21:15:37
mais la question reste entière ? comment agir ?
+1
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Cedric_g le Décembre 04, 2008, 15:44:29
Agir...

- bouffer les microstocks sur leur terrain (le web) en mutualisant les moyens au niveau des photographes, notamment en matière de visibilité (tout est possible à ce propos... En fait il y a encore tout à faire !)
- communiquer sur le risque inhérent à l'utilisation des microstocks (aussi bien côté photographe que côté acheteur) voire des banques d'images gratuites (j'ai revu des photos de la tour Eiffel de nuit sur des fournisseurs de photos gratuites...)
- surfacturer les utilisations non autorisées (rien à voir avec la photo équitable mais quelques exemples cinglants et bien médiatiques pourraient faire réfléchir ceux qui se servent impunément et qui croient que le web est une zone de non droit)

On pourrait imaginer que l'UPC (qui a un certain poids) fasse par exemple un gros publipostage auprès d'une liste d'éditeurs, agences de comm', magazines, etc... en leur expliquant clairement quelles sont les conséquences de l'utilisation des microstocks, les risques juridiques encourus, ceux liés à l'image même de leur entreprise en diffusant des informations erronées - s'ils veulent des exemples, j'en ai à la pelle.

Moi quand je vois des magazines féminins qui tirent à 300 000 ex. diffuser une photo de chat avec un titre qui ne correspond pas à l'image, ça me fait franchement rigoler. Ou une entreprise à vocation touristique qui affiche en vitrine des photos d'animaux censés représenter la faune départementale et qui sont d'origine canadienne et introuvables en Europe...

Faudra que je monte un billet sur mon blog à ce propos, tiens... Ce sont des détails, peu de personnes feront la différence, mais pour ceux qui la feront : BONJOUR L'IMAGE  : Ils passent pour des charlots !
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Décembre 04, 2008, 17:48:08
Matthieu, comment agir ?

Cédric a déjà répondu, je veux juste faire remarquer qu'agir et faire sont deux choses différentes que les agités ne comprennent pas. Déplacer des montagnes n'est peut-être pas nécessaire mais déjà informer, écrire, relayer mutuellement les informations, pas seulement ici (microcosme) mais aussi entre nos blogs, partout, c'est agir. J'ai vu que tu participes d'ailleurs.

Dans nos sociétés, il ne faut pas négliger le poids de la simple information. Il ne faut pas se sentir impuissant parce qu'on n'a que notre clavier, car c'est énorme en fait, surtout dans ce monde virtuel largement à l'origine des problèmes de la photo.

Certes, il y aurait bien des choses à dénoncer qu'on ne dénoncera pas par crainte de s'autogriller (je suis bien placé pour savoir ce que ça peut coûter) mais tout finit par se savoir. Je proposais une charte car plutôt que de dénoncer le prix infâme que tel magazine paye textes et photos ou épingler tel mag qui utilise un microstock, il vaudrait mieux décerner des labels à ceux qui jouent le jeu.

En attendant, je fais ce que j'aime : j'écris et j'invite chacun à faire de la même manière ce qu'il sait bien faire à son petit niveau, plutôt que de tenter de lancer des projets d'envergure qui capoteront. Pour la détente, j'ai écrit une petite nouvelle car j'avais envie de remettre certaines pendules à l'heure... [Photo équitable] Zhuaf ou le coup de poker (http://vereeck.romandie.com/post/13253/138649). J'espère que ça vous amusera et que ça fera réfléchir ceux qui n'ont pas d'argent pour payer les photos mais sont salariés.

Pour conclure, rien ne serait pire que de rester passif sous prétexte que nos possibilités d'influence sont dérisoires.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: seb7788 le Décembre 05, 2008, 16:08:07
Il y a un truc qui semble ahurissant, parmi tous les forumeurs, soyons constructifs et pas de faux débats: il y a des pros, des indépendants, des salariés qui travaillent pour des photographes...et des amateurs. En réunissant toutes les connaissances de chacuns, sur les plans juridiques, associatifs, communication, marketing, on pourrait se regrouper sous une association, et créer de fait un label, avec une charte de bonne conduite.

Cela profitera à toute la profession, et pour le consommateur qui poussera la porte d'un magasin de photo, ou qui ira vers un autheur indépendant le fait de l'identifé par un label qualité, ce consommateur sera qu'il confie son besoin, son travail à un professionnel reconnu, qui sait travailler correctement, qui s'est engagé par la charte auquel il adhère d'effectuer ses engagements avec un point d'honneur.

Ceci permettra de tirer les prix vers le haut, car du bon travail reconnu, cela se valorise, en expliquant une démarche qualitative le public concerné est pret a payé. Celui qui cherche juste un tirage de son photophone ira sur le web a bas cout pour cela. Dans ce monde il y a de la place pour tout le monde, mais au lieu de jouer les égoistes, il serait tant de se rassembler autour d'une meme passion, d'une meme envie de travailler, c'est comme assurer son client par un code de bonne conduite qu'il ne sera pas décu du travail qu'il est en droit de recevoir.

Pour cela je suis pret a payer une cotisation annuelle en tant que membre d'un label équitable. La labélisation marche tres bien quand c'est bien encadrée, il n'y a qu'a voir l'essor du BIO, ce sont des produits tres chers, mais qui se vendent bien car le consommateur sait ce pourquoi il achete, une culture artisanale de qualité, il peut en etre pareil pour la photo. Réfléchissez bien tous plutot que d'etre des concurrents a tout prix, soyons simplement confrères, serrons nous les coudes, si vous voulez être encore sur le marché dans quelques années. Un membre l'a dit plus haut, il vaut mieux se partager le gateau plutot que disparaitre avec les miettes.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Jean-Phi le Décembre 05, 2008, 17:06:51
Seb...Je suis pas sur que ca marche ton truc...Tu proposes de faire le label des gens sympa. On paye une cotisation, on s'engage la main sur le coeur a etre gentil avec nos petits camarades et on est un "gens sympa"!

Le but d'un label serait de protéger. Protéger quoi? les photographes? Mais on ne peut pas se protéger du monde! Il faut protéger le talent, la création... Le protectionisme, c'est pas bon, a mon avis. C'est plus efficace d'être acteur (j'ai cru comprendre que c'était la voie que prenaient certains sur ce forum). Etre acteur, c'est beaucoup plus dur aussi...

Le problème, c'est pas les photographes, c'est le prix des photos. Il faudrait donc mettre un label entre ceux qui produisent des images et ceux qui les achetent.

Je vois les problème suivant:
- Vol de photoss
- Amateurs qui donnent leur travail
- Prix des photos trop bas pour en vivre

Un label pourrait résoudre au moins en parti ces problèmes mais il y a un obstacle de taille: Pour que ca marche, le label doit etre connu et reconnu.

Seules des sociétés sérieuses ont le label. Donc celle qui ne l'ont pas sont les autres (les sérieuses qui n'ont pas fait l'effort et les pas sérieuse). Avec un label connu, les sociétés ont tout intéret a avoir ce fameux label. Celle qui ne l'on pas sont "soupsonnable" de ne pas etre serieuse, le production sera donc surveillée par les photographes pour voir si rien est volé (aux photographes de s'organiser pour une veille collective...)

Avec un label connu, on peut communiquer: "Amateur: Regardez la liste des sociétés qui payent les photos et marque votre nom dans leurs publications! Ca vous ferait de l'argent pour du nouveau matos!" Bien sur ca ne règle pas entierement le problème de concurence pro/amateur. Mais ca aide surement a clarifiez un peu la situation et permet surtout de faire de la pédagogie.

Enfin pour le dernier point un label permetrait de mettre vraiement autour d'une table photographe et éditeur. Loin de fixer une grille de prix, ca aurait surement le mérite de mettre en évidence qu'en dessous un certain prix une photo n'est plus rentable pour le photographe.

C'était mon avis personnel mais j'ai peut-etre tout faux...

Jean-Phi
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: xav le Décembre 05, 2008, 17:08:25
Perso, même si je comprends très bien l'objet de ce billet, les inquiétudes du milieu, et que je suis moi aussi "défenseur" de la juste valeur des choses, et notamment des photos, je trouve qu'on tape un peu trop facilement sur le seul amateur qui vend à 1€, et même moins.
N'oublions pas que si ça se vend, c'est bien parceque certains les achètent. Pour moi, les acheteurs sont au moins aussi responsables et c'est peut-être plutôt vers eux qu'ils faudraient se tourner... Pourquoi ne pas leur imposer un forfait minimal d'achat pour la diffusion?

Pour les agences, je connais pas trop (ça m'ennuit dès que j'y pense  ;D ), mais j'aimerais bien savoir ce qu'elles ont changé elles dans leur façon de fonctionner? Le marché de la photo a évolué, c'est indéniable ; les agences ont-elles su, ou savent-elles s'y adapter, l'anticiper, proposer autre chose, d'autres services? Quand je vois l'investissement (et les concessions) que cela supposent pour le photographe, par rapport au peu que cela rapporte à la majorité entre eux, j'ai quand même des doutes sur le fait que leurs difficultés seraient du seul fait des stocks à 1 € (qui, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguité, sont bien de la merde en conserve à mes yeux).
C'est une vraie question, pas de l'ironie.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Cedric_g le Décembre 05, 2008, 17:13:58
La principale valeur ajoutée des agences traditionnelles (spécialisées généralement) c'est justement leur capacité à répondre vite et bien à une demande : en clair, à chercher à la place du client ;)

Ce que ne font pas et ne feront JAMAIS les microstocks.

Des exemples, j'en ai à la pelle (de photos achetées quelques centimes ou quelques euros et... qui ne correspondent pas à ce qu'elles sont censées représenter !) et ceux qui les utilisent passent pour des rigolos, en tout cas aux yeux de ceux qui s'aperçoivent de la chose (et ils sont plus nombreux qu'on ne pourrait le croire...)
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Décembre 05, 2008, 18:36:32
Je vois que le sens de mon petit texte, que je signalais dans mon dernier post, n'est pas passé. Je vais donc l'expliquer autrement.

La photo équitable, d'accord, mais nous sommes face à des gens qui eux, gagnent de l'argent.

Comment ?

En ayant vendu des photos.

Qui a laissé le marché se dégrader ? Les photographes ? Évidemment non. Il y a toujours eu des amateurs et des pros, il y a toujours eu des photos gratuites ou pas chères. Le problème n'est pas là, mais dans le fait que ça se développe.

Les agences sont menacées, c'est certain.

Cédric, tu pointes le bordel que c'est de chercher sur un microstock, ou un peu partout sur le net. Mais une revue s'en fout, car elle préfère payer un icono que des photos !

Donc il ne faut pas compter sur les mags.

Pas sûr que les agences aient le pouvoir suffisant pour imposer quoi que ce soit.

Créer une assoc pour un label ? D'abord, je ne vois pas qui le fera, et ensuite il faut avoir un poids pour que le label ait de la valeur.

Un label simple serait facile à établir :
• pas de photos gratuites, sauf exception motivée
• pas de photos prises en microstocks
• pas de DR
• crédits respectés
• prix minimums... à définir...
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Matthieu Soudet le Décembre 05, 2008, 18:53:45
Très intéressant de vous lire, tous ! Un label... pourquoi pas.. mais ça demande l'initiative de quelqu'un qui, comme le dit Zouave, a du poids !

Bon, quoi qu'il en soit , vous vous débrouillez comme vous voulez, mais je veux que d'ici à ce que je devienne professionnel, la situation de photographe soit devenue idyllique ;D ;D ;D
Titre: Re : Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: hendrix le Décembre 05, 2008, 18:54:25
Citation de: xav le Décembre 05, 2008, 17:08:25
Perso, même si je comprends très bien l'objet de ce billet, les inquiétudes du milieu, et que je suis moi aussi "défenseur" de la juste valeur des choses, et notamment des photos, je trouve qu'on tape un peu trop facilement sur le seul amateur qui vend à 1€, et même moins.
N'oublions pas que si ça se vend, c'est bien parceque certains les achètent. Pour moi, les acheteurs sont au moins aussi responsables et c'est peut-être plutôt vers eux qu'ils faudraient se tourner... Pourquoi ne pas leur imposer un forfait minimal d'achat pour la diffusion?

Mais pourquoi une image ne couterait elle pas 1 euros? Surtout aujourd'hui avec l'abondance d'image! Dans une logique libérale ce n'est pas du tout inconcevable....remarque choquante, mais c'est cela le monde actuel non??


Titre: Re : Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: hendrix le Décembre 05, 2008, 19:04:10
Citation de: xav le Décembre 05, 2008, 17:08:25

Pour les agences, je connais pas trop (ça m'ennuit dès que j'y pense  ;D ), mais j'aimerais bien savoir ce qu'elles ont changé elles dans leur façon de fonctionner? Le marché de la photo a évolué, c'est indéniable ; les agences ont-elles su, ou savent-elles s'y adapter, l'anticiper, proposer autre chose, d'autres services?


Je pense que c'est la notion d'un "service rendu" qui pourra améliorer la situation...

Titre: Re : Re : Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: xav le Décembre 05, 2008, 21:41:46
Citation de: hendrix le Décembre 05, 2008, 18:54:25
Dans une logique libérale ce n'est pas du tout inconcevable....remarque choquante, mais c'est cela le monde actuel non??

On est pas forcé d'accepter tout et d'être fataliste.... Est-ce parceque le monde actuel est comme ça qu'il faut s'en réjouir et se dire que c'est la norme pour les décennies à venir?
Pourquoi pas 1€? Tout simplement car ce n'est pas ce que cela coûte.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Décembre 06, 2008, 13:05:21
Malheureusement oui car si j'ai bien compris, la loi interdit seulement la REVENTE à perte. Ça concerne donc les intermédiaires et commerçants, mais je ne pense pas le producteur, qu'il s'agisse de lait ou de photo. Si quelqu'un a des infos, ce serait intéressant.

Par contre j'ai vu que l'avocat de l'UPC parle d'une vente qui n'existe pas si le prix est trop faible, si j'ai bien compris. C'est un concept que je ne connaissais pas mais qui pourrait être intéressant, non ?
Titre: Re : Re : Re : Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: hendrix le Décembre 06, 2008, 13:46:54
Citation de: xav le Décembre 05, 2008, 21:41:46
On est pas forcé d'accepter tout et d'être fataliste.... Est-ce parceque le monde actuel est comme ça qu'il faut s'en réjouir et se dire que c'est la norme pour les décennies à venir?
Pourquoi pas 1€? Tout simplement car ce n'est pas ce que cela coûte.

D'accord...mais imagine un professeur dans un labo, avec un budget qui chaque année se réduit (malgré l'obtention de contrat)...pour illustrer un livre va t'il voir une agence?

Voici son environnement:  le système de licence en informatique, il connait bien...Matlab,etc,etc...cela coute une ruine, c'est cher, jusqu'à 50% de son budget...De plus, l'accès aux publications sont payantes, ce qui représente un budget de plus en plus lourd (car, comme par hasard les journaux se multiplient, parfois aux prix d'une diminution de la qualité)!
Pourtant l'état s'endette, et souhaite réduire le budget de l'éducation nationale ??!! c'est un comble car il faut bien comprendre que ces logiciels  ou de revues payantes, vivent en grosse partie, voir de manière exclusive, du marché public justement (même aux USA, les milliards injectés pour l'armée, finance finallement plein de chose)...

C'est tellement cher que même certains industriels aujourd'hui limitent ce genre d'achats...devant cette état de fait: "nous ne somme plus riche", et bien les solutions suivantes se sont développées:

- les logiciels libres (qui ne veux pas dire gratuit) ...surtout lorsque les Vistas, ou autre logiciels propriétaires, ne te permettent plus de faire tourner certains programmes de manips!!!!Ces solutions se sont multipliées dans toutes les universités du monde...et cela à même créer des richesses ?! Pour la photo, adobe ou autre, restent bien meilleurs que les logiciels libres en 2008, mais est ce que ce sera toujours le cas dans 10 ans???

- Pour le revus internationales l'évolution est la suivante:  le scientifique payent un service à une revue pour ce faire publier, en contre partie la revue est accessible gratuitement pour tout le monde à travers le monde...le monde a accès à l'information, finalement c'est bien un service public!!! Est ce que c'est mieux...je sais pas du tout...Mais au moins l'argent public sert à la diffusion du savoir, et non au détournement d'argent public, et la revue continue de vivre...mais si le financement public s'effondre  ;D

Pour la photo?  L'informatique, le numérique et internet a crée encore plus de facilités d'échanges et donc l'image est devenu abondance...ce qui était rare il y a 20 ans, ne l'est plus (ou semble plus l'être pour des milliers de personnes)...c'est faux?  en tout cas c'est une impression que j'ai....

Pour moi,Ceux qui vivent de la photo doivent devenir salarié d'entreprises liées au monde de l'image (agence ou autre) pour proposer des services de qualités! C'est, il me semble, la seule solution...certains photographes le font déjà...L'image libre de droit dérivé du système Linux, proposent déjà des milliards d'images...Si cela suffit à monsieur X, pourquoi irait il voir ailleurs??

Parfois cela ne correspond pas du tout à la demande...c'est là que, les photographes souhaitant vivre de la photo doivent intervenir...Par exemple le professeur déjà cité en début de paragraphe: il est prêt à payer plus de service provenant d'un photographe mais moins de droits d'auteurs pour l'utilisation de cette image pour une diffusion! Cela existe déjà pour les missions scientifiques, ou autre...
Pour l'industriel, c'est pareil, surtout dans le contexte actuel de baisse des crédits!!

Pour moi le rôle de l'agence est de regrouper cette excellence, ce savoir et proposer les services de plusieurs photographes.
Cela doit être son rôle! Je préfère dire : un service équitable!  Les sites internet des agences doivent être alors excellents, très précis, et les agences doivent répondre à des besoins spécifiques...etc, etc...Elles commencent déjà à faire cela...

Par contre l'achat du droit d'exploitation d'une image n'est plus un moyen de gagner de l'argent...c'est ainsi! Surtout lorsque la population, l'éducation et l'industrie payent des sommes non négligeables pour du fonctionnement diverse: info ou autre! Non, nous ne sommes plus riche!  En contre partie il faut augmenter le prix du service...Un service équitable !

Je suis bien conscient aussi que devant ce problème, beaucoup souhaitent ensuite diminuer les droits des auteurs, ou autres, pour ce faire, encore une fois, un max de tunes...Ou bien pire maitriser l'information. mais là ce n'est plus tout à fait le même débat...Comment protéger le droit moral sur internet...La aussi les agences doivent être les garantes d'une certaines "étiques" est de respect de l'œuvre...est ce que cela doit il être aussi payer?  Je sais pas...mais cette protection de l'œuvre doit être aussi pris en compte dans le prix de ce service.

[at] plus

Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: Zouave15 le Décembre 06, 2008, 15:11:22
Tu soulèves des points assez délicats qui tapent là où ça fait mal.

Mettons de côté un aspect marginal dans le débat, je ne suis pas d'accord pour dire qu'il n'y a plus d'argent : il est ailleurs. Il s'agit plutôt d'un problème d'offre et de demande.

Ce que tu soulèves pour la photo a déjà eu lieu pour l'écrit : la plupart des boulots où l'on écrit sont salariés, devraient l'être ou sont en passe de le devenir (journaliste, comm, technicien de l'écriture, nègre). Reste uniquement les auteurs de livres à être rémunérés au pourcentage, et encore, ça se resserre autour du roman.

En photo, on refuse de le faire, mais en effet il faudrait/faudra distinguer la photo utile de la photo créative. La première est vouée à ne plus rien valoir et à être faite par des salariés à plus ou moins court terme, je suis assez d'accord avec toi. La seconde devra être vendue plus cher pour continuer à exister, mais il faudra aussi être plus sélectif.

Actuellement, on a tous tendance à élargir notre base photo dans l'espoir de vendre plus. C'est ce que j'ai fait : je suis passé en un an de 25 photos sur internet à 2 500... et je n'ai jamais aussi peu vendu. Conclusion, il vaudrait sûrement mieux sélectionner davantage, ne mettre que ce qui est vraiment personnel, et le vendre plus cher ? Je ne sais pas.

Remarquons au passage que ça revient à vendre une photo selon sa valeur artistique, ce qui est contraire aux normes actuelles.

Je ne sais pas si la photo évoluera comme l'écrit. C'est hélas probable. Alors vois ce qu'il reste de la création : en France par exemple, quelques dizaines d'auteurs à tout casser, les autres n'existant que pour le mini cercle de ceux qui les connaissent. Je trouve que la qualité en a pris un sacré coup (d'ailleurs je ne lis plus) mais d'autres pensent peut-être l'inverse.

Il reste au milieu de tout ça des tas de trucs hybrides : les auteurs (écrit ou photo)  qui marchent bien ont souvent plusieurs cordes à leur arc et ainsi peuvent intervenir dans diverses occasions : conférence, salon, jury de concours, représentation d'un sponsor, événementiel, formation, article, etc. Tout cela revient à dire comme tu dis que la photo ne vaut rien, car ce qui est payé est ce qui est autour.

C'est entre autres pour ça que dans un autre fil j'encourageais (nous étions nombreux à le faire) Mathieu Soudet à poursuivre ses études et multiplier ses compétences au lieu de se lancer le plus vite possible.

En fait l'idée sous-jacente derrière tout ça c'est que le talent créatif ne vaut rien. Au fond, c'est comme les idées : on ne peut pas les protéger, elles ne valent rien en elles-mêmes, ce sont leurs débouchés ou la manière de les mettre en perpective qui sont rémunérateurs.
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: hendrix le Décembre 06, 2008, 17:04:11
   On est d'accord....concernant la richesse, c'est aussi un problème...mais tu as raison, de toute façon, si on a plus rien, on ne peut plus rien acheter...c'est un autre débat  ;)

   Sinon ce sont les conséquences de l'abondance de l'information qu'est bien le problème et le net favorise cela. Il y a une abondance de journaux, de nouveaux diffuseur,etc,etc...La quantité d'information a ainsi explosé! La publication de travaux d'excellence augmente, mais aussi l'augmentation de bouses...Le gain c'est : c'est l'audience pour la télé, le journal ou le photographe, ou l'indice de publication pour un scientifique!
   
   Nous sommes tous condamner à cela: que notre idée, info, ou travail soit Lu, et avec la plus grande audience possible...et parfois notre travail doit présenter une nouvelle idée, susceptible d'apporter un nouvel intérêts!

  La question est comment proposer une banque d'image représentatives de très gros travail? adhérer au système "google", ou au système "microsoft"??

  On a pas le choix, on doit accepter la libre diffusion de tout ( si c'est vraiment le cas)...dans un monde libre c'est la meilleure des solutions....devant l'abondance d'informations, on doit guider le citoyen vers l'information...et si possible juste...L'idée d'image équitable et alors peut être un argument. j'adhère... il y a des spécialistes reconnus qui font parties de Bios, et peuvent donner des images représentatives de la nature des choses et avec une grande qualité...mais pour faire passer ce message, doit t'on continuer à empêcher une certaine "libre diffusion" de ce savoir, avec le  risque de ce faire dépasser par les champions de la distribution de l'information? Doit on alors encore dépenser des sommes considérables en com ou faire du lobbyisme pour influencer certains industriels ou décideur à modifier les codes de recherche (ce que fait google en chine) ?? et d'ailleurs qu'est ce qu'une bonne infos?? l'enjeu actuel et là, et peux amener à des grosses dérives...

Le problème est franchement complexe...



 
 
   
Titre: Re : POUR UNE PHOTO EQUITABLE
Posté par: kochka le Décembre 07, 2008, 15:04:25
Faut pas rêver, le prix est fonction de la rareté et du maximum qu'est prêt à y mettre l'acheteur.
La théorie de la valeur travail est bien morte.
S'adapter ou périr. Ce peut être regrettable, mais il n'y a pas d'autre choix.
Et ce choix nous l'avons tous fait indirectement en refusant de payer le prix de production chez nous, incorporant notre protection sociale, pour nous couvrir de made in ""pays pauvre à 1$ par jour"

N'oubliez pas les révoltes passées
- des tailleurs lorsque sont apparu le machines à coudre,
- des tisserands lorsque sont apparus les métiers à tisser,
- des peintres, devant la photo.
Ils ont tous disparu ou se sont réorientés.
Qui d'entre nous n'a pas fait de photos de mariages gratos , plutôt que d'embaucher un pro?
L'électronique a remplacé le métier et n'importe quel boitier est capable de poser juste et de faire un Fill-in au flash.
Reste l'image rare. Mais qui est prêt à payer pour la voir lorsque 50 photophones auront la même image mais floue et gratos?
Triste, mais inévitable.