Paris, dimanche 1er mai 2022. Ce bel après-midi ensoleillé me donne l'occasion de faire une balade en rollers. Je décide de rejoindre la place de la République d'où est parti en début d'après-midi le traditionnel défilé du 1er mai.
01. J'arrive un peu tard, sur le coup de 17h00 et le cortège a déjà complètement quitté la place. Boulevard Voltaire, je rattrape rapidement les derniers manifestants et m'attarde sur ce cinéaste à la caméra délicieusement surannée.
02/03. Mais très vite, je découvre des scènes inattendues, comme ce Mac Donald totalement saccagé.
04/05. Toutes les devantures pouvant être rattachées à un pouvoir financier sont systématiquement vandalisées. Un distributeur de billets a même été détruit.
06/07. Tout ce qui peut représenter la richesse est visé. Les manifestants regardent interloqués les dégâts. Les agences immobilières sont pillées, tout ce qui est matériel coûteux est détruit et jeté à même la rue. Les « forces de la haine » titre un magazine involontairement prémonitoire.
08/09. Certains commerçants sont présents et constatent le désastre. Je ne sais pas s'ils sont arrivés après ou bien s'ils ont eu à subir physiquement l'assaut des black blocks, à la merci de leur fureur.
10/11. La violence des blacks blocks n'a rien épargné. Que peut représenter une agence de voyages ? Ce supermarché bio a-t-il été ciblé comme symbole des commerces à bobos ou bien comme simple proie pour des pillards opportunistes ?
12/13. La fin de cortège défile malgré tout, sans enthousiasme, dans une ambiance amère et tendue.
14/15. En fait, c'est bien un déchaînement de violence aveugle qui a embrasé le boulevard Voltaire.
16/17. Les façades comme le mobilier urbain en portent encore les stigmates. Des pans de murs ont été démolis à coup de masse, gratuitement. Même les vitrines vides d'un commerce désaffecté ont été brisées.
18/19. Dans un premier temps, les restes des gaz lacrymogènes m'empêchent de rejoindre la place de la Nation. Le cortège attend, désuni.
20/21. Les photographes professionnels qui en reviennent sont lourdement équipés, tout comme les forces de l'ordre.
22/23. La place de la Nation est tenue par un dispositif impressionnant.
24/25. Soudain, une charge est déclenchée pour une interpellation. Toutes les interventions de la police sont filmées au plus près par les manifestants.
26/27. Même si la manifestation semble désormais calme, la tension est présente.
28/29. Dans la confusion, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Ici, un pompier intervient sur un feu de poubelle.
30. Je ne l'ai appris que le soir en rentrant, mais l'un d'entre eux avait été attaqué pendant la manifestation lors de son intervention sur un feu.
31/32. En cette fin d'après-midi, les derniers manifestants se dispersent lentement.
33/34. Quitter la place n'est pas une mince affaire. La plupart des accès et sorties sont bloqués.
35. Il n'y a pas d'autre choix que de faire la queue aux rares sas de sortie où tout le monde est fouillé avant de quitter la place.
36. Le retour le long des quais permet de retrouver enfin l'insouciance naturelle d'un beau dimanche de printemps.
En 2012, j'avais aussi suivi en rollers le défilé du 1er mai. Par la mobilité que cela apporte, les rollers donnent une grande liberté pour suivre ce type d'événement. Comme cette année, la fête du travail avait lieu par une belle journée ensoleillée et l'élection présidentielle lui donnait un enjeu politique supplémentaire.
Quel contraste cependant entre ces deux défilés du 1er mai ! En 10 ans à peine, nous sommes passés d'un défilé folklorique et festif à une ambiance plombée par la violence et la colère. La différence avec le reportage que j'avais effectué à l'époque est vraiment saisissante. N'hésitez pas à y jeter un coup d'œil sur mon site (https://rozennrv.synology.me/responsive//03-20120501_defile.php).
Merci de m'avoir suivi jusqu'au bout.
C'est dommage de ne retenir que les vitrines cassées, résultat de l'action d'une toute petite minorité.
Mais là où je te rejoins, il est devenu très difficile de manifester sans que ce type d'incidents ne se produise.
Super reportage. Bravo Hervé.
Citation de: rsp le Mai 02, 2022, 18:07:54
C'est dommage de ne retenir que les vitrines cassées, résultat de l'action d'une toute petite minorité.
Mais là où je te rejoins, il est devenu très difficile de manifester sans que ce type d'incidents ne se produise.
On peut retenir que ce seront nos impôts qui serviront à payer les dégâts.
Il ne faut jamais oublier que l'État, c'est nous tous.
joli reportage,merci du partage.
Du bon boulot, équilibré et informatif, merci ! :)
Jolie reportage
Poutine va arranger tout ça. >:D
Citation de: Crinquet80 le Mai 02, 2022, 20:07:02
Du bon boulot, équilibré et informatif, merci ! :)
Pareil
Merci à tous ceux qui ont laissé un message. C'est toujours encourageant pour partager ses images. :)
Citation de: rsp le Mai 02, 2022, 18:07:54
C'est dommage de ne retenir que les vitrines cassées, résultat de l'action d'une toute petite minorité.
Mais là où je te rejoins, il est devenu très difficile de manifester sans que ce type d'incidents ne se produise.
Je partage ce constat. Le reportage que j'avais fait il y à 10 ans pour la fête du travail à Paris, donc à peu près dans les mêmes circonstances, décrivait une ambiance totalement différente : Défilé du 1er mai 2012 (https://rozennrv.synology.me/responsive//03-20120501_defile.php)
Cette évolution est vraiment regrettable.
Bon travail, merci
.
Citation de: Arnaud17 le Mai 02, 2022, 18:21:29
On peut retenir que ce seront nos impôts qui serviront à payer les dégâts.
Il ne faut jamais oublier que l'État, c'est nous tous.
Je ne demande pas d'oublier ces dégâts, je trouve dommage de ne pas voir illustrer le sujet principal qui est une manifestation de revendications syndicales.
24.000 manifestants qui revendiquent pour leurs conditions de travail ou le climat, 100 excités qui pensent renverser le capitalisme en cassant des vitrines...
Citation de: Noir Foncé le Mai 03, 2022, 10:03:50
Merci à tous ceux qui ont laissé un message. C'est toujours encourageant pour partager ses images. :)
Je partage ce constat. Le reportage que j'avais fait il y à 10 ans pour la fête du travail à Paris, donc à peu près dans les mêmes circonstances, décrivait une ambiance totalement différente : Défilé du 1er mai 2012 (https://rozennrv.synology.me/responsive//03-20120501_defile.php)
Cette évolution est vraiment regrettable.
Merci !
Je retrouve dans ton reportage de 2012 les photos manquantes dans celui de 2022.
Mais toutes sont bien réalisées.