"Faire un livre" a toujours été la manière de diffuser mes images qui m'attire le plus (plus que les sites internet, les expositions, les concours).
Un afflux récent (discussions sur des forums, plusieurs mails reçus) de questions sur le sujet m'a incité à me lancer dans une série d'articles sur le sujet : "comment ça marche l'édtion", "comment faire éditer un livre de ses photos"...
Voici l'article introductif, je vais essayer de compléter (pas forcément dans l'ordre) d'un ou deux articles par chapitres dans les semaines qui viennent...bien évidemment les questions, compléments, discussions sont les bienvenus ici et sur le blog !
http://guillaumelaget.wordpress.com/2009/11/04/comment-editer-son-livre/ (http://guillaumelaget.wordpress.com/2009/11/04/comment-editer-son-livre/)
Merci GLaG pour cet article, et ce fil.
Je lisais récemment un papier d'un éditeur belge qui remarquait qu'en vingt-cinq ans, on a multiplié à peu près par vingt-cinq le nombre de titres de livres de photos mis annuellement sur le seul marché francophone. S'il se félicitait par ailleurs que le vivier potentiel d'acheteurs de tels livres a sans doute triplé, voire quadruplé, le nombre d'exemplaire vendu a par contre été réduit par cinq ou six ! Avec les conclusions que cela suppose...
Moi qui vit a l'étranger, je suis toujours étonné de voir une fois l'an de retour en Europe le nombre invraisemblable de nouveaux livres photos sur les présentoirs des grandes librairies (je parle de vrai livres photos, pas de ces ouvrages qui vont tout vous apprendre en 5 minutes sur la photo numérique...). J'en suis bien évidemment ravi mais je remarque aussi que de plus en plus de livres photo sont de format de plus en plus petits (le seul format poche sera-t-il bientôt la norme?), comportant de mois en moins de pages, et bien souvent munis d'une couverture souple. Pourquoi pas, si cela permet de diminuer les coûts d'impression (et le prix de vente) et de permettre au plus grand nombre d'être publié. Mais bien souvent, j'ai le sentiment que de tels livres se perdent dans la masse et finissent bien vite dans les caves, parmi les invendus.
Une question dés lors (ou plutôt un sujet de débat...): pour celui qui désire être édité (et donc reconnu comme photographe), vaut-il mieux attendre et attendre encore dans l'espoir, peut-être vain, d'une édition de qualité qui mette réellement en valeur son travail ou d'un ouvrage plus modeste qui risque de passer totalement inaperçu?
Amicalement,
Je partage ton constat : le nombre de livres disponibles augmente...Mais j'ai l'impression aussi que la qualité "artistique" (je vais me faire démolir en employant ce terme pour une livre de photo de paysage figuratif...disons la variété des lumières et des cadrages, l'originalité des sujets, ..) augmente, et que souvent des bons livres photos d'il y a 20 ans ne passeraient plus du tout aujourd'hui (lumières dures, cadrages approximatifs, ...).
Et par ailleurs même aujourd'hui je préfère certains livres moyennement réalisés avec un sujet ou des images originales à des livres "de qualité", superbement réalisés, mais dont l'intérêt est au final médiocre (je ne citerai pas de nom, mais j'ai pas mal d'exemples en tête dans le domaine du livre de montagne).
Enfin là je parle plutôt côté "acheteur" en disant cela.
Du point de vue du photographe, je pense qu'il n'y a pas de réponse universelle...attendre indéfiniment ou bien profiter des occasions qui se présentent sans être trop exigeant...à chacun de répondre.
Je ne suis pas sûr déjà qu'un "beau livre" passe moins inaperçu : il n'y a pas que les petits livres qui passent au pilon...et au final c'est surtout l'intérêt et l'originalité du sujet qui va assurer la vie de l'ouvrage, il vaut mieux à mon avis un livre "seul dans son domaine" mais réalisé comme on peut (par exemple format moyen, couverture souple, ...) qu'un 20eme beau livre qui rejoint les 19 précédents sur un sujet rebattu.
De mon côté j'ai plutôt pris le parti de faire des ouvrages quand l'occasion se présentait et je m'en réjouis :
- livre auto-édité, petit format (mais couverture rigide) : gros succès à petite échelle, il m'a bien fait connaître sur le Vercors ; et 5 ans après on le trouve encore en librairie sur le massif car aucun autre livre ne traite du même sujet ;
- livret sur la photo de nuit : s'apparente plus à un dépliant, pas un gros succés, mais ça fait "carte de visite" pour présenter mon travail sur ce thème...en attendant un ouvrage plus conséquent peut-être ;
- la collection "Vercors", "Chartreuse", "Ecrins" et d'autres à sortir bientôt : c'est un intermédiaire.
Livre format A4 - 128 pages, couverture rigide, jacquette, impression locale et de qualité (imprimerie des Deux Ponts à Grenoble) mais par ailleurs qui pourrait être "plus parfait" avec plus de temps (coquilles, optimisation une à une des images, ...). Mais l'éditeur à estimé qu'avec ce compromis, il pouvait le vendre à moins de 30 euros (et de fait, la collection marche très bien), alors que le même type d'ouvrage, sans compromis, coûterait 45 euros et aurait du mal à trouver son public.
Sur un livre à sujet régional c'est à mon avis inévitable de faire ces compromis si on n'a pas déjà un nom ; en revanche pour certains livres à sujet plus artistique (je pense à l'ouvrage de Stéphane Hette récemment sorti, par exemple !) il me semble qu'il est indispensable au contraire que la réalisation soit absolument parfaite (et dans le cas de ce livre-là elle l'est !) car les acheteurs seront plus aisés (ce n'est pas un cadeau souvenir que l'on ramène d'un séjour en montagne) mais aussi plus exigeants.
Merci pour ces articles GLag, et j'attends la suite !
Au sujet des tirages et du reste, il en va de même pour les livres photos et tous les autres styles. Aujourd'hui, le nombre de titres augmente, le tirage baisse, et les ventes également.
C'est un peu inéluctable : ce qui coûte le plus cher est la commercialisation. L'éditeur ne peut le faire que sur une nouveauté. Le livre ne sera donc retiré que s'il a trouvé un public qui le défend, c'est rare, et exceptionnel en photo (à ma connaissance : uniquement les ouvrages régionaux). Même pour YAB, il est plus rentable de faire un nouveau livre qu'un retirage.
Pour un auteur, comme me disait le directeur artistique des éditions du Chêne, ce qui compte et le plus difficile n'est pas de sortir le premier livre ; ni le second ; déjà un peu le troisième, et ainsi de suite. Il voulait dire par là que vu le marché, sortir un premier livre chez un grand éditeur, livre qui a toute chance de ne pas marcher, est un suicide : on est ensuite grillé dans tout le milieu. Il est préférable de sortir divers livres, et sur la durée on peut alors séduire un plus grand éditeur. On a une antériorité, un nom (même peu connu, c'est mieux que zéro).
Quant à la couverture souple, ce n'est pas une question de coût mais de choix, car c'est « tendance ». La couverture rigide fait « scolaire » ou manuel ancien.
Le vraiment gros conseil à donner aux photographes : si vous avez des possibilités, saisissez-les, même s'il y a à redire (par contre, ne signez rien d'ennuyeux - lisez mes articles avant...). Visez surtout les livres régionaux, qui se vendent plus facilement et ont une durée de vie longue. Un ouvrage lié à un événement (mon « Cézanne », par exemple) peut fonctionner mais ne sera pas un long-seller. Pour un livre plus personnel, je conseille une forme d'auto-édition, car le pilon serait insupportable.
Et si vous n'avez pas un nom connu ou un cercle, ne nourrissez pas d'illusion (j'ai écrit ça, plus général mais qui s'applique à la photo : http://vereeck.romandie.com/post/13253/170880)
Citation de: jakartien le Novembre 07, 2009, 02:17:56
Merci GLaG pour cet article, et ce fil.
Je lisais récemment un papier d'un éditeur belge qui remarquait qu'en vingt-cinq ans, on a multiplié à peu près par vingt-cinq le nombre de titres de livres de photos mis annuellement sur le seul marché francophone.
et de l' autre coté ,la durée de vie d' un livre est passé sous la barre des 4 ou 5 mois .....
je ne comprend pas au final l' intérêt de prendre tant de risques à sortir tous ces bouquins alors que peut-etre 70% du tirage irait au pilon ???
De la difficulté de trouver le bon tirage des bouquins même si avec le numérique les frais fixes de certains postes initiaux sont moindres qu' avant
Pour l'auteur il est clair que l'intérêt est rarement directement financier : sur un tirage moyen de 2000-3000 exemple il n'est même pas sûr de rembourser les frais de prise de vue avec ses droits. Mais il y a bien sûr le fait d'avoir fait un ou plusieurs livres et de voir édité un travail, un sujet qui tient à coeur. Et puis toutes les retombées en commandes ou vente de droits...De ce point de vue j'ai été marqué par une gros achat de droits de repro arrivé quelques mois après la sortie de mon premier livre de la part d'un organisme qui n'avait jamais répondu avant à mes propositions de collaboration, par tous les gens qui m'ont commandé un tirage (particuliers) ou une cession de droits (organismes, entreprise) parce qu'ils m'ont connu par le livre.
Pour les éditeurs : ils doivent bien y trouver leur compte au final :
- même avec une partie du tirage au pilon, perdent-ils de l'argent sur le livre ?
- les livres financés en grande partie par subvention,
- l'effet "collection" qui aide à gagner de la place sur les rayons, et d'avoir plusieurs livres peu rentables qui "boostent" un gros succés (par forcément prévisibles à l'avance : l'éditeur ne devine pas toujours ce qui marche ou pas, il n'y a qu'en essayant rien qu'il est sûr de ne rien vendre)
- ... autres raisons auxquelles je ne pense pas...
Citation de: GLaG le Novembre 07, 2009, 22:36:06
Pour l'auteur il est clair que l'intérêt est rarement directement financier : sur un tirage moyen de 2000-3000 exemple il n'est même pas sûr de rembourser les frais de prise de vue avec ses droits. Mais il y a bien sûr le fait d'avoir fait un ou plusieurs livres et de voir édité un travail, un sujet qui tient à coeur.
Bjr,
votre phrase m' interpelle quand même ....
ne pourait-on pas parler comparer cela à la satisfaction d' autres de voir leurs photos 'pillées' gratuitement (ou presque sur les microdaubes) : ais-je tort ?
je sais que je suis un preu provoc mais c' est la différence entre le 'traietement' de l' auteur et celui d' autres maillons de la chaîne qui me 'Dérange'
Good shots
Citation de: jm_gw le Novembre 09, 2009, 12:48:41
je sais que je suis un preu provoc mais c' est la différence entre le 'traietement' de l' auteur et celui d' autres maillons de la chaîne qui me 'Dérange'
Contrairement aux apparences, le traitement de l'auteur n'est pas si mauvais que ça, du moins si l'éditeur est honnête (hélas, assez rare) :
Editeur : 35 % (imprimeur : 10 %, auteur : 10 %)
Diffuseur : 30 %
Libraire 35 %
Mais l'éditeur paye 10 % à l'auteur sur le prix total, ce qui fait en réalité 30 % de son chiffre. Il paye l'impression, en moyenne 10 % du total, donc là encore 30 % de son chiffre. Donc son pourcentage réel une fois déduit impression et droits d'auteur est de 10 % : plus pour les grands éditeurs, moins pour les petits.
C'est la raison pour laquelle beaucoup de livres (notamment photos) ne peuvent être faits sans prise en charge de l'impression par une entreprise, le conseil général : ça explique bien des choix éditoriaux.
Avec ses 35 % le libraire doit payer personnel et magasin en ville. Peu de libraires vivent bien.
Le diffuseur est le seul qui gagne, d'autant plus qu'il facture les retours. À la limite, il a intérêt à ce que le livre ne marche pas.
Les imprimeurs gagnent peu, la plupart ont déposé leur bilan, il reste des grands bien équipés.
donc pour répondre à ta question, le seul moyen de gagner sa vie dans l'édition, qu'on soit auteur, éditeur, imprimeur, libraire : vendre beaucoup. ce qui passe par avoir beaucoup de titres.
Conclusion pour un auteur : publier le plus possible de titres, en espérant que certains cartonnent. Et si tous continuent à se vendre même lentement, quand tu as 10 livres, tu touches au final plus qu'avec un seul, même s'il marche pas mal, car tu touches des droits tous les ans.
Ceci à condition d'avoir bien choisi son éditeur car peu exploitent les livres plus de 2-3 ans.
Citation de: jm_gw le Novembre 09, 2009, 12:48:41
ne pourait-on pas parler comparer cela à la satisfaction d' autres de voir leurs photos 'pillées' gratuitement (ou presque sur les microdaubes) : ais-je tort ?
Je ne vois pas bien le rapport ?
Le photographe ne gagne pas des masses avec ses livres (5 à 10% de droits, en gros) mais les autres non plus : l'éditeur laisse 50 à 60% au diffuseur, et sur ce qui reste il doit payer l'auteur, l'imprimeur, la maquette, ...
Les libraires ont une marge de 30% en général...mais ils paient les salariés, le local en centre-ville, ... Et ces dernières années on voit beaucoup de libraires arrêter...
Sur le diffuseur, je ne sais pas trop si la marge est forte ou pas, je ne connais pas assez.
Comme le dit Didier, c'est plutôt sur la quantité de livres et sur, dans le lot, quelques succès plus importants, que l'éditeur comme le photographe qui s'y retrouver.
Citation de: GLaG le Novembre 09, 2009, 19:14:25
Je ne vois pas bien le rapport ?
Le photographe ne gagne pas des masses avec ses livres (5 à 10% de droits, en gros) mais les autres non plus : l'éditeur laisse 50 à 60% au diffuseur, et sur ce qui reste il doit payer l'auteur, l'imprimeur, la maquette, ...
Les libraires ont une marge de 30% en général...mais ils paient les salariés, le local en centre-ville, ... Et ces dernières années on voit beaucoup de libraires arrêter...
Sur le diffuseur, je ne sais pas trop si la marge est forte ou pas, je ne connais pas assez.
Comme le dit Didier, c'est plutôt sur la quantité de livres et sur, dans le lot, quelques succès plus importants, que l'éditeur comme le photographe qui s'y retrouver.
10% de DA ??? si livre uniquement photos car sinon ca ne serait pas plus souvent du 4 ou 5% ?
Oui effectivement, j'ai eu connaissance d'auteurs qui touchent 3% et d'autres 14% pour la partie "photo" (je ne parle pas de "célébrités" qui peuvent sans doute négocier plus ;)). Mais globalement le chiffre de 10% pour l'ensemble des droits d'auteurs (texte+photo) me semble assez représentatif. Il me semble que le photographe en aura la plus grosse partie dans un livre où la photo est prépondérante..et peut en avoir bien moins si le sujet principal est le texte (guide pratique, topo illustré, ..).
Mais peut-être que toi ou d'autres avez des chiffres différents, c'est bien possible (surtout qu'à peu près toutes mes infos sont dans les domaines nature/paysage).
Si vous avez lu mon post, vous comprendrez pourquoi le % est ce qu'il est, et pourquoi l'éditeur les négocie au % près. À ma connaissance, le max pour une vedette est de 16 % mais l'éditeur irsque alors de perdre de l'argent.
En gros, se souvenir que pour l'éditeur, il faut multiplier vos droits par 3 (puisqu'il touche un tiers du prix du livre). Donc :
- 4 % = 12 % de son CA
- 10 % = 30 % de son CA
- 16 % = 42 % de son CA
Le taux des droits est un faux problème et il y a bien plus important à regarder : le contrat, le tirage initial, la diffusion, la promotion.
De toute façon, l'éditeur ne se ruinera pas : plus le % de droits d'auteurs est élevé, plus il y a de probabilité qu'il truande (sachant qu'il vous déclarera ce qu'il veut)
J'ai lu votre article et je pense qu'il faut mettre en garde contre l'autoédition. Connaissant un peu le milieu des éditeurs et des libraires, il est bon de connaître certaines choses. Si vous essayez de démarcher un libraire pour qu'il vende votre livre financé par vos propes deniers,il vous prendra pour un doux naïf. Il vous proposera de prendre votre livre en dépôt vente et de lui accorder de 40 à 50 % sur la vente. Il faut savoir que la FNAC, par exemple, achète les bouquins aux éditeurs mais prend plus de 40 % du prix de vente conseillé (en tenant compte du rabais de 5 % légal). Si par une grande mensuétude la FNAC veanit à prendre votre bouquin en dépôt vente, elle le cacherait bien de façon à vendre en priorité les bouquins qu'elle a achetés. Les autres libraires ne procéderont pas autrement.
A l'heure d'Internet et de la profusion des sites photos, est-il encore utile de publier des livres de photos, chers et avec une qualité d'impression pas toujours à la hauteur ? J'ai vu vos photos sur les balcons du Vercors sur Internet, certainement pas toutes celles publiées dans votre bouquin, mais je n'ai rien payé et ça me suffit et encore une fois merci pour ces belles photos. Le livre de photos est mort, ou bien il faut une commande officielle ou qu'il soit sponsorisé par une action à la con du type "charity business" ou "développement durable". Que serait le photographe Yann Arthus Bertrand sans le développement durable? Dans le métier d'éditeur, la notion de risque a totalement disparu, le livre doit déjà être vendu avant que la maquette soit réalisée. L'édition papier est devenue ringarde et anti-écologique, c'est dommage pour ceux qui aiment les beaux livres.
Tiens je ne suis pas concerné par le problème mais je réagis ayant justement le livre cité sur le Vercors et Ademi je ne partage du tout votre point de vue...
Comment j'ai connu le livre à la base : en ayant vu de la pub (genre "les livres du mois qui sortent") sur une revue de montagne, puis j'ai découvert le site de GLaG présentant certaines des photos du livre.
J'ai trouvé le livre dans une petite librairie orientée randonnée sur le plateau du Vercors (donc certes ... pas à la Fnac !).
Pour l'essentiel : c'est sans hésiter le livre que je garderais si je ne devais en conserver qu'un sur le Vercors, c'est un sujet qu'on ne trouve pas ailleurs (le suivi de l'intégralité de la crête du vercors avec tous ses pas) et le texte apporte aussi de l'intérêt en plus des photos.
Certes, la plupart d'entre elles sont consultables sur internet mais j'aime bien avoir un livre : je ne suis pas toujours connecté et les contenus sur le web peuvent aussi disparaître très vite ; enfin, si je discute du sujet ou que je fais une recherche, j'ai tout de suite mes infos sous la main.
Sur le côté auto édité par rapport à un livre plus maquetté, je trouve aussi que les photos présentées dans le livre auto édité de Guillaume ont plus d'impact que dans les livres qui ont suivi (qui ne sont pas ratés mais dans le fond, j'ai un peu l'impression parfois d'alterner des "oh" entre des pages qui sont bien moins marquantes)...
Enfin bref pour ma part non je pense que le livre photo n'est pas mort. (enfin j'espère !) ;)
"je n'ai rien payé et ça me suffit et encore une fois merci pour ces belles photos".
Ben oui, c'est sympa le net, mais c'est pas comme çà qu'on permettra aux photographes de financer un tant soit peu leurs projets... ???
Un livre ne rapporte souvent pas grand chose, mais permet souvent de rentrer dans une partie des frais engagés pour les prises de vues. J'ai publié quatre livres avec trois éditeurs, pour des revenus allant de 2500 à 5000 € par ouvrage (sur plusieurs années).
Trois des bouquins ont été faits lorsque j'avais assez de matière avec mes articles publiés dans la presse pour en extraire un livre, les droits d'auteurs (entre 6,5 et 10%) sont venus s'ajouter aux revenus de la presse, donc au total, une opération rentable, car le travail de compilation a été assez rapide (deux mois max ?)
L'autre livre a été fait un peu par défi, car je croyais qu'il ne marcherait pas trop. Il représentait de longues journées de travail, (passés à photographier des dizaines de courses camarguaises), et il a finalement asssez bien marché puisqu'il a été réédité au bout de trois ans. Cà a payé une bonne partie des frais engagés mais c'est loin de rémunérer le temps de travail: disons que c'est un livre que j'ai fait "en amateur"... ::)
Tous ces livres m'ont donné satisfaction comme auteur, j'ai trouvé les mises en page faites par les éditeurs réussies, je n'aurais pas fait mieux, probablement moins bien car ce n'est pas mon métier. J'ai été ravi des livres qui ont bien marchés, déçus de celui qui a été un peu un échec, mais au final, je les aime tous comme mes enfants ! :D :D
Faudrait d'ailleurs que je m'attelle à un nouveau projet avant d'être trop vieux ... :P
Citation de: ademi le Novembre 10, 2009, 09:53:36
J'ai lu votre article et je pense qu'il faut mettre en garde contre l'autoédition. Connaissant un peu le milieu des éditeurs et des libraires, il est bon de connaître certaines choses. Si vous essayez de démarcher un libraire pour qu'il vende votre livre financé par vos propes deniers,il vous prendra pour un doux naïf.
A nuancer...ça peut dépendre du sujet c'est sûr, mais dans mon cas l'expérience est diamétralement opposée.
Mon livre s'est retrouvé très bien mis en place dans 2 grosses librairies de Grenoble pendant au moins 3 ans et très correctement dans l'une des deux FNAC...et les libraires, comme les petits libraires du Vercors qui l'ont reçus, étaient réellement ravi de voir un ouvrage un peu plus original que l'ordinaire.
Mais c'est très lié à l'aspect "régional" de l'ouvrage : c'est bien plus facile sans réseau de diffusion de proposer un livre que peu de libraires (ceux de la région) vont vendre à quelques dizaines ou centaines d'exemplaires chacun qu'un livre que "tous les libraires de France" vendront à une poignée d'exemplaire.
CitationJ'ai vu vos photos sur les balcons du Vercors sur Internet, certainement pas toutes celles publiées dans votre bouquin, mais je n'ai rien payé et ça me suffit et encore une fois merci pour ces belles photos.
Le fait de mettre l'ouvrage en intégralité (sauf la partie pratique) sur mon site n'était pas le fait du hasard...C'est grâce à mon site et à des forums que le livre s'est bien vendu, une fois sa période de vente plus ou moins terminée (je n'en vend plus qu'une dizaine par an via le site depuis 2 ans) c'est un moyen de "faire voir" encore le travail.
C'est aussi grâce au même site que l'éditeur de "Vercors" a repéré mes images...Et le livre en question sorti le 20 décembre dernier a été réimprimé début août : signe qu'il y a quand même des acheteurs, bien que la plupart de mes photos dans cet ouvrage soient visibles sur mon site.
Deux billets supplémentaires sont en ligne...petites réflexions sur le choix des images et sur le choix du thème de l'ouvrage.
A lire en première page du blog ce 12 novembre, ou bien en lien direct depuis l'article initial :
http://guillaumelaget.wordpress.com/2009/11/04/comment-editer-son-livre/ (http://guillaumelaget.wordpress.com/2009/11/04/comment-editer-son-livre/).
Bien sûr la partie "finances" et un retour sur les chiffres et pourcentages donnés ici est prévu pour un futur billet...