Bonjour à tous !
De retour d'une semaine dans l'Aude, je vous présente quelques vues de mon sujet favori : les Orchidées.
Pas d'espèces endémiques qu'on ne retrouve ailleurs dans ce département mais une variété parmi les plus élevées de France. (La notion de département et même de pays n'existe pas pour la quasi totalité des orchidées). A condition de pouvoir y passer une saison complète de Mars à fin Juin (et même Septembre pour une espèce tardive), on peut y rencontrer une soixantaine de taxons a minima. La topographie du département permet à certaines orchidées de passer inaperçues, elles peuvent donc y résider mais ne pas être recensées. Comme en Corse avec le maquis, les friches et autres garrigues sont parfois impénétrables mais il peut y avoir localement une zone propice à leur développement.
Les orchidées ont les graines les plus petites qui soient et chaque capsule peut en renfermer des milliers voire des centaines de milliers pour certaines. Quelques semaines après la fécondation, la capsule desséchée va s'ouvrir et les graines microscopiques vont soit tomber au sol près de la plante mère, soit se disperser au vent et donc aller coloniser, si le terrain est favorable une nouvelle zone parfois éloignée de son origine.
Et le vent ne manque pas dans l'Aude, j'en ai fait l'expérience tout au long de la semaine. J'ai du monter en sensibilité (1000 iso) pour compenser non l'absence de lumière mais les mouvements des plantes même situées à ras du sol.
J'étais basé près de Limoux (sud de Carcassonne) et j'ai décidé de ne pas m'éloigner de plus de 30 kilomètres alentour. La région est déjà bien variée en terrains et en altitude (de 200 à 800 mètres). Sur une semaine, j'étais conscient que rencontrer une vingtaine d'espèces serait déjà une bonne réussite d'autant que je ne connais rien à la région et qu'aucun guide ne m'accompagnait.
Où commencer ? Il faut parier sur la chance du débutant !
Et ça marche...
100 mètres en sortant de ma location, une carrière à flanc de coteau me donne une première opportunité. Les carrières abandonnées sont des terrains propices lorsqu'elles ne sont pas envahies par les déchets divers : peu de végétation par manque de substrat et un sol souvent calcaire.
L'Ophrys présentée est localisée dans le sud-ouest mais son nom (Gascogne) est trompeur car elle est présente dans une demi-douzaine de département autour de l'Aude.
L'identification de certaines espèces étant parfois compliquée, il faut plusieurs indices pour les valider et une marge d'erreur subsiste souvent. Pour celle-ci c'est la bande blanche, une sorte de W (ou omega) qui est déterminante. Pour totalement valider, il faut aussi plusieurs individus mais je n'aurai qu'un pied à disposition pour cette rencontre.
Pour information des non-familiers des Ophrys, les plantes mesurent généralement une quinzaine de centimètres et les fleurs environ 1 cm.
1 Ophrys vasconica ; Ophrys de Gascogne
Beaucoup de cistes dans cette carrière
2 Cistus albidus je crois.
3 Cistus albidus
Enormément de Thym sauvage aussi. A chaque pas, c'est un enchantement pour le sens olfactif en cette saison.
4
Quelques pieds d'Euphorbe aussi.
5 Euphorbe
belle série
Et l'inévitable Orchis pourpre présente dans quasiment tous les départements français, et sur de nombreux terrains. Elle aime l'altitude jusqu'à 800 mètres environ.
6 Orchis purpurea. Orchis pourpre
Dans cette carrière, je rencontrerai aussi l'Anacamptis pyramidalis (Orchis pyramidal) mais pas encore fleuri et deux autres espèces d'Ophrys. Les vues de ces 3 espèces seront présentées plus tard, je n'ai pas réussi ce jour là à faire des vues correctes.
Je dose la PDC au minimum avec les orchidées car elles ne sont pas très hautes et les fonds sont généralement disgracieux à cette hauteur. Même en "peignant" un peu les végétaux alentour, le résultat n'est pas toujours à la hauteur ...
Un beau retour en images
Bravo...j'aime beaucoup le rendu de cette série
Vivement la suite
Denis ;)
Bonjour Denis !
La reprise est difficile, il faut retrouver quelque habileté avec ces fleurs à ras du sol, préserver leur environnement tout en tentant de l'adoucir dans le bokeh. Je travaille généralement à genoux avec un viseur d'angle pour cela.
Retour aux orchidées et à l'Orchis pourpre (Orchis purpurea). Je le disais, on la voit partout et pourtant de près, elle n'est jamais la même. A l'instar de certaines espèces (mettez-y celles qu'il vous plaira), son visage ou plutôt son costume pourpre peut être grandement différent : un exemple avec 3 pieds situés sur une ligne d'environ 60 cm de long. Même terrain, même exposition au soleil, mêmes gènes pour ce qu'on en sait à ce jour...
7 Orchis pourpre. Orchis purpurea Vous pouvez déjà comparer avec la vue 6 mais le biotope était distant de 2 kilomètres environ.
8 Orchis pourpre. Orchis purpurea
9 Orchis pourpre. Orchis purpurea Que reste t-il de pourpre ?
bonjour pascal,
pour ma part je m'intéresse aux fleurs plus pour leur attractivité/utilité pour les insectes et avec des insectes dessus, que pour elles mêmes ! :D ;D ...
Cela ne m'empêche pas d'admirer les connaissances et photos des botanistes !
Parlant au début des isos, je vois que tu as un eos 5d IV : j'en ai fait l'acquisition récemment et suis émerveillé de sa faculté à monter en isos sans dégâts, cela me change de mon 7D, et c'est très utile pour la macro au fond des herbes où la lumière n'est pas celle du ciel / oiseaux !
Il faudra que je me renseigne pour un viseur d'angle, je n'y ai pas pensé !
Merci de ce partage, juste une petite remarque, en particulier pour les dernières orchies, je les trouve un peu "prisonnières" de leur cadre, trop serrées ... mais bon, à mon oeil !
Ces "portraits" sont excellents...matière et détails bien présents
Bravo Pascal
Denis ;)
Merci Jean-Claude et Denis.
Il y aura des vues plus larges dans ce fil. Ici, je voulais illustrer en gros plan les différences de forme, de pilosité et de coloration de fleur que l'on constate d'un pied d'orchidée à l'autre, au sein d'une même espèce.
Les orchidées connaissent encore un formidable brassage génétique probablement unique dans les espèces végétales. A notre échelle, impossible de savoir si le mouvement est en expansion ou tend à diminuer (je ne vivrai pas assez vieux pour le savoir :( ) Mais c'est toujours fascinant car chaque année, on peut explorer de nouveaux biotopes ce qui change un peu les prises de vues mais aussi trouver de nouvelles formes de fleurs ou de coloration. De nouveaux visages en sorte...
Citation de: photographe33 le Mai 07, 2019, 09:45:54
bonjour pascal,
pour ma part je m'intéresse aux fleurs plus pour leur attractivité/utilité pour les insectes et avec des insectes dessus, que pour elles mêmes ! :D ;D ...
Cela ne m'empêche pas d'admirer les connaissances et photos des botanistes !
Parlant au début des isos, je vois que tu as un eos 5d IV : j'en ai fait l'acquisition récemment et suis émerveillé de sa faculté à monter en isos sans dégâts, cela me change de mon 7D, et c'est très utile pour la macro au fond des herbes où la lumière n'est pas celle du ciel / oiseaux !
Il faudra que je me renseigne pour un viseur d'angle, je n'y ai pas pensé !
Moi aussi, j'adore trouver insectes, fourmis sur les orchidées, quand bien même ce ne sont pas des fleurs à insectes (j'en reparlerai plus loin). Pas d'abeilles ou de papillons qui font la queue pour se gaver de pollen.
Mon 5dIV est aussi tout neuf, je n'utilise presque plus que du plein format (tant que je peux porter le matériel...), j'ai profité de la baisse des prix récente, le prix était abusif à son lancement malgré ses qualités. J'achète toujours mes boitiers lorsqu'ils ont 2 ans de vie déjà.
Le viseur d'angle, c'est ce qui permet de sauver (au choix), les cervicales, les genoux, la végétation et de se prémunir un tant soit peu des parasites comme les tiques malheureusement présentes presque partout (il n'y a qu'en montagne pour l'instant que je n'y ai jamais été confronté).
Dans le même endroit, une friche près des vignes, une bonne dizaine de vieux bidons jetés là. Vestiges de traitements de la vigne.
Le viticulteur Audois peut être odieux même si je n'en fais pas une généralité...
Les orchidées y poussent quand même. En voici une bien commune dans le sud, en dessous d'une diagonale qui irait de La Rochelle jusqu'à Nice mais plus particulièrement dans les département proches de l'Aude. Son biotope est ici une terre bien pauvre et la petite orchidée se niche entre des touffes de thym. Mais je serai surpris les jours suivants de la rencontrer dans bien d'autres milieux...
9 Ophrys lutea Ophrys jaune
Voici une cousine proche de l'Orchis pourpre assez commune aussi : l'Orchis militaire ou Orchis militaris
Tellement proche qu'en fait, il s'agit de fleurs hybrides (Orchis militaris x Orchis purpurea) que je croiserai lors de mes recherches : la forme de la fleur est celle de l'Orchis pourpre mais la taille et la couleur sont celles de l'Orchis militaire. Et dans ce croisement, c'est cette dernière qui domine néanmoins.
10 Orchis militaire hybride (recto des 2 pieds, tous les 2 hybrides)
11 Orchis militaire hybride. Verso des 2 pieds.
Voici à titre de comparaison ce qu'est l'Orchis militaire normalement (vue faite en Seine et Marne déjà présentée sur une autre fil). La couleur est rose et non pourpre, la "taille" de la fleur est fine et longue.
12 Orchis militaire (et Ophrys sphegodes)
Un beau fil, intéressant et richement illustré, dans lequel je retrouve un peu de mes garrigues provençales.
Très belles photos !
De fort jolies photos pour des espèces que je n'ai croisées, pour certaines, qu'au travers de mes guides ! Bravo et merci pour les textes qui les accompagnent ! :)
Instructif et plaisir des yeux
Bravo Pascal, c'est toujours un plaisir de venir se promener un instant ici
Denis ;)
Une belle mise en valeur de ces plantes qui attirent naturellement les photographes, par leur beauté et aussi par leur biologie particulière... :)
Pierre
Citation de: Roland Ripoll le Mai 07, 2019, 22:58:23
Un beau fil, intéressant et richement illustré, dans lequel je retrouve un peu de mes garrigues provençales.
Merci Roland ! Je me suis un peu rapproché de la Provence géographiquement mais je n'ai fait qu'effleurer cette région qui demande du temps que je n'ai pas encore (vivement la retraite !) :)
Citation de: Seb65 le Mai 08, 2019, 08:34:40
De fort jolies photos pour des espèces que je n'ai croisées, pour certaines, qu'au travers de mes guides ! Bravo et merci pour les textes qui les accompagnent ! :)
Citation de: pierr07 le Mai 08, 2019, 10:44:07
Une belle mise en valeur de ces plantes qui attirent naturellement les photographes, par leur beauté et aussi par leur biologie particulière... :)
Pierre
Citation de: Clic-Clac 51 le Mai 08, 2019, 10:34:53
Instructif et plaisir des yeux
Bravo Pascal, c'est toujours un plaisir de venir se promener un instant ici
Denis ;)
Citation de: u.g.o le Mai 07, 2019, 23:28:11
Très belles photos !
La plupart de ces fleurs sont photogéniques mais d'autres un peu ingrates côté physique (cf l'Ophrys vasconica qui ouvre ce fil), et je cherche dans mes fils à magnifier tant que possible ces fleurs si particulières. Je balance entre vues d'ambiance qui se veulent un peu plus "modestement artistiques" et gros plans voulus afin d'explorer les caractères propres à chaque espèce. C'est une famille riche en taxons mais la période pour les voir est courte : à l'échelle d'un département c'est souvent moins d'un mois pour une espèce donnée.
Heureusement, elles ne se donnent pas rendez-vous en même temps ! Je n'ose imaginer les hybridations qui pourraient avoir lieu si c'était le cas ! :o
Merci à vous tous pour vos commentaires encourageants !
Entracte parce qu'il n'y a pas que les orchidées dans la vie !
Polydrusus cericeus
Je disais que la période pour les voir est courte. Je suis arrivé trop tard dans la saison pour cet Ophrys précoce déjà fané mais qui me permet de vous présenter les sacs de graines en murissement. Cet aspect gonflé est le signe d'une pollinisation réussie. D'ici 1 mois environ, la capsule devenu bien sèche va s'ouvrir sur 3 côtés.
Autant les fleurs d'orchidées sont différentes, autant les capsules se ressemblent nettement plus. C'est à cela entre autre qu'on comprend que malgré des différences physiques à la floraison, on a bien malgré tout affaire à un même genre.
S'il y a du vent à l'ouverture de la capsule, les graines pourront retomber loin de leur parents et peut-être si le terrain est favorable fleurir généralement 3 ans plus tard (ou plus). Avec des milliers ou dizaine de milliers de graines, l'espèce est pionnière mais les conditions favorables sont néanmoins rares.
14
On reste dans cette friche à explorer si d'autres espèces ne s'y nicheraient pas encore. L'Orchis pourpre balisait le chemin, l'Ophrys jaune était présent sur la partie la plus ingrate : beaucoup de cailloux ou de dalles rocheuses. L'Orchis militaire avait trouvé refuge à mi-ombre sous les chênes. Reste un biotope du même type mais plus ensoleillé où on rencontre l'Ophrys bécasse ou Ophrys scolopax Même distribution géographique que l'Ophrys jaune (en dessous d'une ligne La Rochelle-Nice) mais avec une présence plus forte dans un maximum de départements concernés.
Inutile de dire qu'elle est petite et discrète, c'est un lieu commun chez les Ophrys.
15 Ophrys scolopax Ophrys bécasse
16 Ophrys scolopax Ophrys bécasse Elle tire son nom d'une vague ressemblance de profil avec cet oiseau. Avec un canard ou une oie, ça peut marcher aussi ;)
splendide cette dernière, jamais vue
On trouve de belles réalisations sur ce fil et je trouve que ce ne sont pas des sujets faciles (bien que peu remuants)
"Je balance entre vues d'ambiance qui se veulent un peu plus "modestement artistiques" et gros plans voulus afin d'explorer les caractères propres à chaque espèce." J'aime bien ta démarche qui nous permet d'apprécier pleinement les multiples variétés de ces fleurs.
Quel régal de parcourir ce fil autant pour les images que pour les commentaires!
Magnifique série!!!Bravo!!
Albert
Citation de: Aubertin le Mai 08, 2019, 14:13:49
On trouve de belles réalisations sur ce fil et je trouve que ce ne sont pas des sujets faciles (bien que peu remuants)
A la base non .... mais en haut de la tige un peu plus ;) le vent du sud m'a pas mal compliqué la tâche.
Merci à vous Albert, Jmr87, Roland, Roger et Aubertin !
Une suite avec la même espèce
17 Ophrys scolopax Ophrys bécasse
18 idem
et une dernière pour l'espèce en variant le format
19
J'aime beaucoup cette dernière
Denis ;)
Citation de: Clic-Clac 51 le Mai 10, 2019, 11:20:00
J'aime beaucoup cette dernière
Denis ;)
Itou mais également la 16 et le
polydrusus ! Bravo à toi ! :)
Comme Denis, un + pour la dernière !
superbes ces petites fleurs qui enchantent les yeux
Merci à vous tous Seb, Denis, Berzou et Roland !
Je quitte la friche et monte sur les coteaux (vers 500 mètres d'altitude) pour trouver des prairies. Dans une prairie pas encore fauchée, je regarde les Orchis pourpres ça et là et tombe sur une station de Serapias. J'avais fait connaissance avec ces orchidées en Sardaigne il y a deux ans mais elles sont aussi bien fréquentes pour au moins 1 espèce que voici dans la moitié sud de la France, les autres espèces étant franchement du pourtour méditerranéen. On a exceptionnellement trouvé des individus en région parisienne (surement le vent) et il existe quelques petites stations en Bretagne. Mais rien de comparable avec les stations très fournies qu'on peut trouver dans le sud.
Sa morphologie est assez unique avec un labelle en pointe (ou en langue pointue) et les autres pétales et sépales plus ou moins fusionnés en forme de casque. Aller féconder cette orchidée comporte des risques puisque l'insecte doit être assez fin pour entrer dans ce tunnel et en ressortir sans avoir succombé à un prédateur qui s'y serait dissimulé. Les serapias s'hybrident entre eux (8 espèces en France) et plus rarement avec d'autres genres d'orchidées.
20 Serapias lingua
Photo illustrative (pas très sexy) d'une station en plein champ, les pieds font ici 10 à 15 cm de haut. Seul le regroupement d'individus permet de les repérer, sans cela l'orchidée est presque invisible. Mais on en rencontre aussi dans les accotements de routes et si la fauche a eu lieu juste avant leur épanouissement, on ne peut les manquer : parfois des dizaines ou quelques centaines d'individus fleurissent en même temps.
Voyons les fleurs de plus près avec des pieds moins dissimulés, un peu plus grands pour s'affranchir du fond.
21 Serapias lingua
Dans une autre station, un autre individu avec un labelle plus arrondi (possible hybridation)
22 Serapias lingua
Dans un champ pâturé, à l'herbe plus rase, la petite colonie émerge.
23 Serapias lingua
24 Serapias lingua
Une bien jolie série Serapias
Bravo Pascal
Denis ;)
Merci Denis !
J'indiquais que les orchidées ont un côté "pionnier" que la dispersion facile des graines encourage. En dehors de leur milieu de prédilection, il n'est pas rare de trouver 1 ou 2 spécimen d'une espèce là où on ne l'attend pas. Je rencontrerai donc serapias et ophrys jaune pratiquement lors de tous mes arrêts même si au vu de la taille des plantes ou de leur aspect sanitaire, le manque d'épanouissement était visible.
En bord de ruisseau, qui avait dû se transformer en torrent récemment (au vu des arbres couchés et autres branches disséminées), je cherchais plutôt des plantes aimant l'humidité mais une station d'Ophrys lutea devant quelques rochers semblait se plaire alors que les Ophrys préfèrent les terres mieux drainées.
25 Ophrys lutea Ophrys jaune
Plus en retrait pour cette espèce plus xérophile, l'orchis homme pendu ou Orchis anthropophora que Linné avait originalement classé dans le genre Ophrys (??). Une orchidée qui vit en colonie et s'hybride facilement. Les variations de couleur ou de forme sont fréquentes. Début Mai, les floraisons débutaient pour cette espèce, je la rencontrerai fréquemment mais peu épanouie.
26 Orchis anthropophora
Puisqu'on évoque les hybrides, en voici un ! Comme c'est souvent le cas pour les hybrides, un parent domine. Ici c'est l'Orchis pourpre, je ne saurai identifier avec certitude le second.
27 Orchis purpurea hyb
En sous-bois, à l'abri du soleil direct et bien visible sur des talus, rencontre avec :
28 Orchis mâle Orchis mascula
Certains spécimens comme chez presque toutes les orchidées ont perdu leur pigmentation. Il existe (et je la rencontrerai plus tard) une cousine naturellement blanche mais ici la promiscuité avec d'autres pieds bien colorés et un léger reste de pigmentation indique simplement une hypochromie qui affecte aussi la tige, verte au lieu de brun-rouge ainsi que les feuilles totalement vertes et normalement tachetées.
29 Orchis mascula hypochrome
Ce fil, richement illustré, est une véritable encyclopédie sur les orchidées ! Merci de partager ton savoir.
Merci Roland ! le savoir n'est pas inné mais on peut le partager une fois que l'on maitrise un peu mieux son sujet :)
Une dernière vue des fleurs d'Orchis mâle avec leur éperon (en arrière de la fleur) caractéristique de l'espèce. Cet éperon ne contient pas de nectar mais malgré tout, les abeilles (principales espèces pollinisatrices de l'espèce) sont leurrées malgré tout et tentent d'y pénétrer.
Le pollen est peu exploitable par les insectes car souvent regroupé en masse qui vient se coller sur le front du butineur novice. Une visite à une autre fleur permettra de déposer cette masse qui entretemps aura varié de position et fécondera ainsi l'autre fleur. Si la visite est trop rapide, l'abeille peut se voir affublée de 3 ou 4 masses bien encombrantes.
Il semble d'après de récentes études que seules les abeilles novices se laissent prendre au "piège" des orchis qui récompensent bien mal leurs auxiliaires reproductrices.
Le plaisir des yeux et en plus...c'est enrichissant
Une seule chose a dire...bravo et merci
Denis ;)
toujours splendide....
avec de telles inspirations, je me suis mis à photographier les fleurs plus qu'à l'accoutumée...
C'est très gentil à vous venant de photographes talentueux !
Je n'ouvrirai pas de fil dédié, j'espère que vous permettrez cette digression avec l'ascalaphe. Insecte farouche par beau temps mais au vol assez lourd, il se réfugie lorsqu'il pleut ou que le vent se lève sur des herbes hautes. On l'approche alors facilement et il joue à cache-cache en tentant de se dissimuler derrière son support. Il tournera autour tandis que vous vous rapprochez pour lui tirer le portrait, vous présentant ses pattes griffues.
30 Ascalaphe
Il faut alors attirer son attention sur le côté afin qu'il fasse un quart de tour et se mette enfin de profil.
31 Ascalaphe
32 Ascalaphe
Retour aux orchidées pour une seconde espèce de Serapias
33 Serapias vomeracea. Même répartition que Serapias lingua (hormis les incursions sporadiques vers le Nord et la Bretagne). Une pilosité au dessus du labelle permet son identification ainsi qu'un pourpre plus soutenu qui la revêt.
Excellentes ces trois dernières et un fort joli fil. ;)
En plus c'est pris chez moi...ou presque... (moi je suis dans le Narbonnais)
31 et 33 sont les deux images qui me font de l'œil
De belles prises
Denis ;)
Magnifique fil Caloux et merci pour l'identification de Serapias vomeracea car j'en ai plusieurs milliers dans une jachère de 2ha et je pensais au début avoir des Serapias lingua!
Je vais aussi profiter de ce fil pour l'identification de certaines ophrys!
Avec un grand merci
Magnifiques photos...
Citation de: thieum le Mai 13, 2019, 22:36:37
Excellentes ces trois dernières et un fort joli fil. ;)
En plus c'est pris chez moi...ou presque... (moi je suis dans le Narbonnais)
;) Oui, c'est plus "tes terres" que les miennes en effet. Je pille honteusement toutes les beautés en changeant de région quand je le peux :) Et il faudra que je me rende aussi dans le massif de la Clape, haut lieu orchidophile. Mais il faut s'y rendre tôt en saison. Dès le mois de Mars si le temps le permet, les premiers Ophrys apparaissent.
Merci Thieum !
Bonne série sur l'ascalaphe dont la première est originale.
Merci à vous M13, Denis et Cgleroy !
[at] M13, pour être certain de l'identification (ou du moins réduire les options à deux espèces maxi), il faut aussi la région où tu résides. Je parierais sur le 13 comme département ;) Si tel est bien le cas, tu as donc le choix entre Serapias vomeracea ou à fleur plus petite Serapias parviflora. Si le labelle est différent de lingua ou vomeracea, il s'agira alors d'une autre espèce. Quoi qu'il en soit, une densité comme tu l'annonces est sinon rare, du moins peu fréquente de nos jours. Puisses-tu en profiter encore longtemps !
J'en profite pour aborder la question de la taxonomie des orchidées.
C'est une question sensible pour des hypers spécialistes ou des botanistes chevronnés (je ne suis ni l'un ni l'autre...).
Les orchidées sont pour une très grande majorité d'espèces encore évolutives. Je l'indiquais précédemment, elles vont soit vers une stabilisation soit au contraire vers encore plus de diversification mais elles évoluent au contraire d'espèces aujourd'hui stables. Une espèce se forme le plus souvent par isolement géographique (cf les pinsons de Darwin). Par manque de brassage génétique, les caractères vont se stabiliser et en tout cas, l'adaptabilité de certains individus donner naissance à une lignée aux caractères proches.
Une hybride d'orchidée stable et isolée géographiquement va donc donner une nouvelle espèce avec une morphologie particulière, que l'on va retrouver d'année en année et d'un individu à l'autre dans une zone géographique restreinte. C'est globalement sur ces bases que dans les années 1970 à 2000, les spécialistes connus (et talentueux) ont beaucoup publié sur de nouvelles espèces d'orchidées s'attachant soit à mettre en avant une coloration ou une forme de labelle particulière, des sépales ou pétales plus courts ou plus longs, un nombre de fleurs plus ou moins important, une odeur plus ou moins marquée.
On peut s'insurger fort justement de cette débauche de descriptions très largement documentées et fort éloquentes en pointant les travers : comme on parle de fourchettes, les caractères extrêmes d'une espèce donnée peuvent être exactement les mêmes extrêmes d'une autre espèce. Il y a donc une sorte de "noyau" de caractères affirmés et une périphérie de caractères moins précis et communs à plusieurs espèces.
On distingue aujourd'hui les Ophrys araneola (petite araignée), aranifera (araignée), arachnitiformis (forme d'araignée) et une bonne dizaine d'espèces régionales (massiliensis, viriscens, provincialis, argensonensis, incubacea, passionis, majellensis, occidentalis, panormita). N'en jetez plus ! Cà, c'est uniquement pour la France.
Je vous assure que si vous enlevez l'origine de la découverte et soumettez une fleur pour identification, les taxonomistes seront incapables de faire une identification certaine. Il faut se contenter de dire le plus souvent que c'est un Ophrys de la section Aranifera.
Tous ces travaux de nommage, de descriptions, sont louables et non dénués de sens. Les études sont sérieuses mais la précipitation des auteurs a sans nul doute contribué à subdiviser à outrance et à voir des espèces alors qu'il s'agit de variantes régionales. Il suffirait d'une introduction (ce qui est bien sûr à proscrire), d'une espèce "cousine" à grande échelle dans la région concernée pour brouiller toutes les certitudes des experts en l'espace de quelques dizaines d'années. On aurait alors plus que quelques individus A (natifs), B (introduits) et de C à Z majoritaires avec des caractères intermédiaires plus ou moins prononcés.
On peut donc identifier facilement certaines espèces en régression (Sabot de Venus par ex), et d'autres à la morphologie bien affirmée (Epipogium, Listère, Céphalanthère, Spiranthe par exemple); mais il faut rester humble avec les Ophrys, les Serapias, les Dactylorhiza, les Epipactis) qui sont des genres en pleine expansion.
Voici un Ophrys sulcata ou sillonné car originaire de l'Aude mais qui se nommerait funerea (funèbre) s'il était Corse. Il y a bien entendu des différences (subtiles) dans la description du type mais quasi impossible à identifier sur le terrain tant les individus peuvent varier. J'ai pris des dizaines de vues de fleurs plus ou moins colorées, à formes différentes, mais sur ce fil, je ne présente, sauf à le mentionner, que les exemplaires les plus en rapport avec l'espèce type.
Pour cette espèce, le sillon qui lui donne son nom sépare le labelle en 2 sur presque toute la longueur alors Ophrys funerea a un sillon plus court qui ne descend pas jusqu'en bas du labelle. C'est une clé d'identification qui ne fonctionne pas tout le temps si j'en juge d'après certaines photos d'Ophrys funerea prises en Corse (pas par moi).
34 Ophrys sulcata
Cette espèce est proche de la vue d'Ophrys vasconica qui ouvrait ce fil.
Et voici un Ophrys indéterminé à coloration improbable (mais pas rare), hybride ou variable.
35
Et un autre individu assez proche de l'Ophrys vasconica (Vue n°1 de ce fil). On pourrait donc raisonnablement le classer dans l'espèce avec son "W" blanc qui sépare haut et bas du labelle.
36
On change d'espèces pour ne pas saturer avec les Cephalanthères : 3 espèces de mi ombre, de lisière de bois ou de sous-bois. Elles s'aventurent en plein champs parfois avec le risque d'avoir les fleurs grillées par le gel ou le soleil.
En Essonne, je ne rencontre que la Cephalanthera damasonium (à grandes fleurs) et dans l'Aude, je ne verrai que Cephalanthera longifolium (à longues feuilles). La troisième et la plus belle sans doute est Cephalanthera rubra (rouge) qui fleurit un peu plus tard.
37 Cephalanthera longifolium
Un fil sérieux et didactique, richement illustré et qui, malgré sa spécialisation, s'avère très intéressant.
Merci encore Caloux pour toutes ces explications,
On a déja échangé sur un autre fil au sujet des ''pourpres''!
Pour mes sériapas, ce n'est pas dans le 13 mais dans le Bas Quercy ou Quercy Blanc dit aussi ''Pays de Serre''!
Sur une ancienne propriété agricole familiale, j'ai conservé 12ha de friches, jachères et prés à vache également répartis. Il y a environ une vingtaine d'espèces d'orchidées et comme les jachéres datent d'une bonne trentaine d'années, les sériapas ont collonisé une grande parcelle mais il préfèrent la bonne terre et évitent les parties très calcaire où il y a des rochers. Je pense que c'est l'influence atlantique qui les a emmenés!
Les premières orchidées sont les ''bouffons'', suivis des ''mâles'' puis des ''ophrys'' qui sont pour moi les durs à identifier malgré tous les ouvrages en ma disposition! donc merci encore pour ces magnifiques images!
C'est un enchantement de parcourir ce fil passionnant avec des images de grande qualité.
Des textes à la hauteur des images ! Bravo Caloux ! :)
38 Cephalanthera longifolium
Merci Seb et JMR87, je varie un peu plus cette année les prises de vues en intégrant plus de fleurs dans leur "jus" même si je fais encore beaucoup de gros plans (ce que j'appelle les portraits d'orchidées), j'espère que ça plaira.
Citation de: M13 le Mai 15, 2019, 10:09:02
Merci encore Caloux pour toutes ces explications,
On a déja échangé sur un autre fil au sujet des ''pourpres''!
Pour mes sériapas, ce n'est pas dans le 13 mais dans le Bas Quercy ou Quercy Blanc dit aussi ''Pays de Serre''!
Sur une ancienne propriété agricole familiale, j'ai conservé 12ha de friches, jachères et prés à vache également répartis. Il y a environ une vingtaine d'espèces d'orchidées et comme les jachéres datent d'une bonne trentaine d'années, les sériapas ont collonisé une grande parcelle mais il préfèrent la bonne terre et évitent les parties très calcaire où il y a des rochers. Je pense que c'est l'influence atlantique qui les a emmenés!
Les premières orchidées sont les ''bouffons'', suivis des ''mâles'' puis des ''ophrys'' qui sont pour moi les durs à identifier malgré tous les ouvrages en ma disposition! donc merci encore pour ces magnifiques images!
Oui bien sur ! :D mais tu n'avais pas évoqué je crois les serapias. On avait parlé de l'usage raisonné du mouton quant à l'entretien des champs. Il est certain que les vaches ou les chevaux sont mieux adaptés car ils tirent moins sur les végétaux en broutant et sont donc moins susceptibles d'arracher l'orchidée avec sa racine. Mais le pire ennemi de l'orchidée est le sanglier qui va chercher les bulbes d'orchis sous terre !
Dans ta région, il y a aussi le Serapias cordigera à labelle très pourpre et plus large, ce qui fait 4 espèces au total dans le genre.
Pour le terrain, les colonies de serapias préfèrent les espaces herbeux en effet. Je mentionnais avoir rencontré des serapias à peu près partout où je m'étais arrêté pour prospecter mais à chaque fois en découvrant 1 à 2 pieds seulement. Les colonies, je ne les ai rencontré que dans des champs ou en bordure de route, donc en effet dans des milieux riches et humides.
Pour les Ophrys, les guides se contredisant entre eux parfois ou étant illustrés imparfaitement, une marge d'erreur est inévitable.
J'aime la précision et reste souvent frustré aussi mais je me console en contemplant la richesse de formes, de couleurs que nous offrent les orchidées, impossible de s'en lasser puisqu'elles savent se renouveler avec un talent certain !
Au diable la précision et vive la diversité ! :)
Citation de: Roland Ripoll le Mai 15, 2019, 09:22:14
Un fil sérieux et didactique, richement illustré et qui, malgré sa spécialisation, s'avère très intéressant.
.
Tu sais aussi explorer longuement tes sujets et les commenter. Nous illustrons différemment nos fils mais avons cette passion en commun ;)
N'étant pas spécialement "fleurs" j'ai évidemment un faible pour 31 et 32 et ce magnifique ascalaphe ... et pour la 33 et son élégant graphisme
Merci beaucoup Caloux pour tout ce développement...
Mes sérapias sont donc des vomeracea, j'ai le guide ''Delachaux et niestlé'' sous les yeux et je constate que la pilosité de mes plante est blanche (à la base de l'onglet)!
Cordialement
bravo...et encore merci de partager ces images et ta connaissance du sujet
Denis ;)
Oui là c'est du grand du beau du très beau avec la série ascalaphe qui ne gâche pas notre plaisir!
revoir ton fil Orchidées me plait,je suis en extase quand je tombe sur une d'elle alors là tu peux imaginer mon plaisir
même si je ne suis pas une pointure dans la matière Caloux :D
j'aime beaucoup ton travail bravo encore et merci du partage,cela m'aide beaucoup pour les identifications!
Merci à vous tous et particulièrement à ceux qui laissent des commentaires me permettant aussi d'année en année de progresser (on a toujours une marge, n'importe quel patron vous le dira ;)).
Jmc, Denis, M13 et Photographe 33, j'espère que la suite vous plaira.
M13, les prés pâturés sont à prospecter et tu le confirmes par ton expérience personnelle. Les orchidées n'aiment pas la concurrence et s'effacent (au même titre que d'autres espèces) dès que la végétation devient étouffante ou que la lumière vient à manquer.
Voici donc quelques vues réalisées dans un pré bien entretenu par une tonte régulière. Mais quelques petits chênes, ajoncs piquants ou genêts accueillent à leur base ophrys et orchis.
L'espèce la plus visible est l'incontournable Orchis pourpre (Orchis purpurea) avec pour celle ci un relatif embonpoint au niveau du labelle.
39 Orchis purpurea
Toujours l'Orchis militaire (Orchis militaris), légèrement hybridé avec l'orchis pourpre
40 Orchis militaris
et peut être avec l'Orchis anthropophora aussi (avec ses bras tombants et un peu tentaculaires)
41 Orchis militaris hybride
Deux vues d'ambiance de l'Orchis pourpre pour conclure cette MAJ. Retour ensuite aux Ophrys...
42 Orchis purpurea
43 Orchis purpurea
Un + pour les plans serrés des 39 et 41 !
Merci encore Caloux, je reste admiratif des images et très curieux de faire la connaissance de ces orchis hybrides!
Il faut que je compare mon seul orchis militaire à vos spécimens!
Cordialement
Bravo Pascal...c'est a consommer sans modération
Denis ;)
Superbe !
Et ces cadres originaux sont du plus bel effet
Merci Berzou, Denis, Roland et M13.
Focus sur les Ophrys : c'est un genre "récent" d'environ 5 millions d'années et centré sur l'Europe méridionale. C'est à dire que les limites de l'aire sont l'Asie mineure à l'est et l'Atlantique à l'ouest. On en trouve en Scandinavie au nord et au Maghreb au sud. Les Ophrys ne s'hybrident pas avec d'autres genres mais au sein des Ophrys, c'est la fête ! Donc en dehors de certaines espèces très typées (avec des caractères particuliers) et d'isolement de populations, les identifications sont parfois problématiques.
Les Ophrys préfèrent les terres calcaires et bien drainées généralement (trop parfois, ce qui donne des fleurs peu épanouies qui accentuent encore la difficulté des déterminations). Les plantes sont généralement petites (10 à 20 cm), les fleurs peu nombreuses ont une longueur de 1 à 2 cm et sont pour beaucoup peu colorées. Il faut avoir l'œil exercé pour les rencontrer.
Ces fleurs sont des leurres visuels pour les insectes pollinisateurs (souvent de la famille des guêpes). Il ne faut pas se fier aux noms vernaculaires (ophrys abeille, mouche, bombyle, guêpe etc...) quant aux insectes réellement impliqués.
La pseudo ressemblance avec des insectes a encouragé cette croyance que les insectes viennent copuler avec les fleurs en croyant trouver une femelle de leur espèce. Ce phénomène s'il est réel est très probablement du aux phéromones que dégagent les fleurs plus qu'à cette "ressemblance". Si on considère que chaque Ophrys a plusieurs pollinisateurs d'espèces différentes (de formes et livrées différentes) et que quelques uns sont nocturnes, on voit bien les limites du leurre visuel qui ne suffit donc pas à expliquer seul le comportement "reproducteur" des hyménoptères en face d'un Ophrys.
C'est d'ailleurs la diversité des insectes en contact avec les Ophrys qui explique les nombreux hybrides car 1 seul couple fleur/insecte ne donne pas d'hybride. Les taxonomistes s'en sont donné à cœur-joie pour identifier de nouvelles espèces d'Ophrys mais de nombreux caractères sont sujets à caution. D'un point de vue strict d'ailleurs, une espèce a suffisamment de caractères génétiques propres pour ne pas s'hybrider avec une autre et lorsque cela arrive, les croisements donnent des individus stériles alors que les hybrides d'Ophrys sont fertiles le plus souvent.
Prenons donc les Ophrys pour ce qu'ils sont : de petits bijoux discrets, de formes et couleurs très diverses et à la détermination parfois hasardeuse...
Le sud de la France est le meilleur territoire à prospecter, La Corse, l'Aveyron, l'Aude entre autres départements.
44 Ophrys scolopax (Ophrys bécasse)
45 Ophrys lutea (Ophrys jaune) parfois bien dissimulée...
Je ne suis pas coutumier des clés de détermination mais parfois un dessin (ou une photo) peut être plus explicative. Voici quelques précisions concernant les Ophrys qui engagent ces clés de détermination :
- Le labelle est un pétale qui s'est transformé en piste d'atterrissage. Il est convexe, ce n'est donc pas une forme pleine. Il peut être ceinturé de jaune (pas d'autre couleur à ma connaissance)
- Le dessin plus ou moins caractéristique de l'espèce est le macule (une forme de H souvent)
- Les gibbosités sur le côté sont des sortes de bras atrophiés plus ou moins développés selon les espèces.
- La coloration des pétales latéraux, la hauteur du sépale dorsal sont aussi des éléments déterminants.
- L'appendice peut être absent chez certaines espèces.
Ayant encore appris des choses en passant ici...je me coucherai moins bête :D :D :D
Encore bravo Pascal...un fil référence dans le domaine
Denis ;)
Merci Denis,
être bête compte tenu de nos passions respectives, c'est loin d'être un défaut ;)
Voici maintenant le "cauchemar" de l'orchidophile : un Ophrys qui ne ressemble à rien ! Rien dans la forme ou dans la couleur ne permet une identification. Tout juste peut-on dire qu'il appartient à la section "aranifera". Certains connaissent l'Ophrys sphegodes (ou anciennement sphecodes) et maintenant souvent dénommé aranifera du nom de la section de regroupement.
46 Ophrys aranifera non déterminé Photo pour illustration (elle est d'ailleurs légèrement floue)
Et voici ce qui fait que ma quête orchidophile n'a de cesse. Trouver des hybrides dont au moins un des parents est identifiable et qui conservent tout de même une sorte d'esthétisme
47 Ophrys scolopax hybride. Par rapport aux autres vues présentées (dont celle qui détaille l'anatomie), le labelle est brun et non vivement coloré. Mais la forme du labelle, les gibbosités sur le côté sont typiques de l'espèce.
Absolument magnifique! J'apprécie beaucoup cette alternance de plans larges et de plans serrés.
Merci JMR87 !
Un plan serré sur une fleur quasi-parfaite (ma vue l'est un peu moins, la fleur était sous-ex à cause du contre-jour).
Les caractères sont très nets et l'identification en est aisée.
J'emprunte la description qu'en fait Daniel Prat dans "Les orchidées de France" chez Biotope
Labelle plus long que large, le plus souvent sans marge jaune ou très étroite. Gibbosités présentes, peu importantes. Macule en forme de X ou de H souvent soulignée d'un liseré blanc. Champ basal foncé, concolore avec le labelle. Appendice petit.
48 Ophrys occidentalis. Ophrys occidental. Ce que son nom ne laisse pas supposer, c'est qu'il est présent en dessous d'une ligne Biarritz-Lyon et absent au dessus de 600 m.
49 Ophrys occidentalis
Le type de lieu à prospecter lorsqu'on cherche des Ophrys est la zone au dessus du pré. Le terrain est plus sec et n'a pas été remanié (pas de labour, d'engrais ou de semences) et reste accessible par les vaches afin que la végétation ne soit pas totalement envahie par les arbrisseaux.
Et on trouve donc quelques pieds épars juste à la lisière entre le pré et la friche. La principale difficulté pour le photographe est la position de la fleur : trop orientée vers le ciel, on doit la surplomber avec le risque que la végétation devienne trop visible. Ici, il n'y a que 15 cm environ entre la fleur et le sol. L'idéal est donc de trouver des individus dont la fleur se présente selon un axe plus vertical et une tige d'au moins 20 cm afin que le fond soit plus lointain.
NB : Le pré n'est pas pour autant stérile en orchidées, après quelques années sans traitements, les orchidées y reviennent. Il y a avait de nombreux Orchis pourpres et ça et là quelques Ophrys.
une série absolument magnifique, et les explications et commentaires très intéressants. mais bon le résultat est que je n'ose plus poster mes orchidées, elles souffriraient trop de la comparaison!
Et au contraire, je t'encourage à poursuivre. Penses-tu que mes premières vues étaient réussies ? A chaque tri dans mes fichiers, je supprime quasi toujours les plus anciennes.
Chez tous les photographes présents sur les fils du forum et qui présentent des fils récurrents, je n'ai pas souvenir que leur niveau baisse d'année en année. J'expérimente et espère progresser à chaque nouvelle saison orchidophile. C'est souvent court si on reste dans la même région d'où mes déplacements pour faire durer cette saison : fin Avril dans l'Aude, fin Mai dans l'Aveyron et mi Juillet en Vanoise. Il faut être mobile.
Une dernière pour aujourd'hui prise en sous-bois même si l'espèce est assez tolérante quant au milieu (plus ou moins sec et plus ou moins ensoleillé) Orchidée que l'on rencontre presque partout en France sauf en altitude. L'espèce s'hybride facilement avec les autres Orchis (pourpre, singe, militaire notamment)
50 Orchis anthropophora Orchis homme-pendu
Encore une belle suite, Oui des commentaires très intéressants en plus!
Citation de: Caloux le Mai 18, 2019, 12:40:56
Merci Denis,
être bête compte tenu de nos passions respectives, c'est loin d'être un défaut ;)
:D :D :D
47-49-50 sera mon tiercé gagnant
Encore bravo
Denis ;)
De très belles images ::) ::)
Félicitation
Alain
Oui, une belle suite encore et de bien beaux portraits !
Superbe et toujours aussi instructif ! Bravo et merci.
Quelle est l'espèce d'Ophrys présentée en plan très large avant la 50 ?
Pierre
Citation de: pierr07 le Mai 20, 2019, 19:23:49
Superbe et toujours aussi instructif ! Bravo et merci.
Quelle est l'espèce d'Ophrys présentée en plan très large avant la 50 ?
Pierre
Bonsoir Pierre,
à priori, des Ophrys aranifera, les plus communes sur cette station.
Bonsoir et merci à vous tous, Jean-Mi, Pierre, Alain, Denis, Roland.
Une vue de profil d'Ophrys aranifera
En lisière de bois, souvent sur les accotements et sur terrains assez secs pousse une étrange orchidée, sans feuilles d'où son nom de Limodore à feuilles avortées. Largement présente sur le territoire français mais plus largement dans le sud. Il existe une autre espèce mais difficile à distinguer de la première car issue d'une singularité subtile...
On vous indique sur un guide "fleur peu ouverte", le tout agrémenté de la photo d'une fleur très largement ouverte...ça commence mal ! La couleur serait un peu plus claire, ce que ne démontre pas non plus la vue illustrative.
Il sera donc très compliqué si vous la rencontrez de distinguer Limodorum trabutianum de Limodorum abortivum (l'espèce la plus répandue). Lorsqu'elle sort de terre, on dirait une pousse d'asperge violacée. La tige monte ensuite très haut jusqu'à près d'un mètre et les fleurs sont très originales, souvent à demi fermées. La fleur est nectarifère et j'ai toujours rencontré des fourmis s'y promenant.
52 Limodorum abortivum
53 Limodorum abortivum
J'y ai rencontré une petite curieuse en embuscade. Autant les ascalaphes présentés auparavant cherchaient à se dissimuler, autant cette salticidé s'est montré curieuse de mon activité de photographe.
54 Salticidé
55 Salticidé
Superbe cette dernière !
Bravo pour ce complément j'adore la dernière!
De belles images complétées par des explications riche d'enseignements ! Et les deux dernières sont top, bien-sûr ! Bravo à toi ! :)
Citation de: Caloux le Mai 20, 2019, 22:38:33
Bonsoir Pierre,
à priori, des Ophrys aranifera, les plus communes sur cette station.
OK, merci;
Pierre
Habituellement, je ne suis pas fan du format carré...mais là, je trouve cette 55 extra.
Bravo une belle MàJ
Denis ;)
Merci à tous pour vos passages et commentaires réguliers, c'est très sympa ! :)
Retour aux fleurs et ce ne sont pas des orchidées pour cette mise à jour.
56 Tragopogon porrifolius (Salsifis à feuilles de poireaux). Sur terre inculte.
57 Pinprenelle.
58 Coris de Montpellier en fruit. Sur terre inculte aussi.
59
Des fleurs que je connais bien (hormis le Coris de Montpellier) pour les rencontrer sur mes terres et bien mises en valeur. Belles images !
C'est bien saisi...belle mise en valeur
Bravo Pascal
Denis ;)
Ah s'il y a une bestiole ! ;D :D
Oui ces salticidae ne sont pas farouches et parfois très curieuses, sautant pour se rapprocher de l'objectif ! ... grr, map à refaire
En tout cas de belles photos, bravo
;) J'ai bien noté : insecte + fleur = :D
Merci à vous, Denis, Roland et Photographe 33
J'ai eu du mal à identifier le Coris de Montpellier car je cherchais la fleur mais dans les guides, vous ne trouverez que la fleur justement et pas l'étape suivante non dénuée d'intérêt. J'ai donc repris mes recherches sur la base des feuilles qui sont assez caractéristiques. Il faut garder l'esprit ouvert et s'entourer de plusieurs guides parfois.
Puisqu'on parle d'identification, retour aux Orchis pourpres
60 : Les fleurs typiques de l'espèce...quoique les bras en forme de croissant sont atypiques eux. Mais considérons cela comme un détail.
61 : des fleurs hybrides, probablement issues d'un croisement avec l'Orchis anthropophora (Orchis homme pendu)
62 Serapias en devenir
Changeons de décor avec une photo moche. En bord de route, de découvre cette friche ultra pauvre, pelée, entre Conilhac de la Montagne et La Serpent. (j'adore ces noms ! :))
La végétation semble extrêmement sèche et découragerait beaucoup d'amateurs. Dans cette friche, dans un carré d'environ 300 m de côté, j'ai trouvé plus de 200 pieds d'Ophrys. Ophrys lutea (Ophrys jaune) principalement, Ophrys araneola et Ophrys scolopax (Ophrys bécasse).
J'y retournerai d'ailleurs une seconde fois car ma première visite s'est faite sous le soleil et cette terre blanche éblouit après quelques dizaines de minutes. La seconde fois, sous un ciel plombé, j'ai trouvé plus d'orchidées comme je l'escomptais.
Plus ou moins dans l'ordre de mes découvertes
63 Ophrys hybride probablement Ophrys sulcata (Ophrys sillonné) comme parent. Le sillon qui sépare le labelle dans sa longueur est en principe décroissant mais ici très présent. La pilosité est exubérante. D'où l'intérêt d'une photo.
Moins de risque d'erreur avec l'Ophrys araneola ou Ophrys sphegodes dans une forme assez classique et représentative du type. Labelle allongé, champ basal plus clair que le labelle.
64
Aucun risque non plus avec l'Ophrys lutea (Ophrys jaune).
65
Bravo...encore de belles prises
Denis ;)
De bien belles images... :)
Très difficile de faire un choix quand on regarde tout d'une traite... peut-être un p'tit plus avec la saltique.
Bravo, je m'abonne.
Merci Chris et Denis.
Bonsoir à tous !
Poursuivons avec des portraits d'Ophrys toujours pris au même endroit.
Espèce proche de la vue 64. Ce peut être Ophrys arachnitiformis (jamais en mal de vocabulaire latin les taxonomistes... ;)) . La fleur est petite et ronde, le sépale dorsal long. Le champ basal plus sombre que le labelle.
66
Puis un hybride "monstrueux" dont un des parents est Ophrys araneola mais qui a hérité de protubérances sur le côté : croisement possible avec l'Ophrys scolopax ou simple accident génétique...
67
Celui-ci est aussi hybride et a hérité d'une légère coloration qui avait attiré mon attention
68
Un profil plus proche de l'Ophrys araneola
69
et une dernière pour l'instant.
On a ici une des colorations possibles de l'Ophrys arachnitiformis mais la fleur est un peu grande, je laisse donc planer le doute et ne me risque pas à la nommer.
70
Merci encore Caloux pour toutes ces nouvelles images qualitatives!
Images précieuses car très utiles pour m'aider à identifier mes orchidées et merci aussi pour tout ces commentaires et je ne parle pas des hybridations!
Cordialement
Bonjour M13, tu l'auras compris, pour 1 ophrys correspondant au type, on en trouve 10 qui sont de forme ou coloration singulières. Je ne prétends donc pas remplacer un guide d'identification, juste donner quelques indices et surtout vous présenter la richesse parmi les plantes à fleurs de la flore du groupe des orchidées. Mais j'espère t'avoir un peu aidé.
J'en profite pour encourager les déclaratifs sur le site Orchis sauvage qui recense grâce à quelques petits milliers d'observateurs la présence au niveau de la commune des orchidées françaises. Ce site dépend de la S.F.O. et fait référence maintenant en Europe.
Cet esprit collaboratif a plusieurs avantages pour l'amateur et les experts :
- On enrichit la base à chaque déclaratif, ce qui est utile pour certains scientifiques pour leurs recherches.
- On peut consulter une carte de présence par commune des orchidées présentes.
C'est ce que j'utilise pour définir un lieu de destination. Concrètement, la région de Limoux est plutôt riche en nombre d'espèces différentes et à partir de cette commune, soit en étudiant soigneusement cartes IGN, google maps, se donner des lieux de recherche. Une fois devant le site, ce peut être le graal ou une grosse déception : site inaccessible, pollué ou terrain non favorable par nature. La billebaude fonctionne aussi très bien si on a du temps...et des jambes.
J'ai renseigné après mes visites mes découvertes et finalement j'ai pu compléter des informations sur certaines communes qui n'avaient pas été remontées jusqu'alors : l'esprit collaboratif ! On m'a guidé et j'ai en échange enrichi la base de données.
Les limites de l'exercice :
- certaines zones restent plus ou moins inexplorées, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'orchidées.
- pour ma part, je préfère m'abstenir de renseigner une espèce si je ne suis pas certain de son identité mais d'autres observateurs auront tendance à cocher toutes les cases au niveau des espèces rencontrées (surtout pour les Ophrys). Ainsi, sur certaines communes, on peut monter à 60 espèces différentes. On peut avoir un doute raisonnable sur quelques unes d'entre elles sans remettre en question la bonne foi de l'intervenant. Il faut juste comme je l'indiquais rester prudent sur certaines identifications litigieuses et classer dans les hybrides un certain nombre de découvertes plutôt qu'en espèces.
Comme j'ai tendance à le dire (et penser!) les fleurs et les orchidées en particulier ne sont pas forcément des sujets faciles à mettre en images. Et il y a quelques belles pépites par ici. Dans les toutes récentes la 66 attire mon oeil de non spécialiste.
Comme j'aimerais tomber sur de t'elle station mais les oiseaux eux me prennent tout mon temps ;D
encore une superbe suite merci!
Pour moi aussi, ce sera la 66... toute en douceur ! ;)
Une jolie série de portrait
Pas de choix possible...alors, je prends le tout
Bravo Pascal
Denis ;)
Bravo pour ces très belles images d'orchis, en ce qui me concerne, je préfère de loin la 67, car on dirait vraiment un bonhomme ;)
Un vaste choix d'images bien mises en valeur!
En parcourant les deux dernières pages, mon trio préféré 49, 54 et 59!
Robert
Bonsoir à tous et merci à Aubertin, Jean-Mi, Chris, Denis, Charly, Robert, JMC, vos encouragements me touchent.
Un peu plus loin, une autre photo moche prise à la va-vite pour illustrer une autre friche, moins de terre et plus de dalles calcaires mais la même aridité que certaines orchidées et particulièrement les Ophrys affectionnent.
Citation de: Mex (alias Jmc) le Mai 24, 2019, 10:15:08
Comme j'aimerais tomber sur de t'elle station mais les oiseaux eux me prennent tout mon temps ;D
encore une superbe suite merci!
Et moi, les orchidées me prennent (presque) tout mon temps du printemps. ;)
Il faut bien qu'on trouve une spécialité, ce qui rend ce forum agréable. Que de belles pépites ornithologiques par ailleurs !
On trouve aussi la très colorée (et déjà présentée) Ophrys scolopax (Ophrys bécasse), facile à identifier.
71
Même si la forme et les dessins peuvent légèrement varier.
72
73 Et un pied isolé de Serapias lingua
Celle-ci est ratée et j'en suis le premier navré mais je vous la présente pour sa singularité.
Les labelles des Ophrys sont bombés et convexes mais c'est un pétale courbé et creux en dessous. Ce qu'on ne devine pas tellement on croit avoir à faire à une sorte de coussin plein.
Le labelle de la fleur en haut à gauche est concave (c'est assez rare) et illustre bien du coup que c'est bien un pétale fin et courbé.
73
74 Très probablement l'Ophrys occidentalis (déjà vu en 48 et 49)
Un gros plus pour la 72 et 74...certainement pour leur arrière-plan plus doux
Ceci-dit...bravo pour l'ensemble de cette MàJ
Denis ;)
Une belle mise à jour avec tout un tas "d'anomalies" très descriptives et bien illustrées ! J'aime également beaucoup la 59, mais je ne crois pas que ce soit une orchidée ! ;D Bravo à toi ! :)
Citation de: Clic-Clac 51 le Mai 25, 2019, 09:37:25
Un gros plus pour la 72 et 74...certainement pour leur arrière-plan plus doux
Ceci-dit...bravo pour l'ensemble de cette MàJ
Denis ;)
+1... Tout pareil... ;)
Un petit faible pour la 72 dans cette dernière série!
Robert
Quelle variété dans le monde des orchidées! Merci de nous les faire admirer avec ces superbes images.
J'aime bien ces plans rapprochés qui nous permettent (grâce à tes indications) d'admirer les détails.
Citation de: Seb65 le Mai 25, 2019, 09:42:21
Une belle mise à jour avec tout un tas "d'anomalies" très descriptives et bien illustrées ! J'aime également beaucoup la 59, mais je ne crois pas que ce soit une orchidée ! ;D Bravo à toi ! :)
On peut aimer LIN ou l'autre ;) le fil n'est pas sectaire quant aux espèces orchidéennes ou non.
Merci à vous tous, Roland, JMR87, Robert, Chris, Denis, Seb !
Le Pech de Bugarach, en dehors d'attirer tout une bande d'illuminés est aussi dans ses environs un haut lieu pour les orchidophiles. Je ne saurais dire si l'influence des extra-terrestres y est pour quoi que ce soit...
Voici un Ophrys indéterminé (de la famille des aranifera de par sa forme) mais de couleur totalement neutre légèrement tavelée..
75
En voici un des plus étranges, totalement inédit quant à sa forme ronde et son labelle tout plissé qui restera aussi indéterminé.
76
On poursuit avec cet autre hybride dont les parents ne seraient que pure conjecture quant à les nommer.
77
Proche du 76 mais tout aussi étrange
78
Cette espèce n'est par contre en rien bizarre mais présente la particularité d'avoir deux colorations "assez tranchées" (comme l'Orchis sureau pour ceux qui connaissent). La coloration blanche à jaune clair s'accompagne de feuilles unies claires tandis que la coloration légèrement pourprée a elle des feuilles légèrement tachetée et plus colorées, comme le haut de la tige. Autre particularité de l'espèce, les fleurs sont orientées un peu dans tous les sens. C'est une orchidée plutôt rare à répartition méditerranéenne, avec une présence cependant en Bretagne et en Aquitaine.
79 Neotinea maculata Orchis maculé
Elle a été classé dans les Orchis (comme auparavant l'Orchis brûlé ou Neotinea ustulata qui est donc du même genre. Genre entièrement européen quant à la répartition géographique) car comme les Orchis du type Orchis pourpre, singe ou militaire, sépales et pétales se regroupent pour former un casque.
Autrefois, on classait les orchidées selon des critères essentiellement physiques, ces casques communs à plusieurs espèces justifiaient ce regroupement.
80 Neotinea maculata
Merci Caloux de prendre le temps de nous expliquer les diversités par hybridation ou anomalies génétiques de ces Ophrys!
La qualité des images aide grandement à la lecture des textes.
Bravo pour ce travail accompli!
André.
N'étant pas spécialiste du tout, je ne peux qu'apprécier la qualité de ce fil qui nous montre la richesse de la botanique.
Citation de: Aubertin le Juin 03, 2019, 07:42:19
N'étant pas spécialiste du tout, je ne peux qu'apprécier la qualité de ce fil qui nous montre la richesse de la botanique.
Je plussoie
Bravo et encore merci Pascal
Denis ;)
Comme d'hab., des belles images et les explications qui vont avec... ;)
Merci.
Bonsoir et merci à tous pour vos visites. Et pour vos interventions Denis, Aubertin, Chris et André.
Après ces quelques vues d'individus que vous ne trouverez dans aucun guide... car il ne s'agit pas d'espèces proprement dite mais de chimères uniques, a priori stériles et qui n'auront donc probablement pas de descendance, retour à des fleurs plus classiques.
81 "Eclosion" d'Ophrys
82 "Eclosion" d'Orchis pourpre
Je n'aime pas trop le soleil pour mes vues d'orchidées : il a tendance à faire briller le moindre brin d'herbe en arrière plan et gâcher les bokehs que je recherche. J'utilise parfois un petit parasol translucide pour l'atténuer.
Parfois cependant, on peut en jouer, question d'orientation : plongée ou ici contre-plongée
83 Orchis pourpre; Orchis purpurea
Sur le podium des orchidées les plus répandues en France (nombre de départements et individus), juste avant l'Orchis pourpre de la vue précédente, l'Orchis mâle serait n°1.
84 Orchis mascula. Orchis mâle car pourvu comme tous les orchis de 2 tubercules, de mâles attributs (orchis en grec veut dire testicules). Un des 2 tubercules fournit à la plante sa réserve pour croitre et une fois pleinement épanouie, un second tubercule se forme et servira pour alimenter la plante l'année suivante. Le tubercule de l'année flétrit tandis que le second se gonfle. Une orchidée dans des conditions favorables peut donc "renaître" tous les ans au même endroit et se priver de fécondation. La reproduction sexuée sert à conquérir de nouveaux territoires par dissémination des graines.
Autre plante à bulbe, la fritillaire des Pyrénées ici subissant l'assaut d'une abeille
85
Très bien faite cette fritillaire
Ah oui...cette dernière, la Fritillaire est extra
Bon, j'ajouterai bien volontiers les portraits 83 et 84 pour conclure mon trio gagnant
Bravo Pascal
Denis ;)
Merveilleuse, cette fritillaire! Merci pour les commentaires instructifs qui accompagnent ces images.
Ah oui cette fritillaire, bien sur ! et avec un insecte !
Un point de vue sans doute très personnel pascal, je trouve que les fleurs manquent souvent d'un peu d'air dans la photo (la volonté d'en montrer le plus possible !? ;D) ..... et je ne suis pas fana du cadre ... mais cela ne vaut peut être que pour moi !
Même sans air, la 81 péte les flammes :D
C'est pris avec une bonette ?
De belles images ;)
Une suggestion:
tu pourrais varier un peu les compos, sinon merci pour ce fil que se veut instructif en plus d'être élégant ;)
Sympathique mise à jour... ;)
J'aime bien la 83 et son chouette bokeh... et la fritillaire, bien sûr !
Bonsoir à tous et merci pour ces avis.
Varier les compos et donner un peu d'air : je tente année après année en effet mais je me raccroche souvent au portrait (les fleurs s'y prêtent) et je ne l'ai pas caché, mon approche est assez descriptive donc avec des plans serrés.
L'autre écueil, mais certains y arrivent quand même, est de sortir l'orchidée d'un fond souvent bien encombré et peu esthétique. Comme je le soulignais, les orchidées sont souvent au ras du sol et il faut impérativement photographier à leur niveau, voire en contre plongée pour s'extraire du fond. Il est rare de trouver une orchidée de 25 cm de haut totalement entourée de végétation verte et pas hirsute ou sans végétation environnante. Bref, je ne nie pas qu'un plan serré cache le fond.
L'autre approche de certains photographes est d'utiliser le premier plan pour créer une "brume" en avant plan et de chercher la netteté sur la fleur uniquement. J'adhère aussi à cette approche mais la pratique moins régulièrement et avec moins de réussite sans doute...donc je ne vous proposerai pas certains tests que je juge raté. La fritillaire fait partie de ces tests imparfaits mais j'ai eu la chance de voir passer cette abeille, je n'ai pas résisté au plaisir de vous montrer cette vue (sur une seconde, l'abeille est 1mm trop en arrière du plan de netteté >:(
Pas de bonnette mais j'en ai une que j'ai peu utilisé en raison de manque de contrôle de la PDC, j'utilise essentiellement mon 70 mm macro Sigma Art maintenant, en map manuelle (et il n'y a pas de stab) car il conjugue netteté et bokehs agréables.
Pour le cadre, c'est en effet discutable. J'ai déjà fait sans ou avec d'autres, celui-ci passera, je ne suis pas monomaniaque.
Un plus pour la naissance de la purpurea et pour la fritillaire ! Bravo Caloux et merci pour toutes ces explications ! :)
Merci donc Chris, Denis, Berzou, Gebulon, Photographe33, Seb, Aubertin, JMR87
J'essaye de photographier les stations d'orchidée (station = population regroupée). En voici une d'Orchis mascula (à plus de 1000 mètres d'altitude, c'est la seule orchidée que j'ai rencontré dans ce département, les autres espèces se tenant sagement entre 300 et 800 mètres (et les Ophrys très rarement au dessus de 500 mètres).
En altitude, c'est bien connu, certaines plantes se couvrent de poils, celle-ci en est bien dotée. Je n'ai pas encore réussi à l'identifier (mais j'y travaille, ah ces fichus guides !)
87
Une orchidée qui peut monter en altitude (jusqu'à 1500 m) et qui ne se rencontre que dans le quart sud-est de la France : l'Orchis provincialis (Orchis de Provence). C'est la cousine jaune de l'Orchis mâle mais elle est nettement plus rare. Sa coloration peut aussi provenir de son biotope puisqu'elle fuit généralement le calcaire alors que l'Orchis mâle l'affectionne. Cette différence de milieu, acide pour l'Orchis de Provence et alcalin pour l'Orchis mâle a permis en tout cas de séparer plus par la couleur que par la morphologie les deux espèces qui n'ont pas pour autant abandonné l'idée de s'hybrider parfois...
88
On peut parfois le confondre avec l'Orchis mâle (voir photo 84) car de même coloration quelquefois (L'Orchis mâle peut aller jusqu'au violet très foncé) et parce que ses populations sont souvent denses aussi (jusqu'à plusieurs milliers d'individus sur une station).
Mais de près, pas de souci pour les distinguer : la plante monte moins haut et paraît coupée à son sommet, ses fleurs sont moins densément implantée sur la tige et son casque est rayé à l'intérieur.
89 Anacamptis morio ou Orchis bouffon,
La botanique peut sembler étrange puique l'Anacamptis morio était autrefois Orchis morio lorsque les seuls éléments morphologiques comptaient mais l'espèce est plus proche finalement de celle-ci qui ne lui ressemble en rien.
90 Anacamptis pyramidalis (probablement la troisième sur le podium précédemment évoqué de l'Orchidée la plus commune en France). Elle affectionne les prés bien entretenus mais aussi des milieux plus secs avec une population bien moindre dans ce cas.
Quelques une de plus, mais d'élevage.
1
(http://www.planete-bleue.net/photos/orchidee01.jpg)
2
(http://www.planete-bleue.net/photos/orchidee02.jpg)
3
(http://www.planete-bleue.net/photos/orchidee03.jpg)
4
(http://www.planete-bleue.net/photos/orchidee04.jpg)
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(http://www.planete-bleue.net/photos/orchidee05.jpg)
6
(http://www.planete-bleue.net/photos/orchidee06.jpg)
C'est toujours un ravissement ! Merci de nous enchanter avec ces belles images.
Bravo Caloux et merci pour toutes ces explications!
C'est un fil sur lequel je reviendrai car très instructif.
André.
La dernière bien sauvage la fritillaire est extra, la suite pas moins avec les domestiques! ;)
Citation de: Dormeur74 le Juin 04, 2019, 23:45:42
Quelques une de plus, mais d'élevage.
1
(http://www.planete-bleue.net/photos/orchidee01.jpg)
2
(http://www.planete-bleue.net/photos/orchidee02.jpg)
:) C'est très gentil de compléter (et les vues sont belles) mais c'est hors sujet (Orchidées de l'Aude) ;) ;). Pas de souci, j'ai aussi "bugué" avec l'ami Berzou une fois... et j'espère qu'il ne m'en a pas voulu.
Pour info, j'ouvre mes fils systématiquement une fois que je suis au bout de ma présentation sous réserve que les contributions restent dans le sujet. Je pense qu'il faut savoir ouvrir des fils sous son propre nom lorsqu'on a des vues à présenter, même s'il y a des fils ouverts par ailleurs avec des thématiques plus généralistes.
Bravo Pascal...cette dernière série est une fois de plus dès plus agréable
Beau boulot
Denis ;)
Désolé d'avoir semé le trouble. Rien de plus simple, je retire pour qu'on ne confonde pas l'Aude avec le reste de la France et la Suisse où elles sont nées.
Citation de: Dormeur74 le Juin 06, 2019, 11:19:17
Désolé d'avoir semé le trouble. Rien de plus simple, je retire pour qu'on ne confonde pas l'Aude avec le reste de la France et la Suisse où elles sont nées.
:) Pas de problème fondamental, je te rassure. C'est juste que j'explore une thématique avec les fleurs sauvages, dont une forte dominante d'orchidées.
Collaborant avec la SFO par ailleurs et adhérent d'une association près de chez moi, je "côtoie" aussi les orchidées exotiques et les photographie parfois mais je préfère de loin nos petites et discrètes indigènes qui ne demandent qu'à pousser en pleine nature.
Merci à vous Roland, Jean-Mi, Denis, André
Quelques Ophrys dont certaines sont encore originales.
91 Ophrys aranifera mais avec un labelle sans dessin. Gibbosité sur un seule côté aussi
Celle-ci est ce qu'on appelle une variété "alba" , hypochrome. Toujours sur base d'un Ophris aranifera
92
Une coloration normale pour un Ophris aranifera. Enfin, il y a tellement de variété de formes et colorations pour la même espèce que définir ce qu'est la normalité pour certains Ophris est une gageure.
93
94 Orchis mâle Orchis mascula
95 Orchis mascula
96 Orchis mascula
Voilà quelques belles images ajoutées à la collection...
Encore une super belle suite caloux...!
Merci beaucoup pour ces nouvelles aranéola avec tous ces détails...
Je suis plus partagé sur la couleur des ''mascula'', le violet tire sur le bleu, chez moi, elles sont plus ''fushia'', voir les dernières images de ''urka''.
Cette année, mes ''scolopax'' sont beaucoup plus violettes que mauve? y a t-il une corrélation ou est-ce mes yeux?, j'ai eu de gros soucis oculaires, j'ai loupé toutes mes orchidées de printemps...
Cordialement
Oui une belle suite ! Préférence pour les plans serrés 91,92 et 93 mais les autres ne déméritent pas pour autant.
Citation de: M13 le Juin 07, 2019, 09:58:45
Encore une super belle suite caloux...!
Merci beaucoup pour ces nouvelles aranéola avec tous ces détails...
Je suis plus partagé sur la couleur des ''mascula'', le violet tire sur le bleu, chez moi, elles sont plus ''fushia'', voir les dernières images de ''urka''.
Cette année, mes ''scolopax'' sont beaucoup plus violettes que mauve? y a t-il une corrélation ou est-ce mes yeux?, j'ai eu de gros soucis oculaires, j'ai loupé toutes mes orchidées de printemps...
Cordialement
Je l'indiquais par ailleurs, l'Orchis mâle est de couleur variable : du violet foncé ou pourpre au rose assez clair ... et quelquefois blanc. Je ne retouche pas les teintes sur mes vues, elles sont toutes prises en extérieur en RAW sans éclairage artificiel pour celles-ci. On peut donc considérer qu'à prises de vues égales, les écarts de teinte sont réels.
Idem pour les O scolopax dont les teintes sont plus ou moins vives. C'est généralement plus un problème de sol que d'éclairage qui leur donne leur teinte.
Et ensuite peut intervenir la génétique qui fait que chaque pied d'orchidée est unique. C'est particulièrement vrai chez les espèces hybridogènes mais moins chez d'autres qui ne s'hybrident pas ou peu : Hymantoglossum hircinum (Orchis bouc), Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum) par ex
Une bien belle présentation de toutes ces espèces et variétés
De très belles images... et instructives, en plus... ;)
La 92 et la 95 ma plaisent beaucoup !
Bonjour à tous !
Merci à Aubertin, Roland, Chris, JMR87, M13 pour vos messages.
Une vue qui ne fera peut-être pas l'unanimité, la fleur est masquée par un rideau végétal naturel.
97 Orchis pyramidal. Anacamptis pyramidalis
Mais si cela le fait pour mon regard j'aime cette dernière..
et les précédentes sont tout simplement formidables à voir et revoir!!!
Merci Jean-Mi ! j'ai hésité pour celle-ci. Les herbes hautes ne laissaient aucune fenêtre pour avoir la fleur nette.
Toutes les orchidées n'ont pas un développement abouti. Je n'ai pas d'explication validée scientifiquement sur ce sujet mais je pense qu'on peut incriminer autant la génétique que le biotope : poussant dans des milieux très pauvres parfois, les ressources peuvent manquer pour assurer à la plante un bon développement de toutes les fleurs.
Pour cet Ophrys scolopax, tout s'est bien passé, les fleurs ont presque le même aspect. Malgré le fait que l'environnement était très caillouteux (ancienne carrière)
98 Ophrys bécasse
Mais pour cet Ophrys aranifera, on observe une sorte de déliquescence graduelle entre la fleur du haut et la dernière fleur du bas. Les fleurs s'ouvrant du bas vers le haut chronologiquement, il faut supposer, si ce n'est génétique, que la plante à souffert au début de la floraison. Celle-ci s'étalant sur 15 jours à 3 semaines environ, c'est une probabilité que je vais explorer.
99
Superbe la 98 !
Quant à la précédente: "Une vue qui ne fera peut-être pas l'unanimité, la fleur est masquée par un rideau végétal naturel." J'apprécie justement ce côté naturel qui manque beaucoup à la macro d'aujourd'hui où le côté logiciel l'emporte trop souvent sur le côté naturel.
Toujours aussi plaisant et je prends plaisir a venir m'y instruire
Bravo Pascal
Denis ;)
Merci Roland, :) et Denis entre-temps :)
Pour la N° 100 on reste dans les portraits avec un crop de l'Ophrys lutea. Ophrys jaune
Pourquoi un crop ? Parce que voici les conditions générales du biotope de beaucoup d'orchidées. Inutile de dire que dans cette petite station, aucune fleur n'est exploitable pour la photo.
Je l'ai peut être déjà exposé mais pour la macro et plus spécialement pour les orchidées, j'applique ces quelques règles :
- Trouver une station favorable à leur développement, plus il y a d'individus, meilleures sont les chances pour l'étape suivante.
- Trouver les fleurs les plus hautes en bon état sanitaire.
- S'assurer que le fond est propice.
- Utiliser un viseur coudé afin de ne pas se vautrer à plat ventre : cela évite d'écraser d'autres orchidées ou d'autres plantes. On minimise ainsi son empreinte en restant à genoux. Cela limite aussi le risque de ramasser des tiques. >:(
- Viser en tenant le plan du capteur parallèle à la tige ou en contre-plongée. Là cela dépend de la végétation ou de la structure du fond et de sa distance ainsi que de l'éclairage : herbes, lisière de bois ou fond de rochers. Pour les vues en plongée, il faut un sol très dégagé ou avec une couverture végétale adapté (mais c'est possible)
- Privilégier les temps nuageux, les couleurs sont certes un peu moins vives de fait mais on évite les zones brillantes (les Ophrys par exemple ont des zones de brillance sur le labelle, l'une d'elle s'appelle d'ailleurs l'Ophrys miroir ( Ophrys speculum
ou Ophrys ciliata )
C'est peut être évident pour beaucoup d'entre vous, mais il m'arrive de voir que certains photographes ont massivement écrasé la végétation alentour de certaines fleurs dans des stations fréquentées. Rien n'interdit bien sûr d'arracher une ou deux herbes gênantes, surtout si elles sont sèches comme ici. Mais en l'occurrence, je n'ai rien pu faire sur cette population et je suis allé un peu plus loin trouver d'autres fleurs moins enchâssées dans leur écrin végétal. Ce n'est pas ce qui manquait heureusement.
Voici une des rares vues qui contredisent en partie mes règles précédentes. Il s'agit d'un rougier (terre riche en fer et pauvre en végétation) dans le fond. Toujours l'Ophrys lutea comme exemple
Dernière vue pour aujourd'hui afin de ne pas couper le fil (de mon raisonnement) mais j'ai épuisé mon quota :)
102
Je ne peux qu'adhérer a ta façon d'aborder le sujet
Bravo...car sortir des images esthétiques dans de tels environnements est une vraie gageur pour le photographe
Le portrait (image 100) est extra...douceur des teintes et belle présence de la matière.
Pour la 102...habituellement, je ne suis pas fan de ces environnements "chargés". Mais là , il apporte un vrai plus graphique et du coup, je suis séduit
Denis ;)
Citation de: Clic-Clac 51 le Juin 08, 2019, 12:29:58
Je ne peux qu'adhérer a ta façon d'aborder le sujet
Bravo...car sortir des images esthétiques dans de tels environnements est une vraie gageur pour le photographe
Le portrait (image 100) est extra...douceur des teintes et belle présence de la matière.
Pour la 102...habituellement, je ne suis pas fan de ces environnements "chargés". Mais là , il apporte un vrai plus graphique et du coup, je suis séduit
Denis ;)
Pour la 102, j'aurais pu mieux faire ;) ;) Il faut bien garder une marge de progression...
Excellentes images ici et en plus, des conseils bien utiles. Merci.
Merci encore pour toutes les explication, les dernières images sont vraiment magnifiques, pleines de détails et cela m'aidera pour identifier celles que j'ai déja photographié!
Merci Caloux de prendre le temps d'expliquer comment sont réalisées les PDV! Ce n'est pas toujours évident.
Le portrait de la Lutéa est superbe!
André.
Citation de: jmr87 le Juin 08, 2019, 14:26:26
Excellentes images ici et en plus, des conseils bien utiles. Merci.
+1, bravo pour ce superbe fil!! ;)
Merci à vous JMR87, Thieum, André et M13,
Le rougier est d'actualité pour un jour de finale de Rolland Garros. On ne s'attend pas à y rencontrer des orchidées tant le milieu semble stérile à part quelques ilots de végétation bien secs.
102
Mais il faut être curieux et l'Ophrys jaune y a élu domicile profitant justement de ces ilots qui retiennent quelques matières nutritives dans un environnement par ailleurs bien lessivé par les pluies.
103
L'Ophrys sphegodes (aranifera) aussi.
104
Emergeants des buissons de thyms, certains Ophrys ont des hauteurs inhabituelles (une trentaine de cm), pas exceptionnelles mais remarquables quand la grosse majorité des pieds reste sagement aux alentours de 15 cm.
A noter aussi, la disposition en "hélice" montante des fleurs autour de la tige. C'est une disposition générale mais pas systématique. Ici, il n'y a que trois fleurs, c'est plus compliqué lorsqu'elles sont plus nombreuses.
105
La végétation s'épaissit un peu en bordure du rougier.
106
Un peu plus loin au bord de la route, sur un terrain sec et caillouteux, une petite colonie de pieds de 10 à 20 cm - pour le plus haut. Entre 3 et 5 fleurs par pied (on dépasse rarement les 10 fleurs chez l'Ophrys lutea)
107
Moi aussi, j'aime bien la 97... toute en douceur... ;)
La 98 aussi... et la 99... et la 102... et la 104... et la 105... Bref ! Un régal pour moi !
De jolies séries très variées dans les compositions et les cadrages: J'ai un faible pour les images 94, 95 et 96 qui sont mes préférées!
Robert
Les images 104 et 105 me font de l'œil...bravo Pascal
Denis ;)
Malgré un environnement difficile tu arrives à sortir de belles images !
Tu affirmes une belle éthique et c'est d'autant plus remarquable qu'il me semble que ce ne soit pas (plus!) forcément la règle et on le remarque aussi en animalier malheureusement (que ne ferait-on pas pour faire La Photo!).
Et j'aime beaucoup l'image 105.
Quel travail remarquable sur les ophrys!
Les images toujours au top, tout cela va vraiment m'aider à identifier les miens...
Ophrys bécasse est très réussie mais pas seulement..
la 104 avec ces terres pourpres presque est magique
quel joli fil tu nous offres là en partage!!!
Bonsoir et merci à vous Aubertin, Roland, Denis, M13, Chris, Robert, Jean-Mi !
Quelques vues pour conclure ce fil.
Pour ma part, cette semaine dans l'Aude m'aura permis de m'aérer (le vent aura été présent tout au long de la semaine) et de rencontrer de nombreux hybrides d'Ophrys à partir d'espèces que j'avais pu déjà croiser un peu plus au nord dans l'Aveyron. Mais quelques espèces nouvelles ou que je n'avais pas encore vues en France m'auront comblé aussi.
20 espèces au total ne représentent pas un record, mais sur une semaine seulement et en évitant de faire inutilement de nombreux kilomètres, je reste aussi satisfait d'avoir exploré une partie du département.
Souhaitant ne pas vous avoir barbé avec ma passion, je conclus avec ces dernière vues
Hybride Ophrys apifera x Ophrys scolopax (dominant) : La forme du labelle est caractéristique de l'Ophrys abeille mais le dessin de ce même labelle non. Les 2 pétales latéraux sont aussi atrophiés chez l'Ophrys abeille (sauf chez certaines variétés), ce qui n'est pas le cas chez ce spécimen. S'il y avait eu plusieurs pieds d'Ophrys abeille alentour, j'aurais pu pencher pour une de ces variétés mais lorsqu'on rencontre un seul exemplaire d'hybride avec une autre espèce dominante dans la même zone, on peut pencher pour une hybride.
108
109 Ophrys scolopax (Ophrys bécasse)
Et une dernière de d'Ophrys aranifera : espèce à multiples formes et couleurs qui sont parfois "érigés" au rang d'espèces peut être inutilement car elles-mêmes décrites comme variables en formes et couleurs si bien que la variation de l'une pouvant se rapprocher de la variation de l'autre, il est bien délicat de trancher en faveur de l'une ou l'autre. Les distinctions géographiques ou de date de floraison sont aussi éminemment discutables.
Heureusement, certains Ophrys sont généralement sans doute possible et dès lors qu'on reste sur des caractères généraux, d'autres sont aussi relativement faciles à classifier.
110
Citation de: Caloux le Juin 13, 2019, 19:51:09
Ma dernière phrase d'explication ne me semble pas claire, je reformule
Hybride Ophrys apifera x Ophrys scolopax (dominant) : Lorsqu'on rencontre une espèce d'Ophrys en plusieurs exemplaires et 1 seul individu semblant "étranger" (vaguement semblable) dans cette colonie, il faut hésiter entre un possible hybride ou une variété.
C'est en soulignant les évidences et les différences qu'on affine son jugement.
Comme il y a ici beaucoup de différences avec l'Ophrys apifera, mais une vague ressemblance malgré tout, que l'orchidée est à proximité de plusieurs pieds d'une autre espèce (Ophrys scolopax) dont certains caractères ressortent aussi dans l'apparence générale de la fleur étudiée, difficile de valider l'hypothèse d'une variété d'Ophrys apifera. L'hypothèse hybride est donc l'option choisie.
108
Bonjour Caloux!
J'avais bien compris le sens de ton explication. En effet, en dehors de la forme du labelle, rien ne ressemble à l'Ophrys abeille. Même l'appendice qu'on ne devrait pas apercevoir de face est ici présent. Il serait intéressant également d'avoir une image de profil pour voir la forme du gynostème. Quoiqu'il en soi, pas de problème pour classer cet Ophrys en tant que hybride.
Tes images restent convaincantes et tes explications très enrichissantes.
Merci Caloux!
André.
J'avais aussi compris... ;D
Une bien chouette mise à jour... ;)
J'aime particulièrement la 109... très graphique, je trouve.
Toujours richement illustré ce fil ! Et je salue bien bas ton grand savoir sur les orchidées.
Citation de: urka le Juin 13, 2019, 21:15:00
Bonjour Caloux!
.................................................................. Quoiqu'il en soit,................................... ;).
Merci Caloux!
André.
Un fil toujours aussi érudit et bien illustré !
Citation de: Caloux le Juin 08, 2019, 11:45:55
C'est peut être évident pour beaucoup d'entre vous, mais il m'arrive de voir que certains photographes ont massivement écrasé la végétation alentour de certaines fleurs dans des stations fréquentées. Rien n'interdit bien sûr d'arracher une ou deux herbes gênantes, surtout si elles sont sèches comme ici.
Fleurs ou insectes dans les herbes c'est le même problème, comment ne pas tout massacrer !?
Et plutôt que d'arracher j'ai toujours avec moi des ciseaux qui permettent de simplement couper le bout de plante qui justement s'insinue dans le viseur !
Un fil toujours aussi plaisant et passionnant.
Citation de: Caloux le Juin 13, 2019, 19:51:09
Souhaitant ne pas vous avoir barbé avec ma passion, je conclus avec ces dernière vues
Ah zut...c'est vraiment la fin ? il ne te reste vraiment pas quelques images sur ton DD
Comment veux tu que l'on se lasse d'un fil instructif et parsemé de belles réalisations ?
En tout cas, je te remercie d'avoir partagé tes observations...j'ai pris grand plaisir a te suivre
Encore bravo Pascal
Denis ;)
Citation de: Clic-Clac 51 le Juin 14, 2019, 12:37:22
Ah zut...c'est vraiment la fin ? il ne te reste vraiment pas quelques images sur ton DD
Comment veux tu que l'on se lasse d'un fil instructif et parsemé de belles réalisations ?
En tout cas, je te remercie d'avoir partagé tes observations...j'ai pris grand plaisir a te suivre
Encore bravo Pascal
Denis ;)
:) Oui, il en reste mais je préfère ne pas m'étendre trop non plus. Je laisse passer un peu de temps et ouvrirai un fil sur ma semaine passée dans l'Aveyron fin Mai. Quelques espèces différentes, une autre lumière...
Citation de: Caloux le Juin 14, 2019, 12:57:06
:) Oui, il en reste mais je préfère ne pas m'étendre trop non plus. Je laisse passer un peu de temps et ouvrirai un fil sur ma semaine passée dans l'Aveyron fin Mai. Quelques espèces différentes, une autre lumière...
Alors...a bientôt en images et bonne continuation
Denis ;)
Citation de: urka le Juin 13, 2019, 21:15:00
Bonjour Caloux!
J'avais bien compris le sens de ton explication. En effet, en dehors de la forme du labelle, rien ne ressemble à l'Ophrys abeille. Même l'appendice qu'on ne devrait pas apercevoir de face est ici présent. Il serait intéressant également d'avoir une image de profil pour voir la forme du gynostème. Quoiqu'il en soi, pas de problème pour classer cet Ophrys en tant que hybride.
Tes images restent convaincantes et tes explications très enrichissantes.
Merci Caloux!
André.
Ce sont les rares Ophrys à avoir des gibbosités prononcées ressemblant vaguement à des petits bras de fauteuils, ce qui accentue la confusion dès lors que la coloration est atypique. Avec les pollinies caractéristiques de l'Ophrys apifera, c'aurait été un argument supplémentaire en faveur d'une fleur hybride mais elles sont souvent manquantes (heureusement pour la reproduction de l'espèce), je reste donc sur cette suggestion d'hybride sans être totalement affirmatif.
Merci à tous pour vos derniers commentaires et appréciations. Denis, Roland, André, Chris, JMR, Jean-Claude...et à tous les autres qui ont suivi ce fil sans forcément commenter.