Le Mec 16 SB, le premier appareil à cellule TTL !

Démarré par Gér@rd, Mars 17, 2011, 14:55:21

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Gér@rd


A Chelles, dimanche dernier, je me suis retrouvé nez à nez avec un appareil que je connaissais de réputation mais que je n'avais jamais eu entre les mains. Des Mec 16, premier ou deuxième modèle j'en avais vus et testés et je me disais qu'à l'occasion j'en prendrais bien un pour compléter ma série de subminiatures (à coté de ceux qui utilisent du film 16mm).

Mais celui là (le Mec 16 SB) je crois bien que c'est le premier que j'avais entre les mains. Le marchand ne savait pas trop comment s'en servir et en l'ouvrant et le tripotant, je n'arrivais pas à savoir si l'obturateur marchait ou non. Comme il me certifiait qu'il marchait quand il l'avait trouvé (mais depuis combien d'années ?), j'ai quand même tenté le coup et l'ai acheté. De retour chez moi, d'abord en trouvant des modes d'emploi sur Internet et en essayant de comprendre ce qui pouvait bloquer l'armement, puis en titillant doucement et huilant légèrement les cames et engrenages accessibles sans démontage (visible à travers la fente de déplacement du levier d'armement), le miracle s'est produit (c'était quand même bien gommé...) ! Maintenant après plus de deux bonnes centaines d'armement/déclenchement il est parfaitement dégommé et fonctionne sans problème (si j'arrive un de ces jours à me procurer quelques mètres de 16mm perforés (condition sine qua non) je m'amuserai peut-être à faire quelques essais.





Dans le domaine des appareils subminiatures, les caractéristiques de base de ce Mec 16 SB le situent déjà sans conteste dans les hauts de gamme de l'époque (tout début des années '60). En vrac :

- objectif 6 lentilles Rodenstock Heligon f2/22mm  (le format c'est du 10x14mm sur film 16mm à double rangée de perforations),
- temps de pose du 1/30ème au 1/1000ème + pose B (obturateur focal métallique),
- réglage des distances de 1m à l'infini (rampe hélicoïdale),
- Cellule photoélectrique Gossen lisant la lumière derrière l'objectif.

Et ce qui surprend le plus c'est cette dernière phrase, dans le mode d'emploi. Quand on regarde l'appareil il n'y a aucune pile et aucune cellule photo apparente. Il y a juste une petite fenêtre en haut du coté droit où l'on aperçoit une petite aiguille. Cette aiguille bouge si on dirige l'appareil vers la lumière et on peut la centrer en tournant les molettes de diaphragme et de vitesse.

Or, à cette époque (1960), les cellules Cds il n'y en avait pas encore à ma connaissance (peut être dans les labos mais pas sur les appareils commercialisés). Et de toute façon il n'y a aucune piles donc aucun doute, il y a une cellule SELENIUM derrière l'objectif ! Mais pas question de vérifier quoique ce soit, car pour y voir quelque chose il faudrait démonter le presseur qui est juste articulé sur le grand côté pour l'écarter de 2 mm afin de pouvoir glisser le film...

Mais le système semble très simple même sans regarder un schéma. Lorsqu'on appuie doucement sur le déclencheur on sent que cela provoque la remontée (ou la descente) de la cellule (sans doute une plaque sélénium de la taille du film (10x14) pour permettre la prise de vue. A ce moment là, l'aiguille de la cellule revient au zéro (ce qui est bien signe qu'elle n'est plus dans la trajectoire des rayons). Et, si on continue à appuyer, l'obturateur se déclenche. Si on relâche brusquement le déclencheur; on entend  bien un "cloc" (la cellule se remet en place) et l'aiguille dévie à nouveau. Bref, le système est visiblement analogue à celui du miroir de certains Reflex des années '50 (comme le Rectaflex ou le Savoyflex) ou le dit miroir remontait en appuyant sur le déclencheur et revenait à 45° quand on relâchait (léger ressort de rappel).


La cellule sélénium fonctionne très bien (ses indications sont parfaites) 50 ans plus tard mais cela ne m'étonne pas du tout car, lorsque l'appareil est fermé, l'objectif est couvert par un volet et la cellule parfaitement protégée ! Même s'il monte au 1/1000ème, l'obturateur focal métallique est certainement de conception très simple vue le format à couvrir (10x14). Sans doute une guillotine.


Le dernier détail qui surprend un peu, c'est la taille de l'appareil qui, pour un tel format et à notre époque, ne semble pas si petit que ça. Il est finalement d'une taille à peine inférieure à celle d'un Rollei 35 et plus grosse qu'un Minox 35 ! C'est là qu'on réalise l'impact qu'avait dû avoir le Rollei 35 lors de sa sortie...




frejadu

merci beaucoup de nous faire partager cette remarquable réalisation, perso, je ne connaissais guère que le minox 16

vob

Ritax et Pencoh(pleins)

Gér@rd


Juste trois liens que j'avais oublié :

- http://www.submin.com/16mm/manuals/mec/index.htm

- http://www.cameramanuals.org/pdf_files/mec_16.pdf

- http://www.subclub.org/shop/feinwerk.htm

Et une petite photo pour ceux qui ont encore dans un coin des lunettes rouge/bleu pour voir les anaglyphes 3D !




Jean-Claude Gelbard

Ah, le Mec 16... SB signifie "Simultan Belichtungsmessung", c'est à dire : mesure de lumière simultanée. La version SB était d'ailleurs beaucoup mieux finie que la version initiale, sans cellule, avec les parties métal visibles dorées... mais il est vrai que l'apparition du Rollei 35 a fait perdre beaucoup d'intérêt aux appareils à film 16mm, tout aussi gros malgré un négatif bien plus petit et avec des cartouches spécifiques introuvables. L'usage de la cartouche standard 24x36 était un gros avantage, et c'est l'une des raisons de l'insuccès du Tessina, qui utilisait pourtant du film 35 mm perforé, mais avec des cartouches spécifiques qu'il fallait recharger dans le noir...

nicofoto33

Y'a pas à dire, il a vraiment de la gueule. On ressent la qualité rien qu'à travers les photos ;)
☼☀♡♥ Paix et amour ♥♡☀☼

Gal75

merci Ger [at] rd pour ces excellentes explications de cet excellent appareil que je ne connaissais que de nom.
Cela donne envie d'en chercher un. Je vais surveiller les foires...