du D700 au D4s: impressions et test à basse lumière

Démarré par bignoz, Octobre 15, 2014, 03:37:25

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bignoz

Bonjour à tous,

Ancien possésseur du D700 devenu propriétaire d'un D4s, mon précédent post évoquait mon passage au boitier haut de gamme de Nikon: http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,218484.0.html
Considérant que le D700 était un boitier de référence à son époque, et un boitier encore largement répandu, et ayant moi-même cherché des informations de comparaison entre les deux boitiers avant mon achat, et que ces informations étaient vraiment réduites, j'avais décidé de réaliser non pas un comparatif, mais un bilan sur ce que m'avait apporté le passage au boitier amiral et mon ressenti d'ex utilisateur de D700 (que j'ai toujours sur une étagère en secours).

Je poursuis aujourd'hui sur mon ressenti et les différences notables par rapport au D700. Si vous avez pris soin de lire le premier paragraphe vous aurez noté que je parle de mon expérience de passage d'un boitier à un autre et de ce qui m'enchante sur le D4s. Expérience qui peut servir à d'autres, comme cela m'aurait plu de le lire avant mon achat.

Depuis la dernière fois, je rajouterais donc les points suivants qui me paraissent intéressant face au D700:

-   le retardateur permet de prendre jusqu'à 9 photos d'affilée (contre 1 seule pour le D700). Vous pouvez programmer l'intervalle de prise de vues de 0,5 à 3 secondes. C'est pratique pour éviter de faire des allers retours entre votre appareils photo et le groupe dans lequel vous souriez quelques instants plus tôt.
-   Iso auto: il suffit d'appuyer sur la touche iso et de tourner la molette avant et voilà, il n'y a plus à passer par le menu. Très rapide et très pratique.
-   Le bargraph lateral. J'ai noté qu'il s'allume en cas de problème d'exposition en mode A et S, c'est bien plus visuel qu'un petit symbole en bas de tableau sur le D700. C'est comme un signal d'alarme, pratique.
-   Pose longue: Le D700 possède le mode bulb (l'obturateur reste ouvert tant que vous maintenez le déclencheur appuyé.) Le D4s possède en plus le mode "time". Vous appuyez une fois pour ouvrir l'obturateur, et vous appuyer une nouvelle fois pour le fermer. Pratique, cela évite d'avoir à brancher un cable externe pour maintenir l'obturateur ouvert. Pratique pour mes photos de nuit.
-   Bracketing: avec le d700 nous pouvions aller jusqu'à 9 vues avec une différence de 1 IL entre chaque. Avec le D4s aussi, mais en plus vous pouvez monter à 2IL et même 3IL si le bracketing se limite à 5 vues. Cela va me permettre de ne tirer que 3 vues au lieu de 5 pour un HDR.

Je suis conscient qu'il va me falloir encore un peu de temps pour apprivoiser les menus et subtilités du D4s, néanmoins l'utilisateur d'un d700 ne sera pas dérouté à l'utilisation de ce boitier pro, bien au contraire. Les raccourcis, la prise en main et tout ce que j'ai déjà raconté au sujet de ce fabuleux boitier ne pourra qu'apporter confiance et plaisir à son propriétaire. Mais , je le répète, même si tirer une image "classique" ne posera aucun problème, tirer la quintessence de la machine mérite de se plonger à fond dans le manuel pour en apprécier toutes les finesses. L'autofocus, par exemple, mérite à lui seul d'y consacrer pas mal de temps pour déterminer les réglages optimum en fonction du type de scène. Sur mes enfants qui courent, avant je privilégiais le 21 points ou le 3D, avec le D4s c'est 3D et souvent le mode group, remarquable.

À propos d'AF du D4s, je termine rapidement en évoquant un point soulevé par d'autres utilisateurs: le positionnement du levier/bouton pression AF. Lorsqu'un téléobjectif est ne place, pour moi le 70-200, changer de mode implique de changer le positionnement de la main qui soutient l'objectif. Soit je l'enlève complètement, soit je la fait glisser à la base, index et majeur gauche soutiennent le fût, le pouce exerce une pression sur l'AF. Faisable avec un 70-200, mais moins pratique avec un 300 2.8 par exemple. J'aurais bien aimé avoir la possibilité de paramétrer cette touche AF sur une autre touche, par exemple la PV en face avant. Un pression du majeur droit, réglage de l'AF par les molettes comme prévu, puis nouvelle pression dur PV. Un petit firmware Monsieur Nikon, merci.

Bon, allez, je passe à autre chose, ce que vous préférez, les tests en images en ce qui concerne les basses lumières. Alors là je confirme, on en a pour son argent. Et je confirme ce que je disais il y a quelques semaines: moi, ex utilisateur de D700, j'ai complètement perdu mes repères. "tiens, un photo à 6400 isos apparemment parcequ'il y a un peu de bruit. Ben non, raté, c'est du 12800, ou du 20000, ça dépend de la lumière. Ben oui, faut que je me réveille, je ne suis plus en D700... Mais quel plaisir de travailler à 6400 au D4s (position maxi pour moi au D700) et avoir des clichés propres et avec un beau respect des couleurs. Bon, trêve de bavardage, les comparatifs en images.

D700 – D4s : TEST BASSE LUMIÈRE

Pour ce test j'ai établi le protocole suivant:
-   temporisation du miroir levé à 1 seconde
-   réduction du bruit iso désactivé
-   réduction du vignetage désactivé
-   oculaire fermé
-   point AF central au centre de la mire. Une fois la mise au point effectuée et controlée, l'AF a été désactivée pour éviter les micros variations entre clichés
-   balance des blanc automatique (auto1 pour le D4s)
-   picture control en colorimétrie standard
-   prise de vue en mode manuel
-   objectif utilisé: Nikkor AFS 35mm f1.4G fermé à f2.8 pour avoir un piqué maximum.
-   une série en Raw 14 bits compression sans perte
-   une série en jpeg fine réduction de bruit désactivée
-   une série en jpeg fine réduction de bruit  normale
-   une série en jpeg fine réduction de bruit élevée

L'éclairage était une simple lampe incandescente positionnée en arrière de l'appareil photo à 70cm de hauteur environ.
Le flasmètre Sekonic 478D me donne la lecture suivante: 1600 iso, f2.8, ¼ de sec.
Pour l'extraction des recadrages ("crops") j'ai utilisé le logiciel View Nx2 de, afin de bénéficier des algorithmes développés par les ingénieurs de la société. C'est également le logiciel fourni avec le D4s et un des logiciels que beaucoup connaissent. À titre personnel j'utilise "Aperture" d'Apple, et vous allez voir que les différences entre les deux dérawtiseurs sont assez importantes, notamment à isos élevés

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1)   D4s en Raw

à 1600 isos, l'image est de toute beauté. Aucun bruit, rien


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À 3200 et en pinaillant, un bruit très mais, mais alors très très discret apparait dans les zones d'ombres.

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À 6400 le bruit commence à peine à être discernable.

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À 12800 une légère dégradation au niveau du bruit est perceptible. La tenue des couleurs et des détails est notable.

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À 25600 le bruit est apparent mais fort acceptable et reste agréable à l'oeil. De manière générale le fichier est de haute volée.


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La bascule s'établie à 51200, valeur à laquelle un très léger voile magenta vient nimber l'image. Cela reste subtil, l'image est très exploitable, les couleurs et le niveau de détails n'ont pas à rougir face aux 25600, et c'est une sacré prouesse à cette valeur!

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à partir de 51200, la dégradation est exponentielle. À 102400 isos  le capteur fait de la résistance, et même si l'on peut sortir un fichier correct avec le traitement qui va bien, force est de constater que le d4s commence à être aux aboies: baisse des détails, de la colorimétrie plogée dans ce voile magenta difficile à traiter, bruit bien présent, etc...

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Un cran au dessus réservé aux images à repêcher, les défauts cités précedemment s'accentuant de manière abruptes avec des couleurs qui fendissent inexorablement

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le niveau supérieur de 409600 isos ne servira qu'aux images "scoop", celles qu'il vaut mieux avoir pourries que pas du tout tant on se croirait en plein brouillard dû à ce fameux voile magenta-bleuté.

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En ce qui me concerne je limite la montée à 25600isos là où je la limitais à 6400 sur le D700. Le fichier qualitatif maxi reste 12800 sur le D4s selon mes goûts, contre 3200 isos sur le D700. J'entend par fichier qualitatif celui où je n'ai pas à faire de concessions et 12800 isos est une valeur à laquelle je peux désormais monter sans me poser de questions existencielles. Cela varie evidemment en fonction de l'ambiance et de la lumière disponible. Néanmoins, je n´hésiterais pas à Monter à 51600 isos si necessaire. Au delà, je sais déjà que le traitement sera difficile et qu'il ne faudra pas en attendre un miracle...

2)   développement fichier hauts isos sous aperture ou view NX2

View Nx2 est le logiciel livré avec le D4s. Je suis utilisateur de aperture (soft Apple) mais seuls les ingénieurs Nikon ayant la recette du décryptage des RAW des boitiers Nikon, j'ai passé les 204800 et 409600 isos à la moulinette des deux logiciels. La teinte bleue-magenta se confirme mais avec un dramatisme extrèmement moins marqué sous le logiciel Nikon. Pour les fichiers à 25600 les différences de traitement sont au niveau colorimétrique, avec un peu plus de saturation et un meilleur traitement du bruit (mais peut-être que cela est appliqué à la source).

ici 51200 sous aperture:

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409600 sous aperture. Toujours aucun traitement.


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3)   D4s en jpeg

Le processeur interne du boitier fait un sacré boulot. À 25600 isos le bruit est complètement éliminé. Par contre, je trouve l'effet un petit peu trop lissé. Mes goûts m'orientent donc vers une réduction de bruit normale, voire léger.

La première avec réduction du bruit désactivé:


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avec réduction du bruit sur "normal"

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avec réduction du bruit sur "élevé":


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4)   D700 en raw contre le D4s en raw

Maintenant que nous avons passé en revue les raw du d4s, voyons ce qu'il en est du D700. Ce qui choque, et le mot est loin d'être trop fort, c'est le massacre de la balance de blancs automatique en lumière faible. Je l'avais déjà constaté à mainte reprise, le test ne m'apprend rien, si ce n'est la différence abyssale sur ce plan entre D4s et D700. Je le répète, plus que le traitement du bruit, c'est la capacité du D4s à s'adapter à des conditions de lumières relativement difficile et à maintenir une colorimétrie juste, jusqu'à des niveaux isos relativement voir très élévés (51200 voir 102400) qui crève l'écran. Rajoutez à cela une plus haute définition, une douceur et un naturel dans les teintes, et vous avez la sensation générale (et non seulement la sensation, car c'est un fait) de passer vraiment dans un autre monde.

Voici les crops du d700, tout d'abord à 1600 isos:

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D700 à 25600 (position hi2, maximum autorisé par cet appareil):

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Au niveau bruit, j'ai été agréablement surpris de constater que mon ex d700 avait encore de beaux restes! Et si vous retravaillez la balance des blancs, vous réduirez encore l'écart avec le D4s. Mais bon, même avec ces trifouillages le D4s gardera une bonne longueur d'avance.

J'ai maintenant modifié la lumière pour quelle soit plus forte. La lampe avec ampoule incandescente est au dessus, le flshmètre me donne la mesure suivante: 1600 isos, f2.8, 1/100. Je suis parti de cette base pour appliquer les valeurs isos supérieures. Regardez les crops des fichiers à 6400, la différence est sans appel.

D4s raw 6400 isos:


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#23
erreur

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