Galerie du "roi des galeries" : Le Blaireau - N&B

Démarré par roboisdesbains, Septembre 14, 2014, 21:36:02

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ChrisC06

Ooooh ! roboisdesbains...  :o
Je reprends ce fil avec un très grand plaisir.... toujours instructif et un régal pour les yeux !
Chris

Aubertin

Des images toujours de grande qualité tout comme les informations sur cet animal.

D7

Bonjour et Super Bravo pour toutes ces images et pour les conseils.
Je viens de parcourir tout ce fil. Un vrai bonheur que ces photos !! Mais aussi une vrai grosse frustration...
Il se trouve que j'ai pas mal de terriers de blaireau chez moi. Je n'ai cependant jamais réussi à repérer un terrier actif. Je possède une camera Bushnell. Puis-je te demander des conseils sur comment tu fais pour repérer un terrier actif : signe sur le sol ? à quelle distance / haute installes-tu ta caméra ? quelles précautions ? quelle durée avant de revoir la chercher, heure ?
Je suis preneur de tout...
Merci d'avance pour ton aide, j'aimerai tellement au moins une fois repérer un terrier actif !!

AL1
alainmeunierphoto.fr


roboisdesbains

Merci Stepbystep, Aubertin, ChrisC06...

Pour AL1 !

Le blaireau n'est pas très craintif vis-à-vis des pièges vidéos, bien moins que le renard par exemple, surtout par rapport au repérage du rougeoiement des diodes, évidemment il vaut mieux préférer les no low aux low glow... mais cela nécessite de placer le piège un peu plus proche du fait de la moindre portée du rayonnement IR.
Pour le blaireau je relève mes pièges environ tous les 15 jours et change leurs batteries rechargeables à cette occasion. L'idéal est évidemment la discrétion et le minimum de temps passé sur place. L'horaire aux alentours de midi plus ou moins deux heures est très bon car il y a bien peu de chances de déranger à cette heure-là ! Notre odeur aura un peu le temps de s'estomper lorsqu'il sortira !
Les traces de pattes seront d'autant plus visibles que le sol est meuble ou encore détrempé par la pluie... La présence du fameux toboggan et de déblais fraichement chariés sur certaines bouches est un bon indice. Les traces de griffes sur les troncs ne sont pas si fréquemment visibles contrairement à ce qui est écrit. La présence de pots à crottes est un excellent indice, ils peuvent se situer parfois à distance (100 m) autant qu'à 10 m (ils servent de balise olfactive) ! Des petits chemins de ramassage de feuilles mortes et pailles rapportés sont visibles suite au renouvellement de litière. Certains petits sentiers damés révèlent des coulées habituelles, des poils laissés sous des barbelés peuvent être trouvés... Des places de jeu et de grattage peuvent être repérées, elles sont comme balayées et exemptes de feuilles au sol. La hauteur du piège peut grandement varier selon ce que l'on veut rechercher comme image, compte une moyenne d'un mètre bien plaqué sur un tronc. Voilà de premiers indices utiles !

Et pour te motiver... Mais attention, le piégeage n'est pas aussi facile que l'on peut croire !

Document n°574

Blaireautin serein et... blaireautins coquins ! (3 min)

Découvrez deux facettes du caractère des blaireautins : le blaireautin serein devant l'entrée principale de son terrier, et le blaireautin coquin dans une partie de catch mêlant énergie et malice de deux petits de l'année lors d'un corps à corps très sportif !

Des images à la lumière du jour : c'est bien rare pour une espèce... essentiellement nocturne !

Merci au rougegorge, merle, verdier, pinson des arbres, loriot, etc. pour leur gracieuse participation en direct à la bande sonore de ce montage !

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urka

C'est toujours aussi prenant!
Bravo pour ta ténacité et pour l'amour que tu portes à ces Blaireaux!
André.

D7

Bonjour et MERCI beaucoup.

Je vais m'y coller à nouveau.

AL1
alainmeunierphoto.fr

roboisdesbains

Avec un comportement voisin de celui de la précédente série, une sortie anticipée non pas d'un blaireautin mais d'une blairelle adulte !

Emergeant vers 20h00, elle a passé près d'une demi-heure à vermiller à une trentaine de mètres du terrier, truffe au sol sur quelques mètres carrés, avant de s'éclipser définitivement vers 20h30.

Clic... juste lorsqu'elle traverse l'un des derniers espaces encore sous un rayon de soleil perçant les frondaisons maintenant très fournies ! Ah ! Ce soleil dans les vibrisses !

Image n°575



Plusieurs minutes peuvent être consacrées à fouiller un même tout petit périmètre d'humus.

Image n°576



Image n°577



Deux attitudes caractéristiques du blaireau appliqué à sonder le sol...

Un dos...

Image n°578



Une silhouette aplatie...

Image n°579



Et j'ose un petit flou pour terminer, histoire de symboliser le mystère qui entourera les prochaines sept heures de promenade à des fins de collecte de nourriture dans le secret d'un sous-bois détrempé et donc très favorable à un festin pour cette blairelle !

Image n°580



Ce serait peine perdue de tenter de suivre ce petit randonneur, même à bon vent. Le rythme de son pas est parfois très rapide entre deux places où le blaireau va prendre son temps pour chercher à s'alimenter. Notre marche dans les feuilles et branchages serait alors bien trop sonore si elle devait être suffisamment rapide pour ne pas perdre sa trace qui plus est dans la nuit.

Secrets de tournage...

C'est ici le cas, si le blaireau est très affairé à fouiller un sol riche, il est possible avec mille précautions et vent favorable de l'approcher « un peu » en étant très silencieux et en mettant à profit la végétation pour se dissimuler quand lui-même a le museau enfoui. Le fait qu'il soit seul facilite les choses. Un environnement végétal encombré même s'il rend la prise de vue complexe (ou impossible...), est un allié de choix pour se dissimuler. Ces facteurs conjoints sécurisent alors de courts déplacements de l'observateur-photographe, par exemple pour changer légèrement d'angle ou éviter un obstacle sur le trajet optique. Pour être complet, si le sol est humide, le crissement des feuilles mortes est très atténué voire absent, ce qui constitue aussi un avantage. Un vent régulier et fort (hélas il tombe fréquemment après le coucher du soleil) constitue un « plus » pour masquer un peu le bruit des déplacements et déclenchements. Enfin, l'utilisation de très longues focales offre « un rapprochement virtuel » appréciable : ici les images sont réalisées au 600mm, la plupart sont en outre recadrées.
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roboisdesbains

Pour l'observateur-photographe de blaireau en lumière naturelle, l'approche du solstice d'été représente un pic de motivation dans sa passion saisonnière ! Adhérer au postulat "plus la durée du jour est longue, meilleures sont les chances de voir le blaireau dans des conditions de lumière favorables" est en effet tentant ! Hélas, la réalité est parfois tout autre ! Plusieurs récentes longues soirées d'insuccès incompréhensible dans mes affûts conduisent forcément au doute... Lorsque le piégeage vidéo confirme les irrégularités fortes dans les sorties sur certains sites comme désertés plusieurs nuits de suite, on se dit - et c'est peut-être mieux ainsi - que maître blaireau garde des secrets qui résistent à la logique et aux mille précautions du naturaliste !

Mais la patience finit heureusement par être récompensée ! Ce soir-là...

Une blairelle devance de près de deux heures son horaire habituel de sortie !
Elle traverse d'un pas pressé les zones du sous-bois trop exposées et donc pas assez protectrices...

Image n°581



Elle rejoint un petit coin de forêt en compagnie d'un blaireautin.
Elle trottine, très décidée, franchit les obstacles sans prendre le temps de les contourner...
Avez-vous remarqué une mamelle qui dépasse du poil, encore "surdimensionnée" par les allaitements qui doivent désormais être rares ?

Image n°582



Un seul objectif pour la mère et son petit : vermiller !
Le sol détrempé par les averses du jour est des plus propices à ce dessein commun...

Image n°583



Oui, elle est un peu terreuse ma trombine, mais... bonne pioche !
Seul un petit bout de lombric dépasse encore de ma gueule !

Image n°584



Slurp ! Ingurgité le ver...
Aspiré comme un spaghetti !

Image n°585

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roboisdesbains

Document n°586

Vous voulez en savoir davantage sur "l'apprentissage" de ce geste vital de fouille du sol par les jeunes ? Découvrez dans ce montage thématique des comportements encore jamais dévoilés de l'accompagnement des blaireautins par leurs parents en période de sevrage !

Sevrage du blaireautin : du lait au ver - Comportements inédits !

BONUS en fin de montage : quelques photographies en couleur du blaireau...

Cliquez sur l'image pour lancer la vidéo...

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roboisdesbains

Adorable blaireautin "pure souche", un look à croquer, digne d'un personnage de bande dessinée...

Image n°587



Museau au sol, arc-bouté, un jeune de l'année complètement à son affaire de fouisseur !

Image n°588



Les deux blaireaux ont poursuivi leur activité de collecte sous mes yeux jusqu'à ce que leur cheminement nourricier les fasse passer sous mon vent !
L'un, puis une minute après, l'autre, ont alors fait demi-tour au petit trot ! Ils sont sans doute retournés au sous-sol puis ressortis bien plus tard...

Vu qu'il n'était que 19h30 environ (incroyable !) j'ai décidé de rejoindre extrêmement discrètement un autre lieu stratégique de cet immense réseau de terriers que j'étudie depuis des années, pour tenter un second affût à plus de cent mètres de là... après un long trajet tenant compte du vent...

Nouvelle installation en total silence pour la seconde partie de cette soirée, et heureux hasard, autre souche et autre blaireau...
Un dernier rayon de soleil fait à la fois briller l'oeil de ce blaireau et celui du photographe !

Ce genre d'instant de grâce fait oublier les heures et les heures d'infructueuse attente de mes derniers affûts...

(Les ISOS vont s'envoler à 25600 puis 32000 et forcément la qualité ne peut plus être celle des premiers clichés...)

Image n°589



Un patriarche et quelques membres de sa famille sont là.
À peine sortis de terre, ils sont occupés à une toilette individuelle et collective...

Image n°590



Un excellent vent et une dissimulation soignée permettent de belles observations et photographies.

Je suis toujours étonné de constater qu'un tel gabarit peut pénétrer et se déplacer dans les méandres des étroits tunnels souterrains !
Une réponse est sans doute la souplesse qui donne à ce corps imposant d'incroyables formes ondulantes : mais où est la patte postérieure ?

Image n°591



Souplesse est à nouveau le mot qui convient pour qualifier la truffe du blaireau...
Un outil biologique caoutchouteux à souhait, tant pour sonder le sol qu'extirper une bestiole indésirable, prisonnière (très temporaire) du poil de notre ami !

Image n°592



Il est temps pour le clan d'aller arpenter la forêt alentour...
Place à la grande balade nocturne des blaireaux vouée à la recherche de vers, fruits, tubercules, insectes et autres bonnes surprises roboratives...

Les couleurs du jour désormais se retirent : la nuit du blaireau - aussi secrète qu'active - s'annonce...

Image n°593

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ChrisC06

ROOoooh ! Que c'est beau ...  :o
Les images fixes et celles qui bougent... un régal !
Qui plus est... instructif !
Merci de ce superbe partage...  ;)
Chris

gillescorsand

J'ai pris ce fil il y a deux jours et je suis totalement subjugué par vos photos mais aussi par vos récits, par votre engagement pour notre
Blaireau Européen ,  les crayons de  Robert Hainard lui seraient tombés des doigts (si il avait eu vôtre technique) reste ses écrits et ses superbes esquisses de terrain évidemment !! 
Vous êtes sans aucun conteste (amha) un excellent naturaliste ultra passionné et passionnant et un très très bon photographe !
merci beaucoup pour ce partage d'images et de connaissances accumulées au fil des heures passées aux contacts de vos héros de la nuit !

Gilles

azurnet

Magnifique documentaire sur ce superbe animal, une qualité de photos aussi époustouflante que ta patience, grand respect pour ton travail, un grand BRAVO et merci pour ce partage.  ;) ;) ;)

Yves BANIERE

De superbe photo que je préfère très nettement en couleur.
Yves Banière 47220 Astaffort

roboisdesbains

#639
Merci Yves pour ton avis et l'expression de tes préférences, azurnet et Chris pour vos mots si sympas, Gilles pour ce commentaire qui me touche beaucoup !

Ce fil, comme vous le dites tous très justement, a pour unique ambition un partage d'images et d'informations totalement désintéressé sur un animal finalement toujours reconnu mais qui reste très mystérieux ! Connaître et apprécier sont des préalables pour mieux protéger notre patrimoine naturel, servir ces objectifs par des textes et des images est ma manière d'y contribuer...

Une photographie en BONUS, issue de la même soirée... Elle pourrait faire la couverture du calendrier des blaireaux pour le mois de juin !

Image n°594


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Seb65

Un plaisir sans cesse renouvelé à la lecture de tes textes et au visionnage de tes clichés et vidéos ! Bravo et merci à toi !  :)

ChrisC06

Très bon choix...  ;)
S'il faut voter... je vote !
Chris

Clic-Clac 51

De bien jolies images sur cette dernière page
Bravo et merci de partager
Denis ;)

urka

C'est toujours un réel plaisir de lire les textes et les images! Sympa vidéo!
André.

roboisdesbains

Merci à tous !

Le blaireautin est méritant... faire tout son possible en quelques mois pour être un vrai adulte avant l'hiver constitue un objectif aussi stressant que vital. Pour traverser ce premier hiver sans trop d'encombres, la transformation nécessaire est loin d'être simple et commence sans attendre l'automne ! Le sol est désespérément sec et dur : se nourrir pour prendre des forces et accumuler une réserve de graisse suffisante sera-t-il possible ?

Un jeune de l'année constate dès sa sortie du terrier que fouiller à cet endroit n'apportera ici rien de roboratif ! Pas de lombric à se mettre sous la dent !

Image n°595



Image n°596



Traversant le muguet tout en... feuilles, le jeune gagne ainsi comme à l'accoutumée une zone qui début juillet assure un dessert sucré à défaut de plat de résistance !

Image n°597



Image n°598



Heureuse alternative aux averses cruellement absentes prendant cette canicule qui n'en finit pas, c'est une pluie de petites cerises sauvages qui inonde le couvert de chaque merisier de la forêt  !

Qu'elles tombent sous les effets des rafales de vent ou simplement parce qu'elles sont trop mûres, les merises attirent cette année plus que jamais une multitude d'affamés de tout poils (et toutes plumes) !

Secrets animaliers de juillet sous un merisier... FullHD

(Le passage concernant les blaireaux se situe à partir de 3:04)

Document n°599

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roboisdesbains

La fin de journée venue, la majorité du clan des blaireaux - communauté de jeunes et d'anciens - part sans délai chercher de quoi se nourrir loin du réseau de terriers. La fraîcheur du soir toute relative donne tout de même le courage à certains adultes de se coltiner aux tâches ingrates du terrassement. Quelques-uns sont restés pour cela en service d'astreinte spécial "pelle et pioche". D'autres parents sont "de garde" car des blaireautins nés bien après leurs cousins n'ont pas encore leur bon de sortie pour randonner loin des terriers.

Avant le début des travaux d'excavation, la truffe est propre et nette !

Image n°600



Dans une marche arrière caractéristique de l'espèce, remontant le cratère menant aux entrées en ondulant du dos bombé au ventre à terre , le tunnelier noir et blanc expulse terres et gravats derrière lui...

Image n°601



Par des ébrouements sonores par lesquels il devient centrifugeuse, le blaireau une fois dehors éjecte régulièrement la terre de son pelage avant de replonger plus léger dans les galeries à agrandir !

Le museau de notre ami, lorsqu'il rencontre un peu de terre humide du sous-sol, ressort parfois sableux ! Sur cette image, la couleur de la terre au sol, celle qui vient d'être extirpée des profondeurs, la distingue bien de celle ayant déjà séché les jours précédents...

Image n°602



Peu à peu le cône s'accentue, créant une pente comme première muraille de protection visuelle, bienvenue lors des sorties du terrier mais empêchant un peu le photographe naturaliste d'exprimer ses talents de paparazzi...

Image n°603

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roboisdesbains

Avec beaucoup de patience voire d'abnégation, ici quelques jours plus tard, il sera toutefois possible de réaliser pratiquement des "portraits en pied" (enfin "en pattes") montrant le terrassier en entier quand ce dernier prend la pose (et la pause) en bordure du cratère en perpétuel chantier !

Image n°604



Image n°605



Si la conformation colorée originale de la truffe aidera à distinguer dans la durée ce blaireau particulier, son monocle en sable est très temporaire...

Image n°606



Image n°607



Les longs affûts d'été peuvent offrir de formidables moments jusqu'à la dernière seconde... La nuit presque tombée, avec tout mon barda sur les épaules, je rentre doucement et traverse la forêt en sens inverse avec le même silence respectueux, à la clef, des dernières rencontres imprévues, dans la pénombre... un putois, une martre, une laie...

Image n°608



Il y a là de vrais bonheurs simples... être spectateur privilégié de scènes comportementales paisibles, ressentir sur le trajet retour cette enthousiasmante impatience de vérifier une fois rentré que certaines images pourront partager des connaissances, donner à voir ou à s'émouvoir, aider à contempler, motiver à protéger...
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Charly 84

De très belles images tout au long de ce fil que j'apprécie depuis le début, les dernières images ont du vous obliger à monter très fort en sensibilité  ;)

Henrid

Je me suis régalé en admirant ton reportage photo et en regardant ta vidéo. Un très grand merci pour ce partage.
Amitiés
Henri

Aubertin

J'apprécie toujours autant ce reportage enrichissant