Notre Dame - La reconstruction

Démarré par jbpfrance, Avril 20, 2019, 23:23:40

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AlainNx

Citation de: ARGNUM le Mars 07, 2021, 12:44:39
J'aurai prévenu. Ils piquent tous les petits bouts  ;)

J'espère qu'ils ne piquent pas trop de ces petits bouts ! Ces pinacles servent de poids pour stabiliser les contreforts, ce serait bête de faire tomber les arcs-boutants.

ARGNUM

Citation de: AlainNx le Mars 07, 2021, 16:51:30
J'espère qu'ils ne piquent pas trop de ces petits bouts ! Ces pinacles servent de poids pour stabiliser les contreforts, ce serait bête de faire tomber les arcs-boutants.
Ces morceaux sont sur la sacristie (étaient sur...). Donc peu de conséquence sur NDdP.

Katana

Récemment, on a pu voir les chênes qui allaient servir pour reconstruire une partie de l'édifice. Certains sont sont âgés de deux cent ans (si j'ai bien entendu, j'ai pris le reportage au vol).

arpege

Bonjour Olivier
Je viens d'aller faire un tour sur ton Flickr et ça fait du bien de voir Notre Dame avant l'incendie.
Amitiés
Yves

ARGNUM

Merci Yves.
Je ne me souvenais même plus que ce compte était actif  ;D.
Pour te remercier de ta fidélité, une petite photo en dessous du chantier. Un gros poisson plat qui boustifaille le muret.
(Il y a surement mieux dans le genre - on fait ce que l'on peut  ;D)

arpege

Elle a le mérite d'être originale.
Amitiés

ARGNUM

Un passage court ce matin vers 10h00. Sirène d'alerte et galopade dans les escaliers.

ARGNUM

L'échafaudage coté Nord du choeur grimpe.... grimpe... 

ARGNUM

Manhattan d'échafaudages.

ARGNUM

Et une dernière, vue de la Tournelle en guise d'état des lieux.

Katana

Citation de: ARGNUM le Mars 12, 2021, 14:48:31
Manhattan d'échafaudages.

C'est effectivement à ça qu'on pense en voyant ces échafaudages. Bien vu  ;)

arpege

on ne va bientôt plus la voir derrière ces échafaudages  :-[

ARGNUM

Citation de: arpege le Mars 13, 2021, 14:58:43
on ne va bientôt plus la voir derrière ces échafaudages  :-[
J'espère bien. Ceux qui voudrons alors ce souvenir devront faire appel à mes photos que je fournirais moyennant une somme rondelette.  ;D

AlainNx

Et encore on ne voit rien ou pas grand chose des échafaudages qui seront (sont ?) plantés dans la croisée de transept, à l'intérieur, pour reconstruire les voutes.
Restera-t-il de la place pour passer les pierres de la future voute ?
Impressionnant, quand on compare à la rusticité des moyens mis en place à Guedelon !
Encore merci et bravo à ARGNUM pour ce palpitant état des lieux des travaux, au jour le jour. Il laisse imaginer la somme de travail de préparation et d'organisation de cette reconstruction.

ELWOOD

Je croyais que les arbres utilisés à l'époque pour la charpente étaient des chênes ayant séché durant des années.
Je lis dans la presse que l'on coupe des chênes actuellement qui vont constituer la nouvelle charpente.

ARGNUM

Citation de: AlainNx le Mars 13, 2021, 17:11:20
Et encore on ne voit rien ou pas grand chose des échafaudages qui seront (sont ?) plantés dans la croisée de transept, à l'intérieur, pour reconstruire les voutes.
Restera-t-il de la place pour passer les pierres de la future voute ?
Impressionnant, quand on compare à la rusticité des moyens mis en place à Guedelon !
Encore merci et bravo à ARGNUM pour ce palpitant état des lieux des travaux, au jour le jour. Il laisse imaginer la somme de travail de préparation et d'organisation de cette reconstruction.
Merci Alain  :) :)
L'intérieur du transept est totalement étanche à la visibilité extérieure. La nef ne semble pas la priorité actuellement. Reste le choeur. Objet actuel de force labeur.
On peut facilement supposer en fonction de la photo ci-dessous que les échafaudages montent sur les 4/5ème de la hauteur et sur l'essentiel du périmètre intérieur. On voit alors que plus haut, sont posées de solides passerelles en bois avec une structure elle aussi en bois recevant les cintres déjà photographié. Les cintres se retrouvent Nord- Sud juste sous la voute et itou pour la croisée où je suppose que 4 cintres seront positionnés en croix.
J'ai bien sur pas été voir et ce ne sont que mes divagations jusqu'à attendre que des 'pros' veuillent bien nous verser parcimonieusement ce à quoi ils restent seuls à pouvoir accéder.

Pour les chênes, OUI. Il y avait une date butoir jusqu'au 15/03 pour les couper. Dame Roselyne en a même clouté un ou deux pour les identifier. Ils ont donc un peu plus de deux ans pour sécher. Mais comme ils ne sont pas destiné à cramer tout de ce suite (même dans le contexte d'une toiture flambant neuve, comme disent les journaleux), ils le seront suffisamment pour la découpe et montage. Là comme dans d'autres domaines, les 'sachants' savent.

ARGNUM

Dépose d'un cintre sur un charriot avant introduction dans le trou  :o

ARGNUM

#1518
Citation de: AlainNx le Mars 13, 2021, 17:11:20
Il laisse imaginer la somme de travail de préparation et d'organisation de cette reconstruction.
De ce que je crois savoir, les gros ordinateurs aidés de charpentiers et couvreurs sont depuis un bout de temps en cours de modélisation et maquettage des montages à réaliser pour le puzzle final.

ELWOOD

Et comme on dit que le bois travaille,
Après les travaux, lui il peut continuer.
Faudrait pas qu'il se torde de rire une fois tout seul.
Comme les cathédrales nécessitaient des années de construction,
Le bois de la charpente avait peut être séché plus longtemps.
Mais comme Roselyne a validé, le bois est sain (saint ?) et on ne plaisante plus :D

Arnaud17

Citation de: ELWOOD le Mars 13, 2021, 18:12:29
Et comme on dit que le bois travaille,
Après les travaux, lui il peut continuer.
Faudrait pas qu'il se torde de rire une fois tout seul.
Comme les cathédrales nécessitaient des années de construction,
Le bois de la charpente avait peut être séché plus longtemps.
Mais comme Roselyne a validé, le bois est sain (saint ?) et on ne plaisante plus :D

Non, les évêques faisaient la course et le bois était vert, ça ne pouvait attendre.
veni, vidi, vomi

ARGNUM

Citation de: Arnaud17 le Mars 13, 2021, 18:22:13
Non, les évêques faisaient la course et le bois était vert, ça ne pouvait attendre.
Exact. Chaque ville voulait sa cathédrale.
Il ne faut pas oublier la présence du Général. Si le bois se rétracte, ça va chauffer.  ;D

ARGNUM

Hors sujet (dans la limite de l'acceptable - tout public).  :angel:
Ceux qui disent. 'On dirait qu'il ....'                      perdent deux points.

AlainNx

Faut-il remonter ce fil jusqu'à son origine, pour retrouver les analyses de l'ancienne charpente : le bois était coupé et équarri vert, sans sciage. Les arbres étaient jeunes, maxi 25 cm de diamètre et 10 mètres de long.
Rien à voir avec le vieillissement du Cognac, et les délais de maturation annoncés de ci de là.

dioptre

Je ne sais plus si j'ai déjà mis ce texte sur le forum, mais de toute façon ça remet les choses en mémoire
Ecrit par Frédéric Epaud chercheur au CNRS

Le bois d'œuvre et la forêt exploitée au XIIIe siècle
Les documents à notre disposition et les études des autres grandes charpentes du XIIIe siècle permettent de répondre à certaines questions. Les bois utilisés dans les charpentes médiévales ne furent jamais séchés pendant des années avant d'être utilisés, mais taillés verts et mis en place peu après leur abattage. Il s'agissait de chênes provenant des forêts les plus proches appartenant vraisemblablement à l'évêché. Chaque poutre est un chêne équarri (tronc taillé en section rectangulaire) à la hache en conservant le cœur du bois au centre de la pièce. La scie n'était pas utilisée au XIIIe siècle pour la taille des poutres. Les chênes abattus correspondaient précisément aux sections recherchées par les charpentiers et leur équarrissage se faisait a minima au plus près de la surface du tronc avec peu de perte de bois. Les bois ainsi taillés étaient indéformables, contrairement aux bois sciés. Les courbures naturelles du tronc étaient donc conservées à la taille ce qui n'était en rien un handicap pour les charpentiers du XIIIe siècle.

Des chênes jeunes, fins et élancés
On estime que la construction de la charpente gothique de la nef, du chœur et du transept de Notre-Dame a consommé autour de 1 000 chênes. Environ 97 % d'entre eux étaient taillés dans des fûts d'arbres de 25-30 centimètres de diamètre et de 12 mètres de long maximum. Le reste, soit 3 % seulement, correspondait à des fûts de 50 centimètres de diamètre et de 15 mètres maximum pour les pièces maîtresses (entraits). Ces proportions sont similaires à celles mesurées dans les charpentes du XIIIe siècle des cathédrales de Lisieux, Rouen, Bourges, Bayeux. Outre leur faible diamètre, la majorité de ces chênes étaient jeunes, âgés en moyenne de 60 ans avec des croissances rapides d'après les études dendrochronologiques menées sur la plupart des charpentes du XIIIe siècle du Bassin parisien. On est donc bien loin de l'image d'Épinal des énormes chênes au tronc épais et vieux de plusieurs siècles.

Les surfaces forestières sollicitées par ces grands chantiers ne représentaient que quelques hectares (...) On est bien loin des légendaires défrichements de forêts entières pour la construction des cathédrales gothiques...
Ces arbres jeunes, fins et élancés provenaient de hautes futaies où la densité du peuplement était maximale et où la forte concurrence entre les chênes les a contraints à pousser très rapidement vers la lumière en hauteur, non en épaisseur. Ces futaies médiévales, gérées selon une sylviculture spécifique qui reposait sur une régénération par coupe à blanc et recépage, et sur l'absence d'éclaircie pour conserver l'hyperdensité du peuplement, produisaient massivement et rapidement des chênes parfaitement adaptés à la construction en bois et aux techniques de taille à la hache.
Pour ces raisons, les surfaces forestières sollicitées par ces grands chantiers ne représentaient que quelques hectares : à peine 3 hectares pour les 1200 chênes de la charpente de la cathédrale de Bourges3. On est donc là encore bien loin des légendaires défrichements de forêts entières pour la construction des cathédrales gothiques...
Le maître charpentier de Notre-Dame a su relever ce défi avec brio en concevant une structure complexe mais équilibrée, stable pour elle-même et pour les murs, avec de nombreux dispositifs de raidissement au sein des fermes, des renforcements des entraits, un doublement de la triangulation, des systèmes de moises pour soulager les bois lourds, des travées courtes pour limiter les poussées latérales des fermes, des reports de charges des fermes secondaires sur les principales par des liernes latérales et axiales, une pente forte et d'autres techniques pour rendre la structure indéformable et répartir de façon homogène les charges sur les murs. Il n'a pas hésité à charger la structure de tous les dispositifs nécessaires avec des centaines de pièces secondaires, la rendant bien plus dense que la plupart des charpentes de son temps ce qui lui a donné sur surnom de « forêt ».

Le maître d'œuvre a su faire une parfaite synthèse de toutes les expérimentations réalisées sur les grands chantiers en cours de son époque. Il fut certainement l'un des plus grands et des plus audacieux maîtres charpentiers de son temps.
Le maître d'œuvre a su faire une parfaite synthèse de toutes les expérimentations réalisées sur les grands chantiers en cours de son époque. Il fut certainement l'un des plus grands et des plus audacieux maîtres charpentiers de son temps. La charpente du XIIIe siècle de Notre-Dame figurait parmi les plus grands chefs-d'œuvre de la charpenterie gothique française par sa complexité technique et son exceptionnel état de conservation.
Le temps nécessaire à la réalisation d'une charpente à chevrons-formant-fermes est connu et n'est pas si important que l'on imaginerait. La construction de la charpente du XIIIe siècle de la cathédrale de Bourges aurait réclamé seulement dix-neuf mois de travail pour une équipe de 15-20 charpentiers, de l'équarrissage des 925 chênes au levage des fermes.

Concernant le bois d'œuvre nécessaire.
Comme dit plus haut, les bois utilisés au XIIIe siècle à Notre-Dame sont pour 97 % de faible diamètre (25-30 cm) et de 12 mètres de long maximum ce qui correspond à de « petits » chênes, facile à trouver. L'abattage de 1 000 chênes ne représente pas un inconvénient, puisque le pays dispose de la plus grande forêt d'Europe avec 17 millions d'hectares (ha) de forêts dont 6 millions en chênaies, en constante augmentation depuis des années. Le prélèvement ne se ferait pas par coupe rase comme on l'a souvent répété puisque les futaies actuelles sont différentes de celles du XIIIe siècle et que ces « petits » chênes sont dispersés dans les peuplements actuels. Leur prélèvement se ferait donc par des coupes individuelles ciblées au sein des futaies (furetages), limitant ainsi l'impact écologique sur les écosystèmes forestiers. Il s'agirait essentiellement d'arbres déclassés, sans valeur pour les forestiers car trop petits pour des futaies gérées aujourd'hui pour la production de gros bois. Rappelons que la fabrication du bateau L'Hermione a prélevé de cette façon 2 000 chênes, soit le double que pour Notre-Dame, sans que cela n'ait causé le moindre souci environnemental