Rendu des couleurs dans un musée

Démarré par ducote, Février 06, 2020, 19:02:13

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ducote

Bonsoir

Je voudrais poser une question: comment avoir un rendu exact des  couleurs quand on photographie un tableau dans un musée.

Je précise qu'il s'agit du cas où on est visiteur: donc:
-pas de trépied
-pas de possibilité de poser une charte des blancs sur le bord du cadre (et de shooter en raw, et d'utiliser une photo témoin avec la charte pour ajuster pil-pil la balance des blancs), ce qui est tout à fait normal

On trouve sur le net plein de conseils, mais ils sous-entendent implicitement que l'on peut toucher le tableau, ce qui évidemment est interdit.

gerarto

Je voudrais bien savoir comment on pourrait interdire de photographier en raw dans un musée ? Là ça dépasse mon entendement ! (dans la mesure ou la photographie en général est autorisée, évidemment)
Je ne vois pas non plus comment on pourrait interdire de photographier sa propre main tenant un charte de couleur (de petite taille) devant un  tableau ? ? ? 

ducote

Peut-être me suis-je mal exprimé
Bien sûr que l'on peut photographier en raw
Ce que je voulais dire c'est que l'on ne peut pas poser la charte devant le tableau
Bien sûr je sais tenir une charte des blancs à l main devant l'objectif et faire une balance des blancs personnalisé.
Mais je me pose des questions: faut-il que la charte couvre entièrement l'objectif ?
J'aimerais bien que quelqu'un  m'explique comment il fait concrètement

Verso92

Citation de: ducote le Février 06, 2020, 19:44:39
Bien sûr je sais tenir une charte des blancs à l main devant l'objectif et faire une balance des blancs personnalisé.
Mais je me pose des questions: faut-il que la charte couvre entièrement l'objectif ?
J'aimerais bien que quelqu'un  m'explique comment il fait concrètement

Ne te pose pas tant de questions...  ;-)

seba

Mais si le tableau a son propre éclairage et qu'on ne peut pas s'en approcher ?

Verso92

Citation de: seba le Février 06, 2020, 20:08:43
Mais si le tableau a son propre éclairage et qu'on ne peut pas s'en approcher ?

Eh bien c'est mort...  ;-)


Sinon, au cas où, une astuce que j'utilise de temps en temps, quand je constate que les couleurs de l'image visualisée sur l'écran arrière diffèrent sensiblement de celles que je vois en live : je fais quelques essais avec des BdB personnalisées autres que auto, et je garde celle s'approchant le plus des couleurs vues.

Tonton-Bruno

#6
Je visite au moins une exposition par semaine.
Je prends des photos en RAW avec photo-témoin de la carte de gris.

En général je positionne la carte à 20 ou 30 cm du tableau, calmement, sans geste brusque pour ne pas inquiéter les gardiens qui pourraient s'imaginer que je veux endommager l’œuvre.

Pour les expositions, l'éclairage du tableau vient généralement d'assez haut.
Il faut positionner la carte de gris de manière à ce que son ombre soit sur le tableau, car la température de couleur du spot qui éclaire le tableau est généralement différente de celle de l'éclairage de la pièce.

Voir l'ombre de la charte ColorChecker sur la première photo.
Remarquer sur la deuxième photo la BdB Auto complétement à l'ouest sur la photo prise à 12h22mn24s.

Parfois il y a un cordon de sécurité et on ne peut pas s'approcher à moins d'un mètre du tableau, ce qui ne permet pas de positionner la carte sous le même éclairage.
En général il y a dans la même salle une œuvre moins protégée et on peut estimer que la BdB est similaire pour les 2 œuvres.

Il faut toujours penser à photographier les cartels pour savoir exactement quelle œuvre on a photographiée.

Souvent les tableaux on des reflets. On est obligé de les photographier en biais ou à bout de bras par dessus la tête. Cette dernière méthode est la plus efficace pour luter contre les reflets.

wll92

Je pratique comme les copains, charte tenue à la main.

Quand vraiment, on ne peut pas utiliser sa charte, il ne reste plus qu'à trouver un point blanc sur le tableau pour essayer de sauver la mise. Ce n'est pas très rigoureux, mais cela peut sauver la prise de vue. Par ailleurs, les éclairages d'un même musée peuvent être sensiblement les mêmes, auquel cas, on peut aussi parfois s'en sortir en utilisant le réglage du tableau d'à côté.


Jean-Claude

J'ai la chance d'habiter un endroit qui comporte les plus grands musées mondiaux et comme Tonton il n'y a pas de semaine ou depuis de longues années je ne suis pas dans l'une ou l'autre expo. Je n'y vais par contre pas spécialement pour photographier les oeuvres.
Il n'y a pas d'éclairage de proximité individuel sur chaque oeuvre d'un musée, ce serait bien trop dangereux pour la conservation des oeuvres. On voit cela dans certaines expos photos. Dans les grands musées on a très souvent un éclairage zénithal très homogène dans chaque salle et on peut aussi faire la bdb au milieu de la salle.

Le problème vient plutôt de certaines pièces très sensibles à la lumière, présentées en chambre noire avec un très faible éclairage, parfois monochromatique et là la photo correcte est de toute façon techniquement impossible.
Mais ce sont des exceptions (par exemple une salle du scriptorial d'Avranches).

Pour la bdb il suffit d'avoir en poche, un bout de papier jet d'encre mat sans azurant que l'on shoote en RAW et le tour est joué.

Jean-Claude

Il fait partir du principe qu'il n'y a pas de blanc dans un tableau à cause du verni qui est jaune et qui jaunit de plus en plus avec l'âge jusqu'à parfois devenir carrément orangé.

Je suis toujours horrifié devant certains catalogues d'expo de petits musées, avec des blancs bien blancs de magnifiques couleurs et contrastes et quand on est devant l'oeuvre c'est tout jaune, fade et peu coloré.

ducote

Merci pour vos réponses: cela répond à mes questions.
Bien sûr, on peut peaufiner, et si quelqu'un a des idées je suis preneur (et je ne suis peut-être pas le seul).

Je pense que la question de la technique de prise de vue en musée en tant que visiteur, est une question intéressante et qui n'est pratiquement jamais abordée (dans les livres, les revues, les blogs, les forums etc.), alors qu'il suffit de fréquenter ces endroits pour s'apercevoir qu'on y photographie beaucoup.

J'ai dû trouver les solutions moi-même:
1° Pour éviter le flou de bougé, on monte en ISO (facile)
2° Pour conserver les perspectives, on reste parallèle au tableau (pas forcément évide,t à main levée, encore qu'on peut y arriver), sinon DXO Viewpoint pour corriger les perspectives.
3° Pour les reflets (cf Tonton Bruno) on photographie en biais, puis Viewpoint.
4° Pour le rendu des couleurs, voir le fil.

psbez

J'ai un petit monopode alu de manfrotto qui rentre replié sans pb dans mon sac à dos. Je le déplie rapidement devant moi et je prends la photo de face ou de profil selon les reflets... Puis je le rentre rapidement dans le sac...

jdm

#12
Citation de: ducote le Février 06, 2020, 19:02:13
Bonsoir

Je voudrais poser une question: comment avoir un rendu exact des  couleurs quand on photographie un tableau dans un musée.

...

Ceci est l'Explication !  :)

dX-Man

Jean-Claude

Citation de: jdm le Février 08, 2020, 16:52:35

Ceci est l'Explication !  :)


Encore faudrait-il que l'éclairage soit correct  ;D

Maakherou

Bonjour à tous,

Un peu hors sujet, mais pour répondre à psbez au sujet du monopode.

Je me suis déjà fais "jeter" plusieurs fois, surtout au Louvre, avec un petit monopode... mais bon j'insiste... et si le gardien me colle aux fesses, je range le monopode et j'installe ma "ficelle"... Avez-vous déjà testé cette astuce ? Ce n'est pas l'idéal mais c'est assez efficace lorsque l'éclairage est faible et que l'on ne veut pas trop monter en ISO.

Je m'explique : Lorsque je visite un musée j'ai toujours dans mon sac une ficelle (genre grosse ficelle à faire des paquets...comme avant...) préparée à l'avance à la bonne taille.
Soit, une boucle pour faire passer l'objectif... une boucle à l'autre extrémité pour faire passer mon pied d'appui... et entre les deux la bonne longueur pour tendre ma ficelle à fond vers le haut en poussant sous la semelle de mon boîtier et pouvoir prendre ma photo sans me tordre le cou.

Le but recherché, limiter les "bougés" en prenant un "appui" fictif vers le haut... Essayez, vous verrez on peu descendre plus bas en vitesse qu'à main levée.
Encore une fois ça ne remplace pas un monopode, mais c'est pas mal et ça intrigue le gardien qui ne peut rien dire...  :police:

Bien à vous,
Philippe

b.vurcher

bjr,
Stabilité / Le procédé de la ficelle ( voir ci-dessus) est très efficace et très pratique, en particulier en macro.
Dans les musées, tous objets potentiellement contondant sont à proscrire : parapluie, trépied, monopode ,etc.
Les oeuvres exposées ne sont pas totalement à l'abri d'actes  de malveillance et/ou d'erreurs de manipulation.
De plus en plus de musée interdisent aussi les bagages à main (s'ils sont équipés de consigne).

Balance des blancs /
Sauf a être mandaté par des musées pour faire des prises de vue documentaire ( numérisation des collections), il vous sera, en simple visiteur, difficile de gérer les éclairages (naturel / artificiel) + les chartes de contrôle et de suivi (à minima, une référence blanche/mat).

Vous ne pourrez que faire des photo. d'ambiance. Dans ce cas, inclure le cartel ( généralement blanc) dans la prise de vue me semble la meilleur solution.

Salutations

wll92

Je n'ai jamais eu de gardien pour m'interdire d'utilise ma charte grise  ;D
Du moment que la photo est permise... et que l'on ne pose pas la charte sur le cadre!

Jean-Claude

Citation de: psbez le Février 08, 2020, 14:43:40
J'ai un petit monopode alu de manfrotto qui rentre replié sans pb dans mon sac à dos. Je le déplie rapidement devant moi et je prends la photo de face ou de profil selon les reflets... Puis je le rentre rapidement dans le sac...

Surtout que la plupart des musées internationaux interdisent le sac à dos, quel que soit sa taille  :)

Ce qui passe est un sac à bandoulière relativement plat (dimensions prescrites) porté sur le ventre, pas sur le côté ni dans le dos.

dioptre

Citation de: Jean-Claude le Février 13, 2020, 15:34:57
Surtout que la plupart des musées internationaux interdisent le sac à dos, quel que soit sa taille  :)

Ce qui passe est un sac à bandoulière relativement plat (dimensions prescrites) porté sur le ventre, pas sur le côté ni dans le dos.
par exemple au Louvre ou au musée art moderne Paris : dimensions max 55cm x 35cm x 20cm

ducote

J'utilise un sac en bandoulière.
Si on me l'interdit (c'est arrivé), je sors mon joker: un sac en toile pliable  (comme ceux qu'on vous donne au salon de la photo  ;D).
Je n'ai plus qu'à y glisser les autres objectifs, la batterie de rechange et...  la charte des blancs. (Pas trop de matos tout de même)
Bien entendu je tiens le tout replié dans ma main au contrôle.
Ensuite le sac pends au poignet quand je shoote.

yodepoil

Citation de: jdm le Février 08, 2020, 16:52:35


Ceci est l'Explication !  :)


Si c'est un écran de téléphone, c'est mauvais.
Lumière émise ou lumière réfléchie, ça n'est pas la même chose.
Un kleenex, pas trop usagé, peut faire l'affaire.
Une autre suggestion, un peu limite : s'il y a un œil dans le tableau, en général le blanc de l'œil est plutôt neutre ...enfin, il devrait l'être. C'est un pis aller quand l'éclairage est dégueu.
merci, je vais bien ...

jdm

Citation de: yodepoil le Février 20, 2020, 19:10:30
Si c'est un écran de téléphone, c'est mauvais.
Lumière émise ou lumière réfléchie, ça n'est pas la même chose.
Un kleenex, pas trop usagé, peut faire l'affaire.
Une autre suggestion, un peu limite : s'il y a un œil dans le tableau, en général le blanc de l'œil est plutôt neutre ...enfin, il devrait l'être. C'est un pis aller quand l'éclairage est dégueu.

Oui, bien évidemment, en fait c'est une charte au format carte de crédit.

Pour "l'Explication", c'est un clin d'œil au titre de ce tableau de Magritte ...  :)
dX-Man

Jean-Claude

Citation de: ducote le Février 14, 2020, 02:04:26
J'utilise un sac en bandoulière.
Si on me l'interdit (c'est arrivé), je sors mon joker: un sac en toile pliable  (comme ceux qu'on vous donne au salon de la photo  ;D).
Je n'ai plus qu'à y glisser les autres objectifs, la batterie de rechange et...  la charte des blancs. (Pas trop de matos tout de même)
Bien entendu je tiens le tout replié dans ma main au contrôle.
Ensuite le sac pends au poignet quand je shoote.
Ce qui est inquiétant est le toujours plus au niveau des règles et contraintes, pour atteindre un niveau plus du tout compréhensible de la part du public, et qui parait franchement débile.

Je vois l'exemple d'un grand musée (pas en France) ou on laissait obligatoirement les vêtements dans un vestiaire, que ce qui est dans ses poches de pantalon devait être vidé et mis dans une poche en plastique transparent tenue devant soi sur la poitrine. Mais quelle débilité quand on voit les gens porter leur pochon sur la poitrine avec le portefeuille, le portable, les kleenex, etc... et de voir un ou une gardien reprendre celui qui porte son pochon bras ballant sur le côté !
Au bout de quelques semaines ils ont heureusement dû arrêter sous la pression du public.
Si celà avait passé, ils auraient sûrement fait des émules un peu partout ailleurs  ::)

psbez

En fait, c'est la température de couleur de l'éclairage de la salle qui va « décider » du premier rendu du tableau enregistré par votre appareil. La solution est donc d'enregistrer en RAW avec le réglage « intérieurs » de votre appareil de prise de vue. Mais ce n'est qu' à la post production que vous allez déterminer le bon rendu du tableau : si c'est un paysage ensoleillé, affichez les 5200 ° K de votre logiciel et vous obtiendrez un rendu proche de celui voulu par le peintre..  Essayez de rapprocher la température de couleur de votre traitement à celui de la prise de vue.. C'est ce que je fais et je suis rarement déçu du résultat. On ne peut pas connaître les conditions exactes subies par le peintre lors de son travail initial...   

Verso92

Citation de: psbez le Février 22, 2020, 14:26:04
Mais ce n'est qu' à la post production que vous allez déterminer le bon rendu du tableau : si c'est un paysage ensoleillé, affichez les 5200 ° K de votre logiciel et vous obtiendrez un rendu proche de celui voulu par le peintre..

Finalement, c'est simple !!!

Jean-Claude

Dans certains musées anciens l'éclairage a de grandes chances de ne pas être sur le locus K, ce qui fait une fausse bonne idée que de vouloir faire une balance des blancs en affichant une TC.

Dans les espaces d'art récents ce type de question est traité correctement.

parkmar

Citation de: psbez le Février 22, 2020, 14:26:04
En fait, c'est la température de couleur de l'éclairage de la salle qui va « décider » du premier rendu du tableau enregistré par votre appareil. La solution est donc d'enregistrer en RAW avec le réglage « intérieurs » de votre appareil de prise de vue. Mais ce n'est qu' à la post production que vous allez déterminer le bon rendu du tableau : si c'est un paysage ensoleillé, affichez les 5200 ° K de votre logiciel et vous obtiendrez un rendu proche de celui voulu par le peintre..  Essayez de rapprocher la température de couleur de votre traitement à celui de la prise de vue.. C'est ce que je fais et je suis rarement déçu du résultat. On ne peut pas connaître les conditions exactes subies par le peintre lors de son travail initial...

Si on est en face d'un paysage de Buffet ou une toile du midi de Dufy, cela risque de ne pas être une solution !!! ;)

Gilala

De façon plus simple, il n'est peut-être pas indispensable d'avoir la bonne balance.
Simplement parce que la température du musée est déjà un choix éditorial qui change donc les couleurs de ce tableau.
On aurait encore autre chose  si on le remettait dans l'atelier lumière du jour de l'artiste ou dans un salon de riche collectionneur.

Jean-Claude

La nuance importante est qu'un capteur réagit directement et de façon exacte à la valeur absolue d'une modification de TC là ou l'oeil ou plutôt le cerveau corrige fortement la TC d'une scène en l'absence dans cette scène de référence connue de taille qui ne serait pas impactée par la dérive.

Une expérience parlante, vous vous asseyez dans une voiture aux vitres teintée en vert par une journée de ciel gris. En regardant dehors le ciel teinté en vert parait gris. Vous ouvrez de 5mm une vitre latérale et regardez le ciel gris par la fente, il apparait magenta alors qu'il est gris. Le cerveau estime et fait croire que le paysage vert vu par les vitres est neutre, dans ce cas la fente réellement neutre lui apparait dans la complémentaire du vert qui est magenta.

Jean-Claude

On peut arriver à avoir une perception visuelle proche de la réalité de la TC environnante, il faut pour cela un entrainement assez long pour habituer le cerveau à ne pas corriger.

Un photographe connu avec lequel j'ai déjà shooté de nuit en ville éclaire ses modèles avec du Rotolight à LED dont on peut régler la TC.
Pour ceci il va à un endroit dont le sol d'asphalte est éclairé partiellement par la lumière artificielle ambiante, dirige son Rotolight par terre sur la partie à l'ombre et égalise la TC à l'oeil !
J'en suis incapable sans au moins faire une mesure de TC ambiante puis d'afficher une TC équivalente sur le Rotolight (avec généralement 100 à 200K de moins) lui y arrive parfaitement à l'oeil car il est entrainé  :)