Auteur Photographe semi-pro...?

Démarré par AarRT, Septembre 05, 2010, 23:49:07

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AarRT

  Bonjour  :)

Je me posais une question, à savoir s'il était possible aujourd'hui d'être auteur photographe semi-pro... C'est à dire d'avoir une activité salariée, et en même temps pouvoir répondre à des commandes ? (type pub ou mode, donc avec notes d'auteur).

Tout ce que j'ai pu trouver a été sur le site de l'UPP :

"L'activité de photographe auteur n'est pas incompatible avec une activité salariée, d'artisanat, de gérance de société ou d'EURL. Dans le cas où vous avez choisi d'exercer votre activité sous un double régime social et fiscal, il convient également de bien séparer les frais liés à chacune de ces activités de façon à ne pas les déduire deux fois. Prendre conseil auprès d'un comptable ayant connaissance des spécificités de notre activité avant d'entreprendre."

Comment cela se passe, il y a-t-il un nombre d'heures à ne pas dépasser, un plafonnement du chiffre d'affaire ? Quelqu'un a-t-il déjà été dans ce cas pour se lancer ?

         Merci  :)

Zouave15


VentdeSable

"L'activité de photographe auteur n'est pas incompatible avec une activité salariée, d'artisanat, de gérance de société ou d'EURL. Dans le cas où vous avez choisi d'exercer votre activité sous un double régime social et fiscal, il convient également de bien séparer les frais liés à chacune de ces activités de façon à ne pas les déduire deux fois. Prendre conseil auprès d'un comptable ayant connaissance des spécificités de notre activité avant d'entreprendre."

Tout est là : l'administration fiscale vous demande de ne pas l'enfler !

Vous pouvez avoir autant d'activités que votre santé le supportera.

Les limites sont plus de type déontologique (et souvent avec des clauses contractuelles entre votre employeur et vous) du type vous n'allez pas en même temps travailler pour un employeur et, à votre compte lui faire une concurrence acharnée.

Maintenant, si vous voulez distribuer des journaux à l'aube, vendre des petits pois la journée, couvrir de l'évènementiel le soir, et créer des sites internet la nuit vous avez le droit. Faut juste la santé pour tout faire correctement... Et disposer des statuts idoines.
Maintenant... "Semi-Pro"... Ne serait-ce pas un peu dévalorisant ?

Peut-être pourriez vous concevoir cela différemment : Auteur Photographe à Temps Partiel vous permettrait d'être complètement "Pro", le reste du temps...

Jérôme.

Juliennn

Citation de: VentdeSable le Septembre 07, 2010, 10:05:34
Maintenant, si vous voulez distribuer des journaux à l'aube, vendre des petits pois la journée, couvrir de l'évènementiel le soir, et créer des sites internet la nuit vous avez le droit. Faut juste la santé pour tout faire correctement... Et disposer des statuts idoines.

Il me semble qu'il y a tout de même un limite à ce que tu dis pour les fonctionnaires, non ?

Will95

Attention, il y a une règle de base :

Un auteur ne peut pas prendre de commande !

Un auteur vend ses oeuvres, numérotées, et cela est soumis à une règle fiscale (voir dans ta déclaration d'impôt).

D'autre part, le statut de semi-pro n'existe pas, soit on a un numéro de Siret, soit on en a pas.

VentdeSable

"Il me semble qu'il y a tout de même un limite à ce que tu dis pour les fonctionnaires, non ?"

J'ai très peur de ne pas connaitre les règles qui régissent les fonctionnaires.

Mais si c'était si stricte, les professeurs de math pourraient ils proposer des petits cours ou encore être salariés par Acadomia en plus de leur activité principale ?

Jérôme.

PHBFR

Citation de: Will95 le Septembre 07, 2010, 10:13:29
Attention, il y a une règle de base :

Un auteur ne peut pas prendre de commande !

Un auteur vend ses oeuvres, numérotées, et cela est soumis à une règle fiscale (voir dans ta déclaration d'impôt).

D'autre part, le statut de semi-pro n'existe pas, soit on a un numéro de Siret, soit on en a pas.

mais si !
c'est même le statut normal et donc fiscalement en BNC, s'il ne se met pas en société.
Quand on prend une commande on vend du temps de réalisation, des droits d'auteur et éventuellement des frais de mise en oeuvre. Le temps de réalisation est alors assimilé à des droits d'auteur puisqu'il est nécessaire à la réalisation de l'oeuvre de l'auteur.

Tout le monde ne vend pas des oeuvres numérotées  :D

mes quelques notes que j'avais ressortis pour un post précèdent :
http://fashion-beauty.net/juridique/

Voir également comme d'habitude Joëlle Verbrugge et M. Delamarre
John Edouard ANDERSON
Fashion beauty photographer Paris / Bruxelles
http://www.edouard-anderson.com


Will95

Citation de: PHBFR le Septembre 07, 2010, 10:52:13
mais si !
c'est même le statut normal et donc fiscalement en BNC, s'il ne se met pas en société.
Quand on prend une commande on vend du temps de réalisation, des droits d'auteur et éventuellement des frais de mise en oeuvre. Le temps de réalisation est alors assimilé à des droits d'auteur puisqu'il est nécessaire à la réalisation de l'oeuvre de l'auteur.

Tout le monde ne vend pas des oeuvres numérotées  :D

mes quelques notes que j'avais ressortis pour un post précèdent :
http://fashion-beauty.net/juridique/

Voir également comme d'habitude Joëlle Verbrugge et M. Delamarre
John Edouard ANDERSON
Fashion beauty photographer Paris / Bruxelles
http://www.edouard-anderson.com

Non, désolé, en France, si tu n'est pas déclaré (artisan, libérale, AE, micro-E...) tu ne peux pas travailler à la commande, c'est la loi (à moins qu'elle ai changée ces 3 dernière année). Quand je me suis professionnalisé je suis allé a la CCI et à l'Urssaf et ils m'ont bien précisé cette notion de "prise de commande".

L'état t'autorise à percevoir des droits d'auteur, que tu déclares dans tes impôts, mais ces droits découlent de la vente d'oeuvre, rien de plus.

Si c'était le cas, aucun photographe de mariage ne serait déclarer tu penses bien ...

Will95

Citation de: B12 le Septembre 07, 2010, 11:22:30
Ils t'ont induit en erreur. La commande est interdite quand tous les éléments et la réalisation de la photo sont imposés.  Mais dans la mesure ou le photographe décide lui-même comment il va montrer ce qu'on lui a demandé de représenté, c'est un travail de création: droits d'auteur.

J'ai pas trop le temps de développer ( RDV dentiste aïe aïe) mais un texte précise ça.   

Non, puisque tu confirmes  ;) Pub, mode, mariage, ont est dans un contexte "imposé" donc bien une commande. Après on peut jouer sur les mots, mais quand le controleur fiscal tape a ta porte, tu as intérêt à bien répéter ton discours avant  ;D

(bon courage !)

VentdeSable

"Il me semble qu'il y a tout de même un limite à ce que tu dis pour les fonctionnaires, non ?"

Réflexion faite certains fonctionnaires peuvent être "bridés" dans leur possibilités :

Pas sur que les marins du Terrible puissent vendre toute sorte d'images...

Jérôme.

Zouave15

Mais non ! Tu ne peux pas prendre de commande auprès d'un particulier (mariage) mais comme le dit John, auprès d'une entreprise, c'est le statut normal pour prendre des commandes !

La seule limite en principe est que celui qui passe commande soit diffuseur si tu est seulement assujetti, mais je pense que cette limite tombe si tu es affilié (qu'en pense John ?).

Juliennn

Citation de: Zouave15 le Septembre 07, 2010, 11:39:51
Mais non ! Tu ne peux pas prendre de commande auprès d'un particulier (mariage) mais comme le dit John, auprès d'une entreprise, c'est le statut normal pour prendre des commandes !

Donc en fait, le statut d'auteur suffit pour répondre à des commandes de presse ? Ou répondre à des demandes d'agence ?
C'est bien ça ?

PHBFR

Problème de terminologie, dans la profession on ne parle généralement pas de commande pour la photo sociale (mariage, scolaire, naissances,..), même si effectivement on te passe bien commande d'un travail !

Donc quand je parle de commande, je parle essentiellement de publicité.
C'est un  processus de vente de temps passé et de droits sur l'oeuvre qui a nécessité le temps en question.

Donc Will tu voulais parler de mariages et effectivement dans ce cas tu dois être sous un statut de commerçant.
Pourquoi ? un commerçant est quelqu'un qui fabrique, vend ou revend des biens.
Le photographe de mariage historiquement est le vendeur de pelloches derrière son comptoir et qui dans le cadre des mariages vend des tirages.
Le fisc a donc considéré que ce métier relève des BIC (commerçant artisans) lorsqu'il est en entreprise individuelle.
Comme je l'ai souvent indiqué c'est un statut à éviter.

Vous n'êtes pas obligé de faire ce que dis le fisc, a vous de défendre votre point de vue (sérieusement argumenté) avec un professionnel fiscaliste (avocat ou expert comptable).

Le contexte imposé n'est pas un critère, cela ne veut rien dire (si ce n'est que cela évoque l'absence d'oeuvre original et le salariat avec un lien de dépendance), tout cela me semble complètement hors sujet à moins que vous fassiez des photos de dépassement de vitesse pour la police (cachés dans une boite métallique le long de l'autoroute  ;D ).
CitationDonc en fait, le statut d'auteur suffit pour répondre à des commandes de presse ? Ou répondre à des demandes d'agence ?
C'est bien ça ?]Donc en fait, le statut d'auteur suffit pour répondre à des commandes de presse ? Ou répondre à des demandes d'agence ?
C'est bien ça ?
Oui mais attention en presse tu es généralement salarié en piges si c'est une commande,
en droits d'auteur si l'oeuvre est préexistante
et en agence en droits ou en salaire souvent ils t'offrent le choix.
John Edouard ANDERSON
Fashion beauty photographer Paris / Bruxelles
http://www.edouard-anderson.com

laurent.f

Citation de: Will95 le Septembre 07, 2010, 11:00:57
Non, désolé, en France, si tu n'est pas déclaré (artisan, libérale, AE, micro-E...) tu ne peux pas travailler à la commande, c'est la loi (à moins qu'elle ai changée ces 3 dernière année). Quand je me suis professionnalisé je suis allé a la CCI et à l'Urssaf et ils m'ont bien précisé cette notion de "prise de commande".

L'état t'autorise à percevoir des droits d'auteur, que tu déclares dans tes impôts, mais ces droits découlent de la vente d'oeuvre, rien de plus...

Ah les CCI, les mêmes qui encouragent à des personnes de s'installer en auto-entrepreneurs pour la photographie. Elles feraient mieux de se renseigner auprès des structures compétentes comme l'UPP (Ex.UPC), etc.
Tu as été très mal renseignée et les réponses de Zouave15, B12 te confirment que tu fais une erreur.

laurent.f

Citation de: Juliennn le Septembre 07, 2010, 12:14:12
Donc en fait, le statut d'auteur suffit pour répondre à des commandes de presse ? Ou répondre à des demandes d'agence ?
C'est bien ça ?

En presse, tu dois être normalement rémunéré en piges (salaires) pour respecter la législation.
Le statut d'auteur souvent utilisé par les agences selon leur statut.

Zouave15

De toute façon, une commande par un diffuseur ne pourrait pas être requalifiée en travail d'artisan, quoi qu'il arrive, mais pourrait dans des cas définis ou rares être requalifiée en salaire. Deux cas :

- Défini : la presse, qui par obligation est une pige. À noter, et là je contredis ou plutôt ptécise John, que c'est le cas même pour des photos de stock dès lors qu'il y a de nouveau travail. Autrement dit, si le canard prend tes photos et fait l'article, les scanne si besoin, ce peut être sur facture ; si tu dois les trier, les scanner ou post-traiter ad hoc, et écrire des légendes (sans même parler de l'article), c'est obligatoirement du salaire

- Rare, quand le travail présume les conditions suivantes : directives, contrôles, sanctions. Une directive n'est pas une consigne de la commande, précisée sur le devis, mais des obligations par exemple horaires. J'ai bien dit horaires, et non pas timing, vu que forcément toute commande a une date butoir. Quant aux contrôles et aux sanctions, on ne voit pas dans nos jobs.

La notion de directives par exemple horaires est liée à des choix de l'entreprise et non des impératifs : par exemple, si tu dois faire des photos dans un musée, on ne considère pas que les horaires à respecter sont des directives.

Mais il vaut mieux éviter de tomber dans les pattes de l'Urssaf qui a tendance à requalifier d'abord en salaire et à discuter ensuite... sauf qu'ils ne discutent pas !

AarRT

Merci à tous pour vos réponses  :)
Citation de: VentdeSable le Septembre 07, 2010, 10:05:34

Maintenant... "Semi-Pro"... Ne serait-ce pas un peu dévalorisant ?

Peut-être pourriez vous concevoir cela différemment : Auteur Photographe à Temps Partiel vous permettrait d'être complètement "Pro", le reste du temps...

Jérôme.

Effectivement, mon expression était maladroite... Auteur Photographe Professionnel à Temps Partiel, donc. 8)

Simplement, maintenant je sais qu'il est donc possible de travailler en tant que salarié 39h par semaine, et de répondre à des commandes d'entreprises le reste du temps, sous le statut Auteur... (Pour la santé, il me reste encore un peu de temps avant que ça ne se dégrade  ;D ).

Citation de: B12 le Septembre 07, 2010, 13:48:39
Je me suis retrouvé un jour dans le bureau du contrôleur des impôts qui me disait que je n'étais pas photographe auteur, primo parce que je faisais pas de l'art et que je ne travaillais pas en toute indépendance (je ne retrouve plus la formulation exacte) parce que l'on me disait quoi photographier.

Citation de: Zouave15 le Septembre 07, 2010, 15:10:23
De toute façon, une commande par un diffuseur ne pourrait pas être requalifiée en travail d'artisan, quoi qu'il arrive, mais pourrait dans des cas définis ou rares être requalifiée en salaire. Deux cas :

- Défini : la presse, qui par obligation est une pige. À noter, et là je contredis ou plutôt ptécise John, que c'est le cas même pour des photos de stock dès lors qu'il y a de nouveau travail. Autrement dit, si le canard prend tes photos et fait l'article, les scanne si besoin, ce peut être sur facture ; si tu dois les trier, les scanner ou post-traiter ad hoc, et écrire des légendes (sans même parler de l'article), c'est obligatoirement du salaire

- Rare, quand le travail présume les conditions suivantes : directives, contrôles, sanctions. Une directive n'est pas une consigne de la commande, précisée sur le devis, mais des obligations par exemple horaires. J'ai bien dit horaires, et non pas timing, vu que forcément toute commande a une date butoir. Quant aux contrôles et aux sanctions, on ne voit pas dans nos jobs.

La notion de directives par exemple horaires est liée à des choix de l'entreprise et non des impératifs : par exemple, si tu dois faire des photos dans un musée, on ne considère pas que les horaires à respecter sont des directives.

Mais il vaut mieux éviter de tomber dans les pattes de l'Urssaf qui a tendance à requalifier d'abord en salaire et à discuter ensuite... sauf qu'ils ne discutent pas !

Justement, ça m'amène à une autre question... Quand on photographie un mariage, c'est considéré comme relevant du statut d'artisan (demande de particulier).

Ou est la différence, avec, par exemple, des photos d'un modèle pour la constitution de son book (à sa demande), ou bien des tests agence (pour leurs mannequins)? Faut-il obligatoirement le statut d'artisan également, ou est-ce le genre de travaux tout à fait faisables en tant qu'Auteur ?

J'ai par ailleurs lu que certains, pour ne plus s'embêter (ou ne plus se limiter), créaient une SARL en plus de leur statut d'Auteur... Leur permettant ainsi d'étendre leurs prestations au-delà de ce qui est permis avec un seul statut...?  :-\

  Ces questions peuvent paraître stupides, mais c'est un genre de cas assez peu documenté  ???

AarRT


Zouave15

Citation de: AarRT le Septembre 07, 2010, 15:39:51
  Ces questions peuvent paraître stupides, mais c'est un genre de cas assez peu documenté  ???

Non, et beaucoup ne comprennent pas (et on peut toujours se tromper).

Le statut dépend de la destination de la photo, d'une part (est-ce un produit fini ou est-elle destinée à être diffusée ?) et des conditions (Est-ce un travail ?).

• Distinctions opérées par la destination :
- produit fini = commerce donc artisan (ou sarl d'artisan)
- base pour une diffusion = immatériel donc auteur (ou sarl d'auteur)
- exposition = auteur (artiste, pas besoin d'un statut si occasionnel)

• Distinctions opérées par les conditions (notion de travail) :

Je précise pour l'anecdote que du point de vue de la sécu et d'un point de vue sociologique, artiste ou auteur n'est pas considéré comme un travail, et n'est qu'avec beaucoup de réserves assimilé à profession libérale (sans avoir la possibilité claire de vendre des prestations intellectuelles).

Le critère est qu'on est prêt à payer pour travailler (il suffit de regarder les amateurs pour voir que c'est vrai). Je sais, ici ça ne passe pas, mais c'est ainsi qu'on nous voit.

Donc, selon les conditions on a :
- dépendance (dont filmage) = salarié
- presse = pige (du fait de la législation propre à la presse)

En résumé, quand on est auteur, on a droit principalement à deux choses :
- les tirages d'art ; en nombre raisonnable, des tirages non numérotés, avec une TVA différente
- la diffusion sous toutes ses formes : édition, commande de pub, agences, tout diffuseur

Divers cas sont passés en tant qu'auteur alors que logiquement il devrait s'agir de salaires : la presse pour des petits trucs, l'agence qui emploie pour des shootings récurrents, le travail avec des collectivités (dans certains cas), et j'en oublie. Le photographe y perd à terme mais y gagne à court terme ; quoi qu'il en soit, il ne risque rien, c'est l'employeur qui serait redressé.

Pour le mannequin, en théorie :
- tu fournis le book, tu le fais pour d'autres et tu n'as pas d'activité d'expos ou d'édition dans ce domaine = artisan (ce n'est pas une activité artistique)
- tu fournis des fichiers, tu as également des photos de la fille avec autorisation de publication, et tu travailles pour la presse, l'édition, tu fais des expos = auteur (pour l'essentiel, c'est une activité artistique). Il semble difficile de lui faire payer le book, ou alors comme ouvre d'art...

Un cas plus délicat mais classique concerne la photo industrielle : les photos ne sont pas diffusées, le photographe a souvent interdiction de les utiliser. Il semble néanmoins que le statut légal soit auteur, sans doute par extension du travail dit « œuvre de commande ».

PHBFR

Citation
Un cas plus délicat mais classique concerne la photo industrielle : les photos ne sont pas diffusées, le photographe a souvent interdiction de les utiliser. Il semble néanmoins que le statut légal soit auteur, sans doute par extension du travail dit « œuvre de commande ».
avant même de parler du statut d'auteur qui est essentiellement social (Agessa), il faut que chacun fasse la distinction, sur laquelle j'insiste depuis des années :
- commercial comme indiqué plus haut en caricaturant le vendeur de pelloche : fiscalement BIC
- prestataire de services / biens immatériels dans lequel se range les droits : fiscalement BNC
ceci pour les entreprises individuelles (hors sociétés)

donc quand tu vends des journées de travail que tu sois péripatéticienne ou photographe c'est d'abord des BNC après on peut se poser la question de savoir si c'est du droit d'auteur au sens social.

Le photographe industriel vend des journées avant tout, s'il vend des tirages ce n'est pas le principal, donc de toutes les manières ce n'est pas du BIC (commerçant / artisans) ensuite il vend généralement des droits d'auteur (droits d'usage) pour des docs techniques, catalogues des affiches le journal interne,etc...

Dites vous bien que ce n'est pas complètement étanche, le fisc ne vous en voudra pas si vous êtes en BIC pour faire de l'industriel et de la pub (surtout dans ce sens là !).
Il faut comprendre :
- le sens juridique de ce que l'on fait et/ou des contrats (écrits ou non écrits) le reste suit .
- les conséquences d'un choix (si on l'a) avantage inconvénients fiscal / patrimonial / social si je suis en BIC en BNC en société, etc.

John Edouard ANDERSON
Fashion beauty photographer Paris / Bruxelles
http://www.edouard-anderson.com


Joëlle Verbrugge

Bonsoir

quelques précisions quand même..

- Bien sûr qu'on peut cumuler un statut d'auteur avec une activité salariée
- Bien sûr aussi qu'un auteur peut accepter une commande, pour autant qu'il ne s'agisse pas de "photo sociale" (là il faut être artisan)
- pour les fonctionnaires, là c'est plus complexe. Quelques indications ont été données au pied de cet article de mon blog :
http://droit-et-photographie.over-blog.com/article-photographe-auto-entrepreneur--42720154.html
Là on parlait du cumul fonctionnaire/auto-entrepreneur (donc artisan puisque ce régime fiscal n'est pas possible poru les auteurs)

Pour le cumul fonctionnaire/auteur là on peut peut-être être un peu plus optimiste..

Si vous avez un peu de patience, ouvrez l'oeil début novembre, une publication devrait répondre à toutes vos question sà ce sujet, notamment la délicate question des cumuls de statuts ;-))

Nicolas Meunier

Citation de: Will95 le Septembre 07, 2010, 11:25:46
Non, puisque tu confirmes  ;) Pub, mode, mariage, ont est dans un contexte "imposé" donc bien une commande. Après on peut jouer sur les mots, mais quand le controleur fiscal tape a ta porte, tu as intérêt à bien répéter ton discours avant  ;D

(bon courage !)

Je crois que tu te trompes : la différence entre auteur et artisan c'est ce que tu vends

Si tu vends des tirages (hors exemplaires numérotés et limité) c'est le status artisan. Ca va bien pour la photo scolaire, la photo de mariage...etc
Si tu vends des cessions de droits, pour que les photos que tu réalises soit utilisé (pub par exemple)... là c'est auteur.

Et sinon on considère que même s'il y a un DA, cahier des charges etc... tu ammènes ta propre pate à la realisation, ce n'est donc pas une commande.

LyonDag

Je suis déclaré en auteur depuis 3 ans maintenant, et ce qui différencie auteur et artisan, c'est que l'auteur n'a pas le droit de facturer à des particuliers.
L'auteur bosse pour les pros/entreprises : que ce soit de la cession de droit sur des images pré-existantes, ou de la cession de droit sur des images crées à la demande du client.

L'auteur vend des droits d'utilisation sur ses créations originales (pré-existantes ou de commandes)
L'artisan vend de la "prestation sociale" et des tirages à des particuliers (et éventuellement du matériel)

C'est simple non ?

Zouave15

Oui mais non, car l'auteur peut facturer la vente d'un tirage d'art à un particulier, et dans ce cas il ne cède en outre aucun droit d'utilisation, sauf un éventuel droit de représentation, limité, et de toute faon intransmissible.

En fait, auteur, c'est deux statuts en un :
- artiste, qui peut vendre ses œuvres en incluant le prix des supports ; tirages d'art jusqu'à 30 ex, autres tirages avec TVA à 19,6 en nombre « raisonnable »
- libéral qui fait de la cession de droit, y compris sur commande pour la pub ou en industriel, et à toute personne inscrite ou qui s'inscrit comme diffuseur aux Agessa (donc potentiellement pas les particuliers).

Il n'y a pas d'interdiction de vente aux particuliers mais une impossibilité liée à l'Agessa, qui rend en pratique impossible la vente à pas mal de professionnels, par exemple des graphistes qui ne souhaitent pas s'inscrire comme diffuseurs.

photodrone33.com

Citation de: LyonDag le Septembre 17, 2010, 18:23:43
Je suis déclaré en auteur depuis 3 ans maintenant, et ce qui différencie auteur et artisan, c'est que l'auteur n'a pas le droit de facturer à des particuliers.
L'auteur bosse pour les pros/entreprises : que ce soit de la cession de droit sur des images pré-existantes, ou de la cession de droit sur des images crées à la demande du client.

L'auteur vend des droits d'utilisation sur ses créations originales (pré-existantes ou de commandes)
L'artisan vend de la "prestation sociale" et des tirages à des particuliers (et éventuellement du matériel)

C'est simple non ?

heu, si je peux me permettre, on peut très bien vendre un tirage limité à un particulier... ce que j'ai fait plusieurs fois. Le pb c'est de vendre à un particulier une image reproductible... un oeuvre est un objet abouti, ce qui change tout.

Nikoniste2009

Citation de: Zouave15 le Septembre 18, 2010, 10:11:57

libéral qui fait de la cession de droit, y compris sur commande pour la pub ou en industriel, et à toute personne inscrite ou qui s'inscrit comme diffuseur aux Agessa (donc potentiellement pas les particuliers).


Pour l'industriel, au auteur peut-il proposer des reportages et portraits de salariés ? je crois que non.

Zouave15

Pour les photos du patron, en principe non, sauf si en effet elle est diffusée. Diffusion est la clé, donc forcément assortie d'une autorisation de diffusion.

Le plus souvent, quand il y a photos des salariés, c'est au moins diffusé dans l'entreprise, sans consigne particulière, donc potentiellement à l'extérieur.

Et de toute façon, l'entreprise est un lieu qui sort du premier cercle privé, donc c'est de la diffusion.

Zouave15


layer

une petite question pour un collegue(auteur) si vous avez une info :

une agence de mannequins demande a un photographe de faire quelques photos pour le book d'une de leurs filles,
le photographe est ok car ca va aussi booster son propre book.
pas de remuneration.echange qui convient aux deux parties .
doit-il faire signer une autorisation de diffusion a la mannequin sachant qu'elle a deja donné mandat a l'agence pour la representer ?

Live and Learn ...

polym

CitationJe suis déclaré en auteur depuis 3 ans maintenant, et ce qui différencie auteur et artisan, c'est que l'auteur n'a pas le droit de facturer à des particuliers.

Oui, faut parfois faire gaffe avec les groupes de musiques ou troupes de théâtre ... qui ne sont pas toujours constituées en personne morale (association, entreprise ...), ou qui se plantent régulièrement sur les ordres des chèques (à leur nom perso et non à celui de l'asso) ...

PHBFR

Citation de: polym le Janvier 16, 2011, 04:02:57
Oui, faut parfois faire gaffe avec les groupes de musiques ou troupes de théâtre ... qui ne sont pas toujours constituées en personne morale (association, entreprise ...), ou qui se plantent régulièrement sur les ordres des chèques (à leur nom perso et non à celui de l'asso) ...

c'est quoi encore cette légende !

John Edouard ANDERSON
Fashion beauty photographer Paris / Bruxelles
http://www.edouard-anderson.com
http://fashion-beauty-photography-blog.narcissist.biz/

STB

et bé !!!
finalement, beaucoup sont auteurs et ne savent ou se posent pas mal de questions...
çà fait peur quand on lis:
"qu'un auteur ne peut vendre à des particuliers"
"qu'un auteur ne peut répondre à une commande"
"etc..."

y'a une notion à assimiler qui ne peut se traduire sur une liste de "produits" mais plutôt dans une réflexion plus générale qui porte sur la création et sa diffusion...

Bon courage !  ;D
StB

PHBFR

Citation de: STB le Janvier 16, 2011, 13:15:34
et bé !!!
finalement, beaucoup sont auteurs et ne savent ou se posent pas mal de questions...
çà fait peur quand on lis:
"qu'un auteur ne peut vendre à des particuliers"
"qu'un auteur ne peut répondre à une commande"
"etc..."

y'a une notion à assimiler qui ne peut se traduire sur une liste de "produits" mais plutôt dans une réflexion plus générale qui porte sur la création et sa diffusion...

Bon courage !  ;D

j'ai remis à jour une note sur ce sujet ici sans parler pour autant du fait de facturer ou pas des particuliers je n'aurai même jamais imaginé avoir à discuter de ce point !   ;D

http://narcissist.biz/WordPress/management/?p=188
John Edouard ANDERSON
Fashion beauty photographer Paris / Bruxelles
http://www.edouard-anderson.com
http://fashion-beauty-photography-blog.narcissist.biz/


Sebt

Et ne parlons pas des discussions difficiles avec les services fiscaux pour qui les commandes, la vente aux particuliers, et j'en passe, ne sont pas des photos artistiques donc pas autorisées pour les auteurs.

Je pense que le flou, réside avant tout ici. Il est donc normale que nous soyons nombreux à nous poser des questions, d'ailleurs toutes différentes suivant l'interlocuteur qui nous a guidé ou renseigné.

La littérature d'Eric Delamarre et Joëlle Verbrugge leur passe bien au dessus de leur tête  ??? ???