Edicules

Démarré par airV, Octobre 06, 2015, 20:09:29

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landscapephoto

Citation de: Benaparis le Octobre 09, 2015, 18:07:22
En forme de dédicace et d'encouragement pour la réalisation de ta série, voici un édicule (grâce à toi j'ai enrichi mon vocabulaire) dont je n'ai plus l'adresse où plutôt les coordonnées GPS exactes mais si un jour tu parcours la Ruta 40 en Patagonie australe tu devrais le croiser  ;)



L'image est vraiment chouette. C'est le paysage qui fait tout (et aussi la vache à droite à l'horizon...  ;) ).

airV

Merci beaucoup pour toutes ces contributions :)
Cela me fait plaisir et je vous réponds demain :)

Benaparis

Citation de: landscapephoto le Octobre 09, 2015, 23:08:05L'image est vraiment chouette. C'est le paysage qui fait tout (et aussi la vache à droite à l'horizon...  ;) ).

Merci 😉
Bien vu pour le cheval (il fallait le savoir), j'adore ce petit détail mais j'avais peu d'espoir qu'il soit remarqué. Ce qui m'avait marqué en dehors du paysage (j'adore l'ondulation de la ligne d'horizon) c'est la lumière, particulièrement vive malgré un ciel couvert...je n'ai vu cela que sous cette latitude.

Bon je ne pollue pas plus le très intéressant fil d'Air'V.
Instagram : benjaminddb

Gilala

Très chouette Ben ;)

Citation de: landscapephoto le Octobre 09, 2015, 23:06:09
Comme ceci est bien dit. Pensez à nous convier à votre prochain vernissage, maître.
Pas de souci si je n'ai pas droit à l'interrogatoire sur la famille Becher  ;D

airV


Citation de: landscapephoto le Octobre 09, 2015, 13:32:28
Peut-être l'expression "architecture industrielle" est elle mal choisie de ma part, mais il y a un lien qui me semble évident entre une série de photographies de châteaux d'eaux, objets montés par milliers à partir d'éléments préfabriqués sur une dizaine de plans standards, une série sur les bâtiments de transformateurs montés par milliers à partir d'éléments préfabriqués sur une dizaine de plans standards, une série sur les abribus comme le tien montés par milliers à partir d'éléments préfabriqués sur une dizaine de plans standards, voire même les chapelles, édifiées par milliers lors des missions de rechristianisation des campagnes sur une dizaine de plans standard (mais montées à la main, c'est vrai).


Le cône est un dessin de Ralf Hütter. Je mets l'intérieur de la pochette en lien:
Ceci étant dit, imaginer que Bernd et Hilla Becher aient pu photographier un cône de chantier en couleur, c'est mal connaître leur démarche. Ils ont passé 15 ans de leur vie à photographier la typologie de bâtiments, toujours de la même manière, en montant une chambre 8"x10" sur le toit du camping-car dans lequel ils vivaient pour avoir un point de vue plus élevé et le reste de leur vie à classer leurs photos pour les présenter en expo. Bernd et Hilla Becher, c'est l'école de Düsseldorf, c'est Allemand, ça ne laisse pas cours à la fantaisie. On y rentre comme on rentre dans les ordres, le projet c'est de documenter l'ensemble d'un patrimoine industriel qui est en train de disparaître et on n'a pas le temps de photographier quelque chose d'autre comme un cône de chantier, ni d'expérimenter la couleur, ni de quoi que ce soit. La structure de bâtiments industriels, en noir et blanc à la chambre. Point.

Certains disent que c'est de la photographie pour autistes. Mais ça force le respect et, sans eux, on n'aurait simplement aucun témoignage de toute une époque.
Merci pour ces précisions

Effectivement, le terme était mal choisi, il ne s'agit pas d'architecture industrielle. Ce terme désignant plutôt l'architecture qui se réfèrent directement aux fonctions abritées par les bâtiments. Je ne suis d'ailleurs pas certains que les châteaux d'eaux rentrent vraiment dans cette catégorie, mais peut-être est-ce plus discutable

De mémoire j'ai un vinyl de Kraftwerk avec le plot, et toujours de mémoire il est de couleur verte, je vérifierai en rentrant ce soir. 

airV


Citation de: Benaparis le Octobre 09, 2015, 14:38:55
Salut Hervé,

J'ai bien lu ton propos et regardé attentivement les photos que tu présentes. Il me semble néanmoins, qu'il y a une légère (mais pas négligeable) dissonance entre ton propos et les quelques résultats présentés.

Tu évoques "l'affordance", "le coup de foudre" comme source de motivation pour ces photos...Très bien. D'un autre côté sur le plan formel tu restes comme tu le dis très "neutre" voire "documentaire" par le fait de cadrer frontalement, de travailler avec une lumière plate (sauf exception de la 6 sur laquelle je reviendrai) avec la seule exception notable pour contrer en quelque sorte la nature de la lumière de travailler avec un diaphragme qui compte tenu de la distance avec ton sujet et de la focale employée permet de donner de l'épaisseur à tes photos.

Cependant je trouve, justement par rapport à ton propos, que tu te restreint trop par rapport à un choix de lumière qui selon moi ne traduit pas cette fameuse "affordance", l'emploi d'une lumière "plate" indépendamment du travail en couleur ne permet pas, je trouve, de créer ce lien affectif...on reste justement beaucoup trop documentaire dans un sujet qui si j'ai bien compris ne veut pas l'être (voir l'explication de Landscapephoto sur le travail des Bescher dont l'aspect documentaire est poussé jusqu'au bout). D'ailleurs la seule photo parmi celles présentées qui ne corresponde pas à cette contrainte formelle est cette fameuse numéro 6 qui est en contre-jour (ma préférée au demeurant) ; bien entendu je ne dis pas qu'il faille te priver de ces lumière plates quand cela se justifie, mais je pense que tu ne devrais te donner aucune contrainte en terme de lumière si ce n'est celle de mettre en valeur ton sujet et "l'affordance" que tu exprimes photographiquement pour celui-ci, ton choix en terme de profondeur de champ n'est à mon sens loin d'être suffisant pour exprimer ton sentiment, je pense que tu dois aller jusqu'au bout de ton propos. Par ailleurs, cela donnera beaucoup plus "dynamisme" et de variété à ton sujet, puisqu'encore une fois tu ne nous présentes pas, selon la compréhension que j'ai de ton propos, un sujet sous une forme documentaire pure.

Après sur un plan pratique , en effet l'emploi d'un MF à visée reflex pour te permettre un cadrage précis plus qu'un M9 où tu disposes seulement du télémètre et donc un cadrage forcément plus approximatif me parait également la solution la plus appropriée.

Bonne continuation. :)
Hello Ben
Merci beaucoup pour ces remarques très intéressantes et qui effectivement pointent quelques contradictions ou hésitations. Pour l'heure j'ai un peu de mal à savoir lequel de ces termes est plus adapté.

Il y a une forme d'hésitation incluse dès l'origine de la série.
Dans un premier temps je l'envisagerai d'une manière tres proche du style documentaire, j'étais dans cet esprit lorsque par hasard mister pola a posté la photo d'un édicule alors que j'interrogeai sur le 50 qui me semblait approprié à ce type de travail. Ce hasard associé au fait que l'envie de ce travail était né de la vision de l'abri de jardin dans le parc en face de chez moi ont amené assez vite ce repositionnement relatif par rapport à ce style. J'aimerai que le travail rende compte de cela : faire référence au "style documentaire" tout en prenant une certaine distance. Cette distance étant représentée par une retranscription de l'aspect attracteur de l'édicule qui a fait que j'ai décidé de l'inclure dans la série. Dans mon esprit cette retranscription devrait idéalement signifier le côté "coup de foudre", et donc affirmation d'une forme de subjectivité mais aussi signifier le choix vs un travail de recensement exhaustif sur un territoire.

Le but s'étant de trouver un équilibre entre les références au style documentaire et les signes subjectifs pour que les 2 restent lisibles. Ce qui a conduit plus ou moins aux choix exposés dans mon premier post et au "protocole" de prise de vue.

Au style documentaire : la vue frontale, la lumière (je reviens dessus un peu après), la place accordée à l'édicule dans le cadre

À la "subjectivité" : la liberté du positionnement de l'édicule dans le cadre, la profondeur de champ
Pour la lumière et par rapport à la photo #6, qui est aussi ma préférée (en faisant abstraction de l'aspect affectif lié à la #2), ce contre-jour entre dans les conditions de lumière ou d'éclairement envisagées. Ce sont les ombres fortement marquées que j'avais l'intention d'exclure pour ne pas tomber dans une forme d'expressionnisme qui s'éloignerait trop de l'esprit documentaire. D'autre part, j'ai la sensation que des ombres très marquées donneraient une lecture sinon plus difficile, tout au moins plus indirecte de la frontalité de l'édicule dans la photo. Ne penses-tu pas qu'un rendu plus expressif de la lumière rendrait plus anecdotique la profondeur de champ, non seulement dans une rivalité visuelle un peu inégale (le flou peut ne pas être des plus prononcé en regard de l'impact d'ombres marquées) mais aussi dans une association plus habituelle, mais je peux être dans l'erreur.
Oui suite à notre discussion dans l'autre fil' j'ai aussi envisagé le M avec une optique appropriée, mais même si, depuis maintenant un peu plus de 2 ans, dans mon travail sur les expos, j'arrive à une grande rigueur dans le cadrage en utilisant essentiellement le M, c'est quand même moins aisé. J'avais aussi le a99 avec le 50 f/1.4 Zeiss ZA, mais il présente une distorsion non négligeable sur les verticales

Encore merci pour ces remarques et les encouragements  :)

airV


Citation de: Gilala le Octobre 09, 2015, 17:35:41
Bien que les Becher aient donné naissance à un courant, on peut malgré tout ne pas automatiquement s'inscrire dans leur lignée et ainsi devoir commenter leur travail.
Beaucoup de séries typologiques actuelles se dédouanent d'une trame trop prononcée. Ni de processus trop défini. 
Il y a plus de choses sensibles en témoignage, souvent de l'humain juxtaposé à son architecture, c'est bien et loin des Becher.
Non cela n'est pas forcément nécessaire, toutefois si un travail se situe de manière assez évidentes dans des rapports avec des travaux, des courants, des mouvements, il est difficile, sauf à ne pas donner à voir, et donc à commenter le travail, d'échapper aux questions ou remarques sur la nature de cette inscription et de la manière dont on se positionne.
Le refus de se positionner restant une position (peut-être dans un contexte plus large) un minimum d'argumentation risque d'être attendu.

airV


Citation de: Benaparis le Octobre 09, 2015, 18:07:22
En forme de dédicace et d'encouragement pour la réalisation de ta série, voici un édicule (grâce à toi j'ai enrichi mon vocabulaire) dont je n'ai plus l'adresse où plutôt les coordonnées GPS exactes mais si un jour tu parcours la Ruta 40 en Patagonie australe tu devrais le croiser  ;)


Merci beaucoup pour cette dédicace :)

J'y suis sensible

la photo est très belle.

Pas de problème en ce qui me concerne pour les écarts au sujet principal, cela fait partie du côté vivant d'un forum d'autant plus que je ne suis pas le dernier à participer aux embardées des sujets. 

airV

8_Chapelle en brique contre le mur d'enceinte du cimetière de Rosendael, France
Hasselblad H4D-31 + HC 80mm f/2.8 — 1/800s f/2.8 ISO 100


Un click sur le lien puis un click dans la photo pour la voir en grand
https://c2.staticflickr.com/6/5649/22141751201_778ed6828a_o.jpg

Benaparis

Citation de: airV le Octobre 11, 2015, 14:00:31
Hello Ben
Merci beaucoup pour ces remarques très intéressantes et qui effectivement pointent quelques contradictions ou hésitations. Pour l'heure j'ai un peu de mal à savoir lequel de ces termes est plus adapté.

Il y a une forme d'hésitation incluse dès l'origine de la série.
Dans un premier temps je l'envisagerai d'une manière tres proche du style documentaire, j'étais dans cet esprit lorsque par hasard mister pola a posté la photo d'un édicule alors que j'interrogeai sur le 50 qui me semblait approprié à ce type de travail. Ce hasard associé au fait que l'envie de ce travail était né de la vision de l'abri de jardin dans le parc en face de chez moi ont amené assez vite ce repositionnement relatif par rapport à ce style. J'aimerai que le travail rende compte de cela : faire référence au "style documentaire" tout en prenant une certaine distance. Cette distance étant représentée par une retranscription de l'aspect attracteur de l'édicule qui a fait que j'ai décidé de l'inclure dans la série. Dans mon esprit cette retranscription devrait idéalement signifier le côté "coup de foudre", et donc affirmation d'une forme de subjectivité mais aussi signifier le choix vs un travail de recensement exhaustif sur un territoire.

Le but s'étant de trouver un équilibre entre les références au style documentaire et les signes subjectifs pour que les 2 restent lisibles. Ce qui a conduit plus ou moins aux choix exposés dans mon premier post et au "protocole" de prise de vue.

Au style documentaire : la vue frontale, la lumière (je reviens dessus un peu après), la place accordée à l'édicule dans le cadre

À la "subjectivité" : la liberté du positionnement de l'édicule dans le cadre, la profondeur de champ
Pour la lumière et par rapport à la photo #6, qui est aussi ma préférée (en faisant abstraction de l'aspect affectif lié à la #2), ce contre-jour entre dans les conditions de lumière ou d'éclairement envisagées. Ce sont les ombres fortement marquées que j'avais l'intention d'exclure pour ne pas tomber dans une forme d'expressionnisme qui s'éloignerait trop de l'esprit documentaire. D'autre part, j'ai la sensation que des ombres très marquées donneraient une lecture sinon plus difficile, tout au moins plus indirecte de la frontalité de l'édicule dans la photo. Ne penses-tu pas qu'un rendu plus expressif de la lumière rendrait plus anecdotique la profondeur de champ, non seulement dans une rivalité visuelle un peu inégale (le flou peut ne pas être des plus prononcé en regard de l'impact d'ombres marquées) mais aussi dans une association plus habituelle, mais je peux être dans l'erreur.
Oui suite à notre discussion dans l'autre fil' j'ai aussi envisagé le M avec une optique appropriée, mais même si, depuis maintenant un peu plus de 2 ans, dans mon travail sur les expos, j'arrive à une grande rigueur dans le cadrage en utilisant essentiellement le M, c'est quand même moins aisé. J'avais aussi le a99 avec le 50 f/1.4 Zeiss ZA, mais il présente une distorsion non négligeable sur les verticales

Encore merci pour ces remarques et les encouragements  :)

Salut Air'V,

Oui j'avais donc bien analysé et compris ton propos, mais j'insiste si tu restes dans la forme adoptée, de mon point de vue, tu restes trop documentaire ce qui n'a rien d'une critique mais alors dans ce cas il faudrait à mon sens aller plus loin et ne plus jouer sur la profondeur de champ (en ce qui me concerne la position de l'édicule dans la cadre à travers les photos présentées conserve encore de mon point de vue la forme documentaire puisque tu les inscrits très bien dans leur environnement).
Mais étant donné que ton propos n'est pas purement documentaire mais plus lié à une attraction/une histoire d'amour avec ces édifices je pense donc qu'il faut vraiment t'autoriser à travailler dans d'autres lumières...en ne changeant pas de lumière c'est un peu comme si tu me disais que tu étais tombé amoureux d'une personne mais que cette personne restait figée dans une expression, même si les habits et le contexte (l'édicule en lui même et le cadre) sont différents à chaque fois...or justement le sentiment est vivant, il n'est pas figé, il évolue...etc...et je pense que tu peux l'induire avec l'utilisation de différentes lumières...en utilisant une lumière trop neutre je me dis que tu me propose un sentiment qui est neutre...ce qui n'a pas de sens bien entendu.

Evidemment ce n'est que mon point de vue, je ne dis pas que j'ai raison...mais à partir du moment où tu es dans la phase de construction d'une série, je trouve que cela vaut le coup de faire des essais et de ne pas trop te contraindre surtout compte-tenu, j'insiste, de la motivation particulière qui est à la source de cette série. ;)
Instagram : benjaminddb

Benaparis

PS : J'aime beaucoup cette dernière.
Instagram : benjaminddb

jeremyr

#36
J'aime l'idée cependant je suis d'accord avec Ben au sujet de l'accord entre la démarche et le résultat.
Je ne partage pas le coup de foudre que tu as en photographiant ces édicules même si je trouve la partie technique bien réalisée.

Ce qui me gène dans la lecture de cette série :

1. Le déplacement du sujet, qui passe de gauche à droite en passant par le centre. C'est souvent le cadrage identique qui fait l'intérêt de ce type de série.
2. La couleur, j'aurais plus vu une dominante commune plutôt qu'une faible désaturation. c'est trop fade, ça manque de contraste
3. La profondeur, le problème de 2.8 partout c'est que les arrière-plans ne sont pas homogènes sur toute la série et on a même un premier plan flou sur la 5.
Ainsi que le vignettage qui fait parfois un morceau de ciel un peu violet.

Par contre je trouve que c'est une bonne chose de photographier sous un ciel nuageux, ça met en valeur toute la scène qui n'est du coup pas masquée par les ombres.

Je ne sais pas si tu connais mais il maîtrise la répétition en série à merveille, ça te donnera peut être quelques pistes : http://www.kropilak.com/works/garages


airV

Citation de: Benaparis le Octobre 13, 2015, 17:39:31
Salut Air'V,

Oui j'avais donc bien analysé et compris ton propos, mais j'insiste si tu restes dans la forme adoptée, de mon point de vue, tu restes trop documentaire ce qui n'a rien d'une critique mais alors dans ce cas il faudrait à mon sens aller plus loin et ne plus jouer sur la profondeur de champ (en ce qui me concerne la position de l'édicule dans la cadre à travers les photos présentées conserve encore de mon point de vue la forme documentaire puisque tu les inscrits très bien dans leur environnement).
Mais étant donné que ton propos n'est pas purement documentaire mais plus lié à une attraction/une histoire d'amour avec ces édifices je pense donc qu'il faut vraiment t'autoriser à travailler dans d'autres lumières...en ne changeant pas de lumière c'est un peu comme si tu me disais que tu étais tombé amoureux d'une personne mais que cette personne restait figée dans une expression, même si les habits et le contexte (l'édicule en lui même et le cadre) sont différents à chaque fois...or justement le sentiment est vivant, il n'est pas figé, il évolue...etc...et je pense que tu peux l'induire avec l'utilisation de différentes lumières...en utilisant une lumière trop neutre je me dis que tu me propose un sentiment qui est neutre...ce qui n'a pas de sens bien entendu.

Evidemment ce n'est que mon point de vue, je ne dis pas que j'ai raison...mais à partir du moment où tu es dans la phase de construction d'une série, je trouve que cela vaut le coup de faire des essais et de ne pas trop te contraindre surtout compte-tenu, j'insiste, de la motivation particulière qui est à la source de cette série. ;)

Hello Ben
merci pour ce retour. et tu as raison d'insister. Si j'ai ouvert ce fil, c'est justement pour avoir des avis et m'amener à interroger et à affiner la démarche que j'ai commencé à mettre en place.
Aujourd'hui j'ai commencé à voir ce que pouvait donner des lumières plus contrastées sur 2 édicules tout en évitant les ombres portées sur la façade même. il faut maintenant que je regarde un peu ce que ça donne en production, mais sur l'un des 2 au moins, je n'ai pas eu le rayon de soleil aussi important que je le souhaitais avant de devoir quitter. J'ai un créneau en début d'aprèm demain si la météo et le ciel sont conformes à mes attentes, je pense pouvoir y retourner.

Je devrais d'ici peu poster le #9, là aussi je n'ai pas ce je voulais exactement, j'espérais un CJ un peu plus lumineux, mais comme il y a toujours des voitures garées devant, dès que j'ai vu l'emplacement libre, je me suis dépêché d'aller chercher l'appareil malgré un soleil pas aussi vif que je l'espérait.  Mais l'instant ça reste une base correcte pour éventuellement refaire la photo, donc je garde.

par rapport au placement dans le cadre, je vais regarder un peu car dans mon idée l'objet plus ou moins situé au même endroit dans le cadre (généralement au centre pour avoir la plus grande frontalité), au même titre que la netteté absolue, faisait partie des canons du "style documentaire", à moins que ce ça le soit plutôt pour ces évolutions plus straight.

Tu as tout à fait raison, je ne cherche pas la neutralité et il faut que je m'en démarque absolument, mais je ne veux pas non plus, et j'espère que c'est possible perdre, le rapport, le hiatus ou la filiation avec le style documentaire (je mets ces 3 mots un peu différents pour justement laisser ouverte la nature de cette liaison).  Pour plusieurs raisons entre autre cela partie de la construction la série, cela rend compte de certains points de ma personnalité, ça renvoie par certains coté à un travail de recherche que je mène sur l'intuition dans le processus de conception. Bien évidement ces différents points sont liés et ceci explique cela.  :)

airV

Citation de: Benaparis le Octobre 13, 2015, 17:46:16
PS : J'aime beaucoup cette dernière.
Merci beaucoup. Au départ, j'étai un peu déçu par rapport à ce que j'imaginais, papi elle m'a plue également. Le drapeau me gêne un peu; Il est un peu trop différent du reste et attire le regard peut-être plus qu'il ne le devrait.

airV

Citation de: jeremyr le Octobre 13, 2015, 19:04:25
J'aime l'idée cependant je suis d'accord avec Ben au sujet de l'accord entre la démarche et le résultat.
Je ne partage pas le coup de foudre que tu as en photographiant ces édicules même si je trouve la partie technique bien réalisée.

Ce qui me gène dans la lecture de cette série :

1. Le déplacement du sujet, qui passe de gauche à droite en passant par le centre. C'est souvent le cadrage identique qui fait l'intérêt de ce type de série.
2. La couleur, j'aurais plus vu une dominante commune plutôt qu'une faible désaturation. c'est trop fade, ça manque de contraste
3. La profondeur, le problème de 2.8 partout c'est que les arrière-plans ne sont pas homogènes sur toute la série et on a même un premier plan flou sur la 5.
Ainsi que le vignettage qui fait parfois un morceau de ciel un peu violet.

Par contre je trouve que c'est une bonne chose de photographier sous un ciel nuageux, ça met en valeur toute la scène qui n'est du coup pas masquée par les ombres.

Je ne sais pas si tu connais mais il maîtrise la répétition en série à merveille, ça te donnera peut être quelques pistes : http://www.kropilak.com/works/garages

Merci Jeremyr, pour ton regard et tes remarques, ainsi que le lien que je vais étudier.

Je vais te répondre point par point ce sera mieux je pense.

1. Sur ce point j'ai l'impression que contrairement à Ben, tu me pousses dans l'autre sens, vers le coté "style documentaire". Je laisse pour l'instant en suspend le fait de déterminer si l'emplacement fixe est ou n'est pas un "canon" (voir ma réponse à Ben), pour partir du fait que pour moi il l'était et qu'il me semblait important justement de me démarquer de cela (le cadrage identique de ce type de série) pour affirmer une "subjectivité" vs "l'objectivité" revendiquée par les courants concernés et ensuite l'emplacement non seulement peut, mais doit différer par rapport à l'inscription dans le contexte.

2. Pour la couleur j'ai cherché un certain mimétisme et aussi une cohérence d'ensemble. Sur mon Eizo, j'ai la sensation d'une certaine fidélité. j'ai certes désaturé un peu, mais je le fais sur pratiquement toutes mes photos car je trouve les rendus de base trop saturés.
Pour le contraste, plus ça va et moins j'ai tendance à contraster, l'utilisation des optiques Leica et H ne m'incitent guère à faire l'inverse. Le H est très peu contrasté, apr exemple et lorsque dans un premier temps j'augmente j'ai toujours tendance après à revenir un peu en arrière car je trouve cela moins bien (mais j'ai peut-être tort). ici pourtant je me suis violence et sur toutes les photos (c'est un paramètre qu'il me semble important d'homogénéiser) j'ai +20 de contraste sur LR avec bien sur une clarté et une vibrance à 0.

3. Je pensais justement que f/2.8 partout aurait tendance à homogénéiser, la distance de map étant toujours plus ou moins la même le dégradé de flou vers l'arrière ou vers l'avant sera plus ou moins identique et les différences seront issues du contexte et de l'inscription de l'édicule, ce que justement je veux mettre en valeur. les différences devraient donc être les bienvenues, me semble-t-il. je n'ai pas de problème (par cela j'entends à priori) vis-à vis des flous avant, toutefois je reconnais que celui de la #5 n'est pas des plus heureuse, mais à moins de sortir le sécateur, je n'avais pas trop le choix. Cette photos n'est peut-être pas à retenir, d'ailleurs c'est la chapelle elle que je n'avais découvert qu'une fois sur place, étant venue pour la #4 que j'avais aperçue depuis l'autoroute.

Je n'ajoute jamais de vignettage (plutôt tendance à en enlever d'ailleurs), aussi je vais regarder, mais est-ce du vignetage ? par exemple sur la #1 seul le coin droit est touché. Parlais-tu de celle-là ou de toutes ?

Benaparis

Citation de: airV le Octobre 13, 2015, 19:47:18
Tu as tout à fait raison, je ne cherche pas la neutralité et il faut que je m'en démarque absolument, mais je ne veux pas non plus, et j'espère que c'est possible perdre, le rapport, le hiatus ou la filiation avec le style documentaire (je mets ces 3 mots un peu différents pour justement laisser ouverte la nature de cette liaison).  Pour plusieurs raisons entre autre cela partie de la construction la série, cela rend compte de certains points de ma personnalité, ça renvoie par certains coté à un travail de recherche que je mène sur l'intuition dans le processus de conception. Bien évidement ces différents points sont liés et ceci explique cela.  :)

J'ai bien compris, mais je pense qu'en conservant cette frontalité et ce rapport à l'environnement tu restes dans cette filiation qui t'es intime et je le comprends tout à fait. Pour le reste je crois justement que tu peux induire la partie "sentimentale" en jouant avec la lumière et ton choix déjà affirmé de la profondeur de champs qui permet quand même une mise en avant de ton sujet, de ce point de vue là tout comme pour les traitements qui me semblent tout à fait à propos (justement tu n'en rajoutes pas et du fait tu ne tombe pas dans le piège d'un traitement trop poussé qui serait pour le coup contraire à ton propos) je ne suis pas en accord avec Jeremy. Quand à ton vignettage il n'est pas exagéré et mécanique vu que tu es à PO..cela ne me dérange pas.

Citation de: airV le Octobre 13, 2015, 19:49:18
Merci beaucoup. Au départ, j'étai un peu déçu par rapport à ce que j'imaginais, papi elle m'a plue également. Le drapeau me gêne un peu; Il est un peu trop différent du reste et attire le regard peut-être plus qu'il ne le devrait.

De nada. Pour le drapeau en effet, c'est un détail qui peut tout à fait être retouché sans que cela dénature ton propos photographique.
Instagram : benjaminddb

airV

Citation de: Benaparis le Octobre 13, 2015, 20:20:19
J'ai bien compris, mais je pense qu'en conservant cette frontalité et ce rapport à l'environnement tu restes dans cette filiation qui t'es intime et je le comprends tout à fait. Pour le reste je crois justement que tu peux induire la partie "sentimentale" en jouant avec la lumière et ton choix déjà affirmé de la profondeur de champs qui permet quand même une mise en avant de ton sujet, de ce point de vue là tout comme pour les traitements qui me semblent tout à fait à propos (justement tu n'en rajoutes pas et du fait tu ne tombe pas dans le piège d'un traitement trop poussé qui serait pour le coup contraire à ton propos) je ne suis pas en accord avec Jeremy. Quand à ton vignettage il n'est pas exagéré et mécanique vu que tu es à PO..cela ne me dérange pas.
oui je vais explorer ce rapport à la lumière. je pense qu'il y a moyen de travailler avec dans la partie sentimentale sans tomber dans l'expressionnisme qui serait un peu contraire au propos.
Citation de: Benaparis le Octobre 13, 2015, 20:20:19

De nada. Pour le drapeau en effet, c'est un détail qui peut tout à fait être retouché sans que cela dénature ton propos photographique.
oui. Il faudra peut-être que je me fasse violence, car je m'étais dis que je ne tamponnais pas sur cette série (sauf taches de capteur) en partant du principe : "c'est là"... mais il m'ennuie quand même  ;D

jeremyr

Citation de: airV le Octobre 13, 2015, 20:17:52
Merci Jeremyr, pour ton regard et tes remarques, ainsi que le lien que je vais étudier.

Je vais te répondre point par point ce sera mieux je pense.

1. Sur ce point j'ai l'impression que contrairement à Ben, tu me pousses dans l'autre sens, vers le coté "style documentaire". Je laisse pour l'instant en suspend le fait de déterminer si l'emplacement fixe est ou n'est pas un "canon" (voir ma réponse à Ben), pour partir du fait que pour moi il l'était et qu'il me semblait important justement de me démarquer de cela (le cadrage identique de ce type de série) pour affirmer une "subjectivité" vs "l'objectivité" revendiquée par les courants concernés et ensuite l'emplacement non seulement peut, mais doit différer par rapport à l'inscription dans le contexte.

2. Pour la couleur j'ai cherché un certain mimétisme et aussi une cohérence d'ensemble. Sur mon Eizo, j'ai la sensation d'une certaine fidélité. j'ai certes désaturé un peu, mais je le fais sur pratiquement toutes mes photos car je trouve les rendus de base trop saturés.
Pour le contraste, plus ça va et moins j'ai tendance à contraster, l'utilisation des optiques Leica et H ne m'incitent guère à faire l'inverse. Le H est très peu contrasté, apr exemple et lorsque dans un premier temps j'augmente j'ai toujours tendance après à revenir un peu en arrière car je trouve cela moins bien (mais j'ai peut-être tort). ici pourtant je me suis violence et sur toutes les photos (c'est un paramètre qu'il me semble important d'homogénéiser) j'ai +20 de contraste sur LR avec bien sur une clarté et une vibrance à 0.

3. Je pensais justement que f/2.8 partout aurait tendance à homogénéiser, la distance de map étant toujours plus ou moins la même le dégradé de flou vers l'arrière ou vers l'avant sera plus ou moins identique et les différences seront issues du contexte et de l'inscription de l'édicule, ce que justement je veux mettre en valeur. les différences devraient donc être les bienvenues, me semble-t-il. je n'ai pas de problème (par cela j'entends à priori) vis-à vis des flous avant, toutefois je reconnais que celui de la #5 n'est pas des plus heureuse, mais à moins de sortir le sécateur, je n'avais pas trop le choix. Cette photos n'est peut-être pas à retenir, d'ailleurs c'est la chapelle elle que je n'avais découvert qu'une fois sur place, étant venue pour la #4 que j'avais aperçue depuis l'autoroute.

Je n'ajoute jamais de vignettage (plutôt tendance à en enlever d'ailleurs), aussi je vais regarder, mais est-ce du vignetage ? par exemple sur la #1 seul le coin droit est touché. Parlais-tu de celle-là ou de toutes ?


Je vais faire de même :

1. Effectivement, c'est très personnel et ça ne conviendra jamais à tout le monde. A toi de faire le choix qui te semble le plus cohérent avec ta démarche.
2. En fait quand j'ai vu tes photos j'ai un peu pensé à la mise en valeur d'un objet dans un décor de maquette, du coup le contraste dont je parlais était plus par zone et pas général.
Par exemple sur la 7 l'herbe pourrait être beaucoup plus contrastée ou l'arrière plan de la 1 et de la 3.

L'association désaturation et contraste faible sur certaines zones me semble trop fade mais si c'est ce que tu cherches à obtenir alors peut-être que ça prendra sens une fois exposé

Pour le vignettage je parlais surtout de la 4-5 et un peu 7.

Autre référence au passage sur le principe de série
http://www.markus-brunetti.de/

Fred_G

The lunatic is on the grass.

airV


airV

Citation de: jeremyr le Octobre 13, 2015, 20:58:20

Autre référence au passage sur le principe de série
http://www.markus-brunetti.de/
merci pour cet autre lien.
J'ai vu l'expo cet été aux ateliers à Arles.

airV

Citation de: airV le Octobre 14, 2015, 09:33:54merci pour cet autre lien.
J'ai vu l'expo cet été aux ateliers à Arles.

et je viens de regarder le lien précédent avec le travail sur les parkings.

Dans les 2 cas, il s'agit d'un travail très systématique qui n'est pas du même ordre que celui que je me propose d'entreprendre.

Pour ma part je pense qu'un travail sériel n'est pas forcément systématique, je le vois plutôt comme quelque chose de systémique (il faut bien une "raison" à la série) et aussi en rapport avec l'interprétation.

aussi répétitif que puisse paraître le travail de Bernd et Hilla Becher, je n'y lis pas un systématisme comme dans ces 2 travaux. Dans ceux-ci, j'ai l'impression qu'il n'y a plus que la démarche et que l'objet résultant (la photo) est dépossédé de toute identité au profit unique de ce qui l'a motivé (donc la démarche). La logique devient plus additionnelle que sérielle (la série a besoin d'une raison) et je n'y vois pas non plus une volonté de recensement car se dernier procède d'une logique identitaire, identité qui me semble sinon absente, tout au moins anecdotique dans ces 2 travaux.

il s'agit bien entendu d'une interprétation toute personnelle  :)

airV

voilà la #9 à propos de laquelle j'évoquais hier les conditions de prises de vue et mon regret d'un cj moins lumineux que celui espéré.

2 clics pour la voir en grand



9_Urinoir près d'une armoire électrique. Malo-les-bains, France.
Hasselblad H4D-31 + HC 80mm f/2.8 — 1/400s f/2.8 ISO 100


Un click sur le lien puis un click dans la photo pour la voir en grand
https://c3.staticflickr.com/6/5671/21969810618_749f044879_o.jpg

Benaparis

#48
Citation de: airV le Octobre 14, 2015, 10:17:00
et je viens de regarder le lien précédent avec le travail sur les parkings.

Dans les 2 cas, il s'agit d'un travail très systématique qui n'est pas du même ordre que celui que je me propose d'entreprendre.

Pour ma part je pense qu'un travail sériel n'est pas forcément systématique, je le vois plutôt comme quelque chose de systémique (il faut bien une "assise" à la série) et aussi en rapport avec l'interprétation.

aussi répétitif que puisse paraître le travail de Bernd et Hilla Becher, je n'y lis pas un systématisme comme dans ces 2 travaux. Dans ceux-ci, j'ai l'impression qu'il n'y a plus que la démarche et que l'objet résultant (la photo) est dépossédé de toute identité au profit unique de ce qui l'a motivé (donc la démarche). La logique devient plus additionnelle que sérielle (la série a besoin d'une raison) et je n'y vois pas non plus une volonté de recensement car se dernier procède d'une logique identitaire, identité qui me semble sinon absente, tout au moins anecdotique dans ces 2 travaux.

il s'agit bien entendu d'une interprétation toute personnelle  :)

Je me suis fait également cette réflexion. :) Bien que je trouve le travail sur les cathédrales plus intéressant de mon point de vue.
Instagram : benjaminddb

Benaparis

Citation de: airV le Octobre 14, 2015, 10:56:10
voilà la #9 à propos de laquelle j'évoquais hier les conditions de prises de vue et mon regret d'un cj moins lumineux que celui espéré.

2 clics pour la voir en grand
9_Urinoir près d'une armoire électrique. Malo-les-bains, France.
Hasselblad H4D-31 + HC 80mm f/2.8 — 1/400s f/2.8 ISO 100


Voici un exemple qui me permet de rebondir. Ici comme il n'y a pas de profondeur, l'absence d'une lumière qui caractérise l'édifice lui fait perdre en présence et c'est dommage...en revanche en terme de choix de composition rien à redire.
Instagram : benjaminddb