Équipement lumineux et léger pour long voyage à vélo !!!

Démarré par Chaumeil, Juillet 28, 2017, 00:38:25

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Chaumeil

Excellent votre exposé VentdeSable, excellent ! Je reviens à la charge un peu plus tard, cela me demande un peu de temps !

lumens

Je dirais Canon EOS M avec 15-45 et 55-200 ou alternativement 18-150. Si le critère grande ouverture est crucial, rajouter le 22 f2.

Chaumeil

Bonjour VentdeSable,

Je souhaitais revenir sur plusieurs choses qui ont été dites précédemment.

"plus votre couleur est lumineuse moins elle parait saturée" ?

Je découvre que différents modèles ont été élaborés pour représenter le trio teintes, luminosité, saturation. En choisissant le double cône TSL, il semblerait que la saturation des couleurs soit indépendante de leur luminosité. De quoi dépend-elle alors "dans la réalité", qu'est-ce qui la fait varier dans ce cas ? Je veux bien reconnaitre que la sur-exposition délave les teintes, provoque une perte progressive de leur identité jusqu'à l'engloutissement par le blanc, ou le noir dans le cas d'une exposition inverse, sous évaluée. Mais comment comprendre alors la représentation TSL dans ce cas ?

"Regardez sur le premier portrait montré, le flou n'est généré que par la proximité du photographe et de son sujet. Sur le deuxième, plus fermé de 2/3 de diaph de mémoire, c'est tout net.

Photo 1 = 24mm f/2.8 1/160 800 iso Photo 2 = 24mm 2.8 1/125 100 iso
     

Est-ce que ça signifie que le fumeur de cigarettes (#1) a été pris à une distance qui précède l'hyperfocale ?
Rq: Pour calculer le gain ou la perte des diaph, vous faites comment ? Entre 100 et 800 iso, on passe par 200 et 400 iso donc 3 diaph, c'est ça ? Mais quand il y a une différence de vitesse d'expo, comme sur ces deux photos. Ca influe aussi sur la comptabilisation des IL, non ? C'est pas le plus important, c'était juste par curiosité ?!

Donc, voici une façon de raisonner possible...Vous faites des paysages prenez votre grand angle et faites les à 8 sachant que si vous voulez incorporer un premier plan net plus proche vous pourrez fermer d'un ou deux crans.

Je n'ai pas compris la remarque préconisant la baisse d'une ou deux vitesses dans le cas où un sujet se glisserait au premier plan de mon paysage pris à f/8 ? En quoi il viendrait "perturber" l'exposition ?

Exemple ici d'un très beau portrait d'une bergère Basotho où le paysage a toute son importance. C'est pris au 19mm à f/3.5 1/100s 100 iso, D800 zoom 14-24/2.8, lumière du matin. Je me demandais ce qu'il aurait fallu pour avoir la profondeur de champ jusqu'à l'océan, en restant à 19mm. Est-ce qu'en grimpant à f/8 ou 11, iso remontés, on y serait arrivé ? Bon esthétiquement je préfère comme ça, on valorise mieux le personnage ! Accessoirement, je m'étonne qu'on aperçoive le littoral alors qu'on est dans l'est du Lesotho, à 250kms des côtes. Il a dû se tromper, c'est pas possible !



Vous parliez d'un paysage pris au GA à f/8 avec sujet au premier plan. Celle-là est superbe, malgré un léger manque de lisibilité sur le sujet. La pdf semble intégrale cette fois-ci mais de toute façon, un dégradé brumeux vient dissoudre le fond de la perspective. Enfant du Rwanda, 28mm f/8 1/400 100 iso. Je trouve ça un peu sombre quand même, n'aurait-il pas dû remonter à 200 iso au 400 iso ?



"Une autre est, sachant que votre objectif est l'écran, de vous moquer de perdre un peu de définition et profiter du peu de détachement des arrières plans que vos pouvez avoir avec les plus grandes ouvertures. Du coup, vous en profitez pour bousculer les conventions et vous faites vos portraits au GA ( et 15 mm en plein format c'est large) ce qui implique parfois de vous approcher fortement de votre sujet et de lui défoncer sa bulle de confort. Il vous sent tout près de lui, caché derrière votre appareil, il ressent la chaleur que vous émettez et il sent votre haleine... De quoi en mettre plus  d'un dans une zone d'inconfort notable !"

Aaaah ! On vous sent sur le terrain, là !!!  ;D
J'ai trouvé vaguement ce que vous décriviez mais au 18mm. C'est un toraja du sud Sulawezi avec son couvre chef multicolore. Effectivement, le détachement de l'arrière plan se fait sentir. Ca doit être un peu atténué à 15mm, bien qu'il y ait encore de la marge pour cadrer d'un peu plus près ! Enfin...son haleine je la lui laisse quand même...chacun son problème !  :D



"C'est là où le DF est fort... monter à ISO12500 et conserver une image propre..."

C'est dû à quoi, la taille du capteur tout simplement ?

Rq: Je poursuis, mais sur un autre message sinon ça ne tiendra pas.

Chaumeil

#53
(suite)

"Vous faites votre image et regardez-y le cul. Si vous avez choisi comme dans les cas montrés plus haut un Delta E faible (des contrastes faibles, pas de lumières directes, un éclairage homogène etc.) vous aurez un histogramme "ramassé", c'est à dire qui n'occupe pas toute la dynamique de votre capteur. Vous pouvez alors décider de le laisser où il est (en plein milieu, un peu à gauche ou un peu à droite) ou décider de refaire l'image de de l'amener à droite. Suffit alors d'augmenter le temps de pose ou la sensibilité. Si vous faites un JPEG, je vous conseille de trouver la meilleure exposition, et dans les images montrées l'histogramme se situerait sans doute au milieu. Si vous faites du RAW, alors vous pouvez décider de profiter de la dynamique et amener cet histogramme à droite. Mais cela impliquera plus de travail de post-traitement.

Si vous êtes au contraire dans une situation de forts contrastes ; alors il faudra sans doute amener l'histogramme le plus à droite pour préserver les hautes lumières et ne pas sacrifier les ombres. Vous traiterez tout ensuite dans LR.
"

Je ne me suis jamais penché sur l'utilisation de l'histogramme ! Quand vous dites qu'on peut refaire l'image en question pour ramener l'histogramme vers la droite. On est bien d'accord que cette manip' ne changera pas le delta E (le contraste), mais la luminosité générale de l'image ? D'ailleurs l'appareil n'est en aucun cas en mesure de modifier les contrastes, c'est l'ajustement de l'éclairage qui pourra agir à ce niveau, n'est-ce pas ? Je ne comprends pas votre dernière phrase ? "Si vous êtes au contraire dans une situation de forts contrastes ; alors il faudra sans doute amener l'histogramme le plus à droite pour préserver les hautes lumières et ne pas sacrifier les ombres. Vous traiterez tout ensuite dans LR.

En résumé, pour s'assurer qu'on cadre une scène sans trop de contrastes, on observe l'histogramme qui doit être ramassé, qu'il soit au centre ou décalé vers la droite ?!

Je vous avouerai que je n'ai pas vraiment l'intention de faire du RAW et du post-traitement. Mieux vaut m'appliquer davantage à la prise de vue ! Mais par curiosité, j'aimerais comprendre:  "Si vous faites du RAW, alors vous pouvez décider de profiter de la dynamique et amener cet histogramme à droite". Le RAW c'est le codage brut de l'image, c'est ça ? Et si à la prise de vue on mémorise l'image en jpeg, on fixe définitivement les paramètres ? Désolé mais j'ai un manque là ! Il va falloir que je me documente !

"Exposer c'est choisir. Librement ou de façon contrainte, mais c'est choisir.
Soit vous avez choisi de trouver un sujet peu contrasté et tout rentre dans la boîte. Soit vous avez un sujet très contrasté et dans ce cas, il vous faudra choisir ce que vous sacrifiez (hautes ou basses lumières)."


Une photo pour illustrer cette situation où il faut choisir de sous exposer un peu le sujet pour ne pas trop cramer les alentours - jeune soudanais au 15mm à f/4.5 1/320 100 iso :


Ca a l'air net de bout en bout, il doit être à 1,50m, distance de l'hyperfocale. Les contrastes restent quand même assez souples ici.

Ils sont nettement plus appuyés sur les quelques clichés ci-dessous:

Prêtre orthodoxe éthiopien 1 - f2.8 14mm 1/25 3200 iso

Condition assez sombre. Solutions: temps de pause long 1/25s et sensibilité poussée plutôt haute (mais le grain ne se voit pas, en tout cas sur ordinateur). C'est assez posé mais on dirait une scène biblique ! La lumière sur le prêtre et cet appel vers l'extérieur...!

Oncle tibétain buvant son thé - D700 f/2.8 18mm 1/40 3200 iso

Forts contrastes de lumière mais subtils débouchages pour atténuer les trop fortes densités. Magnifique modelé du personnage ! Piqué formidable à 3200 iso ! (mais je n'y connais rien, ce n'est peut-être pas grand chose 3200 !?)

"Prêtre orthodoxe éthiopien 2" f/2.8 17mm 1/40 1000 iso

Magnifique perspectives encore ! Je suppose que l'ouverture lumineuse dans le fond a permis "grandement" de ne pas monter trop haut en iso. 1000, c'est raisonnable pour un environnement globalement très sombre. Contraste assez fort mais joli modelé là où l'image prend vie, respectant la pause méditative du prêtre.

Petite fille au Soudan, intérieur sombre - f3.5 17mm 1/25 400 iso flash éteint

Approche esthétique similaire mais là pour le coup, visage complètement débouché (réflecteur ? il aurait trop de chance sinon !), ménageant une touche de relief. Illusion d'un puit de lumière. Zoom éteint, je ne sais où il a trouvé la source de lumière pour l'enfant ?! L'arrière plan est donc très dense, rendant plus intense encore ce couloir de lumière qui semble se projeter sur la petite.

Trois enfants pakistanais auréolés de lumière - Pas de d'infos techniques ! Je dirais 50mm à 2.8 ?

Pas de travail sur les contrastes finalement mais sur le minimum de lumière pour dessiner un visage en environnement sombre. Dommage malgré tout que les deux personnages derrière soient un peu flous. Qu'aurait-il fallu pour gagner en profondeur de champ ? Une focale plus courte ? Un diaphragme plus fermé en même temps qu'un sensibilité rehaussée  ?

Enseignant pakistanais cadré par enfilade de visages - Pas d'infos techniques malheureusement ! Je dirais entre 30 et 35mm à 2.8 ???!

Couloir de lumière assez dramatique s'élance dans le fond sur l'enseignant. Si le gamin devant à droite avait moins bougé sa tête, je pense que le degré de netteté du premier plan jusqu'au prof aurait eu sa cohérence (le bokeh sur ses vêtements reste très modéré). Dommage que le petit personnage à gauche dans le dos de la jeune fille ne soit pas davantage dans l'image. En intrus il, aurait un peu bousculé l'axe lumineux dominant ! Qu'aurait t'il fallu prendre pour avoir tout net ? Choix esthétique qui se tient vu que la lumière joue déjà son rôle pour étirer la profondeur de l'image. Je dirais la même chose que précédemment, focale plus courte, diaphragme réduit et iso remonté ? Ca mange pas de pain !
Mais le plus souvent chez ce photographe, les contrastes sont modérés, voire doux...désolé je me suis laissé aller, j'en ai trop sélectionné !

Tibet Mother and daughter portrait - D700 19mm f/2.8 1/50 2200iso

Très belle diagonale de lumière qui creuse la perspective. Arrière-plan gauche de l'image pas trop dense, évitant le déséquilibre. Flou délicat derrière les personnages, beaucoup moins prononcé que sur la photo ci-dessous (GA de 19mm déjà et distance de l'appareil 1m plus loin facile).

"Fancy a cigarette ?" D700 42mm f/2.8 1/50 800iso

Idem, lumière de même provenance ! Je ne sais si la relative blondeur du pourtour de la chevelure est naturelle ou si elle est provoquée par le contre-jour. L'enfant est magnifiquement mis en relief par le bokeh. La dissémination des zones claires est harmonieuse. Même focale et expo que photo précédente, sensibilité nettement plus faible avec optique plus longue. Pourtant j'aurais spontanément inversé les iso à vu d'oeil, la pièce où se trouve la petite fille paraissant plus sombre !

Ouïghour et ses chameaux - D50 f/5 31mm 1/100 200 iso

Incroyable, il a fait ça au D50, dont le capteur ne dépasse pas les 6,1Mpx !!! Comme quoi, cette obsession de la puissance du capteur !'''! Le contrastes des "textures" (fourrure, roche, visage). Une lumière peut-être un peu apicale, non ? Pas contrastes durs en tout cas, le fond reçevant tout autant de lumière que le sujet. Sobriété et dignité du personnage !

Deux enfants, intérieur en Chine - f2.8 17mm 1/80 3200 iso

Composition excellente encore, prise à hauteur d'enfant, le premier étant déjà accroupi. Perspective soulignée par les lattes de bois. Il s'est arrangé encore pour avoir une lumière idéale qui débouche le visage du gamin en premier plan ! A moins je suis bête qu'il ait utilisé un réflecteur. Ca parait même évident ! Le deuxième enfant reste relativement net ! Donc, même avec un 17mm, si on fait le point à 1,20m mettons (premier enfant) à f/2.8, on aurait relativement rapidement du flou !
On se croirait dans le film "Nobody knows" !

"Mama" D700 f/2.8 24mm 1/40 1600 iso

Lumière vaporeuse sur des visages eux-mêmes d'une douceur infinie ! Très belle échappée grâce à ce couloir étiré par des franges d'ombre et de lumière. Un contraste de lumière un peu binaire entre le mur de gauche et de droite, ce dernier n'étant pas excessivement bouché non plus.

"The Little Prince" D700 f/2.8 45mm 1/1600 200 iso

Un exemple justement ici, doit on parler de luminosité générale assez basse ou de saturation basse ? J'ai toujours un peu de mal avec cette notion ! En tout cas, la densité est harmonieusement répartie. Les tons sont magnifiques ! Très beau flou même au 45mm, renforcé par la proximité appareil/sujet.

Hui barbu, lunettes noires. f2.8 32mm 1/6400 200 iso

Travail en extérieur, grosse lumière sans doute assez apicale vu les ombres et rapidité de l'exposition. Bonne composition, pas trop chargée, moto dans la zone de bokeh bien placée, perspective apportées par les habitations et la route agréables. Visage bien isolé, entouré de blanc en fait (barbe et couvre-chef) se présentant bien à la prise de vue N&B. Les lunettes noires font bien sûr beaucoup pour pondérer ce bain de lumière.

Grand mère népalaise et sa petite fille - f/5.6 24mm 1/640 100 iso

Grande d'intensité ! Une force dans la gestuelle, un répondant dans les regards yeux grand ouvert vers l'horizon contre yeux clos par l'émotion. Lumière très diffuse. Ouverture au meilleur diaphragme, d'après ce que vous disiez VentdeSable ! Bokeh pas trop prononcé malgré l'usage du 24mm pointé très près. Le piqué est bien là ! Sensibilité réglée idéalement basse. Je suis surpris que l'exposition soit si rapide étant donné le rendu.

Famille kirghize  sous yourte, puit de lumière - f/4.5 18mm 1/50 1600 iso

Une des préférées de l'auteur. Pas pour moi, mais j'avoue qu'elle est très réussie dans son jeu de correspondance des voleurs en particulier (bleu et rouge). Belle verticalité avec ce rayon de lumière utilisé de manière assez ludique ! Là il faut un grand angle c'est sûr ! En tout cas l'exposition de ce qui est touché par le puit de lumière  n'est pas excessive alors que le reste est parfait !

Bon je vais m'arrêter là, j'ai finalement beaucoup de mal analyser techniquement davantage !

Juste une petite dernière parce que je l'ai trouvé extraordinaire !

Grand mère et sa petite fille - f/11 48mm 1/60 200 iso


L'arrière plan me fait penser à ceux bucoliques que l'on retrouve dans certains portraits de De Vinci, représentation un peu naïve de la campagne. Mais c'est d'abord à la peinture flamande du XVIIème que j'ai songé. La composition est tirée au cordeau. Les personnages ont une présence remarquable: la grand mère par sa sagesse, la petite fille par sa fraicheur éblouissante 8 Une indépendance des individualité, chacun ayant son autonomie dans l'image. Ce serait compter la présence de ce drap qui apporte à l'enfant un contour contrasté et répond à sa grâce. Très rare qu'il ferme autant son diaphragme ! Pourtant la lumière ne parait pas si énorme ! Peut-être qu'au 1/60s pour avoir suffisamment de profondeur de champ couvrant les deux personnages, il faut au 48mm une fermeture du diaph un peu plus accentuée que d'habitude. Je ne sais pas !

VentdeSable

Eh bien vous nous donnez de la matière là.

Je vais tenter de vous répondre, mais comme je suis dans un endroit ravitaillé par les corbeaux de la "Edge", ce sera lent ;-)

"Mais comment comprendre alors la représentation TSL dans ce cas ?"

;-) Euh... en ne cherchant pas ?
Plus sérieusement, et je pense que cela sera une sorte de ritournelle dans ma réponse : abordez les choses simplement. La seule information qu'il fallait retenir dans ce que j'ai écrit : c'est le mot "parait" parce que ce qui compte à la fin c'est la perception que vous ou les autres ont de votre image. Une image ce n'est des chiffres que dans l'appareil photo et le logiciel. Mais le sujet comme le tirage sont des perceptions.

Donc, ne vous cassez pas la tête avec la théorie, intéressez-vous aux conséquences. Quand je baisse la luminosité d'une partie ou de toute une image ; les couleurs paraissent plus saturées. Corollaire, pour obtenir des couleurs saturées ; je dois veiller à ne pas sur-exposer mon sujet.

"Pour calculer le gain ou la perte des diaph, vous faites comment ? "

;-) Euh... je ne calcule pas ?

Je suppose que pour ma part c'est l'expérience, mais il parait facile de vérifier après coup ce qui est net ou pas sur une images en utilisant la loupe sur l'écran de l'appareil.

Vous confondez la zone de netteté et les valeurs d'exposition. A un moment le flou de bougé arrive, mais pas au 1/125ème ou à fortiori au 1/160ème sur un GA stabilisé pour un portrait (ce pourrait facilement être le cas pour une photo de voiture en mouvement par exemple). Imaginez qu'il ait fait les deux photos au 125ème, il a la même ouverture (je croyais, de mémoire, que pour l'épaule il était à 3,5). Le fait qu'il ait changé de sensibilité entre les deux images indique seulement qu'il avait moins de lumière pour le premier portrait.

Ce qui est important dans ces deux images, c'est que pour l'une on a un visage net et tout le reste plus ou moins flou et pour l'autre, on a quasiment tout net du premier au dernier plan.

Observez votre objectif, vous verrez que les courtes distances de mise au points sont plus resserrées que les longues distances. La rotations de la bague n'est pas linéaire. Autrement dit, si vous faite une image en étant rapproché de votre sujet, votre zone de netteté maximale sera nettement plus étroite que si vous la faite en étant éloigné de celui-ci. Et, il suffit d'une faible variation pour tout changer. Pour la première il peut être à sa distance minimale de mise au point et pour la deuxième il est sans doute à 1mètre au moins. Pour la même ouverture (celle dont dépend la zone de netteté), il obtient deux rendus d'image différents. La première avec du flou ailleurs que sur le sujet principal (qui est tout proche) et la deuxième sans flou devant (en fait il existe, mais aucun objet n'est là pour le matérialiser) ni derrière.

Ce que vous devez retenir, c'est que pour une même ouverture, la profondeur de champ variera en fonction de la distance du sujet principal.

A suivre

VentdeSable

[Suite]

"La perte des diaph"

Je ne suis pas certain de comprendre ce que vous voulez dire et comme vous l'avez aussi écrit un peu plus haut... je vais supposer que vous parlez d'obtenir une exposition correcte. Vous pensez peut-être qu'elle s'obtient par le calcul et vous avez raison. Mais pas de la façon que vous croyez ;-)

On va reprendre au début par... la fin.

Sur le papier"

Votre image sur le papier, une fois tirée ou imprimée  est le fruit de l'insolation d'une surface sensible (chimique ou numérique – le film ou le capteur). Pour que cela fonctionne, il faut entrer ni trop ni trop peu de lumière au travers de l'objectif.

L'objectif n'a pour but que de canaliser la lumière et de former sur la surface sensible une image définie par entre autres sa netteté ponctuelle ou totale. L'objectif n'est que l'outil d'acheminement de la lumière. Il va influer sur la formation de l'image, mais uniquement par sa définition et par la quantité de lumière qu'il laissera passer sur un temps donné.

La surface sensible, elle, nécessite une quantité de lumière donnée pour commencer à réagir. Au-delà d'une certaine quantité de lumière, elle est saturée et ne donne plus aucun détail. Il faut donc lui donner la quantité idoine de lumière pour que l'image formée par l'objectif soit correctement restituée par elle.

Du temps de l'argentique, on mettait un film d'une sensibilité donnée dans l'appareil et on verrouillait cette valeur. Ce qui veut dire que les 36 poses étaient exposées à la même sensibilité (qui pouvait être celle préconisée par le fabriquant ou une autre décidée par le photographe).

Comme le fait de décréter une autre valeur n'avait de réel intérêt que si le développement était réalisé en fonction de celle-ci (un rouleau de Tri-X exposé à ISO1600 au lieu de ISO400 pour faire des images avec peu de lumière et sur développé pour faire monter les ombres) ; il était rare et compliqué de changer de sensibilité en cours de route (il faudrait séparer le film au bon endroit dans le noir pour développer les bouts avec le bon temps).

En négatif couleur, ceux-ci supportaient à-peu-près la surexposition et très mal la sous exposition (bascules et dérives de couleurs quasi-garanties).

La diapositive, elle, était régulièrement légèrement sous-exposée pour éviter de brûler les hautes lumières par ce que à la projection c'est moche.

Avec votre capteur numérique vous êtes dans une situation complètement différente. Vous pouvez choisir votre sensibilité à chaque photo si vous le voulez,  avec certaines contraintes, mais de façon tellement plus simple que vous n'hésitez pas à le faire.

En changeant la sensibilité, vous faites que votre capteur nécessite plus ou moins de lumière pour réagir.

Vous avez devant vous un sceau, une bassine et un verre. Vous avez aussi une lance incendie, un tuyau d'arrosage et une paille.

Votre capteur est le récipient. Votre objectif est le système d'approvisionnement. Le temps de passage de l'eau pour remplir le récipient par le système d'approvisionnement est le temps de pose.

Si votre capteur est à ISO100 ; c'est le sceau. Il est peu sensible et nécessite beaucoup d'eau pour être rempli. Votre optique est très ouverte ; c'est la lance incendie vous remplissez le sceau en un instant. Votre optique est très fermée ; c'est la paille vous le remplissez en... un certain temps.

Plus vous augmenterez la sensibilité de votre capteur, moins vous aurez besoin de lumière pour le satisfaire. Et, vous pourrez, dans des conditions de luminosité données, soit diminuer le temps de pose tout en gardant la même ouverture (ce que typiquement vous faites quand vous vous apercevez que l'ouverture choisie vous oblige à avoir des temps de pose trop long risquant d'entraîner un flou de bougé) ou bien au contraire isoler le premier plan de l'arrière-plan tout en gardant un temps de pose utilisable (même si aujourd'hui les appareils atteignent des vitesses exceptionnelles comme le 1/8000ème, il parait plus raisonnable de garder des temps de pose plus "normaux").

Pour résumer, les deux facteurs premiers sont l'ouverture et le temps de pose et, vous pouvez moduler ceux-ci en changeant le troisième qui est la sensibilité. Avec les deux premiers, vous modifiez la vitesse d'arrivée d'une quantité de lumière. Avec le dernier, vous modifiez la quantité de lumière nécessaire.

Comme vous l'avez compris, monter dans les ISO à un inconvénient : c'est aussi modifier la qualité globale de l'image en affectant le rapport signal/bruit, autrement dit, en augmentant le bruit au détriment de la qualité de l'image.

Aparté

Vous aurez noté que j'ai écrit "bruit" et non pas "grain". Le grain est lié à la structure du chimique du film et à l'organisation "géographique" de ses éléments constitutifs : les grains d'argent. Donc, quand il s'agit d'image purement numérique il ne peut y avoir que du bruit. Jamais de grain. Certains ajoutent "du grain" en post traitement. En fait ils ajoutent des artefacts qui peuvent faire penser à du grain mais qui ne sont qu'une altération électronique de l'image. Dire qu'il y a eu un temps ou les images argentiques se sont voulues aussi lisse que les images numériques... Aujourd'hui il faut de l'imperfection et des ersatz !

Ce qu'il vous faut retenir

Vous allez régler votre appareil pour qu'il compense automatiquement, en fonction de la quantité de lumière nécessaire, les variations d'ouverture en changeant le temps de pose lui-même. C'est ce que l'on appelle la priorité diaphragme. On fixe la valeur du diaphragme et donc la seule valeur pouvant être changée est alors le temps de pose. Cela se fait tout seul.

Certains appareils, je ne sais si c'est le cas du votre, permettent, lorsque une vitesse minimale doit être dépassée, d'augmenter la sensibilité pour ne pas dépasser ce seuil. Pour ma part, ayant eu l'impression qu'il avait eu le pied lourd sur les ISO, j'ai fini par virer cette fonction. Mais je peux ne pas avoir compris comment l'utiliser. J'imagine qu'il est aussi possible de verrouiller la fourchette ISO disponible.

Chaumeil

Bonjour,

Un petit résumé s'impose, de bon matin !  :)

Nous disions:

1)  Les courtes distances de mise au points sont plus resserrées que les longues.

2) Le meilleur piqué s'obtient à 2 crans de l'ouverture maximum. On l'obtiendra donc généralement entre 5.6 et 8. Préférer augmenter la sensibilité - dès lors qu'on ne dépasse pas le seuil critique des 800 iso ? - que d'ouvrir totalement.

3) Histogramme & RAW: Bien exposer au centre, c'est s'en remettre à la cellule de l'appareil (lumière réfléchie), tandis qu'exposer à droite c'est pousser d'emblée de quelques IL la mesure de la cellule à main (motivé par le fait que la moitié des niveaux de luminosité est située dans les hautes lumières - la dynamique du capteur étant exponentielle). On s'impose donc dans ce dernier cas de figure un travail de post-traitement sur Lightroom (baisse de l'exposition puis débouchage), ce qui devrait donc inciter à mémoriser cette prise de vue directement en RAW puisque le résultat sera meilleur (4000+ niveaux de luminosité pris en compte par le capteur contre 256 en jpeg). Le seul intérêt du jpeg apparemment étant d'occuper moins de place sur la carte mémoire.

4) Exposition: Finalement, en situation de lumières contrastées on est contraint d'exposer à droite, de faire la mesure sur les plus hautes lumières et d'appliquer systématiquement un facteur d'exposition (généralement +2IL selon cette video, en ajustant d'1/3IL éventuellement https://www.youtube.com/watch?v=oR9Trk3tYQ4). Si l'on ne pousse pas l'exigence trop loin, on peut se suffire d'une mesure automatique faite par le boitier quand la lumière est diffuse et homogène (?!)

5) Vous disiez VentdeSable "pour obtenir des couleurs saturées ; je dois veiller à ne pas sur-exposer mon sujet". Vous voulez dire baisser l'exposition au moment du post-traitement ou ne pas surexposer le sujet lors de la prise de vue, ceci pour avoir des couleurs saturées ? J'avais cru comprendre, voire ci-dessus, qu'il fallait surexposer justement pour obtenir un matériel riche en nuances !?  ???


Chaumeil

Je n'ai pas encore lu votre dernier message...j'y reviens juste après !

Chaumeil

Citation de: VentdeSable le Août 21, 2017, 12:20:25
[Suite]

Dire qu'il y a eu un temps ou les images argentiques se sont voulues aussi lisse que les images numériques... Aujourd'hui il faut de l'imperfection et des ersatz !


Oui, c'est troublant !  :D


VentdeSable

Citation de: Chaumeil le Août 21, 2017, 12:55:02
Bonjour,

Un petit résumé s'impose, de bon matin !  :)

Nous disions:

1)  Les courtes distances de mise au points sont plus resserrées que les longues.

2) Le meilleur piqué s'obtient à 2 crans de l'ouverture maximum. On l'obtiendra donc généralement entre 5.6 et 8. Préférer augmenter la sensibilité - dès lors qu'on ne dépasse pas le seuil critique des 800 iso ? - que d'ouvrir totalement.

3) Histogramme & RAW: Bien exposer au centre, c'est s'en remettre à la cellule de l'appareil (lumière réfléchie), tandis qu'exposer à droite c'est pousser d'emblée de quelques IL la mesure de la cellule à main (motivé par le fait que la moitié des niveaux de luminosité est située dans les hautes lumières - la dynamique du capteur étant exponentielle). On s'impose donc dans ce dernier cas de figure un travail de post-traitement sur Lightroom (baisse de l'exposition puis débouchage), ce qui devrait donc inciter à mémoriser cette prise de vue directement en RAW puisque le résultat sera meilleur (4000+ niveaux de luminosité pris en compte par le capteur contre 256 en jpeg). Le seul intérêt du jpeg apparemment étant d'occuper moins de place sur la carte mémoire.

4) Exposition: Finalement, en situation de lumières contrastées on est contraint d'exposer à droite, de faire la mesure sur les plus hautes lumières et d'appliquer systématiquement un facteur d'exposition (généralement +2IL selon cette video, en ajustant d'1/3IL éventuellement https://www.youtube.com/watch?v=oR9Trk3tYQ4). Si l'on ne pousse pas l'exigence trop loin, on peut se suffire d'une mesure automatique faite par le boitier quand la lumière est diffuse et homogène (?!)

5) Vous disiez VentdeSable "pour obtenir des couleurs saturées ; je dois veiller à ne pas sur-exposer mon sujet". Vous voulez dire baisser l'exposition au moment du post-traitement ou ne pas surexposer le sujet lors de la prise de vue, ceci pour avoir des couleurs saturées ? J'avais cru comprendre, voire ci-dessus, qu'il fallait surexposer justement pour obtenir un matériel riche en nuances !?  ???

1 - La profondeur de champ est plus réduite : oui

2 - Hum... c'est disons plus subtile que cela ;-). Je vous l'ai écrit plus haut, vue la destination de vos images, la différence entre le meilleur diaphragme et la plus grande ouverture ne se percevra pas de la même façon que si vous faites des agrandissements géants. De même, sur un écran ou sur un grand tirage la perception de la profondeur de champ est complètement différente. On n'aura pas les mêmes critères de netteté selon que l'on veut faire un contact ou un agrandissement d'un rapport de 10X. Ce n'est donc pas ce qui doit guider votre comportement.

Vous choisissez votre ouverture en fonction de ce que vous voulez obtenir comme résultat. Si vous voulez faire comme lui des portraits en intérieur et lumière indirecte avec un peu de flou : vous ouvrez en grand et vous rapprochez avec votre grand angle de votre sujet. Vous pouvez, comme je vous l'ai proposé plus haut, considérer l'augmentation de la sensibilité comme un palliatif à un manque de lumière pour atteindre le but que vous vous êtes fixé (faire votre image à telle ouverture) parce que sans cela vous auriez un temps de pose trop long. Choisissez l'ouverture, temps de pose et parfois sensibilité ne seront que des conséquences de votre choix.

3 - Pas forcément. Une image bien exposée c'est un JPEG qui sort direct de l'appareil pour sauter sur l'imprimante et donner un résultat plaisant. Où que se trouve l'histogramme. J'avais en son temps montré une image de Fontfroide faite par un artiste (donc pas par moi). C'était un polaroïd fait dans l'abbaye de nuit. En fait l'exposition a duré toute la nuit. Ce qui rend beau cette image c'est que dans la pénombre on distingue très légèrement les piliers de l'abbaye. Des ombres moins sombres. C'est tout. Autant vous dire que s'il y avait eu histogramme il aurait été comme lorsque vous attaquez une forte côte : "tout à gauche".

Votre appareil a tous les outils pour vous aider à mesure la lumière. Pas besoin de rajouter 300 grammes de matériel (ou à choisir prenez un pied...). Vous pouvez décaler votre histogramme vers la droite de manière empirique en augmentant petit à petit les temps de pose. Vous pouvez aussi le décaler de manière précise en faisant judicieusement votre mesure avec les outils de votre appareil. Ça faisait partie du "chapitre suivant"...

Vous devrez effectivement recaler l'exposition et vous profiterez alors du maximum de nuances de couleurs puisqu'elle seront codées sur un plus grand nombre de bits comme vous l'avez compris.

4 - Ma vision des choses plus... bas. Mais en gros... oui dans certains cas.

5 - Je vous parle résultat vous me parlez moyens. Que croyez-vous que les gens qui regarderont vos photos regarderont ? La façon dont vous les avez faites ou ce qu'elles sont ? J'ai une idée assez arrêtée sur la question ;-)

J

VentdeSable

#60
[Suite]

Tout cela c'est bien joli, mais comment l'appareil connaît  la quantité de lumière nécessaire ?

Il la mesure !


On vient de voir qu'exposer c'est déterminer la façon dont la lumière va rentrer et le temps que cela va prendre. Reste à savoir quelle est la quantité de lumière idoine.

Votre appareil dispose de trois modes de mesure de la lumière. Les deux premiers impliquent un calcul sur un abaque et le troisième une analyse et comparaison avec une bibliothèque de situations.

On va commencer par le troisième ;-) Il s'agit de la mesure matricielle, ou évaluative ou tout autre nom que lui aura donné la marque de votre appareil.

Le truc est, sur la surface entière du capteur, d'analyser les variations de lumière, les zones très éclairées comme les zones très sombres et de les comparer à une bibliothèque stockée dans l'appareil. C'est comme cela que l'appareil sait reconnaitre votre fiancée seule sur une plage avec le soleil couchant dans le dos. Il comprendra alors qu'elle est en contre-jour violent et pourra fera sortir le flash pour équilibrer les deux sujets. Et c'est là qu'on verra que son maillot... enfin bref.

Et, si vous refusez de sortir le flash, il augmentera l'exposition de telle façon qu'elle ne soit pas dans l'ombre parce qu'il a appris que votre sujet principal dans 99% des cas c'est votre fiancée et qu'il veut savoir pour son maillot. Le résultat est aussi que le coucher de soleil sera surexposé et (entre parenthèses... que ses couleurs ne paraissent plus saturées...).

Donc, si vous laissez faire complètement la mesure matricielle, vous aurez une image bien exposée par ce qu'elle vous aura fait sortir le flash pour un "fill-in" bien dosé. Mais vous aurez perdu le contrôle : il choisit pour vous.

Le deuxième, c'est la "mesure centrale pondérée". En gros, sur un cône d'une trentaine de degrés l'appareil va mesurer la quantité de lumière perçue. Et, il va, en fonction de l'ouverture choisie, placer cette quantité de lumière sur l'abaque pour que vous obteniez un "gris à 18%". Autrement dit, son cône de lumière représente la moyenne des lumières (il y a du ciel il y a du sol) il faut qu'il soit exposé "moyennement". Dès que vous avez le soleil dans le dos cela fonctionne admirablement bien. Dans le cas de votre fiancée, le couché de soleil sera plus ou moins surexposé selon la place que prend votre fiancée dans le cadre (plus elle sera importante, plus le coucher de soleil sera surexposé).

Là, vous pourriez contrôler, mais ce serait au petit bonheur la chance.

Le premier est la mesure spot. Sur angle de normalement 1°, l'appareil mesure la lumière. Cela vous permet de ne mesurer que le soleil qui se couche ou que la joue de votre fiancée par exemple. Cela vous permet de ne mesurer que les plus hautes lumières ou que les plus basses lumières.
C'est vous qui choisissez ce que vous mesurez. Ce qui veut dire que lui, fera son calcul sur l'information collectée. Et, rendra cette valeur lumineuse comme un "gris à  18%". Toutes les autres valeurs tombant logiquement là où elles le doivent.

Si vous mesurez votre coucher de soleil : il sera gris et sous-exposé. Votre fiancée sera dans l'ombre. Si vous mesurez la joue de  votre fiancée ; elle sera elle aussi sous-exposée mais le coucher de soleil paraîtra déjà surexposé.

Mais alors c'est toujours faux ? Oui et non. Oui si vous n'apportez pas de correction et non c'est la façon la plus précise de mesurer la lumière si vous apportez la correction idoine.

Pour comprendre, il vous faut raisonner en IL et en "zones". On va oublier tout de suite Ansel Adams qui ne manquera pas de pointer le bout de son nez et se concentrer sur ce qui est utile.

Sur votre écran ou a fortiori sur votre papier, vous allez rentrer 5IL. C'est en gros le contraste qui passe. Votre appareil est censé accepter une dynamique plus grande, mais vous constaterez que la réserve est dans les ombres et non pas les hautes lumières. La limite supérieure quand vous mesurez une valeur lumineuse (un mur blanc en plein soleil, le blanc d'un petit cumulus, le ciel etc.) c'est environ 2IL de plus (certains vont à +2 et 1/3 ; je suis conservateur et garde +2IL). Au-delà, vous n'enregistrez plus de valeurs entières (vous perdez l'information dans un, deux ou les trois canaux RVB et  il suffit d'en perdre un pour que les couleurs soient "weird").

Donc, nous utilisons cette échelle de 5IL. Elle se décompose comme ceci :

-2 / -1 / 0 / +1 / +2

L'appareil va vouloir mettre au niveau "0" ce qu'il a mesuré. Et vous avec votre correcteur d'IL vous allez décaler cela vers la droite ou vers la gauche selon que vous lui direz d'augmenter ou de diminuer la mesure de "n" IL.

Donc, on peut aisément imaginer que le point le plus lumineux mesuré sur le coucher du soleil se trouve à "+2". Il faut donc corriger l'exposition (et pas la mesure ; la mesure est l'information) en l'augmentant de 2IL.

Pour votre fiancée,  je vous ai décrit l'autre jour les positionnements des visages en fonction des carnations. Si elle est de type caucasien, le meilleur rendu sera obtenu en ajoutant +1IL. Si elle est de type africain ; il faudra au contraire retrancher -1IL pour garder le côté sombre de la peau.

Attention, cela ne veut pas dire que si vous mesurez sa joue et ajoutez +1IL que pour autant vous allez bien (mieux) exposer le coucher du soleil. En effet, toutes ces valeurs sont relatives.

C'est ce qui n'est pas toujours évident à comprendre quand vous ne disposez pas d'appareil dédié à la mesure (spotmètre).

Un spotmètre digne de ce nom (en gros un truc bête et efficace par opposition à ceux donnant les mêmes infos que votre appareil) va donner l'information en IL. On voit alors clairement que le soleil est à IL15 et le visage de votre fiancée à IL4 par exemple. Vous voyez alors le delta qu'il y a, ce d'autant plus qu'il y aura nécessairement des éléments plus sombres que sa peau sur l'image.

Avec votre appareil photo l'information est moins facile à appréhender parce qu'il va vous parler en couple diaph/vitesse et pour peu qu'il ait une tolérance en sensibilité les gymnastiques intellectuelles sont plus complexes. Mais reprenons :

Je mesure le point le plus lumineux du coucher de soleil,  je tombe sur une valeur et je décale de +2IL.

Je mesure son visage, je tombe sur une autre valeur et je décale de +1IL

Mais ce n'est pas parce que j'ai fait ce décalage positif de +1IL que je me suis rapproché suffisamment de ce que j'aurais dû obtenir pour conserver du détail dans le coucher de soleil.

Parce que la dynamique du papier ne le permet pas. Si le visage est à IL4 et qu'en ajoutant +1IL je l'amène à IL5, ce n'est pas pour autant que ma dynamique me permettra de conserver du détail dans le coucher de soleil qui peut être, lui, à IL15. Parce que en mettant son visage à IL5, je positionne mon "0" à cette valeur. Je sais que j'aurais du détail jusque deux valeurs au-dessus et deux (en fait plus) en dessous. Mais le soleil couchant qui est  autour de IL15 va saturer mon capteur.

Résultat, j'ai un visage bien exposé, mais un coucher de soleil explosé. Cela dit, je sais enfin pour son maillot...

Vous  noterez que la mesure quelle que soit la façon dont elle est faite n'apporte pas la lumière. Dans les trois cas, si je veux avoir des couleurs riches & une fiancée bien exposée ; il faut lui apporter de la lumière par le biais d'un flash. Ici, monter en sensibilité n'apportera rien. puisque je serai bien au-delà du contraste que peut supporter le capteur.

Ce qui nous amène deux conclusions logiques :

Mesurer c'est comprendre & exposer c'est choisir.

Souvent on ne peut pas tout avoir. Ou alors ce n'est plus de la photographie ; c'est du HDR. Chacun ses goûts...

C'est ce qui m'a fait dire que les photos que vous montrez ont été faites par quelqu'un qui a choisi un espace : des sujets où les contrastes sont maîtrisés.

Comme vous le voyez nous sommes parti de l'image finale et de ses contraintes pour arriver à la recherche de l'information. On a commencé par la fin, mais je pense que si vous ne savez pas les contraintes que vous aurez au final, vous ne pouvez pas faire les bons choix au départ.

Concernant le fumeur de chicha, il a choisi une scène peu contrastée. Je ne sais pas quel type de mesure il a choisi. Il faudrait aller voir dans les "exif". Ce peut être n'importe laquelle des trois.



Chaumeil

#61
Très intéressant votre message, VentdeSable ! Je le digère doucement.

Citation de: VentdeSable le Août 21, 2017, 19:10:57
Sur votre écran ou a fortiori sur votre papier, vous allez rentrer 5IL. C'est en gros le contraste qui passe. Votre appareil est censé accepter une dynamique plus grande, mais vous constaterez que la réserve est dans les ombres et non pas les hautes lumières. La limite supérieure quand vous mesurez une valeur lumineuse (un mur blanc en plein soleil, le blanc d'un petit cumulus, le ciel etc.) c'est environ 2IL de plus (certains vont à +2 et 1/3 ; je suis conservateur et garde +2IL).

Je retiens donc cette plage de 5IL sur laquelle ce qui est exposé de notre "papier" restera "convenablement" saturé. Toute partie de l'image qui ne sera pas intégrée à cette plage aura perdu de manière irrémédiable sa lisibilité. Vous nuanciez en disant que la tolérance du capteur dans les hautes lumières est en réalité supérieur à +2IL et moindre de -2IL dans les basses. Est-ce à dire en réalité que l'échelle de contraste sur laquelle on peut tabler va de -1,5 (ou -1,7 ?) à +4 (ou +4 1/3) ?

Maintenant, il y a un truc qui me travaille, c'est la logique qui doit gouverner ces corrections d'exposition.

Citation de: VentdeSable le Août 16, 2017, 11:42:40
3 - Ouverture, Temps de Pose & Sensibilité
La mesure dans un cas comme le fumeur de chicha, je la ferais sur sa joue à l'ombre. La correction : +1/3 parce que s'il n'est pas caucasien, il a un visage lumineux. Mais comme ma mesure est faite à l'ombre je sais que ce sera sans doute légèrement trop. Ce n'est pas grave parce qu'en mesurant partout autour, j'ai vu qu'il n'y avait rien de plus lumineux que la partie éclairée de son visage qui reste dans la dynamique du capteur de mon DF (et peut-être d'autres appareils moins velus...).

Pour la tente la nuit... je mettrais les roches à -1,5 et regarderais le résultat avant sans doute de corriger. Le truc est de trouver un référent fiable et d'imaginer où le placer.

Pour les extérieurs de jour, je mesurerais les plus hautes lumières calées à +2. Je serais certain de les préserver et d'obtenir ce rendu "diapo".

Vous donniez là 3 exemples.


Quel est le sens de vos mesures ? J'ai comme l'impression que vous mesurez et corrigez (de +1/3) sa joue à l'ombre parce que l'ensemble de la photo présente un delta E modéré et que cette zone d'élection apparait comme une moyenne des lumières en présence ? Ce qui m'intrigue c'est qu'ensuite sur les deux photos suivantes qui sont elles très contrastées, vous corrigez par rapport aux plus hautes lumières ! Je veux parler du nightscape avec tente illuminée de l'intérieur et roches au fond très éclairées, ressortant bien blanches - puis évocation d'un cas de figure type en extérieur jour: peut-être s'agit-il toujours du maillot de votre fiancée en contre-jour !  ;D
Donc dans un cas, vous mesurez et ajustez sur une zone médiane, dans les cas suivant vous vous concentrez sur les lumières les plus intenses ?! J'ai du mal à en tirer un enseignement fait !?

Suite à ce que vous dites, voici ce que j'aurais fait sur ces quelques photos dont l'exposition n'est pas évidente. D'autres clichés me plaisent davantage, mais l'approche technique me semble plus parlante ici.

Soudan - 14mm f/5.6 1/160 100 iso pas de flash

Même si la surface des hautes lumières n'est pas très importantes, ces dernières sont intenses et représentent un fort contraste avec la quasi totalité de l'image. Je dirais qu'on est en situation contrastée, donc on peut exposer sur le morceau allongé de tôle ondulée frappée par la lumière extérieur, et pondérer de +2IL !!!? Ca fait peut-être beaucoup ?!

Egypte - 19mm f/7.1 1/250 100 iso pas de flash

Pareil ici, avec davantage d'assurance que précédemment, je dirais +2IL sur le ciel bleu.

Rwanda - 28 f/8 1/400 100 iso pas de flash

Une grande partie du personnage disparait dans l'ombre et reste à peine lisible. C'est très contrasté au premier regard, mais l'oeil finit par s'accoutumer et trouver finalement les contrastes assez harmonieux. Vous disiez quelque part "Ici, monter en sensibilité n'apportera rien", au sujet de la fiancée dos au soleil...de préférence en bikini ! J'imagine que là augmenter les iso n'aurait rien changé, contrairement à ce que je croyais il y a quelques jours.
Sinon, ça claque bien sur dernière partie droite de ce jeune rwandais. J'hésite entre mesurer sur la partie illuminée de son nez et les hautes lumières en haut à droite ?!...si je suis ce qui a été dit, sans doute faut-il rajouter +2IL encore sur cette partie du ciel.

Soudan - 15mm f/4.5 1/320 100 iso sans flash

Je reviens à celle là parce qu'elle est très réussie ! Mais tout est bien exposé. Le soleil tape fort à l'extérieur sur le sable (on est à la limite juste devant le bidon bleu), mais n'est jamais cramé alors que le sujet sous abris, à l'ombre, reste parfaitement éclairé. Juste ce qu'il faut sur le visage !
Encore une fois je dirais +2IL sur le ciel, pour permettre à ce qui se présente le long de la perspective principale et au sujet d'être convenablement exposés.

Soudan - 24mm f/4 1/60 400 iso sans flash

Nous revenons donc à des contrastes plus doux. Eh bien là dans ce cas, comme pour le fumeur de chicha, je dirais d'exposer et corriger sur la joue du sujet. Quel sujet ? Plutôt l'enfant semble-t'il vu que le point est plus précis sur elle (drôle qu'à 24/4 la grand-mère qui reste quand même très près de la petite fille soit déjà moins piquée !?). Prenons donc une valeur moyenne ! Comme la carnation est foncée, moins que l'adulte toutefois, pour faire mon intéressant je vais dire -2 tiers d'IL sur sa joue gauche, dans l'ombre.

Soudan - 21mm f/2.8 1/800 100 iso sans flash

Regard paisible ! Bleu superbe ! Bon alors puisque les contrastes sont modérés, j'applique la règle de la mesure sur ce qui est "average" (comme dirait Jean Luc van Damme !!!). J'exclue donc l'exposition sur la partie du visage à l'ombre, c'est ce qu'il y a de plus dense dans l'image. J'irais davantage sur sa chemise ombragée ou la partie portail au-dessus de son épaule gauche (le bleu n'étant ni le plus clair ni le plus foncé). -1IL

Soudan - 32mm 2.8 1/120 640 iso sans flash

J'adore cette photo ! Etant donné la faible profondeur de champ, le peu d'intérêt pour le détail de l'arrière plan, on peut probablement se permettre un léger bruit dans les parties sombres du fond ?!! La lumière est relativement frontale sur le p'ti gars mais la première partie de l'arrière plan est correctement débouché. Pas trop de contrastes ici. Je dirais donc de corriger de -1IL au niveau de cou.

Angola - 17mm f/4.5 1/100 125 iso sans flash

Bon, cette photo ne m'intéresse pas trop mais elle donne à voir une situation classique ! Une scène d'intérieur avec un éclairage faible et une fenêtre lumineuse en plein milieu du cadre. Il y a quand même un léger débouchage sur les visages venant de notre dos, mais ça reste très léger. Là on s'en fiche de cramer ce qui est dans l'encadrement de la fenêtre. Je dirais de se baser sur les hautes lumières à droite du tableau ou alors sur la partie claire en haut à droite de l'image, ceci pour corriger de +2IL ?!! je finis par ne plus savoir !!!

Je pourrais encore multiplier les exemples, tant j'ai plaisir à les regarder, mais ça ne servirait à rien pour les commenter judicieusement ! Je crois que j'ai besoin de pratiquer !


Sam_Sallung

Pour revenir aux objectifs a emporter,
que diriez-vous de cet ensemble :

--Olympus 14-150-II tropicalise
--Olympus 9-18 ( je ne sais pas s'il est tropicalise )
et si vous etes amateur de macro et de portraits, l'indispensable focale fixe
Olympus Zuiko ED 60 mm f/2.8 , Macro , tropicalise.
en laissant le 14-150 sur le boitier ...

Ce n'est pas donne, donne, mais ca reste dans des tarifs raisonnables;
et surtout de 9 a 150 ( 18 a 300 en FF ) , y a de quoi photographier...

VentdeSable

Citation de: Chaumeil le Août 23, 2017, 13:16:55
Très intéressant votre message, VentdeSable ! Je le digère doucement.

Je retiens donc cette plage de 5IL sur laquelle ce qui est exposé de notre "papier" restera "convenablement" saturé. Toute partie de l'image qui ne sera pas intégrée à cette plage aura perdu de manière irrémédiable sa lisibilité. Vous nuanciez en disant que la tolérance du capteur dans les hautes lumières est en réalité supérieur à +2IL et moindre de -2IL dans les basses. Est-ce à dire en réalité que l'échelle de contraste sur laquelle on peut tabler va de -1,5 (ou -1,7 ?) à +4 (ou +4 1/3) ?

En fait non ;-) Le truc c'est que vous prenez cela pour des valeurs absolues alors que ce sont des valeurs relatives. Le truc c'est d'isoler le sujet et d'exposer pour. Le reste suivra... ou pas !

Il est difficile de faire des analogies, surtout si vous n'avez pas pratiqué l'argentique auparavant. Quand je vous ai dit que sur le papier vous n'avez que cinq diaph c'est juste. Mais rien ne vous empêche de compresser les valeurs au-dessus ou en dessous pour les rentrer au chausse pied sur le papier. C'est exactement comme cela que procède le HDR : il ramène les valeurs extrêmes vers le centre pour les rendre visible. Comme cela transforme une ombre en lumière moyenne : il n'y a plus d'ombre. Comme cela transforme une haute lumière en lumière moyenne : il n'y a plus de hautes lumières. Tout est rentré au chausse pied.

Le capteur a des limites physiques. Il sature très vite mais, à contrario, il sait aller chercher des informations très ténues. C'est pour cela que j'ai écrit qu'en mesurant la plus haute valeur il ne faut pas la positionner au-delà de EV+2 et des broutilles. Tout est toujours glissant. C'est la haute lumière de ce moment-là qui placée à EV+2 a donné tel couple ouverture / TDP.

Imaginons que vous mesurez vos hautes lumières à EV15 (si vous ne voyez pas à quoi ça correspond ce n'est pas grave. L'important c'est le raisonnement).

Je vais mettre ce EV15 à +2 sur mon échelle :

  -2    /   -1   /   0    /  +1   / + 2
EV11 / EV12 / EV13 / EV14 / EV15

Ce qui veut dire que j'aurais encore du détail sur ce qui se trouve 4 diaph plus bas à EV11. Maintenant imaginons que vous faites une nouvelle mesure sur votre fiancée (et depuis le début on parle de la vôtre) et que vous trouviez EV5

La question à 10 balles c'est : où va-t-il se trouver sur mon échelle d'EV ?

Vous avez compté ? Je vous aide : à -8

Alors, comme on sait qu'au-delà de EV+2 l'information disparaît ; on garde notre coucher de soleil à EV+2. A EV-8 votre fiancée est nécessairement dans le noir. Mais comme votre capteur est doté d'une dynamique de 10+ diaph, il a en fait enregistré votre fiancée. Et dans ce sens-là, vous pouvez "remonter les ombres" pour la faire apparaître. Il y aura du bruit et ce sera moche, mais ce sera.

Si vous faites votre première mesure sur votre fiancée que vous voulez exposer correctement ; vous la placez à EV+1 ce qui est logique

  -2    /   -1   /   0    /  +1   / + 2
EV02 / EV03 / EV04 / EV05 / EV06

Vous aurez du détail sur ce qui sera plus sombre. Mais comme la barrière est un peu au-delà de +2 ; vous aurez irrémédiablement perdu le coucher de soleil.

CitationMaintenant, il y a un truc qui me travaille, c'est la logique qui doit gouverner ces corrections d'exposition.

Vous donniez là 3 exemples.


Quel est le sens de vos mesures ? J'ai comme l'impression que vous mesurez et corrigez (de +1/3) sa joue à l'ombre parce que l'ensemble de la photo présente un delta E modéré et que cette zone d'élection apparait comme une moyenne des lumières en présence ? Ce qui m'intrigue c'est qu'ensuite sur les deux photos suivantes qui sont elles très contrastées, vous corrigez par rapport aux plus hautes lumières ! Je veux parler du nightscape avec tente illuminée de l'intérieur et roches au fond très éclairées, ressortant bien blanches - puis évocation d'un cas de figure type en extérieur jour: peut-être s'agit-il toujours du maillot de votre fiancée en contre-jour !  ;D
Donc dans un cas, vous mesurez et ajustez sur une zone médiane, dans les cas suivant vous vous concentrez sur les lumières les plus intenses ?! J'ai du mal à en tirer un enseignement fait !?

Normalement, avec mon intervention juste au dessus vous avez compris qu'il n'est jamais question de moyenne. On ne fait pas la moyenne des mesure pour exposer correctement. On expose en fonction de choix.

Exposer c'est choisir. Choisir c'est sacrifier. Vous sacrifiez le coucher de soleil ou vous sacrifiez votre fiancée. Mais (sauf à apporter de la lumière en plus sur elle avec un flash par exemple) vous n'aurez jamais l'ensemble.

Donc, pour le fumeur de chicha, une seule mesure suffit. Si j'en fais d'autres, c'est juste pour m'assurer que tout rentre dans la boîte et, auquel cas, je choisirais.
Je fais la mesure sur la joue parce que je sais où elle doit se trouver sur l'échelle. D'autre part, je fais la mesure sur la joue parce que c'est mon sujet principal. Si les fonds sont moins bien éclairés, ils seront dans l'ombre et de ce fait mettront en valeur mon sujet principal que je peux détacher par le choix de profondeur de champ mais aussi en m'assurant qu'il est le seul à être bien exposé.

Il y a peut-être, presque un diaph entre ses deux joues. Si je prends celle qui est en pleine lumière, je risque de le sous exposer. Mais ces choix ne sont pas une science parfaite... enfin, moi aussi je me trompe ;-).

Pour la photo de nuit... m'est avis que celle-là est une expérience. Ou alors une lumière céleste est descendue pour éclairer les roches. Une opération du Saint Esprit ? Ou, plus prosaïquement une bonne lampe torche pendant une pose longue ? "Light-Painting" ? Ayant lu la presse ces dernières années et sachant que le Saint Esprit n'a pas fait d'apparition notable ; je penche pour la deuxième possibilité.

[A suivre]

VentdeSable

Citation
Suite à ce que vous dites, voici ce que j'aurais fait sur ces quelques photos dont l'exposition n'est pas évidente. D'autres clichés me plaisent davantage, mais l'approche technique me semble plus parlante ici.

Soudan - 14mm f/5.6 1/160 100 iso pas de flash

Même si la surface des hautes lumières n'est pas très importantes, ces dernières sont intenses et représentent un fort contraste avec la quasi totalité de l'image. Je dirais qu'on est en situation contrastée, donc on peut exposer sur le morceau allongé de tôle ondulée frappée par la lumière extérieur, et pondérer de +2IL !!!? Ca fait peut-être beaucoup ?!

Comme tout est toujours nuances... je pense qu'il a procédé autrement. J'aurais pris effectivement la mesure sur les rais de lumière (pas sur une tôle qui peut générer un reflet spéculaire) mais je les aurais placés assez haut. Genre EV+2,5, pour garder le maximum de détail dans le reste de l'image. Si ça n'avait pas suffit, je n'aurais pas hésité à ouvrir d'un cran. Il n'est pas forcément nécessaire de trouver beaucoup de détail dans cette zone. Elle doit être là pour faire vivre l'image. Mais elle n'est pas le sujet principal. Au final on peut placer le sujet principal entre "EV0" et "EV+1" et voir comment tombe le reste. Ou préserver les hautes lumières et remonter les ombres en post-traitement. C'est sans doute ce qu'il s'est passé ici.

CitationEgypte - 19mm f/7.1 1/250 100 iso pas de flash

Pareil ici, avec davantage d'assurance que précédemment, je dirais +2IL sur le ciel bleu.

Oui sans doute. Peut être un peu moins.

CitationRwanda - 28 f/8 1/400 100 iso pas de flash

Une grande partie du personnage disparait dans l'ombre et reste à peine lisible. C'est très contrasté au premier regard, mais l'oeil finit par s'accoutumer et trouver finalement les contrastes assez harmonieux. Vous disiez quelque part "Ici, monter en sensibilité n'apportera rien", au sujet de la fiancée dos au soleil...de préférence en bikini ! J'imagine que là augmenter les iso n'aurait rien changé, contrairement à ce que je croyais il y a quelques jours.
Sinon, ça claque bien sur dernière partie droite de ce jeune rwandais. J'hésite entre mesurer sur la partie illuminée de son nez et les hautes lumières en haut à droite ?!...si je suis ce qui a été dit, sans doute faut-il rajouter +2IL encore sur cette partie du ciel.

Pour rappel il s'agissait de la votre et la question était de savoir si elle en avait un ou pas...
Il a exposé pour le coucher de soleil qu'il n'a pas mis au plus haut. C'est qui donne cette ambiance assez sombre. je pense qu'il a remonté un peu le sujet principal. Mais le soleil n'était sans doute plus très vindicatif et il devait être déjà dans une ambiance assez douce. D'où des contrastes finalement modérés.

CitationSoudan - 15mm f/4.5 1/320 100 iso sans flash

Je reviens à celle là parce qu'elle est très réussie ! Mais tout est bien exposé. Le soleil tape fort à l'extérieur sur le sable (on est à la limite juste devant le bidon bleu), mais n'est jamais cramé alors que le sujet sous abris, à l'ombre, reste parfaitement éclairé. Juste ce qu'il faut sur le visage !
Encore une fois je dirais +2IL sur le ciel, pour permettre à ce qui se présente le long de la perspective principale et au sujet d'être convenablement exposés.

;-) C'est parce qu'il n'est pas complètement à l'ombre. En fait il doit baigner dans la lumière. Mais une lumière indirecte. Rappelez-vous : il fait très attention au positionnement de ses sujets. Pour le reste c'est oui : +2
CitationSoudan - 24mm f/4 1/60 400 iso sans flash

Nous revenons donc à des contrastes plus doux. Eh bien là dans ce cas, comme pour le fumeur de chicha, je dirais d'exposer et corriger sur la joue du sujet. Quel sujet ? Plutôt l'enfant semble-t'il vu que le point est plus précis sur elle (drôle qu'à 24/4 la grand-mère qui reste quand même très près de la petite fille soit déjà moins piquée !?). Prenons donc une valeur moyenne ! Comme la carnation est foncée, moins que l'adulte toutefois, pour faire mon intéressant je vais dire -2 tiers d'IL sur sa joue gauche, dans l'ombre.

Ça commence à venir. Un peu extrême peut-être EV-1/3 aurait sans doute suffi. Sauf que là, vous avez oublié de préciser qu'il a exposé pour le sujet. Il se moque complètement des fenêtres qui sont brûlées. Il a choisi les personnages. Pourtant il y avait peut-être un beau soleil avec un ciel bleu. Exposer c'est choisir. Et choisir c'est sacrifier. Pour la netteté je ne vois pas suffisamment bien, mais de toutes façon elle n'est pas dépendante de l'exposition. C'est le ressenti qui est dépendant de l'exposition.

CitationSoudan - 21mm f/2.8 1/800 100 iso sans flash

Regard paisible ! Bleu superbe ! Bon alors puisque les contrastes sont modérés, j'applique la règle de la mesure sur ce qui est "average" (comme dirait Jean Luc van Damme !!!). J'exclue donc l'exposition sur la partie du visage à l'ombre, c'est ce qu'il y a de plus dense dans l'image. J'irais davantage sur sa chemise ombragée ou la partie portail au-dessus de son épaule gauche (le bleu n'étant ni le plus clair ni le plus foncé). -1IL

Ou il est peut-être un peu sous-exposé (impression de manque de détail dans les yeux perdus dans l'ombre) mais l'image est trop petite pour moi et pas suffisamment de réseau pour aller voir la grosse image).

Votre raisonnement a quitté les voies de la logique. Votre mesure spot ne vous donne que ce qu'elle peut : l'obligation d'interpréter. Vous savez que son visage c'est EV-1. Vous ne savez rien du bleu ni de sa chemise ou du reste. Donc vous oubliez JCV et faites dans le solide. Joue éclairée à EV-1.

Si la partie dans l'ombre de son visage est ce qui est de plus dense et que c'est tel que vous le voulez alors vous le mesurez et placez ça à EV-2 où vous conserverez du détail.

L'impression que j'ai de ce portrait, c'est que ce qui comptait c'était le fond. Juste une impression.


VentdeSable

CitationSoudan - 32mm 2.8 1/120 640 iso sans flash

J'adore cette photo ! Etant donné la faible profondeur de champ, le peu d'intérêt pour le détail de l'arrière plan, on peut probablement se permettre un léger bruit dans les parties sombres du fond ?!! La lumière est relativement frontale sur le p'ti gars mais la première partie de l'arrière plan est correctement débouché. Pas trop de contrastes ici. Je dirais donc de corriger de -1IL au niveau de cou.

Il me parait pour le coup surexposé. et vous auriez sans doute une image plus dense. Pas forcément un mal.

CitationAngola - 17mm f/4.5 1/100 125 iso sans flash

Bon, cette photo ne m'intéresse pas trop mais elle donne à voir une situation classique ! Une scène d'intérieur avec un éclairage faible et une fenêtre lumineuse en plein milieu du cadre. Il y a quand même un léger débouchage sur les visages venant de notre dos, mais ça reste très léger. Là on s'en fiche de cramer ce qui est dans l'encadrement de la fenêtre. Je dirais de se baser sur les hautes lumières à droite du tableau ou alors sur la partie claire en haut à droite de l'image, ceci pour corriger de +2IL ?!! je finis par ne plus savoir !!!

Choisissez ! Si vous ne savez pas c'est que vous n'avez pas choisi ! Soit ce sont les personnages et vous connaissez la règle, soit ce sont les murs et la pièce et dans ce cas là vous trouvez le point le plus à l'ombre dans lequel vous voulez du détail et vous le placez à EV-2 soit c'est l'extérieur que vous mesurez et placez à EV+2. C'est basique. Le dernier choix vous donnera sûrement une image sans trop d'intérêt et les deux premiers seront probablement assez similaires mais ce sont des choix et aussi... des sacrifices.

CitationJe pourrais encore multiplier les exemples, tant j'ai plaisir à les regarder, mais ça ne servirait à rien pour les commenter judicieusement ! Je crois que j'ai besoin de pratiquer !

Bien sûr. Cela ne vient pas toujours facilement. Mais je pense que vous avez maintenant compris le plus gros de la démarche. N'oubliez pas votre fiancée ; elle sera un bon guide.
Quand vous allez commencer à pratiquer il y a des choses qui ne passeront pas ou des explications que vous ne trouverez pas. Suffit de demander.

Une dernière chose. Quand j'écris "garder du détail dans les ombres" cela veut dire que l'ombre n'est pas complètement noire. On y distingue des choses. Nettes ou pas cela importe peu. Ce qui importe c'est que ce ne soit pas un "aplat". C'est pour cela que j'ai écrit plus haut que vous ne changez pas la netteté avec l'exposition.

J

Chaumeil

#66
Citation de: VentdeSable le Août 23, 2017, 15:25:41
[...]Quand vous allez commencer à pratiquer il y a des choses qui ne passeront pas ou des explications que vous ne trouverez pas. Suffit de demander[...]
Merci pour cette discussion, j'ai appris beaucoup de choses ! Une multitude de détails !

Citation de: VentdeSable le Août 21, 2017, 19:10:57
[...]Pour comprendre, il vous faut raisonner en IL et en "zones". On va oublier tout de suite Ansel Adams qui ne manquera pas de pointer le bout de son nez et se concentrer sur ce qui est utile [...]
J'ignorais le travail de ce célèbre photographe américain. Une maitrise face à l'amplitude ! Amplitude des lumières qu'il se plait autant à valoriser, à sublimer de manière dramatique au diapason du gigantisme des paysages, qu'à équilibrer en orfèvre ! C'est amusant, et touchant quelque part, d'observer en parallèle la banalité de ses portraits !!! Comme s'il était désarmé face à l'humain !  :)

Citation de: Sam_Sallung le Août 23, 2017, 15:04:48
Pour revenir aux objectifs a emporter,
que diriez-vous de cet ensemble :

--Olympus 14-150-II tropicalise
--Olympus 9-18 ( je ne sais pas s'il est tropicalise )
et si vous etes amateur de macro et de portraits, l'indispensable focale fixe
Olympus Zuiko ED 60 mm f/2.8 , Macro , tropicalise.
en laissant le 14-150 sur le boitier ...

Ce n'est pas donne, donne, mais ca reste dans des tarifs raisonnables;
et surtout de 9 a 150 ( 18 a 300 en FF ) , y a de quoi photographier...
J'aimerais bien me rapprocher, au cours de ce voyage, des sujets que je photographie. Que mes photos soient l'expression d'une rencontre avant tout et éviter le trophée superficiel, comme sait le faire si bien National Geographic !

A mon avis, je vais me décider pour le 12-40/2.8 Olympus. Tropicalisé effectivement, toutes les focales réunies qu'il me faut, assez lumineux. Le hic: beaucoup moins de spontanéité pour la prise de vue sur la route, puisque l'optique dans ce cas ne pourra rester constamment sur le boitier. Moins de risque de faire rentrer la poussière sur le capteur qu'avec une configuration de fixes (12, 20 et 45mm) ?...ça c'est moins sûr, étant donné que je ne pourrais laisser le zoom constamment sur le boitier vu son volume ! Eh oui, vagabond à vélo ou safariste en 4x4, il faut choisir...c'est vite vu remarquez ! Je serai en "mode" bikepacking, excepté pour les sacoches arrières traditionnelles. Le zoom irait dans une poche à outils (1,5L) fixée à l'arrière de la tige de selle. A voir si je prends un système par enroulement ou par zip. De toute façon, comme cette poche n'est pas 100% étanche à cause des coutures (les secondaires, pas celles du zip), je serais peut-être contraint de placer l'objectif lui-même dans une enveloppe complètement protectrice (encore des grammes !!!) ? Le boitier trouverait sa place dans une pochette à l'avant du boudin "dry bag" fixée au guidon.

Bon, je me suis un peu écarté du sujet ! Au fait je serais curieux de savoir qu'est-ce qui distingue un 60mm macro d'un 60 classique ?

egtegt²

Citation de: Chaumeil le Août 24, 2017, 14:00:03
Bon, je me suis un peu écarté du sujet ! Au fait je serais curieux de savoir qu'est-ce qui distingue un 60mm macro d'un 60 classique ?

Ben le macro a une distance de MAP plus courte ;)

J'ai une petite question pour VentdeSable s'il traîne encore par ici : tu écris qu'un papier a une dynamique de 5 IL. Je croyais que c'était plutôt 8-9 IL (d'après Ansel Adams si mes souvenirs de lecture récente sont bons). Je me trompe ?

VentdeSable

Citation de: egtegt² le Août 24, 2017, 14:44:36
Ben le macro a une distance de MAP plus courte ;)

J'ai une petite question pour VentdeSable s'il traîne encore par ici : tu écris qu'un papier a une dynamique de 5 IL. Je croyais que c'était plutôt 8-9 IL (d'après Ansel Adams si mes souvenirs de lecture récente sont bons). Je me trompe ?

C'est, de ma part, plus intuitif qu'autre chose. Et il va être difficile de comparer les papiers chloro-bromures sous l'agrandisseur d'Ansel Adams avec les derniers papiers destinés aux dernières imprimantes actuelles. Quoi qu'il en soit, le papier c'est une réflectance. Le blanc est "borné". La différence se fera sur la profondeur des noirs. C'est la raison pour laquelle les papiers mats retranscrivent sont moins contrastés.  Dans, "The Print", page 58, AA dit : Maximum image brilliance is obtained on a smooth glossy-surfaced paper, which can have a reflectance range of up to 1:100 and higher (with some current papers the range approaches 1:200 in testing, although it is unlikely that this entire range would be visible in a photograph under normal lighting). The matte papers have much lower brilliance, wiht a reflection-density range of about 1:25. Between this extremes lies... etc. Alors, un contraste de 1:100 c'est effectivement plus que 5 diaph, mais ça n'est pas 9 ;-)

L'idée était surtout de comparer la possibilité du papier à la "nécessité" d'entrer les 15 diaph des HDR couramment rencontrés ;-)

Celle qui est à retenir c'est qu'au bout de la chaîne, on aura du sélectionner ce qu'on garde ou pas. Alors autant le faire dès le départ en prenant le meilleur de l'information.

Cette vision ne cadre pas avec le "ETTR" - Expose To The Right constamment mis en avant. Mais c'est parce que les gens qui le font oublient toujours de parler du contraste global de la scène et des capacités des capteurs. Il n'y a en fait pas pléthore de cas où l'on peut tout tirer vers la droite sans sacrifier les hautes lumières. Et, quand on pose pour les HL... on le fait comme monsieur Jourdain... On "ETTR" sans le savoir. Reste les fois où le contraste global est inférieur à ce que peut passer le papier ou l'écran. Pourquoi pas. Ça permettra de l'augmenter au final si on veut. Genre... poser pour les ombres et développer pour les HL ;-) L'important, l'essentiel c'est de savoir ce que l'on fait et pourquoi.

J

fski

Citation de: Chaumeil le Juillet 29, 2017, 12:40:41
L'envie de choisir une focale fixe lumineuse me tente !!! Le problème des gens qui comme moi ont trop utilisé des.  appareil photo numérique avec zoom, c'est qu'il est difficile de connaître ses habitudes focales !

Salut,

Pour connaître mes habitudes de focales en voyages quand je voyagais avec des zooms, j'utilise le small software gratuit ExposurePlot

ainsi tu peux rapidement voir tes focales de prédilections...
Grace a cett ap je me suis rendu compte que pour moi 24 et 50 mm couvrait 90% de mes besoins...

Sebas_

Citation de: fski le Août 26, 2017, 12:01:10
Salut,

Pour connaître mes habitudes de focales en voyages quand je voyagais avec des zooms, j'utilise le small software gratuit ExposurePlot

ainsi tu peux rapidement voir tes focales de prédilections...
Grace a cett ap je me suis rendu compte que pour moi 24 et 50 mm couvrait 90% de mes besoins...
+1.
sinon, assez simplement avec LightRoom