- Clique Clac #389 (8/21/2025)
Rachel Seed avait 18 mois quand sa mère Sheila est morte. Aujourd’hui âgée de 48 ans, elle a décidé de retracer dans un documentaire la vie de celle qu’elle n’a connue que par l’intermédiaire des photos qu’elle prenait et des interviews qu’elle menait. Car Sheila Turner-Seed était journaliste et, parmi les personnes à qui elle tendit le micro, il y avait entre autres Bruce Davidson, Cecil Beaton, Lisette Model, Gordon Parks ou Henri Cartier-Bresson. Pendant plusieurs années, Rachel Seed s’est donc plongée dans les archives de l’International Center of Photography pour reconstruire ce lien maternel. Ce faisant, elle a aussi exhumé des pièces importantes de l’histoire de la photographie. « Les interviews présentes dans le documentaires dormaient à l’ICP depuis quatre décennies, raconte-t-elle. Si je ne les avais pas dénichées et numérisées, elles n’auraient probablement jamais vu la lumière du jour. Ce qui aurait été dommage, étant donné que ce sont des enregistrements de quelques-uns des plus grands photographes. »
VILLES DE LUMIÈRE
Kenya, Vietnam, Égypte, Allemagne, Émirats arabes unis… on voyage beaucoup en se baladant sur le site de Rico X. Et pour cause : ce Londonien aujourd’hui basé à Dubaï est pilote de ligne. C’est d’ailleurs depuis le cockpit qu’il a réalisé sa série la plus saisissante : « Who left the bloody lights on ». Elle rassemble des vues de grandes métropoles (Khartoum, Detroit, Lille, Guangzhou, etc.) prises à la nuit tombée, donc seulement éclairées par les lumières artificielles. Si sa beauté plastique arrête le regard, ce travail dénonce avant tout le gaspillage énergétique : « Par endroits, nous avons éclairé la planète comme un showroom. »
LE MONDE ANIMAL
Quand elle ne démystifie pas les serpents de mer dans Nat’Images, Françoise Serre-Collet évoque son herpétophilie dans les pages du Monde. Le quotidien a en effet consacré une série d’été à la photographie animalière, passion qui conquiert un public toujours plus varié, allant des amateurs prêts à débourser une petite fortune pour immortaliser la panthère ou l’ours polaire jusqu’aux jeunes pousses qui s’épanouissent dans la prise de vue d’oiseaux dans le jardin familial (rendez-vous ici pour voir la photo de Corentin Revel sélectionnée aux Wildlife Comedy Awards et ici pour suivre les pérégrinations de Lubin Godin).pose ludique
Mardi dernier, pour célébrer la journée mondiale de la photographie, l’émission de France 2 « Tout le monde veut prendre sa place » a soumis ses candidats du jour à un questionnaire sur la photo. Rendez-vous à la 28e minute pour le début du quiz.
En bref et en vrac...
L’édition d’août de Vogue crée la polémique. On y trouve en effet une campagne publicitaire pour la marque Guess dont les images ont été générées artificiellement.Cousin transalpin de nos photographes humanistes, Gianni Berengo Gardin s’est éteint le 6 août à l’âge de 94 ans.Lars Eidinger passe une tête (à partir de la 40e minute) dans ce documentaire sur l’illusion dans le domaine de l’art.Daniel Magnin et Pascal Bourguignon unissent leurs talents le temps de Veilleurs de nuit, beau livre de photo animalière qui fait l’objet d’une campagne de financement participatif. À vot’ bon cœur !Après huit ans de démarches, un Argentin photographié nu à son domicile par Google Street View a obtenu la condamnation du géant américain.Rue89 Bordeaux nous présente Ismée, nouvelle revue créée par la journaliste Anne-Sophie Nouvel et le photographe Ivan Mathie en étroite collaboration avec la population de L’Entre-deux-Mers.D’une timidité maladive, Nicole Lala n’a jamais cherché la célébrité de son vivant. Sa fille Delphine Bonnet compte bien y remédier.En attendant sa réouverture, prévue pour le 2 décembre, le Pavillon populaire de Montpellier s’est trouvé une nouvelle directrice : l’historienne de la photographie Luce Lebart.Ronnie Rondell, cascadeur émérite dont la silhouette enflammée illustre la pochette de Wish you were here, s’est éteint à l’âge de 88 ans. En 2021, Jessica Miller racontait comment Rondell avait perdu sourcils et moustache durant la séance de prise de vue.L’autrice de BD Aurélie Wilmet est passée dans l’émission Vertigo (RTS) pour y parler de l’album qu’elle a consacrée à Diane Arbus.verbatim
En tant que photographe portraitiste, je me suis toujours appuyée sur les expressions faciales et l’intimité pour ancrer mon récit. Mais dans ce travail, j’ai été confrontée à un défi de taille : comment protéger l’identité des femmes qui ont subi un traumatisme, tout en ouvrant un dialogue puissant et honnête avec le spectateur ? Je devais créer à la fois une expérience esthétique et communicative, sans utiliser les outils conventionnels sur lesquels je m’appuie habituellement.
Il n’y a rien de plus difficile que les scènes de rue. On raconte tout le temps que Madagascar c’est la pauvreté, mais il n’y a pas que ça. Dans la rue, on voit des enfants à l’air innocent et qui profitent de la vie comme partout ailleurs. Souvent des personnes viennent me voir à Madagascar parce qu’ils ont vu mes photos lors d’expositions et sont tombés amoureux de l’île. Madagascar, ce ne sont pas que des baobabs, des paysages, ce sont aussi des gens.la petite musique de fin
Quand on est en vacances, le moindre grain de sable peut parfois prendre des proportions dantesques. Mettons, par exemple, que vous passez quelques jours en amoureux avec votre ami Micha sur l’île de Hiddensee quand celui-ci vous apprend qu’il ne peut prendre des photos de vous qu’en noir et blanc, faute d’avoir pensé à acheter de la pellicule couleur. Un oubli qui a le don d’exaspérer la toute jeune Nina Hagen.
« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile
à travers quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.
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