Tester aussi la transmission de la lumière

Démarré par restoc, Octobre 30, 2010, 21:30:54

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GBo

C'est un peu beaucoup ce qu'a voulu faire notre ami jesson sur un autre thread :
http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,104882.msg1904333.html#msg1904333

Mon analyse de son test :
http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,104882.msg1905025.html#msg1905025

La tricherie des ISO dont parle Luminous Landscape et maintenant C. I., si avérée, me semble être une façon élégante de compenser les pertes spécifiquement amenées par le capteur (au sens large) aux plus grandes ouvertures (pertes qui seraient vues par des mesures de "U" justement, et pas forcément par des mesures de T ne concernant que l'objo - c'est là où je voulais en venir dans ce thread -, mais ça reste à vérifier).

Comme "U" n'est pas mesuré par le boitier, Canon et Nikon ont du observer les non linéaités de "U" en fonction du F-stop pour un boitier donné muni des objos les plus ouverts, et utiliser la connaissance du F (lorsque la connection objo-boitier le permet) pour en déduire le petit boost de gain qui permet de conserver des calculs de vitesse classiques. Ca sauve la linéarité de la fonction vitesse vs F-stop à laquelle on est habitué.
C'est une hypothèse.

cdlt,
GBo

Caton

Mais c'est fait, Verso.
Pas avec un Nikon (d'après l'article de CI, seul le D3x est significativement touché, ton D700 l'est très peu et les APS 12 millions pas beaucoup) mais avec un EOS 5DMk2 dans un autre fil, par Jesson.

Pas de problème : lorsque le boîtier n'est pas renseigné, on a bien assombrissement sur tout l'image, la perte d'efficacité des micro-lentilles pour les rayons marginaux procurant le même résultat qu'un diaphragme en carton apposé au niveau de la pupille de sortie.

C'est exactement ce que dit DxO d'après CI, et ce que Pascal Miele a mis en évidence avec un 5DMk2 lui aussi, avec un objectif EF (là, c'est l'ISO qui grimpe en douce pour corriger) comme avec un objo mécanique monté via une bague (l'avantage des Canon...) : là, c'est l'image qui est sous-ex en mode manuel, mesure d'expo faite à 5,6 et correction manuelle d'une vitesse pour chaque cran de diaph.

La question en suspens, c'est de voir comment ça joue sur le profondeur de champ. L'exemple de Jesson montre que, contre-intuitivement, on a une PDC plus réduite à PO qu'à 1,4, et à 1,4 qu'à 1,8, alors qu'elle devrait cesser de régresser à un moment donné (quelque part entre 1,8 et 1,2), lorsque les rayons marginaux sont occultés par la géométrie des micro-lentilles.

Il faut aussi se mettre d'accord sur le terme de rayons marginaux : pour ça, redessiner le parcours de tous les rayons dans la formation d'une image et pas seulement ceux provenant d'un point centré à l'infini. Sans cela, il y a confusion récurrente entre l'effet réellement observé ici et le vignetage.

Verso92

Citation de: Caton le Novembre 21, 2010, 15:11:25
Mais c'est fait, Verso.
Pas avec un Nikon (d'après l'article de CI, seul le D3x est significativement touché, ton D700 l'est très peu et les APS 12 millions pas beaucoup) mais avec un EOS 5DMk2 dans un autre fil, par Jesson.

Pas de problème : lorsque le boîtier n'est pas renseigné, on a bien assombrissement sur tout l'image, la perte d'efficacité des micro-lentilles pour les rayons marginaux procurant le même résultat qu'un diaphragme en carton apposé au niveau de la pupille de sortie.

Bon... pas la peine que je me livre à des essais sur mon D700, alors !

;-)

GBo

#53
Citation de: Verso92 le Novembre 21, 2010, 15:18:22
Bon... pas la peine que je me livre à des essais sur mon D700, alors !
;-)
Sauf si toi tu as un objo Nikon moderne ouvrant à 1.2 et qui donne son ouverture au boitier !
Car si on peut désolidariser le contact électrique objo-boitier, en comparant les valeurs de gris des images obtenues  sous toshop pour des photos avec et sans contact ( [at] f/1.2 et vitesse identique dans les deux cas), tu pourrais directement vérifier si le boitier applique un gain électrique (boost d'ISO) dans le cas où il y a contact ! Car Chasseur d'Image n'a pas fait exactement ce test qui amènerait pourtant la preuve ultime de la "tricherie".

Pour désolidariser le contact électrique objo-boitier sans risque, sur un Canon j'ai trouvé un truc très simple : il suffit d'appuyer sur le bouton de déverrouillage de l'objectif et de tourner légèrement l'objo (comme si on voulait l'enlever mais sans aller jusqu'au bout). Dès qu'on commence à tourner en fait, le boitier perd le contact électrique avec l'objectif, et le diaph affiché par le LCD du boitier devient "00", comme sur un objo antique à bague muette.
Sur Nikon je ne sais pas.

cdlt,
GBo

Mistral75

Citation de: Verso92 le Novembre 21, 2010, 14:51:35

Sinon, pour revenir à ce qui nous intéresse, la manip "Nikon + objectif sans Cpu (non renseigné)" doit permettre de trancher définitivement la question, le boitier ne connaissant rien de l'objectif monté et ne faisant que mesurer un flux lumineux à PO.

Si on opère en mesure "spot" et qu'on ne tient compte que du centre de l'image (pour ne pas introduire de biais à cause du vignetage élevé à PO), deux cas possibles avec le f/1.2 50 Ais (par exemple) :

1 - le centre des photos réalisées à f/1.2, f/2.8, etc ne montrent aucune différence d'exposition : pas la peine de se prendre la tête...

2 - le centre des photos montrent des différences significatives : une correction selon le paramètre "U" pourrait s'avérer souhaitable...
Reste plus qu'à trouver un possesseur de f/1.2 50 Ais pour faire l'essai...

Cette vérification expérimentale a une faiblesse : elle suppose que les ouvertures portées sur l'objectif utilisé pour le test sont exactes.

Imaginons en effet que Canon ou Nikon aient baptisé f/1,2, par exemple pour des raisons marketing, un objectif qui est en réalité un f/1,28 et que la position f/1,4 corresponde à f/1,45 pour lisser le "rattrapage", f/1,7 ou f/2 étant exact.

Dans ce cas-là, en augmentant progressivement l'ouverture et en réduisant le temps de pose en fonction de la variation de l'ouverture théorique, l'augmentation de l'ouverture réelle sera moindre qu'escompté et on constatera un assombrissement progressif de l'image sans que le capteur y soit pour rien.

Caton

GBO, avec ta méthode, tu ne peux comparer qu'une ouverture moyenne (par exemple 2,8, photo prise normalement) et la PO. En effet, quand l'objo est déconnecté (affichage 00), il n'y a plus de commande du diaph (électrique chez Canon) et les lamelles restent escamotées.

Verso : avec ton 700, j'insiste, même avec un 1,2 Nikon, tu n'as que peu de chance de mesurer un écart significatif. As-tu lu l'article de CI ?

Selon son équipement, on peut penser ou pas que c'est beaucoup de bruit pour rien. En gros, seuls sont concernés ceux qui utilisent à la fois un objo ouvrant à plus de 2 (1,4) et un boîtier avec un pixel pitch très resseré (D3x, 5DMk2, 550D, 60D, 7D, D7000 à présent).

GBo

#56
Citation de: Caton le Novembre 21, 2010, 16:32:36
GBO, avec ta méthode, tu ne peux comparer qu'une ouverture moyenne (par exemple 2,8, photo prise normalement) et la PO. En effet, quand l'objo est déconnecté (affichage 00), il n'y a plus de commande du diaph (électrique chez Canon) et les lamelles restent escamotées.
Sauf que j'ai proposé à Verso un test PO versus PO !
Car c'est à PO que la tricherie serait la plus forte pour un boitier qui lit l'ouverture, donc c'est à PO qu'il sera le plus facile de le vérifier.

Je récapépette :
- f/1.2 avec contact => photo 1
- f/1.2 sans contact => photo 2
- observation des valeurs de niveau de gris du centre des images obtenues sous photoshop

Les conditions à respecter pour les deux prises :
- même cible unie à éclairage identique uniforme, appareil sur trépied
- mode manuel et vitesse manuelle identique dans les deux shots (vitesse choisie pour ne pas buter à FF FF FF, et éviter trop de sous-ex, cela va de soi)
- WB identique (pas AWB), ISO identique, MAP identique
- recommencer 3 ou 4 fois la manip (pour l'écart type)

=> la photo avec contact sera plus claire que l'autre si et seulement s'il y a eu la petite tricherie d'ISO dont parlent L.L. et C.I.

seba

Citation de: Caton le Novembre 21, 2010, 16:32:36
Selon son équipement, on peut penser ou pas que c'est beaucoup de bruit pour rien. En gros, seuls sont concernés ceux qui utilisent à la fois un objo ouvrant à plus de 2 (1,4) et un boîtier avec un pixel pitch très resseré (D3x, 5DMk2, 550D, 60D, 7D, D7000 à présent).

Je trouve aussi.
Dans la plupart des cas, ça reste minime.

GBo

Je n'ai qu'un objo Canon pour ma part, il ouvre à 3.5 au max, et j'observe sur mon 40D à gros pitch qu'il y a en mode A un petit delta entre la vitesse calculée avec contact électrique et celle calculée sans contact électrique, tout le reste étant égal par ailleurs. A F4, plus de différences. La triche d'ISO commencerait-elle dès 3.5 ?

Verso92

Citation de: Mistral75 le Novembre 21, 2010, 15:40:18
Cette vérification expérimentale a une faiblesse : elle suppose que les ouvertures portées sur l'objectif utilisé pour le test sont exactes.

Imaginons en effet que Canon ou Nikon aient baptisé f/1,2, par exemple pour des raisons marketing, un objectif qui est en réalité un f/1,28 et que la position f/1,4 corresponde à f/1,45 pour lisser le "rattrapage", f/1,7 ou f/2 étant exact.

Si c'était le cas, la supercherie pourrait être découverte assez facilement, en analysant par exemple la course angulaire de la bague de diaphragme de l'objectif : c'est elle qui renseigne le boitier sur le différentiel d'ouverture à appliquer pour déterminer l'exposition correcte à diaphragme fermé...

Verso92


Fanzizou

Citation de: PierreT le Novembre 21, 2010, 10:08:32
Bonjour,

Transmission ? Ou transmittance...?

Lorsqu'on compare l'intensité d'un faisceau de lumière émergeant d'un objectif à l'intensité du faisceau entrant, on parle de transmission.
Le faisceau émergeant est moins intense que le faisceau entrant parce qu'il y a des pertes :
-   par réflexion sur les surfaces,
-   par absorption (absorbance du verre)

Il y a réflexion chaque fois que le flux lumineux traverse une surface polie séparant deux milieux d'indices différents. Elle est d'autant plus forte que l'écart d'indice est important. La réflexion concerne donc autant les surfaces air-verre (flux entrant dans une lentille) que les surfaces verre-air (flux sortant d'une lentille). Elle concerne moins les surfaces verre-verre (lentilles collées) car la différence d'indice entre deux verres est relativement moindre. Les pertes par réflexion varient en fonction de la longueur d'onde de la lumière, mais aussi et surtout en fonction de l'angle d'incidence (la réflexion devient très importante lorsque l'angle d'incidence dépasse 60°). Les traitements anti reflet réduisent le pouvoir de réflexion des surfaces. Leur action est strictement locale (on ne peut donc pas dire : "mise en opposition de phase des rayons incidents et réfléchis entre deux lentilles successives").

Le verre absorbe une partie de l'énergie lumineuse qui la traverse. Cette propriété permet de définir sa transmittance (capacité à laisser passer la lumière). C'est une caractéristique propre au matériau : deux lentilles de formes identiques mais constituées de verres différents ne transmettront pas la même quantité de lumière. Aucun traitement ne permet d'améliorer la transmittance d'un verre. Par contre, celle-ci peut être altérer pour qu'il ne laisse passer que certaines longueurs d'ondes (filtres absorbants colorés ou pas). La transmittance varie avec la longueur d'onde (voir courbes données plus haut par Dioptre) mais aussi et surtout avec l'épaisseur du verre (plus il y a de verre à traverser plus il y a d'absorption). C'est pourquoi les valeurs de transmittance sont toujours indiquées pour une certaine épaisseur de verre.

Le flux lumineux transmis par une lentille (ou un objectif) est donc égal au flux lumineux incident moins les pertes par réflexion et moins les pertes par absorption (voir figure jointe). Un traitement de surface de qualité améliore la transmission parce qu'il diminue les réflexions. Si, pour un objectif donné, les pertes globales sont équivalentes à 1/3 de diaph, l'écart entre son ouverture géométrique (N) et son ouverture photométrique (T) est de 1/3 de diaph. Et cet écart est constant sur toute la plage des ouvertures de l'objectif car l'influence de l'ouverture du diaphragme sur les causes de cet écart est négligeable voire nulle.

Cette notion d'ouverture photométrique (T) est très, très mal utilisée dans la quasi-totalité des publications actuelles. Ainsi, publier un tableau donnant l'ouverture photométrique (T) d'un objectif en fonction du boîtier utilisé n'a aucun sens. C'est un peu comme si on disait "ce moteur développe 100 kW dans une voiture de 800 kg, mais seulement 80 kW dans une voiture de 1200 kg" parce que les reprises sont moindres avec la voiture la plus lourde.

Dans le même ordre d'idée, parler d'ouverture photométrique (T) d'un objectif macro dont la luminosité varie avec le grandissement n'a pas plus de sens : la transmission de l'objectif ne varie pas avec la mise au point, les lentilles sont toujours les mêmes, et leur traitement aussi. Ce qui change avec la mise au point c'est l'ouverture géométrique (N). Si l'ouverture géométrique de votre objectif macro réglé à l'infini vaut N=2.8 et que vous perdez 2 diaph au rapport 1, c'est parce qu'à ce rapport l'ouverture géométrique de l'objectif ne vaut plus que N=5.6. Et non pas parce que la transmission de l'objectif a changé.

Amicalement,
Pierre T.


Rah, c'est limpide. Il est prof PierreT, c'est sur !