Interview d'Alain Balthazard

Démarré par Darth, Février 24, 2011, 13:12:32

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Darth

Bonjour à tous,

Je suis très heureux aujourd'hui de vous présenter l'interview d'un Photographe pro que l'on connait bien dans le petit monde de la photo animalière.

Hasard heureux du calendrier, notre ami Alain Balthazard a eu droit à un dossier dans le dernier Nat'Image et m'a accordé une interview pour mon blog.

Je vous laisse la découvrir: Interview d'Alain Balthazard

Darth

J'avoue que je suis un peu déçu, j'imaginais (naïvement?) que les personnes qui fréquentent cette partie du forum allaient accueillir avec un peu plus d'enthousiasme l'interview de ce photographe animalier qui a beaucoup de talent.

De plus on apprend pas mal de chose sur la difficulté du métier, bref, dommage qu'il y ait si peu de (heu...je veux dire AUCUNE) réaction.

:(

Stéphane Hette

Salut Darth,
Je l'ai lu intégralement dés sa mise en ligne, ça n'est pas parce qu'on ne laisse pas systématiquement un message sur un blog ou sur un post qu'on n'apprécie pas.
En revanche tous ceux qui s'intéressent réellement à la photographie connaissent la difficulté du métier ce que souligne Alain, à juste titre, est le lot quotidien de la majorité des photographes.
De toutes façons il ne faut pas rêver si ton article avait été nul tu aurais eu bien plus de réactions... C'est donc bon signe non ? ;)

Darth

J'avoue que tu sais trouvé les mots! ;D

Que dire après ton message si ce n'est que tu as raison?

Merci d'avoir pris le temps d'écrire ce petit mot ;)

Stéphane Hette


Pudro

Pareil.  Je l'ai lu, sans forcément prendre le temps réagir ici.
Mais j'ai trouvé la lecture tout à fait intéressante.
C'est dit !

;)

RR NIKON

#6
Idem, je l'ai lu et je n'avais pas envie de réagir à la prise de position assez tranchée d' alain Balthazard sur la photo au "nid".
le discours est  intéressant, il montre une bonne connaissance de l'activité de photographe, et le réalisme qui en ressort est  édifiant, cependant il convient de relativiser le propos concernant les images d'oiseaux faites au nid, et notament celles de rémy courseaux, car montrer des busards sous cet angle est aussi une particularité attendue par le monde de la photographie.
A partir du moment où l'on décide de faire des images, de les montrer ( ce qui est quand même un minimum), de les utiliser pour gagner des concours, ou illustrer de l'édition, il faut en assumer les conséquences, et je vois mal un photographe adhérant à cette démarche globale, et à même de réaliser des images de ce genre, s'arrêter sur les considérations évoqués par alain balthazard : "celà a déjà été fait et refait, ça ne présente plus d'intérêt !" sa photo de chevreuil dans les céréales aussi ! et pourtant, elle est primée dans un concours, et est faite et refaite depuis la nuit de la photographie d'animaux sauvages, je l'ai vue sous toutes les déclinaisons possibles !
il faut revenir sur terre et considérer que la photographie n'a pas de limites, j'en veux pour preuve la quête permanente effectuée par la plupart d'entre nous sur des espèces comme le cerf, ou d'autres, dont on ne se lasse pas d'admirer les images, qui pourtant quelque part sont des redondances permanentes...
Je suis d'accord avec ce qu'il évoque quand il parle de la pratique de l'activité de photographie au nid, du fait de ne pas l'encourager ou de la magnifier, mais qu'aurait-il fait à ma place s'il avait découvert la première nichée de cigogne noire en normandie ?
Sachant que ce serait peut-être la seule occasion pour lui de revenir d'une telle rencontre avec des images ?
La pratique de la photographie effectuée par un naturaliste est peut-être différente dans l'esprit, mais souvenons nous que le résultat est le même sur l'image ,et que celà implique le respect de la motivation des autres, aussi et même si je suis totalement en accord avec sa vision du respect de la faune sauvage et soucieux de sa conservation, je ne peux pas le suivre complètement sur le chapitre de la photo au nid.

Stéphane Hette

Dire qu'on l'a lu et trouvé intéressante ne veut pas dire que l'on est entièrement d'accord avec les propos qui y sont tenus comme le souligne si justement mon prédécesseur...
Alain est parfois un peu vif mais ça n'est pas moi qui peut le lui reprocher vu que parait-il j'ai mon p'tit caractère également...

midoohan

Bonjour à tous,

Heureusement que tout le monde n'a pas le même avis, je n'ai pas la prétention d'être un donneur de leçon et de tout savoir (et Dieu sait si j'ai encore à apprendre aussi bien en photo qu'en nature c'est ce qui fait le charme de la vie), je n'ai fait que donner mon avis lors d'une interview dont je n'ai pas déterminé la direction, d'ailleurs la première mouture du texte élaboré par l'équipe de Nat'images était bien plus agressive sur ce point précis et j'ai voulu la modifier car je ne voulais en aucun cas que ça passe pour une attaque personnelle, ce qui n'a jamais été le cas... L'avis que j'ai donné sur la photo au nid ne portait que sur le busard cendré que je tente de sauvegarder depuis plus de 15 ans sur le terrain en y passant des centaines d'heures et pas seulement dans le but de réaliser des photos pour faire parler de moi, bref j'ai mes convictions et je conçois très bien que tout le monde n'ait pas les mêmes, et tant mieux car la vie en société serait bien triste...   ;)

Sur ce bonnes photos à toutes et tous du moment qu'elles soient réalisées en respectant ses sujets qui ne nous demandent rien...

Alain.
Protégeons la nature.

RR NIKON

#9
salut Stéphane,
je pense que tu es un bon exemple, de part ta façon d'aborder le monde de l'image de nature, pour illustrer certains de mes propos : s'il devait y avoir des règles "intransgressibles" dans le domaine de l'image de nature, tu serais montré du "blog" par beaucoup de donneur de leçon d'éthique !
mieux vaut en rire et s'en amuser un peu, car nous avons tous notre franc-parler dès qu'il s'agit de dénoncer une pratique limite, voir dangereuse pour nos animaux sauvages, les même qui vont s'offusquer de la manipulation d'une grenouille ou d'un triton en vue d'obtenir une image, vont aduler celui qui a gagné un concours prestigieux avec des harfangs gavés à la souris  vivante....

désolé, Alain, mais j'ai posté avant de pouvoir lire tes lignes,
je me doute bien que tes propos étaient circonstanciés, et/ou liés à des situations particulières, mais à partir du moment où on entre dans un monde comme celui de l'image, et celui de la médiatisation des siennes, il faut s'attendre à faire naître des réactions bien légitimes.
dans notre microcosme, faire parler de soi, c'est faire parler ses images, et c'est très difficile de parler de celles des autres quand on ne connaît pas l'esprit dans lequel elles sont faites.
René.

midoohan

Effectivement, par contre en ce qui concerne les images de Rémy, je sais comment elles ont été faites et je le précise d'ailleurs dans l'interview. (d'ailleurs si tu savais le nombre de personnes qui m'ont apostrophés sur le sujet lors du Montier 2009!) A l'époque j'avais déjà donné mon avis sur ces photos qui, même si elles ont été faites dans les "règles" de l'art n'ont à mon avis rien apporté à la cause du busard cendré en France et de ce fait ne se justifiaient pas pour défendre cette dite cause... D'autres photos déjà réalisées et elles vraiment sans risque existaient déjà et suffisaient à montrer et défendre cette cause auprès des vrais acteurs de cette action, à savoir les agriculteurs. Que ce soit des photos spectaculaires je pense qu'ils n'en ont rien à battre, le seul truc qui fonctionne est le dialogue et les observations en leur compagnie sur le terrain pour les rallier à notre cause, et ça c'est du terrain, des prises de contact, bref de l'engagement militant réel.
Par contre c'est sur que pour faire parler de soi en tant que photographe il vaut mieux faire des images spectaculaires et jamais faites c'est sur et je le conçois très bien mais ce n'est pas ma façon de penser en ce qui concerne la photo animalière... Lorsque j'ai réalisé mon expo sur le sujet en 2008, Pascal B. m'avait fait remarquer que je n'avais même pas indiqué mon nom sur l'expo tout simplement parce que ce qui m'intéressais c'était de parler du busard, des oiseaux de plaine et de leur sauvegarde, de ce fait j'avais totalement occulté de me mettre en avant ce qui n'était pas du tout le but, tout le contraire des photos dont on parle, d'où ma réaction... [humour on] Mais rassure toi, le jour où je vois une "nuée" de photographes s'abattre sur "ma" plaine à traquer le busard, je me chargerai d'eux... [humour off]   ;D
Le seul truc que je regrette dans la photo animalière c'est que pas mal de "photographes animaliers" ne sont dans la nature que pour leur intérêt personnel, utilisent des sujets qui pour la plupart auraient plutôt besoin qu'on les laisse tranquille et en retour, que font ils de concret pour leur protection à part de dire que leurs photos magnifiques vont sauver la planète? Bref j'arrêterai là car il y aurait beaucoup à dire, on l'a encore vu avec les harfangs récemment (bien que ça existait depuis un bon moment déjà) De toutes façons, comme on continue d'attaquer la falaise joyeusement et le cœur vaillant, bientôt elle finira bien par nous tomber sur la gu...., toutes ces petites considérations au sein de notre microcosme comme tu l'a dit n'ont pas beaucoup d'importance...
Amitiés à tous...   ;)
Alain.
Protégeons la nature.

Stéphane Hette

Citation de: RR NIKON le Février 25, 2011, 15:16:00
salut Stéphane,
je pense que tu es un bon exemple, de part ta façon d'aborder le monde de l'image de nature, pour illustrer certains de mes propos : s'il devait y avoir des règles "intransgressibles" dans le domaine de l'image de nature, tu serais montré du "blog" par beaucoup de donneur de leçon d'éthique !

C'est le cas René, c'est le cas, je me fais régulièrement copieusement allumé :) Mais bon j'ai le dos large et je me sens libre de faire ce que je désire.
Et puis comme je me plais à le répéter j'ai choisi la nature comme sujet ça ne fait pas pour autant de moi un "photographe nature"

David T.

Citation de: midoohan le Février 25, 2011, 15:57:27
Effectivement, par contre en ce qui concerne les images de Rémy, je sais comment elles ont été faites et je le précise d'ailleurs dans l'interview. (d'ailleurs si tu savais le nombre de personnes qui m'ont apostrophés sur le sujet lors du Montier 2009!) A l'époque j'avais déjà donné mon avis sur ces photos qui, même si elles ont été faites dans les "règles" de l'art n'ont à mon avis rien apporté à la cause du busard cendré en France et de ce fait ne se justifiaient pas pour défendre cette dite cause... D'autres photos déjà réalisées et elles vraiment sans risque existaient déjà et suffisaient à montrer et défendre cette cause auprès des vrais acteurs de cette action, à savoir les agriculteurs. Que ce soit des photos spectaculaires je pense qu'ils n'en ont rien à battre, le seul truc qui fonctionne est le dialogue et les observations en leur compagnie sur le terrain pour les rallier à notre cause, et ça c'est du terrain, des prises de contact, bref de l'engagement militant réel.
Par contre c'est sur que pour faire parler de soi en tant que photographe il vaut mieux faire des images spectaculaires et jamais faites c'est sur et je le conçois très bien mais ce n'est pas ma façon de penser en ce qui concerne la photo animalière... Lorsque j'ai réalisé mon expo sur le sujet en 2008, Pascal B. m'avait fait remarquer que je n'avais même pas indiqué mon nom sur l'expo tout simplement parce que ce qui m'intéressais c'était de parler du busard, des oiseaux de plaine et de leur sauvegarde, de ce fait j'avais totalement occulté de me mettre en avant ce qui n'était pas du tout le but, tout le contraire des photos dont on parle, d'où ma réaction... [humour on] Mais rassure toi, le jour où je vois une "nuée" de photographes s'abattre sur "ma" plaine à traquer le busard, je me chargerai d'eux... [humour off]   ;D
Le seul truc que je regrette dans la photo animalière c'est que pas mal de "photographes animaliers" ne sont dans la nature que pour leur intérêt personnel, utilisent des sujets qui pour la plupart auraient plutôt besoin qu'on les laisse tranquille et en retour, que font ils de concret pour leur protection à part de dire que leurs photos magnifiques vont sauver la planète? Bref j'arrêterai là car il y aurait beaucoup à dire, on l'a encore vu avec les harfangs récemment (bien que ça existait depuis un bon moment déjà) De toutes façons, comme on continue d'attaquer la falaise joyeusement et le cœur vaillant, bientôt elle finira bien par nous tomber sur la gu...., toutes ces petites considérations au sein de notre microcosme comme tu l'a dit n'ont pas beaucoup d'importance...
Amitiés à tous...   ;)
Alain.

J'apprécie assez cette mise au point...
J'avoue être lassé du discours "faire de la photo animalière c'est pour moi un engagement en faveur de la protection de la nature", que je trouve très hypocrite. De nos jours, on confond trop souvent communication et action. La communication (au sens "information") est certes importante, mais elle est loin de se suffire à elle-même.

Idem quand Alain parle de photos déjà faites : autant assumer que l'on fait certaines images pour le plaisir, ou pour agrandir sa photothèque (ce qui revient au même, sauf quand on vend ses images), plutôt que parce qu'il y a un soit disant besoin d'illustration.

David T.

Citation de: Stéphane Hette le Février 25, 2011, 17:00:00
C'est le cas René, c'est le cas, je me fais régulièrement copieusement allumé :) Mais bon j'ai le dos large et je me sens libre de faire ce que je désire.
Et puis comme je me plais à le répéter j'ai choisi la nature comme sujet ça ne fait pas pour autant de moi un "photographe nature"

Du coup Stéphane, ces belles étoiles vertes et cette attribution de "naturaliste" ne sont pas trop lourds à porter ?  ;)

Stéphane Hette

Citation de: David T. le Février 25, 2011, 17:39:10
Du coup Stéphane, ces belles étoiles vertes et cette attribution de "naturaliste" ne sont pas trop lourds à porter ?  ;)

Non puisque je suis très clair dans ma tête et puis il y a tant de naturalistes autoproclamés ... J'assume donc mes étoiles du mieux que je le peux :)

La Billebaudeuse

Citation de: RR NIKON le Février 25, 2011, 14:43:12
qu'aurait-il fait à ma place s'il avait découvert la première nichée de cigogne noire en normandie ?
Sachant que ce serait peut-être la seule occasion pour lui de revenir d'une telle rencontre avec des images ?

Pour ma part c'est tres simple, pas de photo s'il y a risque de dérangement, et oui bien sûr j'applique cet adage aussi même si c'est une photo de cigogne noire et que c'est une première ! Il n'y pas de positionnement extrême dans ce choix, juste la volonté de replacer la photographie nature pour ce que qu'elle doit être : une activité qui se pratique dans le respect de la nature, de la flore et de la faune.
Je salue pour ma part la position d'Alain, que je partage car je la trouve juste et équilibrée, réfléchie et sans excès.
Amicalement.
Sylvie

Stéphane Hette

Eriger sa pratique en exemple sans ne rien connaître de celle des autres n'est pas à mon avis le meilleur moyen de "faire connaître et protéger". Je pense assez bien connaître Alain et j'avoue franchement l'apprécier mais je crois que les querelles de clochers du petit milieu des "photographes naturalistes" font plus de tords que de bien. Rares sont ceux qui font n'importent quoi et sont prêts à tout pour une image. Rares sont ceux qui sont réellement naturalistes également, d'après ma (très courte) expérience, la plupart des naturalistes ne sont pas photographes la photo leur sert à inventorier, classer, découvrir et transmettre... Et c'est pour ma part bien souvent avec eux que j'apprends le plus.
Le dérangement c'est dès que l'on sort de chez soi ou que l'on ouvre ses volets ou une fenêtre. Vivre c'est déranger et si il est raisonnable de vouloir déranger le moins possible il est, à mon avis, illusoire de croire ne pas déranger... Je pense que le bon sens et le respect doit prévaloir tant chez les photographes entre-eux que pour la nature non ?
Amicalement,
Stéphane

PS tu vois Darth ton interview nous fait "causer" finalement )


Zouave15

Je n'ai pas réagi de suite car je manquais de temps et je suis dans l'ensemble d'accord avec les conceptions d'Alain, même si je m'interroge sur les implications de certains de ses propos. Il me semble devenu difficile de débattre ici. Finalement, j'ai écrit un article et ce sera ma réponse :

La photo pour protéger la nature : un mythe à dézinguer

jm_gw

Citation de: RR NIKON le Février 25, 2011, 14:43:12
Je suis d'accord avec ce qu'il évoque quand il parle de la pratique de l'activité de photographie au nid, du fait de ne pas l'encourager ou de la magnifier, mais qu'aurait-il fait à ma place s'il avait découvert la première nichée de cigogne noire en normandie ?
Sachant que ce serait peut-être la seule occasion

Bjr,

   je ne sais ce que vous avez fait pour cette 'permière' mais ca pouvait être une catastrophe justement de déranger cette nichée au risque de faire déserter le nid par les parents : la présence même lointaine peut causer de sacrés dégâts

je me souviens encore de garde assermenté me sortant des bébés hirondelles du nid pour me demander si je voulais les photographier : ca fait 25 ans mais j' en suis encore 'choqué' : :o

La Billebaudeuse

Stéphane je te rejoins complètement sur ces principes. Cela étant je n'évoquais pas le dérangement minime et inévitable que nous faisons tous (ouverture de volets  :D) mais je réagissais sur les photos de cigogne noir au nid.... Cet exemple m'a effectivement fait prendre le clavier, car c'est une espèce sensible au dérangement, bien plus que la C. blanche, et que je pense qu'on est là dans des cas concrets où l'envie de faire des photos doit être bien pesé par rapport aux conséquences que cela peut engendrer. S'il n'est pas impossible de faire des photos au nid dans le respect de l'animal, c'est néanmoins souvent risqué et il faut aimer jouer à la roulette russe pour le faire (sachant que c'est la bestiole que l'on fait jouer) ou très bien connaître le comportement de l'espèce (et même de l'individu) pour pouvoir se permettre agir alors en toute connaissance de cause. Il me semble aussi qu'en diffuser sur les forums ou autre, même quand les clichés ont été pris dans le respect de l'animal, peut aussi donner le mauvais exemple. Il fût un temps ou les excès en tous genres dans ce domaine ont conduit à proposer des chartes aux photographes interdisant les photos au nids. S'il vaut mieux très certainement expliquer qu'interdire, je constate néanmoins avec une certaine tristesse que le respect de la nature passe encore parfois pour certains bien apres la photo...
Je suis d'accord que le dérangement par des photographes peu scrupuleux (ou inconscient ! car la mauvaise volonté n'est pas toujours de mise, il s'agit parfois de méconnaissance plus qu'autre chose) ne concerne qu'une minorité de personnes, mais il existe bel et bien. Ceux qui ont déjà fait de la surveillance d'aire de pèlerin par ex me comprendront je pense...

Apres je me permets juste de dire que les échanges de mails ne sont pas toujours faciles car ils sont tres réducteurs de la pensée et peuvent laisser penser des idées ou positions extrêmes alors que ce n'est pas forcément le cas... ;).

Amicalement,
Sylvie
Sylvie

Stéphane Hette

Bonjour Sylvie,
Je pense que les acharnés sont une minorité, comme le dit Alain nous venons photographier des espèces qui ne nous rien demandé et c'est justement pour cela qui faut le faire dans le respect total de leur intégrité et si cela entraîne le fait de ne pas prendre de photos il me semble que ça n'est pas bien grave.
Amicalement,
Stéphane

mhphotos

Bien intéressant !
Merci.
Mathieu.
16 ans, passionné de photo.

RR NIKON

quand à l'utilité effective des images par rapport à la protection de l'environnement, elle est pour moi fondamentale.
Lorsqu'en 1980 je décide de passer à l'acte en participant aux actions de rescencements des espèces floristiques et faunistiques, en vue de réaliser les atlas nationaux de répartition, je suis très vite amené à constater que pour sensibiliser le grand public, il faut un vecteur autre que les cartes et les commentaires scientifiques qui vont avec, et mes premières démarches dans ce sens furent maladroites, car elles se limitaient à une images plein pot de l'espèce collée en vignette à proximité d'un texte barbare sur la biologie et l'écologie.
Plus tard, j'ai organisé des sorties où je manipulait des reptiles devant les personnes, ce qui permettait de démonter les représentations lièes à ces espèces peu appréciées, c'est mr bouillot du zoo de la flèche qui m'avait expliqué cette démarche et j'ai pu effectivement grâce à cette technique démontrer à des tas de gens qu'une vipère n'est pas visqueuse, qu'une salamandre n'est pas suscpetible d'empoisonner par contact et contredire des tas d'autres croyances plus stupides les unes que les autres.
Devenu conseiller scientifique patrimonial, j'ai eu l'occasion de mesurer l'aspect politique de la protection de l'environnement, et c'est là que j'ai décidé de prendre l'image comme vecteur, simplement au vu de ce qui avait été réalisé en afrique et aux états unis dans ce domaine.
Qui ignore encore aujourd'hui les dangers qui menacent les ours blanc parmi le grand public ? Combien parmi ces mêmes personnes sont capables de citer les trois ou quatres espèces de tritons qui survivent dans nos campagnes ? faites en vous même l'expérience et vous comprendrez pourquoi le matraquage médiatique par images interposées est quelquefois absolument nécéssaire.

Nica

je n'avais pa vu ce fil. Juste retour des choses pour ce talentueux photographe. Amitiés

rico7578

Citation de: Zouave15 le Février 26, 2011, 11:45:44
Je n'ai pas réagi de suite car je manquais de temps et je suis dans l'ensemble d'accord avec les conceptions d'Alain, même si je m'interroge sur les implications de certains de ses propos. Il me semble devenu difficile de débattre ici. Finalement, j'ai écrit un article et ce sera ma réponse :

La photo pour protéger la nature : un mythe à dézinguer

Intéressant mais parfois un peu extrême je trouve, surement un peu par provocation

Les photographes qui partent à l'autre bout du monde à grands frais ou appâtent des espèces sensibles sont très minoritaires quand même (et encore plus ceux qui font des vols de reconnaissance en hélico !)... de plus certains organismes qui font de la location d'affûts pour la photo animalière participent souvent par là-même à la protection de cette espèce qui sinon n'aurait pas d'intérêt économique pour la région et pourrait ne pas être protégée ou bien serait chassée. Et en général ils connaissent bien la biologie de l'espèce donc font aussi de la protection et de l'action citoyenne dans le but de la protéger, ce sont souvent des naturalistes avant tout (ou d'anciens chasseurs...).

La plupart des photographes animaliers font de la photo nature de proximité près de chez eux et ne pensent pas révolutionner les mentalités

Après de grands pro qui voyagent pas mal peuvent aussi parfois ramener des images fortes d'animal dans leur environnement sauvage impossibles à prendre en parcs ou zoo et qui vont faire rêver les lecteurs, donc leur amener à une sorte de sympathie pour ces contrées encore sauvages et donc quelque part l'idée que leur conservation est importante.

Mais ta réflexion est intéressante en tous cas, il est vrai qu'une photo a rarement changé les mentalités et que la protection de terrain ou l'action militante est bien plus efficace. Mais l'un n'empêche pas l'autre.

2 ou 3 petites choses aussi :
la photo d'oiseaux est plus populaires que celle de mammifères
les tromblons pèsent plutôt 5Kg que 10Kg et si ils pouvaient n'en peser qu'1 tout le mode serait content !