LR 4 et l'épreuvage d'écran

Démarré par david01, Avril 02, 2012, 22:21:31

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david01

Bonsoir , je suis entrain de me familiariser avec l'épreuvage d'écran qui me parait très pratique quand on veut faire imprimer ses photos via un labo (qui donne des profils de "prévisualisation")
ce pendant je suis perplexe sur l'utilisation de la case "simuler le papier et l'encre". j'ai regardé les explications de cette fonction dans l'aide de lr 4 :

"Simuler le papier et l'encre : Simule le blanc terne du vrai papier et le gris foncé de l'encre noire réelle. Non disponible pour tous les profils ".

Cela ne m'a pas été d'une grande aide ....

Losque l'on coche cette case la photo devient très fade , désaturée et ce quelque soit le profil choisi.

A quoi sert réellement cette fonction ?

A vous lire.

THG

Eh oui, le softproofing que tout le monde attendait comme solution définitive aux problèmes de concordance de rendu entre l'ecran et la feuille de papier... Et qui soulève plus de questions qu'il n'en résout.
Dans ton cas, c est à toi de corriger l image pour compenser le rendu papier simulé, à condition que ta chaîne graphique soit calibrée, bien sûr...

Nikojorj

Citation de: david01 le Avril 02, 2012, 22:21:31
A quoi sert réellement cette fonction ?
A simuler le papier et l'encre. ;D

En effet le papier n'est pas aussi blanc qu'un écran rétro-éclairé, l'encre n'est pas un trou noir non plus (même si c'est une piste à creuser) et reflète donc un peu de lumière ; cocher la case peut donc aider à percevoir le rendu des blancs et des noirs sur le tirage, à condition de ne rien avoir de blanc ni de noir sur l'écran en même temps que le softproofing.

Comme bien dit par THG, il reste néanmoins la différence fondamentale entre un écran rétro-éclairé et un papier qui réfléchit la lumière, et pour ça ikl faut quand même un peu de pratique.

Pat91

Bonjour,,

Citation de: david01 le Avril 02, 2012, 22:21:31
A quoi sert réellement cette fonction ?

Essentiellement, l'épreuvage écran sert à économiser encre et papier :) . Plus précisément :

1. À déterminer quel est le profil (c-à-d la combinaison papier/imprimante) qui va être capable de reproduire au mieux l'image originale et à détecter les profils qui vont a priori poser problème. Par exemple, c'est grâce à l'épreuvage écran que j'ai pu me rendre compte, avant même d'imprimer et de gâcher encre et papier, que le profil "officiel" fourni par Ilford pour leur papier Gold Fibre Silk et pour l'Epson Stylus Pro 3800 était totalement défectueux. J'ai donc créé mon propre profil pour ce papier avant même d'imprimer la première photo. Et j'ai immédiatement vu via le soft proofing que les choses se passeraient mieux avec ce nouveau profil.

2. À identifier les couleurs de la photo qui sont "hors gamut", c'est-à-dire qui ne sont pas imprimables dans l'espace couleur cible, ce qui dépend de l'espace couleur choisi (sRGB en général puisque les imprimantes personnelles font rarement mieux), du papier, de l'imprimante et des couleurs originales. Si on dispose de plusieurs papiers et des profils correspondants pour son imprimante ou de profils fournis par un service en ligne, le soft proofing permet de voir immédiatement quel sera le meilleur choix : a priori celui qui aura le moins de nuances hors gamut.

Quand le soft proofing détecte une zone de couleur comme étant hors gamut, les conséquences peuvent être bénignes ou catastrophiques. Supposons une zone de couleur pleine de nuances très proches provoquant un beau dégradé très fin à l'écran. Si l'ensemble ou la quasi totalité de ces nuances est hors gamut pour le couple papier/imprimante choisi, cette zone peut se retrouver imprimée comme un aplat monochrome.

Quant au sentiment de voir une image terne et moins contrastée à l'écran quand on simule encre et papier, rien de plus normal. C'est le contraste avec les images affichées habituellement à l'écran qui donne cette impression. Comme cela a été rappelé plus haut, un écran émet de la lumière et un papier la réfléchit. La vision que l'on a d'une photo imprimée dépend donc fondamentalement de son éclairage. Pour simuler cette vision sur un écran, il faut se baser sur des conditions moyennes qui ne correspondront que rarement aux conditions réelles appliquées à l'image à la sortie de l'imprimante. C'est la partie du soft proofing la plus sujette à caution mais ce n'est pas la plus importante. Les 2 points mentionnés ci-dessus sont les 2 points-clé et représentent le véritable intérêt du soft proofing.
Patrick

THG

Citation de: Pat91 le Avril 03, 2012, 15:38:45
Bonjour,,

Essentiellement, l'épreuvage écran sert à économiser encre et papier :) . Plus précisément :

1. À déterminer quel est le profil (c-à-d la combinaison papier/imprimante) qui va être capable de reproduire au mieux l'image originale et à détecter les profils qui vont a priori poser problème. Par exemple, c'est grâce à l'épreuvage écran que j'ai pu me rendre compte, avant même d'imprimer et de gâcher encre et papier, que le profil "officiel" fourni par Ilford pour leur papier Gold Fibre Silk et pour l'Epson Stylus Pro 3800 était totalement défectueux. J'ai donc créé mon propre profil pour ce papier avant même d'imprimer la première photo. Et j'ai immédiatement vu via le soft proofing que les choses se passeraient mieux avec ce nouveau profil.

2. À identifier les couleurs de la photo qui sont "hors gamut", c'est-à-dire qui ne sont pas imprimables dans l'espace couleur cible, ce qui dépend de l'espace couleur choisi (sRGB en général puisque les imprimantes personnelles font rarement mieux), du papier, de l'imprimante et des couleurs originales. Si on dispose de plusieurs papiers et des profils correspondants pour son imprimante ou de profils fournis par un service en ligne, le soft proofing permet de voir immédiatement quel sera le meilleur choix : a priori celui qui aura le moins de nuances hors gamut.

Quand le soft proofing détecte une zone de couleur comme étant hors gamut, les conséquences peuvent être bénignes ou catastrophiques. Supposons une zone de couleur pleine de nuances très proches provoquant un beau dégradé très fin à l'écran. Si l'ensemble ou la quasi totalité de ces nuances est hors gamut pour le couple papier/imprimante choisi, cette zone peut se retrouver imprimée comme un aplat monochrome.

Quant au sentiment de voir une image terne et moins contrastée à l'écran quand on simule encre et papier, rien de plus normal. C'est le contraste avec les images affichées habituellement à l'écran qui donne cette impression. Comme cela a été rappelé plus haut, un écran émet de la lumière et un papier la réfléchit. La vision que l'on a d'une photo imprimée dépend donc fondamentalement de son éclairage. Pour simuler cette vision sur un écran, il faut se baser sur des conditions moyennes qui ne correspondront que rarement aux conditions réelles appliquées à l'image à la sortie de l'imprimante. C'est la partie du soft proofing la plus sujette à caution mais ce n'est pas la plus importante. Les 2 points mentionnés ci-dessus sont les 2 points-clé et représentent le véritable intérêt du soft proofing.


Merci pour ce brillant rappel, clair comme de l'eau de source. C'est vrai qu'à ce sujet, on a tendance à s'emberlificoter dans des explications parfois pointues, en omettant de préciser le rôle exact de l'épreuvage à l'écran.
Cette explication devrait contribuer à démystifier cette fonction, à laquelle, j'en suis persuadé, bien trop de personnes pensent qu'elle règlera leurs problèmes à l'impression d'un simple claquement de doigts.
C'est un processus long, parfois difficile, qui exige de l'attention.

Nikojorj

Citation de: Pat91 le Avril 03, 2012, 15:38:45
2. À identifier les couleurs de la photo qui sont "hors gamut", c'est-à-dire qui ne sont pas imprimables dans l'espace couleur cible, ce qui dépend de l'espace couleur choisi (sRGB en général puisque les imprimantes personnelles font rarement mieux), du papier, de l'imprimante et des couleurs originales.
Deux petites remarques :
- l'identification des zones hors gamut est quand même délicate à interpréter, car d'une part les mécanismes de correspondance des profils peuvent aussi altérer des zones à l'intérieur du gamut, notamment celles près des bords, d'autre part comme tu l'as dit une zone hors gamut peut être très bien ou très mal rendue suivant les cas.
- les imprimantes ont des espaces quand même assez éloignés de sRGB, qui n'y sont pas bien contenus (d'où l'avantage de partir d'un espace plus grand que sRGB) et qui ne le contiennent pas non plus.

En conclusion, je suis bien d'accord sur le fond : plus que de prédire exactement le rendu d'un tirage papier, le softproofing permet surtout d'évaluer la qualité du profil utilisé, et l'effet d'une intention de rendu associée (perceptif, colorimétrique relatif, etc...).

dar

je reviens sur le sujet car j'ai besoin de quelques explications .Je peux me tromper dans  mes remarques , on me corrigera .
Je précise d'abord que j'ai un écran calibré avec sonde et que mon Epson R1900 est également calibrée sur mesure pour mes papiers .
J'ai toujours lu que si toute sa chaine était calibrée , on développe son image dans lightroom et on lance son impression sans se soucier du résultat .
Qu il y est une petite différence au niveau de la colorimétrie entre son écran et l'imprimante , c'est normal vu que les gamut sont différents et que d'un coté c'est rétroéclairé et sur
sa photo il y a reflection de la lumiére .Jusque là pas de problémes .Maintenant quand je fais une épreuvage d'écran avec simulation du papier et de l'encre , effectivement l'image change en
devenant bien moins contrastée et plus terne .Là ou je ne comprend plus , c'est lorsque l'on fait le profil icc du couple imprimante /papier avec son spectro il ne detecte pas cette perte de contraste et donc la légére modification de la colorimétrie ? Ca devrait etre intégrer dans le profil et ainsi etre corrigé à l'impression ?
J'ai eu le cas récemment ou j'ai fait un livre photo chez photoweb et j'ai converti mes images dans leur profil avant de les envoyer .J'ai renvoyé le livre , les images étaient sans contraste et toutes ternes .Je n'ai pas compris pourquoi .Puis en faisant l'épreuvage avec simulation du papier et de l'encre , effectivement ca devenait bien terne tout ca.
Conclusion , aurais je du augmenter le contraste de mes photos avant de les envoyer ? Alors que si on lit ma remarque plus haut , si tout est calibré avec les bon profil , tu traites sans te soucier
de l'impression et tu envoyes ? Ou plutot corriger les images en soft proofing puis enregistrer .

tenmangu81

Pour ce qui me concerne, j'ai fait éditer un livre chez Blurb en utilisant leur logiciel BookSmart, et l'épreuvage d'écran de PS (CS6). En fait, j'ai utilisé la marche à suivre préconisée. Je n'ai pas utilisé LR, car le profil Blurb est en CMJN, et LR ne connaît pas....
Ca marche pas trop mal pour ce qui concerne le rendu des couleurs et le contraste, mais attention, les photos sortent un peu plus sombres que vues à l'écran, malgré un écran étalonné et une luminosité réglée assez bas (80 à 85 cd/m2, ça dépend de mon humeur...). Il vaut donc mieux prévoir de les surexposer un peu (entre 1/2 et 1 IL) avant d'expédier le livre pour l'impression.

Manu_14

Citation de: dar le Juin 26, 2013, 18:04:39
...tu traites sans te soucier
de l'impression et tu envoyes ? Ou plutot corriger les images en soft proofing puis enregistrer .

Personnellement, si l'épreuvage révèle une perte de contraste, je corrige le contraste et parfois la saturation (sur une copie de l'image).

dar

je viens de faire 2 epreuvages d ecran avec simulation du papier et de l'encre pour comparer le rendu entre le profil du livre luxe de chez photoweb et mon epson pour du Hahnemhule baryta .
Effectivement c'est bien plus terne avec le profil photoweb !
Que conclure ? Malgre un écran calibré et les profils des imprimantes il faut quand meme corriger son image en soft proofing avant l'impression ? C'est à dire modifier le contraste
en fonction du papier utilisé .
Je pensais que la conversion au moment de l'impression intégrait cette différence , le profil icc du couple imprimante /papier n'integre donc pas cette modification du rendu du papier ?
Auparavant je ne faisais jamais de l'epreuvage ecran et j ai toujours était satisfait du résultat avec mon Epson . Mais je viens de me rendre compte qu'avec certains papiers
il ne faut pas faire confiance au rendu d'un ecran meme calibré .Donc faire de l'épreuvage et corriger le contraste avant envoye pour impression .

Manu_14

Citation de: dar le Juin 27, 2013, 07:40:13
je viens de faire 2 epreuvages d ecran avec simulation du papier et de l'encre pour comparer le rendu entre le profil du livre luxe de chez photoweb et mon epson pour du Hahnemhule baryta .
Effectivement c'est bien plus terne avec le profil photoweb !
Que conclure ? Malgre un écran calibré et les profils des imprimantes il faut quand meme corriger son image en soft proofing avant l'impression ? C'est à dire modifier le contraste
en fonction du papier utilisé .

L'epreuve ne fait que simuler ce que tu obtiendras à l'impression. Une chaine calibrée ne t'affranchis pas des limites physique du support papier. Si tu imprimes sur du papier mat, les différences avec la visualisation sur un écran peuvent être importantes. Alors oui, tu peux jouer sur le contraste pour corriger une perte inévitable et optimiser ton impression.

dar

Oui mais si on lit les conseils de photoweb ou autres , il est dit que lors de la conversion au moment de l impression on obtenait qqs chose de tres proche.Ce n est donc pas toujours le cas , par contre ca se voit au niveau de l epreuvage.Mon erreur e
tait de penser que le profil icc du papier tenait compte de cette perte de contraste.

asak

Si tu es en rvb et que tu descend en srgb forcement il y aura des pertes .
Le profil photoweb à un srgb plus étroit et un gamma plus élevé; 2.3 il me semble.
6500° faire le softproofing  faire les corrections utiles convertir enregistrer sans le profil dans un dossier à part et envoyer quelques images pour tester.  ;)

Michel Didier

En pratique, et je l'ai encore expérimenté cette AM, les couleurs affectées par le "hors-gamut" du papier sont essentiellement 2 primaires : le jaune et le rouge (H.S. : pour moi, les "vraies" primaires sont celles qu'on ne peut obtenir par mélange, donc le jaune, le rouge et le bleu, le vert et le magenta comportent respectivement une part de jaune et une part de rouge ...).

Il suffit de désaturer, le plus souvent très légèrement, les zones en surbrillance rouge (inutile de toucher à celles en bleu, c'est les "hors-gamut" de l'écran, et ça se chevauche pas mal), LR fait ça très bien. Possibilité de rattraper en partie le coup en remontant la clarté (mollo) et la vibrance (quel vocable à la C.. !), voire le contraste. Mais tout ceci a un effet sur la tonalité générale, alors, p'têt' qu'une ch'tite intervention sur la T°C peut être rendue nécessaire. Tout ceci peut à nouveau avoir des conséquences sur les zones "hors gamut" => itération, pour finir d'affiner.

Mais dans tous les cas, il faut faire des concessions sur le rendu "idéal" obtenu en première intention à l'écran (calibré, évidemment, ± 85 cd/m²).

A la sortie, j'obtiens des tirages très proches de l'épreuvage simulé, sous éclairage à 5000° K (tubes Normlicht).

Cdt
Michel
Le sot sait, le sage cherche.