LB = (10^6/T2) - (10^6/T1). Kelvin, CTS, etc?

Démarré par Negens, Novembre 27, 2013, 13:10:43

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Negens

Bonjour,

Je me perds un peu dans les histoires de Kelvins, de TCS etc. Ce n'est pas facile de s'y retrouver quand on n'y connait rien.

Pour commencer, première question:
Dans le calcul de la formule LB = (10^6/T désirée) - (10^6/T disponible), comment détermine t'on cette température désirée?

VentdeSable

Euh... Hum... Vous avez un but à atteindre ?

Nikojorj


Negens

Oui, comprendre, apprendre.
Savoir travailler avec les conditions de lumières pour savoir choisir quelles gélatines appliquer selon le contexte, les sources lumineuses, artificielles ou naturelles; savoir compenser la balance des blancs selon les cas.
Puis à un stade plus avancé, gérer les effets créatifs avec des gélatines.
De là, je pourrais savoir quels choix je ferais et pourquoi je les ai fait.

Par exemple, dans ma question précédente. Je comprends que si j'ai une lumière venant d'une fenêtre et une lumière tungstène à l'opposé, il y a tout intérêt à ce que homogénéise ma lumière soit la lumière tungstène (Au quel cas, la lumière tungstène devient ma Température désirée), soit lumière naturelle (Inverse du cas précédent).
Mais dans un cas plus délicat (vu sur un site), j'ai des personnes de nuit, autour d'un feu de camp. Comment je détermine ma T désirée? Et , heu, je crois que je viens de trouver ma réponse tout seul. :-[
Si j'utilise un flash, faut-il que je mette une gélatine sur mon flash de manière à ce que le flash émette une lumière homogène à celle du feu de camp? Ai-je juste?

Bon, ça fonctionne avec du numérique ou il est facile de corriger la BdB soit sur l'apn, soit en PT, mais imaginons que je sois en argentique dans ce dernier cas. Comment je gère ma température de couleur?

Negens


jaric

#5
Citation de: Negens le Novembre 27, 2013, 16:00:46

Mais dans un cas plus délicat (vu sur un site), j'ai des personnes de nuit, autour d'un feu de camp. Comment je détermine ma T désirée? Et , heu, je crois que je viens de trouver ma réponse tout seul. :-[
Si j'utilise un flash, faut-il que je mette une gélatine sur mon flash de manière à ce que le flash émette une lumière homogène à celle du feu de camp? Ai-je juste?

Bon, ça fonctionne avec du numérique ou il est facile de corriger la BdB soit sur l'apn, soit en PT, mais imaginons que je sois en argentique dans ce dernier cas. Comment je gère ma température de couleur?

En numérique, si tu n'as qu'une source (Tc unique donc), pas de problème. Faire du RAW permet de conserver toute la flexibilité voulue.

En argentique, tu as deux types de films (diapo), équilibrés respectivement pour 3200K et 5600K, il te faudra donc trouver le(s) filtre(s) de conversion qui va (vont) bien, sachant que les combinaisons de plusieurs filtres pour compenser des Tc très basses (par ex. un feu de camp ou bougie) ou très hautes (arc électrique...) sont déconseillées.
L

Tu trouveras ici un article de référence : http://www.galerie-photo.com/correction-temperature-couleur-argentique.html

Avec deux ou plusieurs source de températures différentes, le problème se complique; il est insoluble en argentique et demande des corrections localisées de BdB en PT numérique.
Si tu maîtrise ta deuxième source (flash), tu peux bien sûr mettre le filtre idoine devant le tube éclair s'il existe. mais ce ne sera pas le cas pour ton exemple de feu de camp!

Et bien sûr, les éclairages à spectre de raies (spectre non continu) sont quasiment impossible à équilibrer correctement!

jaric

J'ajouterais que les films négatifs ne sont vendus qu'en Tc lumière du jour et c'est au tirage que l'on ajuste la balance des blancs..

VentdeSable

Citation de: Negens le Novembre 27, 2013, 16:00:46
Oui, comprendre, apprendre.
Savoir travailler avec les conditions de lumières pour savoir choisir quelles gélatines appliquer selon le contexte, les sources lumineuses, artificielles ou naturelles; savoir compenser la balance des blancs selon les cas.
Puis à un stade plus avancé, gérer les effets créatifs avec des gélatines.
De là, je pourrais savoir quels choix je ferais et pourquoi je les ai fait.

Par exemple, dans ma question précédente. Je comprends que si j'ai une lumière venant d'une fenêtre et une lumière tungstène à l'opposé, il y a tout intérêt à ce que homogénéise ma lumière soit la lumière tungstène (Au quel cas, la lumière tungstène devient ma Température désirée), soit lumière naturelle (Inverse du cas précédent).
Mais dans un cas plus délicat (vu sur un site), j'ai des personnes de nuit, autour d'un feu de camp. Comment je détermine ma T désirée? Et , heu, je crois que je viens de trouver ma réponse tout seul. :-[
Si j'utilise un flash, faut-il que je mette une gélatine sur mon flash de manière à ce que le flash émette une lumière homogène à celle du feu de camp? Ai-je juste?

Bon, ça fonctionne avec du numérique ou il est facile de corriger la BdB soit sur l'apn, soit en PT, mais imaginons que je sois en argentique dans ce dernier cas. Comment je gère ma température de couleur?

Voilà qui éclaire un peu plus la situation.

En préambule, Nikojorj aurait en bon fan de J Schewe répondre aurait-dû  : 11 au lieu de 42.

Reprenons votre exemple de scène intérieure éclairée par une fenêtre et une lampe tungstène.

Votre objectif est d'uniformiser les deux sources lumineuses pour obtenir des couleurs "vraies". Exact ?

Alors pouvez-vous nous décrire comment la lumière extérieure prend la T°C de la lampe tungstène ?
Alors pouvez-vous nous dire si la T°C de la fenêtre est la même tout au long de la journée ? Pouvez-vous nous dire si la T°C de la lampe est telle que décrite sur l'emballage et qu'au premier jour ? Savez-vous si la lampe est neuve ?

Autrement dit, pour aller de A vers B, pouvez-vous le faire sans savoir où se trouve votre point de départ ?

Et nous n'en sommes encore qu'au début.

Pouvez-vous nous dire qu'elle est l'interaction des deux sources d'éclairage ? La lumière de la fenêtre s'arrête-t-elle à... la fenêtre ? Si non, modifie-t-elle la T°C de la lampe tungstène ?

Et comme votre but ultime est l'utilisation de support argentique ; quid si la T°C de la fenêtre et celle de la lampe sont non seulement différentes entre elles, mais aussi différentes du parfait équilibre de 5500° K pour lesquels votre film est équilibré ?

Nous n'en sommes plus alors à devoir aller de A vers B mais à aller de A vers C et de B vers C en même temps.

Comment pouvez-vous y arriver ?

Si vous trouvez les réponses à toutes ces questions ; alors de votre jolie formule vous vous moquerez.

Jérôme

Negens

Cela faisait un moment que je ne m'étais pas autant trituré le cerveau.

Citation de: VentdeSable le Novembre 27, 2013, 19:18:37
Voilà qui éclaire un peu plus la situation.

En préambule, Nikojorj aurait en bon fan de J Schewe répondre aurait-dû  : 11 au lieu de 42.

Reprenons votre exemple de scène intérieure éclairée par une fenêtre et une lampe tungstène.

Votre objectif est d'uniformiser les deux sources lumineuses pour obtenir des couleurs "vraies". Exact ?
Exact.

Alors pouvez-vous nous décrire comment la lumière extérieure prend la T°C de la lampe tungstène ?
Non, tout dépendra de nombreux paramètres (orientation géographique de la pièce, heure de la prise de vue, saison, conditions météorologiques, puissance de la lampe...) et nous amène directement à la série de questions suivantes.

Alors pouvez-vous nous dire si la T°C de la fenêtre est la même tout au long de la journée
Elle ne le sera clairement pas. La lumière solaire est variante tout au long de la journée, et des saisons.

Pouvez-vous nous dire si la T°C de la lampe est telle que décrite sur l'emballage et qu'au premier jour ? Savez-vous si la lampe est neuve ?
Non, les fabricants ne mesurent pas la T°C de chacune des lampes qu'ils produisent, elle peut donc présenter un delta avec la valeur indiquée. Il se peut qu'elle ne soit pas neuve et je ne peux donc pas me fier à la température indiquée sur la boite. Et je ne peux effectivement pas savoir si elle est neuve. Ce qui est sûr, c'est que sur la durée de la prise de vue, cette source lumineuse déviera beaucoup moins que la lumière extérieure.

Autrement dit, pour aller de A vers B, pouvez-vous le faire sans savoir où se trouve votre point de départ ?
Non (sauf en mathématiques, dans certains cas).

Et nous n'en sommes encore qu'au début.

Pouvez-vous nous dire qu'elle est l'interaction des deux sources d'éclairage ? La lumière de la fenêtre s'arrête-t-elle à... la fenêtre ? Si non, modifie-t-elle la T°C de la lampe tungstène ?
Là encore, cela peut varier en raison des paramètres précédents. Horaire, saison, inclinaison, météo...

Et comme votre but ultime est l'utilisation de support argentique ; quid si la T°C de la fenêtre et celle de la lampe sont non seulement différentes entre elles, mais aussi différentes du parfait équilibre de 5500° K pour lesquels votre film est équilibré ?
Là, ça se complique, effectivement. La photo mérite t-elle d'être prise dans ces conditions? En même temps, lorsque je shoote en argentique, je ne me pose pas la question de l'équilibre de T°C, et le résultat est assez conforme à ce que je vois, dans le cadre de l'éclairage solaire. C'est la lampe qui poserait problème et qui peut éventuellement générer une teinte non désirée.

Nous n'en sommes plus alors à devoir aller de A vers B mais à aller de A vers C et de B vers C en même temps.

Comment pouvez-vous y arriver ?

Plusieurs possibilités:
- La plus facile, je décide que la lumière est trop diverse pour permettre un shoot cohérent, et je m'abstiens de shooter
- La plus tordue, grosse gélatine sur la fenêtre pour matcher la T°C de la lampe, mais je ne suis plus en phase avec mon film. Cela devra être traité numériquement sur le scan. Et je n'ai toujours aucune certitude quand aux variations de la lumière venant de la fenêtre.
- L'autre un peu tordue, gélatine sur la lampe pour donner une lumière non tungstène, mais elle ne matchera peut-être pas à 100% avec la lumière solaire.
- Une radicale: supprimer la source lumineuse qui me gêne. J'éteins la lampe.
- La plus "aboutie", je ferme les volets, j'éteins la lampe et j'utilise mon propre éclairage (flashes). Je fais MA lumière.
- La solution du fainéant, je mets mon dos comportant un film N&B, et je n'ai plus à me soucier de l'équilibre de mes T°C. Exit la jolie formule, et je ne m'occupe plus que de l'exposition.
- Autres, sans doute.
Dans tous les cas, tout est assez imprévisible et il n'y a donc pas une solution unique, car il n'y a pas une situation unique.


Si vous trouvez les réponses à toutes ces questions ; alors de votre jolie formule vous vous moquerez.

Jérôme

VentdeSable

Donc, on sait que la lumière évolue au fil de la journée et en fonction de l'état d'usure de la lampe. Il est midi, le soleil ne changera pas de T°C avant trois bonne heures, et la lampe est dans sa mid-life, bien stable. La situation est en quelque sorte figée pour les heures qui viennent.

Comment connaissez-vous la T°C de la lumière extérieure ? Comment connaissez-vous la T°C de la lampe ? Comment l'une influe sur l'autre ? Juste sous la fenêtre ? Au quart de la distance entre les deux ? A mi-chemin entre la lampe et la fenêtre ? Au trois quart de la distance ? Juste sous la lampe ?

Et, pour éviter les digressions, vous voulez faire cette image et votre seule limite est votre imagination.

La formule dans ce cas présent vous est-elle utile ? Si non pourquoi ? Et si malgré tout oui ; comment ?

J

FredEspagne

Il y avait dans le temps des appareils qui permettaient d'éviter de faire tous ces calculs, les thermocolorimètres notamment le Minolta mais son prix doit être stratosphérique vu que c'est le meilleur du monde et qu'il n'est plus fabriqué.
35 ans de film et labo argentique , 21 de numérique

Negens

Il y en a toujours. Les prix sont élevés. un peu plus de 1000€ chez Sekonic, par exemple.

VentdeSable

Vous approchez mais ne répondez toujours pas...

Negens

Donc, à supposer qu'il soit 12h00, la lumière extérieure est à ~5500°K.
Mais comme le soleil est à son Zénith, et que je suis en intérieur, je n'aurais pas vraiment cette T°C. Une lumière en ombre moyenne d'été est dans les environs [6500°K-9000°K]. Ca fait un écart important quand même :o
Elle sera dans les dominantes blanc à bleu.

Côté lampe Tungstène, c'est plus facile à déterminer selon la puissance en Watts. On va dire dans la tranche [2600°K-3000°K]
Dans ces conditions,  par expérience, la lumière venant de la fenêtre est quand même dominante et prend le pas sur la lumière tungstène.
Donc, il y a de fortes chances pour que la lumière externe soit dominante jusqu'aux 3/4 de la distance. L'influence de la lampe tungstène va commencer à se faire ressentir au delà des 3/4 en direction de la lampe.

Dans tous les cas, là où je risque vraiment de rencontrer un problème, c'est si je fais un plan large qui inclut les sources de lumière.
Si je fais un plan serré, je serais beaucoup moins gêné.

Je ne suis pas non plus obligé de calculer, je peux très bien regarder un tableau de correspondances.
Ou, encore plus simple, je sais que j'ai une lumière tungstène jaune que veux faire dériver vers du blanc/bleu. Donc, j'applique du CT Blue, sans vraiment calculer avec la formule.

Par contre, je ne sais pas comment choisir le taux de transmission. (Full, 1/2, 1/4, etc...)

Si j'utilise la formule ,en pondérant approximativement ma source tungstène.
(10^6/5500) - (10^6/2800) = -176 mired
Chez Rosco, le filtre qui correspondrait le mieux serait le Full CTB, qui fait dévier du 3200 vers du 5700

Et je n'ai même pas besoin d'utiliser cette formule en fait! en regardant les caractéristiques des CTB chez Rosco, et les T°C d'une lampe tungstène, cela correspond dans tous les cas à du full CTB.
Du Double CTB me créerait une lumière beaucoup trop bleutée.

VentdeSable

Vous êtes sur le chemin de l'éveil !!!

Vous n'avez pas besoin de cette magique formule.

Ce dont vous avez besoin c'est de comprendre le principe.

Chaque lumière à sa température de couleur. les émulsions sont sensibilisées en fonction d'une température de couleur. Il convient alors de filtrer pour y parvenir.

Reste que si vous voulez utiliser cette formule, vous vous devez d'avoir un outil précis de mesure pour lui donner des valeurs fiables. Donc, un thermocolorimètre. Qui vous donnera une information précise.
Mesure de la lumière à la fenêtre pour contrôle. Mesure de la lampe pour connaître la correction à apporter. Fenêtre & lampe ont alors la même T°C (vous avez filtré la lampe) et si vous êtes en numérique le travail est fini (il n'y aura au pire qu'une correction légère à apporter à la BdB). Si vous êtes en argentique, vous pouvez encore filtrer l'optique pour amener fenêtre et lampe à la T°C optimale en fonction du film. Mais là... on joue sur du détail qui peut être dans la latitude du film.

En résumé, sans outils de mesure et de correction la formule reste ce qu'elle est. Une formule sans plus. Ce n'est en aucun cas un moyen.

Bonne soirée.

J


Negens

Merci beaucoup pour ces questions qui m'ont amené à mieux réfléchir au sujet. :)
C'était bien plus efficace que des "solutions" données de but en blanc.

NotDeadYet

Citation de: Negens le Novembre 28, 2013, 19:02:27
Merci beaucoup pour ces questions qui m'ont amené à mieux réfléchir au sujet. :)
C'était bien plus efficace que des "solutions" données de but en blanc.

Bonjour,
A titre d'info, je vends un Thermocolorimètre II Minolta (état neuf. Mode d'emploi et formation si vous êtes ds le coin), pour passer au Sekonic ProDigi C500.
Visible sur Paris et RP.
300 €

Je vends également un Flasmètre IV Minolta+Viseur 5° (état neuf. Mode d'emploi) 200 €, cause double emploi Sekonic L-758DR.
Cordialement...
Contactez moi par mail SVP...
ça le fait, ou, ça le fait pas

muadib

En argentique, on cherchait à homogènéiser les sources lumineuses. Le cinéma utilisait abondamment des cellos collés sur les fenêtres pour que dans les scènes d'intérieur, toutes les sources lumineuses aient la même température de couleur. Pour des photos à réaliser dans une concession auto où se mélangeait néon et lumière du jour, je me souviens avoir changer une vingtaine de tubes pour les passer en lumière du jour.

FredEspagne

Citation de: muadib le Janvier 05, 2014, 06:51:51
En argentique, on cherchait à homogènéiser les sources lumineuses. Le cinéma utilisait abondamment des cellos collés sur les fenêtres pour que dans les scènes d'intérieur, toutes les sources lumineuses aient la même température de couleur. Pour des photos à réaliser dans une concession auto où se mélangeait néon et lumière du jour, je me souviens avoir changer une vingtaine de tubes pour les passer en lumière du jour.


En ciné, il y a également la technique de prise de vue de nuit avec boite à lumière sur la fenêtre.
35 ans de film et labo argentique , 21 de numérique