Une journée de dimanche avec les amis de la rue...

Démarré par hyago, Janvier 27, 2014, 16:45:18

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hyago

Bonjour les amis,

hier dimanche j'ai décidé de consacrer ma journée a "los amigos de la calle" = "les amis de la rue" qui est une ONG de Valencia (Espagne). Elle ne reçoit rien en concept de subvention, et quitte a ni rien avoir, elle n'a même pas un siège social. On attend voir s'il est possible de louer un quelconque local. Cette ONG s'occupe de donner non seulement à manger aux SDF tous les dimanches, en plus elle fournit des fringues, godasses, sacs de couchage, couvertures, etc... Nos rues sont de plus en plus occupées par des gens sans foyer... En grande partie, ce sont des chômeurs qui depassent les 40 balais, donc longue durée, et qui de plus en plus remplissent les rues de Valencia. Les amis de la rue sont nés fin 2007 quand la crise a commencé a montrer ses griffes, et maintenant ils sont une centaine...

Au tout début les amis de la rue étaient une dizaine de personnes qui passaient leur week-end à aider les autres, maintenant vu que le chiffre de volontaires a grandi, ils sont 5 équipes. Donc il y a des roulements: Tous les dimanches, une équipe fait le boulot de tous, puis elle se repose pendant 4 semaines avant que ce soit son tour à nouveau. Je me demandais pourquoi pas tous les jours... quand j'ai vu et vécu le boulot de hier: j'ai compris et vous allez aussi comprendre... Par contre l'équipe qui fait la "récolte" de vêtements, langes, et autres (puis évidemment leur distribution), eux, ils sont là tous les dimanches...

10h du matin j'arrive le premier chez José-Luís: Il doit cuisiner, et chez lui c'est plus simple, car il dispose d'une terrasse en plein air... c'est grand et commode pour les volontaires... Ils ont déjà fait les courses samedi: ce qu'ils n'ont pas pu dénicher gratos à "la banque d'aliments", a été acheté par eux mêmes en mettant les sous de leur poche (20€ de moyenne par volontaire).

Voici l'endroit...

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José Luis, commence à bosser, le reste va arriver avant 11h du mat... il ouvre des boites de taille industrielle: Ici un grosse boite de tomate en conserve...

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La grosse marmite avec 10Kg de poulet surgelé commence à bouillir sous le feu de bois... à coté les conserves de pois-chiches mi-cuits seront ajoutés vers la fin...

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10 Kg de pommes de terre à éplucher: il faut les couper en dés très fins pour les placer dans la soupe populaire qui aujourd'hui est pour 300 personnes...

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Un boulot de dingues...

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Fenouil, chou-fleur, carottes etc... en quantités industrielles...  En même temps, deux amis sont à préparer des sandwish végétaux: Salade oeuf dur, et mayonnaise...

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José Luis commence à faire ses calculs: 300 sandwishs, 300 rations de soupe a mettre dans différentes bagnoles, pour les différentes routes à couvrir...

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Les 200 baguettes de pain à 40cts arrivent, un boulanger du coin fait un prix spécial, et fait cadeau de croissants, et autres produits pour le petit déj qui datent de hier... ça fera plaisir aux "clients"...

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On coupe le pain pour le remplir...

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Pendant que les gens en sont à préparer le pain José Luis remplit les Marmites/thermos avec la soupe... 300 rations ça en fait...

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Eduardo mélange la tomate au poulet, avec un peu de condiments, sel, herbes, et huile... ils adorent ça...

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C'est déjà 14h et on est loin d'avoir fini le boulot... On prend une quille de blanc pour faire passer la faim et on trinque...

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Eduardo prépare la mayonnaise et la mélange avec les ingrédients... il faut bien de la bouffe pour les végétariens... Jamais rien avec du cochon.

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Les cageots de fruits à distribuer dans les bagnoles. On donnera aux gens un grand verre de soupe chaude, deux sandwishs, et un fruit, et un grand verre de café au lait (décaféiné).

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Moment de répit pour compter ce qui est prêt, et calculer ce qui manque...

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Pendant que l'équipe termine tous les préparatifs, le maître de céans, nos fait la paella, c'est déjà 15:30h... on a faim...

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Les marmites sont prêtes...

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On prépare des petits sacs de croissants et autres pâtisseries pour les gosses...

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Finalement la Paella est prête, elle est très bonne. En fin le boulot et fini, et on va bouffer nous: c'est 16:50h On finira vers 17:30h, et on doit encore charger les bagnoles pour être sur place vers 19:30h pour pouvoir finir vers 1h du matin...


je n'aurais jamais pensé que préparer de la bouffer pour 300 personnes soit aussi dur... on y a mis un tas d'heures pour tout bien faire... La soupe est très bonne...

La suite sur le post suivant...  ::)
Un médiocre amateur.

hyago

#1
La suite...

J'arrive vers 19:30h au lieu de rencontre pour commencer les routes... c'est plein de monde qui attend son unique repas chaud de la semaine... je n'ose pas faire de photos...je cause avec les gens, je les écoute, etc... puis les bagnoles avec la bouffe commencent à arriver... la distribution de la soupe chaude démarre dans "la ruelle de la faim" ainsi baptisée par les médias de Valencia...


Je prends de images de loin, je ne veux saisir le visage de personne: seulement montrer la misère qui règne dans la ville...

Une vielle dame (qu'on voit sur la droite de la suivante PdV de dos) me raconte sa vie... elle a craqué toutes les économies de sa vie (50.000€) pour aider ses deux fils au chômage... il ne lui restait rien, elle bouffait dans les poubelles, et elle vient tous les dimanches pour avoir ses deux "bocadillos" (sandwish) sa soupe chaude, et son café au lait... ce soir en plus elle aura des croissants... Elle est contente car le gouvernement lui a confirmé une pension de 425€ par mois... Elle a cotisé toute sa vie, et c'est ce qui lui reste... Elle pense qu'elle va pouvoir aider à nouveau ses deux fils, mais elle ne veut pas être reconnaissable sur une photo au cas ou ses fils auraient honte d'elle... Je lui dis de ne pas avoir honte, et de prendre double ration pour demain... c'est démolissant de voir et entendre ça...

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La majorité des gens ne veulent pas être pris en photo, moi je ne dis rien à personne, je respecte leur droit à l'intimité... ce sont soit des ouvriers qui ont des salaires de 700€ et des gosses à nourrir, soit des immigrants sans boulot, soit des retraités avec des pensions de misère... Par contre un immigrant d'un pays de l'Est me demande de le prendre en photo... et j'obtempère...

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Eduardo est là a remplir les verres de soupe chaude...

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Une autre voiture livre les sandwish (2 différents par personne)... ils sont tous emballés sous papier et peuvent être gardés un jour ou deux...

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Je rentre dans la ruelle pour avoir une autre vision: A gauche le jardin des plantes, au fond l'église du quartier, à droite de la PdV le siège officiel du PP (parti au pouvoir) qui a déjà porté plainte car ces "mendiants" en proximité de leur siège dérangent et donnent une mauvaise image de la ville... sans commentaires...  ??? ::)

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Nous partons faire la route... un jardin public: suivant arrêt face à la FNAC (oui on a ça aussi)... Une jeune en ceinte de 8 mois elle est toute contente d'avoir un gosse, elle vient chercher sa pitance, et elle a de l'espoir en l'avenir... Elle veut une photo souvenir... je lui fais bien sur...


Son père est là et il est ravi car il va devenir grand-père... Il me raconte ça pendant qu'il mange sa soupe chaude...

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Ironies de la pub de KFC à côté de la distrib de bouffe... on donne des sans de croissants pour demain matin...

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Un jeune finlandais et sa copine de 22 ans sont là à vivre dans la rue... Ils sont contents, on a des fringues pour eux...

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Les copains d'abord !! les finlandais sont amis d'un jeune immigrant de l'est... ils partagent la soupe entre eux...

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Etonnant de trouver un anglais, mais il est là. Il a du bol, on vient de lui porter des godasses neuves car il en a bien besoin... il n'a que ces sabots en plastoc trouvés dans une poubelle...

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Ils arrivent de tous les côtés, mais on a de la soupe excellente, tout le monde en veut, et en reprend...

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L'anglais me dit qu'il veut une image de son poing... je la lui fais...

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Une de nos volontaires est amie d'enfance de Tony, ils ont été copains dans leur jeunesse et elle s'en occupe particulièrement. Tony roule sa bosse dans les rues depuis 5 ans... Ils me demandent de leur faire une photo ensemble... je suis là pour ça ;)

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On mange la soupe...

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Ce ingénieur émigrant de l'Est a perdu son boulot et vit dans la rue... il est très ému car une jeune volontaire qui l'aime bien demande à avoir une photo avec lui, ça lui fait tellement plaisir qu'il a les larmes aux yeux... ces volontaires qu'il voit toutes les semaines sont ses uniques amis dans un pays hostile et sans travail...

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Une autre volontaire veut aussi sa photo avec un de ses protégés...

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On débarque dans une obscure ruelle (heureusement que j'ai pris le flash)... il y a plein de marocains, qui dévorent la soupe, mais pas de photo... je ne prends que le mur où on peut lire: L'humain a perdu SA DIGNITÉ quand il a PERMIS la ruine de ses frères., certes je partage aussi cet avis...

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Sur le dernier coin on trouve Luis, portugais...


il vécu 12 ans en Haute-Savoie, il a vécu en Allemagne et aussi en Espagne... il ne trouve pas de boulot.. Il va chercher de la ferraille qu'il revend... le cuivre se paye à 4€ le kilo, donc s'il a de la chance il peut se faire entre 3€ et 5€ par jour... il va chercher sa ferraille un peu partout, il mange froid, mais il vient tous les dimanches pour avoir sa dose de chaleur autant en soupe qu'en humanité. On parle en français: Il se débrouille pas mal du tout...

A côté de lui un campement de jeunes venus de Mali mais ils sont très réservés, ils parlent français avec moi, ils sont sympas, ils prennent la soupe et tout ce qu'on leur donne, mais pas de photos... donc vers 1:30h du matin, on rentre, et on se donne rendez vous pour le week-end suivant...

Je vais faire un des autres 5 routes de distribution d'aliments... La ville es pleine de SDF... un problème curieux de saturation s'y ajoute: Il y a une espèce de "tourisme" SDF car le climat est si bon chez nous (20º hier soir vers 1h du matin, 26º ce matin de janvier vers midi), ce qui fait qu'une grande partie de chômeurs sans foyer et résidents habituels des villes du nord de l'Espagne descendent vers Valencia, car il ne pleut pas, et il y fait bien moins froid... Curieuse constatation...

Voilà le résultat sur le vif d'une économie qui parait-il va bien mieux... certes les riches sont plus riches... mais les pauvres ne semblent pas compter pour le FMI qui demande encore plus de sacrifices... je ne sais plus où vont-ils dénicher les sous qui manquent... On parle d'augmenter la TVA de 21% à 23%... en fin... elle est pas trop belle la vie... heureusement qu'il y a des gens dévoués qui essayent d'aider les plus démunis...certes l'Etat ne fait rien sauf empirer la vie des plus pauvres... comme d'habitude..  :'(

Pendant que les membres de la caste dominante qui règne et légifère contre le peuple s'empiffrent et suivent les ordres des puissants, nous on bosse et on a dépensé 15€ chacun pour donner à manger à 300 personnes...  :'( Le vrai miracle espagnol est que les gens ne soient pas encore dans la rue... mais si ça continue comme ça, le risque est grand...  ::)
Un médiocre amateur.

mslicht

Bonsoir Hyago,

Pas grand chose à dire devant tellement de souffrance...Juste apprécier ton humanisme et te féliciter

amclt

mslicht

kochka

ça fait mal au cœur, de voir où conduit le pillage organisé par ceux qui se sont succédés au pouvoir.
Technophile Père Siffleur

DiMe13

Bon travail Hyago !

Mais assez intimidant à commenter. La misère, l'humanité, l'espoir...
Tes photos me font penser à la chanson l'Espoir de Léo Ferré :

"Dans le ventre des Espagnoles
Il y a des armes, toutes prêtes, toutes prêtes
Et qui attendent, et qui attendent, qui attendent

Des oiseaux finlandais vêtus de habanera
Des Vikings aux couteaux tranchant la manzanilla
Des flamenches de Suède, brunes comme la cendre
Des guitares désencordées et qui se pendent
Des amants exilés dans les cloches qui sonnent
La Mort qui se promène au bras de Barcelone
Des taureaux traversés qui traversent l´Histoire
Des soleils fatigués qui les regardent boire
Un Orient de misère à la jota engloutie
Les parfums de l´Islam crevant d´Andalousie
Des pavés de flamenco aux gestes anarchiques
Les rythmes du jazz-band pour les paralytiques
Les tam-tams de l´Afrique à portée de guitare
De l´eau fraîche et de l´ombre à jurer pour y croire
Une rue de Madrid avec des fleurs fanées
Un fusil de trente-six qui revient s´y traîner

Dans le ventre des Espagnoles
Il y a des armes toutes prêtes toutes prêtes
Et qui attendent, et qui attendent, qui attendent

Un accord de guitare au moment où l´on passe
Un passeur langoureux avant le coup de grâce
La bouteille à la mer dans un drugstore indien
Un habit de lumière dans l´ombre du chagrin
La fureur pensionnée qui se croit dans la rue
Des chansons caraïbes qu´on a perdues de vue
Des cigales fuyant le bruit des castagnettes
Toutes les Amériques au fond d´une cassette
Exécutées à l´aube avec la stéréo
Le silence permis au-delà de Franco
Des ailes de moulin plantées sur les maisons
Don Quichotte qui passe à la télévision
Une chaîne en couleur pour avaler tout ça
Le sang avec la veine d´avoir la corrida
Et cent mille danseurs sur la place publique
Pour que Christophe Colomb découvre la Musique

Dans le ventre d´une Espagnole
Il y a l´espoir qui se gonfle et qui gonfle
Et qui attend... Et qui attend...
Manuel de Falla"

L'espoir, à bientôt, Didier

Pierred2x

Belle initiative et belles phots.
Encore une fois bravo Hyago.
Par contre même réflexion que Kochka   :( :( :(

gedeon44

Merci pour le partage, encore une fois. De tout cœur avec vous, et chapeau à tous les volontaires... Que dire de plus ?...  :-\
30 caractères, c'est petit...

Chrisal

Un reportage de (grande) qualité qu'on aimerait voir dans certains (grands ?) magazines nationaux en lieu et place de la vie de ceux qui nous gouvernent... Cordialement.

langagil

Très beau reportage, même si dans ce contexte "beau" ne devrait pas être d'application. Un peu d'humanité dans une société qui tend à perdre le peu qui lui restait.
L'Espagne, au bord du gouffre, a l'air déterminée à faire le grand pas en avant qui va la ramener des années en arrière, ces années les plus sombres  :'(
http://goo.gl/LmwWUP encore un petit pas en avant vers la Dictature des Tout Puissant.
Ceci étant, dans ma ville: Liège les SDF dorment à même la rue été comme hivers: drôle de société qui laisse mourir des sans abris en les considérant tels des parasites sociaux  :'(
LabelImage

MacMeul


carpat

Encore un beau reportage et un beau sujet, humain, de bons textes de commentaires. C'est toujours avec plaisir (et tristesse du fait du sujet) que je parcours tes fils, Hyago.
J'y trouve un sujet d'information réelle, qui surpasse de loin ceux de nos JT nationaux...

Je me permets cependant de trouver que la qualité technique de tes images, ou le PT est plus laissé de côté que dans tes précédents sujets, notamment les images de nuit.
Sans tomber dans "l'esthétisation de la misère" reproché à d'aucun ;)

Screeny

C'est un reportage (photos et commentaires) qui fait chaud au coeur mais qui est aussi poignant, voire même : désespérant, dans la mesure où ce qui devrait être l'exception commence de plus en plus à s'étendre et à se banaliser en Europe.

Alors merci pour ce beau partage, merci pour cette générosité gratuite, merci pour ce témoignage, merci aussi pour ton empathie avec les sujets humains puisque tu les photographies sans voyeurisme et toujours avec leur accord en respectant leur dignité.  ;)

noeme

Heureusement que l'entraide et l'humanité survivent encore dans ce monde difficile et souvent sans merci. Merci pour ce "reportage" poignant.

hyago

Merci de passer sur ce fil, les amis  ;)

C'est dur, mais c'est la triste réalité... dure et difficile à assumer... Perso, quand je fais ça, je rentre malade à la maison...

En référence à ce que dit l'ami Carpat, je suis d'accord: j'avoue que je suis enclin au photos naturelles dans les rues, même si je dois monter vers les 12.800 ISO je préfère saisir les gens au dépourvu pour gagner en naturalité sans pose... mais là, je me suis vu coincé par le fait que je devais à tout prix (c'est ce que nous voulions tous) demander l'autorisation pour faire des photos.

si j'avais pu saisir les gars du Mali ou les marocains... dans leur quotidien naturel, le reportage aurait gagné, mais j'ai évidemment priorisé leur droit indiscutable à l'intimité..

En quelque sorte, quand on parle aux gens, et qu'on leur demande si on peut les prendre en photo, c'est la galère... du moins pour moi... je ne sais pas diriger les sujets, je n'ai jamais fait ça... je prends toujours les gens dans les manifs et autres, tels qu'ils sont ou du moins: tels que moi je les vois... mais là ce n'était pas possible pour d'évidentes raisons de respect. J'ai pris mon flash (je ne m'en sers quasiment jamais de ce foutu SB900), donc je reconnais que le traitement est nul, c'est tel qu'il sort du boîtier... bien que j'ai fait du flash déporté... Un bénévole tenait mon flash a la main en suivant mes indications, et moi je déclenchais en le faisant sauter avec l'intégré de mon D700... Je sais, c'est pas ça... mais j'admets ma maladresse due a la méconnaissance dans ce domaine technique dont je n'ai aucune expérience.  :-[

Ceci dit, ce qui m'indigne le plus ce sont sont les paroles de Mme. La Garde et autres, qui nous disent d'en haut de leur pouvoir absolu: C'est très bien comme ça, le pays va mieux, "vous êtes sur le doit chemin", il faut continuer les réformes... etc... Je me demande ce qu'il y a de bon dans ces réformes qui condamnent des millions de personnes à la misère absolue... Je me demande comment ces gens là peuvent dormir en imposant ces règles qui tuent lentement un énorme segment de la population et condamnent à l'exclusion sociale des centaines de milliers de retraités, immigrants, salariés, et autres...

Comme toujours, la police est venue discrètement voir si tout allait bien... c'est leur boulot, mais quand le chef de patrouille nous a dit: Vous savez, vous perdez votre temps, ces gens là ne sont pas récupérables, il faut les laisser, c'est comme ça... Je lui ai dit: Vous ne savez peut-être pas que demain, on risque vous et moi de faire partir de cette queue qui attendent sa soupe, personne n'est à l'abri de ces situations: le monde évolue si vite que ses actuelles politiques nous poussent dans la plus absolue des inconnues... vous avez un boulot aujourd'hui qui était jadis très sur, mais maintenant vous pouvez être viré demain sans la moindre explication ni dédommagement, et vous serez ici à faire la queue pour avoir un verre de soupe. Donc, ne compliquez pas trop les choses aux plus dépourvus, mettez vous à leur place, car vous pouvez finir comme eux... il a accepté que c'est vrai, et il est parti avec cette réflexion sans emmerder personne...
Un médiocre amateur.

mata49

reportage très touchant,très "humain".
merci l'ami. ;)

jeanbart

Une fois de plus un beau reportage, merci de nous l'avoir montré.
La Touraine: what else ?

Lacanau

Merci de ce reportage qui nous plonge dans une  réalité que beaucoup n'osent pas regardér en face et qui comme tu l'expliquais au policier, est devant notre porte, et qui si cette entraide ne ce met pas en place, notre avenir va devenir un enfer, et la France n'est pas épargnée. Etant de Bordeaux je vois l'évolution de la misère qui augmente régulièrement. Merci à toi, j'admire ton courage.

carpat

Un petit up
En même temps que pour signaler en ce moment un reportage sur les chantiers immobiliers à l'abandon de Valencia, sur "Envoyé Spécial - la suite" France 2.
Ça devrait te "plaire", Hyago.