commentaire de Pierre Grave dans R.P.

Démarré par yoda, Mars 17, 2014, 10:30:09

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yoda

Citation de: Dominique le Mars 24, 2014, 02:41:03
Il n'y a pas de dualité.

Si on me shoote dans la rue, je ne suis pas content parce que je n'ai pas donné mon accord,

Si je me photographie pour FB, c'est moi qui décide.
nombreux sont ceux qui décide de se photographier pour FB dans des situations souvent ridicules, et qui le regrette amèrement par la suite! (lorsqu'un éventuel employeur à pour idée d'aller voir le candidat sur FB....)

alors que s'il apparait sur une photo de rue (dans lequel il n'est pas le sujet principal!)
la plupart du temps rien ne porte atteinte à sa dignité!

Dominique

Citation de: yoda le Mars 24, 2014, 07:35:35
nombreux sont ceux qui décide de se photographier pour FB dans des situations souvent ridicules, et qui le regrette amèrement par la suite! (lorsqu'un éventuel employeur à pour idée d'aller voir le candidat sur FB....)

alors que s'il apparait sur une photo de rue (dans lequel il n'est pas le sujet principal!)
la plupart du temps rien ne porte atteinte à sa dignité!

Possible, mais c'est moi qui décide.

Après, c'est peut-être "ridicule" pour les uns, mais pas nécessairement pour les autres.

L'important, c'est de décider soi-même de ce que je veux faire. Le jugement des autres ? Rien à taper et quenelle lyonnaise avec majeur pointé.

D'ailleurs, le "selfie", c'est l'air du temps: repli identitaire et affirmation de son mini-MOI d'Homme Occidental, face aux menaces.
Let's go !

Jean-Henri Lambert

Effectivement le droit à l'incohérence est une liberté fondamentale :-)

muadib

Citation de: Vinch le Mars 22, 2014, 10:27:25

Sur le fond, les différentes interventions montrent une chose: internet et la photo numérique ont modifié considérablement les relations sujets humains/photographes en raison du risque de voir son image utilisée et diffusée à tort et à travers. Il faut donc que de nouveaux codes sociaux s'établissent afin de régir ces relations. Avant d'arriver un consensus, on passe par des refus exagérés de la part des sujets et des comportements maladroits ou outranciers de la part de certains photographes.


Ca a commencé bien avant que la photo numérique ne devienne un phénomène de société avec un sommet à la fin des années 90 où la privatisation de l'espace publique que ce soit en raison du droit dit à l'image, du droit des architectes sur leur création et du droit à la propriété qui, si on ne considérait que la jurisprudence, faisait que l'on ne pouvait plus photographier que le ciel et encore s'il n'était pas traversé par un avion.
Et puis la jurisprudence a de nouveau évolué dans un sens plus favorable aux photographes.

J'ai essayé de montrer dans mes précédentes intervention que ce débat était presque aussi ancien que la photographie.

La généralisation de la photo numérique et surtout sa diffusion sur les réseaux sociaux a plutôt relativisé me semble-t-il ce débat dans la mesure où le fait de se retrouver sur une image diffusée publiquement a perdu son caractère exceptionnel.

yoda

Citation de: Dominique le Mars 24, 2014, 08:59:00
Possible, mais c'est moi qui décide.

Après, c'est peut-être "ridicule" pour les uns, mais pas nécessairement pour les autres.

L'important, c'est de décider soi-même de ce que je veux faire. Le jugement des autres ? Rien à taper et quenelle lyonnaise avec majeur pointé.

D'ailleurs, le "selfie", c'est l'air du temps: repli identitaire et affirmation de son mini-MOI d'Homme Occidental, face aux menaces.
la quenelle lyonnaise n'a rien à voir avec celle de Dieudonné! :D :D :D

Dominique

Citation de: Jean-Henri Lambert le Mars 24, 2014, 09:15:49
Effectivement le droit à l'incohérence est une liberté fondamentale :-)

Mais il n'y a pas incohérence !

L'individu veut être maître de son image : il refuse qu'un inconnu le shoote dans la rue sans son consentement, mais choisit librement de s'exposer sur FB s'il en a envie. "Parce que je le veux bien" comme dit la pub.

Pas difficile à comprendre pourtant. ::)
Let's go !

Jean-Henri Lambert

Citation de: Dominique le Mars 24, 2014, 10:45:03
mais choisit librement de s'exposer sur FB s'il en a envie.

Là est l'incohérence, croire que l'on maitrise cela ;-)

muadib

Citation de: Dominique le Mars 24, 2014, 10:45:03
Mais il n'y a pas incohérence !

L'individu veut être maître de son image : il refuse qu'un inconnu le shoote dans la rue sans son consentement, mais choisit librement de s'exposer sur FB s'il en a envie. "Parce que je le veux bien" comme dit la pub.

Pas difficile à comprendre pourtant. ::)

La maîtrise de son image me semble relever un peu du fantasme à moins de rester enfermé chez soi.

Dès que tu vas dans la rue, tu es soumis au regard des autres.
Si en plus une photographie est réalisée, qu'une trace va rester de ton passage dans un lieu publique est-ce que c'est si dramatique?

Est-ce qu'inversement ce ne serait pas beaucoup plus dramatique de ne plus avoir pour mémoire du passé que des rues vides, des campagnes désertes comme absentes à toute vie humaine?

A l'époque que j'ai évoqué précédemment un photographe dont j'ai malheureusement oublié le nom avait déclaré " C'est comme si les français ne supportaient plus de se voir en image."

Qu'est-ce qui te fait si peur dans cette image qui pourrait être éventuellement réalisée avec toi quelque part dans le cadre?

Nicolas Meunier

Bon je crois avoir compris ce que vous appelez la photo de rue qui donc implique qu'on prenne en photos les gens sans jamais leur demander leur avis.

Je comprend la démarche, je comprend que cela puisse donner des tranches de vies spontanées, mais en effet je ne me sentirais pas à l'aise à la pratiquer.

Quand il a été connu que le baiser de l'hotel de ville était fait par des acteurs, beaucoup ont hurlé et personnellement j'ai adoré: l'illusion de la spontanéïté sans qu'on s'imisse pour de vraie dans la vie des gens.

Perso je trouve ca très beau la photo sociale mais en effet plus documentaire que saisie à l'insu des gens, affaire de sensibilité.

Arnaud17

Citation de: muadib le Mars 24, 2014, 11:07:48

Est-ce qu'inversement ce ne serait pas beaucoup plus dramatique de ne plus avoir pour mémoire du passé que des rues vides, des campagnes désertes comme absentes à toute vie humaine?


Des rues vides, sans une seule personne, des campagne sans un seul paysan :
ça me rappelle une expo d'oeuvres d'un photographe Français adulé comme un demi-Dieu.
J'étais revenu de l'expo avec le sentiment que ce photographe devait détester notre département pour travestir nos lumières et notre soleil, ainsi que nos campagnes, en paysages et villages glauques.
Faut il penser qu'il était en avance sur son temps pour ainsi évacuer tout possibilité qu'un être humain ou chien errant se reconnaisse ?
veni, vidi, vomi

madko

Citation de: Arnaud17 le Mars 24, 2014, 11:55:31
Des rues vides, sans une seule personne, des campagne sans un seul paysan :
ça me rappelle une expo d'oeuvres d'un photographe Français adulé comme un demi-Dieu.
J'étais revenu de l'expo avec le sentiment que ce photographe devait détester notre département pour travestir nos lumières et notre soleil, ainsi que nos campagnes, en paysages et villages glauques.
Faut il penser qu'il était en avance sur son temps pour ainsi évacuer tout possibilité qu'un être humain ou chien errant se reconnaisse ?


Ce qui expliquerait, a contrario, le succès de l'expo Salgado - autre demi-Dieu notoire,
mais lui pas du genre dépeupleur. A ceci près qu'il ne photographie pas la France ...

Screeny

Ouh la photo de rue c'est pas beau sans l'accord des gens ! Donc finie la photo de rue. Bien.

Oui mais juste en passant et pour rappel : des milliers de caméras vidéo surveillance nous filment chaque jour et chaque nuit à notre insu et voilà qui ne dérange personne puisque c'est, en principe, pour notre sécurité. Rien que pour notre sécurité ?

Kadobonux

une question à ceux qui défendent le droit de shooter comme ils l entendent en espace public
etes-vous prêt à être photographié ainsi sans qu'on vous demande votre avis ?

Canito


yoda

Citation de: Kadobonux le Mars 24, 2014, 14:36:24
une question à ceux qui défendent le droit de shooter comme ils l entendent en espace public
etes-vous prêt à être photographié ainsi sans qu'on vous demande votre avis ?
idem...
et c'est arrivé plus d'une fois!
(le photographe a souvent en plus un sourire de ma part) ;)

muadib

Citation de: Kadobonux le Mars 24, 2014, 14:36:24
une question à ceux qui défendent le droit de shooter comme ils l entendent en espace public
etes-vous prêt à être photographié ainsi sans qu'on vous demande votre avis ?

Bien entendu et pourtant je n'aime pas être photographié.  ;)
Si quelqu'un me dit qu'il ne veut pas être photographié, je ne prends pas de photo, et je ne me dissimule pas. Par contre je souris beaucoup. S'il y a un problème après coup, je montre la photo sur l'écran arrière. Souvent la personne mécontente n'est même pas dans mon cadrage. En Chine  :), ça se passe très bien, en France ça m'est déjà arrivé une fois que le gus ne veuille pas regarder la photo et me demande de l'effacer par principe. Soit c'était Dominique  ;), soit c'était quelqu'un qui n'aurait pas du être là à ce moment là. Bon là encore j'efface sans discuter.

Kadobonux

Citation de: muadib le Mars 24, 2014, 15:35:01

...Si quelqu'un me dit qu'il ne veut pas être photographié, je ne prends pas de photo, et je ne me dissimule pas....

Muadib
cela suppose donc que tu demandes l accord du sujet, ce qui la façon correcte à mes yeux
moi je parlais de ceux qui ne te demandent rien

muadib

Citation de: Kadobonux le Mars 24, 2014, 15:41:11
Muadib
cela suppose donc que tu demandes l accord du sujet, ce qui la façon correcte à mes yeux
moi je parlais de ceux qui ne te demandent rien

C'est compliqué... Si je suis devant une situation "photographique", où je pense que je vais réaliser plusieurs images, je me mets en évidence, très près du sujet, quitte à me reculer ensuite si je vois que tout se passe bien. Si je fais une photo dans la rue à la volée, je shoote d'abord, je souris ensuite.  ;) La demande n'est pas formelle, surtout que je ne parle pas nécessairement la langue des personnes que je photographie. Mais je ne me cache jamais ni avant, ni pendant, ni après.
Et si quelqu'un se détourne en voyant mon appareil, je n'insiste bien évidemment pas.

Nicolas Meunier

Citation de: muadib le Mars 24, 2014, 15:59:33
C'est compliqué... Si je suis devant une situation "photographique", où je pense que je vais réaliser plusieurs images, je me mets en évidence, très près du sujet, quitte à me reculer ensuite si je vois que tout se passe bien. Si je fais une photo dans la rue à la volée, je shoote d'abord, je souris ensuite.  ;) La demande n'est pas formelle, surtout que je ne parle pas nécessairement la langue des personnes que je photographie. Mais je ne me cache jamais ni avant, ni pendant, ni après.
Et si quelqu'un se détourne en voyant mon appareil, je n'insiste bien évidemment pas.

ce que je ne comprend pas bien c'est que si tu te montres et reste près, tu perturbes ce que tu vois, est-ce alors encore vraiment de la photo de rue?

Inka

Citation de: Kadobonux le Mars 24, 2014, 14:36:24
une question à ceux qui défendent le droit de shooter comme ils l entendent en espace public
etes-vous prêt à être photographié ainsi sans qu'on vous demande votre avis ?

Oui, sans problème. Il y a quelques jours je me suis arrêté de marcher pour ne pas perturber la scène que la photographe prenait, elle a légèrement tourné son appareil et j'ai reculé, je n'ai pas tilté tout de suite quelle voulait un passant sur sa photo, un petit regard et j'ai repris ma marche, clic-clac sur la photo  ;)
Carolorégien

muadib

Citation de: Nicolas Meunier le Mars 24, 2014, 16:04:44
ce que je ne comprend pas bien c'est que si tu te montres et reste près, tu perturbes ce que tu vois, est-ce alors encore vraiment de la photo de rue?
Dans ce cas en fait je travaille plus sur la vie dans la rue, c'est un dialogue avec les personnes photographiées.

muadib

Maintenant à l'inverse cette vendeuse de poisson perdue dans ses réflexions ne s'est sans doute pas rendue compte qu'elle avait été photographiée, et je n'ai pas été lui montrer mon image après la photo.


Vinch

Citation de: muadib le Mars 24, 2014, 09:24:06
Ca a commencé bien avant que la photo numérique ne devienne un phénomène de société avec un sommet à la fin des années 90 où la privatisation de l'espace publique que ce soit en raison du droit dit à l'image, du droit des architectes sur leur création et du droit à la propriété qui, si on ne considérait que la jurisprudence, faisait que l'on ne pouvait plus photographier que le ciel et encore s'il n'était pas traversé par un avion.
Et puis la jurisprudence a de nouveau évolué dans un sens plus favorable aux photographes.

J'ai essayé de montrer dans mes précédentes intervention que ce débat était presque aussi ancien que la photographie.

La généralisation de la photo numérique et surtout sa diffusion sur les réseaux sociaux a plutôt relativisé me semble-t-il ce débat dans la mesure où le fait de se retrouver sur une image diffusée publiquement a perdu son caractère exceptionnel.

Je ne faisais pas référence au droit positif, mais à ce qui échappe au droit, à savoir la règle morale qui dicte notre comportement quotidien et qui, heureusement, ne donne pas lieu à saisine du juge en cas de violation. Notamment, le type qui tire le portrait à un inconnu dans la rue et qui publie sur le forum, ou celui qui "maraude" l'image des mannequins faisant une séance photo dans la rue... De ce point de vue, le numérique et internet me semblent avoir fait progresser ce genre de comportement car déclencher et diffuser ne coûtent rien.
S'agissant des codes, un parallèle avec l'utilisation du portable dans les lieux publics peut être fait. Les gens font de plus en plus attention à ne pas importuner leur environnement lorsqu'ils passent un coup de fil. La marge de progression existe encore, certes, mais cela va beaucoup mieux qu'il y a une paire d'années. Je suis donc assez optimiste, même si je ne me fais pas d'illusion sur la disparition des malotrus. Il y en a toujours eu et cela durera encore longtemps  :D

titisteph

Si vous voulez continuer à faire des photos dans la rue sans vous attirer les foudres des passants, il vous suffit de sortir une chambre folding 20X25 cm! Non seulement vous pourrez photographier ce que vous voulez, mais les passants viendront vous voir pour discuter!

Bon, pour shooter à la volée, c'est pas l'idéal, je le reconnais!

Mais je suis sérieux. Les quelques expériences que j'ai eues ainsi ont été très positives, à l'inverse d'autres faites au 24X36.

Dans l'imaginaire des gens :
- chambre grand format = artiste
- reflex 24X36 et zoom = salopard de profiteur de paparazzi. En plus, pédophile et zoophile.

muadib

Citation de: titisteph le Mars 25, 2014, 11:15:45
Si vous voulez continuer à faire des photos dans la rue sans vous attirer les foudres des passants, il vous suffit de sortir une chambre folding 20X25 cm! Non seulement vous pourrez photographier ce que vous voulez, mais les passants viendront vous voir pour discuter!

Bon, pour shooter à la volée, c'est pas l'idéal, je le reconnais!

Mais je suis sérieux. Les quelques expériences que j'ai eues ainsi ont été très positives, à l'inverse d'autres faites au 24X36.

Dans l'imaginaire des gens :
- chambre grand format = artiste
- reflex 24X36 et zoom = salopard de profiteur de paparazzi. En plus, pédophile et zoophile.

Je confirme, encore qu'une chambre 4x5'' soit suffisante.
Cependant les gens passent derrière l'objectif pour discuter avec toi des endroits qui leur semblent beaucoup plus "dignes" d'être photographiés que le lieu que tu as décidé d'immortaliser.  ;)