Chasseurs d'image ? Vraiment pas des pros... (provocateur)

[maufje2015]

Nous voulons faire de belles images prises sur le vif. Mais certaines ont bien besoin d'un titre pour qu'on en perçoive le sens.
Je partage cette éventuelle frustration - en tout cas, moi, je me sens souvent frustré - dans une image on voit, on sent un récit, quelque chose que l'on voudrait faire parler.
Hélas, même avec une belle lumière, un beau cadrage et un beau rendu - ce qui montre des qualités de photographe...l'image ne parle pas tout seule.

Facile de faire une belle image... banale, voire intéressante. Difficile - exceptionnel ! - de faire une grande image.
Entre les deux, pour notre douleur, il y a des embryons, des visions qui nous inspirent, mais qui n'ont pas cet impact qui est exceptionnel.

Il y a quelques années, j'ai croisé un groupe de bonnes soeurs, mortes de rire, devant une boutique (chic) de vente de sex toys.
Oui mais... pas de compo, pas de lumière. Ma vision n'était pas matérialisée, en fait. Et je n'ai pas pris la photo.

Une autre fois, c'était d'un côté une SDF avec une pizza sur ses genoux et, plus (trop) loin, une jeune cadre (ou stagiaire ?) avec son PC portable sur les genoux, dans la même attitude.

On comprend qu'un pro (cf Doisneau) comprenne qu'il lui reste à recomposer sa vision, a posteriori, avec des figurants.

Comme tout artiste, il bosse et investit pour réaliser sa vision... nous, les voleurs (chasseurs) d'images ont fait ce qu'on peut.

[geargies]

.. Et y en a qui peuvent peu on dirait... 

[Powerdoc]

Quel est le rapport entre ton titre, et ta prose ?
D'abord par Chasseurs d'images, vraiment pas pro, designes-tu les amateurs que nous sommes, ou bien le mensuel Chasseur d'images ?

[maufje2015]

À bâtons rompus...

Je voulais engager une discussion sur le fait que lorsqu'on chasse l'image sur le terrain, on rencontre parfois de superbes idées de photos,
mais qu'hélas il peut manquer quelque chose dans la composition ou tout simplement qu'il peut manquer la lumière qui irait bien.

Et j'oppose cette attitude de chasseur à celle du "pro" qui disposera de la lumière ad hoc (avec le camion et le générateur qui va avec) ou qui fera poser des figurants qui vont ainsi matérialiser son idée.

Je n'ai probablement pas été assez clair, désolé

[Alain-P]

> Maufje,

Aujourd'hui on peut presque se passer de lumière avec les APN dont on dispose, et les grands de la photo d'il y a 30 ans ou plus auraient rêvé d'avoir autant de possibilités. En photo de rue, puisque ça a l'air d'être ton registre on a jamais l'expo parfaite; on règle son boitier sur la valeur moyenne qui va bien pour le coin dans lequel on se trouve, même la mise au point peut être meilleure si on choisi une valeur moyenne en manuel pour ne pas se laisser piéger par l'automatique, et on shoote dès que le sujet est là. Le reste c'est sur l'écran du PC avec son logiciel préféré, comme par le passé les pros faisaient avec leur tireur.

[geargies]

.. C'est vrai que je suis tellement habitué à être suivi de mon camion et de mes trois assistants que je ne les vois plus ..

[ARGNUM]

Geargies, tu ES lumière
Alain-P. exact, on shoote dés que le sujet est là, tout près, tout près mais pas trop 

[JMS]

Une autre fois, c'était d'un côté une SDF avec une pizza sur ses genoux et, plus (trop) loin, une jeune cadre (ou stagiaire ?) avec son PC portable sur les genoux, dans la même attitude.

On comprend qu'un pro (cf Doisneau) comprenne qu'il lui reste à recomposer sa vision, a posteriori, avec des figurants.

Comme tout artiste, il bosse et investit pour réaliser sa vision... nous, les voleurs (chasseurs) d'images ont fait ce qu'on peut.

Tu aurais fait les deux vues de façon séparée et tu les aurais collées sous Photoshop de façon visible...pour que l'on voie la juxtaposition des cadrages, que le forum n'en aurait pas été choqué...

[kochka]

> Maufje,

Aujourd'hui on peut presque se passer de lumière avec les APN dont on dispose, et les grands de la photo d'il y a 30 ans ou plus auraient rêvé d'avoir autant de possibilités. En photo de rue, puisque ça a l'air d'être ton registre on a jamais l'expo parfaite; on règle son boitier sur la valeur moyenne qui va bien pour le coin dans lequel on se trouve, même la mise au point peut être meilleure si on choisi une valeur moyenne en manuel pour ne pas se laisser piéger par l'automatique, et on shoote dès que le sujet est là. Le reste c'est sur l'écran du PC avec son logiciel préféré, comme par le passé les pros faisaient avec leur tireur.

C'est fort vrai, surtout avec la mode de toiles toutes noires en peinture, mais il faudra faire gaffe au bruit.  

[maufje2015]

Lorsque je me relis, je me dis que j'ai bien mal choisi mon titre qui n'est vraiment pas clair. désolé !

Dans mes deux exemples, j'ai renoncé à prendre la photo et la bonne question est pourquoi ?

Je ne sous estime pas ce que le progrès a apporté à la pratique de la photo : hautes sensibilités, post-traitement et retouche.
J'en profite, moi aussi, autant que je le peux (veux ?) : D700+PS, beaucoup de possibilités !

Toutefois, aussi sensible soit-il, un APN ne saurait ajouter la lumière qui manque à une scène, si elle manque en qualité et pas seulement en quantité.

De même, on peut reconstruire une image a posteriori (cf le PC et la pizza), mais jusqu'à quel point ? S'il est possible d'arriver, par une retouche adroite, à l'image désirée, au point que cela reste naturel, c'est que l'on était pas si loin du but au départ.

Pour moi, le "pro" ça n'est pas seulement celui qui sait renoncer à déclencher (cela n'est qu'un préalable), c'est celui qui planifie de revenir quelque part au moment où il trouvera "sa" lumière. C'est celui qui trouve deux copines, un PC et une pizza pour recomposer sa photo comme il l'avait entrevue.

Après, c'est une question de moyens... Qui n'a pas rêvé de visites privées permettant de photographier certains lieux sans la foule qui s'y presse ?

[Alain-P]

Après, c'est une question de moyens... Qui n'a pas rêvé de visites privées permettant de photographier certains lieux sans la foule qui s'y presse ?

C'est là l'erreur, n'importe quel gugusse peut faire une acceptable photo d'un lieu d'exception, mais utiliser la foule ou l'un de ses éléments comme un sujet en soi-même, c'est là le travail du photographe.

[maufje2015]

Désolé, pas d'accord.

Il n'est pas question de n'importe qui (gugusse ? pas très flatteur), qui fait une photo "acceptable". Ici, dans le forum critique en particulier, il est question d'aider à "voir".

Dans mon post, je parlais d'autocritique, en évoquant des cas où j'ai renoncé à déclencher.

D'autres déclenchent, souvent avec une démarche intéressante, et nous essayons ici de comprendre pourquoi c'est une photo "acceptable" ou même "très bonne" plutôt qu'une "grande" photo.

Plus on devient critique envers soi-même, plus on progresse dans le "travail du photographe".

Et alors, on passe de "gugusse" à "photographe", même si cela veut dire qu'on va devoir sacrément bosser et réfléchir dans une démarche sans fin, éclairée par quelques "bonnes" images.

[kochka]

Si son compact avait été plus gros, genre tablette, la photo aurait été meilleure,
et si ma tante en avait eu dans le slip,  ...

[madko]

Nous voulons faire de belles images prises sur le vif. Mais certaines ont bien besoin d'un titre pour qu'on en perçoive le sens.
Je partage cette éventuelle frustration - en tout cas, moi, je me sens souvent frustré - dans une image on voit, on sent un récit, quelque chose que l'on voudrait faire parler.
Hélas, même avec une belle lumière, un beau cadrage et un beau rendu - ce qui montre des qualités de photographe...l'image ne parle pas tout seule.

Certes, mais le pire n'est-il pas de vouloir la faire parler à tout prix ? C'est le défaut des titres
qui réduisent la photo à un jeu de mots facile et convenu. Sur ton site, par exemple, "Un siège
au sénat" ou "La roue de la fortune" ... La plupart du temps, les photos se portent mieux de n'avoir
pas de légende, et de laisser la plus grande part de jeu à l'imagination du spectateur. A condition
bien sûr de n'être pas réductibles d'avance à un sens univoque. Tu as sans doute bien fait de ne pas
déclencher dans le cas de la pizza et du PC portable : cela n'aurait donné qu'un cliché de plus.

PS : Rimbaud, me semble-t-il, a écrit "quelquefois" en un seul mot.

[maufje2015]

En effet, il est possible de se tromper quelques fois...

PS. c'est corrigé, merci !

[wll92]

Si son compact avait été plus gros, genre tablette, la photo aurait été meilleure,
et si ma tante en avait eu dans le slip,  ...

C'est possible

[Elgato94]

Lorsque je me relis, je me dis que j'ai bien mal choisi mon titre qui n'est vraiment pas clair. désolé !

Dans mes deux exemples, j'ai renoncé à prendre la photo et la bonne question est pourquoi ?

Je ne sous estime pas ce que le progrès a apporté à la pratique de la photo : hautes sensibilités, post-traitement et retouche.
J'en profite, moi aussi, autant que je le peux (veux ?) : D700+PS, beaucoup de possibilités !

Toutefois, aussi sensible soit-il, un APN ne saurait ajouter la lumière qui manque à une scène, si elle manque en qualité et pas seulement en quantité.

De même, on peut reconstruire une image a posteriori (cf le PC et la pizza), mais jusqu'à quel point ? S'il est possible d'arriver, par une retouche adroite, à l'image désirée, au point que cela reste naturel, c'est que l'on était pas si loin du but au départ.

Pour moi, le "pro" ça n'est pas seulement celui qui sait renoncer à déclencher (cela n'est qu'un préalable), c'est celui qui planifie de revenir quelque part au moment où il trouvera "sa" lumière. C'est celui qui trouve deux copines, un PC et une pizza pour recomposer sa photo comme il l'avait entrevue.

Après, c'est une question de moyens... Qui n'a pas rêvé de visites privées permettant de photographier certains lieux sans la foule qui s'y presse ?

Je prends toujours la photo.
Elle finira sans doute à la corbeille, mais parfois on a de bonnes surprises....

[RG1945]

+1

[geargies]

Geargies, tu ES lumière
Alain-P. exact, on shoote dés que le sujet est là, tout près, tout près mais pas trop 

Merci ... Mais pas au point de mettre le feu quand même