Technologies Eizo

Démarré par julerty, Décembre 30, 2015, 12:42:47

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julerty

Bonjour,
je suis en phase d'achat d'un écran. J'hésite entre l'Eizo CS240 et le CX241.

Pour faire mon choix, j'aimerais être sûr de bien comprendre les technologies embarquées et leur utilité pour une activité de retouche photo (web, tirages et impression).
Donc, si je prends les différences entre les deux écrans, le CX241 aura en plus:

- Capteur de correction (qui mesure le point blanc et la luminosité?) qui permet de maintenir une calibration.
- Une techno de stabilistion luminosité/couleur qui permet d'atteindre un affichage stable au bout de 7 minutes au lieu de 30 sur la gamme CS.
- Auto EcoView ou Bright Regulator qui permet de maintenir la température de couleur de l'écran en fonction de la lumière ambiante (dans la pièce) : cette fonction est à proscrire pour de la retouche.
- True Black qui, si j'ai bien compris, permet d'afficher un noir plus profond au détriment de la répartition tonale. Cette fonction ne me semble pas non plus adaptée pour la retouche.
- Une dalle AH-IPS... pour la dalle des CS, plusieurs sons de cloche... je n'ai pas réussi à recouper suffisamment de sources pour être sûr de mon coup.

Mon but est d'acheter un très bon écran pour faire de la retouche mais je ne tiens pas spécialement à avoir (ou a payer) des technologies qui ne sont pas vraiment utiles. Par contre, si il y a un réel gain à passer sur la gamme du dessus, je n'hésiterai pas.

Pour l'instant, je ne trouve pas de comparatifs pratiques, seuls des comparatifs chiffrés (calibration, uniformité) qui généralement ne montre pas d'écart entre les deux dalles.
Seulement ici http://thomasvoland.com/monitors-for-photographers/ où l'auteur parle de "silvering effect" (dans sa description des différents modèles d'écrans) dans les noirs, perceptible sur la gamme CS et pas sur la CX. Est-ce grâce à la technologie True Black? Du coup, je ne sais pas où j'ai lu que True Black est une fonction (activable ou non)... peut-être serait-ce plus une spécification de l'écran et n'aurait pas d'influence sur la capacité de reproduction tonale de l'écran?

Merci pour vos réponses avisées sur les technologies qui séparent ces deux modèles, et merci à ceux qui auraient pu comparer ces écrans pour leurs observations.

yaquinclic


julerty

Citation de: yaquinclic le Décembre 30, 2015, 12:54:24
Salut Julerty,

Peut être un peu de lecture par ici

www.guide-gestion-des-couleurs.com/test-ecran-eizo-cx241.html

A+ ;)

Oui, j'étais effectivement allé faire un tour sur le site d'Arnaud Frich. Son sentiment après ses procédures de test est que le CX241 ne fait pas mieux que le CS240, et il conseille clairement le CS240 (grosso modo, pourquoi payer plus?). Maintenant, après avoir visité plusieurs sites et récolté pas mal d'informations, je reste avec des interrogations et j'aimerais avoir un panel un peu plus large de retour, notamment d'utilisateurs avertis. Mon problème est de ne pas pouvoir me déplacer sur Paris pour comparer par moi-même.

Bonne journée.

olivier1010

Citation de: julerty le Décembre 30, 2015, 13:33:59
Oui, j'étais effectivement allé faire un tour sur le site d'Arnaud Frich. Son sentiment après ses procédures de test est que le CX241 ne fait pas mieux que le CS240, et il conseille clairement le CS240 (grosso modo, pourquoi payer plus?). Maintenant, après avoir visité plusieurs sites et récolté pas mal d'informations, je reste avec des interrogations et j'aimerais avoir un panel un peu plus large de retour, notamment d'utilisateurs avertis. Mon problème est de ne pas pouvoir me déplacer sur Paris pour comparer par moi-même.

Bonne journée.

Les deux semblent très proche techniquement

Cela dit le confort d'un réglage auto n'est pas négligeable.
Il faut passer sur la gamme CG pour vraiment passer un cran au dessus, avec une LUT 3D (qui permet d'obtenir une émulation précise d'espaces couleurs) et un vrai colorimètre de calibration intégré.

yaquinclic

julerty, si Arnaud Frich ou Thomas Voland ne sont pas des utilisateurs assez avertis  ::)
Pour ma part c'est c'est le CX240 qui a trouvé ma faveur au vu des testes vue sur le site d'Arnaud Frich et autres retour plus généralistes, des retours négatifs j'en ai point eu l'occasion d'en ou entendre.
J'ai le sentiment que tu n'est pas entièrement convaincu des avis en faveur de ces deux modèles et que tu cherche à t'en faire dissuader, quel est l'autre écran qui a retenu ton attention ?
J'ai opté pour le CX240 pour deux raisons majeures, les testes ne sont superlatifs mais juste très bon, puis le budget consenti a servi de juge de paix. Ensuite le sérieux ressenti de la marque n'y aie pas pour rien, visuellement mes limites actuel ne vont pas au delà, donc modestement je me fixe un palier ici et mon exigence évolue j'aviserais.
L'important est de faire le bon choix, je respect ton hésitation.

A+ ;)   

julerty

Citation de: yaquinclic le Décembre 30, 2015, 15:01:42
julerty, si Arnaud Frich ou Thomas Voland ne sont pas des utilisateurs assez avertis  ::)
Pour ma part c'est c'est le CX240 qui a trouvé ma faveur au vu des testes vue sur le site d'Arnaud Frich et autres retour plus généralistes, des retours négatifs j'en ai point eu l'occasion d'en ou entendre.
J'ai le sentiment que tu n'est pas entièrement convaincu des avis en faveur de ces deux modèles et que tu cherche à t'en faire dissuader, quel est l'autre écran qui a retenu ton attention ?
J'ai opté pour le CX240 pour deux raisons majeures, les testes ne sont superlatifs mais juste très bon, puis le budget consenti a servi de juge de paix. Ensuite le sérieux ressenti de la marque n'y aie pas pour rien, visuellement mes limites actuel ne vont pas au delà, donc modestement je me fixe un palier ici et mon exigence évolue j'aviserais.
L'important est de faire le bon choix, je respect ton hésitation.

A+ ;)   

Je suis tout à fait convaincu que l'un comme l'autre sont de très bons modèles. Là où j'ai du mal à comprendre, c'est que sur le papier et vu son prix le CX devrait quand même apporter son lot d'améliorations en terme de qualité, et qu'à part Thomas Voland qui parle de noirs plus profonds si j'ai bien compris, personne ne relève aucune différence (à part le capteur de correction). Donc, j'avais envie de décortiquer un peu plus la fiche technique et surtout avoir l'avis d'autres ;-) personnes averties qui auraient pu utiliser les deux modèles.
Bonnes retouches!

olivier1010

#6
Citation de: julerty le Décembre 30, 2015, 15:26:48
Je suis tout à fait convaincu que l'un comme l'autre sont de très bons modèles. Là où j'ai du mal à comprendre, c'est que sur le papier et vu son prix le CX devrait quand même apporter son lot d'améliorations en terme de qualité, et qu'à part Thomas Voland qui parle de noirs plus profonds si j'ai bien compris, personne ne relève aucune différence (à part le capteur de correction). Donc, j'avais envie de décortiquer un peu plus la fiche technique et surtout avoir l'avis d'autres ;-) personnes averties qui auraient pu utiliser les deux modèles.
Bonnes retouches!

Sur la balance il y a 300 grammes en plus... Et une dalle LG AH-IPS qui est peut être un peu meilleure et un peu plus chère que la dalle Samsung PLS-IPS du CS240.

Entre les deux technologies de dalles il y a un an de différence apparemment (2010 et 2011).

Pour info la technologie AH-IPS équipe aussi le haut de gamme en EIZO (gamme CG) et le haut de gamme en NEC (gamme spectraview et multisync PA242). Il doit donc y avoir une raison...

Noirs profonds si on veut. Les dalles LCD n'ont jamais produit des noirs profonds. Le CG qui est le haut de gamme a des noirs à environ 0.13 cd/m² ce qui n'a rien d'exceptionnel (mais est suffisant pour une application photo).

Si vous voulez des noirs profonds il faut attendre les écrans OLED ou autre future technologie en synthèse additive et non pas soustractive. Il est possible aussi que les dalles LCD 4K continueront à progresser un peu sur ce point. Mais il ne faudra certainement pas s'attendre à des miracles à ce niveau.

De toutes façons pour une application photo ou l'on recherche généralement une bonne correspondance avec l'impression un noir à 0.2 ou 0.3 cd/m² est suffisant, et sera d'ailleurs meilleur en terme de chromie qu'un noir natif à environ 0.1 cd/m². Les dalles LCD ont en effet une fâcheuse tendance à produire des noirs pas tout à fait purs, avec par exemple une déviation vers le violacé foncé pour les dalles en rétroéclairage GB-R. Remonter un peu le niveau de noir permet d'améliorer la situation, évidemment au détriment du contraste.

Il faudrait d'ailleurs comparer les types de rétroéclairages sur le CS et le CX. Il y a peut être une différence sensible à ce niveau. Il y a de fortes différence en terme de spectre en fonction du type de rétroéclairage, ce qui évidemment a des conséquences sur le plan de la colorimétrie.


julerty

Citation de: olivier1010 le Décembre 30, 2015, 19:40:20
Sur la balance il y a 300 grammes en plus... Et une dalle LG AH-IPS qui est peut être un peu meilleure et un peu plus chère que la dalle Samsung PLS-IPS du CS240.

Entre les deux technologies de dalles il y a un an de différence apparemment (2010 et 2011).

Pour info la technologie AH-IPS équipe aussi le haut de gamme en EIZO (gamme CG) et le haut de gamme en NEC (gamme spectraview et multisync PA242). Il doit donc y avoir une raison...

Noirs profonds si on veut. Les dalles LCD n'ont jamais produit des noirs profonds. Le CG qui est le haut de gamme a des noirs à environ 0.13 cd/m² ce qui n'a rien d'exceptionnel (mais est suffisant pour une application photo).

Si vous voulez des noirs profonds il faut attendre les écrans OLED ou autre future technologie en synthèse additive et non pas soustractive. Il est possible aussi que les dalles LCD 4K continueront à progresser un peu sur ce point. Mais il ne faudra certainement pas s'attendre à des miracles à ce niveau.

De toutes façons pour une application photo ou l'on recherche généralement une bonne correspondance avec l'impression un noir à 0.2 ou 0.3 cd/m² est suffisant, et sera d'ailleurs meilleur en terme de chromie qu'un noir natif à environ 0.1 cd/m². Les dalles LCD ont en effet une fâcheuse tendance à produire des noirs pas tout à fait purs, avec par exemple une déviation vers le violacé foncé pour les dalles en rétroéclairage GB-R. Remonter un peu le niveau de noir permet d'améliorer la situation, évidemment au détriment du contraste.

Il faudrait d'ailleurs comparer les types de rétroéclairages sur le CS et le CX. Il y a peut être une différence sensible à ce niveau. Il y a de fortes différence en terme de spectre en fonction du type de rétroéclairage, ce qui évidemment a des conséquences sur le plan de la colorimétrie.

Merci beaucoup Olivier pour ces précisions. Vous confirmez un des sons de cloche que j'avais eu, à savoir que les CS ont une dalle PLS-IPS. Mais, il semble que ce soit comme pour les capteurs d'appareils photos, l'électronique pour gérer la dalle est au moins aussi importante que la dalle elle-même. La preuve en est, c'est l'absence d'écart significatif de mesure entre les CS et les CX (voire même les CG), en tous cas pour les tests que j'ai pu trouver.

Peut-être il y a moyen de trouver d'autres réponses dans ces tests du CS et du CG qui ont l'air plus poussé que ceux que j'ai lu jusqu'à présent, mais en allemand que je ne lis pas malheureusement:

http://www.prad.de/new/monitore/test/2015/test-eizo-cs240-bk.html
http://www.prad.de/new/monitore/test/2014/test-eizo-cg277.html

Et Google Translate ne fait rien pour arranger les relations franco-allemandes!

En tous cas, de ce que j'en comprends, j'ai quand même l'impression qu'il n'y a pas un gros écart pour ce qui est de la capacité de ces écrans à reproduire les espaces de couleur normalisés. Bon, en même temps, je n'ai pas non plus un gros bagage technique en colorimétrie, donc je passe sûrement à côté de subtilités qui parleront aux spécialistes. D'ailleurs si vous pouviez m'éclairer sur l'utilisation d'une LUT 3D... sert-elle à la création des profils ICC, à l'interprétation des couleurs entre profils, ou les deux? Est-ce qu'elle apporte une réelle amélioration du rendu des couleurs: que ce soit au niveau de la couverture de l'espace colorimétrique ou des dérives des différentes composantes des couleurs dans ces espaces, je n'ai pas noté sur ces test de différence flagrante.

Je vous remercie pour vos réponses, bonne soirée.

olivier1010

Citation de: julerty le Décembre 31, 2015, 00:49:21
Merci beaucoup Olivier pour ces précisions. Vous confirmez un des sons de cloche que j'avais eu, à savoir que les CS ont une dalle PLS-IPS. Mais, il semble que ce soit comme pour les capteurs d'appareils photos, l'électronique pour gérer la dalle est au moins aussi importante que la dalle elle-même. La preuve en est, c'est l'absence d'écart significatif de mesure entre les CS et les CX (voire même les CG), en tous cas pour les tests que j'ai pu trouver.

Peut-être il y a moyen de trouver d'autres réponses dans ces tests du CS et du CG qui ont l'air plus poussé que ceux que j'ai lu jusqu'à présent, mais en allemand que je ne lis pas malheureusement:

http://www.prad.de/new/monitore/test/2015/test-eizo-cs240-bk.html
http://www.prad.de/new/monitore/test/2014/test-eizo-cg277.html

Et Google Translate ne fait rien pour arranger les relations franco-allemandes!

En tous cas, de ce que j'en comprends, j'ai quand même l'impression qu'il n'y a pas un gros écart pour ce qui est de la capacité de ces écrans à reproduire les espaces de couleur normalisés. Bon, en même temps, je n'ai pas non plus un gros bagage technique en colorimétrie, donc je passe sûrement à côté de subtilités qui parleront aux spécialistes. D'ailleurs si vous pouviez m'éclairer sur l'utilisation d'une LUT 3D... sert-elle à la création des profils ICC, à l'interprétation des couleurs entre profils, ou les deux? Est-ce qu'elle apporte une réelle amélioration du rendu des couleurs: que ce soit au niveau de la couverture de l'espace colorimétrique ou des dérives des différentes composantes des couleurs dans ces espaces, je n'ai pas noté sur ces test de différence flagrante.

Je vous remercie pour vos réponses, bonne soirée.

La LUT 3D permet de définir avec précision l'espace couleur de l'écran, en ajustant indépendamment la saturation et la chromie quelque soit la luminance. Cela permet de ramener l'écran dans un autre espace couleur que l'espace natif pour un usage particulier, comme par exemple la vidéo ou l'on a besoin de simuler avec précision par exemple l'espace REC-709 pour des besoins de monitoring.

Sans LUT 3D, il n'est pas possible de modifier avec précision l'espace couleur de l'écran, il sera donc utilisé dans son espace couleur natif, ce qui est bien pour la photo mais posera des problèmes par exemple en vidéo car l'écran dans ce cas doit se comporter comme un moniteur vidéo (l'application ne gère pas les couleurs). Si dans ce cas l'écran ne dispose pas d'une LUT 3D, il faudra insérer une box avec une LUT 3D pour obtenir le bon espace couleur. C'est plus simple si l'écran dispose d'une LUT 3D intégrée.

En photo l'application gère les couleurs, on laisse donc l'écran dans son espace natif, et dans ce cas c'est le système de gestion des couleurs ICC qui se charge de la correspondance des couleurs, avec éventuellement une LUT 3D si le profil ICC dispose de tables de ce type. Du coup l'écran n'a pas besoin d'avoir une LUT 3D intégrée.

Attention d'ailleurs à ces profils écran de grande taille avec tables de correspondance couleur, chez moi cela faisait planter Lightroom lorsque j'activais l'affichage grille sur le second écran. Le problème a disparu lorsque le second écran a été remplacé par un écran à calibration hardware qui dispose d'un profil très simple sans table de correction couleur.

Donc pour plus de souplesse et de polyvalence, la gamme CG en EIZO qui dispose d'une LUT 3D permet de s'adapter à divers espaces couleurs, ce qui pourra éventuellement être utile aussi en photo pour vérifier avec précision ce que donnerait l'affichage des images en sRGB.

Un autre gros avantage de ces écrans CG est la sonde intégrée, quand on y a gouté c'est difficile de ressortir la sonde externe. La calibration programmée qui se fait toute seule la nuit ordinateur éteint c'est un sacré confort.

Pour finir, la LUT 3D est nécessaire parce que la séparation des canaux RVB et les spectres R,V et B du rétroéclairage ne sont jamais idéaux en pratique. Donc qu'elle soit présente dans le moniteur ou dans le système de gestion des couleurs, il en faut de toutes façon une si on désire une correspondance des couleurs parfaite sur l'ensemble des couleurs disponibles dans l'espace couleur utilisé.

Je suspecte d'ailleurs qu'une LUT 3D est présente dans les écrans CS et CX pour homogénéiser l'espace couleur, mais qu'elle n'est pas ajustable contrairement à celle des écrans CG.


julerty

Citation de: olivier1010 le Décembre 31, 2015, 12:18:52
La LUT 3D permet de définir avec précision l'espace couleur de l'écran, en ajustant indépendamment la saturation et la chromie quelque soit la luminance. Cela permet de ramener l'écran dans un autre espace couleur que l'espace natif pour un usage particulier, comme par exemple la vidéo ou l'on a besoin de simuler avec précision par exemple l'espace REC-709 pour des besoins de monitoring.

Sans LUT 3D, il n'est pas possible de modifier avec précision l'espace couleur de l'écran, il sera donc utilisé dans son espace couleur natif, ce qui est bien pour la photo mais posera des problèmes par exemple en vidéo car l'écran dans ce cas doit se comporter comme un moniteur vidéo (l'application ne gère pas les couleurs). Si dans ce cas l'écran ne dispose pas d'une LUT 3D, il faudra insérer une box avec une LUT 3D pour obtenir le bon espace couleur. C'est plus simple si l'écran dispose d'une LUT 3D intégrée.

En photo l'application gère les couleurs, on laisse donc l'écran dans son espace natif, et dans ce cas c'est le système de gestion des couleurs ICC qui se charge de la correspondance des couleurs, avec éventuellement une LUT 3D si le profil ICC dispose de tables de ce type. Du coup l'écran n'a pas besoin d'avoir une LUT 3D intégrée.

Attention d'ailleurs à ces profils écran de grande taille avec tables de correspondance couleur, chez moi cela faisait planter Lightroom lorsque j'activais l'affichage grille sur le second écran. Le problème a disparu lorsque le second écran a été remplacé par un écran à calibration hardware qui dispose d'un profil très simple sans table de correction couleur.

Donc pour plus de souplesse et de polyvalence, la gamme CG en EIZO qui dispose d'une LUT 3D permet de s'adapter à divers espaces couleurs, ce qui pourra éventuellement être utile aussi en photo pour vérifier avec précision ce que donnerait l'affichage des images en sRGB.

Un autre gros avantage de ces écrans CG est la sonde intégrée, quand on y a gouté c'est difficile de ressortir la sonde externe. La calibration programmée qui se fait toute seule la nuit ordinateur éteint c'est un sacré confort.

Pour finir, la LUT 3D est nécessaire parce que la séparation des canaux RVB et les spectres R,V et B du rétroéclairage ne sont jamais idéaux en pratique. Donc qu'elle soit présente dans le moniteur ou dans le système de gestion des couleurs, il en faut de toutes façon une si on désire une correspondance des couleurs parfaite sur l'ensemble des couleurs disponibles dans l'espace couleur utilisé.

Je suspecte d'ailleurs qu'une LUT 3D est présente dans les écrans CS et CX pour homogénéiser l'espace couleur, mais qu'elle n'est pas ajustable contrairement à celle des écrans CG.

Merci Olivier pour ces informations.

Si je comprends bien:

- les logiciels de vidéo ne gèrent pas les profils ICC et c'est pour ça qu'il faut une LUT 3D hardware. J'imagine que ça demanderait beaucoup trop de ressources pour que la conversion se fasse en software?

- Une LUT 3D, qui permettra une plus grande justesse de conversion des couleurs, peut être Hardware (pour l'écran) ou software pour le soft proofing. Pour la photo, il n'y aurait donc aucun intérêt à avoir une LUT 3D Hardware sachant que l'on peut obtenir de très bons profils écrans pour un Gamut Adobe RVB 98 avec une LUT 1D d'une part, et que, d'autre part, le CMM calculera la conversion des couleurs aussi bien avec un ICC LUT 3D ou un ICC LUT 1D?

Si ce point est juste, ça me pose plusieurs questions:
- Peut-on avoir une calibartion écran avec LUT 3D software? Peut-être qu'on se retrouverai dans le cas de la vidéo avec une gestion des couleurs trop gourmande en ressources?
- Si on veut une bonne gestion des couleurs, est-il préjudiciable d'avoir une calibration écran avec LUT 3D (soft si cela existe ou hard) et des profils ICC pour le soft-proofing classiques (LUT 1D)? Plus simplement, faut-il n'avoir que des profils LUT 1D ou que des profils LUT 3D sur sa chaîne graphique ou on peut les mélanger sans problèmes si ce n'est les approximations des LUT 1D?
- A-t-on besoin d'une LUT 3D pour utiliser des profils ICC avec LUT 3D? Il me semble que ça n'a rien à voir, que les calculs se font au niveau du CMM mais je préfère être sûr pour ne pas partir avec une fausse idée.

Pour ce qui est des CS et CX la doc Eizo fait mention d'une LUT 1D + Matrix, je ne vois pas à quoi correspond cette matrice.

Merci beaucoup en tous cas pour toutes ces informations qui me permettent de comprendre un peu mieux les avantages et inconvénients de chaque modèle.

Mon choix est en train de glisser tout doucement vers les CX et CG.
Entre autre infos que j'ai pu glaner:
- l'uniformité des dalles en sortie d'usine est qualibrée sur 12 zones sur les dalles CS, 18 sur les dalles CX, et 27 sur les dalles CG.
- les angles de visions sont un peu plus larges sur les CX et CG par rapport aux CS (angle sans déformations et altérations des couleurs, pas les 178° annoncés sur toutes les dalles)
- en regardant les tests du site allemand (voir plus haut sur le fil), j'ai l'impression que les dalles CS par rapport aux CG émettent plus de lumière parasite mais je ne suis pas du tout sûr de ce que j'avance. Je me base sur les photos qui sont peut-être trompeuses.

Sur ce, bonne journée à tous et Bon réveillon!!

olivier1010

#10
Citation de: julerty le Décembre 31, 2015, 13:49:06
Merci Olivier pour ces informations.

Si je comprends bien:

- les logiciels de vidéo ne gèrent pas les profils ICC et c'est pour ça qu'il faut une LUT 3D hardware. J'imagine que ça demanderait beaucoup trop de ressources pour que la conversion se fasse en software?

- Une LUT 3D, qui permettra une plus grande justesse de conversion des couleurs, peut être Hardware (pour l'écran) ou software pour le soft proofing. Pour la photo, il n'y aurait donc aucun intérêt à avoir une LUT 3D Hardware sachant que l'on peut obtenir de très bons profils écrans pour un Gamut Adobe RVB 98 avec une LUT 1D d'une part, et que, d'autre part, le CMM calculera la conversion des couleurs aussi bien avec un ICC LUT 3D ou un ICC LUT 1D?

Si ce point est juste, ça me pose plusieurs questions:
- Peut-on avoir une calibartion écran avec LUT 3D software? Peut-être qu'on se retrouverai dans le cas de la vidéo avec une gestion des couleurs trop gourmande en ressources?
- Si on veut une bonne gestion des couleurs, est-il préjudiciable d'avoir une calibration écran avec LUT 3D (soft si cela existe ou hard) et des profils ICC pour le soft-proofing classiques (LUT 1D)? Plus simplement, faut-il n'avoir que des profils LUT 1D ou que des profils LUT 3D sur sa chaîne graphique ou on peut les mélanger sans problèmes si ce n'est les approximations des LUT 1D?
- A-t-on besoin d'une LUT 3D pour utiliser des profils ICC avec LUT 3D? Il me semble que ça n'a rien à voir, que les calculs se font au niveau du CMM mais je préfère être sûr pour ne pas partir avec une fausse idée.

Pour ce qui est des CS et CX la doc Eizo fait mention d'une LUT 1D + Matrix, je ne vois pas à quoi correspond cette matrice.

Merci beaucoup en tous cas pour toutes ces informations qui me permettent de comprendre un peu mieux les avantages et inconvénients de chaque modèle.

Mon choix est en train de glisser tout doucement vers les CX et CG.
Entre autre infos que j'ai pu glaner:
- l'uniformité des dalles en sortie d'usine est qualibrée sur 12 zones sur les dalles CS, 18 sur les dalles CX, et 27 sur les dalles CG.
- les angles de visions sont un peu plus larges sur les CX et CG par rapport aux CS (angle sans déformations et altérations des couleurs, pas les 178° annoncés sur toutes les dalles)
- en regardant les tests du site allemand (voir plus haut sur le fil), j'ai l'impression que les dalles CS par rapport aux CG émettent plus de lumière parasite mais je ne suis pas du tout sûr de ce que j'avance. Je me base sur les photos qui sont peut-être trompeuses.

Sur ce, bonne journée à tous et Bon réveillon!!

Beaucoup de questions :)

Citation- les logiciels de vidéo ne gèrent pas les profils ICC et c'est pour ça qu'il faut une LUT 3D hardware. J'imagine que ça demanderait beaucoup trop de ressources pour que la conversion se fasse en software?

Oui en général en vidéo pro on utilise une carte vidéo avec sortie SDI pour le monitoring, et il n'y a aucune gestion ICC dans ce cas. Il est donc indispensable d'avoir un moniteur calibré exactement sur le standard vidéo avec lequel on travaille. Donc soit on a un moniteur avec LUT 3D intégrée, soit on utilise une box entre le moniteur et la carte SDI, qui réalisera la gestion colorimétrique afin d'obtenir un affichage parfaitement étalonné.

Effectivement l'avantage de la LUT 3D intégrée au moniteur ou dans une box LUT3D sur la liaison SDI, c'est que cela décharge le PC de la gestion des couleurs. Ce qui en vidéo est un avantage surtout en 4K.

Et de toutes façons les logiciels pro sortent le signal vidéo en général sans gestion de la couleur. Par exemple Davinci Resolve, Edius... C'est contraignant car cela nécessite du matériel onéreux, mais d'un autre coté c'est la garantie d'avoir un signal vidéo propre et très standardisé sans erreur possible de gestion des couleurs. Autre avantage, on peut brancher un moniteur calibré sur n'importe quel équipement vidéo pro, la gestion couleur sera toujours bonne. Ce qui est loin d'être le cas dans un environnement informatique avec gestion ICC.

Citation- Une LUT 3D, qui permettra une plus grande justesse de conversion des couleurs, peut être Hardware (pour l'écran) ou software pour le soft proofing. Pour la photo, il n'y aurait donc aucun intérêt à avoir une LUT 3D Hardware sachant que l'on peut obtenir de très bons profils écrans pour un Gamut Adobe RVB 98 avec une LUT 1D d'une part, et que, d'autre part, le CMM calculera la conversion des couleurs aussi bien avec un ICC LUT 3D ou un ICC LUT 1D?

Pour la photo, les écrans photo même milieu de gamme comme le CS et le CX ont de toutes façons je pense une LUT3D interne, mais elle n'est pas modifiable. Cela veut dire que même si on utilise un profil ICC simplifié, décrivant par exemple uniquement le gamma et les primaires, ou des courbes LUT 1D (plus exactement TRC ou tonale rendition curves) et les primaires, on obtiendra une colorimétrie de très bonne qualité puisque l'écran est déjà compensé en interne pour obtenir une colorimétrie proche de l'espace couleur théorique décrit par les primaires et les courbes TRC.

Donc oui en photo, pas d'intérêt à avoir une LUT3D modifiable comme celle des CG, sauf si on veut pouvoir faire de l'émulation d'espace couleur, pour simuler par exemple d'autres conditions de visualisation (ce qu'on peut faire aussi en softproofing d'ailleurs, mais pas dans tous les logiciels, et avec certains problèmes comme par exemple les agents azurants qui ne semblent pas pris en compte en softproofing sur les logiciels courants, d'où le recours fréquent à des bricolages peu ragoutants comme une légère augmentation de la température de couleur de l'écran pour retrouver la correspondance lightbox D50 - écran).
CitationSi ce point est juste, ça me pose plusieurs questions:
- Peut-on avoir une calibartion écran avec LUT 3D software? Peut-être qu'on se retrouverai dans le cas de la vidéo avec une gestion des couleurs trop gourmande en ressources?
- Si on veut une bonne gestion des couleurs, est-il préjudiciable d'avoir une calibration écran avec LUT 3D (soft si cela existe ou hard) et des profils ICC pour le soft-proofing classiques (LUT 1D)? Plus simplement, faut-il n'avoir que des profils LUT 1D ou que des profils LUT 3D sur sa chaîne graphique ou on peut les mélanger sans problèmes si ce n'est les approximations des LUT 1D?
- A-t-on besoin d'une LUT 3D pour utiliser des profils ICC avec LUT 3D? Il me semble que ça n'a rien à voir, que les calculs se font au niveau du CMM mais je préfère être sûr pour ne pas partir avec une fausse idée.

La il y a beaucoup de questions !
Un profil ICC avec tables 3D, plus lourd (peu faire planter Lightroom par exemple), sera utile je pense uniquement avec des écrans plus bas de gamme comme des écrans bureautiques, mais c'est une solution un peu bâtarde que je ne conseillerais pas tellement pour la photo, car dans ce cas de figure, en plus d'une consommation en ressources CPU plus importante (qui peut être anecdotique au vu de la puissance des machines actuelles), ce qu'on gagne d'un coté avec la table 3D du profil icc, on le perd d'un autre coté avec la calibration software qui peut faire perdre de la qualité à cause de l'utilisation des courbes LUT 8 bits de la carte vidéo. Sachant qu'il faut une LUT 12 à 14 bits pour ne pas perdre de qualité (pour conserver le nombre de niveaux originaux, soit 256 ou 1024 niveaux par canal selon le type de lien vidéo 8 ou 10 bits).

Sur un écran non photo, il y aura également le gros problème du rétroéclairage qui va se poser si on veut ramener l'écran vers D50. Les rétroéclairages LED blanches, courant sur les écrans bureautiques, ne sont pas ajustables, il faut donc jouer sur la dalle LCD pour changer le point blanc, avec les conséquences que cela peut avoir en terme de contraste global et surtout de perte de gradation tonale.

Donc attention au type de rétroéclairage également dans le choix de l'écran. La technologie de rétroéclairage pour les écrans photos haut de gamme est actuellement le GB-R, chez EIZO comme chez NEC. C'est à dire LEDs vertes et bleues plus phosphore rouge. Ce qui donne une température de couleur totalement ajustable et un spectre assez proche de l'idéal sur les trois canaux. L'idéal serait un rétroéclairage RGB, un temps utilisé par Samsung, mais abandonné probablement à cause de son coût élevé.

Il serait intéressant de vérifier le type de rétroéclairage sur les CS et CX. Pour le CG c'est certain c'est du GB-R. Les constructeurs sont avares d'information à ce sujet, par ce que justement c'est un sujet sensible dont il faut certainement mieux cacher les tenants et aboutissants à l'utilisateur final dans un but marketing.

On peut mélanger les profils, par exemple si on a des écrans de nature différente, mais dans l'idéal il est préférable d'avoir des écrans qualité photo précompensés au niveau colorimétrie et à calibration hardware, sur lesquels on appliquera donc une LUT 1D hardware (12 ou 14 bits) pour ramener l'écran sur la courbe de rendu tonal désiré (je conseillerais plutôt sRGB, L* ou DICOM, et je déconseillerais gamma 2.2).
A partir de là, l'écran devrait être dans un état colorimétrique qu'on peut décrire avec précision avec un simple profil ICC décrivant les primaires et le gamma ou les primaires et les courbes TRC (courbes TRC obligatoires si L*, sRGB ou DICOM). Et il n'y a donc pas besoin de LUT3D au niveau de la gestion ICC puisque ces ajustements seront faits en hardware dans l'écran.

Et non le CMM n'a rien à voir avec la gestion interne de l'écran. Aucun intérêt d'avoir un profil avec tables 3D si l'écran est déjà précompensé, comme c'est le cas y compris je pense sur des CS ou CX. Et si une LUT3D modifiable est présente dans l'écran, ce qui est le cas sur un CG, cela permet simplement de modifier l'espace couleur de l'écran, et on conservera dans ce cas un profil ICC simple sans tables 3D.

De toutes façons, Colornavigator qui est le logiciel de gestion pour la calibration et le profiling des écrans EIZO, ne génère que des profils simplifiés à ma connaissance, soit avec gamma et primaires, soit avec courbes TRC et primaires, soit avec formules TRC et primaires (disponible uniquement si choix de génération de profil ICC en version 4.2), mais jamais avec des tables 3D à ce que j'ai pu voir avec mon CG. Je pense que c'est idem pour les CS et CX.


olivier1010



Au chapitre des différences pour le CS240 en comparaison avec ses deux frères plus haut de gamme, on a également :

- une absence de filtre polarisant sur la dalle

- un châssis plus fin
Par contre le rétroéclairage est le même pour les trois moniteurs CS, CX et CG avec une technologie GB-R qui est ce qui se fait de plus performant actuellement dans les écrans photo.

Donc la décision finale d'achat entre CS et CX devrait plutôt se faire par rapport soit au budget disponible, soit à la volonté de disposer d'un capteur interne pour le maintient du point blanc et de la luminance. Ce qui, soit dit en passant, et vraiment confortable par rapport à une sonde externe.

Le CG apportant en plus une uniformité un peu meilleure, un tri certainement un peu plus rigoureux en ce qui concerne les performances de la dalle, un vrai colorimètre interne et des possibilités de calibration étendue (simulation hardware) grâce à la LUT 3D interne. Ce qui l'ouvre au marché de la vidéo et de l'impression professionnelle, en plus du marché de la photo.

Voilà, sachant que des moniteurs OLED à des couts raisonnables pointeront certainement bientôt le bout de leur nez, avec des performances bien meilleures dans les noirs. Il faut donc certainement rester raisonnable en terme d'investissement sur le LCD, y compris le 4K, si l'on ne veut pas regretter son achat amèrement lorsque les nouvelles générations de dalles OLED chez LG seront disponibles dans les tailles 24 à 32 pouces.

julerty

Citation de: olivier1010 le Janvier 01, 2016, 02:51:54
Beaucoup de questions :)

Oui en général en vidéo pro on utilise une carte vidéo avec sortie SDI pour le monitoring, et il n'y a aucune gestion ICC dans ce cas. Il est donc indispensable d'avoir un moniteur calibré exactement sur le standard vidéo avec lequel on travaille. Donc soit on a un moniteur avec LUT 3D intégrée, soit on utilise une box entre le moniteur et la carte SDI, qui réalisera la gestion colorimétrique afin d'obtenir un affichage parfaitement étalonné.

Effectivement l'avantage de la LUT 3D intégrée au moniteur ou dans une box LUT3D sur la liaison SDI, c'est que cela décharge le PC de la gestion des couleurs. Ce qui en vidéo est un avantage surtout en 4K.

Et de toutes façons les logiciels pro sortent le signal vidéo en général sans gestion de la couleur. Par exemple Davinci Resolve, Edius... C'est contraignant car cela nécessite du matériel onéreux, mais d'un autre coté c'est la garantie d'avoir un signal vidéo propre et très standardisé sans erreur possible de gestion des couleurs. Autre avantage, on peut brancher un moniteur calibré sur n'importe quel équipement vidéo pro, la gestion couleur sera toujours bonne. Ce qui est loin d'être le cas dans un environnement informatique avec gestion ICC.

Pour la photo, les écrans photo même milieu de gamme comme le CS et le CX ont de toutes façons je pense une LUT3D interne, mais elle n'est pas modifiable. Cela veut dire que même si on utilise un profil ICC simplifié, décrivant par exemple uniquement le gamma et les primaires, ou des courbes LUT 1D (plus exactement TRC ou tonale rendition curves) et les primaires, on obtiendra une colorimétrie de très bonne qualité puisque l'écran est déjà compensé en interne pour obtenir une colorimétrie proche de l'espace couleur théorique décrit par les primaires et les courbes TRC.

Donc oui en photo, pas d'intérêt à avoir une LUT3D modifiable comme celle des CG, sauf si on veut pouvoir faire de l'émulation d'espace couleur, pour simuler par exemple d'autres conditions de visualisation (ce qu'on peut faire aussi en softproofing d'ailleurs, mais pas dans tous les logiciels, et avec certains problèmes comme par exemple les agents azurants qui ne semblent pas pris en compte en softproofing sur les logiciels courants, d'où le recours fréquent à des bricolages peu ragoutants comme une légère augmentation de la température de couleur de l'écran pour retrouver la correspondance lightbox D50 - écran).
La il y a beaucoup de questions !
Un profil ICC avec tables 3D, plus lourd (peu faire planter Lightroom par exemple), sera utile je pense uniquement avec des écrans plus bas de gamme comme des écrans bureautiques, mais c'est une solution un peu bâtarde que je ne conseillerais pas tellement pour la photo, car dans ce cas de figure, en plus d'une consommation en ressources CPU plus importante (qui peut être anecdotique au vu de la puissance des machines actuelles), ce qu'on gagne d'un coté avec la table 3D du profil icc, on le perd d'un autre coté avec la calibration software qui peut faire perdre de la qualité à cause de l'utilisation des courbes LUT 8 bits de la carte vidéo. Sachant qu'il faut une LUT 12 à 14 bits pour ne pas perdre de qualité (pour conserver le nombre de niveaux originaux, soit 256 ou 1024 niveaux par canal selon le type de lien vidéo 8 ou 10 bits).

Sur un écran non photo, il y aura également le gros problème du rétroéclairage qui va se poser si on veut ramener l'écran vers D50. Les rétroéclairages LED blanches, courant sur les écrans bureautiques, ne sont pas ajustables, il faut donc jouer sur la dalle LCD pour changer le point blanc, avec les conséquences que cela peut avoir en terme de contraste global et surtout de perte de gradation tonale.

Donc attention au type de rétroéclairage également dans le choix de l'écran. La technologie de rétroéclairage pour les écrans photos haut de gamme est actuellement le GB-R, chez EIZO comme chez NEC. C'est à dire LEDs vertes et bleues plus phosphore rouge. Ce qui donne une température de couleur totalement ajustable et un spectre assez proche de l'idéal sur les trois canaux. L'idéal serait un rétroéclairage RGB, un temps utilisé par Samsung, mais abandonné probablement à cause de son coût élevé.

Il serait intéressant de vérifier le type de rétroéclairage sur les CS et CX. Pour le CG c'est certain c'est du GB-R. Les constructeurs sont avares d'information à ce sujet, par ce que justement c'est un sujet sensible dont il faut certainement mieux cacher les tenants et aboutissants à l'utilisateur final dans un but marketing.

On peut mélanger les profils, par exemple si on a des écrans de nature différente, mais dans l'idéal il est préférable d'avoir des écrans qualité photo précompensés au niveau colorimétrie et à calibration hardware, sur lesquels on appliquera donc une LUT 1D hardware (12 ou 14 bits) pour ramener l'écran sur la courbe de rendu tonal désiré (je conseillerais plutôt sRGB, L* ou DICOM, et je déconseillerais gamma 2.2).
A partir de là, l'écran devrait être dans un état colorimétrique qu'on peut décrire avec précision avec un simple profil ICC décrivant les primaires et le gamma ou les primaires et les courbes TRC (courbes TRC obligatoires si L*, sRGB ou DICOM). Et il n'y a donc pas besoin de LUT3D au niveau de la gestion ICC puisque ces ajustements seront faits en hardware dans l'écran.

Et non le CMM n'a rien à voir avec la gestion interne de l'écran. Aucun intérêt d'avoir un profil avec tables 3D si l'écran est déjà précompensé, comme c'est le cas y compris je pense sur des CS ou CX. Et si une LUT3D modifiable est présente dans l'écran, ce qui est le cas sur un CG, cela permet simplement de modifier l'espace couleur de l'écran, et on conservera dans ce cas un profil ICC simple sans tables 3D.

De toutes façons, Colornavigator qui est le logiciel de gestion pour la calibration et le profiling des écrans EIZO, ne génère que des profils simplifiés à ma connaissance, soit avec gamma et primaires, soit avec courbes TRC et primaires, soit avec formules TRC et primaires (disponible uniquement si choix de génération de profil ICC en version 4.2), mais jamais avec des tables 3D à ce que j'ai pu voir avec mon CG. Je pense que c'est idem pour les CS et CX.

Merci beaucoup Olivier d'avoir répondu à toutes mes questions avec autant de précision... si tôt en ce début d'année!
Je vais prendre un peu de temps pour digérer toutes ces informations, même si elles m'amènent déjà à me poser de nombreuses autres questions.

Bonne année à vous et à tous les forumeurs.

julerty

Citation de: olivier1010 le Janvier 02, 2016, 23:19:17

Au chapitre des différences pour le CS240 en comparaison avec ses deux frères plus haut de gamme, on a également :

- une absence de filtre polarisant sur la dalle

- un châssis plus fin
Par contre le rétroéclairage est le même pour les trois moniteurs CS, CX et CG avec une technologie GB-R qui est ce qui se fait de plus performant actuellement dans les écrans photo.

Donc la décision finale d'achat entre CS et CX devrait plutôt se faire par rapport soit au budget disponible, soit à la volonté de disposer d'un capteur interne pour le maintient du point blanc et de la luminance. Ce qui, soit dit en passant, et vraiment confortable par rapport à une sonde externe.

Le CG apportant en plus une uniformité un peu meilleure, un tri certainement un peu plus rigoureux en ce qui concerne les performances de la dalle, un vrai colorimètre interne et des possibilités de calibration étendue (simulation hardware) grâce à la LUT 3D interne. Ce qui l'ouvre au marché de la vidéo et de l'impression professionnelle, en plus du marché de la photo.

Voilà, sachant que des moniteurs OLED à des couts raisonnables pointeront certainement bientôt le bout de leur nez, avec des performances bien meilleures dans les noirs. Il faut donc certainement rester raisonnable en terme d'investissement sur le LCD, y compris le 4K, si l'on ne veut pas regretter son achat amèrement lorsque les nouvelles générations de dalles OLED chez LG seront disponibles dans les tailles 24 à 32 pouces.


Merci pour ces éléments supplémentaires Olivier.
Seriez-vous m'expliquer à quoi servent les filtres polarisants sur la dalle? Sont-ils utilisés pour obtenir des noirs plus "profonds" ou autre chose?
A votre avis, selon votre expérience, quelle est la fréquence d'utilisation d'une sonde de calibration sur ce genre d'écran (gamme Color Edge) pour le maintenir correctement calibré? Le capteur du CX permettrait d'étendre la durée entre deux calibrations à combien?

olivier1010

Citation de: julerty le Janvier 03, 2016, 11:32:31
Merci pour ces éléments supplémentaires Olivier.
Seriez-vous m'expliquer à quoi servent les filtres polarisants sur la dalle? Sont-ils utilisés pour obtenir des noirs plus "profonds" ou autre chose?
A votre avis, selon votre expérience, quelle est la fréquence d'utilisation d'une sonde de calibration sur ce genre d'écran (gamme Color Edge) pour le maintenir correctement calibré? Le capteur du CX permettrait d'étendre la durée entre deux calibrations à combien?

Selon ce que j'ai pu trouver comme info sur le sujet, les dalles LCD fonctionnent sur le principe d'une synthèse soustractive par polarisation double pour filtrer la lumière. Donc les couches LCD polarisent dans un sens, et un filtre polarisant devant la dalle filtre dans l'autre sens, ce qui permet de filtrer le rétroéclairage jusqu'au noir ( délavé :( ).

D'ailleurs si on retire d'ailleurs ce film polarisant, l'image de l'écran devient blanche, il faut alors mettre des lunettes polarisantes orientées dans le bon sens pour voir à nouveau l'image.

Pour info IPS et TN sont deux technologies basées sur la grande famille LCD TFT, donc les écrans IPS comme les TN doivent fonctionner sur le même principe de filtrage par polarisation.

Il semblerait donc que toutes les dalles LCD TFT ont un film polarisant, mais que certaines ont des filtres peut être plus performants, comme c'était le cas à l'époque sur les écrans plasma haut de gamme dont une partie de l'amélioration de la qualité de la dalle provenait d'un filtrage plus évolué.

Donc je pense que les CX et CG disposent d'un film polarisant peut être plus performant, ou de nature légèrement différente, plus onéreux. Le prix du CS obligeant le constructeur à faire des concessions sur certains éléments comme le châssis et la dalle.

Ces filtres à mon avis plus haut de gamme sur les CX et CG permettrait d'égaliser les contrasteset de réduire l'effet glow IPS.

Pour les détails sur la technologie IPS :

https://en.wikipedia.org/wiki/IPS_panel

Ce film polarisant est peut être un film A-TW :

The A-TW filter is an additional film that is applied to some LCD panels with the aim of improving off-axis viewing of the display by reducing the "glow" effect that can be seen when viewing very dark images at extreme angles on S-IPS LCD panels. While it does reduce the glow effect, it can also introduce a slight coloration artifact that causes the glow to appear green when viewed from one angle, and magenta from another.

Effectivement sur le CG, le glow apparait légèrement coloré magenta à ce que j'ai pu voir sur le mien quand on regarde du noir dans l'obscurité.
Évidement, comme pour pour le rétroéclairage, les fabricants communiquent très peu la dessus, pour les mêmes raisons, c'est un sujet sensible qui ne fait certainement pas bon ménage avec les techniques marketing :)
Sur le CG, la calibration auto se déclenche par défaut chaque mois. Ce qui me semble suffisant. Il y a aussi un avertissement si l'écran est utilisé plus de 200 heures depuis la dernière calibration (mensuelle donc). Mais on peut modifier ce réglage en passant à chaque semaine, ou à un nombre d'heures.
Il faudrait voir si les CS et CX ont la même stabilité colorimétrique dans le temps. Ce n'est pas certain, le CG est peut être mieux compensé. Encore ici on trouve peu d'information sur le sujet.


olivier1010


Un article intéressant sur le filtre polarisant A-TW qui semble avoir été abandonné un temps puis réintroduit depuis 2014 chez LG :

https://pcmonitors.info/lg/lg-display-panels-for-2014-a-tw-polarizer-returns/


olivier1010

#16
Et puisque vous semblez vouloir aller jusqu'au bout des choses dans votre analyse, il y a aussi une fonction intéressante sur le CG qui n'est pas disponible non plus sur les CS et CX : la possibilité d'émuler l'espace couleur d'une tablette ou d'un smartphone. Ce qui peut être intéressant dans le cadre de la diffusion d'applications ou de documents destinés à ce genre de périphériques lorsque la colorimétrie revêt une grande importance.

Cette fonction utilise aussi la LUT 3D interne paramétrable de l'écran, en y ajoutant la possibilité de créer le profil qui servira de base à l'émulation. Cela fonctionne par l'intermédiaire d'un navigateur WEB qui servira à afficher les patchs de mesure dans le cadre de la réalisation du profil pour le périphérique à simuler.

Cette fonction vient donc s'ajouter à la simulation classique, basée sur un profil ICC ou sur un fichier de LUT 3D au format .3dl ou .cub

Le basculement vers un affichage simulé est pratiquement instantané avec le CG (quelques secondes) et ne nécessite aucune recalibration puisque la simulation est basée sur une cible de calibration existante, laquelle est transformée à travers la LUT3D du moniteur, avec une précision 16 bits.

On peut donc créer des cibles de simulation à la volée sans devoir recalibrer l'écran. Et elles sont donc automatiquement recalibrées lorsque la cible parente est recalibrée.

Il est vrai aussi que Photoshop supporte désormais les transformations LUT 3D, et qu'on peut donc simuler un espace couleur directement dans ce type de logiciel, mais cela me semble plus direct et moins sujet à erreur si c'est réalisé directement dans l'écran.

Les cartes vidéo sont aussi capables aujourd'hui de réaliser des conversions LUT 3D à 60 images / sec grâce à la puissance de leur GPU, voir ici :

http://http.developer.nvidia.com/GPUGems2/gpugems2_chapter24.html
Enfin quelques infos de base intéressantes sur les dalles AH-IPS et PLS-IPS :

http://www.tftcentral.co.uk/articles/content/panel_technologies_content.htm#ah-ips

(vous remarquerez, n'en déplaise à certains puristes de la langue française, que dès qu'on recherche des informations techniques un peu pointues, on ne trouve pratiquement plus rien en français :)


julerty

Merci encore Olivier pour toutes ces informations. J'ai finalement coupé la poire en deux en prenant un CX 241 après avoir passé pas mal de temps au téléphone avec une personne de Graphic Réseau. Cet écran me permettra déjà de faire mes gammes en colorimétrie, et surtout de retoucher mes images de manière optimisée par rapport à ce que je faisais jusqu'à présent avec mon macbook. Pour la simulation d'espaces, je la ferai de manière logicielle.

Pour revenir au contrôle en sortie d'usine, j'ai reçu avec mon écran son "Uniformity Data Sheet" qui présente 25 zones mesurées, et non 18 comme on me l'avait dit. J'ai un DeltaE max de 2,98 sur une zone. Une petite question qui me trotte dans la tête: est-ce que cette zone aura toujours le même écart suite à une calibration?
Quel outil permet de vérifier l'uniformité de la dalle comme on peut le voir sur les tests d'écrans d'Arnaud Frich par exemple (lui le fait sur 9 zones)?

olivier1010

Citation de: julerty le Janvier 08, 2016, 15:34:18
Merci encore Olivier pour toutes ces informations. J'ai finalement coupé la poire en deux en prenant un CX 241 après avoir passé pas mal de temps au téléphone avec une personne de Graphic Réseau. Cet écran me permettra déjà de faire mes gammes en colorimétrie, et surtout de retoucher mes images de manière optimisée par rapport à ce que je faisais jusqu'à présent avec mon macbook. Pour la simulation d'espaces, je la ferai de manière logicielle.

Pour revenir au contrôle en sortie d'usine, j'ai reçu avec mon écran son "Uniformity Data Sheet" qui présente 25 zones mesurées, et non 18 comme on me l'avait dit. J'ai un DeltaE max de 2,98 sur une zone. Une petite question qui me trotte dans la tête: est-ce que cette zone aura toujours le même écart suite à une calibration?
Quel outil permet de vérifier l'uniformité de la dalle comme on peut le voir sur les tests d'écrans d'Arnaud Frich par exemple (lui le fait sur 9 zones)?

PatchTool par exemple de BabelColor permet de faire des tests d'uniformité conformes à la norme ISO. Par contre l'uniformisation est faite en usine, on ne peut pas la modifier.

Oui cette zone aura certainement toujours le plus grand écart, mais en fonction de la cible de calibration, et plus particulièrement du contraste demandé, l'uniformisation donnera plus ou moins de priorité à l'uniformité ou à la possibilité d'obtenir un contraste global plus important. Il y a d'ailleurs un réglage pour cela, on peut choisir de donner la priorité à l'uniformisation ou au contraste, la valeur par défaut est l'uniformisation, ce qui est bien sur le choix à adapter pour la photo ou un contraste faible de 300:1 environ est suffisant pour le proofing.

Cela dit un écart de Delta E de 3 sur une zone (souvent en bordure) n'est vraiment pas un grave problème. Sur des écrans bureautiques ces écarts en bordure montent à des valeurs peu ragoutantes, plus de 10 est fréquent je pense.


julerty

Merci Olivier pour ces réponses. Effectivement le Delta E max est atteint dans un coin de l'écran. En ce qui concerne cet écart, il est précisé que les mesures sont faites en usine en mode "priorité uniformité". Je n'ai pas la feuille sous les yeux, mais il me semble que les autres paramètres sont TC=6500K et le contraste natif de l'écran (à vérifier).

Ce qui me pose question (et oui encore une) c'est que:
Arnaud Frich, dans ces tests, mesure l'uniformité de la TC et de la luminance et que les valeurs n'ont que très peu d'écart entre les zones, et ce, que ce soit sur les gammes CS, CX et CG.
Si, comme vous le dîtes et comme j'ai tendance à le croire, le fait de calibrer l'écran ne changera pas l'uniformité entre ses zones mesurées en usine, et que d'autre part, les dalles qui sont passées entre les mains d'Arnaud Frich ont toutes les chances d'avoir des Delta E semblables à ceux présents sur la dalle de mon écran, je me pose cette question:
à quoi sert la sonde de correction présente sur les écrans CX puisqu'en ne relevant que le point blanc et la luminance, on peut tout de même se retrouver avec des Delta E significatifs?

Merci pour la réference à PatchTool. Etant donné que c'est payant, je pense que je vais remettre à plus tard ce test... voir si le Delta E avant et après calibration évolue sur les différentes zones de l'écran.

Si je comprends votre remarque (second paragraphe de votre réponse), vous sous-entendez qu'avec un contraste réduit à sa partie utile (1/287 par exemple) les Delta E pourraient diminuer?

Merci en tous cas pour votre participation très enrichissante sur ce forum que je vais m'atteler à compléter en lisant "La gestion des couleurs" que je viens de recevoir.

Bonne journée.

olivier1010

Citation de: julerty le Janvier 10, 2016, 16:17:28
Merci Olivier pour ces réponses. Effectivement le Delta E max est atteint dans un coin de l'écran. En ce qui concerne cet écart, il est précisé que les mesures sont faites en usine en mode "priorité uniformité". Je n'ai pas la feuille sous les yeux, mais il me semble que les autres paramètres sont TC=6500K et le contraste natif de l'écran (à vérifier).

Ce qui me pose question (et oui encore une) c'est que:
Arnaud Frich, dans ces tests, mesure l'uniformité de la TC et de la luminance et que les valeurs n'ont que très peu d'écart entre les zones, et ce, que ce soit sur les gammes CS, CX et CG.
Si, comme vous le dîtes et comme j'ai tendance à le croire, le fait de calibrer l'écran ne changera pas l'uniformité entre ses zones mesurées en usine, et que d'autre part, les dalles qui sont passées entre les mains d'Arnaud Frich ont toutes les chances d'avoir des Delta E semblables à ceux présents sur la dalle de mon écran, je me pose cette question:
à quoi sert la sonde de correction présente sur les écrans CX puisqu'en ne relevant que le point blanc et la luminance, on peut tout de même se retrouver avec des Delta E significatifs?

Merci pour la réference à PatchTool. Etant donné que c'est payant, je pense que je vais remettre à plus tard ce test... voir si le Delta E avant et après calibration évolue sur les différentes zones de l'écran.

Si je comprends votre remarque (second paragraphe de votre réponse), vous sous-entendez qu'avec un contraste réduit à sa partie utile (1/287 par exemple) les Delta E pourraient diminuer?

Merci en tous cas pour votre participation très enrichissante sur ce forum que je vais m'atteler à compléter en lisant "La gestion des couleurs" que je viens de recevoir.

Bonne journée.

Citationà quoi sert la sonde de correction présente sur les écrans CX puisqu'en ne relevant que le point blanc et la luminance, on peut tout de même se retrouver avec des Delta E significatifs?

Un delta E de 3 maxi sur toute la dalle pour un écran LCD peut être considéré comme le summum de l'art en terme de colorimétrie sur un écran, et visuellement parlant c'est quand même pas mal du tout.

Cela dit, si l'on mesure le delta E sur une zone relativement proche du centre de l'écran, on arrive à des valeurs d'environ 0.5 sur un écran haut de gamme, c'est ce que j'ai pu vérifié sur mon CG277.

C'est plus cette valeur qui caractérisera la vrai qualité de l'écran, même si pour certaines images et dans des cas critiques, les déviations vers les bords peuvent être gênantes. Il suffit d'ailleurs de zoomer un peu et déplacer la zone à vérifier plus vers le centre de l'écran pour s'affranchir du problème.

L'uniformité est réglée en usine, et donc on ne peut pas l'améliorer soi même. La sonde interne sert donc juste à maintenir l'écran dans un état colorimétrique stable, ou bien à le calibrer complètement dans le cas de la gamme CG sans avoir recours à une sonde externe.

A partir du moment ou le point blanc et la luminance est maintenue, on peut penser que les déviations colorimétriques de l'écran resteront faibles. D'où la gamme CX avec une sonde limitée à cette fonction. La gamme CG apporte en plus une calibration complète par la sonde interne (colorimètre), ce qui sur le long terme permet certainement de mieux compenser les dérives dues au vieillissement de la dalle et du rétroéclairage, sachant que pour un résultat encore plus précis il faudrait utiliser un spectro de temps en temps, pour compenser le colorimètre interne et tenir compte des déviations spectrales induites par le vieillissement du rétroéclairage et de la dalle LCD.

Cela dit rien n'empêche d'utiliser un colorimètre externe, ou même calibrer ce colorimètre sur un spectro pour encore améliorer la précision, sur un écran CS ou CX. ColorNavigator permet de le faire.

En pratique je pense que ce ne sera pas indispensable. Les gens qui ont besoin de ce degré de précision achèteront plutôt un écran de la gamme CG, et éventuellement un spectro très haut de gamme pour étalonner les sondes internes des écrans sur une référence fiable et précise.

Si vous voulez un écran parfait sur toute la surface de la dalle, il vous faudra jouer les pionniers et acheter un écran en technologie de synthèse additive, comme un OLED. Dell vient d'en sortir un, à 5000 € environ... C'est sur, c'est l'avenir, et cela va tuer les écran LCD au moins pour le haut de gamme dans un premier temps.

Pour PatchTool j'ai fait une petite erreur, c'est en fait CT&A, logiciel du même éditeur, qui réalise cette fonction d'analyse d'uniformité en 9 zones (norme ISO 12646:2008) ou 25 zones (norme ISO 12646:2014).

Pour info la norme ISO de 2008 ne demande qu'une uniformité en luminance de +/- 10 % par rapport au centre sur les 8 autres zones de mesure, alors que la norme de 2014 demande une uniformité DeltaE < 4 par rapport au centre sur les 24 autres zones de mesure. C'est beaucoup plus contraignant évidement pour les fabricants.

CitationSi je comprends votre remarque (second paragraphe de votre réponse), vous sous-entendez qu'avec un contraste réduit à sa partie utile (1/287 par exemple) les Delta E pourraient diminuer?

Oui bien sur si on remonte le point noir, le défaut IPS glow (ce qui cause principalement ces déviations dans les coins de la dalle) va plus ou moins disparaître, car il sera masqué par la luminance plus élevée du noir.

Sur mon écran j'ai calibré le noir à 0.3 cd/m2 mais on peut éventuellement le remonter encore un peu plus. Autre avantage, la dalle devient aussi plus uniforme par rapport aux réflexions causées pas l'éclairage ambiant. J'en ai parlé dans un autre fil avec des calculs à l'appui.

Si vous faites une simulation softproof, le constraste sera aussi réduit artificiellement, il n'est donc pas obligatoire de calibrer l'écran avec un noir assez haut, on peut simuler un contraste plus faible en softproofing. Ce qui permet de garder un noir profond en cas de besoin, pour avoir un affichage plus polyvalent par exemple si on travaille pour de l'imagerie destinée à Internet.