Calibrage multi écran avec Spyder

Démarré par elpabar, Février 08, 2016, 11:12:22

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Verso92

Citation de: MBe le Février 10, 2016, 19:27:02
Pour moi, le vrai progrès serait dans un premier temps de s'affranchir de la matrice de Bayer.

Certains APN s'en affranchissent...

restoc

Citation de: MBe le Février 10, 2016, 19:27:02
Cela permet de réaliser des profils en s'affranchissant, en partie seulement, de la mire et de ses patchs, de l'illuminant et de la prise de vue. Les constructeurs (d'APN et/ou de logiciel de développement) communiquent peu sur le sujet, mais je soupçonne qu'ils utilisent cette technique.
Après en effet pour chaque photo, une analyse de l'illuminant et de la réflectance spectrale de la scène serait une information qui permettrait une amélioration qualitative. Néanmoins, comme la vision humaine n'est pas un spectromètre, le système actuel donne une perception visuelle qui s'accorde bien avec notre vision.

Pour moi, le vrai progrès serait dans un premier temps de s'affranchir de la matrice de Bayer.

Le mieux est parfois l'ennemi du bien :
64 puis
dans les années 80 nous avions testé des scanner multispectraux à 256 bandes (!) pour embarquer dans les satellites: résultat outre les paquets de bandes CCT que même le plus gros ordinateur d'Europe n'arrivait pas à ingérer en moins d'une semaine , on a pu démontrer par des analyses statistiques lourdes que finalement toute l'information ( en terme de paysages à la surface de la terre ( pôles, désert, tropiques, océeans) était contenue à 97 % avec 5 ou 6 bandes spectrales seulement. Le reste étant bp de redondance ou de bruit.

Bon il est vrai qu'il y a un filtre (atmosphère) qui annule pratiquement certaines bandes vu d'en haut.

Le pb du spectral c'est qu'il faut une puissance de calcul énorme : on ne voit pas bien exporter des raws à 12 bandes de 14 bits. Les constructeurs choisiraient probablement de réduire à bord de l'appareil le volume de data, par des analyses en composantes principales par ex, pour n'exporter dans le raw que l'info utile et pas le bruit de certaines bandes. ... Et on voit mal un Lightroom ou autre avec 6 fois plus de curseurs , sans parler de rawtherappe !

A mon avis Bayer et ses variantes a encore de beaux jours, çà ne marche pas si mal.

olivier1010

Citation de: MBe le Février 10, 2016, 19:27:02
Cela permet de réaliser des profils en s'affranchissant, en partie seulement, de la mire et de ses patchs, de l'illuminant et de la prise de vue. Les constructeurs (d'APN et/ou de logiciel de développement) communiquent peu sur le sujet, mais je soupçonne qu'ils utilisent cette technique.
Après en effet pour chaque photo, une analyse de l'illuminant et de la réflectance spectrale de la scène serait une information qui permettrait une amélioration qualitative. Néanmoins, comme la vision humaine n'est pas un spectromètre, le système actuel donne une perception visuelle qui s'accorde bien avec notre vision.

Pour moi, le vrai progrès serait dans un premier temps de s'affranchir de la matrice de Bayer.


Il est très vrai que la vision humaine repose sur un système d'analyse tristimuli, mais la capture et la reproduction en trois canaux a le fâcheux défaut de ne pas reproduire les caractéristiques spectrales des couleurs, mais simplement une approximation qui n'est valable que pour un illuminant donné, et un observateur standard.

Ce qui veut dire que si l'illuminant change à la reproduction, la couleur pourra apparaître différemment.

Dans le sens contraire, deux couleurs qui paraissent identiques à la prise de vue pourront être différente à la reproduction ou vice versa, selon les conditions d'éclairage. C'est le métamérisme, dont la cause s'explique par la nature spectrale de la couleur, et non pas tristimuli.

Certains logiciels d'analyse de la couleur, comme CT&A de Babelcolor, permettent d'ailleurs d'analyser le comportement des couleurs en fonction du changement d'illuminant. Certaines couleurs sont plus sensibles que d'autres selon leur composition spectrale. On peut même obtenir un indice de métamérisme, qui pourra être utile dans le choix d'une couleur par exemple dans le domaine du textile ou de la décoration.

Ne parlons pas non plus de la fluorescence, qui n'est absolument pas prise en charge par un système tristimuli. Même si évidemment il est possible d'imprimer à postériori avec une encre fluo en ton direct, cela reste une intervention totalement manuelle dans le traitement d'une image.

Donc même si le spectral est loin d'être implémenté en prise de vue, et même s'il n'est absolument pas nécessaire pour la photographie courante, il y a des domaines dans la mesure des couleurs et la fabrication des encres ou on l'utilise depuis longtemps et ou le tristimuli ne serait pas un outil satisfaisant.

En conclusion, même si l'œil fonctionne en tristimuli, la chaine des couleurs est spectrale, même si on la réduit à trois canaux pour sa capture, son traitement et sa reproduction. Ce qui induit des approximations colorimétriques, plus ou moins gênantes selon les illuminants source et destination, selon les scènes, selon les observateurs et selon les performances des périphériques qui entrent en jeux dans la reproduction des couleurs.

Le spectral permet de s'affranchir d'une grande partie de ces approximations, et de simplifier même au final la reproduction colorimétrique dans l'absolu, en supprimant la complexité mathématique induite par le tristimuli. Je veux dire par là qu'une couleur capturée en spectral, qui pourrait être reproduite en spectral, n'a besoin d'aucun traitement, contrairement à une couleur capturée et reproduite en tristimuli, qui nécessite un traitement complexe tout au long de la chaine avec la prise en charge par un système de gestion des couleurs en tristimuli comme ICC.

En spectral, une simple calibration de la sensibilité des bandes, à la capture et à la reproduction, suffit pour reproduire les couleurs avec exactitude quelque soient les illuminants source et destination.


tenmangu81

Citation de: MBe le Février 10, 2016, 19:11:54
Oui par défaut, mais un paramétrage ad hoc par l'utilisateur permet de choisir son espace colorimètrique  ;)

Avec le logiciel DPP de Canon (celui que j'ai encore, et qui date de quelques années maintenant), Prophoto n'est même pas accessible : l'espace le plus large est "Gamme de couleurs RVB" (?) qui est sensiblement plus large qu'Adobe RGB 98, mais plus petit que Prophoto....

olivier1010

Citation de: tenmangu81 le Février 10, 2016, 23:53:43
Avec le logiciel DPP de Canon (celui que j'ai encore, et qui date de quelques années maintenant), Prophoto n'est même pas accessible : l'espace le plus large est "Gamme de couleurs RVB" (?) qui est sensiblement plus large qu'Adobe RGB 98, mais plus petit que Prophoto....

Une remarque : même lorsque des espaces plus grands que Prophoto sont accessibles, cela ne veut pas dire que cela sera utile. Par exemple les profils d'APN DCP utilisent en interne un espace Prophoto, ce qui limite donc à Prophoto le gamut des fichiers qui passent à travers cette moulinette. Pour Lightroom ce n'est pas gênant puisqu'il utilise aussi en interne Prophoto et ne pourra donc jamais le dépasser, mais pour tirer tout le gamut d'un capteur, pour des travaux de reproduction par exemple, il peut être nécessaire d'utiliser un profil source ICC, plutôt qu'un DCP. Ce qui d'office empêche l'utilisation de Lightroom pour le développement.

Les profils DCP Adobe offrent certains avantages (comme le 32 bits float qui n'était pas disponible à l'époque en ICC v2), mais rien de vraiment révolutionnaire par rapport à ICC v4, qui est plus souple, mais malheureusement manque de standardisation en ce qui concerne les profils source. Il eut été certainement préférable qu'Adobe dépense l'énergie nécessaire à la création de DCP pour la standardisation des profils sources ICC.

tenmangu81

Merci Olivier pour ces précisions, qui me renforcent dans l'idée qu'il est préférable d'utiliser des profils ICC en entrée (comme le fait Capture One) plutôt que des dcp.