Paris photo 2016 journal Le Monde

[PHOTOGOGUE]

Paris Photo : vingt ans d'engouement photographique

In Le monde du 9 novembre 2016 extrait Par Claire Guillot et Roxana Azimi

Depuis 1995, la foire a accompagné la reconnaissance et la popularité croissantes de ce genre artistique.

En vingt ans, la situation a totalement changé. Selon le site Artprice, le produit des ventes de photographie a décuplé, passant de 16,1 millions de dollars (14,5 millions d'euros) en 1995 à 150,8 millions de dollars en 2015 (135 millions d'euros). En 2005, pour la première fois, une œuvre photographique a dépassé le million de dollars : une série d'Edward Curtis, prise au XIXe siècle, s'est vendue 1,4 million de dollars chez Christie's à New York.
Pourquoi une telle évolution ? « Certains artistes se sont tournés vers ce médium, en revendiquant une inscription dans l'histoire de l'art, pas seulement dans celle de la photographie », indique Bernard Utudjian. Les photographes, dans leur ensemble, ont aussi joué le jeu du marché, limitant et numérotant les tirages pour garantir une rareté aux acheteurs. Certains ont même revisité leurs négatifs pour les tirer en grands formats, plus au goût du jour, au grand dam des puristes de la photographie.

De tous les segments, c'est bien le contemporain qui a bénéficié du boom, en se calant sur les prix de l'art actuel. Depuis dix ans, le record annuel dans les ventes aux enchères est toujours remporté par une œuvre contemporaine – Andreas Gursky, Richard Prince et Cindy Sherman laissant loin derrière eux désormais les Steichen, Man Ray ou Le Gray. Selon le site Artprice, le produit des ventes de photos contemporaines a bondi de 1,5 million à 73 millions de dollars en vingt ans, quand celui des photos du XIXe a, lui, tout juste triplé.
Jérôme Poggi n'en est pas convaincu. « J'ai plutôt l'impression que la photographie est moins en vogue qu'elle ne l'était il y a quelques années ; en tout cas pour ce qui est de la photographie dite plasticienne », estime-t-il.

[Tomzé]

Paris-Photo 2016 était de grande qualité. Personnellement, j'ai adoré la collection de Paul Fusco sur le train funéraire de Bob Kennedy. Par contre quand on voit le prix des oeuvres, ça laisse perplexe. Le Bab el Oued de Stéphane Couturier à 26.000 €, faut quand même pas déconner.