OrntihoNews...

Démarré par Roland Ripoll, Juillet 06, 2019, 11:05:29

« précédent - suivant »

labat

Le plaisir de la lecture est de l'image certes, tout autant que de la documentation...il est entier. Merci d'un partage de grande qualité.

Echo

Pour le cormoran c'est généralement un qui étire ses ailes en présence des autres qui ne les étirent pas . Je ne pense pas qu'un seul réussisse à réchauffer le ventre des autres... Mais enfin bon à part ça.

Aurais tu quelque chose sur l'épervier je m'y intéresse et ne trouves pas grand chose. J'en ai vu un une fois au dessus de ma tête qui criait à tout vent et puis plus rien depuis plusieurs années.

pieryve

Bonsoir,

magistral, c'est le mot.

Merci

Sincèrement.

Jean-Jacques Groult

Je viens de découvrir ce fil absolument magnifique, tant par le contenu scientifique que photographique.
Je me permets de corriger une erreur concernant le sujet sur l'ouïe des rapaces nocturnes. Tu écris qu'ils entendent de 50 à 7.5 Khz, soit 20 fois la capacité humaine. Erreur, les humains entendent de 20 à 20Khz, les rapaces nocturnes, contrairement à ce que l'on pourrait croire ont une plage auditive plus restreinte que les humains. Selon le livre "Rapaces nocturnes de France et d'Europe" chez Delachaux et Niestlé, le grand duc entend jusqu'à 7Khz, 11Khz pour le moyen duc. Par contre, le disque facial leur permet d'amplifier le signal sonore, de 10db pour un disque de 7 cms. Les fréquences graves n'étant pas directives, il ne leur sert pas à grand chose de descendre bas. A savoir : les fréquences usuels chez l'homme montent à 7Khz, le reste (au dessus) n'est qu'un contenu harmonique, qui disparait progressivement avec l'âge, ce qui nous fait donc différencier des instruments de musique jouant une même note par exemple.
Amicalement. JJ

Roland Ripoll

Merci Jean-Jacques d'avoir corrigé cette erreur et d'apporter d'autres informations  intéressantes !
Etre simple pour être vrai

Jean-Jacques Groult

Citation de: Roland Ripoll le Mai 11, 2020, 10:53:23
Merci Jean-Jacques d'avoir corrigé cette erreur et d'apporter d'autres informations  intéressantes !

De rien Roland. 10db de plus en acuité, c'est juste monstrueux, cela explique leur capacité à entendre le moindre son intéressant pour eux.
Amicalement. JJ

Berzou

Un fil génial que je viens de relire en entier,  je me suis régalé, c'est passionnant ! !!

beaba

C'est toujours riche de ta lire et beau  à voir...
Vos avis sont mes progrès.

mslicht

Les photos de Roland sont tellement belles et attractives que Beaba a fait un passage parmi nous...peut etre qu'avec quelques nouvelles photos de Roland , Beaba va nous faire un fil avec les siennes qui furent toujours un plaisir à regarder.

bon WE à tous et belles observations et photos

msicht

etsocal

#134
Citation de: Jean-Jacques Groult le Mai 11, 2020, 11:03:23
De rien Roland. 10db de plus en acuité, c'est juste monstrueux, cela explique leur capacité à entendre le moindre son intéressant pour eux.

Monstrueux est peut-être un peu excessif, en fait l'échelle des décibels est logarithmique, quand la puissance acoustique double le niveau sonore augmente de 3 dB, quand elle quadruple il augmente de 6 dB et quand elle est multipliée par dix il augmente approximativement de 10 dB.

Donc on peut dire que le disque facial permet d'amplifier passivement les sons par un facteur 10, ce qui n'est déjà pas mal, mais à cela se rajoute la physiologie de l'appareil auditif interne des rapaces nocturnes (et aussi de certains autres oiseaux) et le traitement cérébral des informations sonores qui sont chez les strigidés bien supérieurs à ceux de l'homme.

En fin de compte on doit arriver chez les strigidés à une capacité auditive 20 fois supérieure à celle des hommes, ce qui correspond au chiffre donné par Roland, abstraction faite du fait qu'il avait attribué par distraction ce chiffre à la plage des fréquences audibles.

Plage de fréquences qui est environ 3 fois plus faible que chez les jeunes humains de moins de 15/20 ans mais qui du fait de la presbyacousie devient équivalente à celle des humains à partir de 60 ans. (à rapprocher sans doute de l'expression vieux hiboux  ou vieilles chouettes :laugh:)

Il est intéressant de noter que le vieillissement auditif (presbyacousie) ne survient pas chez les les strigidés qui sont capables toute leur vie durant de régénérer les tissus des cellules sensorielles de l'oreille interne.
Les humains, qui ne possèdent pas cette aptitude, peuvent avec l'age perdre jusqu'à 30 dB dans les hautes fréquences (sup à 10 KHz) et là ça devient vraiment monstrueux car l'acuité auditive est divisée par 2 puissance 10 soit approximativement 1000 fois plus faible...autant parler de quasi surdité concernant ces fréquences.

Michel

Xavier Corteel

Merci pour cet apport scientifique qui ajoute à l'intérêt de ce fil déjà parfaitement documenté et magnifiquement illustré. Quand ce forum nous offre à voir et savoir, je suis comblé.
Curieux de Nature

Roland Ripoll

Merci Michel pour ce complément d'information  très intéressant !  Merci Xavier de penser toi aussi qu'un forum est avant tout un lieu de partage et de mise en commun.
Etre simple pour être vrai

Roland Ripoll

Les mésanges et le laitier

Au début du XX° siècle, à Southampton comme dans toute l'Angleterre, le laitier livrait, tous les matins, les bouteilles de lait  sur le pas de la porte des clients. Comme les bouteilles à l'époque n'étaient pas fermées, on observe alors des oiseaux (comme les mésanges bleues, les mésanges charbonnières et les rouges-gorges) qui prennent peu à peu l'habitude de picorer la crème qui se forme en surface.







En 1921, l'industrie laitière bouche les bouteilles de lait avec un opercule en aluminium. En quelques années, les mésanges anglaises de Southampton  apprennent à percer l'opercule à coups de bec pour profiter de cette crème de lait qui fait désormais partie de leur régime alimentaire. En revanche, seuls quelques rouges-gorges viennent à bout de cet opercule.

Encore plus fort: les mésanges sont même capables de distinguer les bouteilles de lait entier des bouteilles de lait écrémé grâce aux opercules de couleurs différentes !

En 1949, l'ouverture des opercules de bouteilles de lait par les mésanges est observée dans des centaines de villes en Angleterre mais également en Irlande et au Pays de Galles. Il n'y a malheureusement pas d'observations mentionnant les rouges-gorges...







Conclusion: ce comportement s'est transmis de génération en génération chez la mésange mais pas chez le rouge-gorge. Pourquoi ?

On peut penser que les mésanges, qui vivent en bandes, sont plus mobiles, explorent des milieux différents et "communiquent" peut être davantage que les rouges-gorges qui sont solitaires et territoriaux...

Etre simple pour être vrai

Clic-Clac 51

Très intéressant et accompagné d'une très belle série d'images
Amicalement Denis ;)

bernall

La crème de la crème !

Merci pour cette news
je demande à voir

ardeas

Selon certains auteurs, cette aptitude à ouvrir les bouteilles de lait est réapprise par les nouveaux individus, et non transmise ;)

Kristof78

Bonsoir à tous et en particulier à l'auteur de ce fil que je viens de dévorer d'une traite. C'est absolument passionnant et très joliment présenté avec des pépites de photos. Je me suis toujours posé une question : les partenaires se choisissent selon certains critères. Tel mâle de mésange paraîtra plus "intéressant" que tel autre par telle couleur de sa crête par exemple. Idem avec les petits. Certains ne seront plus nourris car étant en moins bonne santé que d'autres, etc...Est on certain que les animaux ne se trompent pas au moins certaines fois ? Existe t il des études sur le sujet ? Je veux dire, se peut il que si tel moineau a un bec plus imposant qu'un autre, cela ne soit finalement qu'un hasard et n'ait aucun lien avec l'assurance d'une meilleure descendance ou d'une transmission de meilleurs gènes ? L'erreur fait elle partie du monde des animaux ? Ou sommes nous les seuls à être potentiellement soumis à cet aléa ? Bon, il est vrai que les codes culturels jouent un rôle non négligeable chez nous. Il n'empêche, est on certain que tel poussin qui n'est pas nourri était celui qui de facto et dès le départ était le plus mal parti ? Je me suis toujours posé ces questions. Si l'auteur de ce sublime fil ou un intervenant pouvait m'éclairer, je suis preneur. Merci d'avance.

Caloux

Citation de: ardeas le Février 23, 2024, 09:35:45Selon certains auteurs, cette aptitude à ouvrir les bouteilles de lait est réapprise par les nouveaux individus, et non transmise ;)
Quand on dit transmise, il faut savoir distinguer "transmission génétique" et "transmission par apprentissage ou observation". Dans ce cas, il s'agit probablement de la seconde évolution, les mésanges étant peu aptes à deviner le contenu des bouteilles mais suffisamment observatrices pour comprendre le manège des congénères. Et effectivement, le fait qu'elles se déplacent en bande à certains moment de l'année facilite cette transmission du savoir. Ce n'est donc pas une évolution "darwinienne" mais une "éducation" très probablement qui doit être refaite à chaque génération.
Amitiés. Pascal

urka

Une belle leçon de "Sciences Naturelles"!
Et les photos ennoblissent les textes. ;)
André.

beaba

Citation de: mslicht le Juillet 03, 2020, 18:13:13Les photos de Roland sont tellement belles et attractives que Beaba a fait un passage parmi nous...peut etre qu'avec quelques nouvelles photos de Roland , Beaba va nous faire un fil avec les siennes qui furent toujours un plaisir à regarder.

bon WE à tous et belles observations et photos

msicht


Merci  msicht, c'est toujours un plaisir de voir tous ces trésors, je ne fais plus de digi ou rarement...mais j'envisage de mettre quelques images dans d'autres sections  ;)

Et bravo Roland, pour cette suite  !
Vos avis sont mes progrès.

lekairos

Citation de: Roland Ripoll le Juillet 06, 2019, 11:05:29Bonjour à tous,

Pour faire vivre la section j'ouvre ce fil qui, comme son titre l'indique, sera consacré à des informations générales sur les oiseaux. Aucun scoop, aucune révélation mais quelques précisions, quelques renseignements, des détails qui pourront, je l'espère, vous intéresser...

1. Au nom du Saint-Esprit

Le Faucon crécerelle est une des rares espèces, comme l'Élanion blanc, le Circaète, les sternes ou encore le Balbuzard pêcheur,  à faire du  vol stationnaire.  C'est sans doute lui qui le pratique le mieux et le plus souvent. Tout le monde a pu l'observer comme suspendu à un fil,  battre des ailes rapidement, la queue étalée et rabattue vers le bas. Il maîtrise ce vol dit « en Saint-Esprit » grâce à une coordination parfaite des ailes et de la queue.  Lorsqu'on l'observe faire ainsi du surplace, on pourrait penser qu'il cherche, au hasard,  à apercevoir au sol une proie.



Ce n'est pas faux mais ce n'est pas non plus tout à fait  exact. Cela ne doit rien au hasard. Ce qu'il cherche en réalité, ce n'est pas un mulot, un campagnol ou une souris, mais plus précisément les traces fraîches d'urine ou de matières fécales que les petits rongeurs déposent le long de leurs trajets. Ces traces sont très visibles à la lumière ultraviolette et le Faucon crécerelle a la faculté de percevoir cette lumière. Le campagnol, comme beaucoup de mammifères, laisse des marques d'urine partout où il passe. Il laisse derrière lui un véritable réseau de pistes odorantes totalement invisibles à l'œil nu. Mais éclairée avec une lampe à ultraviolets, l'urine de campagnol prend alors une teinte  bleu fluorescent. Le faucon crécerelle peut, grâce à cette étonnante acuité visuelle, facilement repérer ce genre de traces et guetter en vol stationnaire, juste au-dessus de l'endroit où elles sont le plus nombreuses ou les plus récentes, le passage attendu et prévu  de l'une de ses proies...



Les yeux du Faucon crécerelle sont donc des organes très performants. Rappelons qu'il est capable de voir un insecte de 2 mm à 18 mètres de distance ! De plus, les taches sombres qu'il a sous les yeux absorbent les rayons du soleil et l'empêchent d'être ébloui.



Des études récentes tendraient à montrer que les odeurs mettent sans doute aussi les rapaces sur la piste des rongeurs, mais les zoologistes mesurent encore mal leur importance...



Enfin, et pour essayer d'être complet, ses yeux étant fixes à l'intérieur de leur orbite, il ne peut donc pas regarder à gauche et à droite sans bouger la tête comme nous le pouvons le faire. Pour pallier à cet inconvénient, sa colonne cervicale est particulièrement mobile, elle possède jusqu'à 14 vertèbres . Il n'y en a que 7 chez l'homme.





Merci beaucoup pour le partage de toutes ces informations et les belles photos qui les accompagnent.
Bravo.

Berzou

#146
Citation de: Kristof78 le Février 29, 2024, 22:06:42Bonsoir à tous et en particulier à l'auteur de ce fil que je viens de dévorer d'une traite. C'est absolument passionnant et très joliment présenté avec des pépites de photos. Je me suis toujours posé une question : les partenaires se choisissent selon certains critères. Tel mâle de mésange paraîtra plus "intéressant" que tel autre par telle couleur de sa crête par exemple. Idem avec les petits. Certains ne seront plus nourris car étant en moins bonne santé que d'autres, etc...Est on certain que les animaux ne se trompent pas au moins certaines fois ? Existe t il des études sur le sujet ? Je veux dire, se peut il que si tel moineau a un bec plus imposant qu'un autre, cela ne soit finalement qu'un hasard et n'ait aucun lien avec l'assurance d'une meilleure descendance ou d'une transmission de meilleurs gènes ? L'erreur fait elle partie du monde des animaux ? Ou sommes nous les seuls à être potentiellement soumis à cet aléa ? Bon, il est vrai que les codes culturels jouent un rôle non négligeable chez nous. Il n'empêche, est on certain que tel poussin qui n'est pas nourri était celui qui de facto et dès le départ était le plus mal parti ? Je me suis toujours posé ces questions. Si l'auteur de ce sublime fil ou un intervenant pouvait m'éclairer, je suis preneur. Merci d'avance.

Je vois que personne n'a répondu depuis février...
Pourtant,  sans prétendre detenir le vérité,  ni être spécialiste,  la réponse me paraît simple:

Bien sur le hasard intervient dans tous ces comportements dont la reproduction et la perpétuation n'est constatée que de façon statistique.

Et c'est le hasard qui a permis à une mésange la première fois,  de constater qu'il y avait de la crème dans ces bouteilles...

Et c'est bien le hasard qui offrira de nouvelles opportunités aux espèces de s'adapter aux évolutions de l'environnement.
Le cas cité de l'oiseau qui a un gros bec, c'est bien par hasard, cette particularité se perpetue ensuite parce qu'elle confère à l'oiseau un avantage évolutif par rapport à ses congénères pour se nourrir ou se reproduire.
Si la particularité due au hasard ne confère aucun avantage, voire constitue un handicap, l'individu disparaît rapidement du fait du "struggle for life" et la particularitéqu'il porte disparaît avec lui.

Que Darwin me pardonne si j'ai écorché sa théorie de l'évolution !