CARNAVAL DES CULTURES 2019 (+ FIL OUVERT SUR BERLIN)

Démarré par Screeny, Août 06, 2019, 04:00:05

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Checkpoint Charlie était, avec Glienicker Brücke ou pont de Glienicke, le poste-frontière le plus célèbre à l'époque de la Guerre froide. Le panneau qui devint un symbole de la division de Berlin et qui lançait un avertissement ferme à ceux qui s'apprêtaient à s'aventurer au-delà du Mur – You are now leaving the American sector - en anglais, russe, français et allemand, se trouvait à cet endroit. C'est, de nos jours encore, un témoin emblématique de la frontière territoriale et de la division politique de la ville. Jusqu'à la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, il marquait la frontière entre l'Ouest et l'Est, le capitalisme et le communisme, la liberté et la captivité.

(...)

La baraque en bois où les visiteurs pour le secteur russe, situé dans Berlin-Est, étaient contraints de passer pour les contrôles obligatoires, a été supprimée. La reconstruction comprend une guérite de garde américaine et une copie du panneau d'origine qui marquait la frontière. La baraque blanche initiale, qui servait de point de passage officiel entre l'Est et l'Ouest, est exposée au musée des Alliés - Allierten Museum - à Berlin-Dalhem.

(...)

Ironie de l'histoire, le Berlin moderne a transformé cet espace en un point d'entrée plutôt qu'en un point de sortie d'une nouvelle forme de "secteur américain". La Friedrischstrasse, avec son quartier de bureaux dans le style de Manhattan, ses buildings récents dessinés par des architectes internationaux tels Philip Johnson, qui a dessiné l'American Business Center, est le résultat des millions d'euros d'investissement de sociétés privées qui ont reconstruit cette partie centrale de l'ancien Berlin-Est depuis les années 90.

Source : https://www.berlin.de/fr/monuments/3560059-3104069-checkpoint-charlie.fr.html

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Depuis le début des années 90, il existe en Allemagne - mais pas seulement - un phénomène appelé ostalgie  attestant que, pour mille raisons,  « ça aurait été mieux avant », au « bon vieux temps » de la RDA. Il existe d'ailleurs aujourd'hui tout un business   lié à ce phénomène pour les touristes avides de ces vieux symboles.

C'est peut-être oublier un peu vite, que durant des décennies, des milliers d'allemands de l'Est pris en otage de la Guerre froide n'avaient qu'une idée : celle de fuir ce soi-disant paradis de l'Allemagne de l'Est. Ce n'était pas alors l'Ouest qui désirait passer à l'Est mais bien l'Est qui cherchait à tout prix à passer à l'Ouest ! Et c'est bien pour empêcher l'Est de passer à l'Ouest que les autorités est-allemandes avaient érigé ce mur !

Beaucoup y ont laissé leur vie : voici la liste très précise des victimes du Mur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_victimes_du_mur_de_Berlin

Avec des assassinats de triste mémoire comme celui de  Peter Fechter  survenu le 17 août 1962

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Les berlinois de l'Est qui cherchaient à passer à l'ouest devaient recourir à des trésors d'imagination pour parvenir à leurs fins : les tentatives les plus surprenantes pour passer à Berlin ouest 

Des tunnels étaient creusés aussi pour tenter de passer à l'Ouest.

Comme quoi un petit rafraîchissement de mémoire s'avérait peut-être bien nécessaire pour tous les amateurs "d'ostalgie" un peu facile !

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45- Osman Kali. Mais qui est Osman Kali ?

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C'est une histoire assez loufoque relative aux quiproquos topographiques et cadastraux causés par l'élaboration du Mur.

Osman Kali est un émigré turc qui décide de construire en 1983 une cabane dans un terrain inexploité et n'appartenant à personne juste en face de chez lui. Lieu d'environ 350 mètres carrés en forme de triangle.

Bon là accrochez-vous !  ;D

Bien que l'îlot de circulation triangulaire appartenait à Berlin-Est, il était situé du côté de Berlin-Ouest en raison d'un mur mal construit pour des raisons de coût, raisons pour lesquelles il n'était utilisé par aucun des deux secteurs ! Et comme les choses n'étaient pas très claires, apparemment les autorités de Berlin-Est comme celles de Berlin-Ouest ont laissé courir et ont fermé les yeux, celles de Berlin-Est se contentant de veiller à ce qu'aucun tunnel souterrain ne soit construit à partir de ce triangle.

En tout cas, Kalin, retraité et père de six enfants, a commencé par libérer la jachère des déchets encombrants et par cultiver des fruits et des légumes. Il a ensuite construit une cabane d'un étage, d'une hauteur inférieure à celle du mur.

Après la chute du mur Kalin étend le jardin à l'est et construit, sur une superficie d'environ 80 mètres carrés, un bâtiment de deux étages avec une fondation en béton. Puisque le bâtiment n'est plus lié à la RDA on lui donne l'adresse postale imaginaire « Bethaniendamm pas. 0, Berlin 10997 ». En 1991, la maison est détruite dans des incendies criminels puis reconstruite. Le responsable de l'administration de la propriété du centre du district, voulant procéder à la rénovation du canal Luisenstädtischer a demandé à Kalin d'évacuer la zone. Ce dernier refuse de quitter la propriété et est soutenu par les résidents locaux, le bureau du district de Kreuzberg et le pasteur de l'église St. Thomas adjacente. En outre, le district a reçu un financement pour la rénovation finale de la section de jardin entre les Engelbecken et la rue Köpenicker. En 2003, un incendie criminel est nouveau commis et la maison a une nouvelle fois été reconstruite.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cabane_dans_les_arbres_du_mur_de_Berlin


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46- La cabane du Mur de Berlin (aussi appelée «Gecekondu von Kreuzberg») est devenue une attraction touristique malgré elle.

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47- Après qu'Osman Kalin a laissé de côté ses activités autour de la maison pour des raisons de santé, son fils Mehmet Kalin a repris l'administration et les relations publiques liées à la propriété.

Le voici en personne dans son petit jardin potager. En fait, la situation n'est toujours pas réglée mais en attendant la famille poursuit son petit bonhomme de chemin !

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Comme chacun sait le Mur (qualifié de « Mur de la Honte ») est tombé le 9 novembre 1989  et depuis beaucoup d'eau a coulé sur les ponts.

Toutefois, il en reste entre autres un morceau de 1,3 km situé près du centre de Berlin, qui sert de support pour une exposition d'œuvres de street art : cette portion de mur se situe sur la Mühlenstraße, dans le quartier Berlin-Friedrichshain, entre le pont Oberbaumbrücke et la gare de l'Est.

Il s'agit de l'East Side Gallery  qui se prête à de purs plaisirs photographiques.

J'y vais alors moi aussi de ma petite séquence « Sur le Mur » dans ce topic !  ;)

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53- Sur le Mur : celle-ci est célèbre et j'ai eu du mal à la faire en raison de nombreux touristes japonais qui se prenaient en photo un par un devant ! Fallait être patient et attendre que ce fichu groupe en ait terminé et faire vite avant l'éventuel passage d'un autre groupe ! En plus peu de recul possible, on est de suite sur les capots de voitures garées juste derrière ! C'est l' œuvre picturale de Dmitri Vrubel consistant en une peinture murale de 3,6 mètres de hauteur et de 4,8 mètres de largeur. Réalisée en 1990 après l'effondrement du régime est-allemand. Cette œuvre a subi des dégradations successives qui ont contraint l'artiste à la restaurer en 2009. Elle représente Léonid Brejnev, alors secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique, embrassant sur la bouche Erich Honecker, président du Conseil d'État de la République démocratique allemande. Il s'agit là d'un baiser fraternel socialiste    entre les deux dirigeants.

En fait, attention ! Cette représentation s'inspire très directement d'une photo célèbre  prise par le photographe Régis Bossu .

À travers le titre donné à l'oeuvre (Mon Dieu, aide-moi à survivre à cet amour mortel  )cette peinture évoque en fait la soumission de l'Allemagne de l'Est à la politique Russe. Elle représente aussi l'étouffement de l'Allemagne qui ne peut survivre à cette tutelle.


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54- Encore une sacrée tranche d'Histoire ! Aéroport de Tempelhof avec son avion Douglas DC-3 d'époque, connu sous le nom de "Rosinenbomber" (candybomber)

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Créé en 1923, c'est, jusqu'à sa fermeture, le plus vieil aéroport commercial au monde. Cet aéroport a servi de modèle pour de nombreux aéroports par la suite, son organisation avant-gardiste attribuant des niveaux distincts pour les départs, les arrivées et le fret.

Lors de la guerre froide, au moment du blocus de Berlin entre 1948 et 1949, Tempelhof est l'un des aéroports utilisés par les Américains et les Britanniques. Un pont aérien est mis en place vers l'aéroport pour acheminer le ravitaillement à Berlin-Ouest malgré le blocus. Les Berlinois appelaient ces appareils acheminant la nourriture les « bombardiers de friandises » (Rosinenbomber). Les Berlinois se souviennent aujourd'hui encore avec délectation des « Rosinenbomber »  les Bombardiers de raisins sec,  surnom donné aux avions militaires alliés qui larguaient pour les enfants de petits parachutes chargés de bonbons, raisins secs et chewing-gums.

Mais durant ce fameux pont aérien, des vivres, du charbon et même une centrale électrique en pièces détachées sont amenés de cette manière à Berlin-Ouest.

Au total 277.000 vols auront apporté quelque deux millions de tonnes de produits de première nécessité. Les pilotes auront parcouru 175 millions de kilomètres, et 78 personnes perdront la vie, en majorité des aviateurs américains et britanniques.  Construit en 1923, l'aérogare de Tempelhof, centre névralgique du pont aérien, avait été remodelé par les nazis pour en faire un symbole de leur architecture monumentale.
En 2008, l'aérodrome, trop petit, ferme définitivement et le terrain et ses pistes sont reconvertis en immense parc où les Berlinois viennent faire du sport, pique-niquer avec leurs barbecues ou cultiver leurs tomates dans les jardins partagés.  Les habitants de la ville ont réussi à bloquer en 2014 par référendum d'initiative populaire un vaste projet immobilier sur le site de l'ex-aéroport. Interdite de construction, cette zone a depuis vu la nature regagner du terrain et sert notamment d'abri à de nombreuses espèces d'oiseaux.

Enfin, certains hangars ont été reconvertis en 2015 en centre d'accueil pour demandeurs d'asile. Cette année-là, quelque 900.000 migrants sont arrivés en Allemagne.

Sources : https://fr.theepochtimes.com/trois-choses-a-savoir-sur-le-pont-aerien-de-berlin-840339.html + https://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%A9roport_de_Berlin-Tempelhof

Tukuma

Bonsoir,
Pour Screeny, il s'agit d'un Douglas C-54, (DC4 militaire).
Merci pour cette photo à caractère historique.
un pilote Américain qui ravitaillait Berlin durant le blocus soviétique avait remarqué un groupe de gamins sur un monticule à l'entrée de piste, il lui pris l'habitude de leur jeter des bonbons et du chocolat avant l'atterrissage , donc ils attendaient, eux qui crevaient de faim.
par la suite, cette pratique fut institutionnalisée par le parachutage de barres de nutritions qui étaient bien venues.
un moment de l'histoire et de la guerre froide...
Merci encore pour cette photo. :) :) :)

Screeny

 [at]  Tukuma

Et merci à toi pour ce retour et cette petite précision concernant l'avion sur le tarmac. Si j'ai bien compris le DC4 est en fait une version militaire du DC3.

Par ailleurs, en faisant quelques recherches, je me suis rendu compte que cet avion n'avait pas été le seul à avoir fait partie du fameux pont aérien : voir "Les avions du pont aérien" dans cette page : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_a%C3%A9rien_de_Berlin

Tukuma

Bonjour à Tous, Salut Screeny.
le DC-3/ C-47 est un bimoteur, le DC-4/C-54 dont Tu poste la photo est un quadrimoteur. des avions différents donc. (la photo montre un C-54).
le terme DC signifie "Douglas Commercial", donc version civile, les versions militaires étaient nommées C-xx
mais pour le "pont aérien de Berlin", il y avait des DC-3/C-47, des DC-4/C-54 et d'autres avions comme les Lancastrian Britanniques, des "paket" Américains...... même de gros hydravions britanniques "Short Sunderland", qui se posaient sur un lac proche.. ravitaillement de Berlin, en charbon, essence, nourriture, médicaments....et chocolat pour les gamins affamés se faisait à un rythme effréné, gêné par les Soviétiques qui ont fini par lâcher prise.
ça a failli mal se terminer mais bon, ce taré se staline était encore au pouvoir,on est encore là.
voilà, quelques petites précisions,
Amicalement. :) :) :) ;)

Screeny

 [at]  Tukuma : puisque le sujet t'intéresse, je te conseille la lecture de Le Mur de Berlin, petites et grandes histoires  de Bernard Brigouleix.

L'auteur aborde dans une séquence cet incroyable défi du pont aérien avec de nombreux détails techniques si je me souviens bien.  ;)

Tukuma

Merci Screeny, je vais m'y atteler, c'est noté.
j'étais un petit gamin à l'époque et dans le camp militaire où je vivais, les adultes en parlaient avec inquiétude de cette affaire,
puis ça s'est arrangé, mais je me souvient.
merci encore pour cette photo qui nous ramène dans le passé.

Screeny

 [at]  Tukuma : donc il y a une petite part de vécu dans tes retours et je comprends mieux pourquoi tu es sensible à ce sujet.

Comme j'ai commencé à en témoigner photographiquement, je me suis intéressé au passé de cette ville que j'ai bien aimée.

Il me reste d'ailleurs encore une séquence à poster sur la partie historique sur laquelle je travaille en ce moment-même.

Mais depuis mon retour de Berlin, je lis avec intérêt les aventures du détective privé Bernie Gunther dans les romans polars de Philip Kerr qui nous replongent avec force détails dans le Berlin des années 30, puis dans le Berlin de la Seconde Guerre mondiale puis dans le Berlin de l'occupation par les forces alliées après la guerre.

Philip Kerr est un auteur britannique mais on a vraiment l'impression que c'est un berlinois qu a vécu de très près toutes ces périodes.

Donc on a le suspens de polars autour duquel se mêle des restitutions historiques remarquables de précision et d'authenticité.

J'ai déjà lu « La trilogie berlinoise » et « La mort, entre autres ». Et en ce moment, je suis sur « Prague fatale ».

Screeny

L'Allemagne semble avoir accompli un vrai travail de mémoire face à son passé nazi. Nombreux en sont à Berlin les témoignages émouvants et pédagogiques.

55- Musée juif de Berlin