Regard sur sa propre production

Démarré par hetocy, Septembre 14, 2019, 01:02:07

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hetocy

Quel est votre regard sur votre propre production ? hiérarchisez vous vos photos ou avez vous toujours un faible pour les dernières  ? Vos préférences sont-elles partagées par votre entourage ou par ceux qui s'expriment sur vos images ? Avez vous l'impression de progresser, stagner, régresser ? Avez vous envie d'évoluer,  de "faire autre chose" ? quelle influence ont les critiques ( ici ou ailleurs ) sur votre "travail " ...
Bref, tout ça quoi  ;)

Nikon Nissoumi

En voilà une question existentielle (et quelque peu nombriliste aussi).  >:D
Perso ma production, du moins ce qui pourrait mériter d'être retenu, est encore principalement dans les limbes de mes disques durs.
Je suis un déclencheur psychopathe compulsif qui se promène presque tout le temps armé. Reflex, hybride, compact, smartphone ou n'importe quoi qui puisse faire des images.
Je photographie tous les jours ou presque tout ce qui peut passer à porté de mon objectif dans tous les domaines.
Du classique mais aussi du très improbable (que je ne diffuse ou ne montre pour ainsi dire jamais, je garde ma partie "délire" pour moi).
Bref des dizaines de millier de photos en souffrance de traitement.
Certaines depuis des années.
Je me dis toujours qu'il faudra un jour que je mette de l'ordre dans tout ça et que je me pose pour traiter et architecturer l'ensemble.
Sauf que traiter ça me gave grave même si j'y prends quand même du plaisir aussi mais pas autant qu'à être sur le terrain à chasser l'image. Je ne sais pas résister à l'appel du shoot.
Et quand je traite je suis tendance perfectionniste.
C'est bien là le problème.
Celui récurent et oh combien banal du temps bien insuffisant qu'on peut donner à son activité.
Du coup je consacre l'essentiel de mes efforts à mes "clients", tous les reportages que je suis amené à faire, mes modèles et très peu à mes images personnelles.
Je ne suis pourtant pas pro et ne revendique donc rien pécuniairement, je bosse juste pour mon plaisir, celui de l'échange et du partage que permet la photo (c'est même franchement l'aspect que je préfère dans cette activité).
Même s'il est infernal en contre partie d'être toujours en train de courir pour essayer de livrer dans des temps à peu près raisonnable tous ceux qui attendent après mon travail.
Ce que pourrait valoir ma production ?
Je n'en sais fichtrement rien et m'en soucie bien peu.
Je n'ai plus l'âge d'être pro ou d'envisager de faire carrière (bien improbable d'ailleurs en photographie) et n'ai d'ailleurs jamais rêvé ou envisagé de l'être, surtout pas. Je ne rêve pas non plus de me faire un nom.
La gloire ce n'est pas mon truc, j'œuvre juste pour le plaisir de vivre ce que je fais et je préfère aider des jeunes talents autour de moi, leurs donner les clefs et les pousser eux dans la lumière.
Et plus je vieillis et j'avance et plus je doute que ce que je produise ait une valeur ou un sens.
Juste un immense capharnaüm qui part dans toutes les directions.
Cela doit pourtant plaire puisqu'on vient me chercher au delà du raisonnable, de ce que je suis capable de produire et sans que je le demande, qu'il m'arrive d'être publié sans le chercher le moins du monde, que les trop rares fois ou j'ai le temps d'être en concours je m'en sors sans trop de casse, qu'on me réclame des images ou des tirages.
Pourtant je ne pense pas être un "bon" photographe mais juste quelqu'un capable de faire le job.
Pour devenir "bon", il me faudrait un "vrai" talent que je n'ai pas et n'aurai jamais.
Ma photo n'est clairement pas assez créative/imaginative, je n'ai que le coup d'œil, pas la capacité imaginer autre chose que ce que le hasard place devant mes yeux.
Je suis donc clairement plus photo reporter que photographe d'art.
Enfin et surtout, il me faudrait du temps pour bosser et approfondir des domaines et/ou des techniques plus complexes que je suis pour l'instant obligé de laisser de côté (même si je ne suis  vraiment pas très fana de lumière artificielle, le studio en ferait partie, par exemple).

On gagne quoi, au fait, à répondre à ta question Pascal ?  ;)   

hetocy

Ah ah oui parfaitement répondu mais c'est juste histoire de lancer un petit débat car je pense que nous nous posons tous les mêmes questions  :)
Tu parles de clients mais tu dis que tu n'es pas pro. Tu peux expliquer ?  :)

Nikon Nissoumi

Citation de: hetocy le Septembre 14, 2019, 08:53:20
Ah ah oui parfaitement répondu mais c'est juste histoire de lancer un petit débat car je pense que nous nous posons tous les mêmes questions  :)
Tu parles de clients mais tu dis que tu n'es pas pro. Tu peux expliquer:)

Yep !
Je suis en club au sein d'un (très gros) ensemble d'associations diverses réunies dans le CE d'une entreprise internationale mondialement connue (sur Toulouse tu ne devrais pas avoir trop de de mal à trouver, surtout si je te précise qu'elle produit des avions  ;)).
A ce titre, et en échange de bons procédés (photos contre possibilité de former nos nos "jeunes" photographes avec des accès privilégiés sur des événement intéressants), nous fournissons la couverture image pour la mise en valeur de toutes ces structures qui nous le demandent et assurons leurs événementiels chaque fois qu'elles nous sollicitent.
Le bouche à oreille fonctionnant bien, les retours étant plutôt positifs et comme notre petite équipe compte quelques shooteurs de raisonnablement bonne à très bonne volée, nous sommes donc de plus en plus sollicités.
Le boulot ne nous manque vraiment pas et, promis, c'est varié.
De la photo de spectacle à tous les types de sport ou d'activités possible et/ou imaginables, c'est parfois étonnant les sujets que nous pouvons être amenés à suivre.
Nous disposons, par exemple, d'une salle de spectacle privée d'environ 300 places magnifiquement outillée et où se produisent tout au long de l'année des tas de chanteurs, groupes ou autres artistes plus ou moins connus. Avec pour nous accès à tous ces événements (nous avons d'ailleurs un groupe photo dédié rien qu'à cela)
Mais ça va plus loin encore et il arrive maintenant aussi que nous soyons directement sollicité par le CE pour leur partie corporate/com d'entreprise.
Ajoute-y nos propres sortie club (qu'il m'arrive d'encadrer).
Et en ce qui me concerne enfin mes shootings privés quand il me reste un peu de temps.
Tu comprendras alors pourquoi je suis à l'image aussi souvent et pourquoi je parle de "clients" quand je suis en à moyenne à 15/20000 clics à l'année.
Raisons pour laquelle aussi je ne rêve pas (mais alors pas du tout) de passer pro un jour.
Je crois que j'ai déjà une trop bonne idée de ce que ça représente comme contraintes et pour l'instant aucunement besoin de ça pour vivre. Peut on d'ailleurs seulement encore vivre de sa photo ?
Je vais aussi profiter de l'opportunité que tu m'offres pour faire passer le message que, contrairement à ce que certains s'ingénient à vouloir faire croire, les clubs peuvent offrir (je n'ai pas dit tous, bien sûr  ::)) de formidables opportunité de faire de l'image, de la vraie, très ouverte et dans tous les domaines et d'approcher les conditions des pro pour ceux que ça intéressent et qui veulent aller plus loin.
Et ça, aux antipodes de l'image désuète qu'ils s'acharnent à colporter par ignorance, bêtise ou jalousie.
Si j'y réfléchis...
Finalement, il ne me manquerait (encore et toujours) que du temps pour être parfaitement heureux dans ma photo.  :-[     

Verso92

Citation de: Nikon Nissoumi le Septembre 14, 2019, 10:58:34
Je vais aussi profiter de l'opportunité que tu m'offres pour faire passer le message que, contrairement à ce que certains s'ingénient à vouloir faire croire, les clubs peuvent offrir (je n'ai pas dit tous, bien sûr  ::)) de formidables opportunité de faire de l'image, de la vraie, très ouverte et dans tous les domaines et d'approcher les conditions des pro pour ceux que ça intéressent et qui veulent aller plus loin.
Et ça, aux antipodes de l'image désuète qu'ils s'acharnent à colporter par ignorance, bêtise ou jalousie.

A chacun de se faire sa propre opinion.


Les clubs photo sont un formidable endroit pour tous ceux qui ont envie de progresser en technique, d'accéder (quelquefois) à des matériels de qualité professionnelle, ou tout simplement de partager une passion.

Reste que, souvent, ce sont des endroits où l'auto-satisfaction entre-soi domine...

hetocy

Citation de: Nikon Nissoumi le Septembre 14, 2019, 10:58:34

Yep !
Je suis en club au sein d'un (très gros) ensemble d'associations diverses réunies dans le CE d'une entreprise internationale mondialement connue (sur Toulouse tu ne devrais pas avoir trop de de mal à trouver, surtout si je te précise qu'elle produit des avions  ;)).
A ce titre, et en échange de bons procédés (photos contre possibilité de former nos nos "jeunes" photographes avec des accès privilégiés sur des événement intéressants), nous fournissons la couverture image pour la mise en valeur de toutes ces structures qui nous le demandent et assurons leurs événementiels chaque fois qu'elles nous sollicitent.
Le bouche à oreille fonctionnant bien, les retours étant plutôt positifs et comme notre petite équipe compte quelques shooteurs de raisonnablement bonne à très bonne volée, nous sommes donc de plus en plus sollicités.
Le boulot ne nous manque vraiment pas et, promis, c'est varié.
De la photo de spectacle à tous les types de sport ou d'activités possible et/ou imaginables, c'est parfois étonnant les sujets que nous pouvons être amenés à suivre.
Nous disposons, par exemple, d'une salle de spectacle privée d'environ 300 places magnifiquement outillée et où se produisent tout au long de l'année des tas de chanteurs, groupes ou autres artistes plus ou moins connus. Avec pour nous accès à tous ces événements (nous avons d'ailleurs un groupe photo dédié rien qu'à cela)
Mais ça va plus loin encore et il arrive maintenant aussi que nous soyons directement sollicité par le CE pour leur partie corporate/com d'entreprise.
Ajoute-y nos propres sortie club (qu'il m'arrive d'encadrer).
Et en ce qui me concerne enfin mes shootings privés quand il me reste un peu de temps.
Tu comprendras alors pourquoi je suis à l'image aussi souvent et pourquoi je parle de "clients" quand je suis en à moyenne à 15/20000 clics à l'année.
Raisons pour laquelle aussi je ne rêve pas (mais alors pas du tout) de passer pro un jour.
Je crois que j'ai déjà une trop bonne idée de ce que ça représente comme contraintes et pour l'instant aucunement besoin de ça pour vivre. Peut on d'ailleurs seulement encore vivre de sa photo ?
Je vais aussi profiter de l'opportunité que tu m'offres pour faire passer le message que, contrairement à ce que certains s'ingénient à vouloir faire croire, les clubs peuvent offrir (je n'ai pas dit tous, bien sûr  ::)) de formidables opportunité de faire de l'image, de la vraie, très ouverte et dans tous les domaines et d'approcher les conditions des pro pour ceux que ça intéressent et qui veulent aller plus loin.
Et ça, aux antipodes de l'image désuète qu'ils s'acharnent à colporter par ignorance, bêtise ou jalousie.
Si j'y réfléchis...
Finalement, il ne me manquerait (encore et toujours) que du temps pour être parfaitement heureux dans ma photo.  :-[   
Merci de cette belle et complète présentation .
Bien d'accord avec toi pour les clubs photos .
J'y ai commencé mon "apprentissage " il y a 6 ou 7 ans dans un club exclusivement réservé à l'argentqiue .
Les débuts étaient difficiles , les premières images que je sortais de l'agrandissieur et dont j'étais fier finissaient bien souvent à la poubelle après avis des " anciens " ( des photographes de plus de 70 ans souvent avec une conception de la photo "à l'ancienne " et dont je sais bien qu'ils n'apprécient pas ce que je fais aujourd'hui en numérique )
Ca forge le caractère et remet l'ego à sa place ! :D :D
J'y retourne de temps en temps histoire de " boire un canon " avec eux mais même si j'ai gardé mon Rolleiflex et quelques vieux Pentax , je ne pratique plus guère ni le développement ni le tirage  ;)

Nikon Nissoumi

Citation de: Verso92 le Septembre 14, 2019, 11:12:29
A chacun de se faire sa propre opinion.
Les clubs photo sont un formidable endroit pour tous ceux qui ont envie de progresser en technique, d'accéder (quelquefois) à des matériels de qualité professionnelle, ou tout simplement de partager une passion.

Reste que, souvent, ce sont des endroits où l'auto-satisfaction entre-soi domine...

Je ne formulerai pas de remarques sur ce que tu as écrit, je n'ai nullement la prétention d'avoir une vision générale de l'ensemble des clubs de France et de Navarre.
Peut être que j'ai eu la chance de tomber dans un "bon" club finalement parce que je ne me retrouve pas tout dans les descriptions qui en sont généralement faites.
Et bien que j'en connaisse au moins un autre dans ma région où il règne un très bon état d'esprit et où j'ai trouvé une équipe fort sympathique, cela ne permet pas pour autant d'en dégager une conclusion plus globale.
Reste que je suis toujours un peu surpris de l'hostilité vis à vis des club et que j'ai parfois un peu de mal à comprendre ce qui peut la nourrir.
Mais cela n'a pas beaucoup d'importance.  ;)
Et ne m'empêche pas de penser qu'un club est d'abord l'envie qu'on a de ce qu'il doit être et qu'il est toujours possible d'en créer un nouveau le cas échéant.  8)

Yannick (31)

Citation de: Nikon Nissoumi le Septembre 14, 2019, 10:58:34

Yep !
Je suis en club au sein d'un (très gros) ensemble d'associations diverses réunies dans le CE d'une entreprise internationale mondialement connue (sur Toulouse tu ne devrais pas avoir trop de de mal à trouver, surtout si je te précise qu'elle produit des avions  ;)).
A ce titre, et en échange de bons procédés (photos contre possibilité de former nos nos "jeunes" photographes avec des accès privilégiés sur des événement intéressants), nous fournissons la couverture image pour la mise en valeur de toutes ces structures qui nous le demandent et assurons leurs événementiels chaque fois qu'elles nous sollicitent.
Le bouche à oreille fonctionnant bien, les retours étant plutôt positifs et comme notre petite équipe compte quelques shooteurs de raisonnablement bonne à très bonne volée, nous sommes donc de plus en plus sollicités.
Le boulot ne nous manque vraiment pas et, promis, c'est varié.
De la photo de spectacle à tous les types de sport ou d'activités possible et/ou imaginables, c'est parfois étonnant les sujets que nous pouvons être amenés à suivre.
Nous disposons, par exemple, d'une salle de spectacle privée d'environ 300 places magnifiquement outillée et où se produisent tout au long de l'année des tas de chanteurs, groupes ou autres artistes plus ou moins connus. Avec pour nous accès à tous ces événements (nous avons d'ailleurs un groupe photo dédié rien qu'à cela)
Mais ça va plus loin encore et il arrive maintenant aussi que nous soyons directement sollicité par le CE pour leur partie corporate/com d'entreprise.
Ajoute-y nos propres sortie club (qu'il m'arrive d'encadrer).
Et en ce qui me concerne enfin mes shootings privés quand il me reste un peu de temps.
Tu comprendras alors pourquoi je suis à l'image aussi souvent et pourquoi je parle de "clients" quand je suis en à moyenne à 15/20000 clics à l'année.
Raisons pour laquelle aussi je ne rêve pas (mais alors pas du tout) de passer pro un jour.
Je crois que j'ai déjà une trop bonne idée de ce que ça représente comme contraintes et pour l'instant aucunement besoin de ça pour vivre. Peut on d'ailleurs seulement encore vivre de sa photo ?
Je vais aussi profiter de l'opportunité que tu m'offres pour faire passer le message que, contrairement à ce que certains s'ingénient à vouloir faire croire, les clubs peuvent offrir (je n'ai pas dit tous, bien sûr  ::)) de formidables opportunité de faire de l'image, de la vraie, très ouverte et dans tous les domaines et d'approcher les conditions des pro pour ceux que ça intéressent et qui veulent aller plus loin.
Et ça, aux antipodes de l'image désuète qu'ils s'acharnent à colporter par ignorance, bêtise ou jalousie.
Si j'y réfléchis...
Finalement, il ne me manquerait (encore et toujours) que du temps pour être parfaitement heureux dans ma photo.  :-[   

Il me semblait bien te connaître.
Je pourrais même retrouver une photo de toi faite lors d'une sortie (en ville) datant de plusieurs années.
Je comprends mieux maintenant la taille de ton "melon"   ;D ::) ;D
Ah, jeune c.. vieux C..

Yannick (31)

Citation de: Verso92 le Septembre 14, 2019, 11:12:29
A chacun de se faire sa propre opinion.
Les clubs photo sont un formidable endroit pour tous ceux qui ont envie de progresser en technique, d'accéder (quelquefois) à des matériels de qualité professionnelle, ou tout simplement de partager une passion.

Reste que, souvent, ce sont des endroits où l'auto-satisfaction entre-soi domine...

Tu ne pouvais mieux dire et si tu connaissais l'individu, tu comprendrais ce que le terme "auto" représente chez lui.

Verso92

#9
Citation de: Nikon Nissoumi le Septembre 14, 2019, 18:39:53
Reste que je suis toujours un peu surpris de l'hostilité vis à vis des club et que j'ai parfois un peu de mal à comprendre ce qui peut la nourrir.

En règle générale, c'est mauvais signe...  ;-)

Citation de: Nikon Nissoumi le Septembre 14, 2019, 18:39:53
Et ne m'empêche pas de penser qu'un club est d'abord l'envie qu'on a de ce qu'il doit être et qu'il est toujours possible d'en créer un nouveau le cas échéant.  8)

Ce n'est pas aussi simple... d'abord, un club, c'est un ensemble de personnes. Mais c'est aussi un local, du matériel, un budget, etc.


Je me suis accroché à plusieurs reprises avec un gars dans le club photo dont je m'occupe. Il a créé depuis son propre club dont je suis les péripéties avec un certain amusement.

Nikon Nissoumi

Citation de: hetocy le Septembre 14, 2019, 14:58:09
Merci de cette belle et complète présentation .
Bien d'accord avec toi pour les clubs photos .
J'y ai commencé mon "apprentissage " il y a 6 ou 7 ans dans un club exclusivement réservé à l'argentqiue .
Les débuts étaient difficiles , les premières images que je sortais de l'agrandissieur et dont j'étais fier finissaient bien souvent à la poubelle après avis des " anciens " ( des photographes de plus de 70 ans souvent avec une conception de la photo "à l'ancienne " et dont je sais bien qu'ils n'apprécient pas ce que je fais aujourd'hui en numérique )
Ca forge le caractère et remet l'ego à sa place ! :D :D
J'y retourne de temps en temps histoire de " boire un canon " avec eux mais même si j'ai gardé mon Rolleiflex et quelques vieux Pentax , je ne pratique plus guère ni le développement ni le tirage  ;)

J'ai un souvenir un peu identique au tien sur le sujet mais qui se termine différemment.
Participant à ma première critique photo il y a un certain nombre années maintenant déjà et vaguement inquiet de qui allait pouvoir m'y arriver je m'en suis ouvert préalablement auprès d'un ancien qui m'a fait cette remarque délicieuse.
"Oh, généralement on y arrive avec la crête dressée et on en repart avec la queue entre les jambes".
Et il y avait beaucoup de vrai dans cette remarque pleine de malice mais si des critiques j'en ai reçu bien évidement, elles ont toujours été accompagnées de beaucoup de pédagogie et de bienveillance.
Comme tu le dis, ça forge le caractère mais, du moins en ce qui me concerne, ça m'a aussi ouvert les yeux sur beaucoup de choses et j'ai énormément appris.
A commencer par le respect et l'écoute des autres photographes et des autres plus généralement encore.  8)

B_M

C'est la question de cours du week end. Le sujet est vaste.  :D

Quel est votre regard sur votre propre production ?
Il est important et inévitable de regarder un peu sa production. Cela peut sembler évident mais beaucoup de gens se contentent de faire des photos sans vraiment les regarder. (Cf le cas extrême de Vivian Maier qui n'a même pas développé nombre de ses films.)
Je distingue deux niveaux, qui se suivent et se chevauchent dans cet exercice.
Tout d'abord le travail de sélection et de tri après la prise de vue. C'est un regard plutôt technique guidé par les besoins de l'editing.
Après un certains temps le regard devient plus un jugement. Les choses se compliquent à ce moment. Peux-t-on être son propre juge ? Je pense qu'on peut se faire une idée de sa production. Mais c'est très personnel et cela dépend de tant de facteur extra-photographique qu'il me semble difficile d'avoir un jugement clair et objectif sur soi même. Je suis le plus souvent très critique avec ma production.

   Hiérarchisez vous vos photos ou avez vous toujours un faible pour les dernières ?
Il y a un lot de photos qui restent mes préférées. Pas forcément les dernières.

   Vos préférences sont-elles partagées par votre entourage ou par ceux qui s'expriment sur vos images ?
Le plus souvent c'est le cas heureusement.  Ce qui me touche le plus c'est quand les spectateurs voient une certaine originalité dans mes photos.

   Avez vous l'impression de progresser, stagner, régresser ?
j'ai plus l'impression de parcourir un chemin, pas à pas, avec des pauses parfois. Vers où ? Je ne sais pas.

   Avez vous envie d'évoluer,  de "faire autre chose" ?
Parfois j'ai envie d'aborder de nouveau genre. J'aimerai bien faire du portrait par exemple.  Pourquoi est ce que je ne le fais pas ? Probablement que c'est parce que je ne suis pas fait pour ça, dans ma démarche photographique.

   Quelle influence ont les critiques ( ici ou ailleurs ) sur votre "travail ?
Assez peu d'influence finalement, sauf des critiques, analyses très pertinentes, venant de personnes que je pense qualifiées. C'est rare et on le sent tout de suite.
B_M

bozart

Citation de: hetocy le Septembre 14, 2019, 08:53:20
c'est juste histoire de lancer un petit débat car je pense que nous nous posons tous les mêmes questions

Tu veux parler des questions que tu cites en introduction ?
Je pense en tout cas que selon la place et le rôle que la photo a dans la vie de chacun, ces questions ne sont pas les mêmes.

hetocy


NotDeadYet

Citation de: bozart le Septembre 14, 2019, 21:41:35
Tu veux parler des questions que tu cites en introduction ?
Je pense en tout cas que selon la place et le rôle que la photo a dans la vie de chacun, ces questions ne sont pas les mêmes.


+1
ça le fait, ou, ça le fait pas

Verso92

Citation de: B_M le Septembre 14, 2019, 19:21:57
Je distingue deux niveaux, qui se suivent et se chevauchent dans cet exercice.
Tout d'abord le travail de sélection et de tri après la prise de vue. C'est un regard plutôt technique guidé par les besoins de l'editing.
Après un certains temps le regard devient plus un jugement. Les choses se compliquent à ce moment. Peux-t-on être son propre juge ? Je pense qu'on peut se faire une idée de sa production. Mais c'est très personnel et cela dépend de tant de facteur extra-photographique qu'il me semble difficile d'avoir un jugement clair et objectif sur soi même. Je suis le plus souvent très critique avec ma production.

Après, tout dépend de ses propres objectifs [sic]... j'ai souvent remarqué que mes "meilleures" photos (de mon point de vue) n'étaient pas toujours les mêmes que mes "meilleures" photos telles qu'analysées par des tierces personnes (quelquefois plus compétentes que moi en photo).

Alors, bien que j'accorde un intérêt réel pour les critiques (bonnes ou mauvaises) qu'on me fait la gentillesse d'exprimer, reste que la photo étant pour moi un moyen de prolonger des émotions (les miennes...), d'essayer de retenir un peu du temps qui s'enfuit, je privilégie mes propres choix, souvent.

Nicolas Meunier

Bonjour

Alors... j'ai commencé la photo avec le tennis en 1998 qui est devenu TRES intensif bien que amateur assez vite et après qq essaie en studio je me suis mis au flash de studio un peu partout et surtout en extérieur en 2008.

A ce moment là, étant ingénieur, j'ai rapidement progressé techniquement avec une moyenne de 2 séances par semaine. Le stylisme venait des modèles et j'avoue je subissais plus qu'autre chose, et donc chaque fois qu'une image était pas mal stylistiquement ce n'était en rien grâce à moi.
Le niveau dans les milieux où j'étais étant très bas, j'ai pu assez facilement faire mon trou... au début ca motive et puis au bout d'un moment... techniquement ... ca stagne.
Ensuite j'ai rencontré des gens qui m'ont permis de mieux comprendre l'importance de l'aspect DA mais j'ai bien conscience que mes meilleures photos sont là quand j'ai un DA à côté de moi et que je ne suis que la traduction technique de ses souhaits.
J'ai pourtant progressé sur ce point mais je reste TRES amateur dans le domaine.

Ensuite je remarque que je suis pas mauvais en lumière mais carrément moins en terme de composition. Cadrer décier le placement de chaque chose, créer des perspectives, des plans, c'est encore TRES compliqué.
Enfin trop accès technique je fais des images souvent très figées.

Comme j'adore le cinema j'ai décidé de m'en inspiré, donc on va plus bosser la compo et si possible le mouvement... mais contrairement à la technique... ca ne rentre pas comme dans du beurre ;)
Enfin techniquement je suis arrivé à un moment ... ou il faut vraiment s'investir pour gravir chaque marche. Je suis encore loin de mes idoles même sur ce point.

Voila.

hetocy

Citation de: fredkelder le Septembre 16, 2019, 02:08:08
Non. Aucune utilité.
C'est plutôt rare , tous les photographes que je connais se posent ce genre questions ( et même d'autres  ;) )

Tomzé

Citation de: Nicolas Meunier le Septembre 16, 2019, 09:20:44
Le stylisme venait des modèles et j'avoue je subissais plus qu'autre chose, et donc chaque fois qu'une image était pas mal stylistiquement ce n'était en rien grâce à moi.

j'ai bien conscience que mes meilleures photos sont là quand j'ai un DA à côté de moi et que je ne suis que la traduction technique de ses souhaits.

Bien d'accord avec toi. C'est d'ailleurs ce qui fausse le débat avec certains sur cet espace. Beaucoup, ici, manquent d'humilité eu égard à la majorité de petits amateurs, qui ne disposent pas de de styliste ou de directeur artistique, ou de matos, pour créer les photos dont ils veulent.
Tout a été fait, sauf par moi.

hetocy

Citation de: fredkelder le Septembre 16, 2019, 13:56:23
Aucune idée de la rareté: je ne suis pas photographe, et je n'en connais pas. Et n'étant pas photographe, je ne me pose pas de questions de photographe.
Maintenant, si tu me demandais "Existe-t-il, en 2019, des questions qui restent à poser sur l'acte photographique et sa propre production?"", je répondrais juste que 99% des images de photographes que je vois me semblent la résultante d'une sorte de check-list qu'ils paraissent s'être imposé à eux-mêmes et qu'ils tentent de cocher du mieux possible au lieu d'essayer de s'en affranchir.
Mes question s'adressaient aux photographes ( quels qu'ils soient ) ca me semblait évident ...

hetocy

Citation de: NeoBeo le Septembre 16, 2019, 20:42:23
Je vais me prêter au " jeu "... :)

Mon regard sur ma production globale... Sur le moment, à l'issu de la " séance ", cela me plaît... Avec du recul, cela peut aller de quelques jours à plusieurs mois, je trouve cela à chier...

Pour la deuxième question, je ne saisis pas le " hiérarchiser "... Néanmoins, j'ai le sentiment que les plus récentes sont les meilleures... Jusqu'aux prochaines...  :D

Quant aux retours de l'entourage et de ceux qui peuvent donner un avis sur mes photos ( hors forum CI ), je n'en ai que très peu par " choix "...

Régresser, stagner, progresser... J'ai la sensation de progresser à l'issu de mon dernier shoot, et puis... CF ma première réponse...

L'envie d'évoluer forcément, d'être plus créatif, audacieux, de " lâcher prise "...

Les critiques ( positives ou négatives d'ailleurs )... J'y ai été sensible durant pas mal de temps... Et c'est ici qu'elles ont eu lieu... Celles qui m'ont le plus " marquées ", sont celles de tetim, et pas uniquement sur les photos que j'ai posté... Elles m'ont influencé... Je ne regarde plus les photos de la même façon... Et ce n'est en aucun cas un reproche... Je peux développer si besoin... :)
Je suis , ou j'étais comme toi .
Jusqu'il y a peu de temps je n'arrivais pas à regarder mes anciennes photos , j'en avais presque honte ( "pourquoi j'ai fait ça , pourquoi ce traitement ? etc... )
Et aujourd'hui j'ai l'impression de ne plus progresser , de stagner voir de régresser .
Les nouvelles séances me laissent de plus en plus sceptique et je m'interroge forcément ...
Je sais que tout le monde ou presque connait ce petit schéma qui représente le sentiment de progresser, les progrès réels avec des lignes qui se croisent (https://www.lense.fr/news/votre-progression-de-photographe/) mais je pense qu'il arrive un moment ou le doute se transforme en lucidité quant à sa capacité de progresser . Est ce une autre étape ou le signe que l'on atteint un "plafond de verre " ?
En tout cas, il me semble que c'est toujours un excellent réflexe que de se poser des question sur la qualité de sa production .
Les critiques ( ou leur absence ) ici ou ailleurs m'aident beaucoup à situer mon travail même si parfois j'ai du mal  à comprendre le succès ou l'insuccès de certaines images . Pourquoi celle ci semble bien fonctionner alors que celle là que je lui préfère largement fait un " flop " ...
Je suis comme toi aussi sur mon envie d'évoluer, de lâcher prise mais elle est ( je l'avoue ) contre balancée par le fait d'avoir besoin de trouver des modèles pour faire vivre ma passion ...
J'entends déjà des petites voix qui disent" je préférais ce que tu faisais avant , tes "jolis" portraits bien éclairés sur fond noir ... ( alors que j'en peux plus de ce type de portrait  ;) )
Je n'ose même pas leur parler de mon admiration pour Sarah Moon ou même pour Ryan Muirhead ;)
Bref, pas simple tout ça !

asak


Stavroguine

Regard sur ma production : je n’ose pas. C’est trop beau.

Hiérarchiser mes photos : non.

Préférence aux nouvelles ou aux anciennes : non.

Préférences partagées par mon entourage : je ne m’en occupe même pas.

Progresser, stagner, régresser : non.

Envie d’évoluer : non.

Influence des critiques : aucune. Deux aspects à cette question : le côté pro. Je vends de la photo d’entreprise sans grande imagination à des clients qui ont de gros budgets. On me balance des sourires, on me serre la main en me disant « bravo l’artiste ! », je prends l’oseille. Je pense que ça va le faire jusqu’au bout. Le côté perso : globalement, je ne prête aucune attention à la critique. Un critique, c’est juste un type qui pense quelque chose à côté d’un type qui pense autre chose. Évidemment, au tout début de ta pratique, tu en as besoin. Un temps. Qui passe assez vite, sauf à être maso. Pourquoi ? Une fois écartées les questions purement techniques, le principe de la critique est de reposer sur les goûts personnels d’un tiers. Parfois, il est compétent – rarement –, souvent il raconte n’importe quoi. L’arbitraire du regard extérieur fatigue assez vite. C’est ainsi dans toutes les disciplines : littérature, peinture, architecture, design, etc. Bref, selon ta disposition a accepté ce commerce de dupes, tu peux tenir compte de la critique ou choisir d’en rigoler. C’est tellement absurde… Ça fait plus de 20 ans que je n’écoute plus personne, sauf mes clients. Surtout, quand on lit les réflexions et critiques (sur la photographie et plus largement sur l’art) publiées d’un John Berger, d’un Michel Frizot, d’un Stephen Shore ou d’un Jean-Philippe Domecq, on comprend que la critique n’est pas donnée à tout le monde. Chacun à un avis, très bien, qu’il se tienne bien chaud avec et qu’il n’hésite surtout pas à carboniser les photographies de son choix de son regard torride.

Le côté perso II. Les mêmes causes donnent les mêmes résultats. À penser qu’un quidam à quelque chose d’intelligent à dire sur une photographie revient à se livrer pieds et poings liés à un système oppressif. Ce qui représente un intérêt discutable. Écouter tout le monde, oui ; développer chemin faisant une capacité de discernement qui permet de faire le tri dans les retours obtenus, oui ; s’en remettre totalement à la multiplicité des regards contradictoire sur une photo, non. Ces séquences de la considération d’autrui dans un travail créatif participent de l’appropriation de ses outils et servent à consolider ses connaissances. Pas plus. Et ces étapes n’ont pas vocation à assigner à résidence l’auteur dans le regard de l’autre. Si tu le laisses faire, l’autre, t’es mort : il ira jusqu’à te dire où se trouve l’émotion ou elle ne se trouve pas (le fameux : « Il ne se passe rien. »). Du fond de son nombril, lui, justement, ne doute de rien. Ne lui vient même pas à l’esprit que 7 milliards d’individus peut donner lieu à 7 milliards d’émotions différentes. En photographie, on reconnait l’infantilisme de son interlocuteur au bloc de certitudes qu’il tente de te balancer sur la gueule (radicalité de l’enfant de moins de 5 ans).  Il faut donc vite se débarrasser de tout ce fatras. Ponctuellement, on peut demander un avis, en avoir besoin, attendre qu’un regard extérieur nous dise autre chose… mais à un certain degré de maturité dans sa pratique, c’est tout le système critique qu’il faut savoir rejeter.

En résumé, la véritable progression est ailleurs : dans la perception que l’on a de soi. Après, le reste suit… Les rencontres fructueuses, l’intérêt que l’on porte à ton travail (quel mot horrible pour une si pratique si libre), les échanges passionnés avec ceux qui ont pris la peine à un moment de piétiner tout ce merdier, la beauté simple du partage, la dynamique créative, le plaisir de la photographie, la curiosité pour soi et les autres, etc.

Résumé du résumé, une petite cruauté :

« Au final, la photographie c’est 99 % de business, de réseau et de stratégie, et seulement 1 % de créativité. » Rankin.

Stavroguine

Ce n'est que mon retour d'expérience, hein, histoire de participer.

hetocy

Citation de: asak le Septembre 17, 2019, 09:08:30
Un début de piste pris au hasard ;)
https://www.youtube.com/watch?v=wvSSNB-YiOc           
est ce que tu oses ça ?

Ah le fameux Sébastien Roignang !!   ;)
Oui il me semble que j'ai osé faire des choses différentes , par exemple :
Eva by Pascal Chapuis, sur Flickr

Dilwen by Pascal Chapuis, sur Flickr

Dilwen by Pascal Chapuis, sur Flickr

Etc...