Je viens demander conseil(s) pour un sujet qui, malgré la prédilection qui m'habite, demeure un mystère tout entier - un peu comme dans Scooby-Doo, sauf que je n'ai pas la résolution du problème à la fin.
Je ne pense pas, après réflexion, que ce ne soit qu'une question d'expérience. Je pense qu'il y a des trucs à faire, des choses que l'on garde et des choses que l'on doit jeter pour se débarrasser de l'inutile, voire une attitude à prendre au fond de soi. C'est ce que je viens chercher ici.
Je me suis mis à chercher, un poil plus activement, des modèles dans la rue en utilisant la méthode d'autosuggestion dans des coins de ruelles sombres, avant de me lancer « je suis Hetocy... je suis Hetocy... » ça marche à moitié. Je suis souvent impressionné par l'intelligence, la beauté intérieure, les blessures (que je vois tout de suite malheureusement) et ça peut me rendre parfois très, très, gauche. Et de gauche à bizarre, il n'y a qu'un pas si c'est mal interprété ;D
Le problème est que après cette méthode honteuse pour aborder des modèles, il va me falloir user de la même pour ce qui est des choses à dire pour conforter la décision d'un modèle qui m'aura dit oui, de la recherche du bon spot, de la direction du modèle, de la bonne lumière etc et je ne me vois pas invoquer tous les pseudos du forum à chaque fois.
Niveau motivation ça va, mais niveau inspiration c'est nada. Et comme l'un alimente l'autre ne risque-je pas un jour de baisser les bras ?
Quand un modèle me dis à peu près oui, j'ai beau avoir des tas de moodboards mentaux, je sais que le jour J je risque de faire un truc complètement plat.
J'en arrive - très souvent - à mentalement visualiser un cliché qui est toujours le même. Un peu comme si je ne pouvais jamais en sortir.
Ci joint l'illustration: un modèle, en plan américain, éclairé depuis la gauche, et pis c'est tout, comme dirait poc.
Alors, aboulez vos recettes, voire vos questionnement à vous aussi, ce fil est fait pour ça.
En vous lisant:
-Vous avez du mal à aborder les personnes...
- Quand une personne vous dit oui, vous ne savez pas quoi faire...
-Sur votre croquis, vous indiquez "si pas trop la flemme"...
- "Invoquer les pseudos"...?
A priori, je constate juste un manque de réelle motivation/passion...
Sinon, si vous avez du mal à aborder les ( futures) modèles, passez par les annonces ou les agences.
- Collectez des images qui vous plaisent, dans un book, pour l'inspiration...
- Construisez un vrai moodboard et pas juste un dessin...
- Repérez les lieux du shoot avant et n'y allez pas à l'aveuglette ou en comptant sur la chance.
Quand le modèle sent que le photographe sait ce qu'il fait, ça marche mieux.
Cordialement
Aborder les modèles potentielles dans la rue, c'est assumer 90% d'échec surtout quand on est comme moi un vieux mec de 60 bien tassés ;)
La meilleure solution, pas de secret: les réseaux sociaux, se faire connaitre et avoir de bons retours non seulement par rapport à son travail mais aussi à son comportement. C'est long et souvent décourageant.
D'autant que j'ai bien l'impression qu'après une période faste , la tendance n'est plus aux "shootings" amateurs .
Émergence des "mee too" et consort ajoutée à cette défiance de plus en plus prégnante vis à vis des photographes de notre génération ?
Avènement des smartphones de plus en plus performants et de l'IA ?
Les modèles ne se bousculent pas au portillon.
Le fait est ( et c'est une tendance générale d'après plusieurs photographes de mes connaissances ) que Les Perrine, Ainhoa, Manon ou Jessica se font de plus en plus rares .
En ce qui concerne tes interrogations concernant le jour "J", pas de recettes miracle sinon de comprendre ce qui t'a amené à solliciter ce modèle : Sa spontanéité ? La beauté de son visage ? Sa plastique ? sa tenue ?
Répondre à ces questions pourra sans doute t'être utile quant à la façon d'envisager ta séance ( Lumière naturelle, séance posée, quelque chose de plus spontané ou carrément du studio hyper travaillé )
Etudier tes photographes préférés est aussi très utile tout comme trainer sur des sites de photographes comme Flickr ou 500px
Voilà , ma petite contribution :)
J'ai un collègue collègue photographe qui a développé une approche singulière pour créer un lien entre ses modèles, leurs tenues et l'environnement dans lequel il les photographie. Pour cela, il s'appuie sur une collection de cartes postales représentant des œuvres peintes par des artistes connus, souvent riches en couleurs et en textures.
Son procédé est le suivant : Dans la rue, il observe attentivement l'habillement de la personne et l'ambiance du lieu. Puis, en fonction des nuances dominantes, des motifs ou de l'atmosphère qui s'en dégage, il choisit dans sa sacoche la carte postale la plus en harmonie avec l'ensemble et accoste la personne, lui explique sa démarche et souvent le modèle accepte. Cette carte devient alors un prolongement visuel de la scène, le modèle la tient dans sa main, créant ainsi une correspondance esthétique soit avec sa tenue, soit avec le décor environnant. Le résultat est double, d'une part, la carte agit comme un accent visuel qui souligne les couleurs et les formes déjà présentes, d'autre part, elle apporte une dimension artistique et narrative à la photographie, comme un clin d'œil à l'histoire de l'art inséré dans un portrait contemporain. Cette démarche originale transforme chaque prise de vue en une rencontre entre peinture et photographie, entre patrimoine artistique et expression personnelle. Vous pouvez voir son travail ICI (https://www.instagram.com/herminiomathias/)
Je suis pas aussi pessimiste que certains concernant les modeles pour les "amateurs". On arrive encore a trouver pas mal de modeles (meme si il y a un ratio de non/ignoré toujours important lors des demandes de contact). J'arrive toujours a trouver des modeles, et meme des tres bonnes surprises parfois, avec des modeles surmotivées pour faire plusieurs shooting. J'ai varié mes "sources" cette année, avec plus seulement Instagram, mais également le site modelmanagement.com (c'est pas une pub), sur lequel on peut définir notre recherche "le casting" et attendre les différentes candidatures. J'ai fait 2 castings, avec une 20aine de candidatures pour chacun, de quoi avoir le choix !
Pour en revenir au message initial, pour moi il faut impérativement se construire plusieurs moodboard (pinterest est tres bien pour ca). Perso, j'en ai presque une dizaine de différent, suivant les différents lieux/types (exterieur nature, exterieur ville, cocooning, studio, en duo, clair obscur, grossesse...) que j'ai toujours dans mon tel. Ca permet de montrer facilement aux modeles le style qu'on voudrait obtenir et ca l'aide pour la pose, l'expression du visage. Et bien sur, il faut les renouveler regulierement pour eviter de trop se repeter (il faut encore que je bosse cette partie la). Mais avec tout ca en main, il est beaucoup plus facile de trouver une idée sur le coup pour faire qq photos, qq soit l'endroit.
Et evidemment, meme si ca integre pas un moodboard, beaucoup regarder d'autres photos (sur Flickr par ex) pour s'inspirer, trouver de nouvelles idées, etc.
Je n'aurais pas trouvé meilleurs conseils à la terrasse d'un café.
Citation de: tetim1 le Aujourd'hui à 14:10:24En vous lisant:
-Vous avez du mal à aborder les personnes...
- Quand une personne vous dit oui, vous ne savez pas quoi faire...
-Sur votre croquis, vous indiquez "si pas trop la flemme"...
- "Invoquer les pseudos"...?
A priori, je constate juste un manque de réelle motivation/passion...
Sinon, si vous avez du mal à aborder les ( futures) modèles, passez par les annonces ou les agences.
- Collectez des images qui vous plaisent, dans un book, pour l'inspiration...
- Construisez un vrai moodboard et pas juste un dessin...
- Repérez les lieux du shoot avant et n'y allez pas à l'aveuglette ou en comptant sur la chance.
Quand le modèle sent que le photographe sait ce qu'il fait, ça marche mieux.
Cordialement
Merci Tetim
Le dessin était pour l'illustration, autrement il est vrai que je fais des mini croquis, mais uniquement lorsqu'il s'agit de nu.
D'après ce que je comprends, il faut que je rigorise tout ça, que je maîtrise l'amont, que je prépare et que j'aille à l'encontre de ma grosse tendance à l'impro à toutes les sauces.
Niveau motivation, j'ai noté une vraie corrélation entre « impréparation » et « démotivation ». Il m'est arrivé de ne pas sortir un parapluie à cause du stress, le copain du modèle exprimait une colère plus ou moins rentrée, pas loin du shoot. Alors qu'il aurait été clairement mieux de le sortir.
À l'inverse sur des mariages il m'est arrivé de bricoler une boîte à lumière à l'aide de nappes translucides et de chaises laissées là par le traiteur, et de bricoler, comme possédé par l'idée du cliché final qui a énormément plu, un set up qui fonctionnait. Ma motivation venait alors du courant qui passait admirablement entre les mariés et moi.
Donc, l'idée ce serait de bosser mieux le sujet. L'avantage serait éventuellement de ne plus vivre ces « impreparations » et augmenter les chances de me laisser aller, sans devoir compter sur « un courant qui passe bien », et donc sur le hasard.
Il n'y a qu'en lisant ce genre de conseil que je m'en rends compte, donc merci.
Oui, j'ai du mal à aborder et me demande parfois pourquoi tant de timidité quand on veut faire ce métier.
Citation de: hetocy le Aujourd'hui à 14:36:11Aborder les modèles potentielles dans la rue, c'est assumer 90% d'échec surtout quand on est comme moi un vieux mec de 60 bien tassés ;)
La meilleure solution, pas de secret: les réseaux sociaux, se faire connaitre et avoir de bons retours non seulement par rapport à son travail mais aussi à son comportement. C'est long et souvent décourageant.
D'autant que j'ai bien l'impression qu'après une période faste , la tendance n'est plus aux "shootings" amateurs .
Émergence des "mee too" et consort ajoutée à cette défiance de plus en plus prégnante vis à vis des photographes de notre génération ?
Avènement des smartphones de plus en plus performants et de l'IA ?
Les modèles ne se bousculent pas au portillon.
Le fait est ( et c'est une tendance générale d'après plusieurs photographes de mes connaissances ) que Les Perrine, Ainhoa, Manon ou Jessica se font de plus en plus rares .
En ce qui concerne tes interrogations concernant le jour "J", pas de recettes miracle sinon de comprendre ce qui t'a amené à solliciter ce modèle : Sa spontanéité ? La beauté de son visage ? Sa plastique ? sa tenue ?
Répondre à ces questions pourra sans doute t'être utile quant à la façon d'envisager ta séance ( Lumière naturelle, séance posée, quelque chose de plus spontané ou carrément du studio hyper travaillé )
Etudier tes photographes préférés est aussi très utile tout comme trainer sur des sites de photographes comme Flickr ou 500px
Voilà , ma petite contribution :)
Merci
Je te rejoins sur l'époque qui a doucement glissé vers + de défiance, et plus d'exigence(
s) aussi.
J'en ai déjà parlé ici, mais cette période où un modèle pouvait dire « oui » spontanément et t'inviter parfois tout droit vers le shoot, est un peu révolue. Mais je ne mets pas ça que sur le compte du MeToo, mais plutôt sur l'avènement enfin le développement de la conscience de soi, de son image, de ce que l'on renvoie comme image, et souvent de ce que l'on veut ou « doit » renvoyer, pour diverses raisons perso, parfois futiles.
Pour moi c'est dû au smartphone, qui a changé l'approche, mais aussi le métier et tous ses intervenants. Tout n'est pas de sa faute, mais son invention est clairement l'anodin caillou qui rend le ruisseau différent dans son cours.
Mes questionnements, et ce fil, viennent d'un modèle que j'ai abordé poliment il y a trois ou quatre semaines. Elle s'est arrêtée, m'a écouté pendant que je m'efforçais de masquer ma gêne, à bien voulu jeter un oeil à mes photos, prendre mon tel, m'a donné un prénom au hasard comme pour se débarrasser de moi, puis à tourné les talons dans la direction opposée où elle allait alors clairement... (mais clairement ;D )
Cet épisode, loin de me vexer, m'a amusé et je me suis mis à y penser de temps en temps, pour essayer de rendre mon approche plus séduisante, spotter ce qui cloche.
Le problème est que tout était vrai. Et que cette fille, ultra tendue à ce moment là, m'avait en fait donné son vrai prénom, et m'a avoué lors du café que nous avons pris pour discuter, avoir été très flattée que je lui propose.
D'où le mystère, pour moi qui normalement suis à l'aise avec les motivations intérieures d'autrui, de ne pas savoir à quoi m'en tenir lorsqu'il s'agit de modèles.
Je pense que je vais faire comme a dit Tetim et travailler mieux le sujet, quitte à faire du plan plan au début car je n'ai pas shooté depuis ce qui me semble être des lustres niveau ressenti, et à gravir ensuite les marches peu à peu. Ne serait-ce que parce qu'un modèle qui me dit oui, j'ai plutôt intérêt à faire ce qu'il faut pour que sa motivation demeure.
En revanche, pour reprendre ta remarque, cela fait très longtemps que j'ai remarqué que je ne reconnaissais pas les modèles lorsque je les voyais pour discuter. Je les aborde à l'instinct, et ce n'est que lors de l'entretien que des mots et des raisons tangibles viennent se poser sur l'équation. Ce côté de « voir sans regarder », je ne suis pas ûr d'arriver à le changer, non que je me plaise comme ça, mais c'est vraiment ancré, depuis bien avant la photo où l'âge adulte. Je ne pense pas que ce soit une clé essentielle, si par ailleurs mon intérêt se confirme 99,99% du temps.
Citation de: Tomzé le Aujourd'hui à 15:41:35J'ai un collègue collègue photographe qui a développé une approche singulière pour créer un lien entre ses modèles, leurs tenues et l'environnement dans lequel il les photographie. Pour cela, il s'appuie sur une collection de cartes postales représentant des œuvres peintes par des artistes connus, souvent riches en couleurs et en textures.
Son procédé est le suivant : Dans la rue, il observe attentivement l'habillement de la personne et l'ambiance du lieu. Puis, en fonction des nuances dominantes, des motifs ou de l'atmosphère qui s'en dégage, il choisit dans sa sacoche la carte postale la plus en harmonie avec l'ensemble et accoste la personne, lui explique sa démarche et souvent le modèle accepte. Cette carte devient alors un prolongement visuel de la scène, le modèle la tient dans sa main, créant ainsi une correspondance esthétique soit avec sa tenue, soit avec le décor environnant. Le résultat est double, d'une part, la carte agit comme un accent visuel qui souligne les couleurs et les formes déjà présentes, d'autre part, elle apporte une dimension artistique et narrative à la photographie, comme un clin d'œil à l'histoire de l'art inséré dans un portrait contemporain. Cette démarche originale transforme chaque prise de vue en une rencontre entre peinture et photographie, entre patrimoine artistique et expression personnelle. Vous pouvez voir son travail ICI (https://www.instagram.com/herminiomathias/)
Merci Tomzé,
Bonne méthode d'un photographe qui semble s'être fait un truc sur mesure. Pas mal...
Citation de: jmbianca le Aujourd'hui à 16:38:56Je suis pas aussi pessimiste que certains concernant les modeles pour les "amateurs". On arrive encore a trouver pas mal de modeles (meme si il y a un ratio de non/ignoré toujours important lors des demandes de contact). J'arrive toujours a trouver des modeles, et meme des tres bonnes surprises parfois, avec des modeles surmotivées pour faire plusieurs shooting. J'ai varié mes "sources" cette année, avec plus seulement Instagram, mais également le site modelmanagement.com (c'est pas une pub), sur lequel on peut définir notre recherche "le casting" et attendre les différentes candidatures. J'ai fait 2 castings, avec une 20aine de candidatures pour chacun, de quoi avoir le choix !
Pour en revenir au message initial, pour moi il faut impérativement se construire plusieurs moodboard (pinterest est tres bien pour ca). Perso, j'en ai presque une dizaine de différent, suivant les différents lieux/types (exterieur nature, exterieur ville, cocooning, studio, en duo, clair obscur, grossesse...) que j'ai toujours dans mon tel. Ca permet de montrer facilement aux modeles le style qu'on voudrait obtenir et ca l'aide pour la pose, l'expression du visage. Et bien sur, il faut les renouveler regulierement pour eviter de trop se repeter (il faut encore que je bosse cette partie la). Mais avec tout ca en main, il est beaucoup plus facile de trouver une idée sur le coup pour faire qq photos, qq soit l'endroit.
Et evidemment, meme si ca integre pas un moodboard, beaucoup regarder d'autres photos (sur Flickr par ex) pour s'inspirer, trouver de nouvelles idées, etc.
Merci, oui je fais déjà des moodboard mentalement, mais aussi en ouvrant des pages Pinterest. Et après j'en reviens à inspiration zéro.
Je pense qu'il faut que je travaille sur ça, et que je m'e,lève la peur de « copier » les autres, pour juste m'inspirer d'un détail d'une pose ou d'une ambiance.