Mariage à la tahitienne

[Bélisaire]

Bonjour tous.
Pour les touristes, se marier à la tahitienne peut revêtir diverses formes, en fonction de leur goût et du prix qu'ils sont prêts à mettre. Je me limiterai ici à ce qui fait l'essence de l'union tahitienne entre un homme et une femme. Le décor fait un peu théâtre mais bon...

Avant la cérémonie, l'homme et la femme sont « préparés » séparément, c'est-à-dire revêtus l'un et l'autre des habits : d'un pareo blanc - le moins plissé possible, d'une coiffe haute et d'un collier de plumes et de nacre - la nacre étant devenu un « matériau » très touristique.  Ce sont ici des coquilles d'huîtres perlières. À l'occasion, les bras du fiancé sont tatoués (pas pour la vie) de dessins représentant (symbolisant) l'océan et la montagne.

Photo 1.
Les fiancés arrivent traditionnellement par mer (par « océan » serait plus juste), en pirogue, qui est l'embarcation traditionnelle et mythique de l'île. Ils sont accueillis par le grand prêtre. Les jolies vahinés sont également présentes (histoire de montrer au marié ce à quoi il n'aura plus droit et qu'il est encore temps de faire marche arrière... ).

[Bélisaire]

Photo 2.
Le couple peut aussi arriver par voie de « terre ».

[Bélisaire]

Photo 3.
Le grand prêtre dispose sur une pierre (sacrée) les instruments nécessaires au cérémonial.

[Bélisaire]

Photo 4.
Avant d'accueillir les futurs mariés dans le marae (un enclos de pierres sacrées d'origine volcanique), le grand prêtre s'assure la faveur des bonnes divinités et éloigne les esprits malfaisants. Il s'exprime en tahitien et, pour l'occasion (tourisme oblige), une vahiné traduit ses paroles. Chacun des futurs époux reçoit un nom tahitien.

[Bélisaire]

Photo  5.
Pendant tout ce temps et tout le temps de la cérémonie, la musique est de la partie : ukulele, banjo, et pahu et toere (instruments de percussion).

[Bélisaire]

Photos 6 et 7.
L'essentiel des propos tenus durant la cérémonie a été retranscrit sur une écorce souple (qu'on aperçoit ici dans la main de la vahiné) et qui sera remise aux mariés à leur départ.

[Bélisaire]

Photo 7.

[Bélisaire]

Photo 8.
Le tané montre clairement son intention de briser la noix de coco.

[Bélisaire]

Photo 9
Les anneaux sont passés.
Les mains sont jointes.
Les mains sont placées au contact de feuille d'anthurium (symbole, si la fleur est rouge, d'ardeur sensuelle, voire sexuelle, si la fleur est blanche, de réserve).
Le tané a donné trois coups précis sur la noix de coco - ici à l'aide d'une pierre, mais cela peut se faire à l'aide d'un morceau de bois.
Les mains des mariés sont aspergées avec le lait, l'homme et la femme (le tané et la vahiné) sont ainsi sous la protection des dieux (bénis en quelque sorte).

[Bélisaire]

Photo 10.
Ils peuvent s'embrasser, on les a enveloppés d'un tifafai, symbole de leur union.

[Bélisaire]

Photos 11 et 12.
Les mariés sont installés dans une chaise à porteurs où ils sont décoiffés pour être couronnés. On leur offre du champagne (tradition récente, j'imagine), ou tout autre boisson à leur demande, dans des demi-coques de noix de coco ou dans des flûtes (comme ici).

[Bélisaire]

Photo 12.

[Bélisaire]

Photo 13
Ils sont invités à danser (déjà ils se séparent...  ).

[Bélisaire]

Photo 14.
Ce mariage a eu lieu au Tiki Village de Moorea le 8 septembre 2016. Je précise que ce type de mariage relève du folklore.

Les photos ont été prises au Nikon D810 + Nikon 28-300.

[Pailler]

Sympa ce reportage !
Surement une bonne affaire à développer pour les locaux ....

[André Perier]

J'y vois d'avantage de théâtre que d'authentique folklore...

[kochka]

Le substrat religo-culturel a été soigneusement effacé par les missionnaires. Revenir à l'origine reste difficile, mais il en subsiste des traces à partir desquelles on peut tenter de reconstruire quelque chose abâtardi certes, mais que l'on tente de reconstituer à partir de vieux récits de voyages.

[Otaku]

Reportage sympa. Merci pour les explications et le partage. 

[Bélisaire]

Merci pour vos commentaires. Se marier ainsi est une activité, une distraction proposée aux touristes, comme ailleurs on fait un tour en gondole. C'est en ce sens (figuré), et en écho à mon « décor de théâtre », que je parlais de folklore : quelque chose de léger qui, bien entendu, n'a pas de valeur juridique. Ça fera partie des bons souvenirs (j'imagine - ne l'ayant pas tenté moi-même).

[kochka]

Tu as probablement raison de parler de tour en gondole, ou de pièces dans la fontaine, le cimetière ou le cénotaphe (Chine, Iran,).
Coutumes locales modernisées et adaptées au tourisme.
Les photos sont amusantes

[f 1.4]

Sympa ce reportage !
Surement une bonne affaire à développer pour les locaux ....

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