Philippe Écharoux succédera-t-il à JR au palmarès des 100 personnalités les plus influentes du Time ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite. En tout cas, le Marseillais partage avec l’homme aux lunettes noires un même sens du grandiose (voire du grandiloquent) et l’envie de créer du lien social à travers ses œuvres. Comme chez JR, tout part d’un portrait. Mais Philippe Écharoux (dont on peut avoir une idée du parcours ici) ne colle pas ses images aux murs, il les projette sur les supports à sa disposition : la frondaison de la forêt amazonienne pour « Amazonia », les déchets et détritus glanés dans les rues de Los Angeles pour « After the dream ». On peut être passablement agacé par le discours simpliste qui sous-tend ces projets (fait-on de bonnes photos avec de bons sentiments ?… vous avez deux heures) mais il faut avouer que le résultat est saisissant. Sa prochaine projection XXL risque de l’être tout autant, puisqu’elle se déroulera fin mai à Central Park. On en reparlera…


Les icônes de Mai 68 font actuellement l’objet d’un accrochage à la BnF. Mais connaissez-vous l’histoire juridique et médiatique de la « Marianne » de Jean-Pierre Rey qui sert d’affiche à l’exposition ?


Quelle vie après l’école nationale supérieure Louis-Lumière ? Huit diplômés récents (spécialité photographie) racontent leur entrée dans le grand bain professionnel. Révélateur.


L’équipe de Normal, luxueux magazine dédié à la photographie de nu, maîtrise à la perfection l’art du teasing. Preuve en est cette page du site où sont réunies les émoustillantes vidéos montrant les coulisses des séances photo.


Museum TV consacre son week-end prochain à la photo. Le programme est alléchant.


N’écoutant que son courage, Lucile Solari a accompagné Olivier Born en haut des cimes pour mieux comprendre ce qui pousse chaque année le photographe lausannois à suivre les parades du tétras-lyre. Drôle, instructif et finalement envoûtant.


Vous êtes roux et vous habitez Rennes ou ses alentours ? Pascal Sacleux vous attend.


Représentée en France par la recommandable Opiom Gallery, la Sud-coréenne Jeeyoung Lee a ouvert les portes de son atelier à la BBC.


Récompensé par le Prix Pulitzer la semaine dernière, Ryan Kelly travaille désormais dans une brasserie. Il a quitté le journalisme au lendemain de son reportage sur les manifestations de Charlottesville, conscient de la précarité de son emploi. Une histoire étonnante racontée par Newsweek.


Fait rare, le gouvernement et le parlement égyptiens s’expriment suite à la décision de l’UNESCO de remettre le Prix de la liberté de la presse à Mahmoud Abu Zeid, photojournaliste arrêté en 2013 (et emprisonné depuis) alors qu’il photographiait les forces de sécurité cairotes dispersant un sit-in anti-gouvernemental.


On ne peut pas se quitter sans évoquer Abbas, photographe irano-parisien disparu hier à l’âge de 74 ans. On vous épargne les papiers des quotidiens nationaux et le résumé de son parcours (pour ça, ouvrez n’importe quel dictionnaire de la photographie à la première page), mais on vous enjoint de lire l’hommage de l’agence Magnum à l’un de ses plus brillants représentants (vf ici). L’occasion de découvrir cette citation :
« [Il y a deux approches de la photographie] : l’une consiste à écrire avec la lumière, l’autre à dessiner avec elle. À l’école d’Henri Cartier-Bresson, on dessine avec la lumière. Et la quête réside dans l’image unique. Pour moi, cela n’a jamais été le cas. Mes images font toujours partie d’une série, d’un essai photographique. Chaque photo doit se suffire à elle-même mais c’est au sein d’un ensemble qu’elle prend sa valeur. »
Pour valider ce propos, rien de mieux qu’une balade dans les différentes galeries relatives au travail d’Abbas : ses récents sujets sur le judaïsme, le match Ali-Foreman de 1974, un inattendu reportage en couleur à bord du Charles-de-Gaulle, son voyage initiatique à la Nouvelle-Orléans et, bien sûr, sa couverture de la révolution iranienne, épisode charnière de son parcours qu’il évoquait les yeux embués au micro de la BBC en novembre dernier.
Pour entendre Abbas s’exprimer en français (et rire), réécoutez ce « Ping pong » de décembre 2016 où le photographe parle hindouisme (mais pas que) avec le chorégraphe et danseur Akhram Khan.

 

“Clique clac”, c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.

Visuel d’ouverture : capture issue de la projection « Amazonia » de Philippe Écharoux.