Photographe anglo-polonaise installée à Paris, Kamila K Stanley a collaboré avec l’association Chouette On Apprend (qui soutient des enfants souffrant de troubles d’apprentissage) pour créer une galerie de portraits stylés (la photographe vient de l’univers de la mode) visant à valoriser ces enfants et à élever nos regards. « Elever le regard », c’est d’ailleurs le beau titre que Kamila K Stanley a donné à sa série. Récemment interviewée par Lomography Magazine, elle insistait sur la dimension libératoire qu’ont eue les séances photo sur certains : « L’un des moments les plus fous que l’on ait vécu fut avec Nicolas, un adolescent qui a de graves problèmes de communication. Ses soignants n’étaient pas sûrs de la façon dont il réagirait face à l’appareil photo. Mais dès qu’il est entré dans la pièce, son visage s’est illuminé. Il était vraiment décidé et s’est choisi une tenue de rockstar, avec une veste à paillettes et des lunettes de soleil. Pendant la séance photo, il s’est complètement ouvert : tout à coup, il se pavanait dans la rue. (…) Et puis il s’est mis soudain à chanter. Ses soignants étaient sous le choc. Nicolas ne parle pas : personne n’avait jamais su qu’il pouvait chanter. »


En ce 11 novembre, rappelons-nous de l’importance de la carte postale lors du premier conflit mondial. Séparées par la guerre, les familles discutaient à distance grâce à ce morceau de carton illustré, peu cher et rapide. Mais plus qu’un outil de communication, c’était surtout un gage de vie envoyé à son correspondant ainsi qu’un enjeu de propagande pour les pays belligérants, comme le rappelle ce numéro de « Faire l’histoire ».


Cette semaine, c’est à Paris que ça se passe. Pour préparer votre escapade dans la capitale, lisez cet article de 9 Lives qui dresse un panorama des événements à ne pas manquer : Paris Photo évidemment, mais aussi Photo Days, le salon Approche ou PhotoSaintGermain. Les plus motivés ajouteront à la liste Paris Photo Off, les Rencontres photographiques du 10e et la foire d’art contemporain AKAA.


Après Laurent Ballesta, Julie de Waroquier, Michel Lagarde ou Vincent Munier, la galerie Blin plus Blin (Paris 7e) ajoute un nouveau nom à la liste des artistes qu’elle défend : celui de Ben Thouard. Un photographe de surf dans une galerie d’art ? Oui, mais pas que. Si le Toulonnais s’est fait un nom en saisissant les figures réalisées par Matahi Drollet (« le petit prince de Teahupo’o ») ou William Aliotti, il profite aussi de ses immersions pour capter au plus près le bouillonnement des vagues : « Ce qui me fascine dans les vagues, c’est de saisir une image unique, qui peut être esthétique, graphique ou simplement belle ; une image qui traduit la puissance de l’océan : une forme majestueuse, une explosion, un vortex qui apparaît sous l’eau lorsque la vague se brise. » Ben Thouard en a tiré un livre, Turbulences, qu’il présentera en avant-première à la galerie Blin plu Blin les 18, 19 et 20 novembre.


Au moment où Thomas Pesquet est de retour parmi nous, rappelons que l’être humain n’a pas attendu de partir dans l’espace pour en proposer des images. Dans une conférence donnée récemment à la Cité des sciences et de l’industrie, Olivier de Goursac, spécialiste du traitement d’images spatiales et membre de la Société astronomique de France, est revenu sur la riche iconographie générée par la conquête spatiale, des illustrations précédant les premiers vols habités aux images extraterrestres réalisées par des robots en passant par les incontournables clichés des missions Apollo ou par ses propres créations numériques.


Aux États-Unis comme ailleurs, la presse locale subit une crise sans précédent et les photojournalistes travaillant pour elle sont les premiers à en faire les frais, si bien que certaines zones sont devenues des « déserts d’images ». En Californie, particulièrement, les fermetures de rédactions sont légion. Pour y remédier, Nancy Richards Farese a lancé CatchLight, une association qui soutient financièrement les projets de photoreportages des localiers.


Quand elle regarde de vieilles photos d’elle et de ses sœurs, Polly Alderton a tendance à se focaliser sur ce ce qui se passe à l’arrière-plan (un rideau qui tombe mal, un détail qui cloche, etc.). Devenue photographe, elle sait que ce sont ces petites imperfections qui font le sel des albums de famille. Dures et tendres à la fois, les images qu’elle fait de ses enfants depuis leur plus jeune âge affichent ainsi une spontanéité (une vérité ?) qui les rend immédiatement attachantes.


EN VRAC…

• H.i.P : le palmarès 2021 (et autant d’idées cadeaux).
• R.I.P. Kambiz Derambakhsh (bonus).
• Découvrez Pet Portrait, l’appli qui fait le lien entre la photo de votre animal de compagnie et les grandes œuvres picturales des siècles passés.
• Lotta Klemming a plaqué la mode pour devenir ostréicultrice dans son pays d’origine… la Suède. Jonathan Nackstrand l’a suivie dans sa nouvelle vie
• De l’influence de la lumière en un Gif démonstratif.
• Mieux que les Dieux du Stade : les Dieux du Sale.
• Mieux que les Dieux du Stade : les Vieux du Stade.
• Des puits de lumière naturelle, des espaces modulables, une bibliothèque, un vaste local en sous-sol pour les archives… le nouvel Élysée promet.
• Vous vous targuez d’avoir un regard humaniste ? Postulez au Prix Roger Pic 2022 !
• L’enfer d’Insta par Tweetinades.
• Tout le monde connaît le fameux portrait de Coluche qui sert d’affiche aux Restos du Cœur, mais savez-vous dans quels circonstances il a été réalisé ?
 

On se quitte avec By, une chanson de Gaël Faye qui cite Malick Sidibé, tout comme la pochette du EP dont elle est tirée (photo originale ici).

 


« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.

Photo d’ouverture : Amine & Shafia © Kamila K Stanley