On gagne toujours à se balader sur les sites des institutions de la photographie. Sur celui de la Fondation Cartier-Bresson, par exemple, on peut découvrir plusieurs conférences sur Eugène Atget ; sur celui du Musée de Charleroi on trouve de courtes vidéos sur les techniques de base de la photo ; sur celui du musée Nicéphore Niépce on peut se promener parmi 20 000 photographies, libres de droits et téléchargeables gratuitement ; sur celui de la MEP on redécouvre le fruit de la collaboration entre Irving Penn et Issey Miyake ; sur celui du Cameramuseum de Vevey une exposition permanente retrace, avec force illustrations, l’histoire du procédé photographique ; sur celui de Stimultania les habitants de Givors trouveront même une carte aux trésors photographiques concoctée par Léonie Pondevie.

Il y a du Wes Anderson et du Michael Wolf dans la série « Nude » de Rumi Ando. Du premier la photographe japonaise a retenu la minutie et le goût des couleurs pastel, au second elle a emprunté son regard clinique et graphique sur la ville


Dernier coup d’œil dans le rétro avec les photos les plus marquantes de 2021 selon The Age, Balkan Insight, Bangkok PostThe Indian ExpressIrish ExaminerThe Jerusalem PostThe Moscow TimesNPRPopular ScienceRolling StonesToronto StarVOAThe Week.


Il y a du Martin Parr et du Sophie Calle dans la série « Per color » de Marco Ugolini, qui érige des produits de supermarché en sujets photographiques légitimes et les rassemble selon leur couleur, rappelant (en nettement plus brut) la ronde des repas chromatiques de l’artiste plasticienne.


Revenir sur le portrait officiel du président Macron quatre ans et demi après son élection peut sembler saugrenu, mais en lui appliquant une lecture picturale, le duo de Pallas Athéné trouve de nouvelles clés de décryptage. Leurs explications fourmillent de détails éclairants, par exemple sur la double inscription du président dans un lieu à la fois clos et ouvert, comme un symbole du « en même temps » macronien.


Il y a du Pierre & Gilles et du David Lachapelle dans les œuvres photographiques de Charlotte Rutherford. Comme les premiers, elle assume son goût pour le kitsch et les paillettes ; comme le second, elle aime redessiner l’image des vedettes de la pop en (ab)usant de la post-prod. Dans l’extravagante photo de pochette qu’elle a signée pour le dernier album de Lil Nas X, la photographe cite même ouvertement la Genèse II de l’artiste numérique John Stephens.


QUELQUES IDÉES DE CALENDRIERS
POUR BIEN LANCER 2022

• Sportif et inclusif avec la joyeuse bande des Gaillards
• Décomplexé et solidaire avec les rugbymen du RCRP
• Familial et gênant avec Awkward Family Photos
• Classique et décalé avec les sapeurs-pompiers de Rugles
• Mâle et animal avec les soldats du feu australiens
• Désolant et désopilant avec Kevin Beresford, « l’homme le plus ennuyeux de Grande-Bretagne »
• Chic et gommeux avec Bryan Adams
• Boisé et charpenté avec les jeunes agriculteurs du canton de Wasselonne
• À poils et à plumes avec les Chicken Daddies


Il y a du Jean-Paul Goude et du Joel-Peter Witkin dans les portraits de Damien Blottière. Comme le premier, il a un sens assuré du découpage et de la recomposition des corps humains, avec le second il partage un certain goût pour l’érotisme morbide.


Habitué à suivre l’armée, Fred Marie s’est demandé quel matériel de prise de vue utilisent les militaires lors de leurs opérations (de surveillance notamment). Sa vidéo, réalisée au sein du Groupement des Commandos Parachutistes du 8e RPIMa, ressemble un peu trop à un clip promotionnel (la musique trépidante était-elle nécessaire ?), mais il se dit deux trois petites choses intéressantes sur le matériel mis en œuvre, du reflex accompagné de son long zoom et de son trépied au compact baroudeur.


Il y a du Gustav Klimt et du Joanna Choumali dans les compositions de Tawny Chatmon. Les peintures du premier (sa période dorée surtout) sont une des références revendiquées par la photographe. Plus ténu, le lien avec sa consœur ivoirienne tient au fait que l’une et l’autre interviennent sur la matière photographique même, l’une par la broderie, l’autre par l’orfèvrerie.


En prélude à la la 33e Semaine de la presse et des médias dans l’École (du 21 au 26 mars 2022), le CLEMI propose aux professeurs un exercice d’analyse d’image autour de la photo qui servira d’affiche à l’événement.


Il y avait du du Sergio Larrain, du Anita Conti, du Bernard Plossu et bien plus encore dans l’œuvre de Françoise Nuñez, photographe « du voyage et de l’instant » disparue le 23 décembre dernier. « Montrer n’est pas mon but, expliquait-elle. Ce que je photographie, c’est mon parcours intime, ma façon d’appréhender le monde. »


« J’avais un jeune assistant dans mon équipe et lors d’un shooting, Serge [Gainsbourg] remarque qu’il lui manquait deux dents. Serge lui dit : « Il faut que tu te fasses refaire les dents », ça avait l’air de le gêner. Le gamin lui répond qu’il n’avait pas d’argent. Serge prend son attaché case avec des petits codes dorés sur la tranche, il sort son carnet de chèques et il demande « Combien ça coûte ? ». Le gamin répond « 5000 francs par dent ». Et Gainsbourg lui a fait un chèque d’une plaque comme ça ! » Cette anecdote vous est offerte par Pierre Terrasson.

Tu sais ces photos de l’Asie
Que j’ai prises à 200 Asa
Maintenant que tu n’es pas là
Leurs couleurs vives ont pâli
(paroles : Serge Gainsbourg)

« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.
Photo d’ouverture : illustration extraite de l’exposition permanente du Cameramuseum de Vevey