Outil combinant au sein d’une même mallette appareil photo et nécessaire de développement, la kamra-e-faoree a fait le bonheur des photographes ambulants des rues de Kaboul dans les années 1950, d’où son surnom d’afghan box. Si le procédé a connu un regain d’intérêt après la chute des talibans en 2001, son âge d’or est aujourd’hui révolu, raconte Haji Mirzaman. Bien qu’il n’utilise plus la kamra-e-faoree, ce photographe retraité en a conservé un exemplaire à son domicile, conscient sans doute que cet appareil tout-en-un a une place à part dans l’histoire de la photographie. Il n’est pas le seul à le penser, puisqu’on trouve sur la Toile quantité de sites et de pages personnelles célébrant l’afghan box. Lukas Birk et Sean Foley proposent même un mode d’emploi détaillé pour fabriquer soi-même sa « boîte magique ». Avis aux bricoleurs et bricoleuses !… ça vous coûtera toujours moins cher que d’en acheter une prête à l’emploi.
Pilier de l’agence Gamma et inspirateur de dizaines de paparazzis, Francis Apestéguy s’est éteint le 30 janvier à l’âge de 69 ans. Ce chasseur de scoops étaient l’un des principaux personnages de Reporters, le documentaire réalisé par Raymond Depardon en 1981 (dans l’extrait, c’est le grand frisé). Au-delà des paparazzades, son ami David Chapelle se souvient d’un homme « sûr de lui et séducteur en diable, jusqu’à la roublardise », mais qui n’hésitait pas à monter au créneau pour défendre les droits des photographes, « ce qui lui vaudra quelques inimitiés du côté de ses employeurs (…) et une reconnaissance éternelle chez la plupart de ses confrères ». On peut retrouver une sélection de ses images sur le site de Hans Lucas.
Échaudée par l’annulation de fotofever en 2020, Cécile Schall a peu communiqué sur l’édition 2022 de la foire, si bien qu’on a appris cette semaine seulement qu’elle aurait lieu du 11 au 13 février (ce week-end donc). L’événement, qui se tiendra au Bastille Design Center (Paris 11e), accueillera 11 galeries dans une scénographie très ouverte : « Nous avons souhaité sortir de la présentation classique des foires par stand, en proposant un accrochage plus proche de celui d’une grande exposition ».
Sonia Mossé, ce nom ne vous dit probablement rien, et pourtant vous avez déjà croisé son visage si vous appréciez le travail de Man Ray, Balthus, Otto Wols ou Dora Maar. Cette artiste parisienne née en 1917 et morte dans le camp de Sobibor 26 ans plus tard n’a laissé à la postérité que quelques lettres, dessins et portraits. Même sa fiche Wikipédia n’a pu être validée, faut d’éléments sourcés. La réalisatrice Zoé Le Ber s’en émeut dans un article publié sur La Règle du Jeu dans lequel elle tente de recoller les fragments de la vie de Sonia Mossé et, en vue d’une exposition, invite les lecteurs et lectrices à lui faire part des infos dont ils disposeraient.
Détourner une photo postée sur le compte Twitter du président Macron, est-ce se montrer impertinent ou bien faire le jeu de la communication politique ? Intéressant article d’Albin Wagener, doublé d’un excellent exercice de décryptage.
EN BREF ET EN VRAC…
• « Un photographe montre toujours ce qu’il a envie qu’on voit. » Illustration avec les JO de Pékin.
• La sémillante Myriam Dupouy parle de son nouveau livre et de son goût pour les surimpressions oniriques.
• Au fil du Rhin, l’histoire de la photographie et l’histoire tout court racontées par Helge Drafz.
• Au Québec, les plafonds des ambulances font office de cimaises.
• L’appareil photo du smartphone va-t-il bientôt remplacer l’écouvillon ?
• Récemment primé au Wildlife Photographer of the Year, Émelin Dupieux, 15 ans, a répondu aux questions des élèves d’une classe de CM1.
• Dans la longue histoire des plagiats photographiques, voici sans doute le premier cas numismatique.
• Agfa a inventé la caisse enregistreuse photographique, au plus grand plaisir des enfants.
• Bienvenue à Chabe !, nouvelle revue photo lancée par un collectif lyonnais.
• Le carnaval de Dunkerque est annulé, restent les photos de Romain Ruiz pour se consoler.
Pour la première fois sur le continent africain, une exposition est consacrée à Henri Cartier-Bresson. Ça se passe au Musée Mohammed VI de Rabat, mais vous pouvez la visiter depuis votre fauteuil.
On a appris la semaine dernière le décès du photographe japonais K?hei Yoshiyuki. Vous ne le connaissiez pas ? Nous non plus, mais cette interview de 2015 permet de mieux cerner son travail, notamment son projet « The Park » réalisé de nuit au début des années 1970 dans le parc de Shinjuku, lieu prisé par les jeunes couples tokyoïtes… et les voyeurs. Telle qu’il la décrit, sa démarche relevait plus de la photo naturaliste que du documentaire social : « Le plus difficile a toujours été de m’approcher des sujets en douceur. Si un couple ou un voyeur commençait à faire attention à ma présence, ça devenait impossible de prendre une photo. »
Avez-vous passé des vacances à La Rochelle entre 1960 et 1990 ? Si tel est le cas, vos photos peuvent intéresser le Carré Amelot qui organise l’été prochain un parcours d’expositions dans les rues de la ville intitulé « La Rochelle sur mer ». Tous les détails ici.
Dernier clin d’œil à Francis Apestéguy avec le « Paparazzi » de l’ensemble Brandt Brauer Frick.
« Clique clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.