Capture d’écran issue du site Chronophoto.app

Lancé mi-janvier, Chronophoto est un jeu en ligne qui mise sur votre sens de l’observation et vos capacités de déduction. Le principe est simple : à chaque partie, on vous présente cinq photos ; à vous de deviner l’année où elles ont été prises en déplaçant un curseur sur une frise chronologique. Plus vous êtes près de la bonne réponse, plus vous obtenez de points (jusqu’à mille si vous tombez pile poil). Trois modes sont proposés : « Daily » (la séquence du jour), « Play » (mode aléatoire) et « Party » (pour jouer à plusieurs sur une même séquence). Nous déclinons toute responsabilité si vous êtes moins productif au travail aujourd’hui. 

VICE DÉVISSE
Sale temps pour les cultures underground. Après Tracks il y a quelques semaines (cf. Clique Clac #272), c’est au tour de Vice France de mettre la clé sous la porte. Courage aux trente salariés sur le carreau et merci pour les reportages photo sur la scène punk japonaise, sur la Mecque du bondage, sur les fans de fléchettes, sur le festin des singes thaïlandais, sur l’autre Amérique des cowboys, sur les migraines chroniques, sur le festival techno queer de Ferropolis, sur la communauté zentai et sur les excentriques de tous bords.
 
R.I.P. ANS WESTRA
Née à Leiden en 1936, Ans Westra éprouve son premier choc photographique en visitant, à l’âge de 20 ans, l’exposition itinérante « The Family of Man », alors de passage à Amsterdam. Également influencée par le Wij zijn 17 de son compatriote Johan van der Keukens, elle part en 1957 en Nouvelle-Zélande pour rendre visite à son père. Son appareil photo est aussi du voyage. Conquise par le pays, elle s’installe à Wellington et entreprend en indépendante un travail documentaire sur la communauté maori qui lui vaut quelques prix et l’obtention, en 1963, de la nationalité néo-zélandaise. Ce travail au plus près de l’humain, elle le mènera tout au long de sa vie, qui s’est achevée dimanche dernier à Wellington où un musée porte son nom.
 
LES YAMAMOTO : LE RETOUR
En 2017, Masaki Yamamoto avait fait sensation avec Guts, un livre dans lequel il documentait, sans misérabilisme aucun, la vie de sa famille (deux parents, cinq enfants, dont Masaki) dans un appartement minuscule et vétuste de Kobe. Cinq ans plus tard, le voici de retour avec un second volet, The Yamamotos, qui, malgré un déménagement dans une maison un peu plus grande et le départ de deux de ses frères et sœurs, promet d’être aussi drôle et émouvant : « Je n’ai pas changé ma façon de photographier. (…) Je crois que la nature de la famille Yamamoto reste la même, même si notre environnement a changé. »
 
FEMMES D’INTÉRIEUR
D’aucuns seraient tentés de voir dans la série “Anonymous women” de Patty Carroll un commentaire sur la condition des femmes au foyer, ces héroïnes anonymes à qui incomberaient les tâches ménagères et culinaires. Sans rejeter cette interprétation, la photographe américaine préfère souligner la part d’absurde des situations qu’elle met en scène dans son studio de Kansas City. Une vue d’ensemble de la série permet aussi de pointer ce qu’elle doit au mouvement Pop-Art (Patty Carroll cite également les comédies musicales des années 1950 parmi ses influences). La série « Anonymous women » est exposée actuellement à la Galerie XII (Paris 4e). Une rencontre avec la photographe y sera organisée le 18 mars.
 

EST-CE QUE CE MONDE EST SÉRIEUX ?

• Des scientifiques de l’École des mines du Nouveau-Mexique transforment des oiseaux morts en drones de surveillance. Leur nom ? Ornithoptères.
• Selon Nikkei Asia, le prix moyen d’un appareil photo numérique a plus que doublé en trois ans.
• Ça nous avait échappé, mais l’histoire est cocasse : un ex-commissaire d’exposition a volé un tirage de Boris Mkhaïlov à la MEP… et ce n’était pas sa première fois.
• Du chat qui serre les fesses à Mona Lisa dans le métro, 25 photos #WTF.
• On croyait avoir tout vu en matière de selfie, mais là c’est atterrant… pardon, enterrant.
• Radicales ou ridicules, des néo-féministes ont fait décrocher une exposition genevoise parce que les photos de nus présentées manquaient de diversité.
• Depuis le sommet de la cathédrale gothique de Palencia, une drôle de gargouille vous contemple.
• « Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans ta vie pour que tu aies envie de tuer un bel animal et de t’allonger à ses côtés en souriant ? » Ricky Gervais
• Mère Courage, version BMX.
 
MUSIQUE
Comme d’autres correspondants de guerre de son époque, Terry Fincher n’était pas un grand bavard (on s’en rend compte dans le numéro de This is your life qui lui fut consacré). Il s’exprimait à travers ses photos, dira-t-on. Pour en apprendre plus sur lui, il faut lire cette interview de son petit-fils Charlie Drinkwater, leader du groupe TV Priest : « Il a grandi à Londres après la guerre, dans un dénuement extrême. Son frère n’avait même pas de chaussures. Il a quitté l’école à 12 ans. Sa mère, une immigrante irlandaise, l’a forcé à faire un apprentissage à Fleet Street (ndlr – quartier où siégeaient de nombreux journaux à l’époque). Là-bas, on vous prenait comme apprenti à l’âge de 14 ans et vous faisiez de la messagerie, des courses, ce genre de choses. Puis à 16 ans, on vous donnait un appareil photo et on vous disait d’aller prendre une photo. Si elle était assez bonne, elle était publiée dans le journal et vous deveniez un photographe. Si elle n’était pas assez bonne, vous travailliez dans la chambre noire. Il avait un don pour ça et il a couvert le Vietnam et le conflit israélo-arabe. Il était partout et il a fait ça jusqu’à la fin des années 70/début des années 80 parce qu’il était accro. »
Inspiré par le parcours de son grand-père, Charlie Drinkwater a composé « Press gang », une chanson sur notre rapport actuel (même si les décors et accessoires fleurent bon les années 70) à l’information et à la vérité. On a le droit de trouver le résultat visuellement un peu confus, mais comme le rappelle l’intéressé : « It’s a three minute punk song. » 

 

« Clique Clac », c’est chaque jeudi le résumé d’une semaine sur la Toile en dix entrées et quelques liens sélectionnés par la rédaction de Chasseur d’Images.