Tenu dans son pays pour l’un des photographes les plus importants du XXe siècle, Ken Domon est quasiment inconnu hors du Japon. Michael Lucken, historien et directeur du Centre d’Etudes Japonaises de l’Inalco, émet l’hypothèse que son engagement pour la Kokusai Bunka Shink?kai, organisation nationale de propagande, pendant la Seconde Guerre mondiale, a joué en sa défaveur. Il serait pourtant dommage de réduire sa vie à cet épisode. Sa carrière court sur plusieurs décennies et l’a vu passer des studios à la rue, des portraits d’acteurs aux ruines d’Hiroshima. C’est ce que montre la rétrospective actuellement présentée à la Maison de la Culture du Japon à Paris. Si la destinée de Ken Domon vous intéresse et si vous voulez comprendre son influence sur les générations de photographes japonais passées et présentes (et même sur des écrivains comme Kenzabur? ?e), on vous conseille le visionnage de cette conférence de Kôtarô Iizawa et Marc Feustel (où la question des convictions promilitaristes du photographe est abordée en toute fin).
Le retour des beaux jours sonne l’ouverture de la saison des festivals. Mais si vous êtes un·e fidèle d’ImageSingulières (Sète), de La Gacilly Photo ou de Portrait(s) (Vichy), profitez bien de cette édition car c’est peut-être la dernière. C’est du moins ce qu’il ressort de l’enquête qu’a menée Gille Renault auprès des organisateurs de diverses manifestations photo.
L’amitié de Tina Turner et Peter Lindbergh et, plus particulièrement, la photo que ce dernier réalisa de la chanteuse sur la tour Eiffel, servent de lancement au documentaire « Tina Turner, la rage de vaincre », visible sur le site d’Arte jusqu’au 23 août.
Inspirée par Crash de David Cronenberg, fascinée par le pouvoir destructeur du feu, Ada Zielinska incendie des épaves qu’elle photographie ensuite, dans une une forme d’auto-thérapie (sans jeu de mots). Pour pousser la catharsis un cran plus haut, elle se rend aussi sur les lieux touchés par des mégafeux afin d’en documenter les dégâts. Et d’en tirer cette conclusion : “Il est aujourd’hui plus aisé d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. »
On en a vu des appareils photo bizarres, mais celui-ci tient le haut du pavé. À l’heure où les tickets de caisse disparaissent des magasins, le Memogram intègre non pas une bobine de film, mais un rouleau de papier thermique. L’appareil ne produit pas des images, mais un mini compte-rendu écrit de ce que le photographe a cadré. Ce mémo se termine par un décompte de jours à l’issue duquel l’opérateur pourra voir les photos (sur son smartphone via une appli dédiée). Une sacrée machine à gaz !
Les photocollages on connaît, mais les collages in vivo c’est déjà plus rare. Depuis une petite dizaine d’années, la Norvégienne MissPrinted découpe des bonshommes dans les magazines vintage qu’elle met ensuite en scène à l’extérieur avant de les photographier. Une riche idée qui ôte le côté poussiéreux souvent associé aux collages « papier ciseaux ».
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les éditions de La Salamandre savent accompagner la sortie des livres qu’elles produisent. Après le making-of de L’Effet papillon, ouvrage cosigné par l’entomologiste Vincent Albouy et le photographe Ghislain Simard, une vidéo, un podcast et une interview donnent à voir et à entendre le travail et le parcours de Ghislain Simard, signature bien connue des fidèles de Chasseur d’Images et de Nat’Images qui photographie les papillons depuis quarante ans. Forcément, il a beaucoup de choses à dire !
EN VRAC
• Naturalisme rime avec minimalisme dans le palmarès de saison du Close-up Photographer of the Year.
• Le prix du public décerné dans le cadre du concours photographique du Festival des Deux-Caps est ouvert au vote. 12 photos au choix, à vous de jouer !