agrandisseur ou imprimante?

Démarré par eskualdun, Novembre 09, 2010, 15:35:06

« précédent - suivant »

eskualdun

 je vais prochainement me remettre a faire des tirages noir et blanc sous l'agrandisseur;je n'ai jamais eu l'occasion de voir un tirage fait a partir de negatifs scannes puis tires a l'imprimante; la difference de rendu est-elle vraiment nette(sans parler de la qualite qui se retrouve sans doute dans les 2 procedes quand on a le bon materiel et les bonnes pratiques); le 2e procede est quand meme bien tentant sur le plan pratique.Merci pour vos avis.

vnr

Si l'imprimante a un côté pratique, elle ne permet pas dobtenir des résultats identiques. L'agran, c'est long, fastidieux mais quel résultat ! Même sur un simple RC.

Et puis, le tirage argentique permet de prendre conscience d'une chose en N&B, les différents contrastes : scène, néga etc. et donc des écarts de lumière sur une image. Cela est moins évident en numérique car les outils faciles. Quand on doit déboucher ou faire venir de la matière sous l'agran, on sent bien l'écart en IL entre deux zones !  A s'en arracher les cheveux parfois ;D ;) Mais quelle beauté !

Et puis, un peu de chimie et de papiers pour se faire la main en argentique, ça coûte pas plus cher que de l'encre et du papier. On parle même pas du prix d'un agran qui va du 24x36 au MF pour une bouchée de pain.

Bon choix  ;)


remi56

l'impression de grande qualité, c'est long et fastidieux, mais quels résultats...
J'ai tiré (mal) durant quelques décennies, j'imprime désormais avec une imprimante ahut de gamme sur du beau papier; c'est difficile, surtout quand on veut de la matière dans les noirs, mais les résultats sont plutôt excellents.
Donc: le tirage comme l'impression sont des métiers qui nécessitent travail et savoir-faire, mais avec des résultats proches à mon sens si l'on y consacre soins et temps.
instagram: abilisprod

Canito

Citation de: remi56 le Novembre 09, 2010, 20:49:54
l'impression de grande qualité, c'est long et fastidieux, mais quels résultats...
J'ai tiré (mal) durant quelques décennies, j'imprime désormais avec une imprimante ahut de gamme sur du beau papier; c'est difficile, surtout quand on veut de la matière dans les noirs, mais les résultats sont plutôt excellents.
Donc: le tirage comme l'impression sont des métiers qui nécessitent travail et savoir-faire, mais avec des résultats proches à mon sens si l'on y consacre soins et temps.

Tout à fait d'accord. J'ajoute simplement des résultats excellents, mais différents.

fredography

Citation de: Canito le Novembre 09, 2010, 20:51:03
Tout à fait d'accord. J'ajoute simplement des résultats excellents, mais différents.

Oui enfin il faut une imprimante bien calibrée pour chaque couple encre/papier, et ça c'est une sacrée paire de manche ...

Canito

Citation de: fredography le Novembre 09, 2010, 22:52:14
Oui enfin il faut une imprimante bien calibrée pour chaque couple encre/papier, et ça c'est une sacrée paire de manche ...

C'est juste, mais pourquoi commencer ta phrase par "Oui enfin" ?

Le Dom

Deux procédés bien différents à ne surtout pas opposer mais à penser en complémentarités.

- Le labo argentique restent pour certains (y compris pour moi) un lieu magique, un espace de création particulier et intime. Chaque tirage est un défi, la profondeur des noirs que l'on peut obtenir est somptueuse, c'est la porte ouverte aux grands formats, les petites finitions au ferri rappelant parfois les gestes du peintre. Mais l'apprentissage reste long, parsemé de doutes, de remises en questions, de déceptions, de jubilations... Seul bémol, la mise en route est longue et le nettoyage aussi. On ne fait pas une séance de labo en 1/2 heure, c'est vite 1/2 journée de boulot si l'on veut sortir un tirage digne de ce nom.

- Le labo numérique offre l'avantage de l'installation permanente, de la facilité de mise en toute, du travail en milieu sec. Il y a maintenant une offre pléthorique de papiers divers et variés que l'argentique n'offre plus et la qualité d'un tirage bien maîtrisé est au rendez-vous. Cela dit, la maîtrise d'un tirage jet d'encre fait aussi appel à un apprentissage long et fastidieux, à du gâchis d'encre et de papier, à des moments de déception...

a titre perso, j'utilise les deux mais de façon très complémentaire. Je n'ai jamais été emballé en argentique par le papiers FB mat (ou je n'ai jamais su l'utiliser), par contre en jet d'encre le trouve les tirages sur papier archival mat très beaux. A l'inverse je n'échangerai un pseudo baryté jet d'encre contre un tirage sur papier FB brillant argentique...

titisteph

Oui, c'est complémentaire, car très différent, mais excellent dans les deux cas.

L'agrando donne un rendu vraiment inimitable : doux et piqué à la fois. C'est flagrant en MF. Par contre, il est quasi impossible de sortir deux tirages absolument identiques, surtout si l'image a nécessité des masquages compliqués. C'est le charme du fait main.
Il y a une part de défi, d'incertitude, jusqu'à la fin du process final : on peut flinguer le tirage à toutes les étapes (séchage, repique, etc.). C'est très long, assez fastidieux. Il faut du temps devant soi, un après-midi entier, sans poses.
Mais quel résultat!

Le scan+imprimante efface ces inconvénients. Le rendu est superbe aussi, mais présente deux défauts que je n'ai jamais pu éliminer : un grain plus prononcé (dû au scanner, ça c'est un vrai handicap), et une grande fragilité mécanique des tirages sur papier mat : le moindre frottement se solde par une trace. Et puis, le charme n'y est pas, je ne sais pas trop pourquoi, car objectivement, c'est excellent. Un relent de nostalgie pour le tout-argentique peut-être.

Je continue donc l'agrando pour les plus belles images faites en MF, en 30X40 baryté. J'en sors 4 ou 5 par an, pas plus.

Le reste, le 24X36 et le tout venant, c'est scan. Et bien sûr toutes les images couleur!

Canito

C'est intéressant de connaître la pratique et les choix de personnes expérimentées. N'hésitez pas !

Dominique, j'en profite pour te dire que ta série "Lançoir", que je n'avais pas vue lors de ma dernière visite sur ton site, est très belle.

Nikojorj

Citation de: fredography le Novembre 09, 2010, 22:52:14
Oui enfin il faut une imprimante bien calibrée pour chaque couple encre/papier, et ça c'est une sacrée paire de manche ...
C'est essentiellement une question de quelques sous (un profil perso coute 20$ plus le port US chez Eric Chan). Non, la gestion de la couleur ce n'est pas compliqué, c'est juste deux trois notions de base à comprendre, pas plus dur que le dev N+1.5  du zone system.
Moi ce qui me faisait suer, c'était d'arriver à garder des résultats constants en chimie : T° des bains, fatigue du révélateur, incertitudes du rinçage, et surtout arriver à refaire deux fois de suite le même masquage sans feedback immédiat à l'écran ni ctrl-Z :-[ (et je ne parle que de N&B).

Toujours est-il qu'il ne s'agit que de compromis. Mes deux centimes...

A l'avantage de la chimie :
- un rendu des hautes lumières plus facilement meilleur (même s'il est moins souple)
- des petits tirages de très grande qualité (un contact de plan film, c'est inégalable en petits détails)

A l'avantage du numérique :
- un rendu global plus facile à moduler (même s'il restera différent du film)
- des grands tirages qui ne sont guère plus difficiles à obtenir que des petits

Sinon pour les détails...
Citation de: titisteph le Novembre 10, 2010, 09:43:28
deux défauts que je n'ai jamais pu éliminer : un grain plus prononcé (dû au scanner, ça c'est un vrai handicap), et une grande fragilité mécanique des tirages sur papier mat : le moindre frottement se solde par une trace.
Pour le scan, pareil et je dirais même plutôt que le grain est enlaidi (car il perd de sa structure au scan). Après, je n'ai jamais essayé le scan liquide qui a l'air de bien améliorer les choses : http://theonlinephotographer.typepad.com/the_online_photographer/2010/10/perfunctory-guide-part-ii.html mais bon c'est le genre de procédé qui commence à être poussif... Pour moi, il est beaucoup plus simple de capturer aussi en numérique dans ce cas là.
Pour la fragilité des tirages, c'est pas faux... mais j'ai l'impression qu'un vernis de protection (le spray hahnemuhle ne modifie quasiment pas le rendu, et semble protéger aussi du vieillissement d'après les tests de AardenburgI&A) améliore les choses, couplé avec un bon peu de méthode (épousseter les feuilles avant l'impression notamment).

Le Dom

Citation de: Nikojorj

A l'avantage du numérique :
- des grands tirages qui ne sont guère plus difficiles à obtenir que des petits
/quote]

Pas si évident sur ce point. Mo imprimante me limite au format A3+, par contre au labo, je sors des tirages en 1mx1m...
Avant de pouvoir me payer une imprimante qui me permette de telles dimensions, l'eau aura coulé sous les ponts...

Merci Canito, j'en rougis ...!!!

FrancoisC

Pour répondre à la question initiale je dirais que oui, dans la plupart des cas, la différence de rendu existe bien entre un tirage à l'agrandisseur et un tirage jet d'encre du même négatif scanné. Ceci dit, cela ne veut pas forcément dire que l'un soit supérieur à l'autre.
Le processus scan + tirage jet d'encre à l'avantage de sa souplesse d'utilisation mais aussi de pouvoir être appliqué à la couleur aussi facilement au'au noir et blanc (voir plus facilement). La partie "tirage" se borne au lancement d'une impression avec les paramètres adaptés mais le vrai boulot de situe en amont au niveau du scan et de la préparation des fichiers. Ca reste un investissement en terme de temps (et d'argent pour les papiers et profils) mais la qualité arrive vite.

Je crois que la pratique du tirage à l'agrandisseur nécessite un temps d'apprentissage plus long non pas pour parvenir à un résultat sympa mais pour obtenir une maîtrise des outils et techniques et pouvoir produire (et reproduire) exactement ce que l'on veut. Ca m'arrive encore souvent au labo d'accepter un tirage tel que j'ai pu le faire sans que cela soit vraiment tel que je l'aurait voulu. Au labo il faut savoir prendre son temps et comme le dit Le Dom une séance d'une demi-heure ça n'existe pas (en processus numérique si). Je ne souviens plus qui m'avait dit ça mais la phrase est restée gravée : "Si tu vas au labo pour moins d'une heure, c'est pour passer le balai".

Les deux méthodes méritent vraiment d'être pratiquées.

Le Dom

Bouh! Je recommence, mon précédent message étant un vrai gloubiboulga. J'ai dû mélanger le révélateur et le fixateur  ;D

A l'avantage du numérique :
- un rendu global plus facile à moduler (même s'il restera différent du film)
- des grands tirages qui ne sont guère plus difficiles à obtenir que des petits


Pas si évident sur ce point. Mon imprimante me limite au format A3+, par contre au labo, je sors des tirages en 1mx1m...
Avant de pouvoir me payer une imprimante qui me permette de telles dimensions, l'eau aura coulé sous les ponts...

Merci Canito, j'en rougis ...!!!

Canito

Y'a pas de quoi Dominique. Si un jour je passe dans ton coin, je viendrai admirer ça sur papier. Le site a beau être très bien foutu, cela ne reste qu'un succédané.

Nikojorj

Citation de: Le Dom le Novembre 10, 2010, 10:20:13
Mo imprimante me limite au format A3+, par contre au labo, je sors des tirages en 1mx1m...
Avant de pouvoir me payer une imprimante qui me permette de telles dimensions, l'eau aura coulé sous les ponts...
Entièrement d'accord, mais disons que c'est un obstacle financier et pas technique... ;)
A partir du moment où on a fait le chèque (ouille), la qualité de sortie (résolution) est la même qu'en petit format, la question est juste de donner suffisamment de pixels à bouffer à la bête pour en profiter.
Au contraire, les grands tirages à l'agrandisseur révèlent plus vite une illumination un peu inégale, voire surtout des vibrations et autres petits mouvements de la tête (combien de métros passent sous l'immeuble pendant une expo de 8 minutes? ;) ).

vnr

Citation de: Nikojorj le Novembre 10, 2010, 10:42:59

Au contraire, les grands tirages à l'agrandisseur révèlent plus vite une illumination un peu inégale, voire surtout des vibrations et autres petits mouvements de la tête (combien de métros passent sous l'immeuble pendant une expo de 8 minutes? ;) ).

Je ne savais pas que les tirages à l'agran ne se faisaient plus que dans Paris intra-muros  ;D

Le Dom

Citation de: vnr le Novembre 10, 2010, 10:46:39
Je ne savais pas que les tirages à l'agran ne se faisaient plus que dans Paris intra-muros  ;D

Mouarf ! Moi non plus !!
Je suis dans une région où le sous-sol est plutôt calme  :D
Et s'il y a des vibrations, elles sont plutôt dans ma tête que sur celle de l'agrandisseur  :D

Canito, tu seras le bienvenu...  ;)

muadib

Pour l'agrandisseur: l'odeur des bains, la magie de l'image qui monte dans le révélateur sous la lumière inactinique. C'est d'ailleurs là que la photo est la plus belle, même si c'est fugitif.
Pour l'imprimante: une maîtrise beaucoup plus grande du résultat, des résultats reproductibles (encore que je comprenne tout à fait que ça puisse être vue comme un inconvénient comme signalé précédemment) et la facilité de mise en oeuvre. 
Tirer dans sa salle de bain, c'est l'enfer et même avec une pièce dédiée et bien équipée, la préparation des bains, le nettoyage des cuvettes après emploi, un lavage efficace des tirages sont des opérations qui supposent beaucoup de temps en plus de celui consacré à l'image.

vnr

#18
Citation de: muadib le Novembre 10, 2010, 11:08:50
Tirer dans sa salle de bain, c'est l'enfer et même avec une pièce dédiée et bien équipée, la préparation des bains, le nettoyage des cuvettes après emploi, un lavage efficace des tirages sont des opérations qui supposent beaucoup de temps en plus de celui consacré à l'image.

Puisque tu utilises un terme biblique, je dirais plutôt que c'est une démarche de moine... avec un rapport à l'image davantage pensé puisque point d'écran, un côté un peu rituel religieux... Certes exigeant mais avec la récompense au bout du tunnel. Peut-être plus le paradis que l'enfer d'ailleurs  ;D.

A notre époque où tout va vite, où tout doit être maîtrisé et reproductible, à la façon scientifique et industrielle, cette "spiritualité" de l'image m'apporte beaucoup. Je dois faire du labo maxi deux fois par mois, j'estime que mes résultats sont moyens (bien que déjà au dessu des impressions en terme de rendu à mes yeux) mais, quel plaisir ! Je compte aussi progresser et m'y tenir,même à un rythme lent. Mais, quand j'y suis j'y passe aumoins 4 ou 5 h (qui passent en 10mn) et après je suis fatigué. Mais, je me suis investi et j'ai fai fait quelque chose. Les photos n'en ont que plus d'importance !
Donc, un peu de rangement et de nettoyage ne me font pas peur (pourtant, je suis de nature paresseux et bordélique) !

Au début, la facilité du numérique m'avait attiré. Mais, j'ai bien vite compris que ce n'était qu'une facilité de surface. Le prix financier et en temps pouvant être démesuré pour obtenir un résultat (qui ne m'a jamais convaincu esthétiquement d'ailleurs, mais ça c'est personnel. Enfin, la démarche y est pour beaucoup aussi : ennuyeuse)

Le Dom

Eh oui ! Dans le labo, c'est toute la latence de l'image qui prend son sens. Tout est question de visualisation "mentale" du début à la fin. Il n'y a qu'en sortant du labo, et encore, une fois que le tirage est sec que l'on peu comparer le résultat avec ce qu'on avait en tête. C'est un autre processus, un autre rapport au temps, un moment où l'on se pose.

En jet d'encre, tout est contrôlé en temps réel via l'écran (à condition d'être calibré). Avec le numérique, tout va très vite. C'est en cela un procédé en parfaite cohérence avec nos sociétés modernes...

vnr

Je vois qu'on est d'accord Le Dom  ;)

Le Dom

Citation de: vnr le Novembre 10, 2010, 11:51:06
Je vois qu'on est d'accord Le Dom  ;)

Bah ! Je crois qu'il n'y a même pas matière à débat. Ce ne sont que des constats. Après c'est à chacun de savoir quel type de rapport il entretient avec la photo et surtout choisir le bon outil en fonction de ce qu'il souhaite obtenir...

vnr


Nikojorj

Citation de: vnr le Novembre 10, 2010, 11:29:12
avec un rapport à l'image davantage pensé puisque point d'écran, un côté un peu rituel religieux...
Heuuu... Quand tu vas au cinoche, tu n'oublies pas de te bander les yeux j'espère?

Bon, blague à part, le numérique n'oblige pas non plus à faire de l'image version fast-food : j'ai moi aussi besoin de temps, d'abord après la prise de vue pour ne pas laisser mes souvenirs autres que visuels interférer avec le jugement de mes photos, et ensuite, une fois qq épreuves faites assez rapidement, à bien prendre le temps de les regarder (je les affiche dans mes chiottes, quoi de plus naturel?) avant de les reprendre plus en profondeur...
Mais c'est du temps de réflexion devant l'image, pas du temps passé les mains dans le cambouis.
A chacun sa méthode, ça c'est clair.

hnrh2

Citation de: Nikojorj le Novembre 10, 2010, 10:42:59
Au contraire, les grands tirages à l'agrandisseur révèlent plus vite une illumination un peu inégale, voire surtout des vibrations et autres petits mouvements de la tête (combien de métros passent sous l'immeuble pendant une expo de 8 minutes? ;) ).

 Pour la majeure partie de la population française, fut-elle parisienne: peu voire pas du tout.

 A part ca, je prefere l'aggrandisseur parce que le scan de negatif NB est a mon avis
une mauvaise idee: la resolution du scanner est de l'ordre de grandeur du grain et le desaccorsd entre la structure de
grille carree et le desorde du grain font que  cette resolution est insuffisante pour decrire  correctement les grain sans
un moutonnement immonde. Enfin c'est mon impression que j'ai.