magazine déco : demande de photos libres de droits

Démarré par Gazoou, Mars 11, 2011, 19:17:29

« précédent - suivant »

Gazoou

Je viens de recevoir un mail (dans le cadre d'un réseau de botanistes) demandant pour le magazine Résidences décoration "des photos en haute définition (environ 1 MO), libres de droits mais copyright précisé, pour illustrer l'article suivant : La nature en cadeau Reconnaître les plantes comestibles que nous offre spontanément Dame Nature est la tendance de l'été !" et blablabla. Personnellement, je me refuse à ce genre de don.

Vous trouvez-ça normal ? Sous prétexte de faire un article sur les plantes comestibles, ils demande à des botanistes de filer leurs photos (j'imagine que comme ça ils seront plus sûr des déterminations d'espèces sur les photos)  ?

JPSA

Ben non, il faut résister à cette mode qui veut que les éditeurs, leur personnel, les graphistes, les journalistes, les imprimeurs
leur personnel, tout ce monde mérite salaire, sauf le...photographe.

BertrandG

+1
De plus la mention du nom de l'auteur est toujours une obligation (Loi N 92-597 du 1er Juillet 1992) et non une faveur faite par l'éditeur au généreux pigeon qui donne ses images.

David T.

#3
Reçu aussi, je m'apprêtai à lancer un fil et je vois que c'est déjà fait...

"Pour un article de quatre pages dans le très beau magazine Résidences décoration"

Je suppose que ce très beau magazine est distribué gratuitement, sinon il ne se permettrait pas de faire ce genre d'appel...

J'ai fait un mail de réponse...

Gazoou


J'ai aussi fait un courriel de réponse, mais sans trop d'espoir...

L'idée d'une liste noire est intéressante à mettre en place. Je me demandais si elle n'existait pas déjà ?

vudèsprit

Citation de: JPSA le Mars 11, 2011, 19:21:12
Ben non, il faut résister à cette mode qui veut que les éditeurs, leur personnel, les graphistes, les journalistes, les imprimeurs
leur personnel, tout ce monde mérite salaire, sauf le...photographe.
+1
Bein ouais, c'est fini les soldes, faut arrêter avec le gratos, devenez machin chose, donnez-vous vos photos, comme au loto, vous aurez peut-être la chance..... de la vendre, en attendant la photo a été vue 50 000 fois, c'est plus un scoop, donc ça vaut plus rien, je dis bien c'est comme au loto, 1 chance sur....mais en attendant.......
STOP, arrêtons de les enrichir sur notre dos, Ils en veulent, faut payer...
C'était juste une parenthèse, désolé, mais à force d'entendre tous les jours que l'on réclame des photos, sans contre-partie >:( >:( >:( >:(
Bonne nuit ou bonne journée
Jamais sans mon MarKIII-IV

Zouave15

Le problème en fait est que ce genre de demandes, assez courante, ne s'adresse pas à des photographes professionnels, lesquels sont d'ailleurs disqualifiés car considérés comme incapables de mettre un nom d'espèce juste ou de photographier une espèce autre que archi-connue.

La demande s'adresse plutôt aux associations, et je vous fais le pari qu'il y a aura lutte pour placer ses photos.

Personnellement, j'essaie dans ce petit milieu de faire connaître la notion de droit d'auteur, notion qui leur échappe totalement, mais c'est un peu perdu d'avance. L'idée générale est le partage, et personne ne voit pourquoi il faudrait différencier une donnée, qu'on partage, avec une photo, qui serait une propriété. Ou encore, déjà entendu « pourquoi le photographe, qui n'a connu le coin que grâce à moi, gratuitement, vendrait sa photo » ?

Je précise que si une donnée ou une information n'est pas protégeable, au même titre qu'une idée, un texte ou une photo est protégé, bien sûr, mais l'enjeu est de faire comprendre à ces personnes la différence.

Établir une liste noire ne sert à rien (d'ailleurs, une liste blanche serait plus courte), c'est de pédagogie dont il faut faire œuvre. Il faut donc bien connaître le droit d'auteur, y compris philosophiquement, et savoir l'expliquer dans un monde de passionnés. Et garder ses plumes à la fin de la présentation n'est pas une mince affaire (le sujet suscite la hargne et l'incompréhension).

David T.

En ce qui me concerne, même lorsque je fournis des photos gracieusement (pour des assos ou pour tout objet qui n'est pas à vocation commerciale et pour lesquels fournir des images constituent un vrai coup de pouce, et pas une aubaine sans scrupule...), je fais toujours signer un contrat de cession gratuite dans lequel est précisé l'usage (unique).
J'ai tendance à considérer que c'est une façon de passer le message concernant les droits : on peut les céder ponctuellement gratuitement, "pour la bonne cause", mais il y a toujours des droits et un auteur... Et comme le dit Didier, rien qu'avec ça, on passe parfois pour un emm...eur, car bien sûr recevoir une haute def par retour de mail, c'est quand même plus simple...

diaph34

Bonjour,

réponse faite au journaliste et à Tela-Botanica dans ce sens

Henri

vudèsprit

Citation de: David T. le Mars 12, 2011, 09:56:07
En ce qui me concerne, même lorsque je fournis des photos gracieusement (pour des assos ou pour tout objet qui n'est pas à vocation commerciale et pour lesquels fournir des images constituent un vrai coup de pouce, et pas une aubaine sans scrupule...), je fais toujours signer un contrat de cession gratuite dans lequel est précisé l'usage (unique).
J'ai tendance à considérer que c'est une façon de passer le message concernant les droits : on peut les céder ponctuellement gratuitement, "pour la bonne cause", mais il y a toujours des droits et un auteur... Et comme le dit Didier, rien qu'avec ça, on passe parfois pour un emm...eur, car bien sûr recevoir une haute def par retour de mail, c'est quand même plus simple...
Évidemment et tu fais bien de soulever ce détail, il y a aussi le coup de pouce pour les petites institutions locales qui se battent tout au long de l'année sur le terrain pour faire avancer beaucoup de choses, c'est sur à elles c'est cadeau et avec un grand plaisir.
bonne journée
Jamais sans mon MarKIII-IV

Zouave15

Oui, en même temps, ce sont justement ces associations dont les membres considèrent qu'une photo est gratuite, et se battent pour publier les leurs. Le problème n'est pas simple.

Quant à Tela, tout est publié sous CC, ce qui est un double problème : la CC en elle-même bien sûr, et aussi le fait de vouloir protéger des données, qui par essence ne sont pas protégées. Il y a donc d'une part déficit de droit, d'autre part abus de droit. En même temps, vu le service rendu, qui aurait l'âme de critiquer ? Je pense que le problème est un déficit d'information.

Zouave15

J'ai envoyé un mail à la journaliste, et voici sa réponse  :

« pourquoi tant d'amertume ? !

vous êtes le seul, parmi des dizaines de réponses, dont certaines de photographes notoires à me répondre ainsi. »

vudèsprit

Citation de: Zouave15 le Mars 12, 2011, 15:42:25
J'ai envoyé un mail à la journaliste, et voici sa réponse  :

« pourquoi tant d'amertume ? !

vous êtes le seul, parmi des dizaines de réponses, dont certaines de photographes notoires à me répondre ainsi. »
Mais bien sur
arrêtes, elle va nous faire pleurer ;D ;D ;D
Jamais sans mon MarKIII-IV

BertrandG

Citation de: Zouave15 le Mars 12, 2011, 15:42:25
J'ai envoyé un mail à la journaliste, et voici sa réponse  :
« pourquoi tant d'amertume ? !
vous êtes le seul, parmi des dizaines de réponses, dont certaines de photographes notoires à me répondre ainsi. »

C'est culotté cette réponse, ou l'art de renverser la situation...
Je serais bien curieux de voir le contenu de ton courriel pour mesurer à quel point elle est gonflée.
Je voudrais aussi qu'elle nous donne la liste des photographes notoires qui ne l'ont pas envoyé promener  ;D

Reflexnumerick

101 photographes contre le DR !

L'édition 2009 du congrès de l'UPC a été l'occasion de dévoiler un ouvrage qui réunit les photographies de 101 photographes adhérents (dont de nombreux photojournalistes) qui s'expriment, en image, quant à l'utilisation abusive de la mention « Droits Réservés ».

En couleur ou en noir et blanc ; figuratives ou abstraites ; légères, ludiques ou dérangeantes, ces images sont autant de témoignages de photographes professionnels qui s'inspirent de cette mention qu'est le « DR ». Elles vous sont présentées dans le diaporama ici.

Il est important de rappeler que depuis de nombreuses années s'est développé un usage de publication d'œuvres avec la mention « Droits Réservés » ou « DR ». Cette pratique, qui n'a aucune base légale, devrait être strictement réservée aux œuvres pour lesquelles il s'est avéré impossible d'identifier ou de retrouver l'auteur. Or, elle s'est banalisée et connaît aujourd'hui d'importantes et graves dérives, défavorables aux auteurs des arts visuels, et plus particulièrement aux photographes.

Et c'est dans le cadre de ses actions que l'UPC, qui s'attache à protéger et à défendre le droit d'auteur, met en exergue le problème des « Droits Réservés ».



Catégorie : Actualités / Informations | Date de publication : 25/03/2009
source : UPC
http://www.upc.fr/actualites.php?actualite=74

"Nad"
S5 pro-x10-xa1

Zouave15

Citation de: BertrandG le Mars 12, 2011, 18:24:10
C'est culotté cette réponse, ou l'art de renverser la situation...
Je serais bien curieux de voir le contenu de ton courriel pour mesurer à quel point elle est gonflée.
Je voudrais aussi qu'elle nous donne la liste des photographes notoires qui ne l'ont pas envoyé promener  ;D

J'ai écrit :
« Je vois que vous demandez des photos gratuites. Justement, pour mes différents sites, j'ai besoin d'articles gratuits, je suppose que vous êtes d'accord pour m'en fournir ? »

Et elle se justifie car elle écrit également dans son mail, qui nous en apprend beaucoup :

« Je suis très bien placée pour reconnaitre que la profession de photographe de presse est en perte de vitesse à cause des restrictions budgétaires des magazines. Même le groupe Hachette pour qui je travaille (version fémina) me demande désormais des photos libres de droits, mais nous continuons d'en acheter parfois... Savez-vous que je ne suis pas plus payée et pourtant désormais je dois passer deux à trois heures par jour à télécharger et rechercher des visuels. Je bosse le samedi, le dimanche et la pige n'a pas augmentée depuis vingt ans que je bosse. C'est à prendre ou à laisser »

bgl1

Citation de: Zouave15 le Mars 12, 2011, 18:40:15
J'ai écrit :
« Je vois que vous demandez des photos gratuites. Justement, pour mes différents sites, j'ai besoin d'articles gratuits, je suppose que vous êtes d'accord pour m'en fournir ? »

Et elle se justifie car elle écrit également dans son mail, qui nous en apprend beaucoup :

« Je suis très bien placée pour reconnaitre que la profession de photographe de presse est en perte de vitesse à cause des restrictions budgétaires des magazines. Même le groupe Hachette pour qui je travaille (version fémina) me demande désormais des photos libres de droits, mais nous continuons d'en acheter parfois... Savez-vous que je ne suis pas plus payée et pourtant désormais je dois passer deux à trois heures par jour à télécharger et rechercher des visuels. Je bosse le samedi, le dimanche et la pige n'a pas augmentée depuis vingt ans que je bosse. C'est à prendre ou à laisser »

1) Oui une telle situation est anormale !

2) Ceci posé, dépechez-vous de changer de métier les uns et les autres. Le jour ou ces fameux groupes de presse n'auront plus personne "à presser" ils disparaitront complètement ou reviendront à une situation plus ..... normale !

3) Je suis curieux de savoir comment font certains pour vivre en travaillant pour aucun revenu ? A moins que ce soit moi qui n'ai rien compris au sketch ?

Très réducteur certes comme affirmation mais nous sommes sur un forum, avant de vous emporter, lisez entre les lignes ....

A suivre ....

Zouave15

Je ne suis pas sûr de comprendre ton message entre les lignes, justement (et je trouve toujours que ça va mieux en le disant).

Je vais en profiter pour faire une petite mise au point : je ne me sens aucunement concerné, et sûrement pas financièrement.

Vous allez me dire alors, pourquoi je réagis ? Et pourquoi je le fais à chaque fois ?

Eh bien, pour au moins deux raisons, qui sont concernées par la situation présente.

La première est que pas mal de personnes se conduisent d'une manière désinvolte par rapport à la création, et c'est donc une question de respect.

La seconde est que je vois constamment le niveau baisser, en tout (davantage à l'écrit qu'en photo). Je ne parle pas du niveau technique. Le problème justement est que le niveau technique remplace le reste : de plus en plus de gens savent écrire ou photographier correctement, ça n'en fait ni des écrivains ni des photographes.

Pourtant, internet donne des possibilités, des auteurs qui n'auraient jamais percé peuvent le faire. Mais des profiteurs qui ont bien compris le système en profitent, tandis que des abrutis qui n"ont pas compris le système se jettent la gueule enfarinée dans le libre de droits, entraînant avec eux des gens de qualité qui simplement ne savent pas (on ne peut pas tout savoir).

Et la réponse de cette journaliste montre une chose, le clou : si on veut rester dans le système, il faut tout accepter, y compris exploiter les autres ; et on le fait d'autant plus sans vergogne qu'ainsi ça fait passer la pilule de sa propre exploitation.

BertrandG

CitationMais des profiteurs qui ont bien compris le système en profitent, tandis que des abrutis qui n"ont pas compris le système se jettent la gueule enfarinée dans le libre de droits, entraînant avec eux des gens de qualité qui simplement ne savent pas (on ne peut pas tout savoir).
+1
C'est exactement l'analyse que je fais.

vudèsprit

Citation de: Zouave15 le Mars 12, 2011, 19:33:37
Je ne suis pas sûr de comprendre ton message entre les lignes, justement (et je trouve toujours que ça va mieux en le disant).

Je vais en profiter pour faire une petite mise au point : je ne me sens aucunement concerné, et sûrement pas financièrement.

Vous allez me dire alors, pourquoi je réagis ? Et pourquoi je le fais à chaque fois ?

Eh bien, pour au moins deux raisons, qui sont concernées par la situation présente.

La première est que pas mal de personnes se conduisent d'une manière désinvolte par rapport à la création, et c'est donc une question de respect.

La seconde est que je vois constamment le niveau baisser, en tout (davantage à l'écrit qu'en photo). Je ne parle pas du niveau technique. Le problème justement est que le niveau technique remplace le reste : de plus en plus de gens savent écrire ou photographier correctement, ça n'en fait ni des écrivains ni des photographes.

A lire, à lire, ...sans modération
Pourtant, internet donne des possibilités, des auteurs qui n'auraient jamais percé peuvent le faire. Mais des profiteurs qui ont bien compris le système en profitent, tandis que des abrutis qui n"ont pas compris le système se jettent la gueule enfarinée dans le libre de droits, entraînant avec eux des gens de qualité qui simplement ne savent pas (on ne peut pas tout savoir).

Et la réponse de cette journaliste montre une chose, le clou : si on veut rester dans le système, il faut tout accepter, y compris exploiter les autres ; et on le fait d'autant plus sans vergogne qu'ainsi ça fait passer la pilule de sa propre exploitation.
Jamais sans mon MarKIII-IV

jm_gw

Citation de: Gazoou le Mars 11, 2011, 19:17:29
Je viens de recevoir un mail (dans le cadre d'un réseau de botanistes) demandant pour le magazine Résidences décoration "des photos en haute définition (environ 1 MO), libres de droits mais copyright précisé, pour illustrer l'article suivant : La nature en cadeau Reconnaître les plantes comestibles que nous offre spontanément Dame Nature est la tendance de l'été !" et blablabla. Personnellement, je me refuse à ce genre de don.

Vous trouvez-ça normal ? Sous prétexte de faire un article sur les plantes comestibles, ils demande à des botanistes de filer leurs photos (j'imagine que comme ça ils seront plus sûr des déterminations d'espèces sur les photos)  ?

demandes leur s' il distribuent gratos leur torchon et s' ils bossent gratos eux : sur que tu ne sera plus em...rdé par ceux-la

Bon dimanche

jm_gw

Citation de: Zouave15 le Mars 12, 2011, 15:42:25
J'ai envoyé un mail à la journaliste, et voici sa réponse  :

« pourquoi tant d'amertume ? !

vous êtes le seul, parmi des dizaines de réponses, dont certaines de photographes notoires à me répondre ainsi. »

Et bien Didier je ne comprend pas que vous ne figuriez dans la put{{[# de liste des 'photographes notoires'  :o  et pourtant de beaux clichés (bon courage pour le nouveau site)

Olivier_83

Bonjour,

Je suis avec beaucoup d'attention votre débat. J'interviens alors que je suis un amateur, à qui on n'a jamais proposé de publier ses photos, même gratuitement.

Le problème que vous évoquez ne touche pas que la photographie, il touche beaucoup plus de domaines. La révolution numérique qui a débuté il y a plus d'une vingtaine d'années est réellement une révolution, comme l'a été l'imprimerie en son temps car elle bouleverse toutes les manières de faire passées.

Cette révolution numérique apporte l'abondance car la dématerialisation permet une diffusion sans précédent, or quand il y a abondance, les prix chutent. C'est une loi immuable. Peut-être que les effets sur la photographie sont plus visibles car comme vous le dites, il n'y a pas de gros lobbys qui tentent de protéger les futures miettes de leur empire.

Regardons ce qui se passe pour la musique. Les moyens modernes offrent la possibilité à des amateurs de diffuser leur musique. Aidés par les gouvernements, les fameux lobbys mettent des rustines sur un système qui explose (avec cette loi "Lopsy", j'ai l'impression de voir le capitaine du Titanic en train d'écoper avec un seau...).

Pour la presse, chaque internaute devient un éditeur de nouvelles en puissance. Les blog d'actualité, parfois d'un très bon niveau, rivalisent avec les sites des grands magasines. On trouve l'information gratuitement. La presse tente de sauver les meubles.

On pourrait évoquer aussi les difficultés de l'édition du livre...

Pour la photo c'est pareil. Les moyens techniques permettent à tous de s'exprimer, de diffuser... Chaque amateur devient un photographe en puissance. Comme il fait des photos par plaisir, il ne recherche que la reconnaissance et offre ses photos à des magasines en échange d'une promesse de diffusion.

Tout cela pour dire que plus rien ne sera comme avant. Et au lieu de se "lamenter" sur sur les recettes passées, il faut réinventer ces professions.

Je n'ai parlé que d'abondance, pas de qualité. On peut alors prendre encore plus de recul et voir que cette révolution est beaucoup plus vaste. Les usines françaises sont confrontées aux mêmes difficultés, avec le fameux made in "china".

La solution qui semble fonctionner est la recherche de la qualité et des marchés de niche. C'est l'exemple du luxe français qui se porte bien.
Or sur les marchés de niche, les places sont comptées. Si on revient à la photographie, il y aura probablement moins de photographes professionnels et ils ne feront pas que de la photo (je vois de plus en plus d'annonces pour des photographes-filmeurs par exemple).

Ensuite, je pense qu'il faut distinguer, artiste photographe et artisan photographe (ou photographe professionnel). On n'a pas besoin d'être un artisan, pour être un artiste et il y a de bons artisans qui ne seront jamais des artistes. C'est comme cela. De toute manière quelque soit la technique, quelque soit le support, la sélection sera naturelle. L'histoire ne retiendra que les vrais artistes... Il n'y a eu qu'un Leonard de Vinci, qu'un Picaso ou qu'un Monnet...

Cordialement.

vernhet

Citation de: Olivier_83 le Mars 13, 2011, 13:48:30
(je vois de plus en plus d'annonces pour des photographes-filmeurs par exemple).
Tout ce tu racontes n'est pas faux.
Mais apparemment tu ne sais pas ce qu'est un photographe-filmeur. ;)

Zouave15

Citation de: jm_gw le Mars 13, 2011, 12:54:48
Et bien Didier je ne comprend pas que vous ne figuriez dans la put{{[# de liste des 'photographes notoires'  :o  et pourtant de beaux clichés (bon courage pour le nouveau site)

Bah, je n'ai jamais été notoire et ne le serai jamais, trop atypique et insaisissable paraît-il. Et en plus grillé un peu partout car je dis tout haut ce que les autres qui rampent la queue entre les jambes pensent tout bas. Pour finir, j'ai abandonné toute velléité de gagner le moindre argent avec la photo, et même de couvrir simplement mes frais. Bref, merci du compliment !

Zouave15

Citation de: Olivier_83 le Mars 13, 2011, 13:48:30
Bonjour,

Je suis avec beaucoup d'attention votre débat. J'interviens alors que je suis un amateur, à qui on n'a jamais proposé de publier ses photos, même gratuitement.

Le problème que vous évoquez ne touche pas que la photographie, il touche beaucoup plus de domaines. La révolution numérique qui a débuté il y a plus d'une vingtaine d'années est réellement une révolution, comme l'a été l'imprimerie en son temps car elle bouleverse toutes les manières de faire passées.

Cette révolution numérique apporte l'abondance car la dématerialisation permet une diffusion sans précédent, or quand il y a abondance, les prix chutent. C'est une loi immuable. Peut-être que les effets sur la photographie sont plus visibles car comme vous le dites, il n'y a pas de gros lobbys qui tentent de protéger les futures miettes de leur empire.

Regardons ce qui se passe pour la musique. Les moyens modernes offrent la possibilité à des amateurs de diffuser leur musique. Aidés par les gouvernements, les fameux lobbys mettent des rustines sur un système qui explose (avec cette loi "Lopsy", j'ai l'impression de voir le capitaine du Titanic en train d'écoper avec un seau...).

Pour la presse, chaque internaute devient un éditeur de nouvelles en puissance. Les blog d'actualité, parfois d'un très bon niveau, rivalisent avec les sites des grands magasines. On trouve l'information gratuitement. La presse tente de sauver les meubles.

On pourrait évoquer aussi les difficultés de l'édition du livre...

Pour la photo c'est pareil. Les moyens techniques permettent à tous de s'exprimer, de diffuser... Chaque amateur devient un photographe en puissance. Comme il fait des photos par plaisir, il ne recherche que la reconnaissance et offre ses photos à des magasines en échange d'une promesse de diffusion.

Tout cela pour dire que plus rien ne sera comme avant. Et au lieu de se "lamenter" sur sur les recettes passées, il faut réinventer ces professions.

Je n'ai parlé que d'abondance, pas de qualité. On peut alors prendre encore plus de recul et voir que cette révolution est beaucoup plus vaste. Les usines françaises sont confrontées aux mêmes difficultés, avec le fameux made in "china".

La solution qui semble fonctionner est la recherche de la qualité et des marchés de niche. C'est l'exemple du luxe français qui se porte bien.
Or sur les marchés de niche, les places sont comptées. Si on revient à la photographie, il y aura probablement moins de photographes professionnels et ils ne feront pas que de la photo (je vois de plus en plus d'annonces pour des photographes-filmeurs par exemple).

Ensuite, je pense qu'il faut distinguer, artiste photographe et artisan photographe (ou photographe professionnel). On n'a pas besoin d'être un artisan, pour être un artiste et il y a de bons artisans qui ne seront jamais des artistes. C'est comme cela. De toute manière quelque soit la technique, quelque soit le support, la sélection sera naturelle. L'histoire ne retiendra que les vrais artistes... Il n'y a eu qu'un Leonard de Vinci, qu'un Picaso ou qu'un Monnet...

Cordialement.


Même si je suis assez d'accord avec cette analyse, je pourrais en faire une autre et dire que tes jours sont comptés : il est certain que tu vas mourir. Que dirais-tu si on agissait pour précipiter l'échéance ?

Ajoutons que les changements n'empêchent pas le respect, d'une part, et que d'autre part tous les changements ne sont pas bons. Rien ne dit que les changements d'aujourd'hui ne soient pas balayés par autre chose.

Ensuite, s'il semble certain que le monde de la création change (y compris dans le bon sens car il est plus ouvert), ça concerne davantage la génération montante que ceux installés, et je ne vois pas pourquoi il faudrait s'empresser de les dézinguer (je n'en fais pas partie).

Enfin, tu parles de marché de niche : ne crois-tu que la photo de plantes sauvages qui se mange (thème du fil) en est un ?

Ce sont justement les marchés de niche les plus visés car ils sont préemptés par des amateurs (souvent très bons dans leur domaine, mais pas forcément bons en photo ou pour écrire).

Et pour conclure, je pourrais dire cyniquement que je ne vois pas l'intérêt, en tant que photographe en voie de disparition, d'aider quelques médias à survivre, lors même qu'ils sont eux aussi en voie de disparition.

Quant aux « vrais » artistes, ce n'est vraiment pas le sujet !

Olivier_83

Citation de: vernhet le Mars 13, 2011, 14:06:22
Tout ce tu racontes n'est pas faux.
Mais apparemment tu ne sais pas ce qu'est un photographe-filmeur. ;)

Si justement.
J'ai vu ce post avant d'écrire : http://www.pixelistes.com/portal/index.php?page=60&cat_link=60 et notamment cette phrase de l'auteur du post "Le premier outil du photo-filmeur est, non pas son boîtier, mais la borne numérique dédiée à l'événementiel."


Olivier_83

Citation de: Zouave15 le Mars 13, 2011, 14:21:46
Même si je suis assez d'accord avec cette analyse, je pourrais en faire une autre et dire que tes jours sont comptés : il est certain que tu vas mourir. Que dirais-tu si on agissait pour précipiter l'échéance ?

Ajoutons que les changements n'empêchent pas le respect, d'une part, et que d'autre part tous les changements ne sont pas bons. Rien ne dit que les changements d'aujourd'hui ne soient pas balayés par autre chose.

Ensuite, s'il semble certain que le monde de la création change (y compris dans le bon sens car il est plus ouvert), ça concerne davantage la génération montante que ceux installés, et je ne vois pas pourquoi il faudrait s'empresser de les dézinguer (je n'en fais pas partie).

Je n'ai pas dit que le métier de photographe allait mourir et qu'il fallait le précipiter l'échéance. Je dis que ces métiers doivent se transformer pour ne pas mourir. Seuls ceux qui sauront s'adapter survivront.

laurent.f

A Olivier_83, je pense aussi que nous savons très bien nous adapter sans pour autant tomber dans l'hérésie des prix "cassés".
Même si tu es photographe amateur pratiquant la vente de tirages, ne propose pas de tirages pour quelques dizaines de centimes. Tu peux régler autrement ta "boutique" sur DQR pour être réaliste et non pas participer à la braderie.

Quant à la "sélection naturelle" que tu évoques plus bas, je préfère faire mes preuves par le travail sans esprit de compétition, sans "casser" les prix...

Olivier_83

Citation de: laurent.f le Mars 14, 2011, 07:56:18
A Olivier_83, je pense aussi que nous savons très bien nous adapter sans pour autant tomber dans l'hérésie des prix "cassés".
Même si tu es photographe amateur pratiquant la vente de tirages, ne propose pas de tirages pour quelques dizaines de centimes. Tu peux régler autrement ta "boutique" sur DQR pour être réaliste et non pas participer à la braderie.
Bonjour Laurent,

Je suis désolé si j'ai blessé quelqu'un dans mes propos. J'ai juste donné mon point de vue la-dessus, soulignant que les difficultés auxquelles doit faire face le monde de la photo, sont plus globales. Je ne pense pas avoir dit que c'était bien.

Loin de moi la volonté de vouloir participer à cette braderie. Je suis inscrit en premium sur Darqroom, pas en pro. Dans cette option, on ne peut pas choisir les supports ou les formats à mettre en vente. On ne peut pas non plus choisir les "droits d'auteur" qu'on se fixe.
C'est vrai que sur cette partie boutique, on est accueilli par des clichés à très bas prix. Et je le déplore.
Il faut néanmoins relativiser. Les prix affichés concernent des tirages sur papier normal dans des tailles réduites. Quand on clique sur les photos, le prix des tirages sur des papiers "fineart" dans des formats plus grands, sont (bien) supérieurs.

La question posée est à quel prix un amateur peut vendre des tirages. On n'est pas dans le cas d'un pro qui vend ses tirages à la suite d'une commande, mais dans le cas de quelqu'un qui vend une "production artistique".

Les photos que j'ai mises en boutique sont celles que je préfère. Je ne mets pas en vente de fichier numérique (c'est surtout cela qui contribue à mon sens à brader le travail).
Après comment fixer le prix d'un tirage amateur :Pour un tirage non limité, dans un format de carte postale, quel est le bon prix ? 2 euros ? 10 ? 100 ? Sur mon site, elle s'affiche à 1.72 euros (50% de frais de tirage et 50% de droits d'auteur, c'est fixé par Darqroom et cela me semblait juste).

Je voudrais terminer par dire que l'ajout de cette boutique sur mon site est récente. J'explique d'ailleurs en début de rubrique pourquoi je l'ai mise en place et il me semble que ces explications ne vont pas dans le sens d'une braderie du travail.

Cordialement.

Zouave15

Quel est le rapport avec le sujet ?

Le sujet est une journaliste qui demande des photos libres de droits. Ensuite, tout le monde râle et dit lui écrire. Je le fais également, et je reçois un mail comme quoi je suis le seul à l'avoir fait. Quoi comprendre ?

David T.

Ben déjà, comprendre qu'elle n'a répondu qu'à toi, pourtant j'ai justement fait aussi allusion dans mon message que photographe, c'était un métier au même titre que journaliste...
J'ai d'ailleurs mis aussi TB en copie en précisant que je ne trouvais pas normal qu'ils relaient ce genre de demande...

diaph34

Citation de: David T. le Mars 14, 2011, 12:52:25
Ben déjà, comprendre qu'elle n'a répondu qu'à toi, pourtant j'ai justement fait aussi allusion dans mon message que photographe, c'était un métier au même titre que journaliste...
J'ai d'ailleurs mis aussi TB en copie en précisant que je ne trouvais pas normal qu'ils relaient ce genre de demande...

Même réponse pour moi et aucun retour?
Henri

Gazoou

Un retour pour moi. Dans un premier temps j'avais juste écrit à Tela Botanica car je m'étonnais qu'ils se fassent le relais de cette demande, puis copie à la demandeuse.

Mon message d'origine :
Le très beau magazine Résidences décoration n'a pas les moyens de payer les droits d'auteurs aux photographes ou aux agences de photo nature ?

Voilà qui m'interpelle, on demande aux "amateurs" photographes de "donner" leurs photos pour publication, ce qui est certes flatteur (c'est d'ailleurs pour cela que ça marche), mais cela implique aussi qu'on mette en péril une profession qui a de plus en plus de mal à survivre face à ce genre de pratique qui se généralise, sans parler du développement des microstocks. Cela fait grand débat dans le microcosme des photographes professsionnels ou non. Je précise que je suis botaniste et photographe amateur, et je suis opposée à ce genre de pratiques.

La presse doit se donner les moyens d'acquérir ses illustrations qui constituent le moteur de leur présentation. Il existe pour cela des agences photos spécialisées (nature) dont le travail est de fournir les images  adaptées à la demande à des tarifs adaptés.


La réponse :

Entièrement d'accord avec vous, en plus cela m'éviterait de passer des heures quotidiennement à ces recherches !

Merci à tous ceux qui ont répondu à ma demande de photos pour illustrer mon article sur les plantes sauvages comestibles. Aux photographes qui s'étonnent de cette demande de "gratuité", sachez que je suis moi même victime des restrictions budgétaires que subit toute la presse, même les grands groupes. A tous ceux qui ont répondu favorablement, je ne manquerais pas de citer leurs stages, leurs fêtes des plantes ou/ et leurs livres, ce qui leur fait une publicité gratuite... Sachez également que je rédige très régulièrement une page sur des "chambres d'hôtes au jardin" pour Version Fémina, hebdomadaire diffusé à 4 millions d'exemplaires. Tous les propriétaires qui ont déjà fait l'objet d'un sujet ont bénéficié d'une énorme publicité...gratuite. La passion, des jardins, des plantes ou de tout autre objet, peut aussi se partager et se transmettre, juste pour le plaisir.


Zouave15

Cette Virginie Seguin nous fait le coup de la pub gratuite. Ça ne manque pas de sel car en quoi un photographe amateur aurait besoin de pub ? Quant au photographe professionnel, la publicité est une conséquence logique et gratuite de la diffusion. Tout le système auteur est construit sur ce fonctionnement : faibles revenus mais publicité gratuite.

Elle a bien intégré les discours, et pour survivre, en exploite d'autres.

Je sais que plusieurs d'entre vous lui ont écrit, mais si TOUS ceux qui habituellement pleurent ici, et également ceux qui lisent simplement, lui écrivaient, ce serait quelque peu différent.

vernhet

Citation de: Gazoou le Mars 14, 2011, 18:36:39
Un retour pour moi. Dans un premier temps j'avais juste écrit à Tela Botanica car je m'étonnais qu'ils se fassent le relais de cette demande, puis copie à la demandeuse.

Mon message d'origine :
Le très beau magazine Résidences décoration n'a pas les moyens de payer les droits d'auteurs aux photographes ou aux agences de photo nature ?

Voilà qui m'interpelle, on demande aux "amateurs" photographes de "donner" leurs photos pour publication, ce qui est certes flatteur (c'est d'ailleurs pour cela que ça marche), mais cela implique aussi qu'on mette en péril une profession qui a de plus en plus de mal à survivre face à ce genre de pratique qui se généralise, sans parler du développement des microstocks. Cela fait grand débat dans le microcosme des photographes professsionnels ou non. Je précise que je suis botaniste et photographe amateur, et je suis opposée à ce genre de pratiques.

La presse doit se donner les moyens d'acquérir ses illustrations qui constituent le moteur de leur présentation. Il existe pour cela des agences photos spécialisées (nature) dont le travail est de fournir les images  adaptées à la demande à des tarifs adaptés.


La réponse :

Entièrement d'accord avec vous, en plus cela m'éviterait de passer des heures quotidiennement à ces recherches !

Merci à tous ceux qui ont répondu à ma demande de photos pour illustrer mon article sur les plantes sauvages comestibles. Aux photographes qui s'étonnent de cette demande de "gratuité", sachez que je suis moi même victime des restrictions budgétaires que subit toute la presse, même les grands groupes. A tous ceux qui ont répondu favorablement, je ne manquerais pas de citer leurs stages, leurs fêtes des plantes ou/ et leurs livres, ce qui leur fait une publicité gratuite... Sachez également que je rédige très régulièrement une page sur des "chambres d'hôtes au jardin" pour Version Fémina, hebdomadaire diffusé à 4 millions d'exemplaires. Tous les propriétaires qui ont déjà fait l'objet d'un sujet ont bénéficié d'une énorme publicité...gratuite. La passion, des jardins, des plantes ou de tout autre objet, peut aussi se partager et se transmettre, juste pour le plaisir.


réponse de pouff en chef dans toute sa splendeur ! on ne lève pas la main sur une dame...mais parfois juste des plumes & du goudron...
Le pire , c'est que si ça se trouve cette scribouillarde, si elle est salariée du mag, au mag  a sa carte de presse ! Quelle honte!

Zouave15

Citation de: vernhet le Mars 15, 2011, 00:39:46
réponse de pouff en chef dans toute sa splendeur ! on ne lève pas la main sur une dame...mais parfois juste des plumes & du goudron...
Le pire , c'est que si ça se trouve cette scribouillarde, si elle est salariée du mag, au mag  a sa carte de presse ! Quelle honte!

Tu luis as écrit ?

jm_gw

Citation de: vernhet le Mars 15, 2011, 00:39:46
réponse de pouff en chef dans toute sa splendeur ! on ne lève pas la main sur une dame...mais parfois juste des plumes & du goudron...
Le pire , c'est que si ça se trouve cette scribouillarde, si elle est salariée du mag, au mag  a sa carte de presse ! Quelle honte!

ca serait pas étonnant quand je lis sa réponse : ' ...Même le groupe Hachette pour qui je travaille (version fémina) '

et que pourrais-je rajouter en voynat le groupe Hachette et ce qu' a donné ce fiasco de gestion de la partie 'multimédia'  :o

vernhet

Citation de: Zouave15 le Mars 15, 2011, 08:35:37
Tu luis as écrit ?
pas du tout car  je n'ai pas été sollicité . Je vois pas comment j'aurais pu l'être :  ma photothèque ne comporte pas de botanique  Et pour le coup, le regrette, car je me serais fait un plaisir de dénoncer partout ce genre d'attitude  y compris au niveau de la commission de la carte.