Retour d'expérience Canoscan 9000

Démarré par Triple-concerto, Août 25, 2011, 22:46:46

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Triple-concerto

Bonjour à tous,
Quelques mots de présentation.
J'ai un stock de photos familiales d'environ 1100 négatifs NB en MF 6 x 8 et 6 x 9 qui vont de la fin des années 20 jusqu'au milieu des années 60, et plein de films négas 24x36 couleur plus récents.
Mon but est de numériser les MF pour voir ce qu'il y a dedans, mettre des noms, des lieux, des dates sur des visages connus ou inconnus (je verrai après pour les 24x36).
Vu la quantité à numériser j'ai contacté des labos : possibilités techniques, tirages éventuels, prix, ouille-ouille !! Donc orientation vers un travail maison.

Après avoir ressorti mes n° de CI consacrés au sujet, lu les files consacrées à la numérisation, essayé de comprendre toutes les notions techniques de posts super documentés, et suivi les débats sur les qualités comparées des V700-750, canoscan 9000, ou autres machines plus haut de gamme coolscan 9000 etc, j'en suis arrivé à la démarche suivante :

- la grande majorité de mes négas sont en état moyen, voire très moyens. Entassé depuis des décenies sans protection particulière, ils sont rayés, voire dégradés, pour certains tachés ;
- un certain nombre sont vraiment sous-ex, ou sérieusement grillés ;

Donc je cherche à faire le meilleur travail possible, sans viser la qualité du travail d'un professionnel disposant de matériel spécialisé, des connaissances, et du « coup de patte » !
Une fois tout numérisé, je sélectionnerai les meilleurs, ou ceux qui ont pour moi un caractère émouvant pour faire du plus pointu.

J'ai acheté un coolscan 9000 : pour un budget raisonnable, un appareil qui semblait adapté à mes besoins pour le MF.
Préalable, impression des 350 pages du mode d'emploi de MP Navigator et Scangear fourni  uniquement en pdf, c'est mesquin.
A l'utilisation le passe vue n'a été conçu que pour les films bien droit, pour les autres c'est plus embêtant, j'attends mes Better scaning avec impatience.

Début du travail il y a 15 jours, j'en suis à 760 négas numérisés à raison de 8 à 10 heures par jour.
Un petit souci, je suis sous XP SP3 avec un ordi que j'ai assemblé et upgradé tant que j'ai pu mais qui arrive au bout du bout (AMD 4600+ sur socket 939...) et j'ai des instabilités avec plantage de Scangear, probablement dû à des débits trop élevés pour ma plateforme. L'enregistrement étant automatique, il n'y a la perte que des 2 scans en cours.

J'utilise Scangear en mode avancé. J'ai réglé la résolution à 1200 ppp, les niveaux de gris à 256 niveaux puis 16 bits pour voir la différence entre les images issues de fichiers tiff ou Jpeg. Une même image pèse 60 Mo en Tiff 16 bits, entre 2.5 et 3 Mo en Jpeg 256 niveaux de gris. Sur les négas en bon état avec de belles images la différence ne saute pas aux yeux à l'écran, alors au vu de la qualité générale moyenne de mes négas, je laisse le 16 bits avec conversion en 8 à l'enregistrement en Jpeg.
J'utilise conjointement l'histogramme et la courbe de tonalité. Sur les négas difficiles on arrive à sortir des choses raisonnables, mais la courbe est difficile à manipuler : pas assez précise, avec calcul immédiat sans avoir fini les mouvements à la souris. Je ne me sers du rétroéclairage que pour les cas désespérés, la correction est globale et trop uniforme, avec juste 3 niveaux prédéfinis.
Au final Scangear est plutôt agréable, et sans transformer mes négas en œuvre d'art certains résultats sont assez sympas.

Passons à Silverfast, et un mode d'emploi de  505 pages à imprimer .
Pour l'instant je fais connaissance avec l'outil, première impression identique à ce que j'ai lu sur le forum, c'est, hum... pas intuitif.
Je reprends des négas difficiles que j'ai déjà numérisés avec Scangear et les refais avec Silverfast : ça a l'air prometteur, beaucoup plus puissant et fin que Scangear, mais la logique et l'utilisation ne sont pas simples pour un néophyte. Encore beaucoup de travail avant d'être autonome. Mais sur un même néga la logique des cadres multiples devrait permettre de faire un sur-mesure de qualité.

Concernant les 24x36, j'ai fait quelques films datant de 1965 qui ont mal vieilli, avec la matière du film qui a viré au jaune. Je comprend mieux ce que j'ai lu en matière de rapport d'agrandissement. Disons que le scan est impitoyable, et que le moindre défaut prend des proportions énormes. Vraiment pas évident de sortir un travail potable sur ces films.

Voilà, comme j'ai été long merci de me dire si besoin si je suis dans les limites des règles du forum !

J-Christophe

VentdeSable

Bonjour Triple-Concerto et bienvenue sur ce forum.

A la lecture de votre message, il me semble intéressant de relever quelques détails qui pourraient vous aider ans votre démarche.

Pour commencer, le travail de scan est assez fastidieux pour ne pas avoir à le refaire à tout bout de champ. Si j'ai bien compris votre démarche, vous souhaitez d'une part faire un catalogue (utilisation écran uniquement) avant de faire les tirages des images qui vous intéresseront.

A  1200 dpi, vous obtenez un rapport d'agrandissement de 4 fois. Ce qui pour un 6x9 vous donne un tirage de 24x36 cm ou pour un 24x36 plus ou moins 10x15 cm à 300 dpi. Vous pourrez bien sur interpoler, pour obtenir de plus grands agrandissement, mais vous resterez sur votre faim quand même, surtout si pour une raison ou une autre vous êtes amené à recadrer.

Puis-je vous conseiller de passer directement aux alentours de 2400 dpi qui doivent être la limite haute de votre machine et qui vous permettront d'obtenir un rapport de 8 fois direct en 300 dpi ou de 10 fois en 240 dpi (le 24x36 devient alors un A4). Ainsi, vous n'aurez pas à refaire plusieurs fois le travail de scan et tirerez le maximum de votre machine et de vos négatifs. Pour les images exceptionnelles, vous passerez alors par une autre voie pour aller au-delà de ces rapports d'agrandissement ou des capacités de D-max (finesse et détail dans les hautes lumières).

Sauvegarde des fichiers


Votre machine supporte le 16 bit : utilisez le et enregistrez vos fichiers en TIFF 16 bits. Vous vous y retrouverez au bout du compte grâce à la souplesse de traitement de vos images. Si cela prend un peu de place, ce n'est pas non plus la mer à boire : une centaine de GO à tout casser alors que le moindre disque dur propose de 2 à 10 ou 20 fois plus de place. La différence qui ne vous parait pas flagrante à l'écran vous sautera aux yeux dès que vous voudrez faire une sortie papier.

Opération de scan proprement dite.

Le plus simple et le plus fiable consiste à prendre tout l'histogramme et rien que l'histogramme. Vous faites votre pré-visualisation, vous sélectionnez votre cadre (attention d'en sortir les marges du négatif, elles faussent l'information), vous réglez alors les points blancs et noirs de votre histogramme en amenant les triangles correspondants aux extrémités idoines ni plus ni moins. Vous ne touchez pas au gamma (le triangle gris) même si l'image vous parait plate. Vous rêglerez les tonalités et contrastes après coup dans votre éditeur préféré. Si celui-ci est Lightroom, procédez à l'inversion au moment du scan (en déclarant le support comme étant un négatif N&B). Si celui-ci est PS, cela n'a aucune importance.

L'image que vous obtenez alors est plate, certes, mais contient toutes les informations que votre machine peut en tirer et c'est le principal.

Si vous souhaitez utiliser Silverfast, c'est que vous voulez aller jusqu'au bout : le fichier que vous sortirez sera celui qui sera imprimé. Silverfast n'est ni plus ni moins qu'un éditeur. Vous ne tirerez pas plus d'information, vous modifirez l'information issue de votre image directement et jusqu'à l'accentuation de sortie.

Après, c'est selon la sensibilité de chacun. D'aucuns préfèrent un fichier brut issu du scanner et le gérer avec LR ou PS. D'autres préfèrent un fichier directement imprimable issus de Silverfast, ou Vuescan (c'est pareil). Mais effectuer des traitements lourds dans Silverfast dans le but de retraiter l'image dans un autre éditeur est non seulement une perte de temps, mais en plus, une source de conflits : a force de faire et défaire, on perd de la qualité.

Toutefois, et c'est valable pour vos négatifs couleurs 24x36, l'option Négafix de Silverfast est vraiment bien gaulée. Elle est redoutablement efficace pour faire une inversion correcte. Vous pouvez alors envisager d'utiliser Silverfast pour faire l'inversion et capturer vos points noirs & blancs. Puis traiter le reste dans votre éditeur habituel. Il en va de même pour Vuescan.

Enfin, pour la couleur, si vous n'avez pas la référence du négatif dans Silverfast, ce qui est rare, reste la méthode dite "Picto" qui consiste dans PS à récupérer sur une bordure la couleur du masque orange, de créer un nouveau calque de remplissage avec cette couleur et de le passer en mode différence. Ensuite, dans l'outil niveaux, placer les extrémités (point noir - point blanc) de chacune des couleurs (RVB) pour ré-aligner les histogrammes. Cette méthode au demeurant très efficace, nécessite l'emploi du 16 bit au risque de voir l'histogramme final prendre une forme de peigne édenté...

Vous avez tous les outils essentiels maintenant. Reste les notions d'accentuation...

Bonne journée.

Jérôme.