Ma rencontre avec la Loutre

Démarré par lisalou38, Décembre 31, 2011, 17:16:51

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lisalou38

Dans l'Aubrac où je suis parti chercher la neige qui n'était plus au rendez vous au détour d'une rivière alors que je faisais du paysage à 10 (16 en 24/36) mm, j'ai assisté à un spectacle fascinant pendant 25 min, deux loutres en train de pêcher, ouf le télé était dans le sac. Un très grand moment de bonheur pour le naturaliste en herbe que je suis.








http://www.wix.com/perring/gregperrinphotography
http://www.flickr.com/photos/lisalou38/

Cheps

c'est ce qu'on appelle avoir du bol...superbe

Jacques61

Citation de: Cheps le Décembre 31, 2011, 19:09:02
c'est ce qu'on appelle avoir du bol...superbe
tout à fait, surtout que ça m'étonnerait que ça se reproduise ! veinard !
cordialement Jacques

dara

Bravo pour avoir saisi cet instant de bonheur.
jp ;)
Amicalement dara

M13

Bravo pour avoir capté ces images exceptionnelles, le hasard fait parfois bien les choses!
Bonne année
gilbert
dx-Man - Nikon d300s d700 d850

Westerland

une belle surprise, animal très sauvage difficile à débusquer et à photographier, bravo!
Catherine

Atriplex

Nous nous joignons au concert de louanges: de belles photos d'un moment de rêve.
Cordialement.
Martine et Gérard.
Gérard

chris70


Buteo

Une rencontre d'exception ... et de jolies tranches de vie bien saisies !!
Belle vaine !!
;)

argus bleu

Bravo Greg d' avoir su saisir ces moments d'exception et de les partager avec nous ici !
Tes images sont un réel bonheur , elles démontrent qu'il existe encore sur notre territoire des lieux préservés où la vie sauvage a sa place et ça c' est super !
Elles semblent vraiment vivre en toute quiétude ces Loutres , magnifique reportage en ce début d'année , quel cadeau !
Amitiés
Christian et Chantal
photographier avec son coeur

Joebart


olive du 27

animal pas facile a capté et deja a renconté.
tu t'en sors pas mal. ;)
cordialement olivier.

yves68

Exceptionnel sous nos latitudes !! La nature nous offre toujours des surprises, il suffit d'attendre.. mais par pitié, ne révèle surtout pas les données GPS de ce spot !! Es-tu déjà retourné sur place pour tenter de les revoir ? Perso, si j'avais une opportunité comme celle-là, je poserais une RTT de 6 mois au moins ! ;)
Yves

Michel Didier

Mis à part Stéphane R - qui les attire avec un élevage de truites :D -, rares sont les photographes qui ont pu saisir aussi bien cette petite bête emblématique de nos contrées sauvages... Bravo !

Cdt
Michel
Le sot sait, le sage cherche.

natryx

Déja en voir une...Mais la photographier que dis-je: :o 8) 8) les photographier ! Chapeau !
N'a le droit que de commenter

gjns1

Superbe!! Quel instant d'émotion ça a du être. Et le photographe n'a pas tremblé.

vulpes

Superbe rencontre et de belles images. La chance sourit....

Citation de: Crazy Squirrel le Janvier 02, 2012, 19:06:46
Mis à part Stéphane R - qui les attire avec un élevage de truites :D -, rares sont les photographes qui ont pu saisir aussi bien cette petite bête emblématique de nos contrées sauvages... Bravo !

Cdt
Michel

je crois qu'il y a eu un autre fil ici il y a quelques semaines...
Impossible photographe....

mb25

je pensais que c'était impossible une rencontre comme celle là en France, en pleine journée.
Tu as du faire le plein d'émotion.
bravo
mb

S.A.S

Bonsoir

Magnifique rencontre que cette observation avec ses 2 loutres. Yes ! vive le Massif Central pour ses grands espaces et ses richesses de la vie sauvage !  ;)
Et oui, la loutre est belle et bien présente dans les cours d'eaux et les étangs de l'Aubrac.

Merci du partage, je me suis bien régalé...  :)

philg

De très belles images. Bravo pour avoir su saisir ces instants.

Philippe

Thomas C

Superbe rencontre et de bonnes photos !

ERICN95

Une rencontre rare, superbe
Amicalement Eric
Eric

lisalou38

J'ai rédigé un article sur cette rencontre, un condensé a été publié il y a peu dans image et nature:

Ma rencontre avec la loutre dans l'Aubrac.

Je me suis rendu trois jours dans l'Aubrac entre noël et le jour de l'an dernier pour y séjourner avec des amis. J'allais enfin pouvoir découvrir l'Aubrac en plein hiver et tenter d'y faire quelques images de paysages.
L'Aubrac est un vaste plateau qui s'étale sur 40 km de long et 20 de large. Le climat y est rude ; grands pâturages, boraldes (vallée ou combe), lacs, cascades, forêts et tourbières se côtoient. C'est un pays de silence et de mystère qui peut fasciner les âmes amoureuses de la nature. La faune et la flore y sont riches et exceptionnelles. Un parc naturel régional, après une longue gestation, est enfin en train de voir le jour. Les démarches administratives, au départ, ont été un peu laborieuses puisque l'Aubrac se partage entre trois départements et trois régions différents.
Depuis un peu plus de deux ans, la photographie, avec l'achat de mon premier reflex, est devenue une véritable passion, parfois aussi un prétexte pour partir en pleine nature car cela m'apaise et me ramène à l'essentiel. J'ai beaucoup appris au travers des différents forums, des lectures de livres dédiés et de magazines. Mon pêcher mignon est la photographie de paysage même si je reste ouvert aux autres domaines. Un projet d'exposition, au sein du circuit « Art et Détente » du bois de Guirande à Lacalm où je présenterais des photos de l'Aubrac, m'a conduit à m'y rendre de nouveau cet hiver ; j'avais espoir de découvrir l'Aubrac sous la neige. A mon arrivée, une grosse déception m'attendait puisque la neige n'était pas au rendez-vous ; je ne savais pas encore qu'il allait pourtant m'arriver  quelque chose d'exceptionnel sur place.
Nous sommes arrivés la veille du 27 décembre, dans une maison sans chauffage depuis un mois : il fait trois degrés dans ma chambre. Ce matin, je me lève avant le soleil pour être sur le terrain à l'aube, mon frère était partant pour me suivre dans mon expédition. Après repérage sur la carte IGN, j'avais décidé de parcourir les berges d'une rivière. Dans le sac, je prends mon fidèle canon 7d, l'ultra grand angle (ef-s 10-22, 90% de mes photos de paysage), le 100 macro (on ne sait jamais, il y aura sûrement des images à faire avec la glace), le téléobjectif (120-400 sigma), le trépied, télécommande, filtre gris pour faire des poses longues sur la rivière et deux batteries. Le thermomètre dehors est bien en dessous de zéro, je m'habille chaudement, vêtements thermiques, gants, bonnet, pantalon et veste kaki pour assurer une présence discrète, en tout cas la moins dérangeante possible dans la nature.
Nous arrivons sur le terrain avant que le soleil passe l'horizon, l'ambiance est glaciale, le silence est roi en dehors des clapotis de la rivière, une belle lumière rose violette envahit l'espace. Je suis un peu déçu que le ciel soit vide de nuages, moi qui aime tant les ciels ultra chargés, seuls les chemtrails liés à quelques passages d'avions  le parsèment. Je commence en descendant la rivière à faire des images ( cf photo 1). Après une heure de marche dans cette ambiance, le soleil commence à pointer, tout s'illumine, les couleurs claquent, les jaunes orangés, le blanc du givre et le bleu du ciel et de la rivière s'agencent ensemble dans une harmonie toujours aussi silencieuse (cf photo 2). Je retrouve alors mon frère tapi à côté d'un caillou, il ne me parle pas et me montre du doigt un point vers la rivière qu'il fixe de manière intense.
Je me couche à mon tour et observe la rivière ; à une distance d'environ 60 mètres, quelque chose nage dans l'eau. Je pose mon sac et le trépied, enlève le grand angle du boîtier pour monter le téléobjectif. Après un shoot rapide afin évaluer les réglages nécessaires pour le couple vitesse ouverture, la lumière bien présente va me permettre de shooter avec une ouverture de f 7,1, c'est là que le sigma commence à bien piquer, je monte à 400 iso afin d'être certain d'avoir une vitesse suffisante pour éviter tous flous de bouger. J'enclenche le mode haute vitesse en continu (rafale), on ne sait jamais. Abandonnant sac et trépied, capuche kaki sur la tête je m'élance tel un serpent en rampant pour m'approcher de la rivière. Je quitte notre position pourtant surélevée mais qui ne me permet pas même à 400 mm de faire des images valables. Lors de mon déplacement reptilien, je tourne régulièrement la tête pour voir mon frère qui m'indique du doigt la position de la chose, il me montre maintenant deux endroits, seraient-elles plusieurs ?  


lisalou38

Suite de l'article :
J'arrive enfin au bord de l'eau, un caillou et des branches me permettent de me dissimuler facilement, je me sens toute excité mais n'ose lever la tête par peur de me faire voir. Pour l'instant je ne vois rien mais dans le silence ambiant et le ronronnement de la rivière, j'entends alors des sons particuliers : les « choses » communiquent entre elles en faisant un espèce de rire un peu sourd ! J'ose un regard, un animal à une quinzaine de mètres se meut dans l'eau avec une facilité et une rapidité étonnante enchaînant les plongeons. J'aperçois un autre spécimen qui  se trouve sur la berge...Non je ne rêve pas ; elle a un poisson dans la gueule. Pour en avoir déjà vu en vrai, j'élimine rapidement de mon esprit la possibilité que ce soient des ragondins ou alors des castors. Naturaliste en herbe, je rassemble mes souvenirs d'enfance ou dans les livres j'avais aperçu des images qui pourraient correspondre : ce sont sûrement des loutres.
Je me ressaisis enfin pour mettre l'œil dans le viseur et tenter quelques shoots, je ne dispose pas de beaucoup de marges de manœuvres pour couvrir l'espace, des herbes accrochées aux branches ainsi que les rochers gênent. Je m'occupe de celle qui se trouve sur la rive d'en face et qui prend son petit déjeuner sur un petit rocher à fleur d'eau, je déclanche à tout va, la lumière et bonne et je dispose d'une vitesse convenable ; la loutre me tourne le dos, elle effectue de petits mouvements en grignotant son poisson (cf Photo 3) ; enfin je vois sa tête, j'arrive à faire deux images valables (cf. image 4 et 5). Je pivote mon objo pour retrouver l'autre en pleine pêche : elle a un poisson dans la gueule. Tout en nageant, elle dresse sa tête à la verticale afin de mieux pouvoir l'avaler, j'aperçois ses crocs, quatre belles canines dans sa mâchoire puissante (photo 6). Le déjeuner est dévoré rapidement, elle replonge immédiatement pour ressortir, une poignée de secondes plus tard avec un autre poisson qu'elle avale dans les mêmes conditions (photo 7). J'hésite à changer de position pour me rapprocher encore, je n'en fais rien par peur de me faire voir. La loutre sur la berge plonge de nouveau, je tourne l'objectif vers la position de la deuxième, plus rien ! Elles ont disparu, plus de petits cris. Rien ! Désespérément rien ! Je me tourne vers mon frère toujours en surplomb, il me fait signe qu'il ne voit plus rien. Sont-elles parties plus loin ou alors dans un terrier ? La question restera entière. Mon excitation redescend ; je baigne dans un mélange de fascination et de joie. J'attends longtemps les sens en éveil avec l'espoir qu'elles ressurgissent de nouveau mais rien ne se passera. Le lendemain, j'irais me mettre à l'affût au même endroit, à la même heure mais sans résultats. Ce n'est qu'en quittant l'Aubrac trois jours après que je pourrais me lancer dans la recherche internet d'informations sur la loutre. Je réalise alors la chance que nous avons eue : la loutre est nocturne. En France, il est très rare de pouvoir les observer de jour, c'est un animal plutôt solitaire en dehors de la saison des amours. Pas de doute, j'ai bénéficié de la chance du naturaliste débutant pour cette observation. J'ai appris qu'il y avait en France un plan d'action de conservation de la loutre mis en place par le ministère de l'écologie et que je me trouvais sans le savoir dans un des bastions historiques de la loutre qui recolonise peu à peu son territoire.  La présence de la  loutre est un indicateur  de la qualité de l'eau ; pas de doute, les eaux de l'Aubrac sont pures. Dans peu de temps, si tout se passe bien, le parc naturel régional  va voir le jour, cela me semble être une bonne chose pour  protéger, informer et sensibiliser les gens sur les richesses naturelles qui s'y trouvent.
C'est certain, je retournerais sur ces terres sauvages avec le souvenir et l'espoir d'une nouvelle rencontre avec la déesse des eaux.
Gregory PERRIN.

Ajyx

#24
   Ouf !!!

   Ce reportage est exceptionnel ! Quel chance d'avoir pu observer des Loutres en plein jour dans de telles conditions ! Bravo pour ton sang froid (ainsi que ton frère), ton comportement respectueux et cette merveilleuse narration qui accompagne des photos très réussies malgré les conditions de prise de vue !

   Et ben... pour un naturaliste débutant, le moins qu'on puisse dire c'est que tu commences fort  ???

   Félicitations !
André

linepili

Excellent reportage, très belles photos ! Super bravo !
Line:  nature...nature.

S.A.S

Bonsoir Gregory.  :)

Félicitations pour ta publication dans I&N.

Citation de: lisalou38 le Avril 15, 2012, 19:16:23
C'est certain, je retournerais sur ces terres sauvages avec le souvenir et l'espoir d'une nouvelle rencontre avec la déesse des eaux.
Pour l'instant tu ne rates absolument rien malgré que nous somme censé être le printemps.
Tes p'tites copines subissent les rafales de vent, les grosses averses glaciales, le froid, les giboulées de mars et même un peu de neige...

Impossible pour un photographe d'observer dans de telles conditions... ;)

Franc72

Merci de nous faire partager cette rencontre exceptionnelle  :) :) :) ;) ;)

François

roberiton

Superbe rencontre !!  merci pour le partage et tes explications  ;)

Amicalement

Henri
Passionné avant tout...

photographe33

Bravo, un bel instant de bonheur partagé par tes photos

amicalement
jean claude
Amicalement, Jean claude

biophil

Rien à ajouter si ce n'est bravo. A plus ...
Philippe