The last photographic heroes

[waverider34]

.. du nom que Gilles Mora a donné à cette génération de photographes américains qui, par leur ferveur, ont dépoussiéré la pratique photographique.   

http://www.lintermede.com/pages-stephen-shore-lecon-de-photographie-jeu-de-paume-rencontre.php
"Uncommon Places" m'a impressionné. Réellement.


"S'insurgeant contre l'esthétisme qui dominait la photographie américaine de l'époque, Stephen Shore refuse la sélection artistique. Tout mérite d'être photographié, sans distinction aucune. Son œuvre est ainsi constituée de magnifiques photographies de paysages aussi bien que de clichés des repas qu'il prend dans les hôtels miteux du Texas. Sa démarche était particulièrement novatrice en ce sens.

Comme pour son contemporain William Eggleston,le choix de la couleur participe de cette lutte contre l'esthétisme, au profit d'un regard plus objectif sur la réalité vernaculaire de l'Amérique." Wikipedia.
Je désire m'informer davantage sur cette génération de photographes américains. Que ce fil permette de rassembler interviews, dossiers de presse, références bibliographiques..
Pour ceux que cela intéresse: Réponses Photo n°157, Avril 2005 : Portfolio et entretien avec Stephen Shore 

[Canito]

J'ai deux bouquins de Stephen Shore : Uncommon places et The natures of photographs, que je recommande chaudement non seulement parce qu'ils sont un régal à parcourir et re-parcourir, mais également parce qu'ils sont essentiels pour comprendre tout un courant majeur de la photographie, qui dépasse largement les frontières américaines. Son oeuvre est un questionnement permanent sur la photographie.

[waverider34]

Un avis sur l'ouvrage de Gilles Mora La photographie américaine, 1958-1981: The last photographic heroes?
(prix Nadar 2007)
Mora, « commissaire d'exposition » du Pavillon populaire à Montpellier a qui l'on doit les expositions de Brassaï et Smith.
. Brassaï en Amérique, 1957.
. William Eugène Smith, Pittsburgh.

Collection le pavillon des images. Democratic Books. 25 euros.

[waverider34]

"De surcroît, comme il l'explique dans Leçon de photographie, le choix de la couleur permet à la photographie d'accéder à un niveau descriptif supérieur et de fixer les palettes de couleur propres à une certaine époque, en l'occurrence les années 1970".

Quel film utilise Shore pour Uncommun Places?

[Canito]

Merci beaucoup ; il faut que je me procure le bouquin de Gilles Mora, ça a l'air intéressant.

Pour le film utilisé par Stephen Shore, aucune idée.

[waverider34]

Merci beaucoup ..

Et moi de te remercier pour ce vieux fil de la section argentique élaboré avec Waldo:

"Une idée en passant: il existe ailleurs dans le forum une section consacrée aux documentaires, liens vers des photographes, mais dans la spécificité de cette section argentique, pourquoi ne pas donner, à l'occasion, quelques liens vers des photographes que nous apprécions? nous pourrions ainsi partager nos liens qui peuvent être différents, de mon côté j'aime bien voir des entrevues avec certains photographes. Il est vrai que les moteurs de recherche nous permettent sans effort de trouver un peu tout, mais un petit condensé ici serait pas mal je trouve, permettant de s'y référer à l'occasion selon les envies, ou de faire découvrir à des nouveaux des gens sympas et photographes talentueux. Ca vous dit? sinon ce fil disparaitra dans les abimes de la bande passante.  "

http://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,83567.0.html
Le fil le plus précieux du forum. Clairement. 

[Canito]

Bah avec plaisir. Le peu d'affluence dudit fil en dit long sur le niveau d'intérêt porté ici à la photographie, hélas.

[Alain-P]

Bah avec plaisir. Le peu d'affluence dudit fil en dit long sur le niveau d'intérêt porté ici à la photographie, hélas.

Les réunions de photographes tournent le plus souvent à une comparaison de matos sans réel intérêt, on joue plus à celui qui a la plus grosse qu'à parler de l'esthétique des prises de vues.....Si ça continue je sens que je vais virer Lomo....

[Canito]

Les réunions de photographes tournent le plus souvent à une comparaison de matos sans réel intérêt, on joue plus à celui qui a la plus grosse qu'à parler de l'esthétique des prises de vues.....

Ca dépend des photographes. Dans le cas que tu décrits : je fuis.

[remi56]

Les réunions de photographes tournent le plus souvent à une comparaison de matos sans réel intérêt, on joue plus à celui qui a la plus grosse qu'à parler de l'esthétique des prises de vues.....Si ça continue je sens que je vais virer Lomo....

C'est peut-être également une question de pudeur, même si ce mot est désuet aujourd'hui.
J'aime faire des photos, les montrer, et je déteste en parler...

[Alain-P]

C'est peut-être également une question de pudeur, même si ce mot est désuet aujourd'hui.
J'aime faire des photos, les montrer, et je déteste en parler...

C'est à mon sens une erreur,  la pudeur n'a rien à voir dans le fait de s'exposer à la critique, plutôt le risque de se croire supérieur dans son jugement. J'ai personnellement l'impression d'avoir beaucoup progressé par le simple fait des remarques faites par des photographes que je fréquente régulièrement et l'observation de leur démarche propre mise en parallèle avec leurs critiques.....
Il ne s'agit pas bien entendu de se formater dans un style commun; mais bien au contraire de cerner les directions générales chez chacun et nous mêmes....
Avoir sa vision propre et la traduire par une image impose d'abord de voir ce qui existe et se fait, et d'entendre le perçu de nos images par les autres; on en détermine mieux ensuite les corrections éventuelles à apporter à son propre travail en fonction de l'effet que nous voulons produire en faisant une image qui par essence ne peut être destinée qu'à être vue par d'autres, sinon quelle utilité.
La photo est un peu comme la littérature, il y a le choix du sujet, le style de l'écriture, la mise en forme; et ensuite différents genres, roman, nouvelles, jusqu'aux encyclopédies. et chaque genre a son public, qu'il faut connaitre et savoir aussi écouter, on crée ainsi un dialogue qui vient compléter et en quelque sorte parfaire la création.

Mais je me suis encore une foi un peu trop "lâché"  , désolé pour ce post certainement trop pédant....Je suis loin d'être en mesure de donner des cours en matière d'art.

[waverider34]

En espérant que les liens fonctionnent:

http://www.youtube.com/watch?v=FRM2X1GnNSQ&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=JseY_Zl7muk&feature=player_embedded

..

[Etienne74]

les liens fonctionnent toujours ^^
http://www.youtube.com/watch?v=d0RDnumXBcM

[waverider34]

Je reviens de "Cultura", désireux de commander le livre de Gilles Mora. Visiblement le titre est épuisé et ne serait plus disponible qu'en stock chez les libraires.
L'ouvrage de Stéphen Shore, Uncommun places, seconde édition, n'est pas dispo sur le catalogue Electra.
Reste donc, Surfaces, Leçons de photographies et Uncommun places première édition. J'irai sur Montpellier ces jours prochains et espère mettre la main sur un des deux livres indisponibles à la commande.

Si je le peux, je pense me rabattre sur le titre de Mora. Une introduction dense, complète à la photographie américaine de la période. J'attends beaucoup de cet ouvrage. 
Auriez-vous d'autres titres recommandables, à découvrir? 

[waverider34]

les liens fonctionnent toujours ^^
http://www.youtube.com/watch?v=d0RDnumXBcM

Merci Etienne et Tophes de relancer le fil. 

Malheureusement je ne parviens pas à ouvrir le lien YouTube. (Je pense qu'il me faut ouvrir un compte.. cela expliquant sans doute mes échecs d'ouverture ces derniers mois, années..  )

Aucun risque d'ouvrir un compte sur YouTube? 

[Etienne74]

non aucun risque
dans le pire des cas tu utilises une adresse "poubelle" qui ne sert qu'à ca ^^

par contre certaines vidéos ne sont pas accessibles depuis l'europe......   ( des histoires d'adresses ip )

pour contourner ça il y a un navigateur  ( basé sur mozzilla ) qui te permet d'avoir une adresse ip américaine ^^
tor https://www.torproject.org/

bon visionnages

[waverider34]

J'ai eu récemment entre les mains Lecon de photographie et Surfaces américaines.

Le premier ouvrage m'avait été recommandé pas Canito et avait de ce fait aiguisé ma curiosité. Cependant, une lecture rapide ne m'a pas totalement convaincu; j'aurais aimé davantage de commentaires de la part de Stephen Shore. 

Quant au second livre, j'ai apprécié la proximité du regard. 

[Etienne74]

Si vous avez un 20 minutes, vous devriez certainement vérifier sur ce fascinant documentaire de 1958 sur la vie et le œuvre d'Ansel Adams. C'est incroyable de voir le maître au travail ! (Traduit par Bing)
http://www.petapixel.com/2012/08/18/a-1958-documentary-about-the-life-and-work-of-photographer-ansel-adams/

[waverider34]

Très bon le document. Je découvre l'homme que j'imaginais plus austère. 
Se déplace équipé tout de même. J'ai suivi la partie tirage dans le laboratoire avec jubilation.
Bien aimé également la séquence portrait lorsque le photographe offre en première lecture le "polaroïd", amusé.

[Etienne74]

c'est aussi un maitre de sa mise en scène

[waverider34]

.. rien de tel qu'une petite introduction au piano. 

[waverider34]

Je viens de recevoir les ouvrages de Walker Evans, Havana, 1933 , et Formes de la passion d'Edward Weston.
Qualifiée d'œuvre séminale par Gilles Mora, Havana, 1933 annonce l'esthétisme d'Evans.
Parallèlement, La Havane oblige le critique "à reconsidérer certaines notions que l'on croyait définitivement acquises à propos d'Evans: la neutralité du point de vue, la sacralisation bien trop excessive des images au grand format, son lien exclusif à la culture industrielle américaine.." Mora poursuit et interroge "la résistance à l'esthétisme pour mieux discerner l'intérêt que porte Evans à l'idéologie et au social". 

Je découvre l'écriture de Mora et la photographie d'Evans.

[geargies]

 . Le Mora est price minister...

[TheGuytou]

J'aime beaucoup Évans, forcement.
Mais j'ai un gros petit faible pour Weston.
Il y a qq années j'ai vu l'expo qui lui était consacrée à l'hotel de Sully.
Essentiellement des tirages par contact de plans film 20X25, virés au sélénium, dont l'incontournable "bassine".
J'en ai pleuré d'émotion.....
Et on ne peut parler de Weston sans s'attarder sur Tina Modotti, qui outres ses sujets sociaux à fait de très jolis sujets graphiques.

[waverider34]

"Un seul volume se révèle toujours insuffisant lorsqu'il s'agit d'explorer en profondeur l'œuvre d'un grand artiste. C'est pourtant cette tache que ce fixe le présent ouvrage: donner un aperçu de la carrière du photographe Edward Weston, rendre sensible le développement, le rythme, la fluctuation de ses thèmes, leur évolution." John Hill. (concepteur artistique et maquettiste du livre).

La structure chronologique de l'ouvrage propose ainsi un découpage en cinq périodes, recouvrant les premières photographies avant le Mexique jusqu'à l'ultime prise de 1948, Eroded Rocks.

Cette approche synthétique de la production de Weston, la quantité d'images proposées aident à la compréhension de l'œuvre prolifique du photographe, c'est certain. Néanmoins le propos éclaire plus qu'il ne questionne. Difficile pour le lecteur de se soustraire aux analyses des intervenants, qui dissèquent successivement l'aléatoire et le doute Westonien.
Mora parvient habilement à préserver cette distance dans l'introduction. Weston, adepte des bains des bains froids, forcené des régimes alimentaires, est décrit comme un ascète qui s'impose une "pureté intestinale", pour nettoyer l'esprit en vue de l'œuvre. Le ton est donné. 

J'aime beaucoup Évans, forcement.
Mais j'ai un gros petit faible pour Weston.

Découvrant simultanément Evans et Weston, je dois avouer un intérêt plus sincère envers le premier. J'apprécie davantage la spontanéité du regard. Sans préférer l'un à l'autre, je découvre deux photographes. Weston impressionne par son attitude de recherche et son autorité. L'audace semble étonnamment absente chez Evans. 

[waverider34]

Un ouvrage: Walker Evans, La soif du regard par Gilles Mora et John Hill.

[waverider34]

Je signale également l'ouvrage Les photographes de la Farm Secrity Administration: archives d'une Amérique en crise, 1935 - 1943 (Seuil 2006).

http://www.soundmedia.ch/fr/a/x5o/102054211/beverly-w-brannan-gilles-mora/les-photographes-de-la-farm-security-administration-archives-d-une-amerique-en-crise-1935-1943

[Je lis actuellement la monographie de Mora consacrée à Bernard Plossu, Rétrospective 1963-2006]

[waverider34]

Clin d'œil à Tophes qui m'avait aiguillé précédemment vers ces photographes:

Stephen Shore est dans la période que tu décrit un peu dans la tradition du FSA aux Etats unis créé par Roy Stryker : http://www.livinghistoryfarm.org/farminginthe30s/water_14.html , la couleur en plus et bien sur un désir évident pour la " non photographie " comme au Japon dans ses années la ,  et puis il y a chez lui une part de Martin Parr  je trouve ? sur les détails alimentaire et matériel .

[waverider34]

"La rue m'a permis d'éduquer, de nourrir mon regard. De combler la soif du regard". W.E.
Mora y présente les différents projets photographiques d'Evans, dans leur succession chronologique. Des premières abstractions à une fin de vie courbé sur des poubelles et autres objets abandonnés, le regard d'Evans demeure égal. L'ouverture à l'autoportrait de 1929 répond ainsi au portrait de 1973 par Thompson.

L'ironie d'Evans n'est pas œuvre de déconstruction. Le regard s'éprouve et se renforce à chaque expérimentation. La vision demeure, égale et immuable car le geste rappelle celui du cynique qui voit le monde plier à son épreuve. 

Ouvrage remarquable. La Soif du Regard.

[waverider34]

Egalement lu, Dorothea Lange par Mark Durden.

Je vais désormais m'orienter vers Robert Frank, Diane Arbus, Lee Friedlander. Helen Lewitt.
D'autres photographes et livres à me conseiller?

[Etienne74]

http://www.atelphot.info/quotes/SSontag.html

je pense que tu connais déjà 

[waverider34]

"On Photography " (trad. française : Christian Bourgois éditeur, 1982) est un de ses essais les plus connus. Dans ce livre de six essais sur la photographie écrits entre 1973 et 1977, Susan Sontag nous livre différentes réflexions philosophiques sur les liens de la photographie avec la société. Une photo, y dit-elle, est le résultat du "conflit entre deux impératifs: embellir, impératif hérité des beaux-arts, et dire la vérité" et "photographier, c'est conférer de l'importance".

A lire. Merci.

[waverider34]

"Clarence John Laughlin n'a eu d'yeux que pour la Nouvelle-Orléans, cette ville élégamment ruiniforme, objectivement chaotique, délicieusement décadente, fiévreusement sensuelle.."

The Hollow Shadow, A background of Ruin, The Misbegotten House. Les Suds profonds de l'Amérique, coll. Le pavillon des images dirigée par Gilles Mora.