L'ibis sacré: un oiseau très controversé...

Démarré par Roland Ripoll, Juillet 10, 2012, 12:08:33

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Roland Ripoll

Bonjour à tous,

les informations de nos jours sont toujours contradictoires. Dans le cas de l'ibis sacré, on entend tout et son contraire. Suite au fil de JPSA, j'ai voulu en savoir plus et confronter les deux thèses: celle d'un oiseau invasif, voire "nuisible" à éradiquer le plus vite possible, et celle d'un oiseau allochtone  qui, comme l'ont déjà fait l'aigrette garzette ou le héron gardeboeufs, échassiers coloniaux eux-aussi, s'installe chez nous, certes par l'action de l'homme, mais rien n'interdit de penser qu'il ne s'y serait pas installé naturellement...



La difficile gestion de l'ibis sacré africain introduit en France...
Vénéré et souvent momifié dans l'ancienne Égypte où il symbolisait le dieu Thot, l'ibis sacré
est connu d'un large public qui tend à trouver sympathique cet oiseau d'aspect original. L'ibis sacré est une espèce sociale, peu farouche, facile à élever et à faire se reproduire dans les parcs animaliers. Cela explique sa présence dans de nombreux zoos à travers le monde.
Le problème s'est posé lorsque des gestionnaires de zoos ont décidé de laisser leurs ibis libres de voler : pouvant sortir des limites de leurs enclos, ces oiseaux se sont parfois installés dans des espaces naturels voisins.



A l'origine, tout part donc d'un parc zoologique du Morbihan (Branféré) qui avait importé 20 ibis sacrés du Kenya entre 1975 et 1980. Ces oiseaux se sont multipliés au sein du parc, et leur colonie atteignait 150 couples en 1990. Laissés libre de voler, les jeunes nés dans cette colonie se sont mis à fréquenter les zones humides alentour, puis des localités plus lointaines, et dès la fin des années 1980 des oiseaux étaient signalés du Finistère à la Gironde.
Une première tentative de nidification en milieu naturel est constatée en 1991 au lac
de Grand-Lieu, Loire-Atlantique, où la première reproduction réussie est enregistrée en
1993. L'espèce s'installe alors en divers points de Loire-Atlantique et du Morbihan, et niche
certaines années jusqu'en Charente-Maritime et en Gironde. Trouvant facilement à
s'alimenter, y compris dans les décharges d'ordures, et ne connaissant pas de prédateur
important, les ibis sacrés introduits dans l'ouest de la France ont un succès de
reproduction supérieur à celui des populations naturelles d'Afrique. L'effectif s'accroît donc
rapidement : on comptait au moins 5000 oiseaux, dont 1700 couples reproducteurs, à la fin
de l'été 2006. Pour information, la France héberge la plus grande population introduite d'ibis sacrés au monde !



Par ailleurs, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l'ibis sacré a été acclimaté en 1982 sur les bords de la Méditerranée, dans un parc animalier de l'Aude (Sigean). Suite au succès de la reproduction en captivité, la direction du parc, là aussi, laisse des oiseaux libres de voler à partir de 1989. Les observations en milieu naturel deviennent régulières au milieu des années 1990, particulièrement sur l'étang de Bages (Aude) où des ibis sacrés nichent pour la première fois en 2000. En 2005 il y a déjà plus de 100 couples sur cet étang, et l'espèce se disperse sur les zones humides du littoral jusqu'en Camargue, où quelques couples s'installent. La population d'ibis sacrés introduite dans le sud de la France compte actuellement plusieurs centaines d'oiseaux, et tout la destine à connaître une croissance aussi spectaculaire que celle observée sur le littoral atlantique...



Etre simple pour être vrai

Clic-Clac 51

Une très belle série d'images
Et un texte très instructif
Merci Roland pour le partage
Amicalement Denis ;)

target

Et aujourd'hui que peut on en dire ?
Nuisible pour les faunes en général, opportuniste ou l'oiseau va trouver sa niche écologique sans perturber l'avifaune restante ?

La présence est donc récente, que peut on envisager pour l'avenir ?

Y-a-t-il une concurrence ?
Floues ? Emotion !

Roland Ripoll

Merci à vous !

Patience, les réponses à vos questions viendront petit à petit au fur et à mesure des mises à jour. Vous verrez que ce n'est pas aussi tranché que cela...
Etre simple pour être vrai

photographe33

Très belle mise en bouche
et je me posais les mêmes questions que target
je vais donc guetter la maj suivante !

amicalement
jean claude
Amicalement, Jean claude

ornithophil

Très beau reportage tant pour les portraits que pour le texte.
J'attends comme les autres la suite  ;)
Philippe

dara

Des photos extras, explications très justes, j'ai connu les premiers à Branféré en volière tout au début, importateur à l'époque Mr et Mme Jourde décédés depuis....
jpierre ;)
Amicalement dara

Aldi29

Texte instructif et documenté par de superbes images comme d'hab' !!

Amicalement
Alain
Regards du bout du monde

target

Donc, en y pensant, je me pose la question sur le comportement du Parc aux oiseaux de Villars les Dombes non loin de chez moi.

Les cygognes en liberté ce sont largement installées à demeure dans la région.

Restent de nombreux oiseaux libres...pélicans par exemple et de nombreuses Familles d'oiseaux qui évoluent librement et qui, apparemment, restent dans les limites géographiques du parc et qui n'ont, écologiquement sur le plan géographique, rien à faire dans les Dombes.

Sachant que de trés nombreuses espèces animales finissent par s'acclimater (il y a par exemple des cigales dans Lyon) il est à prévoir une multiplicité d'espèces africaines dans le ciel européen.
Floues ? Emotion !

softborn

De superbes images et un texte très intéressant !....
Il s'agit surement d'un prédateur importé par l'homme, mais ne serait il pas venu tout seul ? Telle est la question !....

Le réchauffement climatique nous expose très certainement à la migration et l'installation de nombreuses espèces Africaines, je pense qu'il faudra faire avec, la nature évolue c'est dans l'ordre des choses !....

Nous avons bien hérité dans la Sud-Ouest des frelons asiatiques et malgré tous les efforts il faudra bien s'y habitué et faire avec !....

Beaucoup d'insectes inconnus sont maintenant parmi nous et que faire ?

Nous verrons bien la suite, si nous sommes encore là !....

Amicalement.

JP.
Amicalement.

JP.

lil95


Roland Ripoll

Merci !

Il faut quand même rappeler que l'ibis sacré est d'une part protégé par la convention de Berne comme oiseau d'Europe, et qu'il est d'autre part un oiseau de la catégorie "C" qui l'intègre stricto sensu dans la très officielle liste des " oiseaux de France ".
THRESKIORNITHIDÉS

Ibis falcinelle Plegadis falcinellus (Linné) – A
– P. f. falcinellus (Linné, 1766)

Ibis sacré Threskiornis aethiopicus (Latham, 1790) – C

Spatule blanche Platalea leucorodia Linné – A
– P. l. leucorodia Linné, 17



Les problèmes posés par l'ibis sacré sont nombreux. Très grégaire, l'ibis sacré aime se regrouper en colonies denses. Ce faisant, il chasse parfois d'autres espèces qui occupaient initialement les sites qu'il convoite. Mais c'est surtout son comportement alimentaire très opportuniste qui inquiète les naturalistes.



L'ibis sacré se nourrit avant tout dans les milieux humides, où il capture prioritairement des
invertébrés, dont de nombreuses larves de libellules. Il y chasse aussi des batraciens et
des poissons. Il prélève également des œufs d'oiseaux, et des poussins : une étude sud-africaine a montré que sur certaines colonies les ibis sont des prédateurs plus redoutables
que les goélands. Dans l'ouest de la France, des ibis sacrés on d'ailleurs détruit à plusieurs
reprises de colonies de sternes et de guifettes, espèces rares et protégées. Déjà fragilisée
par la dégradation générale des habitats auxquelles elle est inféodée, cette faune des zones
humides, invertébrés comme vertébrés, doit maintenant faire face à un prédateur supplémentaire et de plus en plus abondant: l'ibis sacré.
Les ibis sacrés se nourrissent tout aussi facilement dans des décharges d'ordures
ou dans des fosses à purin, aussi sont-ils suspectés de pouvoir être un vecteur de germes.
La difficile gestion de l'ibis sacré africain, introduit en France à partir de parcs zoologiques

Pierre YESOU (ONCFS) & Philippe CLERGEAU (INRA),
13eme Forum Des Gestionnaires
Espèces Exotiques Envahissantes : Une Menace Majeure Pour La Biodiversité
MNHN - Paris - Mars 2007



les Ibis sacrés ont un régime alimentaire opportuniste avec un caractère carnivore-détritivore prononcé : la gamme des proies est très large, depuis de petits insectes jusqu'à des oisillons vivants, et il montre une utilisation forte des déchets végétaux et surtout carnés prélevés dans les décharges d'ordures ménagères. Il mange principalement des sauterelles, des criquets et des coléoptères aquatiques, mais aussi des vers de terre, des mollusques, des crustacés, des poissons, des amphibiens, des lézards, des oeufs
Bien qu'elle ne semble apparaître qu'en faible proportion (environ 5 %) dans les contenus
stomacaux et régurgitations  étudiés, la prédation d'oeufs et de jeunes oiseaux
est clairement établie. L'observation continue d'une colonie sur le lac de Grand-Lieu permet
d'estimer une prédation moyenne d'environ un cas toutes les 2 heures sur le site étudié durant
la phase de ponte-incubation de la Guifette noire et de l'Échasse blanche. L'Ibis sacré se focalise de toute évidence sur les proies les plus faciles à attraper et très abondantes comme les larves d'Eristale dans les fosses à lisier ou les stations d'épuration, les écrevisses de Louisiane qui pullulent dans certains marais ou les œufs à disposition dans les colonies d'oiseaux qui se défendent mal face à ce gros prédateur.
Etre simple pour être vrai

roberiton

Superbe fil ! Des images magnifiques et beaucoup de plaisir à lire les textes  ;)

Amicalement

Henri
Passionné avant tout...

target

Merci Roland pour toutes ces superbes photos et surtout les explications.

Mais qu'en est-il de la gestion de ce "perturbateur" ? Bien que protégé, il nuit quand même, y-a-t-il des projets pour limiter son expansion?

Floues ? Emotion !

Roland Ripoll

Merci !

Pour répondre à quelques questions:

Il s'agit surement d'un prédateur importé par l'homme, mais ne serait il pas venu tout seul ?

Concernant l'installation d'origine humaine de l'ibis sacré "Avec le réchauffement climatique qui voit des espèces tropicales parvenir jusqu'en Bretagne, rien ne permet d'exclure que l'ibis sacré (qui fait partie de l'avifaune du Paléarctique Ouest) ne serait pas arrivé tout seul en Espagne à partir du Sénégal ou de la Mauritanie où il niche, puis en France via l'Espagne." C'est ce qu'écrit Loïc MARION, chercheur au CNRS et qui a été directeur scientifique de la Réserve naturelle du lac de Grand-Lieu.

Bien que protégé, il nuit quand même, y-a-t-il des projets pour limiter son expansion?
Il est assurément protégé. Quant à savoir s'il nuit vraiment, c'est tout le sujet de la controverse.
Pour limiter (ou pas d'ailleurs) son expansion 4  stratégies de gestion ont été recommandées dans le rapport sur l'Ibis sacré rédigé  en mars 2005 par l'INRA (Pierre Yesou) et l'ONCFS (Philippe CLERGEAU & Céline CHADENAS). Il faut savoir que ce sont les données (contestées par d'autres ingénieurs et chercheurs) de ce rapport qui sont relayées par les médias et qui ont maintenant force de vérité. Elles sont paradoxalement à l'origine des tirs d'éradication. Car ce rapport, commandé par le ministère de l'Ecologie, a tout de même le mérite de ne pas conclure à l'éradication de l'espèce et d'avouer que les connaissances actuelles au sujet de l'ibis ne permettaient pas de prendre une décision...

Pour en revenir aux 4 stratégies recommandées:
la 1° est "ne pas intervenir", laisser faire
la 2°préconise de limiter le développement spatial et numérique de l'espèce et augmenter les connaissances scientifiques, c'est moi qui souligne...
la 3° préconise de réguler les impacts en limitant l'espèce sur quelques sites déterminés avec ou sans augmentation des connaissances scientifiques
la 4° préconise la mise en place d'une éradication de l'espèce
(Dans les arguments contre cette stratégie, les auteurs mentionnent quand même que "les prédations de l'oiseau ne sont pas si importantes que cela")
Etre simple pour être vrai

Michel Didier

Document très intéressant et super illustré (comme d'hab'). Et, comme d'hab', difficile, sans avoir les connaissances suffisantes, de se faire une opinion suffisamment tranchée pour prendre dans l'instant des décisions pertinentes ...

Cdt
Michel
Le sot sait, le sage cherche.

KERMOR56

Belles images d'un sacré oiseau bien envahissant dans le Morbihan. Il me semble que des mesures ont été prises pour limiter
son expansion.
Jean-Yves

grain

Exposé trés interessant et de belles photos.
Cordialement
Guy

serge bour

Merci ROLAND pour ces superbes images et la presentation de cette espece .Ce qui est sur c est que la predation d oeufs et d oisillons et plus que genants... 

natetmatt

Moi je découvre ce problème, je suis toujours étonnée qu'on continue à introduire des espèces étrangères sans se préoccuper de l'impact qu'elles peuvent avoir sur le milieu... Ce qui me rassure, c'est qu'il y ait des études de réalisées... tout en espèrant qu'elles conduisent à des réponses efficaces ...
Pour voir, il faut regarder

JPSA

Je connais bien cette espèce pour l'avoir côtoyée de près...

Colonie de plus de 90 couples, nids dans des héronnières mixtes
Interactions sur des colonies de guifettes noires et moustac.

Ce qui est caractéristique, c'est que les guifettes identifient clairement
les ibis comme des prédateurs; les alarmes sur les colonies se font autant
sur les ibis sacrés que sur les rapaces locaux (milans et busards) avec poursuite
en vol du prédateur. Les hérons cendrés ou les bihoreaux ou aigrettes ne déclenchent aucune
alarme à leur passage.

Cette réaction est caractéristique d'une défense contre un prédateur identifié!

J'ai d'ailleurs pu constater cette prédation moi même. L'ibis parcourt à pieds la zone de colonie au sol
dont les nids sont cachés dans la végétation et vide oeufs ou poussins dans ceux qu'il trouve.
 

vulpes

Citation de: natetmatt le Juillet 11, 2012, 10:06:51
Moi je découvre ce problème, je suis toujours étonnée qu'on continue à introduire des espèces étrangères sans se préoccuper de l'impact qu'elles peuvent avoir sur le milieu... Ce qui me rassure, c'est qu'il y ait des études de réalisées... tout en espèrant qu'elles conduisent à des réponses efficaces ...

L'introduction  d'espèces (volontaires ou involontaires) date des premiers voyageurs ( à l'époque on appelait ça "acclimatation" )

Le problème s'est amplifié avec les déplacements d'humains ou de marchandises

Pour certaines espèces, l'éradication est mission impossible

Le problème est encore plus crucial pour les espèces endémiques (sur certaines iles par ex avec introduction du rat, du chat, de la chèvre, de la mangouste etc.)

La liste floristique et faunistique est bien longue :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A8ce_envahissante
Impossible photographe....

yves68

Un débat sûrement intéressant, encore faut-il être prêt à entendre le discours de chacun... Je retiens ici les multiples facettes de l'argumentaire, mais surtout les photos, que je trouve extraordinaires, cette fois encore, de finesse dans les détails pour de la digi' !
Yves

Roland Ripoll

Merci !





En résumé: La plupart des scientifiques préconisent pour le moins de limiter la prolifération de l'espèce, soit par destruction des adultes soit par stérilisation. Bon nombre de spécialistes prônent une éradication pure et simple tant qu'elle est encore possible. Ils s'appuient sur les tristes expériences d'envahissement de la nature par des espèces étrangères : le ragondin, importé d'Amérique, les tortues de Floride, l'écrevisse américaine, la grenouille taureau, ou encore la jussie, pour le règne végétal.

Seuls certains écologistes, réunis en  un collectif  intitulé "Collectif pour la Protection de l'Ibis de Bretagne".  s'opposent à toute entreprise d'éradication ou de limitation de la prolifération de l'ibis sacré en France, au motif qu'il participerait à l'enrichissement de la faune locale. Ils rejettent le terme "invasif" apparenté pour eux à envahissant, intrusif, étranger, proliférant, opportuniste...

En dépit des arguments erronés ou partiels diffusés par certains (et notamment les auteurs du rapport de l'INRA et de l'ONFCS de 2005 qui reconnaissent que l'état des connaissances sur le comportement de l'ibis est relativement faible) , l'ibis sacré pour eux n'est pas une espèce invasive, aucun cas de prédation n'est réellement démontré, l'espèce est protégée, des spécialistes de la communauté scientifique les soutiennent, il n'y a pas eu de nouveau comptage de l'ibis (le chiffre de 5000 est arbitraire), la destruction par tirs des ibis en période de nidification est catastrophique pour toutes les espèces protégées (ramassage des cadavres, bruits, propagation de maladies dues à la décomposition des corps non ramassés, déplacement sur les zones humides des agents de l'ONCFS...), le ministère et les préfectures ne devraient plus prendre un tel arrêté, cette décision est illégale puisque l'ibis sacré est protégé par la convention de Berne.



Il faut savoir qu' entre mars et novembre 2007, il a été tué environ 3 000 ibis sacrés, sur une population estimée à 5 000 individus.



Ils dénoncent aussi le faux procés fait à l'ibis sacré en matière de prédation sur les oeufs ou les poussins de sternes et de guifettes. Voir à ce propos le rapport de Loïc MARION (chercheur au CNRS et directeur scientifique de la réserve naturelle du lac de Grand-Lieu) dont je cite l'extrait suivant:
" Le seul cas important et très médiatisé de prédation a été celui de la réserve de Mullembourg à Noirmoutier où 2 ibis ont été décrits comme "pillant la totalité des oeufs de la colonie de Sternes caugek le 9 juillet 2004" (...) Ce qui n'est pas dit ni dans la presse, ni dans la revue Ornithos ou le rapport de l'INRA c'est qu'un renard a anéanti le colonie de 204 nichées proches de l'envol un mois auparavant. La colonie de sternes, traumatisée, n'a été réoccupée que par 30 couples (pontes tardives ou de remplacement ?). Ce sont ces pontes tardives, au succés final probablement très hypothétique,  que les ibis ont prélevées, pontes étrangement dispersées au sol sur les photos diffusées, et rien n'indique qu'un renard ou un chien (fréquents sur cette réserve) n'était pas venu perturber la colonie la nuit précédente et disperser une partie des oeufs. La prédation de l'ibis sacré n'avait jamais été observée pendant les 12 années précédentes...



Dans son rapport, Loïc MARION (La dangerosité de l'Ibsis sacré: mythe ou réalité ?) regrette que le rapport de mars 2005 de  l'INRA/ONCFS (CLERGEZAU, YESOU et CHADENAS) "oublie" de mentionner les points positifs présentés par l'ibis sacré:

- Espèce très sociale, parfaitement intégrée depuis 15 ans aux colonies mixtes et dortoirs d'Ardéidés et de Spatules (Morbihan et Loire Atlantique).

- Espèce très proche (véritablement symbiote au sens écologique du terme) de la spatule au point de vue taxnomique, comportemental, social et vocal  qui attire la Spatule et favorise la nidification réciproque des deux espèces.

- Espèce occupant une niche alimentaire largement vacante (taons capturés dans la vase) ciblée en grande partie sur des proies perçues par l'homme comme des nuisances (taons, dytiques, écrevisse d'origine américaine) ou sur des cadavres pour lesquels il joue le rôle d'éboueur.





Enfin, je recommande vivement la lecture de cet article du Monde du 7 novembre 2009 "Espèces, vos papiers !" qu'on peut trouver sur ce lien:

http://ebookbrowse.com/esp%C3%A8ces-vos-papiers-le-monde-magazine-7-nov-2009-pdf-d66803332
Etre simple pour être vrai

Clic-Clac 51

Finalement pas facile de se faire un avis :-\
Merci pour toutes ces explications accompagnées de superbes images
Bravo Roland
Amicalement Denis ;)