Promenade matinale...

Démarré par RR NIKON, Août 27, 2012, 16:52:10

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RR NIKON

Citation de: Westerland le Juillet 03, 2013, 14:19:10
Extraordinaire photo pour moi que celle de l'accouplement des cistudes : on dirait que le mâle a pris des coups ! puis de la mouche pollinisatrice de l'orchis   .. à cet escargot poilu, en passant par deux jolies vues des pics épeiche mâle  et femelle, encore une belle ballade variée et intéressante !
Catherine

salut Catherine,

les cistudes sont très sensibles aux activités agricoles et piscicoles, notamment lors des "assecs" d'étangs voués à la pisciculture où l'on met en place des cultures dans l'attente d'un nouveau remplissage. Elles peuvent être blessées au cours des labours d'hiver lorsqu'elles y sont envasées et au cours du broyage des restes végétaux après la récolte : comme ici sur cette tortue où l'on voit distinctement l'impact des fléaux métalliques d'un broyeur sur sa carapace. Bien entendu les coups de fusils de chasse sont aussi à l'origine de beaucoup d'impacts visibles sur ces tortues.

RR NIKON

#2126
Citation de: Roland RIPOLL le Juillet 03, 2013, 19:28:59
Je partage pleinement ton point de vue sur ce que peut être un forum.
Jamais vu cet escargot poilu mais ce fil, comme on l'a dit, est enrichissant et instructif. On en apprend à toutes les mises à jour.

salut Roland,

merci pour ton point de vue sur le sujet,
je pense en effet que la démocratisation de l'activité de photographie de nature ne s'est pas forcément accompagnée d'un fort développement des connaissances naturalistes chez les pratiquants.
On voit régulièrement ici des gens qui ne parviennent pas à déterminer correctement les espèces pourtant courantes qu'ils ont photographié.
Aussi, quelques fils suscitant de la discussion ou des échanges, peuvent contribuer à améliorer les choses;
sachant que l'incidence de la connaissance des espèces influe fortement sur le futur comportement de terrain, chacun peut éventuellement se sentir en droit de contribuer à l'évolution des mentalités.
A mon avis tu a largement contribué à cette démarche avec les nombreux fils de qualité que tu as initié sur cette section du forum.

René.

Atriplex

Citation de: RR NIKON le Juillet 04, 2013, 16:20:34
il y a beaucoup d'espèces de petite taille qui sont peu connues des photographes et encore plus du grand public, ainsi je serais bien incapable de déterminer l'espèce qui constitue cette nuée de moucherons minuscules, jouant dans la lumière d'un soir de printemps :
C'est pourtant facile! Tu ne vois pas que le dernier article du palpe labial est coudé?! Un critère déterminant!... ;D
Gérard

foufouille

Bonjour René,
Toujours cette recherche de grande qualité.
Bravo à toi.
Photographiquement vôtre...

ChrisC06

Bonsoir René,

Citation de: foufouille le Juillet 04, 2013, 17:36:21
Bonjour René,
Toujours cette recherche de grande qualité.
Bravo à toi.
+1 ...  ;)
Chris

yves68

Citation de: RR NIKON le Juillet 04, 2013, 16:48:37

On voit régulièrement ici des gens qui ne parviennent pas à déterminer correctement les espèces pourtant courantes qu'ils ont photographié.


   De ceux qui traquent le tétras sans avoir jamais fait le portrait d'un pouillot véloce ?! C'est  vrai, j'en connais !
Mais malgré les outils dernier-cri, les voyages 'nature', les affûts payants, les véhicules tout-terrain, les bagues de reconnaissance et les balises argos, la pratique naturaliste reste une activité difficile, mystérieuse. Elle ne distille sa beauté et ses secrets qu'à ceux qui s'y livrent avec humilité, bienveillance, tendresse... Une sorte d'innocente marginalité, en somme...
Yves

Pat57

Salut René,
Les insectes minuscules de ta photo me font penser aux midges.
Je rentre d'Irlande et là bas, certains soirs ces bestioles vous pourrissent la vie.
Je sais qu'il y en a aussi en Ecosse et en Camargue. Peut-être dans d'autres régions humides en France?
Merci pour ton partage.

RR NIKON

Citation de: Atriplex le Juillet 04, 2013, 17:11:32
C'est pourtant facile! Tu ne vois pas que le dernier article du palpe labial est coudé?! Un critère déterminant!... ;D

Maintenant que tu me le dis...j'y vois plus clair !  :D, pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ?
Peut-être que tu pourras m'aider à identifier la mouche qui se trouve sur le bois droit de ce jeunôt  :D ?

RR NIKON

Citation de: foufouille le Juillet 04, 2013, 17:36:21
Bonjour René,
Toujours cette recherche de grande qualité.
Bravo à toi.

Salut Foufouille,

merci pour tes appréciations,

à l'affût depuis l'aube, je vois le maître de place, lassé de sa nuit passée à rugir son émoi dans la prairie, passer devant moi tranquillement.
A cette occasion, je m'interroge sur la passion que peuvent provoquer ses deux "os" posés sur son crâne.
Comment ces deux simples excroissances osseuses peuvent générer autant de convoitises ?
Surtout au point de voir une foule de gens se précipiter pour photographier l'animal, le tuer pour son "trophée", ou encore pour chercher ses "mues".
source d'émotion pour les uns, objet de convoitise pour les autres, le cerf élaphe ne laisse personne indifférent :

RR NIKON

Citation de: ChrisC06 le Juillet 04, 2013, 21:53:39
Bonsoir René,
+1 ...  ;)

salut Chris,

les bois du cerf élaphe Cervus elaphus ,de la sous espèce hippelaphus pour l'europe centrale, sont une production osseuse qui représente un caractère sexuel secondaire chez les mâles de l'espèce considérée.
ils sont produits à partir d'un pivot (une excroissance osseuse du crâne) et ne sont présents que chez les mâles de cette espèce de cervidé.
ces os, appelés "bois" ( les "cornes" des autres ruminants, comme les bovins, sont une production de l'épiderme), n'ont pas de fonction bien définie, car s'ils sont utilisés lors des combats au moment du rut, les cerfs pourraient tout autant vivre sans, comme beaucoup d'autres mammifères qui en sont dépourvus.
Quoi qu'il en soit, ces mâles ornements sont susceptibles d'être fracturés à diverses occasions (combats, chocs dans les branchages etc...) et sont donc remplacés tous les ans.
Vers la fin de l'hiver ou au début du printemps, une division cellulaire à lieu au niveau du pivot osseux et les bois tombent, un à un, ou ensemble, il n'y a pas de règle, ni de date précise dans ce domaine. Beaucoup de légendes courent sur les bois de cerfs,  comme celles qui sont liées à leur évolution et leurs caractéristiques physiques.
Ainsi, le nombre des andouillers qui ornent les bois des cerfs n'ont pas de lien direct avec leur âge, seule la masse et les mensurations peuvent , en l'absence de l'observation directe de l'animal et d'autres infos (dentition), donner une indication approximative de la tranche d'âge dans laquelle il se trouve (jeune, sub-adulte, adulte ou vieux cerfs ), et encore ! car certains animaux sont atypiques, et les critères  difficiles à interpréter.
Toujours est-il qu'une mue d'un mètre de longueur et d'un poids de plus de deux kilogrammes, a peu de chance d'avoir appartenu à un jeune animal:

RR NIKON

Citation de: yves68 le Juillet 04, 2013, 22:13:52
   De ceux qui traquent le tétras sans avoir jamais fait le portrait d'un pouillot véloce ?! C'est  vrai, j'en connais !
Mais malgré les outils dernier-cri, les voyages 'nature', les affûts payants, les véhicules tout-terrain, les bagues de reconnaissance et les balises argos, la pratique naturaliste reste une activité difficile, mystérieuse. Elle ne distille sa beauté et ses secrets qu'à ceux qui s'y livrent avec humilité, bienveillance, tendresse... Une sorte d'innocente marginalité, en somme...

salut Yves,
le mystère existe bel et bien...ceux qui cherchent le cerf élaphe pendant ses refaits le savent bien: découvrir les lieux de remise et de refait du cerf hors période de brame, constitue un challenge pour le naturaliste, même expérimenté !
Pour notre cerf tout commence ici : la naissance a lieu en mai ou juin, quelque fois plus tard, jusqu'en septembre pour les plus jeunes biches fécondées en hiver.
Dans l'ombre d'un buisson, la biche laisse son petit pour la journée, ou plus souvent pour la demi-journée, car les biches et les cerfs connaissent nos habitudes et beaucoup savent profiter de la pause de notre déjeuner pour s'activer en toute discrétion.
Elle reviendra pour lui faire boire son lait et passer la nuit avec, lui faisant découvrir petit à petit son environnement, avant qu'il ne soit capable de la suivre et de franchir les nombreux obstacles qui jalonnent le parcours de ces animaux : fossés, clôtures, routes, rivières etc...)

RR NIKON

Citation de: Pat57 le Juillet 05, 2013, 08:46:56
Salut René,
Les insectes minuscules de ta photo me font penser aux midges.
Je rentre d'Irlande et là bas, certains soirs ces bestioles vous pourrissent la vie.
Je sais qu'il y en a aussi en Ecosse et en Camargue. Peut-être dans d'autres régions humides en France?
Merci pour ton partage.

salut Pat,

je suis incapable de les déterminer dans ce contexte, sous la loupe binoculaire sans doute, mais pas là  :D !
Je poursuis sur les bois du cerf élaphe :le faon va passer tout l'été et l'hiver au sein d'un groupe matriarcal, composé de sa mère et des faons des deux années précédentes, s'ils sont encore en vie.
à l'issue du premier hiver, le cerf alors âgé de moins d'un an, voit les pivots émerger de son crâne : selon les animaux ceux-ci sont plus ou moins développés à cette saison, il existe même des faons qui portent des dagues en velours au cours de leur premier hiver;
ici un jeune encore en poil d'hiver, les ébauches de pivots sont déjà visibles.

RR NIKON

la suite constitue déjà la longue épopée du cerf élaphe dans la nature, car s'il survit assez facilement aux traques meurtrières de son premier hiver(peu de chasseurs tirent sur les jeunes et les biches suitées, même lorsque c'est expressément demandé par le plan de chasse) il en est autrement dans sa deuxième année, car son poids corporel devient potentiellement intéressant d'un point de vue "venaison" ( pour ne pas dire "viandardise") et aussi pour des raisons liées à la gestion des populations, où l'on demande le tir en priorité sur des jeunes cerfs, afin de permettre aux autres de vieillir et de fournir ainsi de plus grands trophées.
A savoir: le trophée d'un  grand cerf se monnaie lors de tirs dirigés par des gardes particuliers ou par un plan de chasse individuel, au moment du brame  :(.
la longue et lente évolution de la ramure de notre cerf vient de commencer : il a tout juste un an et ses premier bois, souvent de simples perches, ou dagues, ornent sa "tête". Ce terme désignera l'animal tout au long de sa vie de cerf, aux yeux des hommes, et sera pour lui une calamité de toute façon.
Car chacun en fonction de ses intérêts, le désignera comme bon à abattre, à traquer ou à photographier, sur des critères liées à la configurations de ses bois !
Imaginez la chose chez l'espèce humaine...( des exemples par le passé : "Seuls les grand blonds aux yeux bleus sont représentatifs de...").
Les cerfs élaphes, tout comme les êtres humains, sont polymorphiques et si la nature a organisé les choses de cette manière, il ne nous appartient pas de décider de ce qui est bon pour une espèce, mais de respecter les différences et les caractères qui seront dispersés génétiquement par celle-ci. Même si le sens de tout cela nous échappe...

Si l'on en croit d'éminents spécialistes, ce jeune cerf est tout juste bon à faire du pâté : la longueur de ses dagues ne lui confèrerait aucun avenir cynégétique ! je pense pouvoir m'exprimer à sa place et dire que cela ne doit pas être déterminant pour lui !

RR NIKON

celui-ci, au contraire, est un animal pour qui les gestionnaires de chasses prévoient en général un grand avenir : au même âge il porte des dagues ramifiées et très longues, augurant un futur développement de grand trophée.
Pourtant il ne vivra pas bien longtemps : je l'ai retrouvé dans une expo de trophées de chasse l'année suivante...

RR NIKON

#2139
Au cours de sa troisième année de vie le cerf voit ses bois prendre une forme différente, les bois se voient ornés d 'un andouiller d'œil, d'un merrain qui part vers l'arrière à partir de l'axe du pivot, et de plusieurs autres excroissance dirigées vers l'avant : les fameux "cors".
L'architecture des bois de cerf élaphe répond à des normes communes à tous ses représentants : les andouillers ou cors sont tous dirigés vers l'avant et vers le haut , sauf celles des empaumures qui peuvent l'être également vers l'arrière.
Sur cette petite mue de deuxième tête (cerf âgé de deux an et demi au moment de la pousse) on peut voir dans l'ordre à partir de la meule, terme désignant l'endroit où le bois est accroché aux os du crâne: l'andouiller d'œil, la chevillure et les andouillers qui constituent l'empaumure.
En aucun cas ce bois est représentatif d'un cerf de deuxième tête, à cet âge le nombre d'andouillers peu varié de quatre cors à plus de dix.

RR NIKON

au même âge, un cerf peut présenter une tête différente :

RR NIKON

exemple avec un daguet en velours au brame, donc plus d'un an d'âge : les dagues sont peu développées.

RR NIKON

Et un autre en juillet : la taille est beaucoup plus significative. On voit bien là que la taille des bois n'est pas quelques chose à prendre en compte pour déterminer un statut social ou un âge, sur ce groupe comprenant deux daguets de la même génération.

RR NIKON

#2143
Dès sa troisième tête le cerf est dans sa quatrième année de vie, sachant qu'il est adulte à environ cinq ans, ses bois peuvent atteindre un  développement important : certaines troisièmes atteignent déjà des tailles de bois respectables, et leur corpulence commence déjà à ressembler à celle des cerfs adultes.
Ici un petit cerf de troisième tête : le garrot déjà en saillie des homoplates est visible pendant la marche, c'est un critère de développement du squelette.

RR NIKON

un cerf de troisième tête normal, on voit que le pli de peau qui pend sous la gorge est plus développé que chez les très jeunes cerfs, on verra plus loin que cela peut constituer un critère pour aider à la détermination de l'âge :

RR NIKON

un autre cerf de troisième tête : au moment du brame il apparaît souvent en cerf dit "satellite", et profite de moments favorables pour saillir des biches isolées des grands cerfs. Il est souvent seul au moment du rut, alors que le restant de l'année il vit avec d'autres jeunes cerfs.
Notez l'apparition de la crinière qui modifie complètement l'apparence des cerfs pendant le rut. On passe du simple ruminant à la bête de scène.

RR NIKON

#2146
Plus tard, dès sa quatrième année et plus, le cerf présentera une architecture de bois qu'il conservera souvent toute sa vie, certains avec des caractéristiques remarquables qui permettront de reconnaître le cerf d'une année à l'autre.
Pour certains cerfs les évolutions concerneront uniquement la masse de bois et il sera plus difficile de les reconnaître: ici un cerf adulte avec une conformation standard, douze cors à sur-andouillers classique.
(sur cette image issue d'un scan de Kodachrome 200 on peut mesurer l'écart entre cette technologie et le plus merdique des fichiers numérique actuel  :D ! pourtant c'est fait avec un F4S et un 300/2,8 IFED.)

Michel Didier

Un bout de temps que je n'étais passé prendre ma "leçon de choses". Même si je fais de gros efforts, il m'arrive souvent de ne pas identifier les espèces que je photographie (mais les déterminations d'insectes sont extrêmement difficiles), ça ne m'empêche pas d'y prendre beaucoup de plaisir, pis pas besoin de connaître le nom du qui habite à 3 rues de là pour savoir qu'il sort ses poubelles entre 20h30 et 21h si on est un peu observateur ... ;).

Pour ce qui est des escargots velus, j'en ai tout l'hiver au bout du MPE 65,microscopiques, et j'ignore s'ils deviennent glabres en grandissant, pas fait de suivi :D.

Je reste plus que jamais abonné.

Cdt
Michel
Le sot sait, le sage cherche.

rdmphotos

merci de nous expliquer la nature
commentaires et photos
salutations
rdm

ChrisC06

Salut René,

Tu as partager des images magnifiques, sans oublier ton expérience...  ;)
Ils sont vraiment majestueux, à tout âge... Quand j'ai eu la chance d'en croiser, je me suis sentie toute petite... j'étais totalement fascinée !
Je me suis régalée ente lisant/regardant  :)
Chris