Expo Andreas Gursky

Démarré par Zouave15, Novembre 11, 2012, 11:30:55

« précédent - suivant »

Nikojorj

Citation de: PENDER le Novembre 21, 2012, 13:43:47
"Je rejoins cela mais avec la voie du travail intérieur (méditation ou autre)"

Là, non, indécrottable cartésien je ne marche plus, ceci dit chacun fait comme il veut et pense le monde comme il veut. Je vois Bachelard comme  quelqu'un qui analyse le monde de façon poétique, ni plus, ni moins.
Comme dit Zouave, ce n'est pas parce que la méditation a été dévoyée par des sectes de tout poil qu'elle a pour autant une composante mystique.
Au contraire, c'est quelque chose de bien plus rationnel que ce qu'on pourrait en penser, ça pourrait être décrit comme le fait de se regarder penser, juste de l'introspection et de la reflexion sur soi (pas si facile à faire pour ne pas que l'expérimentateur influe sur la mesure, un des biais qu'exploitent les sectes avec un autre de la dissociation, mais c'est le principe).
Et du coup, ça peut aussi rejoindre une "analyse poétique" - parce que bon, on ne peut pas vraiment être beaucoup plus rationnel dans cette démarche que le cerveau humain, qui ne l'est guère.
CitationPour en finir avec l'instant décisif. Au sens de Cartier Bresson (me semble-t-i) C'est figer un instant suspendu dans UN PROCESSUS, l'instant signifiant tout le reste. Ça n'a rien à voir avec les petites épiphanies que je vois dans les(certaines) photos d'A.Claas , des apparitions fugitives déconnectées du temps.
J'ai le crâne un peu épais pour ces nuances ; j'avoue que je vois dans les deux une certaine tentative d'arrêter  le temps, pas très différente.

Zouave15

Citation de: PENDER le Novembre 21, 2012, 20:47:15
S'il y a une chose qui a été, de tout temps récupéré par

Oui mais là tu es dans le déni de réalité, car tout a été récupéré par tout, les émotions n'ont-elles pas été récupérées, peut-être ? Et la science ? Tous ceux qui se réclament d'une pensée scientifique et manquent de rigueur ? La spiritualité (= l'esprit, pas Dieu) a été récupérée, non, bien que ce soit plutôt une notion philosophique ? Et par les artistes eux-mêmes qui, de plus, ont souvent été proches de la religion : hélas, pas de la méditation, qui elle, justement, n'est pas religieuse (pas plus que le fait de péter un coup qui peut être vu comme un acte divin).

Tout a toujours été récupéré ou détourné par les artistes, même la sémantique générale par les surréalistes et leurs contempteurs, avec le « ceci n'est pas une pipe », pas forcément compris d'ailleurs, vu par exemple comme une absence ou une relativité de la réalité ou même que l'image n'est pas l'objet alors que là n'est pas le propos, c'est simplement une vérité consubstantielle à la phrase : un objet n'est pas l'ensemble qui le nomme.

Le photographe n'est pas différent d'un autre face au « problème de la réalité » simplement son outil (et le résultat) peut donner l'illusion de la réalité, aussi bien à lui qu'au spectateur, et là est la difficulté.

Zouave15

J'ajoute que, comme le souligne Niko, le réel dans lequel nous vivons n'est qu'une forme d'activité du cerveau, les autres étant le rêve, la transe, la pensée (pas la réflexion : la pensée), l'été méditatif profond (pas le recueillement) et sans doute la contemplation (l'insight est étudié pour être un fonctionnement spécifique du cerveau).

À partir de là, quelle est la place de la photographie dans le Réel (avec majuscule), doit-elle être cantonnée au réel (sans majuscule) qui correspond seulement à la vision que nous avons par l'état de veille classique et commun, éventuellement perturbé par des émotions (qui décalent la réalité vers notre réalité) ? Ou modifié par nos croyances, notre modèle du monde ?

Je ne crois pas mais il me semble que la difficulté n'est pas de faire la photo mais de la rendre intelligible. On peut peindre un rêve, le public comprend, si on fait une photo sur la base d'un rêve, je ne suis pas certain...

Nikojorj

Citation de: Zouave15 le Novembre 22, 2012, 08:00:34
(pas plus que le fait de péter un coup qui peut être vu comme un acte divin)
N'oublions pas la défécation, action créatrice primordiale et par excellence!

Allez je vous laisse, j'ai une ou deux sectes à créer (j'ai une petite envie d'IQ180 pour faire comme Gursky).

PENDER

Pitié, ne m'étripez pas. N'ai-je pas écrit qu'il s'agissait de choix individuels et que, individuellement ça  ne m'intéressait pas. Même la secte des adorateurs de l'oignon ne me gêne pas tant qu'elle ne m'oblige pas à y adhérer.

Pour le reste, déjà qu'on est d'accord sur le fait que le "réel" est une représentation.... Si on se penche sur "le temps", on n'a pas fini.
Je vois bien une sacré différence entre "l'instant décisif" fragment signifiant d'un processus et l'épiphanie qui surgit en dehors de tout écoule
ment temporel.Pour ceux qui y croient c'est l'apparition du St Esprit à la Pentecôte, pour ceux qui n'y croient pas  (et c'est plus rigolo, ) l'apparition de la petite culotte de Molly Bloom dans Ulysse....
Rien de tout cela dans les Gursky que j'ai vus (en petit) Un temps figé, une permanence. Le Rhin gris, plat : Tout ça pour ça ! Le dérisoire en  très, trop , grand format.

Nikojorj

Citation de: PENDER le Novembre 22, 2012, 10:09:17"l'instant décisif" fragment signifiant d'un processus
C'est ça en fait : je lis les photos d'HCB comme un béotien, et du coup je ne mets pas de processus autour.
Tu devrais essayer l'oignon en fait. ;)

Zouave15

Citation de: PENDER le Novembre 22, 2012, 10:09:17
dans les Gursky que j'ai vus (en petit) Un temps figé, une permanence. Le Rhin gris, plat : Tout ça pour ça ! Le dérisoire en  très, trop , grand format.

Intéressant, mais en même temps, es-tu sûr que ce soit son sujet ? J'avais compris que ce qui l'intéresse est l'image en tant que telle, et non pas ce qu'elle représente ou ce qu'elle signifie. Donc le Rhin n'est pas le sujet, il a pris ce qu'il avait sous la main. Non ?

Silbad

Que le sujet soit celui-ci ou un autre doit nous interpeller simplement sur un phénomène important qui est celui des paramètres de la communication. Gursky peut donner du sens à son travail, mais celui-ci peut lui échapper, ne serait-ce que par le même phénomène lié à la diversité des représentations du réel, l'interprétation peut-être multiple. Et, à mon sens, aucune ne peut être véritablement privilégiée.

Cette question de la neutralité du temps et de l'espace me convient bien parce qu'elle renvoie à une conception que je me fais de la circularité du temps et de l'espace. Est-ce le propos de Gursky ? Aucune importance, puisqu'elle me renvoie à ce questionnement. Et au fond, c'est bien ce que F Soulages évoque dans l'énigme de la photographie et de sa capacité à nous questionner.

D'une autre manière lorsque R. Barthes s'arrête sur un détail d'une photographie qui lui renvoie à un souvenir d'enfance, c'est toute la force de l'image qui échappe à son auteur. D'où le questionnement sur "l'intelligibilité d'une image" ??? Là où on croit qu'il n'y a rien, c'est peut-être qu'on ne l'a pas vu. Là où l'auteur y met du sens, on peut en trouver un autre...

PENDER

"l'instant décisif" fragment signifiant d'un processus"
Je croyais faire simple, pourtant.  1)Là ousque une action a se déroule, y'a un moment ousqu'elle est bonne : Quartier-Besson
  2)L'action y'en a pas mais y'a un truc qui nous titille : épiphanie

Pour l'oignon, j'y pense. :o :'( :-* :-\ :-[ :P ::)

Gursky c'est neutre en effet. Mais qu'il puisse laisser croire qu'il n'a rien à dire  montre que c'est un petit canaillou. Il me semble qu'on s'est bien amusés en s'échinant à fabriquer du sens devant des images. Même si on surinterprète ou qu'on est à côté de la plaque, peu importe ; on se fait plaisir et ça ne porte tort à personne.. (J'avoue que des tests d'appareils photo- ou d'objectifs me laissent un peu froid.)

Temps linéaire ou temps circulaire, ? oh, la la, on n'a pas fini.

PENDER

Ben oui
On a la chance de s'intéresser aux images ; autant essayer de trouver   du sens à ce que produisent les créateurs. Et accessoirement(ou principalement pour ceux qui ont un don et le travail et la patience) d'essayer d'en produire .

muadib

Citation de: PENDER le Novembre 22, 2012, 10:09:17
Rien de tout cela dans les Gursky que j'ai vus (en petit) Un temps figé, une permanence. Le Rhin gris, plat : Tout ça pour ça ! Le dérisoire en  très, trop , grand format.
Ce qui est déjà un instant, en terme de lumière, préféré à tous les autres possibles.

jeanbart

Citation de: Zouave15 le Novembre 21, 2012, 14:49:00
Je sais que tu as du mal à développer alors je fais dans le magnanime ;D


Monseigneur est trop bon avec la piétaille, guérissez vous les écrouelles par l'imposition des mains votre majesté ?
;D ;D
Plus sérieusement je comprends bien ce qu'est sensé englober la notion de "photograheur", mais je ne l'approuve guère.
Dès que j'aurai plus de temps je développerai, tout en ayant au préalable revêtu mon gilet pare-balles et mis mon casque lourd.  ;D
La Touraine: what else ?

PENDER

"Ce qui est déjà un instant, en terme de lumière, préféré à tous les autres possibles."
Bien sûr, là je suis coincé.
Quoique... Si on est de mauvaise foi (à peine) le mot INSTANT me paraît inadapté, si on l'appelle plage d'éclairage, choix d'éclairage, ça passe mieux non ? C'est le pb de la photo par rapport à la peinture par exemple, on ne peut pas s'abstraire complètement du sujet photographié. Un exemple parfait c'est la reconduction photographique des paysages  à partir de peintures ou de gravures. L'artiste, lui, place la montagne, le torrent, l'église là ou il veut, il peut même carrément faire disparaître ce qui est inutile à son propos.  Pensons à toutes les représentations du massif du Mont-blanc : les pentes sont plus fortes, les glaciers plus ouverts, les pics plus pointus. (Bourrit, Whymper par ex-)On passe des "horrifiques monts" du XVIIIéme siècle au"terrain de jeu de l'Europe" Face  à un paysage quels sont les moyens du photographe : cadrage, point de vue et focale, (géométrie ?) la lumière et...photoshop. Faut faire avec.

Moi non plus je n'aime pas "photographeur", il connote un certain mépris. Un peu comme le fil que j'ai parcouru par hasard parce que dans la même section (je ne connais strictement rien à la photo "nature") sur ceux qui font des photos "des oeuvres d'art" de Montier en der (des der ?)

Tonton-Bruno

A mes yeux, une oeuvre de Gursky ne peut s'apprécier que dans une exposition, dans une galerie ou un musée.

Il pense dès le départ à la dimension finale de sa réalisation plastique, et à sa taille par rapport à celle du spectateur.

Son oeuvre n'est pas une image ou une icône qu'on va pouvoir regarder sur un écran ou dans un livre.

Autre point très important à mes yeux; Gursky évacue tout aspect anecdotique et tout aspect narratif de sa réalisation plastique. comme les Becher, il ne cherche pas du tout à faire une scène de genre, un tableau vivant, ni même une tranche de vie, ni non plus un paysage. Il évacue totalement l'instant, et c'est d'ailleurs pour cela qu'il a souvent recours à plusieurs prises de vues réalisées à des jours différents.

Alors que beaucoup de photographes cherchent à capturer avant tout un instant, le temps qui fuit, Gursky évacue la temporalité de ses réalisations plastiques.

Ce n'est pas non plus une réalisation abstraite, et cela reste une photographie, c'est-à-dire une reproduction mécanique de la réalité telle qu'un être humain la perçoit, à travers ses sens et ses repères culturels.


Nikojorj

Merci du rappel Tonton!
Après on peut quand même ergoter un peu (où en serions-nous sinon?) : non, ses images ne sont certes pas des instantanés ni des scènes de genre, mais par contre j'y trouve un paysage dans plusieurs, justement intéressant parce que débarrassé des scories de l'instantané.
Et quelques unes confinent aussi à l'abstraction (Ohne Titel I, la moquette de Düsseldorf, par exemple).
Dur de le catégoriser, ce qui tendrait à souligner son intérêt!
Ah, tiens, pour le coup du photographeur sinon, un distinguo intéressant chez TOP sur l'opinion du créateur mise dans la photo. Bon, la 2e partie du billet dérive un peu sur "comment ne pas trop endormir les lecteurs de votre site ouèbe" mais le tout me semble quand même pertinent, et rejoint la notion d'auteur ce me semble.

Silbad

Je partage l'analyse de Tonton-Bruno mais cette question de l'instant et du temps qui me parait assez juste, je la réintroduirais en distinguant le temps physique du temps historique. A l'instant décisif où les éléments d'une scène se coordonnent et contribuent à une certain force expressive Gursky semble s'en détacher pour réintroduire un questionnement autour d'une temporalité historique, c'est-à-dire socialement construit. Du coup, l'image doit être pensée comme une œuvre de l'esprit et la réalité devient une matière photographique comparable à un agent plastique comme la glaise pour un sculpteur, la peinture pour un peintre... Ce qui permet à Gursky, tout en s'éloignant de la réalité de l'instant, de réintroduire le réel autrement pour en signifier quelque chose.
Dans cette perspective, je pense à l'ouvrage de Jean-Claude Lemagny sur "La photographie créative" (passionnant !).

PENDER

" Gursky évacue la temporalité de ses réalisations plastiques"

Si vous voulez dire par là qu'il ne veut pas arrêter le temps, on est évidemment d'accord. par contre la permanence , l'intangible  ont évidemment à voir avec la temporalité ...
Pour la bonne façon de voir des Gursky, c'est mieux en  effet de les découvrir  en  situation qu'en vignettes, encore que... ayant vu "montparnasse" en vrai, j'avais constaté pas mal de pixellisation, ses nouvelles photos me semblent beaucoup plus définies.

J'ai lu il y a longtemps "la photographie créative", il me semble que ça a pas mal vieilli- un peu comme "un art moyen" de Bourdieu-, c'était avant l'irruption de la photo sur les chasses gardées de l'art, une tentative (désespérée  ?)de lui donner un statut. J'ai entendu dire beaucoup de bien de S.Tisseron "le mystère de la chambre claire" Je ne l'ai pas lu. Vous en pensez quoi ?

Silbad

Je n'ai pas encore suffisamment de recul pour me positionner sur l'ouvrage de Lemagny. C'est vrai que le terme de "photographie créative" est peu utilisée alors qu'il semble effectivement rattaché à une volonté de donner un statut à une certaine approche photographique. Mais lorsqu'on parcours l'ouvrage de D. Baqué sur la "Photographie Plasticiennes" on se rend compte de la difficulté de définir (nommer) la photographie dans ses évolutions.
J'ai découvert que très récemment le blog de Serge Tisseron avec beaucoup d'intérêt. Je n'ai pas encore abordé la lecture de ces ouvrages mais les écrits sur son blog donnent envie d'aller plus loin.

http://www.sergetisseron.com/photographie/ecrits/


Tonton-Bruno

Citation de: PENDER le Novembre 25, 2012, 16:41:00
Si vous voulez dire par là qu'il ne veut pas arrêter le temps, on est évidemment d'accord. par contre la permanence , l'intangible  ont évidemment à voir avec la temporalité ...

C'est bien ce que je voulais dire. Nous sommes d'accord.

J'ai relu Bourdieu il y a trois ans. Si les témoignages recueillis sur le terrain par ses étudiants sont très datés, et si les tics universitaires de Bourdieux sont non seulement très datés mais aussi un peu agaçants, son analyse me paraît toujours aussi juste et toujours d'actualité.

Je n'ai pas lu Tisseron.

J'ai lu l'essai de Barthes à sa sortie, et sa façon de privilégier à l'excès un détail insignifiant de la photo en l'associatiant à des souvenirs personnels et intimes me paraît très limitée, et même tendancieuse, même si je vois bien le lien qu'il y a avec Proust (le pan de mur jaune de la vue de Delft qui fait défaillir Bergotte) et aussi avec la méthode paranoïa-critique de Dali.

Tous les trois; Proust, Dali et Barthes, privilégient à l'excès le rapport narcissique avec l'objet qu'ils déclarent aimer, juqu'à évacuer totalement l'auteur et aussi la notion même de création plastique. Ils pourraient tout aussi bien délirer sur une capsule de bierre ou un mégot de cigarette.

Pour moi, une oeuvre d'art s'évalue selon plusieurs critères :

- le rapport sensuel et affectif très personnel et complètement subjectif (Proust, Dali, Barthes...)
- La notoriété passée ou présente de l'oeuvre, l'echo qu'elle a pu avoir dans la culture occidentale (dimension historique et sociologique)
- Les contingences liées à sa genèse (démarche de l'auteur, technique employée, influences qu'elle véhicule)
- La postérité de l'oeuvre (dans quelle mesure elle a influencé les générations suivantes de créateurs)

Zouave15

Tu crois vraiment que l'art autre qu'occidental entre dans une telle définition/vision ?

Tonton-Bruno

Citation de: Zouave15 le Novembre 25, 2012, 18:16:54
Tu crois vraiment que l'art autre qu'occidental entre dans une telle définition/vision ?

Si je porte un regard sur un objet d'art, cela ne peut-être qu'à travers ma propre culture et mon expérience personnelle.

Qu'il s'agisse d'un masque africain ou océanien, de peintures rupestres préhistoriques de n'importe quel continent, à partir du moment où je les considère comme des oeuvres d'art, je peux les appréhender selon les quatre axes que j'ai mentionnés.

Zouave15

Au sujet du temps et de l'instant, je n'ai pas l'impression que Gursky se réfère à l'instant décisif, qui pour moi est lié à l'aspect humain au sens émotion des choses, et en tout cas au mouvement. Il me semble plutôt, avec ses instants composés, référer au présent étendu, qui est pour moi une image du vrai présent, l'ici et maintenant, qui par essence est éternel, ou l'instant absolu (je ne vais pas développer l'aspect méditatif des choses sinon je vais m'attirer les foudres de Jeanbart ;D ).

En cela il convoque l'immuable mais ne tombe pas dans le travers de la peur de l'inconnu. Je suppose qu'en tant qu'artiste, il a travaillé dessus. Une photo sur le Rhin est clairement du présent et non pas de l'immuable, construisant à partir de la mouvance du fleuve une image qui fonctionne en elle-même et qui en est donc indépendante.

À l'inverse, on peut reprocher aux amateurs de beaux paysages tels qu'on le voit dans le milieu nature de ne retenir que l'immuable par peur de l'inconnu, c'est du moins l'idée que je développe dans un article, Paysage, clichés et cécité du photographe

Tonton-Bruno

Citation de: Zouave15 le Novembre 25, 2012, 19:43:28
À l'inverse, on peut reprocher aux amateurs de beaux paysages tels qu'on le voit dans le milieu nature de ne retenir que l'immuable par peur de l'inconnu, c'est du moins l'idée que je développe dans un article, Paysage, clichés et cécité du photographe

J'aime bien ton article.

PENDER

"En cela il convoque l'immuable mais ne tombe pas dans le travers de la peur de l'inconnu"
Pas compris... L'immuable c'est lourdingue, d'habitude, c'est lui qui fait peur. La plupart des photos de paysage jouent plutôt sur le stéréotype qui, en effet, est rassurant.

Pas d'accord  sur le présent quand il s'agit de cette photo du Rhin. En ce qui me concerne ce n'est pas un présent étendu (du type : Ca fait trois jours que le Rhin est en crue), mais bel et bien d'un présent d'éternité :

"Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,"

Il s'agit du Rhin en tant que métaphore séculaire-millénaire? ,- , à la fois frontière, voie de communication, réceptacle de mythes et de légendes. Tout cela inscrit dans la géométrie de la photo-, des parallèles horizontales- lignes de temps-

.... Et peut-être, en filigrane, de la dérision : tout ça pour ça !( une étendue d'eau grise, banale, à peine soulevée par le vent)

On peut le voir autrement. (heureusement !)

Quant à notre façon d'appréhender une production artistique ; chacun utilise les clés qu'il veut. ça permet  la discussion et c'est déjà pas mal.

J'aime bien cette définition de M. Baridon :
. "Un paysage est une partie de l'espace qu'un observateur embrasse du regard en lui conférant une signification globale et un pouvoir sur ses émotions. "

Ca laisse de la place...
N'ayant plus d'accès pendant qq jours, je me contenterai de lire la suite sur mon téléphone.

geargies

  8). À mon avis cette histoire de fleuve aurait bien un rapport avec une certaine Porte-fenêtre à Collioures que ça ne m'étonnerait pas.. (Matisse) y'a un La Seine à  Paris de Pissaro qui est intéressant aussi ... Je zappe La Peniche de Doisneau ou le Peniche de Ronis qui elles montrent le contraire ( mais qu'il connait aussi bien sur) ...