Hauts plateaux du Vercors (encore...)

Démarré par big, Octobre 08, 2013, 22:41:57

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big

A force de voir des photos des Hauts plateaux, j'ai fini par y remonter faire un petit tour. Montée à partir d'Archiane après la pluie. Nous avons essayé un éboulis au bout duquel nous pensions se trouvait un pas.

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2. Assez raide et sol très instable.

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3. En plus il y avait du brouillard alors on est redescendu.

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4. Pour faire le tour et monter par les quatre chemins

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5. On passe par une combe. Partout la montagne s'érode. Parfois sous nos yeux (chutes de cailloux)

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6. On change d'univers. Dernière vue sur le cirque

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7. Réveil au refuge de Chaumailloux atteint à la nuit.

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8. Bergerie et enclos. Le sol est défoncé. Dans beaucoup d'endroits c'est un vrai tapis de crottes de moutons. Il paraît que c'est bon pour la bio-diversité. Soit...

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10. Gros chien tout seul sur le plateau. On lui a filé du pique-nique et il a marché avec nous. Une grande gueule mais pas méchant en fin de compte et assez trouillard. Je me demande ce qu'il donnerait en face d'une meute de loups.

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11. Vue sur le Jocou en descendant par les bergeries de Tussac

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12. Vue sur le cirque via un belvédère. That's all folks...

jeanray

Bonjour
Si la lumière n'était pas au rendez-vous, l'ambiance, elle, est bien présente, en particulier sur les 8 premières.
Il y a bien longtemps que je ne suis pas monté par Archiane, Merci pour cette "piqûre de rappel" !
Cordialement
JR

LADY43

On ressent très bien cette balade, préf pour la 4, j'ai vu des chiens protecteurs plus méchants  :-[
Merci Marie  :)

CLeC

Bonjour,

J'aime bien l'ambiance, notamment pour les 4, 5, 7 et 8.
D'ailleurs pour la 8 (que j'aime beaucoup), ça ne me dit rien alors qu'il ne reste que peu de bergeries du Plateau où je ne sois jamais passé. Ce ne serait pas le Jardin du Roi ? (si oui, ouf : je n'y suis effectivement jamais passé)...

Le chien qui se balade me rappelle aussi une anecdote (que j'ai peut-être déjà racontée ici ; pardonnez moi si c'est le cas)...
C'était en décembre 2011, un ami de Valence qui a le Glandasse pour jardin m'avait proposé de m'emmener faire un tour là-haut car je ne connaissais quasiment pas et j'avais envie de combler cette lacune.
Nous partons donc et en suivant la vallée de la Drôme, en débouchant dans le Diois, nous constatons que le haut du Glandasse est vraiment bien blanc, ce qui n'était pas forcément prévu (même si bien sûr en partant mi décembre, les affaires de bivouac étaient foncièrement hivernales).
Nous voilà partis au départ de Menée, et nous suivons un joli petit sentier régulier qui s'élève le long du ravin du Barri pour parvenir au pas des Clots. Une chasse est en cours mais nous passons entre les balles. Une fois arrivés aux derniers pierriers avant la falaise le calme revient et nous poursuivons la montée tranquillement dans les buis, alors que les premiers chamois nous observent ça et là.
Nous profitons de la belle source de Font Froide pour reprendre de l'eau ; la neige fait son apparition et nous poursuivons pour contourner le Royou alors que la nuit tombe (les jours sont courts mi-décembre) et que le Dévoluy se pare de couleurs magnifiques.
La nuit est là, nous marchons sur le plateau enneigé sans trop de difficultés, éclairés seulement par la pleine Lune (cette nuit là en plus a lieu une éclipse partielle, les couleurs et l'ambiance sont magiques).
Enfin les cabanes de Châtillon sont en vue, nous sentons en approchant que la cabane est occupée car une odeur de feu de bois bienvenue s'élève. Nous nous y arrêtons pour dîner et discutons avec les deux randonneurs qui sont là et qui sont des habitués. La conversation vient sur les loups, qui sont un peu l'une des célébrités de ce coin du Vercors, et l'un des randonneurs nous explique qu'il a déjà vu un loup traverser cet alpage de Châtillon un petit matin.
Notre but est bien plus loin : la bergerie de Laval d'Aix, aussi une fois les forces reprises nous reprenons la marche dans la nuit, toujours éclairés seulement par la pleine Lune, qui est voilée par moments par quelques nuages qui passent rapidement, poussés par le vent.
Rapidement je sens que j'ai vraiment du mal : les 1500m de dénivelée commencent à se faire sentir, le poids du sac à dos également (à l'époque je traînais un 70-200...) et surtout la neige devient plus profonde. Dans la montée qui contourne le Pie Ferré ça tourne au cauchemar : invariablement chacun de mes pas brise la frêle couche de neige dure et je m'enfonce en reculant un peu, j'ai vraiment l'impression que tous les 3 pas, même à plat, il faut que je m'arrête pour reprendre mon souffle et récupérer un peu. En écoutant les bruits qui montent de la nuit, je m'aperçois que le bruit du vent est parfois contrarié par des hurlements encore lointains mais très nets, et qui viennent juste de la direction où nous allons. Je commence vite à m'imaginer cerné par une meute de loups, épuisé de fatigue dans la nuit et la neige. Mon compagnon de rando est lui très expérimenté et increvable, il prend quelques unes de mes affaires pour me soulager (j'ai toujours beaucoup de gratitude pour son geste aujourd'hui !) car il a compris qu'au vu de l'heure, de la nuit et du froid il ne faut plus trop traîner ; nous continuons au mieux.
Enfin la pente devient plus faible, et si le froid commence à se faire bien sentir à mes pieds, les forces semblent revenir un peu ; la progression est meilleure, toujours dans cette ambiance de film fantastique sur le plateau enneigé avec l'éclairage de la Lune et des nuages qui passent par intermittence sur la crête nous plongeant momentanément dans le brouillard.
Avec la progression les hurlements se font bien plus nets, il devient évident que notre itinéraire va passer presque à l'endroit des hurlements. Une petite descente se produit vers Jencourt et un nuage s'éloigne poussé par le vent : la visibilité revient. Nous scrutons dans la nuit d'où viennent les hurlements : hurlements aigus de canidés d'un côté contre des hurlements rauques et sauvages de l'autre. Enfin mon ami me donne la clé de la situation : "non ce ne sont pas des loups, mais des chiens de chasse qui ont cerné un sanglier qui s'est réfugié au fond de cette doline". En passant à côté j'ose à peine regarder même si nous ne voyons guère que quelques tâches noires dans ce creux enneigé, et nous pressons le pas pour poursuivre la marche dans la nuit, le coeur serré.
Enfin la bergerie et la délivrance sont en vue, et nous sommes bien soulagés de retrouver ce confort pour la nuit, après avoir eu l'impression de vivre des moments irréels...

gjns1

Voilà une belle ballade que je ne connais pas (une seule fois je suis monté par là mais il y a bien longtemps). Et des photos bien mises en valeur par le récit de Clec qui a autant de talent pour l'écriture que pour capter la lumière.

Nikojorj

Belle histoire CleC!
C'est clair que ce genre de rencontre en coulant un peu sa bielle, la nuit... la bête du Gévaudan n'est plus très loin (poursuivie de près par le monstre du Loch Ness). ;)

Pour les photos de big, j'aime beaucoup les carrés (4 et 7).

big

La nuit que tu as passée Clec semble être de celles dont on se souvient. La neige, la lune, les hurlements... Ton ami doit sacrement bien connaître le coin pour marcher dans ces conditions. Avec les ravins qu'il y a là haut ça peut être un peu dangereux.
La bergerie se trouve bien au Jardin du Roy. Ce serait un endroit superbe, ne serait-ce cet immense enclos et sa terre toute talée. D'ailleurs cette impression de nature sauvage qu'on ressent sur le plateau est sans cesse contrariée par ces traces d'estive. Difficile de trouver des coins dans notre pays où l'on se sente vraiment perdu.
Concernant les loups, j'ai à chaque fois l'espoir d'en apercevoir, mais je crois qu'il faut se lever de bonheur, ou avoir un gros coup de bol. J'avais repéré quelques traces l'an passé vers Boulc et Valdrome, deux endroits où l'animal semble bien implanté.
Merci JR, c'est un peu grâce à tes photos que j'ai rechaussé mes godasses...

DOC 74

Beau reportage et images traduisant bien l'ambiance de la course dans le mauvais temps ! J'aime bien la 7 (ombres et lumières), la 9 noir et blanc mériterait d'être présentée en grand format ! C'est vrai que ton patou (chien de berger) sur la 10 paraît bien triste et peu agressif (comme dit Marie) !!! L'histoire de Clec est touchante et ô combien "vécue" avec ses fantasmes bien réels ! Ah, montagne, quand tu nous tiens !
Cordialement, Patrick ;)

LADY43

Citation de: CLeC le Octobre 09, 2013, 18:00:36
Enfin la bergerie et la délivrance sont en vue, et nous sommes bien soulagés de retrouver ce confort pour la nuit, après avoir eu l'impression de vivre des moments irréels...

Ton histoire est un vrai plaisir, et nous tient en haleine jusqu'au bout, je suis un peu déçue, je pensais que tu allais voir se profiler au loin le loup hurlant !!  ;D ;D Que j'ai entendu une fois, on ressent tout de suite que c'est lui,  ::) mais jamais rencontré malheureusement,
Je suis sûre qu'il nous observe beaucoup plus que nous le voyons.  :D

Danydan

Une belle série de ce superbe coin, j'ai un gros faible pour la 7, une ambiance de toute beauté !