Les vipères du Yeun Ellez

Démarré par frazap, Avril 02, 2014, 11:13:21

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vulpes

Un point de vue tout à fait original qui permet d'apprécier le biotope de ces reptiles
Impossible photographe....

Aubertin

Je ne peux que me joindre aux louanges déjà postées. Tout cela est fort bien fait

zakzok

Salut et bravo pour cette série de haut vol..  8)

Que pourrais tu donner comme conseil(s) aux débutants pour bien photographier ces vipères..?
Y a t il par ex des distance de sécurité à respecter en cas d'attaque, que j'imagine on peut difficilement "voir venir" avec un oeil dans le viseur en train de régler la netteté sur l'oeil  ;D

A ++  ;)

Manu

ChrisC06

Citation de: Aubertin le Avril 09, 2014, 10:51:41
Je ne peux que me joindre aux louanges déjà postées. Tout cela est fort bien fait
+1...  ;)
Pourtant, j'ai hésité un moment avant de passer ici... Ça me fait toujours... Brrrrrrrrr (difficile de me me contrôler !)
Mais j'aime beaucoup tes images !
Chris

frazap

Citation de: zakzok le Avril 10, 2014, 16:57:40
Salut et bravo pour cette série de haut vol..  8)

Que pourrais tu donner comme conseil(s) aux débutants pour bien photographier ces vipères..?
Y a t il par ex des distance de sécurité à respecter en cas d'attaque, que j'imagine on peut difficilement "voir venir" avec un oeil dans le viseur en train de régler la netteté sur l'oeil  ;D

A ++  ;)

Manu
Merci Zakzok.
Je vais pas rentrer dans le détail parce que c'est pas l'endroit mais les grandes lignes pour pouvoir photographier les vipères en général sont les suivantes (assez identique pour toutes les bestioles farouches):

- Aller sur le terrain prospecter, localiser les biotopes favorables s'ils sont nouveaux, et faire des repérages sans prendre de photos pour y revenir ensuite avec le matériel photo (ils sont en général assez sédentaire sauf les mâles pendant la période des amours) : marcher très lentement, scruter l'environnement autour de soi avant de reprendre la progression lente. Les vipères du matin en héliothermie ne fuient qu'à regret si on les dérange. Faire un aller retour sur le même transect. ll m'arrive régulièrement en progressant ainsi très discrètement (se méfier des branches qui craquent sous les semelles et qui transmettent les vibrations par le sol) ,  de passer à l'aller à coté d'une vipère et de ne la voir qu'au retour. Les couleuvres ont en général une distance de fuite plus importante et sont plus rapides dans leur fuite.

- pour les photographier, les matins frais de février, mars voire avril sont les plus favorable car les températures sont fraiches (elles sont donc beaucoup moins actives ) et la végétation encore assez rase ne les dissimule pas au regard, d'autant qu'elles sont obligées de s'exposer franchement aux rayons du soleil.

- Commencer au 300 mm , puis au 100 mm. Ensuite deux alternatives : soit on peut les approcher en rampant (comme elle) et si on ne génrère pas trop de vibrations, si on ne les alerte pas , on aura quelques secondes pour les photographier avant qu'elles ne se décident à fuir. Si leur fuite n'est pas possible, parce exemple parce qu'on qu'on se met entre elle et le couvert qu'elles souhaitent gagner, alors elles peuvent se décider à se défendre en dernier recours et à attaquer tout e nessaynt de fuir. Avec un objectif macro de 100 ou 150 mm, aucun danger tant qu'on reste à une distance équivalente à la moitié de leur corps.
Au grand angle les choses sont très différentes, on est à quelques centimètres d'elles et on s'expose beaucoup plus aux morsure.
Elles attaquent allègrement l'objectif, parfois de manière désordonnée et imprécise et c'est là qu'il faut faire attention à ses doigts !! Donc un gant de jardinage (par exemple les modèles pour tailler les rosiers) suffit à se rassurer en l'enfilant sur la main qui tient le boitier et qui déclenche.
Ceci dit, elles attaquent souvent gueule fermée, et ne se décident qu'en dernier recours à gaspiller leur venin que si vraiment elles sont stressées ou se sentent en danger.
Se méfier quand même lorsque la température est douce ou chaude, ou en cas d'orage, elles sont beaucoup plus rapides et nerveuses. Enfin, la vipère bérus est plus irritable et nerveuse que l'aspic. Tout ceci pour vous dire si on ne le sent, pas faut pas le faire , cela ne vaut pas le coup de passer 3 jours à l'hosto pour une photo ! Des portraits à longue focale sont aussi magnifiques.


carpat

Merci,

Pour les images, pour les infos

SPOTMATIK

excellent compte rendu / mode d'emploi de frazap ...... tout y est dit ..... ne pas aller trop vite .... et la tenue d'un reflex avec l'oeilleton occulté , équipé d'un grand angle , avec des gants en laissant faire l'autofocus .....gaffe au ciel lumineux dans le cadre ....

stocco fabien

Merci pour ces photo. Toujours un plaisir de voir des images de serpent, mais la en plus c'est beau. Belle espèce que je ne connais pas. Je vais regarder ça de plus prés. Hate de voir les couleuvres.    Y a des formes mélanique sur cette espèce aussi ?

zbiseb

Chapeau pour cette série et pour ta variété de cadrages, d'angles! Le rendu est excellent!

Amicalement
Séb - observe la Lumière

Unan kozh

Citation de: frazap le Avril 11, 2014, 09:58:52
Merci Zakzok.
Je vais pas rentrer dans le détail parce que c'est pas l'endroit mais les grandes lignes pour pouvoir photographier les vipères en général sont les suivantes (assez identique pour toutes les bestioles farouches):

- Aller sur le terrain prospecter, localiser les biotopes favorables s'ils sont nouveaux, et faire des repérages sans prendre de photos pour y revenir ensuite avec le matériel photo (ils sont en général assez sédentaire sauf les mâles pendant la période des amours) : marcher très lentement, scruter l'environnement autour de soi avant de reprendre la progression lente. Les vipères du matin en héliothermie ne fuient qu'à regret si on les dérange. Faire un aller retour sur le même transect. ll m'arrive régulièrement en progressant ainsi très discrètement (se méfier des branches qui craquent sous les semelles et qui transmettent les vibrations par le sol) ,  de passer à l'aller à coté d'une vipère et de ne la voir qu'au retour. Les couleuvres ont en général une distance de fuite plus importante et sont plus rapides dans leur fuite.

- pour les photographier, les matins frais de février, mars voire avril sont les plus favorable car les températures sont fraiches (elles sont donc beaucoup moins actives ) et la végétation encore assez rase ne les dissimule pas au regard, d'autant qu'elles sont obligées de s'exposer franchement aux rayons du soleil.

- Commencer au 300 mm , puis au 100 mm. Ensuite deux alternatives : soit on peut les approcher en rampant (comme elle) et si on ne génrère pas trop de vibrations, si on ne les alerte pas , on aura quelques secondes pour les photographier avant qu'elles ne se décident à fuir. Si leur fuite n'est pas possible, parce exemple parce qu'on qu'on se met entre elle et le couvert qu'elles souhaitent gagner, alors elles peuvent se décider à se défendre en dernier recours et à attaquer tout e nessaynt de fuir. Avec un objectif macro de 100 ou 150 mm, aucun danger tant qu'on reste à une distance équivalente à la moitié de leur corps.
Au grand angle les choses sont très différentes, on est à quelques centimètres d'elles et on s'expose beaucoup plus aux morsure.
Elles attaquent allègrement l'objectif, parfois de manière désordonnée et imprécise et c'est là qu'il faut faire attention à ses doigts !! Donc un gant de jardinage (par exemple les modèles pour tailler les rosiers) suffit à se rassurer en l'enfilant sur la main qui tient le boitier et qui déclenche.
Ceci dit, elles attaquent souvent gueule fermée, et ne se décident qu'en dernier recours à gaspiller leur venin que si vraiment elles sont stressées ou se sentent en danger.
Se méfier quand même lorsque la température est douce ou chaude, ou en cas d'orage, elles sont beaucoup plus rapides et nerveuses. Enfin, la vipère bérus est plus irritable et nerveuse que l'aspic. Tout ceci pour vous dire si on ne le sent, pas faut pas le faire , cela ne vaut pas le coup de passer 3 jours à l'hosto pour une photo ! Des portraits à longue focale sont aussi magnifiques.

bonjour,
J'adore les vipères je les protège dans mon jardin et je trouve qu'on leur fait un mauvais procès , merci d'avoir expliqué c'est pas dangereux mais il ne faut pas faire n'importe quoi ...
Je n'aurais pas pensé qu'au Yeun il y avait de si beaux spécimens j'aurais plus tôt vu un kig ha farzh à Brennilis ..... ;D

La prochaine fois j'irai de bon matin au mont St Michel......de Braspart.

Bien vu tes prises de vues au GA félicitations.
bien faire et laisser dire

Mstream

Woaw !  Très beaux clichés et magnifiques observations  :)

Il paraît que - comme pour beaucoup d'autres choses - quand on sait ce qu'on cherche, on trouve ?!
J'habite en Belgique, et j'ai beau essayer de trouver des reptiles (on a que 3 serpents "officiels" actuellement : vipère péliade, couleuvre à collier et coronelle lisse), mes (rares  :'( ) rencontres sont loin d'être des RDV !

Je suis certain de passer dans les bonnes régions (de rares observations personnelles - uniquement de couleuvres à collier - et un atlas belge de protection vont dans le même sens) mais je ne sais pas : je marche trop vite ?  ne suis pas assez attentif à l'allure si particulière de ces bestioles ?

En combien de temps (et combien de fois) parcourir 1 km de chemin de fer désaffecté ?
:D je sais qu'il n'y a pas de "recette" passe partout mais tout est bon à prendre !
Et il me reste beaucoup à apprendre ...   :D

frazap

Citation de: Unan kozh le Avril 12, 2014, 10:50:54
bonjour,
J'adore les vipères je les protège dans mon jardin et je trouve qu'on leur fait un mauvais procès , merci d'avoir expliqué c'est pas dangereux mais il ne faut pas faire n'importe quoi ...
Je n'aurais pas pensé qu'au Yeun il y avait de si beaux spécimens j'aurais plus tôt vu un kig ha farzh à Brennilis ..... ;D

La prochaine fois j'irai de bon matin au mont St Michel......de Braspart.

Bien vu tes prises de vues au GA félicitations.

Trugarez Unan. Rien que pour toi : http://francois.quinquis1.free.fr/Ecailles_d%27Iroise/breton.html

Citation de: Mstream le Avril 12, 2014, 11:06:57
Woaw !  Très beaux clichés et magnifiques observations  :)

Il paraît que - comme pour beaucoup d'autres choses - quand on sait ce qu'on cherche, on trouve ?!
J'habite en Belgique, et j'ai beau essayer de trouver des reptiles (on a que 3 serpents "officiels" actuellement : vipère péliade, couleuvre à collier et coronelle lisse), mes (rares  :'( ) rencontres sont loin d'être des RDV !

Je suis certain de passer dans les bonnes régions (de rares observations personnelles - uniquement de couleuvres à collier - et un atlas belge de protection vont dans le même sens) mais je ne sais pas : je marche trop vite ?  ne suis pas assez attentif à l'allure si particulière de ces bestioles ?

En combien de temps (et combien de fois) parcourir 1 km de chemin de fer désaffecté ?
:D je sais qu'il n'y a pas de "recette" passe partout mais tout est bon à prendre !
Et il me reste beaucoup à apprendre ...   :D

Il peut y avoir des biotopes idéaux en théorie, mais totalement vide d'écailles, j'en rencontre et de plus en plus malheureusement.
Il peut aussi y avoir des biotopes ou l'on est certain, vivent des reptiles et pourtant on ne les y voit jamais.
C'est soit parce qu'on n'est pas assez discret soit parce qu'on se présente sur les lieux aux mauvais moments.
Face à ce dernier point, il convient de se balader le plus naturellement du monde, mais discrètement, inutile de se déplacer comme un caméléon.
Au début quand on cherche des reptiles, des serpents par exemple , il ne faut faire que cela et pas autre chose. Ne pas se laisser distraire par toutes les beautés naturelles qui pourrait nous faire nous éparpiller de contemplations en sujets d'observations divers.
Il faut être concentré sur ce que l'on cherche ! Au point de parfois sursauter au démarrage d'un chevreuil ou à chaque envol de pigeon bruyant.
De faire attention notamment le matin et le soir, à sa propre ombre qui peut nous trahir en avance de quelques mètres.
De choisir des zones facile d'accès : inutile d'aller crapahuter dans un roncier, dans une zone de lande haute, dans un sous bois à la litière, dans des touffes de carex. Je ne mets quasiment jamais les pieds dans les endroits ou la progression est difficile pour deux raisons :
D'une part il est impossible d'être discret si on passe son temps à tirer sur ses bottes aspirées par la vase, à faire attention à ne pas faire craquer les branches, à se dégager des griffes des ronces.. D'autre part dans ces endroits, combien même on voit le serpent, il a tôt fait de disparaitre dans l'inextricable,tel un fantôme, sans qu'on ai eu le temps de nous figer dans l'immobilisme garant de notre indétectale présence aux sens du reptile. Ce moment ou tout doit s'arrêter, avant d'entamer les multiples précautions millimétrées du rapprochement vers le farouche animal.
Je ne fais que contourner ces zones, je reste en lisière de ces beaux et bons endroits, marchant d'un pas souple et léger sur terrain dégagé et facile à la vitesse d'un demi mètre à la seconde, progression ou tous mes sens sont en alerte, ponctuée de nombreux arrêts lorsque je sens que le coin, exposé sud sud ouest par chez moi, devient bon. Mais il y a quelque chose qui compte plus que tout : c'est la représentation mentale de l'objectif de notre visite.
Le cerveau a déjà intégré et préparé ce à quoi il doit s'attendre avant de figer tous mes mouvements : le ruban d'écaille brune sur un lit de végétation sur laquelle il se fond littéralement. Je SAIS à quoi m'attendre, cela c'est l'expérience, l'accumulation des rencontres qui fait que l'oeil façonné à cette image que le cerveau a intégré, va réagir tout de suite lorsque la scène se présentera.
Jeune, j'ai galéré avant de trouver ma première couleuvre, puis de rencontre en rencontre, de bredouille en bredouille,j'ai acquis ces automatismes.
30 ans plus tard je m'aperçois que même si j'ai des lunettes à verres progressifs, je les  vois toujours vite et bien.Mais ma concentration est toujours maximale et mes sens en alerte !
Alors il ne faut pas désespérer, il faut continuer à se balader et se nourrir de tout le beau qui nous entoure, tôt ou tard, l'image viendra !

urka

Cette façon de photographier ces  gentilles bébêtes est superbe! Et tes conseils sont les bienvenus  ;); Merci pour ces images.
André.