Cette Grande Aigrette est venue se poser loin devant mon affût. A la jumelle, j’ai pu voir qu’elle était baguée avec un « code couleurs ». Je me suis donc dépêché d’en prendre une photo. Même de mauvaise qualité, le cliché permet de lire l’ordre et la couleur des bagues. J’ai ainsi pu apprendre que « mon » oiseau avait été bagué au nid cinq mois plus tôt en Loire Atlantique. Il avait donc parcouru cinq cents kilomètres en ligne droite, soit beaucoup plus « à vol d’oiseaux «, expression souvent employée à tort.
Tous les ans, grâce à mes photos en digi, je fais des contrôles intéressants d’oiseaux bagués à l’étranger. Si l’occasion se présente, n’hésitez pas à faire de même, au-delà de la satisfaction à une légitime curiosité c’est une contribution importante à l’ornithologie scientifique. L’exercice peut même s’envisager comme un but, sur les reposoirs de Laridés en bord de mer, par exemple.
Faute de photo, n’oubliez pas en pareille circonstance de bien noter la position des bagues (patte droite ou gauche dans le sens de la marche ou du vol, tarse ou tibia), leur ordre (exemple : jaune sur bleu) ou le code alphanumérique porté sur la bague. Dans certains cas, vous pourrez aussi noter la présence d’un « drapeau » de couleur. Les bagues en couleur sont toujours associées à une bague en métal, beaucoup plus difficile à lire sur une photo (mais c’est possible dans certains cas). Il faut également en noter la présence et la localisation. Toutes ces informations, et surtout la ou les photo(s) si vous en avez peuvent être transmises directement au Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (voir le site crbpo.mnhm.fr) ou à un ornithologue de votre connaissance qui mènera l’enquête pour vous.